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Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Era of Dust :: Le monde :: Moderna :: Maadi
 
Naraka CatanaVotre ami ou votre ennemi
# Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Mer 20 Mar 2024 - 22:37

Dans la peau d'un gros bras.

Ft Vinegar
Le Doc


Le Doc n'avait pas menti.
Jusqu'à présent, et depuis désormais une huitaine de jours, il avait honoré sa partie du contrat qui le liait avec Vinegar. Il lui avait toujours mis à disposition un endroit où crécher, quand le Roi des Mendiants avait jugé bon de profiter de l'abri modeste que représentait cet appartement à la décoration douteuse. L'immeuble présentait occasionnellement quelques turbulences, mais il apparaissait que leurs voisins demeuraient globalement inoffensifs - en tout cas à leur égard, puisqu'ils n'hésitaient pas trop à s'écharper entre eux. En résultaient quelquefois des esclandres qui pouvaient se prolonger pendant quelques minutes, et s'achever dans une mare de sang... Les individus les plus brutaux ne faisaient pas de vieux os dans les parages, parce que tous les toxicos semblaient comprendre que le Doc tenait à sa tranquillité ; alors on attendait que ces racailles un peu trop vigoureuses s'assoupissent, on allait les égorger, et on rejetait leurs dépouilles dans une ruelle adjacente, en sachant parfaitement que ni les flics, ni les voisins ne se donneraient jamais la peine d'enquêter. Il y avait trop de petites frappes, au sein des quartiers chauds des villes de Maadi, pour que l'on puisse accorder la moindre importance au trépas de l'une d'entre elles.
Les repas qui étaient offerts à Vinegar n'étaient pas savoureux, mais ils devaient envers et contre tout passer pour un fameux luxe, de son point de vue. Les quelques omelettes et pâtes à la sauce tomate qu'il pouvait de temps à autres dénicher dans le frigo auquel il avait librement accès avaient pu permettre à son estomac ayant enduré des années de privation de retrouver des dimensions un peu plus convenable. Far et d'autres gamins du coin croisaient sa route, et lui souriaient aimablement. Ils n'avaient pas l'air de cultiver à son encontre quelconque grief ; tout au contraire, le petit orphelin qu'il avait sauvé des griffes des brutes de chez Mère-Grand avait dû vanter ses talents, puisqu'on avait tendance à manifester à son endroit une certaine déférence, qui n'était sans doute pas pour lui déplaire.

Enfin, le Doc lui avait effectivement donné un téléphone portable, ainsi qu'une batterie portable à utiliser en cas de besoin, dans la mesure où il savait que Vinegar pouvait être prompt à se balader dans des quartiers où l'accès à une prise en libre service n'était pas garanti. Il n'en avait jusqu'alors pas fait usage pour le contacter... mais cela ne tarda pas, puisqu'il le fit ce jour-là, par le biais d'un appel qu'il entama avec emphase.

-Comment va mon nouveau champion ? Il te plaît, le téléphone ? C'est une vieillerie, mais pour le moment, ça fera bien l'affaire. Si t'as besoin de plus de gigas, t'hésites pas à me le dire, je peux monter un peu sans que le tarif soit abusé.


Détaché, naturel, voire familier. Le Doc semblait toujours revêtir de tels adjectifs avec un certain aplomb. Il était difficile de l'imaginer s'adresser à autrui en des termes plus respectueux ; pourtant, puisqu'il assumait n'être dans le fond rien de plus qu'un intermédiaire, et travailler pour le compte d'un type plus puissant qu'il ne le serait jamais, force était d'admettre que cela devait bien arriver de temps à autres... A propos de ses contacts, d'ailleurs, il n'avait pas donné la moindre information supplémentaire à Vinegar. Si le Roi des Mendiants avait cherché à aborder ce sujet de conversation, il aurait botté en touche aimablement, sans le brusquer, mais en lui faisait bien comprendre qu'il ne servait à rien de s'acharner. Il finirait par en savoir plus... S'il ne décevait pas leurs attentes à tous.

Et il allait avoir l'opportunité de montrer de quel bois il était fait.

-Enfin, les politesses, ça ira pour cette fois. J'ai un boulot pour toi, si ça te branche - un premier. A réaliser aujourd'hui. Tu peux refuser, par contre, il me faut ta réponse tout de suite, pour que j'envoie quelqu'un d'autre sur le coup si tu veux pas te salir les mains. C'est... pas exactement ce à quoi tu t'attends, j'pense.


Il laisserait à Vinegar l'opportunité de lui demander davantage d'informations, et il enchaînerait sans trop attendre, étonnamment prolixe.

-Ahmed Jalili. C'est un commerçant, le patron de l'épicerie général, rue Hales. Il s'avère qu'il a... Quelques problèmes de rentabilité depuis quelques mois. Il arrive plus à suivre, donc il a commencé à nous approcher pour demander à ce qu'on lui livre une nouvelle marchandise. Du genre qu'on met pas vraiment en rayons. Pas du Naraka Catana, hein, s'empresserait-t-il de rajouter pour tuer dans l'œuf tout malentendu, on n'est pas des débiles, on sait que les risques qu'il se fasse pincer sont assez grands, mais c'est lui que ça regarde, tant que c'est rien de trop méchant. Du haschich, en l'occurrence. Au début, il jouait bien le jeu... Mais les deux dernières commandes, il les a pas remboursées. Pas en totalité, en tout cas. Il me doit entre 175 goldcoins pour l'avant-dernière, 140 pour la dernière. La dernière fois que je l'ai vu, il m'en a donné que 30, donc je commence un peu à perdre patience, là. C'est mon fric qui dort dans ses caisses...


Il s'humecterait les lèvres avant de reprendre, toujours inlassable.

-140 plus 175, ça fait 315. Si tu fais le taf, je t'en dois le quart. J'arrondis à 80. Dans le fond, je pourrais me passer de tout ça, surtout de t'employer, parce que ça fait que je vais devoir me priver d'un fric qui devrait me revenir... mais bon, on va pas se mentir, il doit surtout servir d'exemple. Il faut pas que mes autres... partenaires commerciaux puissent commencer à se figurer qu'on peut me faire poireauter impunément. Sinon, c'est nos bonnes relations qui se délitent. Donc je te donne carte blanche, dans l'idée. La méthode que tu veux, tu peux lui péter les genoux ou rester cordial, tu peux tout ramener, ou seulement une partie - mais tu seras payé à hauteur de ce que tu ramèneras, bien sûr, donc ça baissera aussi ta paie, si tu fais des concessions. Simplement, attends 20h30 ; il ferme sa boutique après le départ de son dernier employé, et fait de la comptabilité pendant une petite demi-heure. Tu pourras encore passer sous le grillage, il le baisse jamais à fond parce qu'il sort par là aussi, et t'auras droit à un petit tête à tête avec lui. T'en es ?


Cela avait tout l'air de la première mission pour le jauger en situation réelle...

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# Re: Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Sam 23 Mar 2024 - 9:23
Une Main...
Tu baillais audiblement. L'ambiance était rarement aussi calme dans cette pièce toujours aussi étrange à regarder pour toi, tant à cause de sa décoration hasardeuse qu'à cause de ton inexpérience d'un toit sur la tête. Cela faisait donc environ une semaine que tu pouvais te targuer de ne plus être exactement "sans domicile", une semaine depuis ta rencontre inopinée avec Far, Doc' et le destin. Pendant ces longues journées, tu avais le loisir de jouir d'un niveau de vie significativement meilleur que ce à quoi tu étais habitué. Une sensation étrange, tu te sentais comme.. chez toi. En effet, c'était un sentiment que tu n'aurais jamais pensé connaître. Certes, tu partageais les lieux avec tant d'autres mais soyons franc, les allers et venues ne te dérangeaient pas le moins du monde. Lorsque tu te réchauffais autrefois entre deux sacs poubelles, il y avait aussi du passage, et c'était le plus souvent des gens que tu ne voulais pas croiser. Tu avais déjà dû te battre pour avoir un semblant de confort alors l'appartement de ton nouvel associé pour toi était pareil à une chambre d'hôtel étoilé.

T'étirant pour extraire l'essence de fatigue qui t'engourdissait les membres, tu avais passé ces derniers jours à prendre le plus de repos possible. Après ta rixe brutale avec les gardes de chez Mère-Grand, tu avais cru bon de te faire petit. Ils te recherchaient peut-être activement et désormais en pleine connaissance de tes capacités, tu préférais éviter de les retrouver avec des bombes d'insecticides et des tapettes à mouches en plus. Tu portais ta main droite jusqu'à ton crâne bien garni et tu la fourrais entre les dreadlocks pleines de saletés pour gratter et te soulager d'une démangeaison. Tu avais beau avoir une modeste demeure, tu n'en étais pas plus maniéré. Pas une douche, ni même un simple shampooing. Tu t'étais complu dans la crasse pendant si longtemps qu'elle te collait littéralement et figurativement à la peau. Ce n'était pas faute de révulser certains des garnements qui fréquentaient également l'endroit de ton odeur, mais tu n'avais plus été porté sur le regard d'autrui sur toi depuis des lustres. Tu as levé le bras pour renifler le parfum de tes aisselles. *Bah. Ils sentent pas la rose eux non plus*  tu te disais sans vergogne comme pour justifier ton choix de vie. Tu te regardais dans les reflets poussiéreux des vitres et éventuels miroirs chaque jour pour constater que ta blessure allait mieux, et ta carrure aussi. Contre toute attente, tu avais quelque peu grossi. Tu frisais presque une morphologie normale. Enfin, l'on voyait un peu moins tes os à travers ta peau, voilà tout. C'était toujours une avancée notable pour quelqu'un comme toi. Les maigres pitances offertes par le frigo du Doc', cet appareil électroménager que tu appelais innocemment une "boîte à bouffe froide" à défaut d'un meilleur vocabulaire, te suffisaient amplement. Tu continuais même à sauter quelques repas. D'un côté, tu avais survécu jusqu'ici sans aligner les trois ou quatre repas que prenaient les gens normaux. D'un autre côté, tu préférais laisser la priorité sur la nourriture aux autres. Les enfants en avaient plus besoin que toi. Et Doc', par légitimité et malgré sa grande générosité, aussi.

Tu étais assis au sol - quand bien même une chaise se trouvait à quelques pas - adossé contre un mur de la pièce, fidèle à ta posture de mendiant ou plutôt d'ancien mendiant. Tu commençais même à trouver le temps long, te demandant quand est-ce que viendrait pour toi le moment de s'amuser un peu. Les cieux t'avaient entendu. Ils ont répondu à ton appel.. par un appel. La sonnerie du téléphone te surprenait, c'était la première fois qu'elle retentissait. Tu as laissé une tonalité passer, puis deux, le temps de rassembler tes esprits avant d'aller enfin saisir le gadget et, comme il te l'avait montré, décrocher. Là encore, ton manque d'éducation se faisait ressentir. Tu ne tenais pas le téléphone comme tout le monde, l'approchant de ton oreille en le tenant du bout des doigts par le haut. Le gadget pendouillait donc près de ton visage et tu étais comme fasciné par son utilisation.

Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar] Dxwj

"Comment va mon nouveau champion ? Il te plaît, le téléphone ? C'est une vieillerie, mais pour le moment, ça fera bien l'affaire. Si t'as besoin de plus de gigas, t'hésites pas à me le dire, je peux monter un peu sans que le tarif soit abusé.
- Besoin de plus de quoi ? Arf, arrête d'essayer de me refourguer ta camelote Doc' tu sais très bien que j'veux rien acheter.
- Enfin, les politesses, ça ira pour cette fois. J'ai un boulot pour toi, si ça te branche - un premier. A réaliser aujourd'hui. Tu peux refuser, par contre, il me faut ta réponse tout de suite, pour que j'envoie quelqu'un d'autre sur le coup si tu veux pas te salir les mains. C'est... pas exactement ce à quoi tu t'attends, j'pense.
- Ah bah c'est pas trop tôt. Y'a quoi ?
- Ahmed Jalili. C'est un commerçant, le patron de l'épicerie général, rue Hales. Il s'avère qu'il a... Quelques problèmes de rentabilité depuis quelques mois. Il arrive plus à suivre, donc il a commencé à nous approcher pour demander à ce qu'on lui livre une nouvelle marchandise. Du genre qu'on met pas vraiment en rayons. Pas du Naraka Catana, hein, on n'est pas des débiles, on sait que les risques qu'il se fasse pincer sont assez grands, mais c'est lui que ça regarde, tant que c'est rien de trop méchant. Du haschich, en l'occurrence. Au début, il jouait bien le jeu... Mais les deux dernières commandes, il les a pas remboursées. Pas en totalité, en tout cas. Il me doit entre 175 goldcoins pour l'avant-dernière, 140 pour la dernière. La dernière fois que je l'ai vu, il m'en a donné que 30, donc je commence un peu à perdre patience, là. C'est mon fric qui dort dans ses caisses... ton interlocuteur a marqué une courte pause qui te laissait arquer tes sourcils l'un après l'autre, essayant de suivre le monologue bien trop fourni et trop mathématique à ton goût. 140 plus 175, ça fait 315. Si tu fais le taf, je t'en dois le quart. J'arrondis à 80. Dans le fond, je pourrais me passer de tout ça, surtout de t'employer, parce que ça fait que je vais devoir me priver d'un fric qui devrait me revenir... mais bon, on va pas se mentir, il doit surtout servir d'exemple. Il faut pas que mes autres... partenaires commerciaux puissent commencer à se figurer qu'on peut me faire poireauter impunément. Sinon, c'est nos bonnes relations qui se délitent. Donc je te donne carte blanche, dans l'idée. La méthode que tu veux, tu peux lui péter les genoux ou rester cordial, tu peux tout ramener, ou seulement une partie - mais tu seras payé à hauteur de ce que tu ramèneras, bien sûr, donc ça baissera aussi ta paie, si tu fais des concessions. Simplement, attends 20h30 ; il ferme sa boutique après le départ de son dernier employé, et fait de la comptabilité pendant une petite demi-heure. Tu pourras encore passer sous le grillage, il le baisse jamais à fond parce qu'il sort par là aussi, et t'auras droit à un petit tête à tête avec lui. T'en es ? tu as pris une bonne minute avant de répondre, il t'avait perdu quand il a commencé à sortir des chiffres et des additions mais tu avais pu percevoir les informations qui te concernaient à savoir les instructions de ta petite mission.
- Ah putain ! T'es sérieux, il fait du trafic Ahmed ? Ce con se foutait d'la gueule des autres p'tits business ! J'comprends mieux pourquoi son affaire a pas encore coulé. tu laissais entendre que tu avais une bonne idée de qui était l'heureux élu de ta première "visite", ayant arpenté toutes les rues du coin, la rue Hales incluse,  tu avais déjà eu le plaisir de faire "des courses" chez lui par le passé. Tu ne le connaissais pas personnellement et tu ne l'aimais pas non plus, peut-être parce que, comme tu venais de le mentionner, il pouvait être fanfaron quand il le voulait. Ok, j'attends qu'il ferme, je passe sous le grillage et j'le secoue jusqu'à ce que le fric tombe, pigé. T'as autre chose à dire ?" tu as demandé, même si tu espérais au fond de toi ne pas relancer l'homme dans plus de bavardages.

Une fois votre conversation achevée et toutes les informations utiles notées dans un coin de ta tête, tu as fourré le téléphone dans l'une de tes poches. Tu es resté immobile un court instant alors que ton visage grimaçait d'excitation après cet appel. Que pouvais-tu demander de plus ? L'activité te semblait toute simple, trop simple même. Tu appréciais néanmoins la liberté qu'il te laissait quant à ton mode opératoire, tu n'étais jamais contre un peu de violence. Tu n'avais pas la fibre commerciale et donc tu ne cherchais même pas à négocier ton salaire. De toute manière, tu ne connaissais pas encore toutes les portes qui pouvaient être ouvertes avec quelques goldcoins. Tu finirais par l'apprendre bien assez tôt.

Tu as commencé par rassembler tes affaires - le seul couteau abîmé qu'il te restait depuis ta dernière bagarre de rue et puis tes chers petits insectes qui avaient, eux aussi, investi les lieux avec plaisir. Akhenaton ton cafard de compagnie siégeait comme à son habitude sur ta tête, agitant ses antennes comme pour signifier ses propres inquiétudes. Comme le malade mental que tu étais, tu répondais à l'insecte. "T'en fais pas va. Tout va bien se passer, t'es avec moi." Tu as cherché à rassurer la blatte comme s'il s'agissait réellement de ton ami humain de qui il tenait le nom. La Gerbe de son petit surnom était aussi un peu peureux sur les bords mais tu parvenais toujours à l'embarquer dans tes combines avec quelques mots d'encouragement comme ceux que tu prodiguais à l'instant. Tu ne mentais pas, l'insecte t'était effectivement d'un grand secours par moment.

Tu es enfin sorti de l'appartement quand le téléphone affichait 20:00. Tu n'étais pas doué pour lire l'heure sur un cadran avec des aiguilles mais l'affichage numérique de l'appareil te facilitait la tâche. Tu savais que le moment était proche. Sur le trajet, tu avais baissé ta capuche et avançais en traînant la patte pour te fondre dans la masse. Parmi d'autres errants, drogués et autres résidents des rues, tu savais que tu passais inaperçu. Une chance que la population ne vous accordait aucun crédit. Pas un regard encore moins un bonsoir, quand on vous croisait, on avait mieux fait de changer de trottoir. Sinon, on passait rapidement et la tête baissée, mais en aucun cas il fallait avoir le malheur de vous regarder en face. De plus, tant que vous n'étiez pas en train de faire du grabuge, les héros non plus ne vous considéraient pas. Tu pouvais donc espérer être tranquille jusqu'à ta destination. Une fois proche de l'épicerie générale dans la rue Hales, tu te serais positionné dans un coin non loin de là. Tu te serais vautré au sol dans la poussière et proche des poubelles pour conforter l'image d'un simple sans-abri sans défenses. Nul ne saurait réellement prédire que tu étais tel un tigre dans les buissons, observant ta proie pour lui sauter dessus au moment où elle était vulnérable. Le Doc' t'avait précisément demandé d'attendre que le dernier employé soit sorti et que le grillage soit partiellement baissé, une demande que tu respectais à la lettre. Tu t'es ensuite glissé par l'ouverture en te sentant nostalgique. Plus jeune, tu aimais cette sensation d'adrénaline quand tu pénétrais une propriété privée. Braver les interdictions, c'était toute ta vie. Tu as déambulé sans aucune pression entre les rayons désertés après fermeture. Tu n'as pas eu de mal à repérer où était le tenant des lieux, s'affairant à son comptage sans se soucier du danger qui guettait. Tu as approché à pas de loup. Tu avais beau vouloir te faire discret, ton fumet pouvait encore trahir ta présence, si seulement l'odeur de l'argent ne captivait pas plus Jalili.

Tu n'allais pas rester caché longtemps de toute manière. Qu'il t'ait senti venir ou pas, tu comptais le gracier d'une politesse sarcastique. Hé, salut chef. C'est pour moi tout ça ? Tu montrerais les crocs dans un sourire malveillant qui laisserait immédiatement au commerçant l'occasion de comprendre que tu n'étais pas un client tardif. Au contraire, si sa mémoire était bonne, il pouvait même se souvenir qu'il était lui-même un client mauvais payeur auprès d'une certaine personne. Un peu comme toi quand on voulait ta peau, les personnes dont la tête était mise à prix pouvait avoir ce tic paranoïaque de toujours s'attendre au pire. Quand on était recherché, on passait son temps à regarder par-dessus son épaule et à se méfier de tout le monde. Dans tous les cas, tu brisais le mystère de ton plein gré pour chasser le doute et le remplacer par la certitude d'une chose : que tu étais synonyme de désagréments. "Arf.. il m'avait dis combien déjà ..? 300.. 350 ? Bref, tu dois des sous mon con. J'espère pour ton cul que le hasch' en valait vraiment la peine ! Bon, on fait quoi ? Tu m'mets tout ça dans un p'tit sac ou j'fourre le tout dans ton cadavre et j'le ramène au Doc' ? C'est un super toubib mais j'crois pas qu'il guérit la mort par contre..." Tu étais loquace et très imagé dans tes propos. Ton humour dédaigneux était une arme psychologique. Il pouvait t'arriver d'obtenir ce que tu voulais en parvenant à briser le mental de ton opposition. Si ça n'avait pas marché contre les gardes la dernière fois, ça pouvait peut-être faire l'affaire contre un petit commerçant. Quoique, en étant mouillé dans du trafic de drogue, Ahmed Jalili avait certainement de quoi te surprendre question moralité. Tu étais préparé. Tu avais envoyé tes insectes se disséminer discrètement dans la boutique à la fois pour encercler ton lièvre et te tenir prêt à lui couper toute issue, mais également pour qu'ils s'assurent qu'aucun autre individu ne soit présent en tout cas dans les cinq mètres qui régissaient la portée de ton contrôle. S'il y avait quelqu'un d'autre, tu en serais averti. Tu tenais à éviter de reproduire les mêmes erreurs que la dernière fois ; cette-fois, tu souhaitais contenir l'éventuelle altercation en un mano-a-mano qui te laisserait plus de probabilités de réussite qu'un affrontement seul face à plusieurs. Ton regard détraqué ne se détachait plus de ta cible à qui tu adressais une risette machiavélique en attendant sa réaction.



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# Re: Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Sam 23 Mar 2024 - 16:33

Dans la peau d'un gros bras.

Ft Vinegar
Le Doc


-Hm, bonne nouvelle. Ouais, j'ai juste une deuxième petite chose à te demander. Je vais t'envoyer une adresse par sms - tu sais encore comment les consulter, hein ? Faudra que tu t'y rendes. Un gars doit habiter au deuxième, un certain Sabah. C'était un ancien collègue de taf, on avait gardé contact un bout de temps, mais il me répond plus, donc je m'inquiète un peu. Si tu le vois, dis-lui simplement de me rappeler. Fais ça en rentrant, c'est sur la route et c'est pas exactement un couche-tôt, tu le dérangeras pas.


Un deuxième service, donc, à la suite d'un premier ; plus anodin, sans doute moins bien rémunéré, également. Si le Doc n'était pas pingre, il avait eu l'opportunité de le prouver à maintes reprises, il ne se sentait pas non plus de commencer à arroser Vinegar sous les rétributions juteuses. Il ne voulait pas rendre son nouveau poulain trop gourmand, tout en sachant qu'il lui garantissait déjà bon nombre de luxes que la rue elle-même ne se serait pas chargée de lui fournir... Il ne serait toutefois pas complètement hermétique à l'idée de négocier, en fonction du temps et de la pénibilité de la tâche : si son nouveau partenaire se donnait la peine de traverser la moitié de la ville pour mettre la main sur Sabah, il mériterait bien sûr un petit extra.

***

Mais, dans l'immédiat, Vinegar avait un autre devoir, et autrement plus concret. Ahmed avait toujours été un petit commerçant assez classique ; relativement avare, dur en affaire, du genre à se baser sur une clientèle de quartier très fidèle, mais à ne jamais réaliser la moindre concession. Cela avait poussé sa réputation à se déliter, petit à petit... et l'installation, à quelques rues de là, d'un supermarché autrement mieux fourni et plus compétitif avait achevé de le placer dans une situation des plus inconfortable. Ses fournisseurs s'étaient soudain fait plus féroces, et les clients avaient commencé à déserter son modeste établissement. Il avait senti le contrôle absolu qu'il maintenait sur son entreprise jusqu'alors lui échapper progressivement. Il ne restait qu'un moment du jour au cours duquel ses pensées les plus pessimistes se taisaient : celui des comptes. Ils étaient rarement aussi longs, palpitants et enthousiasmants qu'autrefois, mais il avait parfois droit à d'agréables surprises. Ce n'était pas le cas, ce soir-là : il n'avait enregistré qu'une centaine de ventes, en tout et pour tout, et sur des paniers plus que modestes. Les chiffres n'étaient pas bons. C'était un euphémisme.

-Ah ! glapit-il en se redressant à la hâte après l'irruption brusque de Vinegar.


Avec son physique chétif, ses petites lunettes rondes, son début de calvitie et sa chemise trop large, il n'était jamais passé pour un cador ; mais ce cri pas franchement viril contribuerait sans doute à mettre Vinegar en confiance. Sa proie n'était pas aussi pugnace et déterminée qu'elle n'en renvoyait l'image ordinairement... Et son teint, qui blêmit à vue d'œil au moment où les dettes cultivées à l'endroit du Doc furent évoquées, laissait à entendre qu'il n'était même pas en mesure de feindre l'ignorance. Il était dans de beaux draps, et il en avait conscience. Raison pour laquelle il répondit sans plus tarder, en levant ses mains à hauteur de buste, veillant à tempérer les ardeurs de son potentiel agresseur avant que celui-ci ne mette ses menaces à exécution.

-Je... Je compte pas l'arnaquer, je le jure ! Je le jure sur tout ce que j'ai de plus cher ! Je... Je peux juste pas donner autant, pas aujourd'hui. Je peux te donner cent goldcoins. Cent trente, même ! Mais je peux pas monter au-dessus, j'ai des dettes, mes fournisseurs vont refuser de me livrer si je les paye pas... J'ai juste besoin d'une petite semaine, promis ! Je rajouterai vingt goldcoins pour la peine !


Il s'était lancé dans les négociations. C'était prévisible : parce qu'il n'avait aucune raison de ne pas payer le Doc, dans la mesure où celui-ci lui offrait effectivement l'opportunité de se dégager une marge relativement confortable, sans laquelle il aurait d'ores et déjà mis la clé sous la porte. Mais il peinait à joindre les deux bouts... Et cela se retranscrivait donc par une demande de délai supplémentaire. Une semaine. Pas une demande farfelue ou spécialement déraisonnable, dans l'idée ; et le Doc avait été clair, Vinegar était en l'occurrence seul maître à bord. Restait à savoir s'il pouvait s'avérer prompt à la mansuétude...
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# Re: Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Sam 23 Mar 2024 - 17:40
Une Main...
Tu avais les choses bien en mains. Du moins, tu en étais convaincu. En voyant l'expression du propriétaire de ce fonds de commerce se décomposer en te voyant, et surtout en entendant la raison de ta venue, tu comprenais qu'il était pris le dos au mur. Il s'est mis à parlementer et à se justifier, te parlant de ses fournisseurs et du délai supplémentaire dont il aurait supposément besoin pour payer ce qu'il devait à ton cher associé. Tu appréciais ce moment. C'était un plaisir vicieux que de l'entendre supplier et essayer de retourner la situation en sa faveur. Tu n'aimais pas les gens comme lui : ils étaient prompts à prendre mais quand il s'agissait de rendre... La pince avait du mal à lâcher le billet. Tu gardais ton sourire narquois alors qu'il ne te proposait à peine que la moitié de ce que tu espérais récupérer. Si tu n'en avais que faire de ces maudits goldcoins, tu tenais néanmoins à te rendre utile pour celui qui t'avait logé et nourri récemment. Tu lui devais bien un peu de zèle au travail, surtout si tu souhaitais mettre plus de pain sur la table, maintenant que tu côtoyais quelques enfants du quartier en plus de ce bon petit Far.

Tu décidais donc de ne pas céder. La pitié et toi ne faisiez pas bon ménage. Hautement sélectif, tu ne te montrais clément qu'avec les tiens. Les gens comme toi. Les misérables, ceux qui méritaient réellement qu'on les prenne en pitié. Jalili, lui, n'avait rien de tout ça. Malgré ses difficultés, il avait connu des jours prospères et s'était donc bien gavé à ton sens, et quand il était au mieux de sa forme financière qu'avait-il fait pour ses rues ? Comme Mère-Grand bien au contraire, il avait très certainement pourchassé les tiens. Tu te trouvais toutes les raisons du monde pour accabler l'homme en face de toi et lui retirer toute présomption d'innocence et circonstance atténuante. Tu as bondi d'un pas léger comme celui d'un chat de gouttière pour grimper sur son comptoir avant de t'accroupir, approchant ton visage du sien. De là il pourrait se plonger dans les tréfonds de ton âme sertie de larves. "Te fous pas d'moi. Tes dettes et comment tu gères ton biz' c'est pas mon problème ! Tu vois.. Nous aussi on a des responsabilités. Des gosses à nourrir. Plein de gosses ! T'as déjà eu ton délai, faut pas pousser pépé ! T'as combien la d'dans ? Tu planques bien tes économies quelque part ! Et j'parle de TOUT le magot !" tu as commencé à te faire un peu plus pressant, pointant du doigt les finances qu'il était en train de compter. Tu l'avais très bien compris, il était en possession de plus que ce qu'il t'avait annoncé. S'il avait pu commencer la mise à cent, surenchérir à cent-trente puis promettre vingt par-dessus le marché, c'est qu'il avait plus de marge de manœuvre qu'il ne voulait bien le dire.

Ne pas réitérer les erreurs. Malgré l'irritation qui commençait à se faire sentir, tu gardais tes poings et ta lame bien rangés. C'était bien là ta seule démonstration d'indulgence envers le vieillard. En ce qui concerne l'argent dû, tu te montrais intransigeant et exigeais qu'il s'acquitte de sa dette quitte à devoir se serrer la ceinture et se fâcher avec ses partenaires commerciaux. "J'te préviens Jahlili, j'me casse pas d'ici sans le fric ! T'as qu'à demander une semaine à tes fournisseurs, Doc' t'a déjà fait une fleur !" Tu restais attentif pour éviter qu'on ne te tombe dessus sans crier gare mais jusque-là tu restais en position de force. Tu n'avais pas oublié la seconde requête, une autre visite chez un certain Sabah. Tu ne comptais pas t'éterniser ici donc, c'est pourquoi tu essayais de bousculer un peu le petit commerçant pour accélérer le passage à la caisse.


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# Re: Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Sam 23 Mar 2024 - 21:21

Dans la peau d'un gros bras.

Ft Vinegar

-Hiiii ! s'écria-t-il, saisi d'effroi, lorsque Vinegar entreprit de bondir sur le comptoir qui jouait jusque-là le rôle de garde-fou.


Cette barrière physique escaladée, cette frontière tangible supprimée, le mendiant envoyé par Doc récupéré son dû était encore plus menaçant. Son aura de racaille suffisait bien amplement à décourager Ahmed, à lui donner envie de collaborer ; l'odeur rance qu'il transportait avec lui, imprégnée tant dans ses vêtements que dans son épaisse chevelure désordonnée, lui donnait l'impression que ce sinistre individu n'avait pas vraiment de tabou. S'il était prompt à faire à ce point l'impasse sur les règles d'hygiène les plus élémentaires, pourquoi aurait-il dû développer un tant soit peu d'empathie à l'égard de son prochain ? S'il avait l'allure d'un parfait misanthrope, d'un marginal effrayant, ne devait-on pas partir du principe que l'ensemble des règles des bonnes sociétés lui passaient au-dessus de la tête ? Le commerçant n'était pas certain de vouloir obtenir les réponses à ces interrogations ; alors, quand son interlocuteur balaya d'un revers de la main toute tentative de négociations, et quand il lui souffla qu'il n'avait qu'à chercher à exiger la patience de ses fournisseurs plutôt que celle du Doc, il comprit qu'il n'avait, à la vérité, pas vraiment d'alternative.
S'il continuait à refuser de payer, même en invoquant les arguments les plus sensés, cet individu répugnant accepterait-il d'opter pour un entre-deux ? Le Doc lui en avait-il seulement donné la possibilité ? Jusqu'à présent, il ne s'était pas embêté avec les promesses que le marchand avait bien daigné lui formuler... Il y avait donc fort à parier que son positionnement ne bougerait pas d'un iota. Qu'il ne quitterait pas cet établissement sans son pognon. Qu'il serait tout-à-fait prompt à le récupérer sur le corps sanguinolent et inanimé d'Ahmed, si ce dernier continuait à s'accrocher à son fric en refusant catégoriquement de lui filer la somme qu'il était venu chercher.

Une mauvaise issue, ou une issue encore pire. C'était en substance les deux voies entre lesquelles il lui fallait réaliser son choix. Avec un soupçon de découragement, et après avoir déglutit d'écœurement, il se rapprocha finalement des sommes rondelettes qu'il s'était affairé à comptabiliser jusque-là. Il empocha une petite poignée de billets et de pièces, qu'il compta avec toute la méticulosité qu'on pouvait lui connaître, toujours aussi blême et tremblant. Finalement, il tendit à l'intrus les goldcoins qui correspondaient à sa dette. Ni plus, ni moins.

-Voilà... pas... Pas la peine de s'énerver... Je finis toujours par payer... Dis au Doc que... Que j'ai bien fait ma part.


Sa voix, presque suppliante, mourut quasiment dans sa gorge. Il semblait avoir pris conscience que sa peau ne tenait dorénavant qu'à la bonne conscience de ce maudit clochard venu jouer pour le Doc les entremetteurs : s'il décidait de fourrer ce fric dans sa poche et de se tirer avec en prétendant n'en avoir jamais vu la couleur, il allait sans dire que les doutes raisonnables que le Doc pourraient cultiver ne vaudraient pas grand-chose avec le manque de plus de trois cents goldcoins dans ses poches. Ce serait à nouveau à Ahmed d'allonger la monnaie. Quelle autre solution aurait-il, de toute manière ? La police ne risquait pas de se déplacer pour si peu ; et si elle le faisait, elle serait ravie d'apprendre comment il en était arrivé à contracter une dette à l'égard d'un dealer de quartier. Sa décision de se mêler à ce commerce illicite avait pu sauver son commerce pendant quelques semaines, voire pendant quelques mois, mais il se demandait, ultimement, si elle n'avait pas contribué à l'enfoncer dans une situation plus inextricable encore...

***

Si Vinegar s'en tenait à cette brève interaction, et s'il choisissait effectivement de se rendre à l'adresse indiquée par le Doc en message, il constaterait que ce dernier n'avait pas menti : l'immeuble se tenait effectivement sur sa route, et il pourrait y pénétrer sans difficulté, l'établissement n'était pas surveillé ou sécurisé par le biais d'une serrure ou d'un digicode. Il n'aurait pas de grande difficulté à retrouver l'appartement de Sabah. La suite, en revanche, s'avérerait peut-être un chouïa plus complexe.
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# Re: Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Dim 24 Mar 2024 - 10:16
Une Main...
Tu n'avais définitivement pas perdu de ton bagou. Habile de ta langue perfide, tu étais parvenu à résoudre ton dilemme sans trop t'emporter. En le voyant perdre une teinte ou deux, trembler, suer, larmoyer et bégayer s'accrochant plus à la vie qu'à cette malheureuse monnaie, tu n'as pu t'empêcher d'exprimer ta satisfaction. Silencieusement, tu le regardais compter et régler sa dette comme un homme honnête. Quand il t'a tendu le butin en laissant un message d'obéissance au dealer, tu as hoché la tête comme pour lui faire comprendre qu'il avait fait le bon choix.

Tu n'avais jamais tenu autant d'argent. En faite, aussi loin que tu t'en souvenais, tu n'en avais jamais eu, pas même un peu. Tu as toisé le trésor un instant te posant de multiples questions à son sujet. Tu n'arrivais pas à comprendre comment quelques bouts de papier et du métal pouvaient animer autant de personnes. Des gens mourraient pour en avoir. Pas la peine d'aller bien loin, toi et les tiens vous étiez là où vous étiez justement parce qu'il vous faisait défaut. A tes yeux, il n'était rien de plus qu'un outil pour arriver à des fins, mais pas une fin en soit. A aucun moment tu n'avais pensé à en voler. Ni au Doc' ni à personne d'autre. La raison était simple ; ça ne se mangeait pas. Un ventre vide, noué par la faim ne pouvait se rassasier de goldcoins, n'est-ce pas ? Dans ta triste vie tu n'avais couru qu'après la nourriture. Et même si plus d'argent pouvait être la solution à tous tes problèmes, tu restais intimement persuadé que tu pouvais vivre sans. Si le Doc' en a besoin pour faire tourner la machine, alors soit. Toi, tu insistais pour rester bien en-deça du seuil de pauvreté. Du seuil de pauvreté financière, pour être plus précis, parce que tu te sentais riche autrement. Riche de puissance, alors que le commerçant n'avait d'autres choix que de se plier à tes menaces. Riche de chance, depuis que tu avais rencontré Far et ce médecin douteux. Après tout, tu ne pouvais plus être le Roi des Mendiants si tu t'enrichissais sans raison. Tout cela expliquait qu'on pouvait au moins te faire confiance là-dessus, l'argent ne pouvait te corrompre.

Avant de vouloir quitter les lieux, tu tenais néanmoins à laisser à Ahmed quelques bribes de sagesse tout droit sortie des égouts. "T'en fais pas va, moi j'dis que quand t'as les deux pieds dans la merde, tu peux pas aller plus bas ! Tu peux que remonter ! ... Sauf si t'es mort, donc là t'as plutôt gérer mon pote ~ " Tu lui as adressé un clin d'oeil et un pouce levé tandis que tes insectes revenaient vers toi. En te connaissant, tu ne disais pas ça par sympathie. Bien au contraire, c'était de la raillerie gratuite à rajouter par-dessus son malheur. Mais à bien t'écouter, tes paroles faisaient sens. Il suffisait de te prendre pour exemple. Si tu étais mort et que tu n'avais pas fait preuve de ta ténacité caractéristique, tu n'aurais jamais pu faire évoluer ta situation. Ainsi, tu le pensais vraiment, Ahmed serait assez malin pour rebondir de cette mauvaise passe. Il lui suffisait de vendre, c'était son métier.

L'ardoise empochée, tu t'es dit que si toutes les requêtes du Doc 'étaient aussi simples, tu aurais vite fait de contrôler le pays. Tu étais peut-être un peu trop confiant. Laissant le marchand avec ses yeux pour pleurer, tu es parti en direction de ta seconde visite. Cela te faisait tout drôle de marcher avec cette monnaie sonnante et trébuchante. Tu t'en sentais presque alourdi. Encore une fois tu te demandais comment on pouvait apprécier ça. Tu as sorti ton téléphone de fonction pour te remémorer du message et comme convenu, tu t'es rendu sur place. Tu avais beau te triturer l'esprit tu n'arrivais pas à mettre un visage sur ce Sabah. Il y avait donc bien des gens ici que tu ne connaissais pas, fils des rues ! Tu te lançais dans l'inconnu total - non pas que tu n'en avais pas l'usage. Un bâtiment à l'allure plutôt résidentielle, tu te demandais bien quel genre de crapule y vivait. En tout cas, les habitants ne devaient pas dormir sur leurs deux oreilles, leur immeuble n'étant pourvu d'aucune sûreté. Le simple fait que tu pouvais déambuler dans les étages et passer devant les portes d'appartements de simples civils était affolant. C'en était la preuve irréfutable de la négligence de cette ville. Derrière certaines de ces portes, il y avait sûrement des familles. Des personnes sans défenses que tu aurais pu vouloir agresser, si tel était ta nature. Mais malgré ton penchant pour la violence tu préférais t'en tenir au plan et ne rien tenter de farfelu. Contrairement à ce que l'on pouvait penser, tu restais une personne plus ou moins rationnelle à bien des égards. Tu avais une chose à faire, une seule. Et c'était de transmettre un simple message. Arrivé proche de l'appartement de Sabah, tu aurais essayé d'écouter aux portes ou d'envoyer un insecte s'infiltrer - une mouche étant l'espionne parfaite - mais en l'absence de danger apparent, tu frapperais trois coups. Lents. Effrayants à entendre chez soi à cette heure. Tu étais prêt à rencontrer l'individu mais tu avais comme un mauvais pressentiment.


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# Re: Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Dim 24 Mar 2024 - 17:56

Dans la peau d'un gros bras.

Ft Vinegar

Ahmed se contenta, après lui avoir tendu la somme d'argent tant désirée, de le laisser partie en se tenant là, coi, débile, impressionnable. Il allait sans dire que cette rencontre imprévisible et angoissante à plus d'un titre le marquerait durablement, et contribuerait à modifier son comportement. Les quelques propos encourageants que Vinegar lui destina avant de se carapater, sa myriade d'insectes sur les talons, ne suffiraient sans doute pas vraiment à adoucir le souvenir tenace qu'il inscrirait dans le cerveau du commerçant. Pour le meilleur comme pour le pire, le nouveau partenaire du Doc avait choisi son mode opératoire, s'y était tenu, et n'avait fait montre d'aucune patience à l'égard de cet entrepreneur qui, sans doute, avait effectivement dépassé les bornes en comptant un petit peu trop sur la mansuétude de ce qui n'était, dans le fond, ni plus ni moins qu'un vulgaire dealer.

Ainsi, rien ni personne ne fut de nature à se dresser sur le chemin de Vinegar tandis que ce dernier se rendait à l'adresse indiquée par le message du Doc, où il était supposé rencontrer Sabah, l'un des anciens contacts de son nouvel allié. Il n'avait effectivement jamais pu entendre parler de ce type ; il l'ignorait encore, mais il n'était pas natif de Konya, s'y était installé récemment, et n'avait pas franchement eu, jusqu'à présent, l'opportunité de s'y faire remarquer. Ni en mal, ni en bien. Il n'était pas foncièrement le genre de types à agir à la pleine lumière du jour... et il n'avait pas besoin de fréquenter les milieux les plus sordides, les moins fréquentables non plus. Tout cela ne pouvait pas, toutefois, suffire à assurer sa sécurité. Et, comme le Roi du Mendiant avait eu le loisir de le constater en pénétrant dans l'immeuble où son appartement devait se situer, il allait sans dire que l'infrastructure au sein de laquelle il logeait, elle non plus, ne pouvait décemment pas prétendre le mettre à l'abri durablement.

Ainsi, lorsqu'il se planta face à la porte de l'appartement et lorsqu'il tambourina contre elle, Vinegar eut tout le loisir de profiter d'un soupçon de tranquillité que rien ne viendrait troubler. S'il y avait quelqu'un dans cet appartement, il allait sans dire qu'il prenait le parti de ne pas lui répondre... De temps à autres, quelques paroles hachées provenaient des studios voisins ; peut-être des radios, des télévisions, sans doute. Mais de celui-ci, rien. Le calme plat. Le vide.
Lorsqu'il prendrait finalement le parti de pénétrer dans l'édifice -soit directement, soit par l'entremise de l'un de ses immondes petits camarades à six pattes-, il découvrirait un appartement assez classique, serait accueilli par un simulacre de salon doté d'une table à deux places, d'un comptoir servant de séparation avec la cuisine, d'un petit coin canapé-télé au confort sommaire, de deux portes, enfin, l'une menant sans doute à une chambre, l'autre à une salle d'eau. Mais les deux semblaient fermées, à défaut d'être verrouillées ; et autre chose, sans doute, accaparerait ses pensées bien avant la possibilité très triviale de profiter de cette escale pour couler un bonze.

Il y avait un cadavre, dans la pièce.
Planté là, face contre terre, entre la table et le comptoir. Un cadavre duquel s'était écoulé un sacré paquet de sang, compte tenu de l'immense flaque dans laquelle il baignait encore. Un sang qui n'avait pas complètement fini de coaguler, de sécher... La mort ne devait, vraisemblablement, remonter qu'à quelques heures. A moins qu'il ne s'agisse d'une mise en scène ? Dans tous les cas, pour être mort, ce type l'était, bel et bien ; et un examen plus approfondi, en personne ou toujours par l'intermédiaire d'un insecte, lui permettrait de constater que les blessures qui avaient causées son trépas avaient été portées à l'arme blanche. Par un professionnel, sans doute, parce qu'on avait visé sa jugulaire avec une précision de tous les diables, et parce qu'on avait pris, dans le même mouvement, la peine de lui trancher la gorge pour étouffer ses cris. S'était-on saisi de lui, par l'arrière ? C'était le plus probable. Mais cela requérait un sacré sang-froid, et un geste assuré...

Aucune trace de lutte, en tout cas. Et un autre détail, de nature inquiétante.
Un mot, planté entre ses deux omoplates grâce à un couteau.
"On vient pour toi, Doc."
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# Re: Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Dim 24 Mar 2024 - 18:52
Une Main...
L'instinct. Ce pouvoir inné, assez puissant pour déterminer les agissements d'un être vivant indépendamment de sa volonté dans bien des cas. Naturel et primaire chez les animaux, poli par l'expérience chez les humains, le tien avait été forgé par des années de difficultés et te laissait pressentir quand un nouvel ennui se dirigeait vers toi. Devant la porte d'un inconnu qui persistait à ignorer tes coups et en ayant le maigre contexte d'un "ancien collègue qui ne donnait plus signe de vie", tu avais bien entendu envisagé le pire et t'étais empressé d'envoyer un insecte inspecter les lieux avant d'y pénétrer. Le constat était alarmant. Ton petit soldat décrivait un appartement sordide et.. un homme au sol dans une flaque d'un liquide rouge... Impossible de s'y tromper, tes craintes se concrétisaient.

Tu es donc entré avec précipitation pour reconnaître les faits de tes propres yeux. Tu ne pouvais pas l'identifier et t'assurer qu'il s'agissait bien du Sabah que tu cherchais mais tout portait à croire que oui. Il n'y avait personne d'autre. Tes arthropodes se sont affairés autour du défunt que tu reconnaissais comme étant encore frais. Une plaie à la gorge indiquait bien que ce n'était pas un accident. Pas de meubles renversés ou de verre brisé, juste un message criant gravé dans la chair du mort. D'ordinaire, il en fallait beaucoup pour t'inquiéter mais cette fois tu pouvais sentir des frissons parcourir l'ensemble de ton corps et t'hérisser le poil jusqu'aux dreadlocks. Visiblement, Doc' n'avait pas que des amis. Il était potentiellement en danger et si la vie du trafiquant n'était pas aussi capitale pour toi - bien que sa perte serait fort embêtante, l'idée que Far et les autres étaient aussi impliqués suffisait à t'agiter. Ni une ni deux, tu as voulu prévenir ton collaborateur et tu t'es emparé du téléphone pour ça. En même temps, tu balayais la zone des yeux, ordonnant à tes insectes de voir ce qu'ils pouvaient trouver dans les autres pièces de l'appartement. D'autres victimes ? Une présence cachée ? Un autre indice peut-être ? Si ton pouvoir n'était pas le plus efficace en situation de combat, tu pouvais au moins profiter d'un appui de taille quand il s'agissait de petites tâches comme la reconnaissance à petite échelle, couvrant plus facilement le périmètre que si tu devais tout faire toi-même.

*Aller, répond bordel..!!* tu t'impatientais alors que la sonnerie retentissait. Si tu parvenais à obtenir une réponse, tu comptais l'informer de ta petite découverte et surtout qu'ils étaient les prochains. Tu espérais un peu qu'il aurait un plan. Jusqu'à présent, il avait su mener les opérations depuis son "cabinet" comme un chef. Tu avais fini par te convaincre inconsciemment que c'était un homme compétent et qu'il savait toujours quoi faire. Il suffisait de voir avec quel entrain tu suivais ses manigances. Tu lui en voulais néanmoins d'avoir omis ce genre de détail important. S'il avait lui-même des ennuis, il aurait été bon de t'en parler. Il fallait à tout prix que tu le retrouves avant ceux qui avaient fait ça. Tu étais prêt à tourner les talons et courir aussi vite que possible de retour à la planque, si tant est que les responsables avaient déjà quitté les lieux et que tes insectes ne t'interpellaient pas après avoir vérifié la salle d'eau et la chambre.
Tu étais obligé de remarquer qu'ils avaient fait un travail propre. Personne ne semblait avoir été alerté, la vie dans l'immeuble poursuivait son cours comme si rien ne s'était passé. Les coupables n'étaient donc pas des amateurs et étaient probablement des assassins entraînés. Avec ta lame rouillée et tes quelques moucherons, tu n'avais pas vraiment le profil d'un tueur expérimenté. Pourtant, s'il fallait en découdre pour protéger tes quelques relations, tu allais devoir faire usage de tes faibles moyens.


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# Re: Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Lun 25 Mar 2024 - 13:59

Dans la peau d'un gros bras.

Ft Vinegar

Du travail de pro. Du vrai travail de pro. Vinegar n'avait sans doute pas été souvent confronté à ce niveau de méticulosité, tant les crimes commis dans la rue avaient tendance à jurer avec la grande précision de ce meurtre-ci. Certes, le tueur de ce pauvre Sabah avait eu une tâche simplifiée par de nombreux faits : l'appartement était facilement accessible, l'immeuble mal protégé, pas gardé du tout, et les voisins sans doute pas suffisamment solidaires pour s'inquiéter de voir tourner dans les cages d'escaliers des silhouettes qui ne leur auraient pas été familières... Mais il fallait, envers et contre tout, avoir le geste sûr pour réussir à surprendre un homme adulte, et pour parvenir à lui trancher la gorge sans éveiller le moindre soupçon, ni occasionner la moindre esclandre. Il y avait fort à parier que le désormais défunt ami du Doc n'avait même pas vu la mort le faucher : il s'était sans doute effondré, touché mortellement, et on l'avait maintenu au sol pendant qu'il échouait à reprendre son souffle, à couvrir sa plaie béante, à empêcher son sang quitter son corps par litres entiers. De la vie au trépas, comme ça, d'un claquement de doigts. Rien ni personne pour le sauver. Rien ni personne pour le défendre.

Le Doc


-Ouais ? s'annonça-t-il succinctement après avoir décroché.


Il ne se doutait pas encore de la nature des nouvelles que Vinegar entendait lui porter, certes, mais il avait l'air, au timbre de sa voix sceptique, de considérer que son nouveau partenaire devait rencontrer des problèmes inattendus. S'il n'était pas encore en mesure de savoir s'il avait ou non mené à terme sa petite mission concernant Ahmed, il demeurait ainsi néanmoins aux aguets, et attendait que Vinegar daigne lui en dire davantage.
Dans l'appartement, les insectes du Roi des Mendiants, en tout cas, auraient tôt fait constater qu'ils n'étaient pas plus en danger que leur maître. Toutes les pièces étaient vides, inoccupées. Le type qui avait commis ce meurtre s'était volatilisé, tout bonnement ; il s'était contenté de laisser son mot, épinglé d'une bien sinistre manière sur le corps du défunt, puis s'en était allé, sans doute avec le sentiment du travail bien fait. Une opération de police un peu trop rodée, menée par des enquêteurs brillants avec l'appui d'un matériel de pointe, aurait peut-être pu remonter jusqu'à lui grâce à d'imperceptibles indices semés çà et là ; peut-être quelques cheveux, peut-être des empreintes digitales. En attendant, compte tenu du fait que Vinegar n'avait pas accès à tout cela et que la police, en découvrant le cadavre de Sabah, déciderait fort probablement de classer l'affaire sans suite, ou d'attacher à celle-ci des professionnels de seconde zone, il y avait fort à parier que le coupable demeurerait libre de ses agissements pendant encore un bout de temps.
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# Re: Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Mar 26 Mar 2024 - 17:52
Une Main...
Jamais tu n'aurais pensé être un jour soulagé d'entendre sa voix. Pas aussi peu de temps après votre premier rendez-vous en tout cas. Qu'il te réponde était bon signe, il n'était pas trop tard. Plus ou moins au même moment, tes petits soldats te faisaient un rapport peu détaillé mais qui avait le mérite d'être clair : personne d'autre, mort ou vivant. Tu songeais à leur apprendre de nouveaux tours pour qu'ils puissent t'être encore plus utiles dans ces moments mais cela devra attendre. Tu avais déjà commencé à sortir de l'appartement avant de vider ton sac. "Doc' on a un problème.. enfin TU as un problème ! Ton pote là, Shabba, bah il a clamsé ! Et c'était pas une overdose hein, nan nan, on a un code rouge gorge tranchée ! Celui qu'a fait ça avait un message... il vient pour toi ! J'sais pas dans quelle merde tu trempes mec mais t'as intérêt qu'il arrive rien à Far !" dans ton inquiétude, tu avais l'air de t'énerver. Il fallait dire que communiquer tes émotions... tu n'étais pas le plus doué pour ça. Tu n'avais pas eu l'environnement pour quand tu étais petit. Tu n'avais toujours su que frapper et crier plus fort que l'autre pour montrer ta dominance dans la jungle de béton. Malgré tout, tu étais réellement en train de te soucier du bien-être de ton petit protégé. Au-delà de votre accord "professionnel" toi et Doc' ne partagiez rien de bien concret. Il serait judicieux pour toi qu'il reste en vie pour que tu puisses continuer à travailler mais comme tu le martelais dans les esprits, tu n'avais que faire du salaire. Ironiquement, le monstre que tu prétendais être gardait sa part d'humanité. Elle n'avait que rarement l'occasion de se montrer, mais elle était bien là.

Tu t'en allais de l'immeuble au pas de course et décidait de retracer le chemin vers votre planque. Non seulement tu devais clore tes petits contrats mais en plus tu te sentirais un peu plus rassuré si tu étais sur place, au cas où quelque chose ou plutôt quelqu'un devait arriver. Depuis La Gerbe, tu n'avais plus témoigné autant de préoccupation pour autrui. Ces quelques huit jours auprès d'eux ne t'avaient peut-être pas laissé indifférent. Sans indication contraire de la part du plus expérimenté de vous deux, tu serais rapidement de retour grâce à ta connaissance du terrain mais surtout grâce à l'adrénaline qui te ferait courir sans ménagement. "J'suis sur le retour. J'crois que t'as des choses à me dire !" tu as rajouté, bien déterminé à prolonger votre arrangement.

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# Re: Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Jeu 28 Mar 2024 - 22:22

Dans la peau d'un gros bras.

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Le Doc


-... Merde.


La réponse de Doc, lapidaire et sincère, tomba après un soupçon de silence. Il n'eut pas le coeur d'en exprimer davantage, dans l'immédiat, mais la tonalité de sa voix laissait entendre très clairement sa préoccupation, sa contrition. Il n'avait jamais été très proche de Sabah. Pas suffisamment en tout cas pour le pleurer... mais ils avaient été collègues, envers et contre tout. Ce type lui avait rendu plus d'un fier service, et il aurait aimé pouvoir lui rendre la pareille avant qu'il ne passe l'arme à gauche. Mais la vie était injuste. Le Maadi était injuste. Cette putain de société dans son ensemble était injuste. Il allait devoir batailler pour se rattraper ; tant à l'égard de la mémoire de ce regretté type qu'à celui de la survie de ses autres partenaires, passés comme actuels. Et, par-dessus tout, en vertu de sa propre subsistance.
S'ils avaient été capables de s'en prendre à Sabah, il allait sans dire qu'ils ne manqueraient pas de se tourner vers lui tôt ou tard, comme le pressentait Vinegar ; et s'il ne nourrissait pas autant d'inquiétudes que le Roi des Mendiants à l'égard des orphelins, à titre d'exemple, puisqu'il considérait très froidement qu'ils auraient d'ores et déjà été pris pour cibles si ses adversaires du moment avaient souhaité les impliquer, il considérait avec pragmatisme qu'ils devaient lorgner dans sa direction en attendant une occasion rêvée de frapper, et de frapper fort.

-Hm. Je suis pas très loin de l'appart. Viens m'y rejoindre.


Il ne laisserait pas à son interlocuteur l'opportunité de répondre ; il raccrochait subitement, et se mettrait en mouvement sans plus attendre. Il avait attendu ce moment depuis belle lurette, dans le fond. Il savait que ses jours seraient mis en danger, tôt ou tard... et s'il s'estimait chanceux d'avoir croisé la route de Vinegar avant cela, il aurait aimé tout de même que ses adversaires leur laissent davantage de temps libre afin de faire plus ample connaissance. S'il avait de solides arguments pour croire que ce nouveau compagnon de commerce était susceptible de s'avérer fiable sur le moyen terme, il doutait encore de sa force, et aurait aimé mettre l'étendue de ses talents un petit peu plus au défi.
Tant pis : il devrait se contenter de ce qu'il aurait, au moment où ses opposants essaieraient de s'en prendre à lui, quelle que puisse bien être leur méthode.

Ainsi, lorsque le Roi des Mendiants parviendrait dans l'appartement à l'allure vintage, il découvrirait effectivement le Doc assis à l'exacte même chaise que le jour de leur rencontre ; le médecin ne manquerait pas de le couver d'un regard en biais avant de se focaliser sur ce qu'il avait devant lui.
Un jeu de cartes, de tarot maadien, plus précisément. Le genre de croyances saugrenues qui prêtaient à rire, y compris dans les rues, où dormaient pourtant bon nombre d'adeptes de cette arcane présumément magique ; peut-être la part de fantaisie qu'abritait le Doc en lui.

-Keshmet, la force et la passion, la colère. Passé négatif. Gesh, la terre, la stabilité. Présent neutre. Et... Osiraât. La résurrection, la transformation. Avenir positif. Je ne suis pas très doué, dans l'interprétation.


C'était vrai. Quelque part, il avait toujours manqué de ce grain de folie, de cette imagination fertile dont étaient dotés les poètes et les diseurs de bonne aventure. Il n'aurait jamais pu faire un voyant d'exception, dans la mesure où il aurait passé bien trop de temps à décortiquer le moindre signe, à essayer de le rationnaliser, de lui donner du sens... Parfois, une zone d'ombre valait infiniment mieux qu'une nuée de détails insignifiants. Parfois, il valait mieux se taire, et apprécier un tableau dont l'origine et la signification demeuraient sibyllins. Il n'était pas dans la tête du peintre.
Il n'était jamais que celui qui apprêtait le pinceau, les couleurs. Le canevas.

-Mais je suis un homme de dynamique. Et celle-ci est positive, ponctua-t-il avant de réunir les cartes en un paquet uni, d'un seul mouvement fluide. Dis-moi tout, Vinegar. Et n'omets aucun détail, je te prie. Concernant Ahmed, et... concernant Sabah, aussi.


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# Re: Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Ven 29 Mar 2024 - 16:14
Une Main...
En lui annonçant les funestes nouvelles, tu ne t'attendais pas à ce que ton récent associé saute de joie. En effet, l'informer qu'il était potentiellement en danger de mort, ça n'avait rien de réjouissant. Cependant tu ne parvenais pas à saisir le manque flagrant de panique dans sa voix électronisée à travers ce petit gadget dont tu ne connaissais pas encore toute la mécanique. S'il démontrait bien un semblant de contrariété, tu trouvais ce cher Doc' bien calme, au moins en apparence. D'un côté, tu trouvais cela rassurant. Peut-être qu'il avait prévu le coup ? Peut-être qu'il avait déjà fait le nécessaire au cas où cette situation précise venait à se présenter ? Pour le peu de ce que tu avais vu de lui, tu savais qu'il n'était pas du genre à laisser les choses au hasard. Tu t'es contenté de poursuivre ta route. De toute manière, il ne t'a pas donné l'occasion de répondre. Heureusement pour lui. Parce que tu comptais bien l'assommer de questions pour faire taire tes craintes les plus altruistes concernant la bonne santé de Far et de ses petits copains.

Tu es arrivé à l'appartement pour retrouver l'endroit dans sa sérénité habituelle. Son décor d'un autre monde n'avait pas bougé. Le Doc' lui-même était encore sur sa chaise. Le caractère étrange de la pièce était seulement accentué par ce que faisait le maître des lieux. Un jeu de cartes mystiques étalé sur la table devant lui, il était en train de s'adonner à une séance de voyance, lisant à haute voix ce que lui réservait, en théorie, le destin. Tu l'as regardé faire d'un air dubitatif. Tu ne connaissais pas très bien ces pratiques occultes mais tu avais déjà eu le déplaisir de croiser des madame Yrma avec un attirail dans le même genre pendant tes pérégrinations urbaines. Tu n'en étais pas moins confus. L'oeil troublé, tu ne parvenais même pas à trouver les mots au départ. Il semblait prendre tout cela au sérieux. Il citait des noms d'entités supérieures en essayant d'y déceler un sens mais finissait par avouer qu'il n'était pas le plus doué dans l'interprétation. Sans plus de pression, il a rassemblé ses cartes et t'a demandé de faire ton rapport concernant tes deux visites du soir. Tu es resté silencieux une minute, fixant l'homme avec l'air hébété. Tu portais ta main droite à ton visage pour te masser les yeux et prendre le temps d'assimiler cette situation sortie de l'ordinaire avant de saisir la chaise qui t'était toujours destinée, de l'autre côté de la table. Tu l'as tirée avant de t'y asseoir, te grattant la tête avant de parler sur un ton sarcastiquement nonchalant, te pliant à sa requête. "Ok.. Ok. Bah écoutes Doc', super soirée. Le vieux a craché les sous et devine quoi ? J'ai même pas eu besoin de lui couper un doigt ! Il voulait encore un délai ce fou ! tu as sorti de tes nombreuses poches les billets tout droit sortis des caisses de l'épicier et tu les as claqué sur la table. J'te laisse compter.. et t'oublie pas ma part hein ! Maintenant j'me demande combien de temps son business va encore tenir, il avait l'air inquiet pour ses fournisseurs... 'fin bref ! Mission accomplie, chef ! tu as marqué une pause, te balançant sur ta chaise comme un collégien rebelle, faisant mine d'avoir oublié la suite avant de reprendre. Ah, oui ! L'autre il est mort, comme je te l'ai dit, quelqu'un l'a égorgé. Et puis j'sais pas si l'info t'intéresse mais.. c'est toi la prochaine victime, askip ! Enfin j'dis ça comme ça hein, si tes p'tites cartes disent que c'est positif... tu levais les mains en l'air comme pour te dédouaner des horribles conséquences qui pourraient découler d'une négligence mal placée. Bon, plus sérieusement Doc' ... Toi aussi tu dois des sous ou c'est comment ? Si tu veux que j't'aide va falloir me mettre au parfum un peu, parce que j'ai pas l'impression qu'ils envoient des mendiants faire le sale boulot eux. J'ai déjà vu des macchabées mais j'ai rarement vu un assassinat aussi classe. Pas un voisin alerté, j'suis sûr que ton gars l'a même pas vu venir ! Dis-moi cet "ancien collègue" là, tu bossais dans quoi avec lui ? J'ai pas l'impression que c'est juste un crêpage de chignon entre lèches-culs du bureau ça.. !" Tu as fini par reprendre un air plus sérieux, plus grave tout en reposant les deux pieds avants de la chaise au sol dans un éclat un peu bruyant. Tu avais envie d'en savoir plus et tu ne comptais pas lui laisser le choix. Il avait suffisamment évadé tes interrogations, il était désormais temps de faire la lumière sur certaines choses.

Dans ta petite tête toute perturbée, tu n'étais pas en proie à la peur. Tu ne craignais pas la Mort. Tu l'avais regardée en face en souriant pendant plusieurs années. Tu n'avais pas grand chose à perdre, même là en ayant rencontré de nouveaux "amis." En fait, ces rencontres te donnaient encore plus de sens pour mourir. Si c'était pour protéger les tiens, tu étais prêt à tout. Prêt à te ranger aux côtés du Doc' dans sa petite guerre personnelle si cela voulait dire avoir une chance de continuer à les fréquenter.

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# Re: Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Dim 31 Mar 2024 - 9:39

Dans la peau d'un gros bras.

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Le Doc


-L'avenir de son commerce, c'est son affaire. S'il voulait le voir subsister, il aurait dû commencer par s'adapter à l'implantation du supermarché, au lieu de partir du principe que sa clientèle lui était acquise.


Une leçon de morale sentencieuse, qui ne tenait qu'en quelques mots, mais qui expliquait le détachement avec lequel le Doc percevait cette nouvelle. Il ne tirait aucun plaisir à imaginer Ahmed à la rue, à considérer que sa famille risquait d'avoir à se nourrir de trois fois rien au cours des semaines, voire des mois à venir, mais il n'avait aucune raison de le pleurer non plus. Bon nombre d'infortunés des rues de Konya n'avaient pas eu sa chance, celle de bien démarrer dans la vie, d'être patron de sa propre entreprise, d'être suffisamment large d'un point de vue bénéfices pour pouvoir embaucher. Des gamins comme Far, il avait pu en dénicher des pleines cagettes, à force de creuser... Des gamins auxquels Ahmed n'aurait jamais, ô grand jamais pris la peine de jeter une pièce ou une pomme.
C'était trop facile d'exiger de la patience et de la bienveillance quand on était proprement incapable d'en manifester soi-même. En soi, le Doc regrettait même de lui avoir fait une première fleur, par le passé.
Au moins, cet acte patient avait été rattrapé par la fermeté de Vinegar. Il n'était pas mécontent d'avoir fait appel à ses services ; ce premier test avait été accompli haut la main. Et il exigeait dorénavant des explications, quand à l'état déplorable dans lequel il avait été en mesure de retrouver Sabah ; explications que le Doc entendait bien lui livrer, comme il en apporta la preuve une fraction de secondes plus tard, non sans avoir été au préalable ébranlé d'un soupir porteur d'une tristesse des plus sincères.

-Sabah... Pour faire court, c'était un gros bras que j'ai engagé à quelques reprises, afin de faire le sale boulot. Je l'envoyais tabasser des concurrents, mettre la pression à des partenaires commerciaux, dénicher de nouveaux clients... En gros, c'est lui que tu remplaces, aujourd'hui. On a bossé ensemble pendant quelques mois. Quand l'affaire a commencé à prendre en envergure, et quand on a commencé à se faire quelques ennemis, il a préféré tourner la page. On n'était pas exactement des amis, mais j'étais loin, très loin de lui souhaiter de finir comme ça.


Il tendit le bras, s'empara de deux verres vides, entreprit de les remplir à demi d'un mauvais whisky puis en tendit un à Vinegar ; que son nouveau collègue commence à le siroter ou pas, il profiterait d'une gorgée de ce breuvage épicé, grimacerait un court instant, et reprendrait calmement.

-Il savait se défendre, même si c'était pas le combattant du siècle. S'ils ont réussi à le liquider sans qu'il ne se défende, c'est qu'ils sont doués pour se planquer. Techniques de lâches. Mais techniques efficaces. Notre chance, c'est que... Far, ses petits camarades, les mendiants qui abondent dans l'immeuble la nuit venue, tous sont plus ou moins à mon service. Et il va sans dire que mes ennemis doivent le suspecter. S'ils veulent venir à moi, c'est au travers de tout un quartier qu'il leur faudra se déplacer sans se faire voir. Sabah était nettement plus accessible. Ça joue à mon avantage. Ce qui joue au leur... c'est que j'ignore qui ils peuvent bien être. Pas parce que je ne suis pas censé avoir d'ennemis, mais parce que j'en ai beaucoup. Beaucoup trop.


Une nouvelle gorgée de whisky, une nouvelle grimace ; et la reprise de son monologue interminable.

-Je vais commencer par prévenir mes contacts. Ils vont sans doute envoyer quelqu'un pour surveiller les environs. Mieux vaut multiplier les paires d'yeux. Nous, on va pour le moment se concentrer sur ce qu'on a à faire, méthodiquement. On a l'avantage de ne pas avoir à bouger les premiers. Or, quand ils se mettront en mouvement... ils se trahiront, et on pourra riposter, qui qu'ils puissent bien être.


Il récupéra enfin les goldcoins que Vinegar avait déposé sur la table, un peu plus tôt, entreprit de les compter puis de tendre au Roi des Mendiants la part qui lui revenait de plein droit. Il fourra les autres dans l'une des poches de son pantalon, jeta un regard en biais à la porte qui menait à la chambre où Far et les autres gamins avaient pour coutume de nicher.

-Je ne pense pas... Qu'ils puissent être assez fous pour s'en prendre à des gamins. Surtout si, comme tu l'as dit, ils font appel à des professionnels. Liquider des enfants... c'est une ligne rouge pour beaucoup de tueurs. En revanche, toi... Si tu restes, t'es dans la merde aussi. Je t'en voudrai pas de vouloir arrêter tout de suite, avant qu'ils puissent te porter atteinte.


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# Re: Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Lun 1 Avr 2024 - 10:56
Une Main...
Sa désinvolture forçait le respect. Rester aussi serein alors qu'on était potentiellement en danger de mort, ce n'était pas à la portée de tout un chacun. Tu écoutais les explications que le Doc' s'est attelé à te livrer, non pas avant de vous avoir servi d'un alcool ambré que tu regardais couler sans expression. Il en avait déjà pris une gorgée, puis deux, mais le tien ne s'était jamais approché de toi. Tu ne le disais pas ouvertement mais à force de rejeter les propositions, ton camarade devrait bien finir par comprendre que tu t'y refusais tout bonnement. C'était presque drôle pour toi, de le regarder se faire du mal et grimacer à chaque coup. Tu assimilais l'alcool à une piètre excuse de l'Homme pour s'affranchir de ses émotions. Certains buvaient pour oublier, comme le voulait l'adage. D'autres buvaient pour s'amuser. Il y en avait même, peut-être comme ton interlocuteur, qui buvait sans réelle raison, par habitude ou par goût, comme si le tord-boyaux était aussi essentiel que l'eau classique. De ton point de vue, les buveurs avaient toujours tort, quelles que soient leurs raisons.

Pour en revenir aux affaires qui comptaient, le praticien des rues approuvait ton intolérance des suppliques du commerçant tout en donnant son propre avis de comment il aurait dû faire évoluer son business, en prenant en compte ses nouveaux concurrents, entre autres. La partie difficile pour toi, à chaque conversation avec le Doc, c'était de réussir à voir où il voulait en venir. En parlant du supermarché en partie coupable de la descente aux Enfers d'Ahmed Jalili,  tu comprenais la nécessité de rester compétitif mais tu imaginais mal le vieux naïf adopter une stratégie agressive - pour toi, tout n'était que guéguerre. Il voulait certainement parler d'améliorer ses actions marketing, de renouveler son assortiment de produits, enfin toute tactique commerciale et surtout légale pour faire face à l'arrivée de nouveaux poissons dans l'étang. Mais toi, pauvre brute désabusée, tu ne pensais qu'à pourrir ton prochain. Dans ta tête, Ahmed aurait dû faire comme le Doc et engager quelqu'un pour saccager le commerce rival. Empoisonner ses denrées, détruire ses stocks, vandaliser ses vitrines... tant de tactiques moins légales auxquelles tu pouvais penser pour rester en tête.  Hé ! Si j'allais péter les jambes à son concurrent, tu crois qu'il s'rait d'accord pour nous laisser une plus grosse part de bénéf' ? tu as répondu, rêveur et malfamé, sans véritablement prendre au sérieux ce que tu venais de dire. Il fallait croire que le boulot commençait à te monter à la tête !

Les quatre-vingt goldcoins qui t'étaient dus t'ont bien été laissés. Tu ne savais toujours pas quoi en faire, en vérité. Pour toi, cet argent ne servait qu'à faire tourner l'économie d'une société infâme, il était hors de question pour toi d'aller faire des emplettes et d'enrichir encore plus ceux que tu traitais de porcs engraissés. Mais les détails fournis sur la situation entre ton partenaire et Sabah t'avaient éclairé une lanterne. Le défunt était donc le précédent voyou engagé avant toi, il était clair que tu ne voulais pas finir de la même façon. Et bien que l'appartement du Doc était un peu mieux gardé que celui de Sabah, cela n'était qu'une question de temps avant que les assaillants ne parviennent à vous retrouver. Tu l'avais écouté attentivement et même si ses précautions te rassuraient un tant soit peu, tu ne supportais pas l'idée d'attendre les bras croisés que l'on vous tombe dessus. Bien moins patient que le docteur, tu affichais un large sourire confiant en te levant et en te saisissant de la petite somme qui te revenait. Tu l'as palpée, sentie et tu ne pouvais nier la sensation de puissance que cela te conférait, d'avoir quelques sous en mains. C'était comme si tu étais déjà le roi. Comme si tu pouvais faire tout ce que tu voulais. Une exagération que l'on pouvait comprendre de ta part, n'ayant jamais eu "autant" d'argent. On a encore un peu d'temps devant nous, cool. Et donc tu comptes attendre sagement le jour où ils vont toquer à la porte, c'est ça ? tu te caressais le menton de la main gauche, l'autre serrant les goldcoins avant de les balancer sur la table. Tu crois que j'ai peur d'eux ? Qu'est-ce que tu disais pour Ahmed déjà.. ? Ah ouais, on en a fait un "exemple" pas vrai ? Pour que les autres sachent qui faut pas jouer aux cons ! Et là, ces gars... ils sont clairement dans la course pour être les rois des cons ! J'veux leur donner une leçon à eux aussi ! Comme ça, tes "nombreux ennemis" seront prévenus. On devrait se préparer et leur réserver un sort pire que la Mort ! tu as commencé à marcher lentement dans la pièce, faisant les cent pas comme si tu échafaudais le plan du siècle. Donc nos potos sont du genre à se battre à la déloyale et se cacher dans l'ombre, hm ? Dommage pour eux... Y'a pas un coin sale, une fissure dans laquelle ils pourront se cacher de moi. Tu vois Doc'... tes insectes se sont agités en une petite nuée autour de toi, un comportement qui n'avait rien de naturel surtout que mouches et cafards se mêlaient à la danse comme une seule espèce. ... si on parle de multiplier les paires d'yeux, j'ai de quoi faire !" confidence pour confidence, tu n'avais pas encore eu le loisir de lui montrer de quoi tu étais capable et profitais de l'instant pour lui en donner une idée.

Le bourdonnement avait de quoi en rebuter plus d'un. Peut-être que le gaillard serait assez endurci pour ne pas flancher face à ton petit bataillon mais ce qui était certain, c'était qu'il aurait été assez malin pour trouver comment mettre à profit tes quelques petits espions miniatures. Tu avais décidé de révéler tes pouvoirs non pas pour t'en vanter, après tout tu le savais très bien, tu n'étais pas le meilleur des guerriers. Tu l'avais fait pour lui donner un peu plus de ta confiance. Tu t'en remettais à lui pour t'aider à l'aider. Tu regardais le creux de ta paume droite, l'air contrarié. Seulement c'est pas avec quelques insectes que j'vais les buter. Dans tes contacts tu dois bien avoir quelqu'un qui peut nous équiper nan ? Pour pas cher, si possible. J'aurais bien b'soin de lames pas rouillées.. ! " Tu as fini par serrer le poing. Tu le regardais déterminé, entreprenant. Tu voulais préparer vos défenses, faire en sorte que, quand vos opposants viendraient donner un coup de pied dans votre fourmilière, vos mandibules soient prêtes. Ce ne serait pas du luxe pour toi. Avec tes quelques finances, tu n'allais pas sortir un arsenal de guerre mais tu espérais déjà améliorer tes chances de victoire dans un face-à-face. Ta défaite que tu considérais lamentable face à ces trois vigiles t'avait fait prendre conscience de ta propre faiblesse. Vous aviez à priori l'aubaine de pouvoir vous préparer convenablement alors tu préconisais d'utiliser cette opportunité de façon à équilibrer les forces. Tu avais perdu une de tes lames et l'autre restante n'était pas la plus aiguisée du tiroir. Ton style rapiécé était en phase avec ton personnage mais ne te protégeait pas des masses. Si l'expérience ne s'achetait pas, le matériel, lui, si. Ta vision était peut-être étroite cela dit. Nous le savions tous, ce n'était pas les cartes qui comptaient mais ce qu'on en faisait. Mais toi, tu l'ignorais. Même avec de meilleures armes, tu ne pourrais pas être dispensé de pratique et d'entraînement pour être réellement plus efficace. Alors est-ce que le Doc, meilleur stratège que toi, partagerait ton opinion ? Dans tous les cas, tu étais d'avis que vous vous apprêtiez convenablement pour accueillir vos éventuels visiteurs et ça, au moins, ce n'était pas l'idée la plus déraisonnable venant de toi.

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# Re: Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Lun 1 Avr 2024 - 21:49

Dans la peau d'un gros bras.

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Le Doc


Ils étaient peut-être semblables, dans leur nature patiente, charognarde, carnassière. Peut-être, seulement peut-être ; parce que leur philosophie semblait diverger grandement lorsqu'il s'agissait de passer de la théorie à la pratique. Pour le Doc, la patience pouvait totalement être une fin en soi. Il n'imaginait pas que ses nombreux ennemis puissent réussir à lui passer la corde autour du cou sans qu'il ne réussisse à aucun moment à avoir vent de leur présence ; dans les faits, il partait donc du principe qu'il aurait tôt ou tard l'opportunité de les confronter, et qu'il n'aurait qu'à improviser pour leur mettre des bâtons dans les roues. Cette idée, il la cultivait avec d'autant plus de sérénité que les lâches qui cherchaient à lui nuire avaient pris la peine de liquider Sabah dans des circonstances qui lui interdisaient catégoriquement de riposter. Ils ne pensaient pas pouvoir venir à bout de ce mercenaire assez facilement pour pouvoir s'en prendre à lui frontalement, à la loyale... Leurs rangs étaient donc dotés d'assassins compétents, mais pas forcément de combattants de premier ordre. Une nuance fondamentale, que le Doc entendait bien mettre à profit, tôt ou tard : s'il était celui qui leur tombait sur le râble, plutôt que l'inverse, il s'assurait de pouvoir riposter à leurs tentatives, et même de pouvoir les précéder pour leur compliquer la tâche un maximum. Vinegar lui-même pouvait avoir un rôle à jouer, comme il en apporta la preuve en lui dévoilant enfin la nature de son intimidant talent ; non sans profiter d'une autre gorgée de whisky au passage, le médecin ne manqua pas de sourire à pleines dents, manifestement séduits par les perspectives enrichissantes qu'une telle faculté étaient de nature à lui ouvrir.

-Far m'a prévenu que t'avais ce petit... talent, on va dire. Mais c'est plus impressionnant à voir qu'à entendre. Effectivement, y a moyen que ça puisse jouer un rôle, si tu te sens d'attaque ; et, qu'on se mette d'accord d'emblée, tout ce qui appartient aux types que tu liquides te revient directement.


Encore une fois, leur partenariat était avant toute autre chose une affaire de convergence d'intérêts. Le Doc n'allait pas exiger de Vinegar qu'il soit prêt à mettre sa vie dans la balance afin de protéger ce cloaque qui ressemblait vaguement à un immeuble : il souhaitait tout simplement lui donner de nouvelles raisons de le faire spontanément. Ainsi, cette bâtisse, cet appartement et tous les biens qui y traînaient devaient devenir chers aux yeux du Roi des Mendiants ; une stratégie bête comme chou, sans doute un brin manipulatrice, mais assumée.

-Bon, si l'idée de les prendre de court te botte, je vais sûrement pouvoir nous faciliter la tâche un max, ouais, concéda le propriétaire des lieux en dégainant son téléphone, et en commençant à tapoter un message frénétiquement. Des couteaux, c'est pas mal... En tout cas, c'est un bon début. Mais y a moyen de viser un peu plus haut. Tu t'es déjà servi d'un flingue, par le passé ? Si non, tu verras, ça s'apprend vite.


Si c'était la voie de la confrontation que Vinegar choisissait d'embrasser, autant faire en sorte de se préparer plutôt deux fois qu'une. Le Maadi était un pays où les armes ne circulaient pas librement, certes ; mais le commerce noir prospérait tant et tant qu'il n'y avait pas besoin de marcher bien loin pour réussir à se fournir, et souvent à des tarifs tout-à-fait acceptables. Grâce à ses nombreux contacts, il allait sans dire que le Doc avait d'ores et déjà un petit plan en tête...

-Les clodos devraient pas tarder à rentrer pour pioncer un peu. En admettant que nos gars sachent parfaitement où je suis... ils passeront pas à l'action de nuit, ils auraient trop de dégénérés à esquiver sans se faire remarquer. Pas jouable. J'imagine que tu peux pas trop utiliser tes insectes pendant que tu pionces, donc hésite pas à te reposer maintenant. Demain matin, on aura sans doute un peu de taf pour se préparer ; et ensuite, on n'aura qu'à attendre qu'ils réussissent à retrouver ma trace... ou leur donner un moyen d'y arriver au plus vite.


Après tout, s'ils pouvaient à la fois choisir où et quand leurs ennemis pourraient frapper, ils sauraient y répondre avec d'autant plus d'efficience. L'art de la guerre...

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# Re: Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]Mar 2 Avr 2024 - 19:58
Une Main...
Vous vous accordiez à merveille, en définitive. Toi, jeune fou engagé sur une voie bien sombre et lui, vieux sage qui te tenait la main sur ce chemin. Tu pouvais sentir ton coeur battre. Te sentir vivant. Il allait t'être difficile de dormir avec cette flamme noire qui t'embrasait l'âme. Il t'en fallait vraiment peu. Encore une fois et pour ta défense, "peu", c'était tout ce que tu avais connu. Il fallait comprendre que ce sentiment puisse autant t'emporter. Un belliqueux, tu trouvais bien ton compte dans la barbarie mais cette fois, ça allait plus loin. Tu ne faisais pas que de te battre. Tu surtout une bonne raison de te battre. Ton être vide et dépossédé de toute attache n'avait aucun mal à se remplir des guerres d'un autre. Puisqu'il t'avait accepté et qu'il représentait pour toi le tremplin idéal vers la Couronne, les ennemis de ton allié devenaient tes ennemis. Tu n'étais pas assez bête pour ne pas voir la valeur de ce compagnon de route. A lui seul, il pouvait t'ouvrir bien des portes. Tu aurais peut-être un jour le droit d'aspirer à plus ? Plus... Toi, Vinegar.. on ne pouvait te reprocher d'en vouloir plus. Tu n'avais rien.

Évidemment que tu as souri quand il t'a parlé des éventuels gains que tu retirerais à éliminer ces fameux ennemis. Du haut de tes dix-huit ans, tu étais encore puéril. Un jeu du chat et de la souris.. ou une chasse à l'homme. Les deux concepts se mélangeaient dans ta tête pour donner un jeu mortel. Plus tu en tuerais, plus tu serais récompensé. Il n'y avait pas meilleure façon de t'encourager. Non pas qu'il faille te supplier longtemps pour que tu ailles chercher la bagarre... Tu as perdu ton sourire cependant, quand il t'a parlé d'arme à feu. Tu n'en avais jamais utilisé. Tu en avais déjà vue une. Mais il y avait tellement plus derrière leur maniement que de simplement pointer et tirer. Tes couteaux étaient comme le prolongement de tes bras. Les canons et les gâchettes beaucoup moins. Tu ne te débinais pas pour autant et accepterais d'apprendre - ne crachant pas sur une nouvelle façon de tuer. Heureusement pour toi malgré ton passé houleux, tu n'avais pas réussi à être traumatisé par les coups de feu. Tu avais vu des vies partir à cause d'eux mais ton innocence était déjà perdue à l'époque, tu n'aurais aucun problème tenir ces outils de mort si l'on te disait simplement comment faire.

Tu avais rappelé tes insectes laissant entendre que tu en avais jusque dans le pantalon, alors que des blattes remontaient le long de tes jambes pour disparaître dans tes bas. Tu lançais un visage amical au possible avec la tête de déséquilibré que tu te trainais, la penchant légèrement sur le côté alors que ta voix enrouée et lente semblait fredonner une comptine pour enfants.

Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar] O5q7
"Y se sont frottés à la mauvaise Ruche.. ~ "

Enchanté par les décisions prises par ton collègue, la déclaration de guerre que les mystérieux malfaiteurs avaient lancé dans votre direction était accueillie à bras ouverts. Tu ne t'obstinais pas plus que ça : tu devais te reposer pour prendre en charge la suite des opérations.Tu ne pouvais cesser d'y penser. Le sang bouillonnant te promettait une nuit agitée. Tu ne pouvais détourner les yeux de ta vision. Celle d'un précipice dans lequel tu t'étais jeté, dans lequel tu t'enfonçais encore. Un abîme obscur qui représentait l'ascension tant convoitée sur l'échelle du crime. Jour après jour tu semblais comprendre un peu mieux ce mirage. Tu n'avais pas peur de l'inconnu, des risques.. de la chute. Un électron libre, instable et irraisonnable. Ton détachement complet avec la réalité te rendait dangereux. Il n'y avait plus dangereux qu'un homme déterminé. Et pour l'heure, ta détermination avait l'odeur du sang.

Pour avoir écouté les quelques histoires de monsieur Moussa qui contaient les récits fantastiques des anciens rois de vos terres arides, l'on pouvait attacher au moins deux attributs à un vrai souverain, selon toi.

Le Roi devait inspirer le respect chez ses fidèles.

Et la crainte chez ses ennemis.


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# Re: Dans la peau d'un gros bras. [PV Vinegar]
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