En 2015, alors que les pays s’apprêtaient à mettre en place différents systèmes susceptibles de former promptement de nouveaux héros, de manière à pouvoir continuer leurs expéditions pourtant meurtrières sur le continent Antiqua récemment apparu, l’Organisation Internationale des Héros (OIH) se chargea d’instaurer un semblant d’ordre dans le domaine. Il fut choisi de désigner ces nouveaux instituts de formation sous le titre “d’Académies héroïques”. Si, dans l’absolu, rien n’empêche les états d’en créer plusieurs, pour l’heure, tous s’en sont tenus à une seule, probablement plus ou moins pour la même raison : le cruel manque de personnel susceptible de servir notamment dans le corps professoral.

Chaque Académie dispose de sa propre façon de fonctionner. Elles n’ont quasiment aucun contact entre elles, mis-à-part parfois entre pays alliés ; certains échanges d’élèves peuvent avoir lieu, pour s’assurer que les héros, une fois déployés sur Antiqua, seront en mesure de collaborer aussi intimement que leurs pays d’origine l’espèrent.

On peut néanmoins les ranger en trois catégories :

Les Académies à diplôme systématique

Ces Académies ne s’embarrassent pas de résultats et considèrent que tous leurs élèves sont aptes à se rendre sur le terrain une fois leur apprentissage terminé, et ce quelques soient les résultats obtenus durant leur cursus. Le cursus y dure généralement de six mois à un an. Elles fournissent un très grand nombre de héros chaque année, mais ceux-ci sont, pour une bonne part d’entre eux, promis à une mort certaine : ils ne sont pas tous suffisamment talentueux pour survivre aux myriades de dangers d’Antiqua.

• L’Académie Marchais de Francie, Saint-Maisigny


• L’Académie de Fekha de Maadi, Fostat


• L’Académie Xiaolong de Hongwu

Les Académies à diplôme délibéré

Ces Académies sont les plus restrictives. Leurs héros sont tous mélangés, quelle que soit la date à laquelle ils ont entamé leur formation. Leurs professeurs sont les seuls à pouvoir choisir de les envoyer sur le terrain, ou de les conserver au sein de l’établissement encore un temps. Ainsi, les individus les plus talentueux pourront se rendre sur le terrain après seulement quelques semaines ; les autres, en revanche, pourront apprendre pendant quelques années sans jamais être envoyés sur Antiqua. Les élèves y font régulièrement le point avec leur professeur principal.

• L’Académie Wong de Singapura


• L’Académie Rasmussen du Reykjav, Brondlund


• L’Académie Asakusa d’Edo, Kuroshina

Les Académies à diplôme mixte

Ces Académies mettent en avant un mélange des deux systèmes précédents. Les élèves y sont réunis par générations, et sont censés étudier pendant un an en compagnie de leurs professeurs avant d’être envoyés sur le terrain. Leur professeur principal peut néanmoins émettre une objection, pour retarder leur entrée en matière pour une durée de quelques mois, ou une appréciation, pour les envoyer en expédition après seulement quatre mois de formation.

• L’Académie Glamis de Britannia, Mensield


• L’Académie de Palestria d’Eleftheria, Aenekion


• L’Académie Alcance d’Iberia, Santalongo

Au sortir des Académies, la fin en soi est toujours les expéditions : le projet, clairement établi dès l’inscription, signifie qu’il est strictement impossible de profiter des formations académiques si on ne se prédestine pas à une carrière de héros professionnel. Là-dessus, dès l’obtention du diplôme, l’État duquel l’apprenti-héros est issu pourra choisir de l’impliquer dans une expédition. De fait, il sera souvent, pour sa première aventure sur Antiqua, chaperonné par un mentor, un aventurier plus âgé et expérimenté, qui sera à même de veiller sur lui et de le pousser à se méfier de tout son environnement, lequel est susceptible d’être mortellement hostile à chaque instant.

Car les expéditions sur Antiqua ne sont jamais une partie de plaisir. Outre les relations encore frileuses que les États de Moderna entretiennent avec la majorité des locaux, allant de tolérance méfiante à haine sanguinaire, chaque animal peut incarner un danger insurmontable pour une expédition mal préparée. Et pour cause : les animaux, eux aussi, peuvent développer des pouvoirs sur cette terre mystérieuse…

Si les premières expéditions comportaient ainsi parfois de simples humains, militaires comme scientifiques, dénués du moindre pouvoir, les dernières en date les ont toutes simplement exclus : les pertes étaient trop élevées, et les résultats trop peu probants. Le taux de pertes par expédition est toutefois toujours significativement élevé, même s’il varie d’un pays à l’autre : en moyenne, ce sont entre 20 et 66% des héros qui trépassent au cours d’une expédition… et ce, en excluant toutes celles qui se heurtent à l’animosité des indigènes.

En somme, même dûment préparés, les héros sont parfois trop peu aguerris pour répondre aux menaces qui les guettent. Ainsi, il est de coutume de considérer qu’un héros qui n’a pas survécu à au moins quatre expéditions n’est potentiellement qu’un mort en sursis… D’où l’existence de la médaille de platine, censée marquer une véritable frontière entre les aspirants héros et les héros accomplis.