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Faking the Cage. [PV Isaac]Era of Dust :: Le monde :: Moderna :: Britannia :: Académie Glamis
 
Naraka CatanaVotre ami ou votre ennemi
# Faking the Cage. [PV Isaac]Sam 2 Mar 2024 - 16:17

Faking the Cage.

Ft Isaac

La nuit était tombée depuis trois généreuses heures.
Le silence s'était imposé, petit à petit, comme s'il était parvenu à terrasser les dernières poches de résistance tapageuses que les étudiants les plus insouciants avaient pu être en mesure de lui opposer. Les rondes des surveillants, des professeurs et des agents de la BOIH n'y changeraient rien ; au cours des heures à venir, l'Académie Glamis serait calme.
Elle serait l'écho des inquiétudes que nourrissaient la plupart de ses résidents, depuis que le mal, le vrai, avait entrepris de frapper pour la seconde fois au beau milieu de ces murs prestigieux et chargés d'Histoire. Que se serait-il passé, si la puissante unité Rouge-Gorge n'avait pas été présente sur place ? Tous avaient été en mesure d'entendre le bruit de détonation de la grenade que Jak avait précipité à la rencontre de ses opposants, dans une tentative vaine et désespérée de prendre la tangente. Si Ezra Wright et ses séides avaient été en mesure de museler la plupart des informations, de manière à conserver un contrôle quasi-absolu du flux de renseignements consécutifs à cette sordide affaire, certains racontars commençaient à émerger çà et là. On disait à qui voulait bien l'entendre que les hors-la-loi desquels Romuald s'était rapproché par appât du gain avaient fini, après avoir liquidé le professeur Chalter, par vouloir s'en prendre à d'autres étudiants. Au nombre desquels on citait promptement, plus que tous les autres, les noms d'Alphonse, de Kyle... et d'Isaac.
On disait qu'une centaine de criminels avaient été vaincus par les seuls deux subordonnés d'Ezra ; Jake et Gabriel inspiraient désormais le respect autant que la crainte, et la déférence qui brillait au sein des regards que les étudiants étaient susceptibles de poser sur eux ne mentaient pas. Ils les révéraient. Il y aurait, au sein de l'Académie Glamis, un avant et un après "Affaire Chalter".
Il allait sans dire qu'une génération toute entière de héros britanniens n'aspirerait qu'à rejoindre les rangs du capitaine désormais légendaire capitaine Wright ; avec pour espoir insensé de le servir un jour ou l'autre directement.

On disait aussi que la BOIH était en train de boucler l'affaire ; qu'une poignée de formalités leur restait encore à accomplir, qu'ils quitteraient l'Académie Glamis au cours des jours à venir, et Britannia aussi, par la même occasion. On partait du principe, ainsi, qu'Ezra Wright ne se montrerait probablement même plus en public ; et on était sans doute bien inspiré de le penser, dans la mesure où le frère aîné d'Alphonse n'était pas suffisamment philanthrope ou orgueilleux pour tirer plaisir à sillonner des bains de foule.

Alphonse et Kyle.


-Isaac, ouvre !


Mais il était des individus que rien ni personne ne pouvait enjoindre à la sagesse, à la mesure, à la tempérance. Celui-là même qui avait partagé la vie d'Ezra Wright pendant ses années les plus fraîches en était la preuve incarnée ; il était complexe de partir du principe qu'Alphonse serait un jour ou l'autre suffisamment tranquille et sagace pour suivre exactement la trace de son formidable aîné. Toujours était-il qu'il était, à sa façon, un être exceptionnel... Le Kleinschreiber en prendrait sans doute amèrement la mesure en l'entendant tambouriner de l'autre côté de la porte de sa chambre estudiantine. Impossible pour le jeune homme né de bonne famille de faire la sourde oreille, ou d'essayer, si c'était bien à ça qu'il était occupé jusqu'alors, de se rendormir : Alphonse veillerait à oblitérer la moindre de ses tentatives en la matière, en reprenant inlassablement ses tocs secs et effrénés. Les murmures inutiles d'un Kyle qui, à ses côtés, serait nettement plus prompt à prôner la discrétion, suffiraient sans doute à Isaac pour comprendre que l'affaire devait être importante : si le Grealish lui-même n'avait pas été en mesure de pousser le Wright à se montrer un petit peu plus silencieux, à de telles heures de la nuit, force était d'admettre qu'il devait s'agir là d'autre chose que d'un banal caprice.
Quoique.
Naraka Catana
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Isaac KleinschreiberRotbrenner
# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Sam 2 Mar 2024 - 18:08

Faking the cage
Feat. Maître-jeu
Il ne dormait pas. Il était même encore habillé avec des vêtements de jour - même s’il ne portait pas son uniforme scolaire -, les cheveux retenus par deux fines tresses prenant naissance vers ses tempes et se rejoignant à l’arrière de son crâne sous une petite pince métallique dans une coiffure très androgyne, assis à son bureau dans sa chambre, griffonnant une sorte de liste sur une feuille, quand on toqua à sa porte et que la voix pressante d’Alphonse résonna à travers le battant.

Isaac avait pris les choses en main de son côté suite à la la soirée cauchemardesque qu’il avait vécue en compagnie de ses camarades, deux nuits auparavant. Après la discussion qu’il s’était octroyée avec le capitaine Wright, il avait fait un bon nombre de choses malgré son épuisement, essayant de leurrer son corps en énergie à grand renfort de litres de café et de thé.

Il avait pris des résolutions, même si seul l’avenir pourrait dire s’il arriverait à les tenir. Outre son envie de rejoindre les rangs de la BOIH, l’échange avec Ezra lui avait amplement donné matière à réfléchir. A commencer par tout mettre à plat posément pour faire table rase, à son rythme, sur ce qui le parasitait sans cesse, ce qui ne serait pas une mince affaire.

La perfection, l’irréprochabilité, le déontologisme, ou de façon plus simple, l’impératif catégorique, comme le lui avait souligné le Wright, qui était moral, oui, mais parfois absurde. Et ça, Isaac le savait pertinemment, son éducation était bourrée d’impératifs du genre, qu’il devait respecter... parce que c’était comme ça, un point c’est tout, sans remettre en question leur pertinence. On n’invitait personne dans sa chambre, par exemple, en était un. Ne pas fréquenter les roturiers comme Alphonse en était un autre. En fait, beaucoup de principes de la bien séance venaient de là. Alors Isaac de Kleinschreiber continuerait de respecter ceux qu’il avait envie de tenir personnellement. Comme le fait d’essayer d’être un homme de parole et d’être honnête, par exemple. Il devait aussi accorder moins d’importance au regard des autres. Qu’il s’attache moins à décevoir. Surtout quand les personnes qu’il décevait n’étaient pas celles qui lui tenaient le plus à coeur. Peut-être qu’Alphonse devait déteindre sur lui. Pas sur tous les sujets bien sûr, et pas de façon complète, mais peut-être devait-il prendre exemple sur lui dans sa spontanéité, dans son insouciance… Isaac pouvait-il être insouciant ? Probablement pas. C’était trop tard, on l’avait privé de ça il y a bien trop longtemps. Mais le plus jeune des Wright avait sûrement des choses à lui apprendre…

A commencer par la liberté. Il voulait être libre. La base, celle qu’on ne lui avait jamais laissée. Libre d’être qui il voulait, d’aimer qui il souhaitait, de fréquenter ceux qu’il voulait sans se préoccuper de savoir si c’était bien vu ou non. Sans se préoccuper du regard des autres, tant que cela s’accordait avec ses propres principes. De là à l’entendre pester comme un charretier à longueur de temps, il y avait un monde, bien évidemment, mais sans doute paraîtrait-il plus détendu qu’avant.

Ce qu’il avait commencé à faire, à essayer de mettre en pratique, et ce qu’il faisait aussi dans la théorie actuellement, mettant sur papier toutes les choses qu’il avait envie de changer dans sa façon de penser, de voir les choses, pour y voir encore plus clair. Ce pourquoi il veillait tard, cette nuit.

Le noble avait décidé de se laisser pousser un peu la barbe. Et depuis la soirée qui avait mis un coup d’arrêt aux exactions de Jak et ses compères, le Kleinschreiber n’avait plus touché un rasoir. Ce qu’il voulait ? Un petit duvet de quelques jours, mais qui couvrirait une partie de son visage pour le vieillir un peu - déjà qu’il n’avait jamais fait plus jeune que son âge véritable. Pourquoi ? Parce qu’il en avait envie. Pas pour être plus présentable, pas pour faire plaisir à autrui, pas pour se rebeller face à l’exigence de ses parents d’être rasé de près - hypocrite, en plus, puisque son père possédait une belle barbe entretenue -, mais simplement… pour se faire plaisir. Pour s’aimer lui-même et parce qu’il en prenait la liberté.

Dans sa pile à lire étaient apparus quelques ouvrages de philosophie, qu’il avait déjà lu, de Banthem et Nill, les deux fondateurs de l’utilitarisme. Rowls et sa théorie de la justice, aussi. Recommencer avec les bases qu’il était susceptible d’apprécier pour s’approprier une vision moins rigide, moins manichéenne. Paradoxalement, plus humaine.

Avoir un semblant d’égalité dans le monde, c’était la finalité de sa pensée. Cela passait par la mise aux arrêts des individus manipulateurs, malveillants, dangereux, avides et orgueilleux comme Jak et ses compères. Cela passait par redistribuer les richesses, accorder le respect le plus basique à des êtres que certains ne voyaient pas comme respectables. Mais il ne pourrait jamais mener ces deux batailles de front - d’autant qu’il y en avait une bien plus complexe que l’autre -, Isaac devait prioriser, il s’était fait la remarque la veille. Criminels qui ne reculaient devant rien ou bourgeois qui ne se remettaient pas en question ? Quelle cause était la plus perdue, laquelle était la plus nocive pour le reste du monde dans l’immédiat ?

Il s’était mis à télécharger des livres audio pour les écouter. Il n’était pas un grand féru de musique, encore moins d’écouter le medium dont il dévorait les pages habituellement, mais s’il voulait optimiser son temps, il se devait d’essayer. Parce qu’Isaac de Kleinschreiber avait suivi les remarques de l’agent Harris, et faute, pour l’instant, d’avoir réengagé la conversation avec Alphonse sur son aide pour s’entraîner et progresser, il s’était décidé à s’occuper musculairement dans sa chambre, à base de pompes et de squats. Des exercices simples dans la théorie, déjà plus complexes dans la pratique pour le Kleinschreiber, mais sur lesquels il ne pourrait guère se tromper dans la façon de les faire. La veille, encore crevé de la nuit chaotique, il avait aussi décidé de se crever encore plus à la tâche... en extérieur. Ainsi, il avait commencé, en plein après-midi, une petite quinzaine de minutes et à un rythme très tranquille pour la première fois, à courir, non pas du côté des terrains d’entraînement prévus à cet effet ; mais en faisant plutôt un petit parcours lui laissant apprécier les contours architecturaux de Glamis et son parc, comme l’amateur de culture qu’il était, les écouteurs sans fil dans les oreilles déversant des phrases littéraires à son cerveau pendant que sa carcasse cultivait ses muscles.

Il s’était occupé de son esprit et de son corps, en même temps, faute d’avoir le loisir de pouvoir faire l’un ou l’autre en alternance. Et cela serait sans doute un programme récurrent, maintenant, d’essayer de conjuguer les deux.

Isaac commençait également à prévoir la rupture sociale avec les strates aisées, notamment avec ses parents, dans l’optique de vérifier tous les comptes lui appartenant sur lesquels ils étaient susceptibles de mettre la main pour reprendre ce qu’ils jugeraient comme leur propriété ou simplement pour handicaper sa vie sans eux. Comptes bancaires, téléphone, il devrait faire, dans les semaines qui suivraient, le tour de tout. Une sécurité, rien de plus, mais qui, suivant comment ils choisiraient d’agir le moment venu, pourrait lui être salvatrice.

Sur une autre note, bien plus lugubre, la première chose qu’il avait fait après avoir quitté la compagnie du frère d’Alphonse, c’était une volée de lettres à divers individus, ainsi que la rédaction de son testament, envoyant le tout à sa soeur, sa personne de confiance, qui serait la gardienne de ces écrits et de leurs modifications si jamais, jusqu’à sa mort. Pourquoi un tel recours sombre ? Parce que la loi faisait que ses héritiers, s’il venait à mourir, seraient ses parents. Et de son point de vue, il était hors de question de donner son patrimoine - financier, si l’on omettait sa bibliothèque - à des personnes déjà fortunées. Non, ses légataires seraient des personnes qui sauraient rendre cet argent, qui frisait déjà les cent mille goldcoins, utile, pour eux ou pour d’autres.

Quant aux sentiments que le jeune noble entretenait à l’égard d’Ezra et qu’il ne pouvait désormais plus ignorer, c’était… particulier, sans être dérangeant pour autant. Quelque part ça expliquait aussi pourquoi il était si prompt à lui parler et à lui tourner autour. Ezra Wright l’intéressait. D’une manière différente de celle pour laquelle il pouvait être intéressé par ses amis, par son frère cadet. Une manière qu’il avait déjà expérimenté quelque peu… mais cela restait différent malgré tout. Parce que la seule autre personne pour laquelle ça avait été le cas s’appelait Grace de Thornby et qu’elle avait été son unique relation amoureuse jusqu’à ce jour. Son affection envers elle n’avait jamais véritablement décollée, principalement parce qu’elle venait du même milieu social que lui et qu’il n’avait jamais pu s’ouvrir à elle, qu’il n’avait jamais pu lui faire confiance. Difficile d’apprécier quelqu’un quand on détestait son univers et qu’on ne lui faisait pas confiance.

Voilà pourquoi il y avait une différence notable avec Ezra. Parce qu’Isaac cherchait de lui-même à lui faire confiance, lui faisait confiance, même… A moins qu’il ne cherche à lui faire confiance parce que cet homme lui avait inconsciemment plu ? Difficile à dire en l’état. Et puis, est-ce que la question avait vraiment de l’importance ?

De toute façon… Isaac faisait face à un problème. A plusieurs, même. Il n’était pas sûr de sa propre affection, peut-être était-ce trop tôt, ou tout simplement parce qu’il avait d’autres chats à fouetter… Mais de son point de vue, dans le meilleur des cas, c’était impossible que cela puisse être réciproque. Cela demandait déjà une attirance envers les hommes, que le Wright soit libre et ouvert à une possible relation - et vu comment il embrassait ses responsabilités, ses devoirs et son dévouement, cela semblait bien trop compromis -, puis qu’il soit lui aussi intéressé par Isaac - ce que le principal concerné ne croyait pas du tout - ; cela demandait déjà trop de paramètres sur lesquels il n’avait aucune certitude. Et puis leurs cadres de vie, pour l’instant, ne se conciliaient pas, ils avaient tous les deux leurs propres démons mortels à affronter - son pouvoir et sa carrière pour le Wright, Antiqua pour Isaac. Et pourtant, son coeur ne semblait pas vouloir écouter sa raison, amenant régulièrement Ezra comme sujet dans son esprit déjà fort encombré, comme une douce et envoûtante malédiction.

Il ne savait donc pas trop quoi faire de tout cela pour l’instant, et surtout, il n’en parlerait à aucun des Wright dans l’immédiat. Ni le grand, ni le petit. Pas tant qu’il n’avait pas une vision plus claire sur ce qu’il comptait faire de l’affection qui l’avait gagné quand il pensait à Ezra et ce qu’il pouvait en attendre.

Toujours est-il que, sans aucun soupir, il délaissa son bureau, non sans ranger la feuille sur laquelle il écrivait dans un tiroir, pour se diriger vers l’entrée de sa modeste chambre. Ce qui l’avait dérangé le plus, aujourd’hui, c’étaient les différents racontars qui avaient pris naissance dans les couloirs du château de Glamis. Parce qu’il y était lié, que son nom était cité, et qu’il n’avait pas envie d’être le centre de l’attention des autres, peu importe qu’on puisse dire du bien ou du mal de lui.

Il avait indéniablement changé. Sans doute qu’Alphonse et Kyle avaient eux-mêmes été en mesure de le percevoir depuis la veille, et cela serait d’autant plus flagrant lorsqu’il ouvrirait la porte. Déjà parce qu’il n’était pas couché. Et si des nuits blanches, dans sa vie, avaient déjà peuplé ses heures nocturnes, il n’en avait jamais parlé à Kyle et à Alphonse - vu d’où il venait, c’était sûrement facile de se dire qu’il se couchait tôt. Ensuite, parce qu’il ne serait pas surpris, pas irrité, pas craintif lorsqu’il se dévoilerait silencieusement dans l’entrebâillement de la porte.

Ses yeux bleus étaient semblables à la surface d’une mer extrêmement calme, quand bien même l’attitude d’Alphonse pouvait déjà se révéler objectivement agaçante à plus d’un titre.

Ça démangeait quand même le rouquin de dire au Wright que c’était impoli de venir déranger autrui à pas d’heure. Tout comme ça le démangeait de lui rappeler que d’autres essayaient sans doute de dormir et que c’était irrespectueux de ne pas se faire un tant soit peu discret dans les couloirs. Mais ce n’était qu’un automatisme, qu’il devait commencer à perdre, à taire, ou en tout cas à prendre le parti de réfléchir avant de dire ce genre de choses.

Il se tint là, tenant bon sa langue, avant d’hésiter sur autre chose : on lui avait toujours interdit d’inviter qui que ce soit dans sa propre chambre. Parce que ce n’était pas la pièce pour inviter autrui. Et jusqu’à présent, il s’y était tenu, même à Glamis. Mais c’était complètement débile, comme règle. Ses deux amis avaient déjà été là pour le prouver, puisqu’ils s’étaient retrouvés plus d’une fois dans la chambre de Kyle - infiniment plus rangée que celle d’Alphonse.

Il… n’avait rien à leur cacher, en fait. Il n’avait pas grand-chose dans sa chambre. Elle était bien rangée, comportait le strict minimum, des livres, aucune décoration si ce n’est la carte postale d’un tableau de peinture posée contre le dos de ces derniers. Alors, après une seconde sans trop savoir quoi faire, hésitant, il ouvrit finalement la porte en grand avant de s’effacer du passage et de leur murmurer :

- Entrez.

Plus que l’envie de leur montrer ce lieu clos qui n’avait vu que lui depuis son arrivée, c’était la sagesse qui prédominait, de ne pas faire de vagues dans ce couloir, de se méfier, pas des paroles d’Alphonse, mais de tous ceux susceptibles de les entendre. Car si le cadet des Wright semblait un peu trop expressif et agité pour un simple caprice, il allait s’en dire que cela devait être lié encore à ce qu’il se tramait à Glamis et qu'Isaac n'avait surtout pas oublié ou mis de côté. Et, si ce n’était que l’une de ses nouvelles lubies, eh bien… tant pis, Isaac verrait bien ce qu’il avait encore réussi à imaginer. Force était de constater qu’il prenait de mieux en mieux les idées parfois stupides de son ami… ou peut-être avec un peu plus de légèreté.

Puis lorsqu’ils seraient au sein de la chambre, le Kleinschreiber fermerait la porte derrière lui, avant de se tourner vers eux et de leur poser la question qui lui brûlait les lèvres :

- Que vous arrive-t-il ?
Isaac Kleinschreiber
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Naraka CatanaVotre ami ou votre ennemi
# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Lun 4 Mar 2024 - 9:53

Faking the Cage.

Ft Isaac
Alphonse et Kyle.


Il ne fallut pas longtemps aux deux amis de longue date pour pénétrer dans la chambre d'Isaac après que celui-ci leur en ait ouvert la porte et les y ait convié ; si Alphonse, pareille à la tornade impétueuse qu'il incarnait au quotidien, fut le premier à entrer en trombe, Kyle le suivit de bien assez près, et ne se fendit à l'endroit d'Isaac que d'un bref geste de la tête rigide, empreint d'inconfort. Quelque chose de sérieux avait effectivement dû avoir lieu, pour que le Grealish ne s'emploie pas à critiquer le moindre des faits et gestes de son partenaire comme pour l'enjoindre à davantage de patience et de prévenance... Et ce quelque chose, le Wright ne manqua pas de le dévoiler brusquement au visage du Kleinschreiber dès lors que celui-ci eut refermé la porte de sa chambre, sous la forme de l'écran de son téléphone portable.
Il le brandit donc, juste devant le regard de l'autre étudiant, à distance suffisamment raisonnable pour que le pyromancien puisse aisément déchiffrer les lettres tracés par les caractères informatiques qu'affichait le smartphone, mais juste assez près pour l'empêcher de se dérober face au gros titre qui resplendissait sur l'en-tête de ce qui devait, selon toute vraisemblance, être un article de presse.
"Jak Tremblay, dealer doté de pouvoirs, s'est échappé de prison."
Le sourire narquois du clown sinistre semblait les narguer juste en-dessous de ce gros titre inquiétant ; et les quelques lignes qui accompagnaient cette nouvelle hautement dérangeante ne cultivaient guère l'optimisme des deux grands amis. Il avait manifestement été capable de quitter sa cellule sans que qui que ce soit ne parvienne à le constater en temps et en heure. On ne savait ni où il se trouvait, ni s'il était armé... Et, bien entendu, on invitait les citoyens de Mensield à la plus haute des prudences.

-Cet enfoiré s'est fait la malle ! résuma Alphonse en fourrant énergiquement son téléphone dans la poche de son jean après une poignée de secondes. Il va sûrement essayer de revenir par ici pour finir ce qu'il a commencé... Mon frère doit être au courant mais...
-On s'inquiète pour les filles, assuma Kyle sans ambages. Il faut qu'on les prévienne, elles aussi. Et qu'on reste groupés...


Bien sûr, c'était à leur endroit qu'il dirigeait initialement ses griefs les plus intenses, ce clown de malheur ; mais tous les trois n'avaient jamais été que des épines dans son pied. Des adversaires qu'il surplombait très largement, qu'il aurait dû être en mesure d'écraser, que son arrogance le poussait à mépriser. Il en était une autre pour laquelle il devait nourrir des sentiments autrement plus cinglants...
Angela. Elle incarnait tout ce qui avait pu fauter, dans leur stratégie de l'avant-veille. Elle était l'alpha et l'omega de leur échec. Celle qui, par le biais de sa seule présence, de sa seule trahison, avait permis à la BOIH de mettre un terme abrupt à leur entreprise funeste. S'il pouvait commettre un carnage au sein de l'Académie Glamis, s'il pouvait veiller à toutes et tous les réduire au silence, il le ferait, sans l'ombre d'un doute ; mais si cela s'avérait trop complexe, si, pour une raison ou pour une autre, il partait du principe qu'il ne pouvait pas se livrer à de si macabres exactions... il privilégierait sans doute une voie plus simple, mais non moins satisfaisante. Il s'en prendrait à elle, en priorité. Quitte à la faire souffrir dix fois plus que les autres. Quitte à renoncer à sa propre victoire, et à devoir passer les mois prochains en tant que fugitif.

-La BOIH a commencé à quitter l'Académie, révéla ensuite Kyle, dans l'hypothèse où Isaac n'y aurait pas encore prêté attention. Il n'y a plus que l'unité d'Ezra... Ils ne pourront pas protéger tout le monde, à moins qu'on se regroupe. Et encore...


Il était raisonnable de partir du principe qu'au moins Ezra, Jake et Gabriel étaient largement en mesure de vaincre le clown en combat singulier ; mais le talent particulier de ce dernier pouvait lui permettre de frapper au moment opportun, sans se presser. Il essaierait d'agir avant que la BOIH n'ait complètement déserté les parages... mais pourrait tout aussi bien attendre qu'ils s'assoupissent, pour frapper juste sous leur nez. Et d'autres pouvaient, par ailleurs, être la cible de son aigreur. Le professeur Evans, par exemple, s'était chargé de lui-même de briser tous ses rêves de fuite ; ne risquait-il pas d'embrasser le même destin que feu son collègue le professeur Chalter ? Alphonse se chargea de mettre un terme à leur potentiel hébétement : il était convaincu qu'il fallait agir, et ce sans tarder.

-Commençons par aller trouver Angela ! Ensuite, il faudra aussi aller chercher Alicia et Emma, dans le doute... On avisera après ça !


Naraka Catana
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Isaac KleinschreiberRotbrenner
# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Lun 4 Mar 2024 - 16:19

Faking the cage
Feat. Maître-jeu
C’était sérieux. Si l’attitude d’Alphonse ne le surprenait même pas, compte tenu de l’énergumène qu’il était déjà au quotidien, celle de Kyle, en revanche, suscita bien plus la curiosité du Kleinschreiber.

Puis le Wright se chargea de lui mettre sous le nez, littéralement, la source de ses agitations nocturnes. Isaac eut un bref mouvement de recul avant de se mettre à promener le regard sur ce qu’on lui présentait.

Il resta silencieux, immobile, comme mortifié, incapable de dévier le regard autre part que de l’écran que son ami tendait dans sa direction. Si son attitude laissait à penser qu’il avait peur, il n’était pas effrayé intérieurement. Enfin, pas tant que ça.

Parce que sa première réflexion, sa première pensée, alla pour l’homme dont son coeur s’était épris. Parce que son intuition lui criait qu’il était, là encore, l’instigateur de cette machination, comme ils avaient pu discuter tous les deux la veille de ce qu'il restait à faire à Glamis pour son équipe et lui et la volonté du Kleinschreiber de leur filer un coup de main si nécessaire.

C’était trop beau pour être vrai - encore que le choix de mot était sans doute un peu trop sarcastique. Ça sonnait réel, et pourtant, aux yeux du Kleinschreiber, ce n’était que l’illusion du réel.

Pour la simple et bonne raison que les médias obéissaient à la même règle que les rumeurs qu’il avait déjà vu se répandre en soirées mondaines et ailleurs. Ils obéissaient à la loi de la diffusion et de la maîtrise de l’information. Celle-ci pouvait être véridique, bien sûr… comme complètement fausse. Et des rumeurs basées sur des mensonges, Isaac en avait entendu. C’était comme ça que les réputations se brisaient. C’était comme ça qu’on s’en prenait aux bourgeois pour les faire tomber. C’était la manière la plus simple, en fait, et dont il était difficile de retracer l'origine. Ce qui la rendait redoutable.

Et si le capitaine de la BOIH avait choisi de brider l’information au maximum concernant la nature des événements et les événements eux-mêmes de l’autre soir, le fait est qu’elle avait commencé à se répandre un peu, de manière aussi véridique que gonflée - en attestait le nombre démentiel de criminels vaincus par les agents Chevalier et Harris. Si leurs noms avaient filtrés, plus que les autres, ce ne devait pas être dû au hasard non plus. Sauf si ce hasard portait le prénom d’Ezra.

Il avait choisi, sans doute, d’inverser la vapeur. De dévoiler des choses… qui ne s’étaient peut-être même pas déroulées. Le noble ne le pensait pas homme à prendre aussi peu de précautions vis-à-vis de la détention de Jak. Il savait comment il se comportait, il connaissait son pouvoir… Il était impensable qu’il ne se soit pas assuré, d’une manière ou d’une autre et après un tel coup de filet, que ce clown de malheur ne ressorte jamais de sa cellule. Et il n’était même pas impossible, qu’en plus du fait que le professeur Evans s’était arrangé pour le rendre en incapacité de se mouvoir par lui-même, que son sort se soit, ou devrait se solder, par son exécution pure et simple, parce qu’aucun moyen n’était susceptible d’être pérenne quant à sa détention. Un probable constat glaçant et navrant, bien sûr, que le Kleinschreiber ne se voyait même pas contester, parce qu’il avait conscience que Jak était problématique sur bien des plans et pour bien des innocents. Ou alors, il aurait fait en sorte que Jak puisse se faire la malle, en sachant très bien ce qu’il serait susceptible de faire par la suite.

Toujours est-il qu’Isaac pensait bel et bien que cette information - qu’elle soit vraie ou fausse - ne s’était pas retrouvée dans les mains de la presse par hasard. Tout comme la photographie de Jak et les recommandations qui y étaient liées. Il était, en prenant en compte qui était cet homme lugubre et psychopathe, absurde de se dire qu’il allait s’en prendre à n’importe qui à Mensield. Il était psychopathe mais pas fou à lier pour autant. Il était juste orgueilleux. Et ses cibles les plus probables, comme le  suggérait Alphonse, se trouvaient à Glamis.

A quel moment le jeune Wright prenait-il le temps de vérifier les dernières informations aussi tard dans la nuit, d’ailleurs ? Depuis quand est-ce que c’était en ligne ? Depuis quand la possible cavale de Jak avait-elle commencé ?

Des questions qui effleuraient l’esprit d’Isaac mais qui ne lui seraient d’aucun secours. Qui étaient inutiles. Ezra avait-il choisi de lâcher un chien fou en direction de Glamis pour le rattacher en laisse sagement à la fin, ou avait-il simplement choisi de lâcher l’ombre d’un chien fou ? La première hypothèse était sûrement trop risquée, tant pour eux, que pour le fait que Jak viendrait ébruiter la vérité quant à ce qu’il s’était déroulé l’autre nuit... De là, son ou ses complices choisiraient peut-être de se terrer en sentant l’entourloupe venir…

Tiens, c’est vrai que cela pouvait aussi donner l’envie à Syke de rôder de nouveau aux alentours de l’Académie Glamis… Enfin, s’il avait un grief important contre Isaac et ses compères, ce dont le concerné doutait un peu - Syke avait toujours semblé bien plus mesuré et plus malin que les autres -, et s’il était encore en liberté quelque part…

Et quiconque se souciait un peu de ce qu’il s’était déroulé l’autre soir apprendrait le devenir - ou le semblant de devenir - de Jak par la presse. Alors quoi, les complices de Jak qui restaient encore entre ces murs allaient se salir les mains pour préserver leurs secrets ? Ou au contraire, jouer les bons samaritains pour se faire laver de tout soupçon et redonner à Glamis sa quiétude ? Ou encore simplement essayer d’entrer en contact avec ce maudit clown ?

Qu’essayait d’éveiller le capitaine de l’Unité Rouge-Gorge chez eux ? La panique ? Ou au contraire, la confiance ? Tout cela mettait le cerveau du Kleinschreiber en ébullition. Pas serein pour autant, puisqu’il savait que les ennuis allaient leur tomber dessus - et il avait visiblement fait une croix sur le fait qu’Ezra ne mêlerait pas une fois de plus son frère à ces histoires - mais curieux. Extrêmement curieux de tout ce qu’il se jouait en ce moment-même. Bien sûr, il n’interdisait pas tout un pan de son esprit à rester méfiant - des ennemis bien réels couraient encore dans les couloirs -, ne serait-ce que de douter que cet enchaînement grotesque n’était pas qu’une suite de mauvaises coïncidences… Au cas où.

Protéger les filles, c’était visiblement la priorité de Kyle, nota le Kleinschreiber. Oh, s’il commençait à leur annoncer sous cette forme sexiste, Alicia allait encore sans doute râler. Mais il n’en fit aucune remarque, cependant.

Oui, dans les faits, si Jak ramenait sa carcasse jusqu’ici, Angela risquait tout autant qu’eux de subir son ire… Mais pourtant, il n’avait pas cherché l’ombre d’une seconde à s’en prendre à elle dans le réfectoire. Il s’était focalisé sur Alphonse, Kyle, et lui-même, en fin de compte. Ceux par qui tout avait commencé, comme Romuald qui lui avait jeté à la figure que tout était de leur faute. Ce pourquoi, sans doute, trois noms d’étudiants étaient plus ressortis que les autres. Là aussi, il aurait pu tenter de les rassurer, mais Isaac n’en fit encore rien.

Il savait bien aussi qu’il ne restait plus que quatre agents de la BOIH au coeur de l’Académie, qu’ils ne pourraient rester indéfiniment, qu’ils seraient en mesure de les protéger s’ils se regroupaient, effectivement… mais ce n’était pas leur but. Enfin si, si on considérait qu’attraper les derniers criminels rôdant dans le coin était une manière efficace de veiller sur les étudiants. Sur ce point encore, il resta mutique.

A la place, il freina, avec un certain pragmatisme qui pouvait sans doute passer pour de l’inquiétude mesurée, les ardeurs qui s’étaient emparées d’Alphonse sur les faits qu’on venait de lui montrer, et non ce que son intuition en disait :

- Attends, Alphonse. Premièrement, sais-tu comment trouver Angela, à cette heure-ci ? Sais-tu où est sa chambre ? Parce que si ce n’est pas le cas, je ne pense pas que tambouriner à toutes les portes soit la bonne solution ; et alerter toute l’Académie que cet individu dangereux est possiblement de retour pour nous tuer ne soit plus judicieux.

Et factuellement, il en allait de même pour Alicia et Emma. Mais cela serait, bizarrement, l’occasion de prendre des nouvelles de ces trois jeunes femmes avec qui Isaac n’avait pas pu reprendre réellement contact depuis cette terrible soirée - excepté le lendemain matin pour Emma.
Isaac Kleinschreiber
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# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Dim 10 Mar 2024 - 17:02

Faking the Cage.

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Alphonse et Kyle.


-Ah...
-Eh, il a pas tort... On ne va pas pouvoir la trouver comme ça, en un claquement de doigts, surtout si on décide d'être aussi discrets que possible pour éviter d'éveiller les soupçons... abonda Kyle en réponse à l'interjection d'un Alphonse précipité dans un mutisme aux relents mal assurés.


C'était rare que qui que ce soit réussisse à couper la chique d'Alphonse, cet invraisemblable baratineur qui semblait toujours avoir réponse à tout ; mais en l'occurrence, l'objection relevée par le Kleinschreiber demeurait suffisamment pragmatique et réfléchie pour le contraindre à constater qu'il s'était sans doute un petit peu trop emballé. Il ne doutait pas du fait que son premier réflexe avait été le bon ; l'union faisait la force, leur petit trio l'avait prouvé à maintes reprises par le passé, tant à l'occasion de leur escapade à Stuttonhouse qu'au cours de l'exercice mené conjointement par les professeurs Stuart et Evans, et il était sans doute de bon ton de chercher à retrouver les trois filles pour qu'ils puissent, tous ensemble, veiller les uns sur les autres... mais le frein très légitime dont venait d'user Isaac contribuait à tempérer un tant soit peu les ardeurs irrépressibles du jeune frère d'Ezra.
Pour quelles raisons, toutefois ? Cette question, qui semblait évidente de prime abord, fut finalement exposée au grand jour quand le jeune homme à la visière entreprit de répliquer, en tendant droit dans la direction d'Isaac un doigt presque accusateur. Curieusement, son faciès sembla se recouvrir d'une teinte rouge vive, à laquelle il ne donnait pas vraiment l'impression d'être coutumier ; il était gêné, pour une raison ou pour une autre.

-Il... Il se pourrait que je sache où se trouve sa chambre, ça veut pas dire que j'y ai déjà été ! Juste que je sais où elle est, c'est tout ! Et puis c'est pas le moment de poser des questions pareilles ! Les interrogatoires pourront attendre demain, l'heure est grave, c'est une question de vie ou de mort !
-Tu... t'enflammes un peu tout seul, je crois, chercha à nuancer maigrement un Kyle des plus dépités.


Comme il venait tout juste de le signifier, il ne chercha pas à creuser la question de l'étonnante proximité qu'Alphonse avait entretenue à l'égard d'Angela ; pourtant, il aurait dû légitimement remettre en question la sincérité de l'approche de la jeune femme, dans la mesure où celle-ci avait majoritairement été orchestrée par Ezra lui-même. Il était à peu près certain, au vu de sa réaction flamboyante, que toute cette affaire était plus ambiguë qu'elle n'en donnait l'impression... Toujours était-il que le Wright n'avait pas tort : des considérations aussi secondaires, aussi prosaïques, pourraient bien attendre le terme de cette nuit dont le potentiel cataclysmique s'était élevé en flèche à l'annonce de la fuite inattendue de ce maudit clown.
Kyle nota toutefois dans un coin de sa tête qu'il ne devrait pas laisser ce sujet s'échapper inconsidérément, notamment la prochaine fois qu'Alphonse s'avérerait trop curieux pour son propre bien : cela pourrait être une arme idéale à brandir pour tenter de lui inculquer un tant soit peu de leçons de bonne conduite en société.

-Mais je pense aussi que ça pourrait être intelligent de se regrouper, insista finalement Kyle en se tournant en direction d'Isaac. Rien ne nous oblige de passer la nuit ensemble, mais je serai déjà plus rassuré si elles acceptent de se tenir compagnie toutes les trois. S'il est tout seul...


La suite de sa réflexion se mourut dans sa gorge, avant qu'il n'ait le loisir de l'exprimer plus tangiblement. C'était là un tissu de conjectures qui s'étendait si loin qu'il peinait à le considérer comme étant parfaitement valable, mais il avait vu ce dont ce sinistre clown était capable. Et, en tant qu'adversaire solitaire, il n'était pas si angoissant que cela. Son principal atout, c'était de pouvoir les transposer dans une dimension de laquelle ils ne pouvaient que très difficilement s'échapper... Sauf qu'Alicia, Angela et Emma n'en ressentiraient peut-être pas le besoin, idéalement. S'il devait choisir de s'en prendre à elle, elles auraient peut-être l'opportunité de le pousser à s'en mordre les doigts : elles étaient débrouillardes, en avaient déjà apporté la preuve à plus d'une reprise, et disposaient par ailleurs de talents plus que complémentaires. Raison pour laquelle, dans le fond, le Grealish préférait partir du principe qu'il s'agissait, de leur part, d'un acte de précaution plus que d'utilité concrète : il avait peine à croire que Jak viserait les demoiselles en priorité, préférait considérer qu'il s'en prendrait à elle dans un second temps.
Il voudrait d'abord, sans l'ombre d'un doute, les punir eux.

-Tu viens avec nous, alors, ou pas ? questionna finalement Alphonse à l'attention du Kleinschreiber, manifestement plus empressé que son ami de longue date.


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# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Dim 10 Mar 2024 - 19:06

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Peut-être que les complices restants de Jak allaient utiliser sa potentielle fuite pour terminer eux-mêmes le travail… Se débarrasser d’Alphonse, Kyle et Isaac, les trois fouineurs qui avaient compromis leur vaste opération avec leur curiosité… Se débarrasser de ceux qui poseraient potentiellement le plus problème une fois la BOIH partie, s’ils venaient à fouiner là où ils ne le devraient pas. Et maquiller ces assassinats en l’oeuvre de ce clown psychopathe qui pouvait aisément se faufiler partout grâce à son pouvoir, tant que Jak était libre - ce qui leur laissait une fenêtre de temps assez incertaine -, histoire de garder leur couverture. Se servir de ceux qui étaient tombés, les faire tomber encore plus bas, s’en servir comme marchepied. Préserver les apparences et être un odieux connard. Subtil, bien plus que le reste. Continuer de véhiculer un message grâce au fantôme de Jak et saborder ce dernier. Auquel cas, Angela, Emma et Alicia ne risquaient fort probablement rien, parce qu’elles n’avaient aucune valeur à leurs yeux. Intéressant, ça, comme idée, en plus d’être un schéma qu’Isaac avait déjà eu l’occasion de voir à l’oeuvre dans la vie mondaine.

Il ne lui aurait fallu qu’un simple message, envoyé à l’agent Harris au numéro avec lequel il leur avait notifié le rendez-vous qu’il leur avait posé pour l’entraînement l'avant-veille, pour assurer leurs arrières. Mais là encore, Isaac ne le fit pas. Pas parce qu’il jugeait qu’il n’en avait pas le besoin - même si c’était le plan d’Ezra, ça lui servirait sans doute de savoir en temps réel ce que pouvaient bien tramer ses petits appâts et leur localisation approximative -, mais parce que cela allait indubitablement influencer la suite, notamment concernant Alphonse. S’ils croisaient quiconque, il n’était pas improbable que le Wright finisse par balancer que la BOIH était prévenue de leur escapade nocturne si cette rencontre devenait suspecte ou menaçante… Ce qui irait évidemment dans leur sens dans l’immédiat, surtout s’il s’agissait de l’un des criminels qui traînaient encore dans le coin, mais cela ne leur donnerait pas suffisamment la confiance pour se dévoiler et ne contribuerait en aucun cas à leur arrestation, au contraire… Isaac choisit donc de faire l’ignorant sur ce point aussi. Et sans doute qu’avec la certaine inquiétude qui agitait ses deux amis, personne ne relèverait cette précaution manquée.

Et c’est pour les mêmes raisons qu’il n’avait pas cherché non plus à éventer le plan qu’il imaginait conçu par Ezra : parce qu’ils ajusteraient leurs comportements en conséquence. Ils seraient bien moins naturels. Et cela serait suspect. Cela devrait l’être aussi sans doute pour le Kleinschreiber, s’il n’était déjà pas habitué à montrer qu’une apparence incomplète de sa propre personne. Il savait cacher ce qu’il avait à cacher, comme les personnes que la BOIH souhaitait débusquer. Et surtout, il avait un tempérament effacé qui lui permettait de se faire oublier. De passer pour un naïf complet.

Le mieux à faire, donc, était de se laisser porter par le courant qui agitait Alphonse et Kyle. Tout en y apportant certaines de ses réflexions, qui n’étaient pas dénuées de sens, pas contre sa propre nature. Et qui étaient sincères, pour les guider. Pour… les pousser à embrasser des comportements sans même qu’ils ne le perçoivent véritablement. Ce qui n’était pas sans rappeler les manières habiles d’un certain flamboyant capitaine de la BOIH…

Isaac s’était attendu à voir Alphonse prendre en compte sa remarque, mais il fut tout de même surpris d’avoir autant fait mouche. C’était rare d’avoir Alphonse Wright aussi peu réactif. Mais alors le voir pointer un doigt accusateur et rougir, complètement gêné, c’était inédit, pour le Kleinschreiber. Et la réponse que lui concocta son ami apporta quelques indices sur ce qui le gênait.

Il n’y avait pas cinquante raisons pour qu’un garçon sache se rendre à la chambre d’une fille. Et si ce simple fait aurait, là aussi, provoqué un arrêt cardiaque à sa mère, Isaac était un peu plus… ouvert d’esprit. Après, peut-être que c’était simplement pour éponger un peu la détresse psychologique d’Angela, comme Isaac lui-même s’était proposé, ou peut-être que cette détresse avait amené Angela à vouloir passer à autre chose de suite… L’être humain était étrange, l’esprit humain tout autant. Après tout, Isaac était tombé sous le charme d’un homme qui trucidait des criminels à tour de bras… Il n’en resta pas moins bouche bée quelques instants, tant la réaction d’Alphonse était aux antipodes de ses agissements quotidiens.

- Mais… je te demandais simplement si tu savais où elle se trouvait, rien d’autre. Et je crois que je ne veux pas savoir le reste.

Isaac était-il prude ? Il était sûrement logique de se dire que oui. Que son éducation le contraignait à une pudeur exacerbée - ce qui, sur certains points, était véritablement le cas -, que les réactions qu’il avait pu avoir pour qu’Alphonse cherche régulièrement à le titiller en abordant Amelia allaient en ce sens… Il était contraint, ou était censé l’être, à la chasteté, jusqu’au mariage, dans la pure tradition conservatrice qui prenait naissance dans la religion. Il s’y était tenu impeccablement avec Grace.

Mais voilà, il fut un moment où il s’était posé des questions sur l’attirance qu’il pouvait avoir pour certaines personnes et qui ne convenaient pas aux normes les plus communes, sur lui-même, sur celui qu’il était supposé être sur ce plan-là, sur son corps... Un moment tardif, sur la toute fin de l’adolescence, presque le début de sa vie de jeune adulte, où il avait commencé à explorer timidement son corps. La chasteté ? Encore un interdit qui n’avait de sens que pour ceux qui le prônaient, à ses yeux. Comme tant d’autres.

Il n’avait surtout pas envie de connaître le détail de quoi qu’il ait pu se passer entre le Wright et Angela… s’il y avait quelque chose. Non, s’il y avait bel et bien quelque chose, savoir qu’ils avaient des sentiments l’un pour l’autre suffisait au Kleinschreiber. La façon dont ils pouvaient les exprimer, c’était leur intimité. Et dans tous les cas, ce n’était pas à un sujet à mettre sur la table maintenant. Surtout pas quand cela pouvait inévitablement retourner la question contre lui et l’obliger à dévoiler les sentiments qu’il entretenait lui-même pour Ezra.

Ils voulaient se regrouper ? Qu’ils fassent. Si Isaac s’était porté volontaire la veille auprès d’Ezra pour servir d’appât seul, d’autres étaient déjà inclus jusqu'au cou dans ce plan. Et si cela peinait quelque peu le Kleinschreiber, le fait est que… il n’y pouvait rien, à moins de tout éventer ce qu’il pressentait comme un énième piège mis en place par le capitaine de l’Unité Rouge-Gorge. Et de ce fait, faire capoter l'entièreté de ce stratagème.

Il devait se concentrer à donner le plus de chances possibles à ce que celui-ci fonctionne. Remettre à plus tard ses états d’âme, quitte à en souffrir sévèrement lorsque cet épisode serait terminé. Prendre sur lui. Pour que les criminels qui vivaient encore sous les radars à Glamis soient cueillis par la BOIH. L’efficacité, les résultats, l’utilité si chers à l’élu de son coeur.

Aussi, lorsque Kyle continua d’insister, le noble hocha simplement de la tête. La fin de sa phrase, laissée en suspens, hormis l’inquiétude qui prenait encore son ami aux tripes, laissait entendre qu’il n’avait pas non plus oublié les propos d’Ezra sur le fait qu’il restait des malfrats infiltrés dans les murs de l’Académie. Il serait donc probablement méfiant, lui aussi, de n’importe quelle personne qui serait susceptible de croiser leur chemin, à moins que son inquiétude pour les filles ne prenne une place trop importante et lui réussisse à lui faire oublier un peu de sa lucidité.

- Oui, je viens, je ne vais pas rester tout seul.

La réponse que le rouquin apporta à la question d’Alphonse n’était pas tant là pour souligner le fait que c’était aberrant qu’il reste tout seul alors qu’ils prônaient une logique de se regrouper depuis le début mais simplement parce qu’il se devait d’y aller. De plonger avec eux, pour ce qu’il savait être le coup final du capitaine Wright, pour le meilleur comme pour le pire.
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# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Mar 12 Mar 2024 - 21:13

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Alphonse et Kyle.


-Mais y a pas de reste, larmoya Alphonse, dépité, tandis que Kyle et Isaac prenaient avec maturité la décision conjointe de ne plus accorder le moindre crédit à sa défense manifestement fébrile.


Ils auraient peut-être l'occasion d'en discuter plus convenablement, à l'avenir ; ils auraient sûrement l'occasion d'en discuter plus convenablement, à l'avenir, puisque le Grealish ne serait pas prompt à oublier pareille donnée sensible, susceptible de lui racheter quelques heures d'une paix magistrale la prochaine fois qu'une lubie capricieuse piquerait son camarade et contribuerait à le rendre intenable. Avec une munition pareille dans son chargeur, le Wright ferait mieux d'y réfléchir à deux fois avant de se montrer particulièrement provocateur... En attendant, la situation n'autorisait pas la légèreté à laquelle ils souhaitaient prétendre dans un avenir plus ou moins proche ; et puisque leur ambition était précisément de pouvoir s'en retourner à leur vie d'avant, celle au cours de laquelle ils avaient la chance inestimée de n'avoir pas encore croisé la route de ce sinistre hère prénommé Jak, ils n'avaient en l'occurrence pas d'autre choix que celui de passer à l'action. Si Kyle fut le premier à quitter la chambre d'Isaac, Alphonse ne manqua pas de lui passer devant, en trombe, lorsqu'il constata que ses deux amis étaient effectivement prêts à taire ce qui venait tout juste de se dire, dans cette chambre studieuse à souhait. Il les guida d'un dortoir à l'autre ; parce que les hommes et les femmes, au sein de l'Académie Glamis, étaient généralement installés à des endroits différents, même s'il n'était pas interdit, pour les unes ou pour les autres, de se balader librement au gré des couloirs. Après quelques minutes seulement, les trois étudiants parvinrent devant une porte face à laquelle le jeune frère d'Ezra se planta ; il se racla la gorge, puis se mit à toquer avec un empressement nettement plus relatif que celui qu'il avait manifesté devant la chambre du Kleinschreiber.

-Angela ? C'est nous ! Je suis avec Kyle et Isaac ! Ouvre ! se chargea-t-il d'articuler en priant pour qu'elle ne se soit pas déjà assoupie.


Cela devait toutefois être le cas, puisque le silence régna pendant encore une paire d'instants avant que ne leur parvienne des marmonnements étouffés depuis l'autre côté de la porte ; sans doute quelques injures ponctuées de bâillements, compte tenu de l'heure avancée. Alphonse trépigna pendant que des pas se faisaient enfin entendre, prenant difficilement son mal en patience et s'empêchant de reprendre son tambourinage là où il l'avait laissé, conscient que cela ne pousserait pas la jeune femme à presser le pas, et que cela risquait a contrario de la rendre d'autant plus électrique. Ainsi, quand la porte s'ouvrit, il fut aux premières loges pour constater qu'elle avait enfilé à la hâte une robe de chambre, qu'elle était mal coiffée, et que ses paupières peinaient à supporter la luminosité pourtant tamisée du couloir. Un regard en coin lui permit de constater que le Wright était effectivement accompagné, et elle prit le temps d'adresser à ses deux compères un bref signe de la main en guise de salutations ; puis, la bouche pâteuse, elle les accueillit sans doute plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu.

Angela.


-Bon, alors ? C'est quoi, l'embrouille ? Faites vite, j'ai une nuit à finir.
-Tu la finiras plus tard ! Lis ça ! répliqua Alphonse en lui tendant son téléphone, écran allumé.
-Putain, jura-t-elle en se réfugiant précipitamment derrière ses mains, tu gères jamais ta luminosité ?
-Ah, nan. Mon ordi est toujours allumé...
-C'est quoi le rapport ?
-Peu importe. Lis !


Si Kyle gloussa en entendant la réponse de gamer, toute trouvée - Alphonse n'avait pas besoin d'adapter la luminosité de son téléphone portable parce qu'il vivait dans une ambiance constamment électrique, laquelle risquait de lui valoir quelques conjonctivites d'ici quelques années - le principal intéressé, quant à lui, se contenta plutôt d'aller directement à l'essentiel. La demoiselle, après avoir bravé quelques larmes naissantes, parvint finalement à s'acclimater à la lumière blanche qui émanait du smartphone ; elle s'en empara, parcourut les quelques lignes qui surplombaient ce visage sournois d'un regard alarmé, sembla blêmir à vue d'œil.

-Merde. Je pensais qu'elle le digérerait plus facilement si elle le lisait. J'aurais plutôt dû lui annoncer de vive voix. commenta Alphonse à mi-voix, sans prendre la peine de se cacher.
-No shit, Sherlock, soupira Kyle, atterré.
-Comment... Comment est-ce qu'il a pu faire ? Il ne peut rejoindre sa dimension qu'au travers d'un objet, et... Elle ne modifie pas la réalité ! Si il est derrière des barreaux, il aura beau rejoindre sa dimension, il ne pourra jamais quitter sa cellule. Il ne devrait plus avoir d'armes susceptibles de l'aider dans une telle situation non plus...


Elle était bien placée pour connaître les limites inhérentes à sa faculté étrange, dans la mesure où elle avait côtoyé Romuald, lequel en avait eu un avant-goût à de multiples reprises. La prison aurait dû représenter pour Jak le clown une étape de sa vie à laquelle il n'aurait jamais dû pouvoir se soustraire... Les circonstances de son évasion demeuraient nébuleuses, pour ne pas dire complètement secrètes, dans la mesure où l'article en disant le moins possible... Mais les arguments de la jeune femme n'étaient clairement pas dénués de sens. Alphonse s'employa à y répondre, a priori sur la défensive.

-Je sais pas, moi, je suis pas journaliste ! Mais c'est pas le premier hors-la-loi qui réussit à se tirer de zonzon ! Et puis, c'est pas mon frère, le geôlier... Ils ont pu se chier dessus, ce serait pas une grande première ! Faut qu'on aille rapidement prévenir Alicia et Emma, pour qu'elles soient au courant, au cas où...
-Je suis pas certaine qu'elles digèrent mieux l'info que moi, répondit Angela du tac-au-tac en recouvrant un tantinet de son mordant. Surtout pas Emma.
-Tu marques un point, mais est-ce qu'on a vraiment le choix ?


La question du Wright s'adressait autant à elle qu'à ses deux autres camarades ; d'ailleurs, il leur destina un regard interrogatif et sincère. Il aurait aimé qu'ils puissent lui répondre que oui... mais il en doutait amèrement. Tant que la situation n'était pas arrivée à sa résolution, il valait mieux, au nom de leur sécurité à toutes et à tous, qu'ils fassent circuler cette information auprès de celles et ceux qui pouvaient en souffrir.

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Isaac KleinschreiberRotbrenner
# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Mer 13 Mar 2024 - 10:22

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Bien sûr, Isaac fut le dernier à sortir de sa propre chambre, sans pour autant traîner loin derrière les autres. Non, il devait les suivre de près.

Et la sortie de sa chambre, de son petit espace de vie privé, rendit le Kleinschreiber tendu. Tendu, en apparence, à cause de la menace que faisait planer Jak sur eux. Mais cette tension était véritablement liée au fait qu’il était certain, à ses yeux, qu’ils allaient finir par tomber sur ses comparses sous couverture. Il serait prêt à agir, dans ce cas, mais en attendant il était quelque peu crispé et méfiant. Plus que jamais.

Sur le chemin qui menait à la chambre d’Angela, il eut toutefois le loisir de réfléchir un peu à ce qu’il pouvait faire, discrètement, sournoisement, pour guider ses amis dans le sens qu’il souhaitait. Et l’idée s’était d’elle-même imposée à lui : faire propager cet article, siffloter la mélodie qu’un petit rouge-gorge avait gazouillé à la fenêtre d’un journaliste - s’il ne l’avait pas écrit lui-même - ; utiliser les murmures comme une arme qui allait servir à agiter, d’une façon ou d’une autre, ceux qui se cachaient. Rendre cette information, d’une source normalement fiable, connue de tous. Mais pour ça, il allait devoir compter sur les comportements de ses camarades, pour que cela se fasse le plus naturellement au possible. Pour ne pas éveiller les soupçons. Pour qu’on n’en retrace pas l’origine hormis cette preuve postée sur internet, pour que l’on ne se doute jamais que ce bruit de couloir n’était possiblement qu’un stratagème de la BOIH. Et il devrait attendre, patiemment, la bonne occasion pour le faire. Comme un prédateur embusqué qui attendait qu’une proie prenne la mauvaise décision de passer à portée.

Lorsque la jeune femme leur ouvrit, Isaac lui rendit son salut par un simple signe de tête. Oula, sa mère aurait déjà fait une remarque quant à la tenue non présentable qu’elle arborait. C’était important d’être présentable à tout moment, même en pleine nuit. Cette pensée, futile, quitta rapidement son esprit. Ça, ça faisait partie des choses qu’il devait supprimer des préceptes tenaces. Les gens s’habillaient comme ils le souhaitaient, point. Surtout quand on venait de les réveiller au beau milieu de la nuit.

Toujours est-il que le début de conversation ne l’intéressa pas véritablement. Il comprit, plus par raisonnement qu’autre chose, qu’Alphonse devait dormir avec la lumière de l’écran de son ordinateur allumé, dans un intérêt bien trop inconnu pour le Kleinschreiber.

Cacher ses émotions. Quoi qu’il pouvait se dire d’important, quoi qu’il pouvait se produire, encaisser docilement, comme il l’avait déjà fait plus d’une fois par le passé, sans montrer ce qui lui traversait l’esprit, sans révéler la moindre indication de ses pensées. Entendre des inepties mondaines capables de lui hérisser le poil sans broncher, il l’avait fait. Recevoir des insultes virulentes par son frère tout en endurant, il l’avait aussi fait. Alors il n’y aurait pas grand écart entre entendre des mensonges de la part de malfrats infiltrés et cela, ou encore d’écouter les idées saugrenues et agitées de ses camarades.

Verrouiller ses états d’âme, momentanément. Parce qu’il savait déjà qu’il n’allait pas apprécier ce qu’il allait bien pouvoir faire ou dire concernant ses camarades à tout le moins. Se concentrer sur le fait que la BOIH allait purger pour de bon l’Académie Glamis des criminels qui parasitaient ce château. Et par ce biais, protéger ses amis, ses camarades, les futurs étudiants, pour éviter d’avoir de nouveaux cas comme Romuald sur les bras, protéger tous les innocents que de telles ordures étaient susceptibles de toucher de leurs sales griffes manipulatrices.

Il ne prêta pas tant attention que ça au reste non plus. Ça ne servait à rien de chercher à faire la lumière sur l’entièreté des points obscurs, Ezra le lui avait fait comprendre. En l’occurence, lui, était en possession de toutes les informations qu’il devait pour l’instant connaître. Il écouta donc ce qu’il se disait, bien sûr, essayant plutôt d’analyser leur comportement, mais le fond, en vérité, n’était qu’une discussion inutile. Savoir comment Jak s’était échappé, cela ne lui servirait pas à les chapeauter, simplement à voir ce qu’ils étaient susceptibles d’envisager concernant toute cette nébuleuse affaire. Tout ce que révélait Angela au niveau du pouvoir du clown, Isaac en avait déjà connaissance, ou s’en doutait déjà depuis qu’il avait eu l’occasion d’échanger sur le sujet avec le capitaine de la BOIH.

Quant au mystère de son évasion, entretenu par les lignes de l’article, contribuait à donner raison à ce qu’il avait flairé : pourquoi préciser comment il avait fait, alors qu’il ne l’avait pas fait ? Ce n’était pas cela qui devait retenir l’attention, dans cette petite vague d’informations. C’était le fait qu’il était - en théorie - dehors. C’était ça qui devait faire cogiter, alarmer.

Règle du journalisme : toujours croiser et vérifier ses sources. Ça, Isaac l’avait appris à l’école de journalisme, lors de sa seule et unique année. L’une des premières choses qu’on leur apprenait, en fait, pour devenir un journaliste sérieux.

Cependant, tout n’était pas aussi facile que le noble aurait pu l’espérer. Angela s’avérait plus méfiante, plus réfractaire… et c’était compréhensible, de son point de vue personnel, entre Romuald, tout ce qu’elle pouvait savoir sur Jak, mais aussi sa bienveillance envers Alicia et Emma... Dans le même temps, vu la façon dont elle avait réagi lorsqu’Alphonse lui avait présenté cet article sous les yeux, peut-être qu’il serait de bon ton d’essayer d’apprendre au Wright d’avoir un peu plus de tact… Mais pour l’heure, alors que son ami les interrogeait plus ou moins sur la marche à suivre, Isaac se permit enfin d’intervenir, sans réellement fournir une marche à suivre directe. Non, comme il l’avait quasiment toujours fait, sauf dispositions particulières, il laissait le choix aux autres - ça faisait même partie de ses principes. Et plus que jamais, aujourd’hui, il comptait bien leur laisser.

- Emma a été celle qui a enclenché la tentative de fuite de Jak et a précipité son arrestation personnelle. Ça ne m’étonnerait pas trop qu’elle soit sa première cible, dans le cas où…

Homines quod volunt credunt. Sa phrase, qu’il avait prononcé avec une sémantique rigoureusement choisie, il la laissa savamment en suspension. Parce qu’il n’avait pas besoin de préciser un reste qui, selon lui, n’existait très fortement pas, mais qui, selon ses interlocuteurs, devait être l’évidence même. La première destination de ce clown de malheur serait l'Académie Glamis. Le cas d’Emma était particulier. Elle était une proie parfaite. Elle était celle qui, comme il venait de le souligner, avait le plus contribué à sa chute personnelle, avec le professeur Evans - qu’Isaac omit volontairement de mentionner. Elle était celle qui était faible, celle dont il pouvait régler le cas rapidement. Pour finir une vengeance de la meilleure des manières, par la destruction de ce trio de garçons qui n’avaient fait que semer des embûches sur son chemin depuis le début.

- Mais je ne suis pas sûr que ce soit judicieux de laisser Alphonse lui annoncer, par contre… Tu manques un peu de tact, continua-t-il en tournant la tête vers son ami.

Un peu était clairement un euphémisme, le Wright venait de le démontrer avec Angela. Mais pour le coup, Isaac n’avait pas envie de partir dans un débat non plus qui les éloignerait du but. Cela dit, s’il ne se proposait pas pour être la personne avenante et bienveillante qui se chargerait d'expliquer la situation à la jeune Roberts, ce n’était pas par galanterie, mais bien parce qu’il espérait continuer à se cantonner à son rôle d’observateur-aiguilleur… A moins que cela ne soit justement l’occasion d’étouffer habilement les doutes qui pouvaient poindre ?

Car Emma, du point de vue d’Isaac, ne se poserait même pas la question, elle serait indubitablement encore toute retournée de cette folle soirée, et la perspective de recroiser Jak annihilerait tout esprit critique. Mais Alicia… était plus posée, plus réfléchie, avec un peu plus de sang-froid, mais pas complètement non plus… Si jamais elle venait à s’interroger tout haut sur la possibilité que ce soit un piège, il devrait trouver un moyen de faire taire cette idée...
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# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Jeu 14 Mar 2024 - 17:05

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Alphonse et Kyle.


Au ping pong verbeux auquel se livrèrent Alphonse et Angela succédèrent les conseils sentencieux, voire professoraux d'un Isaac resté jusqu'à présent cantonné à une posture des plus songeuses. Les trois étudiants se tournèrent dans un direction comme un seul homme afin de l'écouter déployer ses arguments ; et ils opinèrent du chef à la suite de leur écoute, bien qu'avec un engouement tout à fait mesuré. Il n'y avait pas besoin d'y songer pendant des années et des années : Jak pouvait effectivement considérer Emma comme la proie rêvée, à plus d'un titre. Il pourrait même partir du principe qu'il lui suffisait de la prendre en otage pour s'ouvrir une voie de sortie royale, dans le cas de figure où sa nouvelle petite épopée vengeresse tournerait aussi mal que la précédente... Avant, bien sûr, de lui trancher la gorge et d'abandonner son cadavre au bord d'une route fréquentée, pour être certain qu'on ne manquerait pas de l'y découvrir tôt ou tard. S'il en était une qu'il fallait préserver à tout prix, c'était bien la Roberts, d'autant qu'elle avait montré qu'elle était prompte à céder du terrain à la panique ; or, quelle proie pouvait s'avérer plus alléchante que celle qui était par ailleurs susceptible d'emmagasiner les mauvaises décisions, de se précipiter dans un piège tendu grossièrement, de donner des armes à celui qui cherchait pourtant à lui nuire ? Alicia, à ce petit jeu-là, saurait conserver son sang-froid quoi qu'il puisse bien arriver ; et Angela connaissait trop la clique qui entourait autrefois son ex cher et tendre pour se laisser piéger également. En outre, son pouvoir contribuait plutôt à faire d'elle une embuscade ambulante... S'il était bien seul, il allait sans dire que le clown sinistre se préparerait sérieusement avant de s'en prendre à elle ; donc elle ne serait pas la première sur la liste, à n'en pas douter. Surtout pas tant qu'elle restait à proximité des trois gars...

-Ooh, bon sang, soupira-t-elle, presque désemparée, les hommes ne peuvent rien faire seuls ! Bon, c'est d'accord, je vous accompagne. Je vais lui annoncer moi-même...
-Hm ? T'es sûr ? répondit Alphonse en affichant un sourire satisfait à mille lieues de l'étonnement qu'il avait voulu témoigner au travers de son interrogation bénigne.
-C'est ça, fais l'innocent...


Il allait sans dire que le Wright avait longtemps espéré que quelqu'un se dévouerait pour en parler à Emma à sa place ; peut-être qu'il avait même envisagé que ce quelqu'un serait Angela, dans la mesure où la demoiselle ressentait encore une certaine culpabilité quant à l'épreuve psychologique que la Roberts avait eu à traverser par sa faute, et par celle des agents de la BOIH. En attendant, Kyle lui-même était resté passif ; en fait, le jeune homme était même resté en retrait depuis que la conversation entre Alphonse et Angela avait pris en rythme, comme s'il entretenait désormais un tissu de réflexions secrètes de la plus haute importance. Lorsqu'on le sollicita d'un regard, il se contenta de se fendre d'un bref hochement de tête silencieux, faisant montre de son assentiment sans chercher à le verbaliser d'aucune manière ; alors Angela commença à refermer la porte de sa chambre en se camouflant derrière elle.

-Attendez-moi là, je vais quand même tâcher d'enfiler quelque chose d'un peu plus... convenable, avant de me balader dans les couloirs avec trois mecs louches au beau milieu de la nuit.
-Louches ? répliqua Alphonse, quasiment outré.


Elle n'eut toutefois pas le temps de refermer la porte ; quelques bruits de pas portés par la résonnance des couloirs l'intriguèrent, et les deux silhouettes qu'elle découvrit à quelques mètres d'eux seulement la surprirent au plus haut point. Le Wright lui-même se tourna dans leur direction, quelque peu décontenancé ; ils eurent le bon goût de briser le silence d'eux-mêmes.

-Non, vous allez rester ici. Elle est entre de bonnes mains. L'agent Chevalier veille sur elle.


Professeur Evans et Professeur Stuart.


Les deux enseignants se rapprochèrent des élèves en arborant un faciès décontracté, relativement rassuré ; pour autant, il allait sans dire qu'ils devaient être au courant de ce qui se tramait, dans la mesure où ils avaient été si prompts à dévoiler cette information pourtant cruciale à propos de celle qui nourrissait tous les mourons du quatuor réuni devant eux. Evans, qui avait été le premier à se faire entendre, poursuivit par ailleurs avant que son collègue ne le complète.

-Et l'agent Harris se charge d'assurer la sécurité d'Alicia. Il ne restait plus que vous.
-Le capitaine et l'agente Bouazza vont quant à eux surveiller le campus en attendant l'arrivée de renforts. Il ne pourra rien se passer tant que tout le monde reste calme, donc on compte sur votre concours !


Evans semblait détendu ; Stuart, quasiment enthousiaste. Cela leur ressemblait bien, dans le fond ; et il était facile de deviner qu'Ezra avait fait appel à leurs services dans la mesure où il manquait cruellement de paire de bras, la plupart de ses effectifs ayant été rappelés pour se pencher sur d'autres travaux, sur d'autres enquêtes encore plus énigmatiques. Alphonse, de son côté, avait l'air moins ravi de les voir surgir de la sorte ; son sourire crispé laissait à entendre qu'il n'appréciait pas l'idée que son frère aîné ait pu prévoir l'initiative qu'il avait prise en se rendant d'abord au chevet de Kyle, puis à celui d'Isaac, puis enfin à celui d'Angela. Il l'extériorisa d'ailleurs, non sans faire montre de sa frustration au passage.

-Il est énervant, quand même. Il est toujours plus malin que tout le monde...


Evans en sourit avec douceur ; Kyle, de son côté, se renfrogna quelque peu. Il orienta muettement son regard en direction d'Isaac, comme pour le jauger.

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Isaac KleinschreiberRotbrenner
# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Jeu 14 Mar 2024 - 22:06

Faking the cage
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Ses arguments semblèrent faire mouche, même si, en l’occurrence, il n’y avait pas tant de raisons de s’y opposer. Et c’est Angela qui se proposa pour annoncer la lugubre nouvelle concernant Jak, se permettant au passage une petite pique contre les trois jeunes hommes venus la prévenir qui ne fit même pas frémir Isaac. Visiblement, cette nouvelle rendait Alphonse bien trop heureux pour ne pas laisser à penser que s’il avait été prompt à venir se soucier d’Isaac et Angela pour leur révéler lui-même ce qu’il avait trouvé, ce n’était pas le cas avec Emma - et sûrement la même chose avec Alicia. Et après, il allait se défendre qu’il n’y avait absolument rien dans l’air avec Angela, hein…

Cette ambiance relativement bon enfant était inexistante aux yeux du noble. Parce que… lui avait d’autres priorités. Bien plus sérieuses, bien plus délicates ; aussi resta-t-il tout aussi silencieux que Kyle l’avait été jusque-là. C’est vrai ça, le Grealish était très calme depuis que la discussion s’était amorcée devant la chambre d’Angela, alors qu’il avait été si prompt à vouloir s’inquiéter pour les filles, à se montrer agiter quand ils étaient venus chercher Isaac, le Wright et lui. Commençait-il à flairer, lui aussi, que la sortie de prison de Jak n’était qu’une illusion jetée par le formidable frère aîné de son ami ?

Et tandis qu’Alphonse s’indignait de ce que certains pourraient qualifier d’une insulte, Isaac, lui, réfléchissait. Mais il n’eut toutefois pas l’occasion de le faire très longtemps, puisqu’une voix retentit derrière eux. Une voix connue et digne de confiance, selon Ezra.

Le rouquin se retourna promptement, accueillant l’arrivée de ce professeur d’un regard, qui glissa sur la personne qui l’accompagnait. Le gentil professeur Stuart, tiens donc. Etait-il véritablement enthousiaste parce qu’ils étaient sains et saufs, ou parce qu’au contraire, il allait oeuvrer à leur faire la peau ?

Pas besoin d’aller chercher Emma, ni Alicia. Tant mieux, en un sens. Ezra semblait avoir anticipé leur venue ici, aussi. Encore un exemple flagrant de ses talents et de la connaissance de la psyché de son frère. Il ferait un redoutable adversaire aux échecs, indubitablement.

Pas besoin de chercher à répandre la fuite de Jak non plus. Le corps professoral était au courant, sans doute que le reste du personnel aussi. C’était exactement ce qu’il fallait. Plus besoin d'instaurer le doute, non plus, quant à la raison qui aurait poussé Isaac et ses camarades à se promener dans les couloirs du château à la recherche d'Emma.

Mais depuis quand écoutaient-ils leur conversation ? Le professeur Evans avait-il été placé dans la confidence du plan exact du blond ? Ou était-il, au même titre que les étudiants, pas prévenu ? Remarque, Ezra lui avait dit qu’il ne garantissait pas de prévenir quelqu’un. Mais ces propos ne l’empêchaient pas d’avoir quand même expliqué son idée au professeur non plus… Après, peut-être que le héros d’or se doutait aussi que ce qu’il se tramait était plus profond que la simple fuite présumée du clown.

Le cadet des Wright, dans toute son insouciance apparente, dévoila sa frustration au grand jour concernant son aîné. Oh, si tu savais, mon cher Alphonse… Ezra était encore plus intelligent que ce que tu laissais à penser.

Les noms des agents Chevalier et Harris avaient été portés durant ces deux jours par de nombreuses bouches, les faits déformés et amplifiés pour les ériger en agents vraiment redoutables. Peut-être étaient-ils, effectivement, sagement en train de veiller sur leurs deux camarades… Ou peut-être étaient-ils ailleurs, parce que, maintenant que les rumeurs étaient propagées, personne ne serait assez fou pour tenter quoi que ce soit contre eux, et qu’Emma et Alicia pouvaient probablement dormir sur leurs deux oreilles sans aucun agent de la BOIH dans le coin... Où était la vérité et la clairvoyance ? Dans la tête d’Ezra, à n’en pas douter.

Mais les mots, eux, démontraient en public toute leur force, tout leur pouvoir, tout leur danger, qu’Isaac connaissait déjà très bien. Les mots étaient autant une arme qu’un bouclier. Et ceux qui savaient les manier étaient terrifiants.

Alphonse, Kyle, Isaac… Les trois garçons qu’on devait tuer pour finir le travail de Jak. Angela, celle qui méritait d’être punie pour sa trahison. Evans, Stuart… Un allié et un suspect potentiel, quelqu’un susceptible de propager, là aussi, les informations à d’autres, à ceux qui pensaient tenir les rênes de Glamis depuis l’ombre. Les pièces étaient toutes en place pour le deuxième acte de la soirée, semblait-il. C’était tout ce qu’il y avait à savoir pour Isaac, dans le fond.

- Tant mieux alors, répondit-il docilement aux deux adultes.

Des paroles à double sens, qui pouvaient mimer autant un soulagement pour le fait que le capitaine de la BOIH ait pris les choses en main concernant la menace de Jak et que des visages rassurants allaient veiller sur eux que le fait que d’autres choses plus intéressantes de son point de vue allaient pouvoir se dérouler. Dans le même genre, disons qu’un autre, plusieurs jours auparavant, avait dit que l’occasion était belle.

Le doux et docile poisson Kleinschreiber était là, tapi patiemment au fond de l’eau, prêt à dévorer du squale le moment venu…

Le Kleinschreiber jouait peut-être et à peu de choses près le même jeu que ceux qui se trouvaient dans le camp adverse. Un jeu qu’il avait toujours observé, qu’on lui avait montré parfois frontalement, qu’on avait mis directement sous son nez, comme s’il ne serait jamais capable de le remarquer. Ils étaient faux. Complètement faux. Mais le fait est que lui, Isaac, se tenait à une posture plus véritable quant à la personne qu’il était, à une certaine honnêteté, ou en tout cas, le percevait-il comme cela. Il essayait de rester celui qu’il était. Il ne faisait que déployer une partie de lui par-dessus celui qu’il était habituellement, tout en essayant d’en faire taire une autre. Ce qui ne le rendait toujours pas complet, d’ailleurs…

Il ne chercha pas à s’interroger plus sur Kyle, encore moins à croiser son regard. Maintenant que ces deux-là étaient arrivés, il était trop tard pour changer les choses. Et puis, s’il pensait être en mesure jusque-là à glisser des choses habiles, cela devenait très compliqué de faire changer le Grealish d’idée maintenant, s’il avait compris. Cela dit, il n’était pas le plus bête non plus… En espérant qu’il paraisse plus naturel que lorsqu’il était tombé sur Isaac et ses compères et avait essayé de leur cacher le bandeau qu’il possédait durant l’exercice organisé par les deux professeurs.
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Naraka CatanaVotre ami ou votre ennemi
# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Lun 18 Mar 2024 - 16:54

Faking the Cage.

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Alphonse et Kyle.


Les différentes réactions des étudiants à l'arrivée impromptue des deux enseignants ne manquèrent pas de s'exprimer avec plus ou moins de sincérité, tandis que le professeur Evans lui-même prenait la peine de leur expliquer la raison de leur venue, et d'éventer la nature du dispositif de sécurité que la BOIH avait mis en place en réaction à l'évasion du clown sinistre. Les principaux étudiants responsables de sa capture étaient ainsi sous bonne garde ; et les enquêteurs allaient probablement affluer des quatre coins de Britannia, pour se charger de précipiter à nouveau ce maudit Jak derrière les barreaux... une bonne fois pour toutes. Ainsi, si Alphonse affichait ostensiblement sa frustration, considérant le fait qu'il aurait aimé pouvoir jouer un rôle un peu plus probant quant à toute cette inquiétante affaire, Kyle, de son côté, demeurait aussi impassible que possible. Il semblait avoir pris de la distance émotionnelle avec tout ce qui l'environnait, comme s'il cherchait à décortiquer le moindre détail qu'on consentait à lui abandonner ; son regard ne cessait d'osciller de l'un à l'autre des héros présents tout autour de lui, son ami de toujours étant encore celui que ses œillades épargnaient le plus. Angela, relativement désemparée, semblait toutefois rassurée de savoir qu'Ezra Wright avait eu vent de cette information désespérante, et qu'il la traitait avec tout le sérieux que son rôle prestigieux exigeait. Quant aux deux enseignants, ils affichaient des mines relativement satisfaites ; ils devaient, après tout, veiller à ce que leurs élèves ne s'inquiètent pas. Il leur fallait, pour ça, leur apporter la preuve que toute la situation était sous contrôle... Si les adultes commençaient à paniquer, il n'y avait aucune chance pour que les héros en herbe ne puissent continuer à canaliser leurs émotions.

-Je ne voudrais pas que tu sois prompte à considérer cette proposition comme intrusive, Angela, mais je pense que nous serions plus en sécurité à l'intérieur de ta chambre. Si cela ne te dérange pas de nous héberger pour les minutes à venir, insista Evans avec tout le tact qu'on lui connaissait si bien.
-Oh, je... Non, vous avez raison, professeur. Venez, vous pouvez entr...


Sa phrase demeura en suspens ; car elle entendit, s'inscrivant dans le lointain, une petite mélodie distordue qui ne manqua pas de lui glacer le sang. Les notes de musique suraiguës et grinçantes qui s'invitaient aux tympans des individus réunis dans ce couloir semblaient surgir du néant... mais elles n'en demeuraient pas moins concrètes, audibles. Elles glissaient là, comme un serpent, comme le poison qu'aurait instillé ses crocs planté dans leur chair, répandant de la terreur là où elles n'auraient dû, dans d'autres circonstances, n'éveiller qu'un étonnement tout à fait bénin. Parce que cette mélopée aux relents sinistres, que la nuit rendait épouvantable, cette mélopée-là, Angela ne la connaissait que trop bien.
C'était celle qui résonnait incessamment dans le monde que Jak invoquait à l'envi. Celle qui ne cessait de bercer les agissements les plus monstrueux de ce foutu clown, et de sa myriade de complices, tous plus sanguinaires les uns que les autres. Une mélodie qu'elle n'oublierait probablement jamais, tant elle avait failli lui coûter cher. Tant elle avait pu le priver de certaines de ses fondations les plus inestimables.

Alphonse, Kyle semblèrent l'entendre à leur tour, une fraction de secondes plus tard ; le premier s'agita, anxieux, là où le second se contenta de se renfrogner, plus attentif. Les enseignants, quant à eux, échangèrent un regard dubitatif. Stuart fut finalement le premier à prendre la parole : il leva les mains à hauteur de buste, dans un geste se voulant probablement rassurant, mais que son physique frêle rendait relativement vain.

-Je pense que nous sommes tous très fatigués. Les agents de la BOIH ne manqueront pas d'intervenir si...


Le hurlement strident qui quitta la gorge déployée d'Angela fut la première chose qui percuta Alphonse ; un hurlement porteur de sentiments si vifs, si glaçants qu'il en sentit son âme toute entière vibrer d'effroi. Naturellement, il orienta son regard dans la direction de la jeune femme ; il décela sur son visage l'expression d'une terreur indicible, sa pâleur excessive contribuant à renforcer l'image de spectre que sa robe de chambre flottante lui prodiguait déjà. Mais une touche de couleur autrement plus ardente ne manqua pas de traverser son champ de vision, comme un éclair de chaleur et de vie aurait pu lézarder une vieille photographie en noire et blanc, ancrée dans le passé. Une touche d'un carmin criard, une touche présente sous la forme d'une constellation de petites perles qui vinrent ponctuer le visage laiteux et horrifié d'Angela d'une galaxie infecte.
D'une galaxie sanglante.

Il retint son souffle en pivotant à nouveau, cette fois-ci en direction du professeur Evans, duquel semblaient provenir ces émanations morbides ; et ce qu'il découvrit ne manqua pas, là encore, de remuer sévèrement ses entrailles.

Le faciès de l'enseignant était déformé sous l'effet d'une surprise sincère, quasiment apathique. Plus bas, au niveau de son cou, les contours d'une lame ensanglantée ressortaient clairement. Et dans son dos se tenait la silhouette triomphante d'un clown qui, à n'en pas douter, risquait de hanter leurs cauchemars les plus éprouvants pendant encore longtemps.
Tout autour de Jak se répandirent en rampant des nuées de confettis, de serpentins, de carillons et d'odeurs délectables de barbe-à-papa.
Et l'université Glamis toute entière devint son cirque.

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Isaac KleinschreiberRotbrenner
# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Lun 18 Mar 2024 - 22:19

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Il y avait quelque chose qui clochait, objectivement. Quelque chose qui allait se passer, se déployer dans toute sa splendeur. Parce qu’Ezra Wright n’avait pas placé sur la route des étudiants les professeurs Evans et Stuart par hasard. Il avait avancé ses pièces, à un moment précis. Pour quelles raisons, pourquoi à cet instant ? En soi, Isaac fit l’effort de ne pas chercher de réponse, pour une fois, pour rester concentré sur le reste. Mais il ne pouvait pas s’empêcher, alors que son esprit lui soufflait de rester méfiant vis-à-vis de son propre professeur, de penser que le capitaine de la BOIH n’avait pas fait appel au professeur Stuart simplement parce qu’il était leur professeur. Parce qu’il semblait bien trop inexpérimenté sur bien des domaines, et que niveau protection d’étudiants, il y avait sans doute des prétendants bien meilleurs que lui au sein de l’Académie. En tout cas, en apparence. Et dieu sait qu’Isaac savait que les apparences étaient malignement trompeuses, pour certaines personnes.

Et mine de rien, cette tentative de protection des étudiants qui seraient les cibles présumées de cet affreux clown, allait presser par le temps les camarades de Jak encore présents. Parce que s’ils souhaitaient finir le travail, ils n’avaient que jusqu’à l’arrivée présumée des renforts de la BOIH… Une heure, deux heures, peut-être moins.

Isaac suivait silencieusement les échanges qui se déroulaient sous ses yeux, et il ne broncha pas d’un poil quand le professeur Evans émit l’idée de se calfeutrer dans la chambre de la jeune femme pour plus de sécurité. Bon, forcer à rentrer dans une chambre d’une demoiselle c’était peu galant, mais la situation était exceptionnelle. Point sur lequel Angela semblait être d’accord, mais elle ne finit jamais de prononcer complètement son assentiment. Car ce qui résonna à leurs oreilles à tous, ce n’était plus la douce voix de l’ancienne petite amie de Romuald, mais bien cette mélopée distordue, sinistre, sortie de nulle part. Cette musique qu’au moins quatre d’entre eux redoutaient d’entendre une nouvelle fois.

Dès que les premières notes de cette mélodie angoissante retentirent à ses oreilles, le Kleinschreiber sut. Il sut que quoi qu’il pourrait advenir à partir de maintenant, il ne devait pas céder un centimètre de terrain à la peur. Parce que c’était sur cela que jouait Jak, et d’autres, et qu’il devait combattre ce sentiment. Il devait tenir la bride encore plus serrée de ses états d’âme… quoi qu’il lui en coûterait par la suite, quand tout serait fini. Il devait rester concentré sur son propre objectif : faire sortir les complices des criminels qui les avaient séquestrés, à tout prix.

Il riva ses yeux aux silhouettes des deux professeurs, attentif, balaya son regard autour d’eux, s’attendant presque à voir débouler Jak au bout d’un couloir. Evans ne semblait pas tendu. Il aurait dû. Qu’il essaye d’endosser un rôle rassurant vis-à-vis des élèves, soit. Mais, avec les informations en sa possession, le fait qu’il était un héros expérimenté, il aurait dû être sur ses gardes. Et alors que le deuxième professeur, cherchait à les rassurer à sa façon, le destin de ce médaillé d’or qui avait été plus paternel pour Isaac que son propre géniteur, sembla prendre un tournant très inquiétant brutalement, au moment même où Angela poussait un hurlement de terreur à glacer le sang. La réflexion qu’entretenait Isaac jusque-là eut un exemple des plus probants et des plus surprenants en la matière : la lame scintillante et ensanglantée qui avait traversé le cou du professeur Evans, ne l’aurait peut-être jamais touché s’il avait été plus méfiant à partir du moment où il avait entendu cette musique. Parce qu’il avait laissé son ennemi venir jusqu’à son dos. Il s’était montré vulnérable.

Alors Ezra avait choisi de lâcher le chien fou pour qu’il réussisse à commettre un crime… Minute. Il avait le profil d’un joueur d’échecs. Il n’aurait jamais fait une telle erreur. Pas avec Evans alors qu’il était le seul membre du personnel de Glamis en qui ils pouvaient avoir confiance dans cette affaire. Et pourquoi était-ce le professeur Stuart, qui n’avait jamais mis un seul pied dans la dimension de Jak, n’en avait sûrement entendu que des propos rapportés et édulcorés, qui était le premier à essayer d’atténuer le sentiment de réalisme de cette musique lugubre ?

Jak les avait trouvés et attaqués trop vite, aussi. S’il les avait suivis, il aurait sûrement pu surprendre les trois garçons dans la chambre d’Isaac, ou sur le chemin. Ou alors avait-il tenu à punir Evans… mais ce clown pouvait-il se douter qu’il serait celui envoyé par Ezra pour veiller sur ces jeunes gens ? Ou avait-il choisi de jeter en premier son dévolu sur Angela et que les trouver tous là l’arrangeait bien ?

Il y avait aussi autre chose qui n’allait pas. La dimension de Jak. Angela le leur avait dit, il utilisait des objets pour s’y rendre. Ce maudit clown ne piégeait pas un vaste espace dans sa dimension, ce n’était qu’un portail… A l’instant, aucun d’eux n’avaient bougé depuis un moment. Jak pénétrait dans sa dimension et se débrouillait pour y faire pénétrer ses victimes. C’était ce qu’il avait fait à Stuttonhouse, à aucun moment l’intérieur de la grange n’avait changé, à aucun moment ils n’avaient perçu de musique angoissante, ils avaient dû se déplacer pour ça, ouvrir la porte vers sa dimension. La musique faisait partie de la dimension. Les décors aussi. Pourtant, elle était arrivée la première, seule, longtemps avant le reste. Certes, ce n’était pas impossible qu’ils aient mis le pied d’une manière ou d’une autre dans la dimension carnavalesque… mais cette différence trop notable faisait tiquer le Kleinschreiber et il avait un peu de peine à le croire. Cela commençait à faire beaucoup trop de coïncidences malgré un spectacle macabrement terrifiant… Quelque chose clochait, il en était instinctivement persuadé.

Et toutes ces pensées, qui n’avaient fait le chemin qu’en une fraction de secondes dans son esprit, en firent éclore une autre, bien plus imposante. Ce n’était, là encore, pas la vérité, ce qu’il avait devant lui, pensait-il. Une illusion. Alors qu’Isaac ne détachait pas les yeux de la silhouette du professeur Evans, comme mortifié, son cerveau, lui, se détachait de toutes les émotions qui auraient pu l’étreindre, concernant l’homme, mais aussi Angela, Alphonse et Kyle. Comme dans ce réfectoire lugubre l’autre nuit, il tournait à vive allure, et était trop occupé à la tâche pour se préoccuper à un seul instant du devenir d’Evans ou de l’apparition soudaine de Jak et de ses confettis rampants. Non, son cerveau était entièrement tourné vers le professeur Stuart.

L’illusion… L’illusion que Jak allait les tuer, le fantôme lancé par Ezra à leurs trousses. Celui qui écoperait de leur massacre, qui se tenait devant eux, mais qui n’était peut-être pas véritablement là, au contraire de ce que leurs yeux à tous leur disaient. Qui avait lancé ce sortilège habile ? Stuart… ou… Ezra lui-même ? Il avait sans doute le pouvoir le plus versatile et imprévisible du monde. Parce que l’imaginaire n’avait pas de limite. Et si Isaac pensait avoir une plutôt bonne et grossière idée sur les dons que le nuage avait octroyé à l’aîné des Wright, avec ce qu’il en avait vu à Stuttonhouse… il pouvait créer sans doute à peu près tout et n’importe quoi. Y compris des créatures vivantes et fonctionnelles, puisqu’ils étaient partis à dos d’aigle géant, avec l’agente Bouazza. Alors, peut-être que… créer un clone de Jak ne lui était pas impossible ?

La faute. Il voulait pousser Stuart à la faute, montrer son possible véritable visage, si c’était bien ce qu’Isaac imaginait. L’action de ce Jak n’était pas préméditée avec ses complices. Il allait griller leur couverture… Cela allait nécessairement les faire s’agiter. Là, tout de suite, pour réparer ses apparentes erreurs, en profiter pour le saborder et le jeter définitivement hors de Glamis… voire le tuer, pour le faire taire à jamais et le punir.

Dans tous les cas, vrai ou faux Jak, l’objectif d’Isaac ne changeait pas. Parce que ce n’était pas ce clown de malheur qui l’intéressait, peu importe s’il venait de mettre à mort quelqu’un devant lui. La dernière chose à faire, c’était de se noyer dans la terreur qu’ils instauraient. Parce que c’était se jeter dans la tombe tête la première.

Les yeux encore fixés sur Evans, ne semblant pas vouloir se détacher de lui ni de la silhouette de Jak, le rouquin finit par jeter un bref coup d’oeil à l’autre professeur. Le Kleinschreiber n’enflamma pas ses mains, alors qu’il aurait largement eu le temps de le faire, s’il l’avait voulu, même préventivement quant à la suite. Il n’était pas pétrifié non plus, dans les faits. Au contraire, même, le noble se sentait plus vif et plus alerte que jamais. Mais ce n’était pas ça qu’il devait montrer. Ce n’était pas le fait qu’il était prêt à sauter à une gorge, peu importe à qui elle appartenait… c’était de continuer à être un doux et naïf agneau qui, quelques instants plus tôt encore, gambadait insouciamment dans la prairie.

Il devait attendre, encore, avant de dévoiler ses crocs. Au moins un peu… Parce que les prochaines secondes allaient, à n’en pas douter, s’avérer décisives.
Isaac Kleinschreiber
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Naraka CatanaVotre ami ou votre ennemi
# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Mer 20 Mar 2024 - 10:39

Faking the Cage.

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Alphonse et Kyle.


L'effroi s'invita en rampant. Il glissa se nicher au creux des regards de Kyle, d'Alphonse, du professeur Stuart aussi ; et la lame fut retirée de la plaie, du trou béant qu'elle venait tout juste de causer. Evans s'effondra sur l'avant, juste devant les étudiants qu'il avait juré de protéger, et qui devaient désormais se contenter de l'observer devenir exsangue. Il s'immobilisa là, à leurs pieds, son sang se répandant sous la forme d'une flaque de plus en plus massive... Jak, dans son dos, pourlécha la lame qu'il avait brandie en semblant se satisfaire du sentiment de pur terreur que son acte macabre venait de générer chez ses futures proies. Il lui avait causé des tourments, bien trop pour qu'il ne puisse se satisfaire de ce simple coup d'éclat. S'il l'avait souhaité, il aurait pu prendre la tangente, était pratiquement assuré que rien ni personne n'aurait été en mesure de le poursuivre, en l'état. Il aurait pu se contenter de cet acte glaçant de vengeance, et de la certitude enthousiasmante d'avoir traumatisé ces quatre jeunes adultes jusqu'à leur dernier souffle. Sauraient-ils seulement trouver le repos en ayant la conviction intime chevillée au corps qu'il était susceptible de surgir de partout, à n'importe quel moment, afin de nuire à tout ce qui pouvait bien leur être cher ? Dans les faits, une seule et unique chose pouvait bien le pousser à ne pas embrasser de si funestes desseins : le sentiment que toute la peur qu'il pourrait occasionner ainsi ne suffirait pas à réparer les torts qu'ils avaient bien pu lui causer. Pas entièrement, à tout le moins. Il aurait l'opportunité d'en hanter d'autres, des prétendus héros incapables de comprendre qu'il n'était en aucun cas judicieux de chercher à lui nuire. Il pourrait même s'en prendre à leurs familles, si l'envie l'en piquait. S'assurer que bon nombre de leurs proches aient à assumer les conséquences de leurs actes, y compris après leur mort... Un champ de possible vertigineux s'ouvrait devant lui, grâce à cette nouvelle facette que son pouvoir avait manifestement su éveiller ; un champ des possible qui ne fit que s'accentuer d'autant plus lorsqu'Alphonse, le premier et le plus irascible de ses adversaires sans doute, se jeta à sa rencontre en affichant une mine plus froide, concentrée et haineuse que véritablement courageuse et glorieuse. Il n'agissait pas grâce à sa pseudo grandeur d'âme, grâce au sentiment qu'il était indispensable pour lui de mettre son pouvoir au service du plus grand nombre... Il agissait simplement en étant mû par son instinct de survie. Il était comme tous les autres animaux de cette fichue terre : égoïste, veillant, dans le fond, simplement à assurer sa propre subsistance par tous les moyens possibles.

Le clown sinistre fit montre d'une vigueur exemplaire lorsqu'il se jeta à la rencontre de son jeune opposant, en veillant à lui couper l'herbe sous le pied prématurément. Il le cueillit d'un coup de poing en plein estomac ; ainsi, non content de lui couper le souffle brutalement, il l'expédia par ailleurs vers l'arrière, droit vers Angela contre laquelle le jeune Wright s'effondra, en hoquetant douloureusement. Bien incapable de générer ses tentacules en étant ainsi bousculée, la jeune femme sembla s'échiner à rattraper Alphonse plutôt qu'à miser sur une riposte immédiate ; Kyle se mit bien en garde, mais ne sembla pas vouloir passer à l'acte, trop blême pour se le permettre. Ses méninges semblaient fonctionner à mille à l'heure... et c'était probablement le cas, dans la mesure où il avait toujours été prompt à réfléchir avant d'agir, au contraire de son plus vieil ami.

-Le boss abandonne Glamis, ricana finalement Jak, à l'attention d'un interlocuteur inconnu. Le Directeur a été démasqué. On met les voiles... mais avant ça, on se venge.


L'information que Jak glissa sembla estomaquer violemment Kyle, qui écarquilla les paupières et se figea, mutique. Alphonse, de son côté, grommela et crachota en entreprenant de se relever ; Angela, inquiète, l'empêcha de repartir au-devant des ennuis en le retenant par le poignet, et en s'apprêtant à entrer dans la danse à son tour. Pour sa première offensive, le clown s'était astreint à un simple coup de poing, mais rien ne l'empêcherait de répliquer par le biais de sa lame, la prochaine fois que le Wright commettrait la bévue de se montrer trop prévisible. Elle allait devoir se charger de mener la danse, pour permettre à ses camarades de lutter plus librement. Fort heureusement, elle avait touché le moindre mètre carré de ce couloir à de suffisamment nombreuses occurrences pour pouvoir le transformer en une véritable forêt de tentacules. Restait à savoir si son pouvoir avait également été altéré par le changement de dimension manifeste dont Jak les avait encombrés ; dans le cas contraire, elle n'aurait qu'à commencer à toucher tout ce qui l'entourait pour rattraper ce déficit déplorable.

Elle n'en eut pas le loisir, toutefois. Elle se trouvait encore dans l'encadrement de la porte de sa chambre, Alphonse à demi collé contre elle, lorsqu'elle sentit un phénomène irrépressible et impétueux s'emparer de tout son corps. Elle fut repoussé vers l'arrière avec une telle véhémence qu'elle fut bien incapable de lutter ; elle passa même au travers de la fenêtre qui se trouvait derrière elle, et fut précipitée en contrebas en compagnie du Wright. La cour, qui se trouvait quelques mètres plus bas, se rapprocha vite, bien trop vite pour qu'elle ne puisse en avoir conscience ; d'autant que le choc en lui-même avait suffi à la désorienter violemment.

Kyle, abasourdi, rapporta son regard sur l'auteur de cette bourrasque invraisemblable. Il avait vu ses deux amis être catapultés de cette manière sans pouvoir rien entreprendre pour les protéger... et il comprenait dorénavant que ses sens ne l'avaient pas trompés. Toute cette affaire était louche, trop louche.
Il ne s'attendait pas, toutefois, à ce qu'ils soient tombés dans un piège si grotesque.

-Glover est un abruti. C'est ça, son plus gros défaut, soupira une voix qu'il n'avait jamais connue si sombre. Tant pis. Finissons ça rapidement.


C'était Stuart qui, la main tendue, avait envoyé Angela et Alphonse paître sans la moindre sommation. Ce même Stuart qui se tournait lentement dans leur direction, à lui et à Isaac.
Evans, toujours allongé, n'esquissait plus le moindre signe de vie.

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# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Mer 20 Mar 2024 - 14:57

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Il y avait encore un détail curieux. Alors que l’épouvante prédominait dans ce couloir, juste devant l’entrée d’une pièce qui aurait dû leur garantir un peu plus de sécurité et qu’Evans s’effondrait de tout son long devant lui, Isaac venait de noter une nouvelle chose. Sa blessure. Jak, si prompt à menacer la carotide de Kyle la dernière fois, avec la lame aiguisée de son couteau, venait de planter le professeur au niveau du milieu du cou. Pourquoi se défaire d’un ennemi qu’il lui savait supérieur sur le plan de la force de cette façon si peu sûre ? Parce que là, ce n’était pas sûr qu’il ait touché une carotide, ou même une jugulaire… La trachée, à la limite. Le Kleinschreiber avait vu trop de schémas d’anatomie pour en oublier les éléments les plus imposants à l’oeil. Et autant dire qu’Evans risquait de mourir en quelques dizaines de secondes si l’un de ces vaisseaux sanguins était touché… mais si ce n’était pas le cas, il avait une chance de survivre, encore au moins quelques minutes. Si Jak avait voulu éliminer définitivement la menace que représentait le professeur, il aurait très probablement visé un côté de son cou, pour toucher de manière sûre les vaisseaux sanguins les plus importants, non ? Il était trop agile et expert avec son couteau, il l’avait démontré plus d’une fois. Alors… à quel point ce que le jeune noble percevait avec son regard était-il véritable ? Dans tous les cas, il n’y avait sans doute pas grand-chose à faire pour le professeur. Et surtout, personne n’allait leur donner l’occasion d’aller à son chevet et de veiller sur lui.

Quand finalement, Alphonse fut le premier à bondir, Isaac ne dit rien, et se contenta d’observer la scène. D’une part, parce qu’il n’était pas certain, comme son ami avait pu le démontrer face à l’agent Harris, qu’il l’écoute, d’autre part, parce qu’il se devait d’attendre. Jak n’était pas sa priorité. Mais ce que tout cela allait engranger… le serait, dans une finalité plus ou moins proche. Le Kleinschreiber fut donc attentif à la riposte de Jak, qui, elle aussi, lui faisait l’effet d’une craie blanche criant malicieusement sur un tableau noir. Pour un type qui se bat au couteau, même s’il s’était montré habile à mains nues à Stuttonhouse, c’était particulièrement osé de simplement repousser Alphonse, alors qu’il aurait pu commencer à le faire souffrir dès maintenant…

Et la phrase, balancée fort peu hasardeusement par ce clown de malheur, heurta là aussi de plein fouet sa conscience. Pas parce que l’identité du directeur comme acolyte le surprenait - non, il l’avait envisagé la veille. Mais parce que, encore une fois, les choses lui donnaient raison. Non, quitter l’Académie, c’était perdre ce qu’ils avaient. Le directeur non nommé… comme pour inciter Stuart à balancer à haute voix des noms... Un pari fort risqué, quitte ou double. Ezra était vraisemblablement derrière cette mascarade de cirque. Et là, enfin, Isaac allait peut-être enfin avoir une réponse véritable quant à ses multiples intuitions.

Mais vraisemblablement pas en compagnie d’Angela ni d’Alphonse, qui se firent emportés l'un et l'autre par une bourrasque et défenestrés, si le rouquin en croyait le bruit de verre éclaté qui s’invita jusqu’à ses oreilles, avant même qu'il n'ait le temps - si jamais il en aurait eu l'envie - d'intervenir. Alors son premier réflexe, fut d’esquisser un pas pour se rapprocher du mur, pour éviter de souffrir d’une envolée à son tour. C’est sans aucune surprise qu’il entendit la voix du professeur Stuart s’assombrir, se révéler être l’auteur de cette terrible attaque et venir confirmer lui-même ce dont il se doutait déjà.

C’était ce qu’Isaac attendait, depuis le début de cette soirée. Et le si candide agneau, prêt à être sacrifié par les mains de ces sanglants criminels au nom de leur combat contre la BOIH, dévoila en un battement de cils la nageoire dorsale du prédateur tapi au fond de lui.

Son regard bleu changea. Il ne se para pas d’une horrible peur, d’une colère vindicative, d’un affolement, ou même de la joie simple et déplacée d’avoir eu raison la veille.

Il se para d’une froideur glaciale, acérée et mordante comme le blizzard, digne des glaciers les plus au nord du Reykjav, alors que son visage arborait un calme qui n’aurait jamais dû y avoir sa place dans un tel contexte. Pas, en tout cas, sur le visage que le professeur Stuart lui connaissait.

Cet homme représentait encore mieux que Jak tout ce qu’il détestait, tout ce qui faisait du mal à autrui, de manière vile. Tout ce pourquoi Isaac avait envie de se battre. Et si ses émotions auraient pu laisser s’exprimer une rage indicible, elles se laissaient aller à une sérénité méfiante. Non, cela faisait trop longtemps qu’il vivait avec un tel ressentiment en lui qui lui aurait été néfaste au moindre faux pas pour qu’il explose avec virulence. Cette colère, elle s’exprimait froidement, elle était prédatrice, calme, sérieuse, patiente… saine, laissant la main volontiers à l’intelligence pour ce que le noble avait à faire. Car il avait à faire.

Il savait qu’il devait rester méfiant, c’était l’essentiel. Parce que Stuart n’était pas celui qu’il avait prétendu être et qu’il était impossible de le jauger, pour l’instant. Et ce n’était pas tant sa propre sécurité qui lui importait le plus, mais bien de mettre la main sur ce faux professeur, BOIH dans les parages ou non. Pour que, tout comme Jak, plus personne n’ait à subir la moindre malveillance tordue et vicieuse de sa part.

Alors même que Stuart se tournait lentement vers Kyle et lui, Isaac ne perdit pas de temps, il réagit avec vivacité, laissa des flammes courir dans la paume de sa main droite et les envoya droit sur le faux professeur, ignorant royalement Jak. Mais pas n’importe où. En direction de son visage, de sa gorge… là où la chair était à nu, là où cela pourrait faire des dégâts s’il se laissait atteindre, là où il savait que cela ferait mal rapidement, même s’il exécrait l’idée de faire souffrir, avant de faire la même chose de la main gauche.

Lui non plus ne faisait pas les choses avec sommation. Ou plutôt, il ne faisait plus les choses avec sommation... mais cela ne l’empêchait pas, pour autant, de parler après.

- Alphonse vous aurait probablement répondu “c’est celui qui le dit qui l’est”, articula calmement le Kleinschreiber, sortant enfin du silence.

L’insolence, rendant hommage à son ami passé par la fenêtre, dont il ne pouvait se soucier de l’état présentement, mais noble, verbeuse, élégante, retenue. D’accord, le Wright l’aurait sans doute dit de manière moins littéraire, plus directe, dans un plus ou moins vague “c’est toi l’abruti”, mais c’était Isaac qui parlait pour lui, en l’occurrence.
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Naraka CatanaVotre ami ou votre ennemi
# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Jeu 21 Mar 2024 - 11:24

Faking the Cage.

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Le Professeur Stuart et Kyle.


La boule de feu précipitée dans sa direction ne sembla pas l'inquiéter, pas même une seule seconde : il ne manqua pas de diriger la paume de sa main gauche droit sur la trajectoire de l'orbe enflammée, et relâcha une bourrasque juste assez puissant pour souffler ces flammes voraces sans crainte qu'elles ne finissent par l'atteindre et par le consumer. Il darda Isaac d'un regard mauvais tandis que ce dernier entreprenait de lui répliquer, non sans user au passage d'une répartie des plus puériles. A ses côtés, ce fut un Kyle des plus décontenancés qui s'apprêta à réagir aux faits et gestes de leurs deux adversaires. La situation était relativement désespérée : avec le support d'Alphonse et d'Angela, ils auraient encore pu espérer s'en tirer en un seul morceau, mais en l'état, il les voyait mal réussir à tenir en échec deux criminels bien déterminés à l'idée de leur faire la peau... Pour autant, Stuart ne passa pas à l'offensive immédiatement : il entreprit plutôt de corriger verbalement la provocation du Kleinschreiber.

-Pitoyable. Moi qui m'attendais à ce que tu sois l'un des plus lucides de tes petits camarades, me voilà déçu. Vous devriez plutôt vous échiner à prendre la fuite, chacun des côtés... Essayer de nous séparer en priant pour gagner du temps. Tant pis. Vous ne faites, dans le fond, rien d'autre que nous faciliter la tâche.


Il tendit sa main droite en direction du jeune noble, cette fois-ci : mais la détonation qui expédia la bourrasque se faisait à peine entendre qu'un tentacule massif se déployait là, à deux pas de lui, et entreprenait de le percuter en plein dans l'épaule pour le désaxer. Grâce à l'intervention salvatrice d'Angela, Isaac n'aurait probablement pas grand-chose à faire pour éviter de se faire happer et malmener par cette rafale invisible ; cela étant dit, Stuart ne manqua pas de renvoyer son regard agressif en direction de la fenêtre par laquelle il venait de précipiter les deux étudiants, et dans l'encadrement de laquelle ils se tenaient tout deux.
Un autre tentacule avait manifestement vu le jour, juste au bord de la fenêtre, là où Angela avait autrefois pu innocemment poser les mains, toute à sa contemplation du campus qui s'étalait là, devant sa chambre. Un tentacule qui avait su les saisir au vol, leur éviter les désagréments d'une chute un peu trop brutale... Et le regard débarrassé de sa visière d'Alphonse croisa celui du professeur Stuart, le contraignant immédiatement à s'immobiliser.
Plusieurs informations se croisèrent et s'entrechoquèrent dans la tête de l'enseignant, au même instant. D'une part, Angela avait été en mesure de se rattraper avant de tomber de haut, ce qui ne l'arrangeait pas : il aurait aimé avoir le luxe de séparer ses élèves avant de les affronter, dans la mesure où ils commençaient, envers et contre tout, à acquérir des qualités irritantes. D'autre part, elle avait été capable de faire apparaître un tentacule juste devant lui, à un endroit où elle n'avait, selon toute vraisemblance, jamais dû poser les pieds. C'était la première fois qu'elle arpentait ce pan-là de la dimension de Jak, après tout... Ce qui, là encore, ne pouvait avoir que deux significations.
Soit elle avait réussi à éveiller son talent, et pouvait dorénavant faire apparaître ses tentacules n'importe où dans son champ de vision. Un tel pouvoir suffisait amplement à la rendre redoutable, a fortiori couplé avec ceux d'Alphonse, de Kyle et d'Isaac : elle pourrait être en mesure de contraindre ses déplacements ou d'amenuiser la violence de ses offensives à tout moment, et ce sans la moindre peine. Soit elle ne se trouvait pas vraiment dans la dimension de Jak, pouvait compter sur les marques qu'elle avait déposées autrefois, dans le véritable couloir de l'Académie...

Le couteau de Jak fusa en direction de sa tempe, et il comprit immédiatement qu'il n'avait pas le droit à l'erreur. De ses deux paumes furent relâchées simultanément deux bourrasques d'une violence inouïe, qui ne visaient rien d'autre que le décor. Il ne pouvait pas, après tout, modifier sa posture... mais son ambition n'était pas de s'en prendre à celui qu'il avait mépris pour son partenaire, mais bien de se projeter sur le côté à vive allure, de manière à quitter, de gré ou de force, le champ de vision de ce maudit Alphonse. Il y parvint, juste à temps pour éviter le coup de couteau qui aurait dû mettre un terme brutal à son existence ; puis il glissa au sol, roula, s'immobilisa en pointant les paumes de ses mains en direction des deux étudiants qui lui avaient tenu tête jusqu'alors, d'Alphonse et d'Angela qui reparaissaient tout juste... Et de Jak, dont l'apparence toute entière sembla se déliter. Son maquillage, ses vêtements, ses cheveux : tout se mit à couler, à tomber au sol par gouttes successives. L'homme qui se tint finalement face à lui n'était en rien le criminel qui, jusqu'alors, lui avait servi d'allié.

Red Gloves, héros d'or britannien, et Alphonse.


-Fait chier. Ça aurait été plus simple de te liquider tout de suite.
-Ah ! C'est pas Jak ! beugla Alphonse en le pointant du doigt.
-Pfff, soupira Kyle, consterné par le manque de jugeote apparent de son vieil ami.
-Restez derrière, les jeunes. Le Capitaine ne veut pas que vous soyez plus impliqués que ça. Vous en avez même déjà trop fait.
-Alors comme ça, la BOIH fait appel à des chiens pour faire le sale boulot ? Je pensais que ce lâche aurait au moins le cran de se montrer...
-Qui est lâche ? répliqua une voix glaçante dans son dos.


Quelques frissons glissèrent le long de l'échine de Stuart ; et le sentiment terrible que son existence touchait à son terme. Il se tourna avec lenteur, encore à demi accroupi, juste pour remarquer que le Capitaine de l'Unité Rouge-Gorge, Erza Wright, se tenait là, à deux mètres seulement, les mains sur les poches, et un air dédaigneux vissé sur le visage.
Il venait, à l'instar du faux Jak, de surgir du néant.

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# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Jeu 21 Mar 2024 - 15:32

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L’anéantissement de son attaque par Stuart - sous réserve que cela soit son véritable nom - ne troubla pas tant que ça Isaac, mais cela lui permit de se faire une remarque probablement très juste. Il était rapide, plus que lui, et sans doute plus puissant. Mais quel fossé les séparait, exactement, sur le plan de la force ? C’était ça, qu’il devait évaluer. Parce qu’à aucun moment, le jeune noble ne se risquerait à aller au contact avec ce type.

Et quand ce criminel infiltré lui offrit une réplique cinglante, mêlant un fort ressentiment, une déception - relative, vu les exactions auxquelles il avait dû participer - accompagnant ce qui pouvait ressembler le plus à un compliment de sa part, et des conseils sortis droit du chapeau d’un homme qui se pensait meilleur que les autres, tout ce qu’aurait pu lui balancer un bourgeois enorgueilli à qui l’on avait chatouillé l’ego ; le Kleinschreiber se contenta de le fixer du regard, relativement habitué à avoir entendu un jour ou l’autre ce genre de discours inepte et peu glorieux, toujours aussi calme et aussi froid, dans un silence des plus méprisants. Parce que c’était bien tout ce qu’il avait envie de lui adresser, en l’instant, à cette ordure. Du mépris, dans sa forme la plus pure.

Isaac n’avait pas une prestance ni une assurance écrasante. Il n’en avait même jamais eu. Pourtant, il y avait peut-être un début de quelque chose, un début d’envergure qui se déployait, en cet instant, alors que le Kleinschreiber se tenait toujours aussi tranquille, de marbre, froid et détaché quant au devenir des siens alors que l’un d’eux se vidait de son sang au sol, face à un homme faisant partie d’une organisation bien sombre et sanglante. A deux criminels, même, comme les apparences le leur montraient. Il était à sa place, il ne l’avait jamais autant été. Et il le savait, il le sentait, et jamais il n’aurait souhaité changer aucun des choix qu’il avait pu prendre au cours des derniers jours.

Mais Stuart s’appliquait déjà à répliquer avec une démonstration de force, cette fois. Et aucune attaque d’Isaac ne serait en mesure de la bloquer, l’étudiant s’en doutait déjà. Aussi, lorsqu’il vit l’un des tentacules d’Angela entraver et dévier le bras de Stuart, Isaac ne perdit pas la chance qu’elle lui offrait, et se décala simplement d’un pas de côté pour éviter d’être dans l’axe dans la bourrasque vindicative lancée à son encontre. Mais cette action de la part de la jeune femme le rassura quant à son devenir et celui d’Alphonse : ils n’avaient probablement jamais touché le sol de la cour, et surtout, cela venait encore confirmer ce qu’il pressentait : ils n’étaient sans doute pas dans la dimension de Jak et ne l’avaient jamais été.

Alors que le Kleinschreiber s’interrogeait sur comment répliquer avec prudence, quoi faire pour le forcer à démontrer toute la nature de ses talents, le couteau de Jak lui vola la vedette, cherchant non pas à embrocher l’un des quatre étudiants, mais à s’encastrer dans le crâne de leur ancien professeur. Encore un exemple de son petit flair qui se vérifiait… plus ou moins. Si Isaac ne chercha même pas à savoir ce qu’il se passait exactement dans un premier temps, préférant rester focalisé sur Stuart, mais sachant qu’ils avaient bel et bien un allié et que leur ennemi venait de perdre ce qu’il pensait être un camarade, les diverses réactions de Stuart aux problèmes qui se posaient à lui le confortèrent dans son idée que cet homme n’aurait jamais été à leur portée…

Enfin, leur ami Jak dévoila sa véritable apparence et s’adressa à eux. Et enfin, Isaac daigna lui jeter un bref coup d’oeil, avant de retourner à son observation de Stuart. Bon, ça, il n’aurait, de toute évidence, jamais pu le voir venir, parce qu’il ne savait même pas de qui il s’agissait, en fait. Cela dit, cela donnait encore une fois raison à Ezra : il aurait peut-être simplement dû s’arrêter à se dire que ce Jak était faux, pas à chercher à connaître et comprendre sa provenance.

Le noble fit la sourde oreille à l’exclamation d’Alphonse, se faisant succinctement la remarque en son for intérieur qu’il allait avoir une tonne de travail, à ce train-là, pour doubler son frère aîné. Il ne se fit pas entendre non plus quand ce héros mystérieux leur ordonna de rester en arrière.

Il eut simplement un regain d’intérêt pour le criminel quand celui-ci cracha une double provocation, à l’encontre de l’homme qui avait tenté de le tuer comme celui qui dirigeait l’Unité Rouge-Gorge… Une bien piètre défense, une bien piètre performance, alors que le Kleinschreiber demeurait tout de même aux aguets, prêt à le voir tenter une entourloupe malgré sa défaite apparente. Car, leur problème, c’était qu’ils ne s’avouaient jamais vaincus, et qu’il allait peut-être tout faire pour partir la tête haute, si ce n’était au moins s’en sortir vivant et libre. Oh, c’était peut-être pour ça, en un sens, que l’aîné des Wright était si prompt à leur régler définitivement leur compte. Et là encore, Isaac était bien en peine de lui faire la moindre remarque désapprobatrice… parce que c’était, au final, ce qui l'avait motivé lui-même à vouloir en finir mortellement avec Jak, en un sens. Mais présentement, c’était l’hôpital qui se foutait de la charité, surtout. Et celui qui le notifia à haute voix, c’était celui qu’Isaac attendait depuis le début. Le Roi, le joueur d’échecs, le génie, celui à qui son coeur s’était accroché… Ezra. Il était là en personne.

Il y avait sûrement fort à parier que les agents Harris et Chevalier, et peut-être même l’agente Bouazza, soient, au même instant, face à Glover, pour enterrer définitivement toute cette affaire qui avait secoué depuis des semaines le château de Glamis.

Les yeux bleus du Kleinschreiber montèrent et se rivèrent à son visage, aucunement surpris de le voir débarquer ainsi de nulle part, sans aucune allégresse de le voir, sans aucune agitation secouant ses entrailles, toujours aussi glacials et prédateurs, plus parce qu’il ne s’était pas encore libéré de ses émotions qu’il tenait encore délibérément bridées, que parce qu’il avait une quelconque animosité envers le terrible capitaine - c’était même tout l’inverse, dans son esprit. L’air méprisant qu’arborait le blond… oh, peut-être qu’Isaac aurait pu avoir le même se peindre sur les traits de son visage, dans le fond. Ce qui leur faisait encore un point commun de plus, aussi.

Et il attendit, sagement, placide, reportant son regard sur Stuart. Pas forcément curieux, puisqu’il ne voyait que deux issues possibles à cette situation : l’arrestation de ce criminel… ou sa mise à mort, ici et maintenant, par Ezra.
Isaac Kleinschreiber
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Naraka CatanaVotre ami ou votre ennemi
# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Jeu 21 Mar 2024 - 19:58

Faking the Cage.

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Le Professeur Stuart, et le Capitaine de l'Unité Rouge-Gorge de la BOIH, Ezra Wright.


-C'est une mauvaise blague, grommela Stuart sans bouger d'un iota, tendu et blême.
-J'ai l'air de rire ? répliqua Ezra, toujours en le dominant de toute sa stature.


Tout prétendu professeur de l'Académie Glamis qu'il était, Stuart avait largement assez de données en sa possession pour savoir qu'il n'était pas grand-chose, comparativement au capitaine de l'Unité Rouge-Gorge. Parce que les états de service élogieux de cet impitoyable chien de garde parlaient à sa place. "Quand la BOIH veut résoudre une enquête, elle envoie l'Unité Merle. Quand elle veut le supprimer, elle envoie l'Unité Rouge-Gorge." Un adage sinistre, qui commençait à se répandre au sein du monde de la pègre, dont il avait jusqu'alors moqué la portée plutôt ouvertement. Certes, Ezra Wright était un enquêteur brillant doublé d'un combattant redoutable... mais il n'était, envers et contre tout, qu'un homme. Certes, il s'appuyait sur des éléments fiables et loyaux, dotés de facultés polyvalentes... mais ils n'étaient que trois. Ils n'auraient pas, en tant que quatuor, dû incarner une menace susceptible de faire chavirer toute leur bande dans le chaos.
Et pourtant. C'était lui que ce redoutable enquêteur était en train de fusiller du regard. Lui qui, à genoux, à demi-retourné, ne pouvait pas passer à l'attaque immédiatement sans prendre le risque de s'exposer à des représailles sauvages. Lui qui, décontenancé, devait dorénavant compter sur un véritable miracle pour s'en sortir en un seul morceau. Car même s'il trouvait, par miracle, la force d'échapper à l'enquêteur ou de le tenir en échec, se tiendraient alors dans son dos un héros assermenté et quatre étudiants ayant en commun bien plus que l'envie d'en découdre. A un contre cinq, il ne pourrait jamais tenir. Et s'il fallait en croire l'absence des enquêteurs Bouazza, Chevalier et Harris, il y avait fort à parier que les autres criminels investis dans l'Académie Glamis soient en train d'en baver. Il était probablement leur dernière proie à débusquer, celle-là même qui leur avait demandé le plus d'efforts... Glover aurait sans doute fini par vendre la mèche, mais il aurait eu une chance de s'enfuir, dans le même laps de temps. Il s'en était fallu de peu pour qu'il soit libre, à la fin de la nuit.

Il lui fallait dorénavant compter sur un miracle pour sauver sa peau.
Et miracle il y eut.

Sans crier gare, le capitaine fut ébranlé d'une violente quinte de toux ; une quantité astronomique de sang s'échappa de sa bouche, de son nez, de ses yeux, et il s'effondra à genoux. La dimension clownesque dans laquelle ils étaient plongés grésilla, disparut progressivement ; le cadavre du professeur Evans lui-même suivi le même traitement, ne laissant place qu'à un carrelage immaculé, comme si jamais aucune goutte de sang n'avait coulé à sa surface.
Il avait trop, bien trop utilisé son talent. Un pouvoir fantastique, aux contrecoups terribles.

-Ezra ! hurla Alphonse en s'apprêtant à se ruer dans sa direction.
-Pas bouger ! ordonna le professeur Stuart en retrouvant soudain des couleurs.


L'enseignant se redressa à la hâte, pointa sa main droite en direction du capitaine lequel, encore avachi, peinait à reprendre sa respiration. Alphonse, manifestement bouleversé par cette vision d'horreur, eut besoin que Red Gloves le retienne par le col pour ne pas réaliser un geste de trop.
Ezra Wright était à la merci du criminel qu'il entendait capturer, dans un revirement de situation absolument invraisemblable.

-Voilà qui me sourit bien davantage, ricana Stuart en souriant à pleines dents. On ne va pas exagérer... Personne n'a intérêt à ce que la situation dégénère, maintenant. Je vais gentiment rentrer à mes pénates, avec le capitaine comme otage de choix. Tant que vous ne faites rien de stupide, il ne...
-Putain, grommela Ezra en crachant un énième glaire ensanglanté. fait chier.
-Tu ne vois pas que je parle ? répliqua Stuart en faisant claquer sa langue d'agacement.
-Prends le temps de réfléchir... trou du cul. Y a un héros d'or, devant toi... Et... L'article sur un journal web... Tu crois vraiment... Que j'ai les moyens de faire ça ? L'influence ? Seul, en un jour ? Tu crois... Que la BOIH, un organe international... peut aussi facilement... réaliser des ingérences dans la presse d'un pays ?
-Qu'est-ce que tu...
-Elle va vraiment me faire chier.
-Je ne te le fais pas dire, Ezra Wright.


Des bruits de talons se firent alors entendre, à l'autre bout du couloirs ; puis d'autres bruits de pas, plus lourds, moins élégants, plus nombreux. Des dizaines.

Cassidy Gibbs, diplomate britannienne, ambassadrice auprès de la BOIH.


Elle aurait eu toutes les raisons du monde de jubiler ; mais elle ne souriait pas. Son air strict était au parangon de tout ce qu'il avait à offrir de plus sérieux. Derrière elle se trouvaient trois héros d'or, et toute une cohorte de soldats probablement également dotés de pouvoirs plus ou moins utiles, plus ou moins offensifs ; mais, en l'état, c'étaient avec des fusils bien ordinaires qu'ils tenaient en joue le professeur Stuart, lui interdisant formellement d'esquisser le moindre geste.

-Feu.


L'ordre fut donné avec une froideur intraitable, comme s'il s'était agi d'une formalité, d'une bagatelle. Les coups de feu se firent entendre immédiatement ; Kyle sursauta, Angela également, Red Gloves s'éloigna précipitamment en entraînant Alphonse dans son sillage.
Et Ezra, lui, redressa le regard pour assister à l'exécution macabre qui se déroulait devant lui.
Le corps fauché par cette impitoyable salve, Stuart s'effondra.

Naraka Catana
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Isaac KleinschreiberRotbrenner
# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Ven 22 Mar 2024 - 11:45

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Personne n’était parfait. Personne n’était invulnérable. Et s’ils n’étaient pas déjà au courant, ils l’apprirent tous en moins d’une minute.

D’abord, Stuart, qui passait d’un instant du statut de criminel ayant la situation bien en main à criminel prêt à être trucidé sur le champ par Ezra Wright. Qui perdait tout, en un battement de cil, qu’on avait fait descendre de son imprenable tour d’ivoire.

Puis, alors que les secondes s’égrenaient, que tout semblait réglé, que le capitaine de la BOIH était plus beau et flamboyant que jamais… la chute. Le rouge. Les enfers. Le sang.

Le fait le plus redoutable qu’il pouvait se produire, que quasiment personne n’aurait pu imaginer faute d’avoir les informations adéquates, se produisit, sous leurs yeux.

La quinte de toux. Anormale. De mauvais augure, pour le Kleinschreiber. Ce que le flot de liquide vital, qui s’écoula de bien trop d’orifices sur ce magnifique visage en des quantités bien trop importantes, ne tarda pas à confirmer. Et il sut, en un instant, ce qu’il se passait. Il avait abusé de son pouvoir. Et alors que l’illusion réelle qu’il avait déposée dans ce couloir, qu’il avait créée, s’évaporait, alors qu’Isaac aurait pu avoir une once de satisfaction de se dire qu’il avait quasiment fait un sans faute - que la seule erreur qu’il avait pu faire, c’était d’inverser la réalité entre le professeur Evans et Jak - c’est bien l’effroi qui prédomina.

Et qui préleva son tribut, pour la première fois depuis le début de la nuit, chez le Kleinschreiber. Son coeur se fendit en deux. Le glacier présent dans ses yeux se réchauffa à une vitesse hallucinante. Cette vue lui était plus épouvantable que tout ce qui avait pu se dérouler ces trois derniers jours sous ses yeux. Pas parce que la situation avait dérapé avec une vitesse hallucinante, mais parce qu’il ne supportait vraisemblablement pas la vision, alors même qu’il avait pensé y être vaguement préparé, que lui imposait le contrecoup du pouvoir du Wright. Parce qu’il était passé, en quelques semaines à peine, d’un illustre inconnu à l’une des personnes les plus chères à ses yeux. Quand bien même il connaissait le poids et la nature de l’épée de Damoclès qui pendait au-dessus de la tête de celui dont il s’était épris. Il était probablement devenu sa faiblesse.

Mais il ne se rua pas pour autant à ses côtés, à l’inverse de l’impétueux Alphonse. Il resta là, figé, immobile… avant que son cerveau, qui semblait lui aussi avoir pris une pause, ne se remette à tourner à vive allure. Que faire ? Que faire, maintenant que tous les pions avaient été dévoilés, face à un type plus fort qu’eux, qui avait l’ascendant sur celui normalement capable de les protéger ?

Ecouter, pour l’instant. Ecouter Stuart reprendre l’ascendant, dévoiler sa véritable image, encore, qui contrastait tant avec celle qu’il leur avait montrée. Et entendre Ezra Wright pester, lui qui, comme Isaac, avait une richesse et une superbe dans son langage, semblait lui aussi passer à un vocabulaire moins noble quand il perdait certains de ses moyens.

Pour autant, ce qu’il révéla, quoi que péniblement, fit arquer un sourcil au Kleinschreiber, avant qu’il ne les fronce. Il avait très vite compris qu’il était derrière tout ça, mais il ne s’était effectivement pas posé la question de la mesure avec laquelle il avait pu faire cela en si peu de temps et aussi discrètement. La politique. La foutue politique et ses intérêts.

Quand le blond prononça ce "elle", Isaac ne connaissait qu’une personne, liée plus ou moins à ça. Une personne que le Wright avait envoyé balader d’une manière incroyable. Et jusqu’ici, le Kleinschreiber la pensait affiliée à la BOIH… mais ce n’était peut-être pas le cas, finalement. Puis, ce fut véritablement Cassidy qui apparut, comme un oiseau de funeste présage.

- Merde.

C’est le seul mot qui s’échappa de sa noble bouche à l’arrivée de la femme et de ses séides armés. C’était la goutte de trop pour sa retenue. Ezra à terre, Alphonse qui découvrait de la plus mauvaise des façons le secret dont il l’avait épargné jusque-là, Stuart prêt à partir avec le capitaine de la BOIH pour sans doute le tuer ou obtenir quelque chose en échange de sa pseudo libération. Ne manquait plus que celle qui s’était pris la tête avec Ezra et dont il avait surpris leur conversation, à haute teneur politique. Il se doutait bien qu’ils ne se portaient pas dans leur coeur, l’un et l’autre. Et comme venait de l’insinuer Ezra, comme il l’avait même dit quelques jours plus tôt, il prenait de son influence à elle, pour parvenir au bout de ses enquêtes. Alors… Elle, elle n’allait pas louper une occasion en or de lui créer une dette, qu’il devrait honorer, et s’il s’y refusait sans doute, elle saurait toucher les cordes pour le faire plier. C’était comme ça que cela fonctionnait. C’était comme ça, la politique. C’était comme ça, le monde d’où venait le Kleinschreiber. Un monde de faux semblants, et de faveurs. Dans un tel monde, mieux valait se faire discret. Comme Isaac.

Il sut, en voyant l’armada que cette Cassidy déployait derrière elle, que cela ne pouvait que finir mal pour Stuart. Alors quand elle ordonna la mise à mort, avec un seul mot, de ce faux professeur qui venait de causer bien des tourments, les yeux d’Isaac se portèrent sur lui, sans un soubresaut, sans une hésitation, sans même se rendre compte que depuis cette nuit fatidique dans un réfectoire carnavalesque maudit, il se sentait presque habitué au bruit des détonations d’armes à feu. Et lui aussi, il regarda, non sans noter qu’Ezra avait relevé la tête pour suivre ce qui se déroulait, pas par curiosité morbide, mais sans exactement savoir pourquoi, les balles percuter et se ficher dans le corps du criminel, aspirer à chacune de leurs blessures un peu de sa vitalité, sans en perdre une miette, suivre l’horreur macabre d’une exécution sans frémir. Et surtout, chose qui aurait dû commencer à l’alerter, sans rien en ressentir. Vivant ou mort, un corps humain était un corps. Et s’il avait déjà ressenti, plus d’une fois, et appris à la dompter, notamment dans ses chaotiques études de médecine, la chute vertigineuse de la réalisation que c’était comme ça qu’il était fait, lui aussi, simplement de chair et de sang, qu’elle aurait dû, se raviver en ce jour, son cerveau l’avait bloquée, repoussée au loin, pour se focaliser sur autre chose. Un atermoiement, pour l’instant, encore.

Ils avaient assassiné Chalter. Un héros, un professeur… un symbole de Britannia. Ils s’en étaient pris à des étudiants britanniens, à leurs enfants, à leur futur… Ils s’en étaient pris à des héros, assermentés ou en devenir, à une institution. Ils s’en étaient pris à un pays tout entier… et celui-ci le leur rendait. Oeil pour oeil, dent pour dent. Cette maudite loi du Talion.

Dès que la pluie de balles cessa, dès que les armes à feu s’arrêtèrent de chanter sinistrement, alors que le liquide carmin continuait de s’étendre sur le carrelage du couloir et que le silence de la nuit commençait enfin à reprendre ses droits, Isaac essaya d’être le plus réactif possible, cherchant à anticiper au mieux la suite de cette situation inattendue, parce qu’il pensait savoir très clairement ce qu’il avait à faire. Et le premier problème qu’il devait évincer, c’était le plus jeune des Wright.

- Alphonse, pas de questions. Pas maintenant. Laisse-le souffler, prononça-t-il avec une certaine autorité dans la voix.

Car des questions, l’interpellé en avait sans doute. Ne serait-ce que pour éponger l’inquiétude et l’angoisse que ce moment lui procurait. Mais ce n’était pas le moment de courir au chevet de son aîné pour l’abreuver d’interrogations, même si cela partait d’un sentiment légitime.

Tout en donnant ses directives, le Kleinschreiber s’avancerait lui-même vers Ezra d’un pas assuré - le cheval sur lequel probablement personne n’aurait parié lors de son arrivée à l’Académie -, enjamberait nonchalamment le cadavre encore chaud de son ancien professeur, avant de se poster de trois quart face au blond et de s’agenouiller lui aussi, se fichant bien de le faire dans du sang, que cela soit celui du Wright ou d’un autre, sans un regard pour le corps de Stuart, pourtant tout près, si près qu’il ne lui aurait probablement fallu que tendre son bras vers l’arrière pour le toucher.

Il n’y avait plus grand monde qui existait, aux yeux du noble. La présence de Cassidy et de sa cohorte de héros et de soldats armés, elle était fantomatique, pourtant plus menaçante que jamais. Plus rien n’avait d’importance pour lui, à part Ezra. Comme s’il savait que la route qu’il avait choisie d’emprunter pour son futur serait pavée de scènes comme celle-ci. Comme s’il avait quand même choisi d’y plonger à s’en damner, en son âme et conscience. Comme s’il avait accepté de porter tout ce que cela pouvait entraîner avec des épaules qu’on ne lui soupçonnait sans doute pas. Comme si ce chaos sanglant et macabre qui venait de se taire n’était d’ores et déjà plus que la normalité pour lui.

- Quelle poche ?

Une question, deux mots, qui seraient prononcés avec une certaine douceur pour quelqu’un qui parlait assez souvent pour ne rien dire de concret. Mais en l’état, il n’aurait pas besoin de plus pour que son interlocuteur comprenne. Non, il était trop intelligent pour passer à côté, même momentanément en détresse. Ses cigarettes, c’était ça qu’il chercherait. Ses éternelles cigarettes pendues au bout de ses lèvres, celles qui le tuaient autant qu’elles le sauvaient.

Tout ce sang perdu inquiétait Isaac, bien évidemment. Mais il ne pouvait rien y faire. En revanche, tenter d’apaiser la folle machine qui lui servait de cerveau, c’était probablement dans ses cordes. Et cela n’appartiendrait qu’au terrifiant capitaine de l’unité Rouge-Gorge de choisir de terminer d’éventer son horrifiant secret en lui donnant la réponse qu’il attendait ou non.

Si toutefois il y consentait, Isaac irait déloger le paquet de clopes de sa tanière, touchant de lui-même pour la première fois de près Ezra. Normalement, on commençait avec une poignée de main, pas un semblant de fouille au corps. Puis il tâcherait de sortir une cigarette du paquet. Et cette action, pourtant si simple, lui serait compliquée par un ennemi sournois. Car le Wright ne serait pas le seul à dévoiler, quoi que plus finement pour Isaac, une vulnérabilité. Ses doigts trembleraient. Assez pour l’empêcher de tirer avec efficacité et simplicité une clope de ce foutu paquet. Assez pour que celui qui était tout près, le remarque forcément. Assez pour que, sans doute, d’autres, s’ils étaient dans le bon angle et attentifs aux faits et gestes du Kleinschreiber, puissent le noter dans un coin de leur tête. C’était nerveux. Physiquement nerveux. Première conséquence de tout ce qu’il encaissait depuis le début de la soirée. Et Isaac ne pouvait pas le contrôler, au contraire du calme relatif qu’il afficherait sur son visage, des réflexions qui pulluleraient dans son esprit, l’empêchant encore de chercher trop loin, de revivre intérieurement le déroulé des événements de cette nuit. Pour l’instant, du moins. Quand le rouquin le remarquerait, son visage se fendrait subrepticement d’une moue irritée. Parce qu’il n’avait pas besoin de ça, là tout de suite. Mais il ne dirait rien, ni ne ferait rien pour le faire remarquer plus.

Finalement, il réussirait ce qu’il tentait de faire, la présenterait directement devant la bouche d’Ezra, la tenant entre deux doigts, posant le paquet sur ses propres genoux. Et il rapprocherait sa main droite du bout de la cigarette lorsqu’Ezra s’en serait emparé, pour ne présenter que simplement son index et en enflammer simplement la dernière phalange de ce feu si singulièrement rouge, pour allumer la clope. Pas besoin de briquet, quand on était littéralement le feu soi-même. Quand on était, à l’image même de ce qu’il tenait, autant sa salvation que sa damnation.

- Ne vous embêtez pas, je la tiens pour vous si il le faut, dirait-il à voix basse.

Il n’était pas là pour la pitié. Il n’était pas là pour les applaudissements ou les louanges, ou se prendre des remarques cinglantes de personnes qu’il ne connaissait même pas. Il n’était pas là pour être un héros. Il était là, pour l’instant, sur le moment, pour soutenir cet homme et ce capitaine, parce qu’il savait, peut-être mieux que n’importe qui, ce qu’étaient les apparences, que la perfection masquait l’imperfection et que des êtres pourtant montrés invulnérables cachaient en réalité leur opposé. Qu’Ezra ne pouvait et ne voulait sans doute pas tomber maintenant. Que cette étoile, si fière, si impressionnante, ne pouvait s’écrouler.
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Naraka CatanaVotre ami ou votre ennemi
# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Ven 22 Mar 2024 - 20:46

Faking the Cage.

Ft Isaac
Alphonse et Ezra Wright.


Le silence revint, presque plus promptement qu'Alphonse ne l'aurait souhaité. La panique vive, sanguine, intense avait été balayée comme un fétu de paille par l'arrivée de Cassidy et de ses hommes de main, par le déferlement de balles, par la mise-à-mort brutale du faux professeur, par son cadavre qui s'effondrait sur les pavés en se vidant de son sang, plus encore que son capitaine de grand frère. La directive d'Isaac, qu'il perçut dûment, ne fut pas suffisante pour l'enjoindre à décrocher son regard de la silhouette encore avachie de son aîné ; et Red Gloves, en constatant que plus aucun danger n'était susceptible d'intenter à leur vie, ou à celle du capitaine, desserra son emprise et permit au plus jeune des deux Wright de courir au chevet de l'autre. Kyle, à son tour, se mit en branle, quoi qu'à un rythme plus timoré. Il eut le bon goût de s'arrêter à quelques pas, sans doute trop pudique pour se rapprocher davantage, lors même qu'Alphonse était toujours en proie à un affolement des plus légitimes. Il ne voulait pas prendre le risque de passer pour absent dans un moment si traumatisant aux yeux de son vieil ami. Angela eut davantage de retenue encore ; même si l'inquiétude lui dévorait le regard, elle se contenta de joindre ses deux mains en attendant, comme pour diriger une prière muette à l'attention des deux Wright. Aucune divinité, toutefois, ne prit la peine de lui répondre.

-C'est... Inutile, à ce stade, grommela Ezra en s'essuyant la bouche et le nez d'un revers de la main.


Le mal s'était trop profondément ancré, trop violemment agité pour qu'une simple clope ne puisse réussir à l'anesthésier, même un tantinet. La dépendance physiologique qu'il avait pu développer à l'égard de cette substance hautement nocive, quant à elle, ne se manifestait pas encore suffisamment pour l'enjoindre à s'empoisonner à petit feu, lors même que son anatomie toute entière exprimait une souffrance indicible. Il avait besoin de repos.
Plus que cela, il avait besoin de paix. Il ne pourrait rien faire, rien dire, rien penser au cours des heures, des jours à venir.
Il ne devait rien faire, rien dire, rien penser. Juste être.

-Nous allons le sédater d'urgence, intervint Cassidy d'une voix froide après s'être rapprochée de quelques pas. Red Gloves ? Aide-le à marcher. Vous autres, accompagnez-les.


L'ordre, destiné aux militaires, récolta un assentiment quasiment général. Ce fut ainsi sous le regard encore abasourdi d'Alphonse que le héros aux gants carmins se rapprocha d'Ezra, se glissa sous son aisselle droite, entreprit de l'aider à se redresser et à envisager d'esquisser quelques pas. Il risquait d'avoir à le traîner, pour l'essentiel... mais ça n'était pas un problème, compte tenu du fait qu'il n'aurait à le faire que jusqu'au véhicule de transport le plus proche. Mensield n'était pas si éloignée. Le capitaine y arriverait en moins de deux heures ; et il y serait évidemment pris en charge immédiatement, eut égard de sa fonction, de sa carrière prometteuse, de son pouvoir extraordinaire. On ne badinerait jamais avec sa santé.

-Ezra... supplia presque muettement Alphonse.
-J'en ai vu d'autres. Ne dis rien aux parents, s'il te plaît. Je t'en parlerai... En temps voulu.


Cela devait être particulièrement déroutant, de voir cet homme de devoir faire enfin montre d'un tant soit peu de mansuétude à l'égard de quiconque... à l'égard de sa famille. Il prouvait, au-delà de son uniforme strict et élégant, de ses manières rustres et sèches, de son parler éloquent et incisif, qu'il n'était en fin de compte rien de plus qu'un homme.
Kyle trouva enfin la force de se rapprocher d'Alphonse, pour l'aider à se redresser à son tour, d'une part, puis pour déposer sur son épaule une main solidaire, ensuite. Ezra, de son côté, s'en tint à un simple regard, qu'il balada presque paresseusement sur les silhouettes des quatre étudiants qui se trouvaient devant lui. S'il cultiva peut-être l'idée de s'excuser de les avoir encore une fois impliqués à cette sordide enquête, il ne la formula pas.

-Allez, en route, fit Red Gloves avec un sourire aussi amical que possible.


Il entreprit ainsi d'emmener le capitaine Wright au dehors, tandis que les soldats se mettaient également en branle ; ne demeureraient dès lors que Cassidy, et les trois autres héros d'or, auxquels elle avait une autre volée d'ordres à distribuer.

-Emmenez le cadavre de ce déchet ailleurs. Et faites venir quelqu'un pour nettoyer toute cette crasse, avant de faire revenir les étudiantes dans leurs chambres.


Cette phrase aurait pu passer inaperçue ; mais Angela, de son côté, tiqua en l'entendant. On avait pris la peine d'évacuer cette partie-ci du dortoir de l'Académie Glamis avant le passage à l'acte de la BOIH, a priori... Et elle avait sans doute été la seule abandonnée là. Parce qu'on savait très bien qu'Alphonse, Kyle et Isaac viendraient l'y chercher tôt ou tard. Parce qu'on savait très bien que c'était là que le chaos battrait son plein. Parce qu'on voulait, effectivement, éviter de mêler d'autres étudiants à ce drame affreux.
La diplomate, de son côté, ne manquerait pas à son tour de déposer sur le quatuor d'élèves son regard ; mais un regard plus froid, plus apathique que celui des héros qui avaient pu l'accompagner à cette occasion, ou même que celui des agents de la BOIH, pourtant particulièrement studieux, auxquels ils avaient pu s'habituer ces derniers temps. Un regard dur, donc... mais pas dénué de respect pour autant.

-Nous veillerons à vous communiquer le numéro de la chambre d'Ezra lorsqu'il sera en état de recevoir des visites. Félicitations, et merci pour votre implication dans cette... arrestation, résuma-t-elle en marquant une hésitation sur la formulation de ce dernier mot.


Le campus allait manifestement pouvoir retrouver son calme habituel.
Naraka Catana
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Isaac KleinschreiberRotbrenner
# Re: Faking the Cage. [PV Isaac]Sam 23 Mar 2024 - 13:50

Faking the cage
Feat. Maître-jeu
Il ne sut pas si le mutisme d’Alphonse pouvait être imputé à ses paroles, ou s’il était si désemparé, si traumatisé de découvrir que son grand frère, celui qu’il idolâtrait, n’était pas l’élément invulnérable, intombable qu’il avait toujours perçu, qu’il ne savait simplement pas quoi dire.

Isaac ne l’empêcha pas, quant il entendit des pas précipités, de se ruer aux côtés du formidable homme vers lequel lui-même avait décidé de se rendre. Mais il le remercia muettement d’avoir trouvé un peu de tact, que cela soit volontaire ou non, pour le laisser tranquille.

Quand Ezra décida de finalement lui répondre, le Kleinschreiber baissa les yeux. Il était inquiet. Inquiet, démuni, terriblement impuissant. S’il n’aimait déjà pas l’idée de faire souffrir les autres, il n’aimait pas non plus les voir souffrir tout court. En l’occurrence, il avait assez de perspicacité pour se dire que l’aîné des Wright souffrait… et que, comme ses mots le laissaient présager, ce n’était pas  la première fois qu’il finissait dans un tel état à cause de son pouvoir. Peut-être avait-il même frôlé la mort de cette façon, à un moment ou à un autre, sans que grand monde ne soit au courant.

Et pourtant, à aucun moment, Isaac ne viendrait mettre en doute sa décision, son sacrifice, quand bien même sa détresse, sa souffrance et sa disparition lui fendaient et lui fendraient le coeur. Même si un jour, d’aventure, ils viendraient à devenir plus proches, collègues, amis, ou plus encore, jamais, il ne le priverait de cette liberté, de ce choix qu’il avait pris et qui le menait sciemment à l’extinction. Parce qu’ils étaient, là encore, tous deux, aussi semblables que différents. Ils connaissaient la valeur du choix, la valeur de pouvoir décider soi-même, d’avoir le contrôle sur sa vie. Ils savaient à quel point c’était précieux, à quel point ils n’avaient pas à interférer dans celui des autres tant que ce n’était pas strictement nécessaire selon leur point de vue, à les laisser faire tant qu’ils ne répandaient pas le mal. Ils le savaient… l’un parce qu’il semblait avoir toujours pu s’octroyer cette liberté, l’autre, parce qu’il ne l’avait jamais eue jusque-là. Et le premier avait, de ses doigts d’or, touché le deuxième et fait tomber toutes ses entraves.

Il aurait pu dire que c’était trop tard, que le mal était déjà fait. Mais… Inutile, avait-il dit. Ce mot, si simple, aurait pu arracher un sourire au jeune noble si le contexte n’était pas, à son sens, si triste. Même dans cet instant, c’était sa pensée utilitariste qui parlait… Il était le moyen, utile, pour veiller à la finalité des autres.

Le regard bas, à présent redevenu silencieux, le Kleinschreiber ne bougea pourtant pas, portant simplement ses mains sur ses propres genoux, sans oser toucher aucun des deux Wright alors qu’il aurait aimé avoir l’impulsion de les prendre délicatement dans ses bras, l’un comme l’autre. Pour leur apporter un soutien, une chaleur humaine.

Parce qu’il se sentait, là encore, terriblement impuissant. L’impuissance. A croire que c’était sa Nemesis depuis tant d’années. Impuissant à tenir les responsabilités qu’il avait acquis par le biais de sa naissance. Impuissant à satisfaire ses parents. Impuissant à se battre. Impuissant à veiller sur les siens.

Et alors qu’il commençait à se perdre dans un fil de pensées, il constata que ses doigts avaient commencé à trembler. La nervosité. Physique. C’était une réaction physiquement nerveuse. Un corps éprouvé, un esprit qui avait enduré, encaissé, sans se poser de questions, des nerfs qui s’étaient blindés d’acier le temps qu’il avait fallu. Et qui commençaient un premier relâchement. Isaac ferma brusquement les poings, les laissant toujours sur ses genoux, pataugeant dans un sang qui n’était pas le sien.

L’intervention de Cassidy, pourtant froide, eut le don de le sortir de la torpeur dans laquelle il commençait à s’enfoncer involontairement, mettant un peu de baume à son coeur. Ils allaient prendre soin d’Ezra.

Et quand la voix suppliante d’Alphonse se fit finalement entendre, le coeur du Kleinschreiber se brisa une nouvelle fois. Parce que, lorsqu’il avait appris ce si sombre secret des jours plus tôt, sa première pensée avait été pour son ami. Parce qu’il s’était douté, déjà sur le moment, qu’il ne pourrait jamais relativement bien prendre une telle nouvelle. Et qu’il se devrait, dès maintenant, de l’épauler. Parce qu’il l’avait dit à Ezra. Et qu’il s’évertuait à être, envers et contre tout, un homme de parole.

La réponse que fournit Ezra, en revanche, l’attendrit plus qu’elle ne le perturba, parce qu’Isaac se doutait depuis un moment qu’il y avait autre chose, derrière ce trenchcoat sombre, qu’il y avait tout simplement un homme. Un être vulnérable, comme eux tous. Ce n’était pas pour lui déplaire, au contraire. Il l’aimait, tout comme il aimait cet homme fort, impétueux, désintéressé, plongé corps et âme dans son travail, franc, strict et élégant, sérieux, honnête, plus ou moins sincère et prodigieux, capable de s’éloigner des codes moraux ancrés et rigides, capable d’ôter des vies sans ciller. Il aimait ses forces comme ses faiblesses, ses qualités comme ses défauts. Il l’aimait tout entier.

Isaac se redressa à son tour, laissant Kyle prendre soin de son meilleur ami, remonta par la même occasion son regard à hauteur normale, et de le fixer sur Ezra, sans rien dire, sans vouloir s’en détacher non plus. C’était peut-être la dernière fois qu’il le voyait avant longtemps. Et tandis que Red Gloves l’emmenait, tous deux sous bonne escorte, Isaac se fit la remarque qu’il n’aurait peut-être pas l’occasion de lui offrir ce qui était censé arriver bientôt parmi son courrier, ni de lui adresser un au revoir un peu moins triste.

Ils n’étaient plus beaucoup, dans ce couloir, maintenant. Cassidy continuait de donner des directives. Rien d’étonnant, à ce que le formidable capitaine ait pris des mesures, comme il en avait déjà pris pour boucler les environs du réfectoire l’autre soir, pour boucler le périmètre de la chambre d’Angela. Pour éviter qu’il n’y ait plus de personnes impliquées que nécessaire. Mais était-il vraiment nécessaire d’avoir impliqué quatre étudiants ? Ou le Wright avait encore eu une idée derrière la tête qu’il était le seul à connaître ?

Si ses directives pouvaient sembler cruelles, aussi froides que son regard, elles semblèrent prendre un peu de gentillesse, de prévenance, tout de même, en leur notifiant qu’ils pourraient vraisemblablement rendre visite à Ezra lorsqu’il serait un peu mieux rétabli, en plus de leur adresser des félicitations, et des remerciements, d’avoir participé, plus ou moins contre leur gré, à une exécution. Ce mot, qu’elle avait pourtant semblé hésiter à sortir et opter pour un autre, plus convenable, n’effrayait pas le Kleinschreiber. Il ne l’effrayait plus. Et s’il conserva un trouble, qu’il retenait de toute ses forces, s’enfonçant dans un mutisme, il se demanda, l’espace d’un instant, pourquoi on venait le féliciter. Déjà que cela ne lui arrivait pas souvent. Il n’en voulait pas. Il ne voulait pas de félicitations, il ne voulait pas de remerciements. Ce n’était pas pour ça qu’il avait agi, ce n’était pas pour ça qu’il s’était porté volontaire auprès d’Ezra la veille. Il n’était pas là pour la gloire ou la lumière. Il n’était pas, ou plus, le gentil petit garçon qui essayait tant bien que mal de faire ce qu’on lui disait pour ne pas décevoir. Il n’était pas un héros non plus, et comme il l’avait aussi signifié au Wright, il n’était pas certain de se voir un jour comme tel.

Isaac finit par redonner de son attention à Alphonse, sans pour autant savoir quoi lui dire. C’était là où les interactions humaines avec sa famille manquaient. Pour une chose aussi simple que complexe, il ne savait pas véritablement comment gérer. Il savait qu’il voulait être là pour lui, maintenant, les jours qui suivraient, les semaines, les mois, les années… Mais il ne savait pas comment faire exactement. Alors, lui qui, par bien-séance autant que par pudeur n’avait jamais trop osé les contacts directs à son initiative, même envers ses deux amis ici présents, il imita Kyle, venant se poster aux côtés d’Alphonse, posant une main plus ou moins tremblante sur son épaule libre, avant de prendre un peu plus ses aises, de la laisser glisser jusque dans son dos, de caler son épaule contre la sienne pour lui servir d’appui si jamais il en ressentait le besoin, et de frotter son dos, de le caresser, inlassablement, pour lui offrir un semblant de réconfort qu’aucune personne de son noble rang ne ferait sans doute jamais pour quelqu’un hors de leur famille biologique, encore moins pour un roturier.

Cassidy les voyait peut-être comme des armes. Des armes à utiliser. Respectueusement. Elle n’était sans doute pas un monstre non plus, simplement en train de faire froidement son travail, elle aussi. Là où les autres, tous les autres, qui partageaient avec eux un destin chamboulé par du Naraka Catana, qui s’étaient élancés sur une voie pleine d’embûche pour se mettre au service d’autrui, étaient capables de les comprendre. Ils avaient tous ce point commun. Ils étaient une gigantesque famille, quelque part. Et la devise familiale d’Isaac, celle inscrite sur les armoiries des de Kleinschreiber depuis des générations, ne servirait sans doute jamais aussi bien le jeune noble qu’un autre membre de sa famille depuis sa création.

C’était une vieille langue aux accents gutturaux parlée dans certains coins de Britannia avant sa réunification en royaume, aujourd’hui disparue. Il y avait bien eu quelques linguistes et des experts qui s’y étaient intéressés, et chez les de Kleinschreiber, cette phrase s’était transmise de génération en génération, à l’écrit, surplombant le blason des armoiries familiales qui trônait aujourd’hui au-dessus de la cheminée de leur demeure, mais aussi à l’oral, dans une diction qui avait quelque peu dévié de l’originale au fur et à mesure des transmissions.

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