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[FB] Chevaleresse gaillarde et prince éploré. [PV Noa]Era of Dust :: Le monde :: Moderna :: Singapura
 
Abaris HongjingMusic Hammer
# [FB] Chevaleresse gaillarde et prince éploré. [PV Noa]Ven 25 Nov 2022 - 9:23


Chevaleresse gaillarde et prince éploré.



-C'est sa dernière musique ! souligna-t-il plein d'entrain en brandissant son smartphone au visage de sa mère. C'est la reprise d'un générique d'anime des années 80... Tu connais peut-être ! Night Hunter. C'était un carton à l'époque... J'ai jamais regardé, mais je connais l'opening quand même...

Sa mère lui sourit, attendrie comme au premier jour. Il était son rayon de soleil, sa douceur quotidienne, sa source de réconfort, celle qui venait la cueillir dans le désarroi que lui procurait cette vie particulièrement morne. Elle était alitée depuis de nombreuses années ; depuis si longtemps, en fait, qu'elle ne se souvenait que très parcimonieusement de sa vie d'avant. De celle qui lui permettait d'évoluer aux côtés de son bambin ; d'attester de ses progrès, de son enthousiasme débordant, de sa curiosité insatiable. Cette époque où il partait en rampant à l'expédition dans le grand salon de leur appartement ultra-moderne... Cette époque durant laquelle tout était sûr, tout était beau, tout était quiet.
Tant et tant de choses avaient changé depuis lors qu'elle en était mortifiée à chaque fois que ses pensées l'amenaient à divaguer à ce sujet ; souvent, en somme. Lorsque son fils adoré n'était pas à ses côtés, surtout. Une ombre passa sur son visage, s'invita dans ses songes. De la mélancolie, sans doute. De la tristesse, à n'en pas douter. De combien de temps disposait-elle encore ? Les médecins demeuraient évasifs. Eux-mêmes l'ignoraient. On pouvait supporter sa maladie de longues années durant, à condition de supporter les lourds traitements qui l'accompagnaient. Certains tempéraments survivaient mieux à l'alitement que d'autres... Elle avait besoin de marcher un peu, chaque jour. Les infirmiers l'accompagnaient jusqu'à sa fenêtre, où elle profitait d'un bain de soleil et de quelques courants d'air ; quand le temps était clément, bien sûr. Les médecins n'auraient jamais autorité de l'exposer au froid ou aux intempéries... Ils auraient joué la vie d'une patiente des plus rentables.

-Tu devrais... Tu devrais parler un petit peu avec ton père, Abaris. Je suis sûr que vous pouvez vous entendre...

Il se figea. Son expression enjouée se décomposa, comme à chaque fois qu'elle abordait cet épineux sujet. Leur entêtement était le premier carburant de leur relation tumultueuse... et elle ne pouvait pas s'interposer. Elle ne le pouvait plus. Son corps s'y refusait. Elle aurait payé cher pour pouvoir évoluer à leurs côtés, dans le même appartement ; essayer de tempérer leurs ardeurs, de calmer leurs colères, de rappeler que leur amertume était dirigée à fort mauvais endroit... Comment pouvait-elle se prévaloir du terme de mère lorsque c'était l'absentéisme qui caractérisait le mieux son rôle au sein de leur petite famille ?
Abaris ne s'y trompait guère. Il savait que sa mère nourrissait avant tout l'ambition de retrouver une famille unie, soudée, belle comme au premier jour... Mais c'était au-delà de ses forces. Et son géniteur, lui, s'y refusait catégoriquement. Son fils était, à ses yeux, une lavette. Un parjure, un déchet, un demi-homme insipide, lâche, efféminé. Une blessure purulente pour le nom de famille Hongjing... la source d'une honte indicible.

-Non, trancha le jeune homme. Il s'en est assuré.
-Il est bourru, certes, mais au fond de lui, il a bon cœur... Il ne comprend pas tes passions. Il est d'un autre monde...
-Qu'il y reste, alors. ponctua Abaris avec aigreur avant de quitter sa chaise.

Il s'empara de son sac et le jeta sur son épaule sous le regard désespéré et impuissant de sa mère. Il s'approcha d'elle et lui déposa un baiser sur le front furtivement puis s'en fut, prompt comme un coup de vent. Il parcourut les couloirs précipitamment, dévala les escaliers en retenant ses larmes, laissa son poing droit se crisper autour de son smartphone tandis que ses écouteurs continuaient, inlassable, à abreuver ses tympans de la même musique. Les notes de guitare se bousculaient dans sa tête, s'effaçant momentanément sous le coup de la culpabilité. Il imposait à sa mère une vie d'inquiétudes et de morosité. Mais qu'y pouvait-il ? Son géniteur ne cherchait même plus à entretenir avec son fils un simulacre de faux-semblants. Lorsqu'ils se croisaient, c'était tout juste si une poignée de mots étaient décochés ; le plus souvent, ils avaient pour ambition de l'atteindre, de l'égratigner, de le dégrader. Brique par brique. Fibre par fibre. Atome par atome.
Abaris était persuadé que son géniteur aurait été ravi de le savoir en lieu et place de sa mère. Alité dans cet hôpital flambant-neuf, à profiter du traitement des meilleurs professionnels de Singapura, pour soigner les apparences ; mais mourant et condamné, avant toute autre chose.

Il quitta l'hôpital sans se retourner tandis que la réceptionniste lui suivait d'un regard curieux. Il avait l'habitude qu'on le dévisage de la sorte ; il laissait rarement indifférent, avec son air sombre, empreint d'un spleen propre à sa génération, ou à celle qui la précédait, peut-être. Morose. Froid. Distant. Craintif.

Il bifurqua à droite, au sortir du bâtiment médical, et ne remarqua que trop tardivement les trois silhouettes qui s'étaient accroupies dans une ruelle adjacente, cigarettes au bec. Trois jeunes hommes qui ne devaient avoir qu'une poignée d'années de plus que lui ; mais un bon paquet de centimètres et de kilos, assurément. Ils le remarquèrent, et le reconnurent ; puis ils le hélèrent, comme à chaque fois. Il se mordit la lèvre avec appréhension. Trop tard pour fuir.

-Eh, petit ! Merde, comment il s'appelle, déjà...
-Dark-emo du terter, je crois, lui répondit en écho l'un de ses acolytes.
-Pffr, t'es con. Petit, viens-là ! T'inquiètes, on est de bonne humeur. On sait qu'on a abusés l'autre coup. Faut pas nous en vouloir. Allez, viens !

A grands regrets, Abaris obtempéra, discipliné... non, soumis. Ces trois pendards traînaient souvent dans les parages, lorsqu'il allait rendre visite à sa mère. Il ne savait pas s'ils avaient un travail ou des études à poursuivre, mais ils n'en donnaient pas franchement l'impression... C'était même le contraire. Il les avait observé réitérer le même petit numéro avec un autre jeune qui passait dans le coin, quelques semaines plus tôt... mais il s'agissait là d'un autre jeune fortuné, qui n'avait pas eu à se rendre à l'hôpital bien souvent. Le Hongjing, lui, était leur cible favorite : la plus récurrente, la plus timide aussi. Et celle qui, d'entre tous, était la moins susceptible de recevoir de l'aide... Ils l'avaient deviné judicieusement.
Ils le devinaient toujours, tous autant qu'ils étaient.

-T'écoutes quoi, aujourd'hui ? l'interrogea le meneur de la bande avec un sourire méprisant.
-Get Wild, bredouilla-t-il, De My-V. C'est un guitariste édoïte...
-Je sais qui c'est, putain, s'agaça son interlocuteur. Tu me prends pour un débile ?

Les charognards à ses côtés s'agitèrent en jubilant. Abaris grimaça. C'était un jeu perdu d'avance. S'il n'avait pas cherché à présenter le guitariste, on lui aurait balancé vertement qu'ils n'étaient pas supposés connaître la totalité des musiciens de ce pays lointain ; et en le présentant, il leur donnait l'opportunité de lui répondre avec agressivité...
Il savait déjà où tout cela allait les mener. S'il avait un peu de chance, ils se contenteraient de lui demander un peu d'argent pour aller acheter deux-trois bières et un paquet de chips. S'il en avait moins...

-Wooh, j'avais pas vu, s'illumina le troisième des voyous, c'est des Air-Reign III que t'as aux oreilles ? C'est une tuerie, ces machins ! Ils sont sortis y a quoi, trois ans ? Mais ils valent encore bien cent balles...
-Ton père te gâte, hein ? T'en as de la chance, compléta le chef de la bande d'un air faussement ému.
-C'est pas mon père, c'est un cadeau de ma mère... riposta-t-il faiblement.
-Eh beh, ta mère est super sympa, mon gars.
-T'es jeune, hein. Tu voudrais pas nous la présenter ? Elle doit encore être potable, s'esclaffa l'un des trois types.

Les deux autres rirent de bon cœur ; Abaris, lui, se figea dans le mutisme. Il tremblait ; de peur, de colère, d'amertume... Il aurait aimé avoir la force et la détermination de son géniteur. Il aurait aimé avoir la possibilité de corriger ces trois mecs, de les rappeler à leur bassesse, à leur piètre condition. Ils l'auraient mérité, à n'en pas douter. Mais s'il levait le poing, ils ne manqueraient pas de riposter avec une violence inouïe ; et, de toute manière, ils arriveraient à leurs fins.

-Roh, détends-toi ! C'est vrai que sa blague était nulle, mais tu pourrais faire semblant de trouver ça marrant. Le pauvre, personne rigole jamais avec lui...
-Ça me rend tellement triste, abonda-t-il sans plus attendre. En plus, j'ai perdu mes écouteurs y a pas une semaine...
-Oh... Ben le voilà, notre terrain d'entente ! T'entends ça, petit ? Tu veux pas contribuer à faire un heureux ?

Que faire ? Prendre la fuite ? Ce n'était pas une option. Cela ne l'avait jamais été. Ils savaient qu'il revenait régulièrement. Ils ne manqueraient pas de le recevoir... Se rebiffer ? Encore et toujours inenvisageable.
Le cœur débordant d'une rancœur ineffable et autocentrée, il porta alors une main tremblante jusqu'à son oreille droite. Il retenait ses larmes, comme toujours. Il savait qu'elles auraient le temps de couler, plus tard.

Abaris Hongjing
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# Re: [FB] Chevaleresse gaillarde et prince éploré. [PV Noa]Mar 29 Nov 2022 - 13:44

Chevaleresse gaillarde

et prince éploré
   


Presque quatre jours, que Noa n'avait pas dormi. Si elle pouvait parfois s'en sortir sans trop de dommages ; ce n'était plus le cas. Récemment embauchée comme videuse, elle sentait ses forces l'abandonner au fur et à mesure des journées, la lâchant alors même qu'elle continuait à se lancer corps et âmes dans ses activités. Il fallait qu'elle gagne de l'argent. A tout prix. N'en gardant qu'une maigre part, elle reversait la moitié à sa famille, qui ne prenait que peu de temps pour la remercier. Son père, surtout. Perpétuellement grognon, le léger mépris qu'il ressentait auparavant pour son aînée ne faisait que croître au fil du temps. S'il avait du mal à accepter l'idée de devoir compter financièrement sur sa cadette, il exécrait encore plus celle de devoir également se reposer sur Noa. Comme à son habitude, elle ne comprenait pas ; mais elle avait cessé d'essayer de le comprendre depuis longtemps. Si l'admiration qu'elle ressentait autrefois pour lui avait disparu depuis longtemps, elle ne pouvait pourtant s'empêcher de tenir à lui. De lui accorder de l'importance. De chercher sa reconnaissance et peut-être, au fond, son amour. Il faisait parti de sa famille. Elle avait besoin de sa famille. Un besoin vital, presque animal. Parce que c'était ce qui lui avait toujours permis de maintenir le cap.
Et aujourd'hui, elle avait accepté, pour la deuxième fois, de rendre service à l'ami d'une connaissance. Contre quelques sous. Exténuée, elle sortit de l'hôpital en s'étirant, étouffant un bâillement dans le creux de sa main. Ce soir, elle pourra peut-être dormir. C'était tout ce qu'elle espérait, en tout cas.
Prenant la direction de son appartement, elle avisa les trois compères qu'elle avait déjà croisé la première fois. A part quelques regards, ils n'avaient rien tenté envers elle. Leur conversation était restée aussi concise que vaguement courtoise : elle leur avait soutiré une cigarette, pour se détendre. Noa détestait les hôpitaux ; elle détestait l'effervescence qui y régnait, l'odeur d’antiseptique, l'ambiance morose. Tout la ramenait aux derniers instants de son grand-père, à ses trop fréquents rendez-vous médicaux.
Parfois, Noa regrettait de ne pouvoir utiliser son pouvoir sur elle-même. Pour compenser, elle hésita à réclamer une nouvelle fois leur aide. Abandonna l'idée quand elle vit qu'ils étaient occupés. Et fronça les sourcils quand elle comprit ce qu'ils faisaient ; elle les pensait un peu stupides, pas cruels. La manière dont ils s'acharnaient sur sa proie lui rappela de mauvais souvenirs. Les traitements qu'elle avait trop souvent subi à l'école, le harcèlement de ses camarades édoïstes devant son physique atypique. Elle frissonna. Elle détestait y repenser.
Elle croisa les bras, observant la scène un instant. Mais ses poings se serrèrent instinctivement quand elle vit le jeune homme obtempérer, porter la main à son oreille. Cette scène également, elle l'avait trop vécu. Encore aujourd'hui, elle lui donnait la nausée.
Noa n'avait jamais été particulièrement altruiste. Elle aidait à son niveau, surtout ses proches. Et si elle était souvent capable de rester de marbre face à l'injustice, l'esprit déjà bien trop encombré pour s'en soucier, cette fois, elle ne put pas s'en empêcher. Il lui rappelait trop elle-même. Il lui rappelait trop sa sœur.

Il lui rappelait trop l'ignorance crasse qu'elle affrontait à chaque fois qu'elle avait été victime.

▬ Au pire, si t'arrêtais tes clopes de merde, t'aurais de quoi te payer tes écouteurs de merde.


La répartie, ça n'a jamais vraiment été son truc. Elle avait toujours préféré la force brute. Le regard qu'elle darda dans leur direction était acéré. Elle ne faisait peut-être que la moitié de leur taille, connaissait pourtant sa capacité d'intimidation. Souvent volontaire, d'ailleurs. Mais pas tout le temps.
Évidemment, ça ne les empêcha pas de tiquer ; l'attaque étant la meilleure des défenses, elle ne laissa même pas le premier finir sa première phrase, qu'elle enchaîna elle-même, avançant d'un pas, l’œil menaçant, le poing serré au fond de sa poche. Noa était toujours prête pour se battre. Elle avait beau s'être calmée depuis son emménagement à Singapura, elle n'en restait pas moins une sanguine. Elle n'en restait pas moins sur ses gardes, constamment.

▬ Mêle-toi de ton-
▬ Oh ta gueule. J'me mêlerais de mon cul si vous vous mêliez du votre.


A leur tête, elle devina instantanément qu'elle n'aurait pas dû dire ça - elle vit leur sourires narquois, les coups de coude échangés. Elle leva les yeux au ciel. Elle avait appris à la dure ce que ça faisait d'être une femme ; les choses n'avaient pas été faciles, à Edo. Mais ici, elle refusait de se laisser faire. Elle ne voulait pas revivre le même calvaire.
Les rires gras lui hérissèrent le poil, pas plus cependant que ce que dit ensuite l'un d'entre eux :

▬ En vrai, il kifferait que tu te mêles de son cul.
▬ Ok. Cool. On fait ça maintenant ?


Le pas qu'elle esquissa dans leur direction eut pour mérite de faire disparaître leur hilarité. Noa avait toujours réussi à compenser sa taille par une forme de charisme mêlé à une aura dévastatrice. Elle en imposait, comme on dit. Sûrement grâce à ses yeux, bien trop clairs, bien trop acérés, qui lui avait valu bien des brimades quand elle était enfin ; mais lui avait également permise de se débarrasser de plus d'un importun, dans sa vie d'adulte.
Elle savait pourtant que cette fois-là, ce ne serait pas si facile. Ils étaient plusieurs. Elle avait toujours appris à redouter les hommes en meute : s'ils chassaient à plusieurs, ce n'était pas pour rien. D'un mouvement du menton, elle pointe leur victime :

▬ Et toi, dis-leur de te foutre la paix. J'te jure, ça fait du bien.


Et au pire, s'ils le prenaient mal, elle était capable de le défendre.
Noa Yasuda
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# Re: [FB] Chevaleresse gaillarde et prince éploré. [PV Noa]Mer 30 Nov 2022 - 10:38


Chevaleresse gaillarde et prince éploré.



Une voix. Franche, dure, intraitable. Féminine. Jeune. Décontenancé, ne s'attendant guère à ce qu'on le coupe dans la sorte dans son geste, Abaris fit volte-face pour planter son regard dans celui, d'airain, de l'intervenante salvatrice. Son souffle se coupa lorsqu'il constata l'air bestial qui se dégageait d'elle ; elle avait l'air combative, et c'était encore peu de le dire. Bien évidemment, ses propos ne furent pas vraiment du goût des trois tortionnaires du jeune Hongjing ; alors ceux-ci se rebiffèrent, hostiles, tâchant de lui faire comprendre que son opiniâtreté ne serait pas longtemps tolérée. Le jeune homme fut tenté, l'espace d'un instant, de prendre leur parti. De rassurer cette inconnue, avec toute la fausseté du monde. De lui faire croire qu'elle n'avait pas besoin de se soucier de lui, qu'il saurait s'en sortir seul, que ces trois types lui rendraient sans doute ses écouteurs lorsqu'il en aurait besoin... Mais les vocabulaires de charretiers se répondirent avec tant de fièvre qu'il fut promptement laissé sur le carreau, bien incapable de trouver assez de contenance et de courage pour s'interposer, pour prendre part à la querelle naissante. Alors il se décala d'un pas et déglutit, impressionné par la situation. Une confrontation directe allait-elle s'engager ? Cette jeune femme avait l'air athlétique, bien sûr ; mais c'étaient trois racailles qu'elle avait face à elle, pas une. Pourquoi faisait-elle montre d'une telle pugnacité pour une affaire qui ne la concernait pas ?
Abaris était naïf, certes, impressionnable et craintif également, mais pas stupide. Il était même, techniquement, plutôt fin observateur ; alors il remarqua, après un instant de légitime désorientation, que la fureur qui brillait dans le regard de cette inconnue n'était pas rationnelle. Elle semblait avoir développé un grief contre ces trois hommes, pour une raison qui lui échappait. Peut-être l'avaient-ils également malmenée, par le passé ? Ils n'avaient pourtant pas l'air de la reconnaître. Tout à ses hypothèses, le jeune homme en oublia la situation précaire dans laquelle il se trouvait lui-même ; certes, on s'était désintéressé de lui, mais les trois crapules n'étaient, dans les faits, que de modestes petites frappes. Pas vraiment du genre à vouloir passer à tabac la première inconnue qui venait les houspiller, donc... même si c'était, évidemment, une éventualité à laquelle ils ne se fermaient pas complètement.

Mais il n'écoutait déjà plus lorsque l'un des gars se rapprocha de lui et lui passa un bras derrière les épaules, mimant une fausse fraternité ; il ne prêtait plus vraiment attention à ses trois agresseurs, à leurs badineries, à la musique que ses écouteurs continuaient à cracher. Il se contentait d'échanger avec cette inconnue un regard surpris, désarçonné ; parce qu'elle avait prononcé des mots qu'il n'avait jamais songé entendre, ô grand jamais.
"Et toi, dis-leur de te foutre la paix. J'te jure, ça fait du bien."

Des mots anodins, sous bien des aspects. Des mots qui, néanmoins, contribuaient à chambouler Abaris au plus profond de lui-même. Il était un individu. Il avait des choix à réaliser, des idées à faire-valoir, une volonté à assouvir. Et elle venait de lui rappeler qu'il n'appartenait pas à son entourage. Qu'il n'était pas contraint de subir. Qu'il pouvait, à sa manière, s'émanciper des chaînes qui le rappelaient à sa naïveté, à sa peur, à son incertitude. S'émanciper de ces trois gars qui lui pourrissaient la vie, qui ne lui permettaient pas de voir sa mère en paix... Qui lui manquaient régulièrement de respect, de surcroît. Alors il s'entendit répondre plus qu'il ne le fit volontairement lorsque l'homme qui s'était placé à ses côtés prit la parole, d'un air faussement amical :

-Bon, allez, ça va trop loin, calmons-nous, tous ! Désolé pour mes amis, mademoiselle, ils sont pas très polis, mais... Vous voyez, ce petit gars, c'est un des nôtres, au final ! Un peu comme un petit frère, pour nous. On le surveille quand il passe dans le coin, il vient rendre visite à sa mère. C'est important pour lui... On le chahute un peu, mais il sait qu'il peut compter sur nous !
-N... Non, c'est faux.

Le silence. Total, absolu. Puis la surprise. Les trois pendards le détaillèrent d'un air choqué, comme s'ils étaient désarçonnés de l'entendre prononcer des mots avec une telle conviction ; comme s'ils ne lui soupçonnaient, dans le fond, aucune espèce de volonté propre. Ils ne s'en amusèrent guère, néanmoins, ni ne célébrèrent la chose : au contraire, le gars qui le tenait par l'épaule se décala un peu pour lui faire face, et esquissa un sourire menaçant.

-T'es con. C'est pas le genre de blagues qu'il faut faire quand on vient nous chercher des crosses. Allez, dis-lui que tu nous aimes bien !
-Je...

Les deux autres types se redressèrent à leur tour, tout aussi vindicatifs que le premier acolyte. Il déglutit, bien incapable de savoir comment contourner le problème pour ne pas avoir à en assumer les conséquences. S'il renonçait finalement à cette étincelle de hargne, s'il laissait ces trois types anesthésier son libre-arbitre, il savait qu'il repartirait s'enfermer dans cette spirale infernale de tourmentes qu'il subissait chroniquement ; peut-être finirait-il par prendre la décision de fuir les parages de l'hôpital, pour ne plus avoir à supporter leurs brimades ? Refuser de rendre visite à sa mère était une idée insupportable, en l'état. Il avait besoin d'elle. Maintenant plus que jamais, alors que tout son environnement se trouvait être chamboulé par son acceptation très récente au sein de l'Académie Wong. Il les reverrait, alors. Et cela reprendrait.
S'entêter dans son opposition face à ces trois gars, alors ? Peut-être. L'idée était séduisante, quelque part : mais il avait peur que cela ne fasse qu'aggraver les choses. Pour lui, bien sûr, mais pour la demoiselle, aussi. Que feraient-ils, si la situation continuait à s'envenimer ? Les rosseraient-ils tout deux ? Quel genre de tourments leur feraient-ils subir ? Que devrait-elle endurer d'ignoble, pour avoir eu l'affront de les empêcher dans leur bizutage ?

"Et toi, dis-leur de te foutre la paix. J'te jure, ça fait du bien."

Quelques petits mots, prononcés comme ils étaient venus, comme une pensée fugace, presque sans importance. Quelques petits mots clairs, vrais, francs. Quelques petits mots déterminants.

Alors Abaris jeta-t-il ses mains contre le torse de son vis-à-vis ; il put ainsi le repousser sèchement. Le gars, qui ne s'y attendait guère, glissa et tomba à la renverse en lui jetant un regard confus ; il enchaîna, plus fiévreux que jamais.

-Vous me pourrissez la vie à chaque fois que je viens ici ! Laissez-moi tranquille !

A bout de souffle, il prit alors conscience des mots virulents qu'il venait tout juste de prononcer ; et il devint livide, plus encore qu'il ne l'était par nature. Les dents du gars qu'il venait de bousculer crissèrent ; il entreprit de se redresser, plus enragé que jamais. Ses deux potes se renfrognèrent également, se rapprochant du jeune homme avec la ferme intention de lui faire payer son insolence.
Et alors les quelques petits mots de l'inconnue lui semblèrent bien moins séduisants...
Abaris Hongjing
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# Re: [FB] Chevaleresse gaillarde et prince éploré. [PV Noa]Mer 30 Nov 2022 - 18:13

Chevaleresse gaillarde

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Noa tiqua quand elle vit l'un des compères passer un bras faussement protecteur autour des épaules du jeune homme ; cette technique aussi, elle l'avait connue. Quand les professeurs débarquaient à l'improviste et qu'il fallait expliquer pourquoi ses vêtements étaient abîmés, ses affaires déchirées ou sa peau esquintée. Elle n'était peut-être pas la plus maline, mais n'était pas non plus complètement stupide - il lui fallait bien plus que ça pour y croire.
Le sourcil arqué, elle darda son regard en direction de leur victime. Il semblait... apeuré. Pendant une seconde, elle eut pitié. Mais elle savait très bien que ce n'était pas la pitié qui l'aurait aidée, à cette époque. Alors, elle resta stoïque. Elle voulait voir comment il allait agir, voir s'il serait capable de demander de l'aide. Ses premières paroles provoquèrent un silence assourdissant dans l'assemblée ; et un sourire en coin de la part de la jeune femme. Peut-être que tout n'était pas perdu. Peut-être qu'il lui restait de la hargne, au fond de son cœur. Elle l'observa, regard impassible, attendant ses prochaines paroles. Elle ne pouvait l'aider que s'il voulait de son aide. Mais il paraissait si faible, si fragile, qu'elle en doutait un peu, également.
C'était ce qu'elle pensait, en tout cas.
Pourtant habituée aux accès de violence, elle n'en resta pas moins ébahie, quand il repoussa son agresseur, le faisant tomber au sol. La surprise, pourtant, laissa bien vite la place à une pointe de fierté. Il y avait quelque chose à tirer, quelque chose dans lequel puiser. Il n'était pas juste une victime ; elle pouvait en faire quelque chose de plus.
Quand il s'exclama, laissant exploser toute sa rage, un sourire naquit sur les lèvres de Noa. une réponse brutale, à chaud, une réponse comme elle le voulait. Une réponse qui la décida à l'aider. Et pour de bon cette fois.
Quand ils s'approchèrent de lui, l'expression fermée, elle s'interposa immédiatement, faisant barrage de son corps, déposant sur le passage une main réconfortante sur l'épaule du jeune homme. Elle se doutait qu'il devait paniquer. Elle aussi, la première fois, avait été terrifiée. Et puis, elle s'était habituée. Assez rapidement, d'ailleurs. Sans prendre la peine de masquer ses paroles, elle lui lâcha des félicitations, léger sourire aux lèvres.

▬ Bravo, champion.


Elle n'avait plus entendu cette expression depuis longtemps ; c'était pourtant comme ça que l'appelait son grand-père, bien  souvent. Le naturel de sa répartie la surprit elle-même, mais elle n'en montra rien. A la place, son visage changea, quand elle tourna la tête vers les trois compères. D'encourageante, son expression devint hostile. Elle ne laisserait rien passer. Ils ne l'intimidaient pas. Et même s'ils étaient plus grands, et probablement plus fort qu'elle, elle savait pouvoir compenser avec sa hargne légendaire. ils ne l'impressionnaient, de toute manière, pas vraiment. Ce n'était que de petits racailles sans envergure. A un contre un, elle se savait plus forte qu'eux ; le fruit de ses efforts à la salle payait tous les jours. Les combats à plusieurs étaient par contre plus délicats.

▬ Vous avez entendu ou vous êtes trop cons pour ça ? Foutez-lui la paix.


Elle hocha la tête, les détailla l'un après l'autre, tentant de repérer d'éventuelles faiblesses. L'un deux s'appuyait un peu plus sur sa jambe droite ; peut-être une légère douleur du côté gauche. Elle n'était pas docteurs ; mais elle s'y connaissait en corps humain. L'habitude de se battre, probablement.

▬ Casse-toi. C'est entre lui et nous.
▬ J'te fais peur ? Y a pas à avoir honte, tu sais, j'en ai maté des plus forts que toi.


Elle les narguait, sans vergogne, imperturbable ; elle voulait juste qu'ils changent de cible, qu'ils oublient le jeune homme derrière elle. Elle savait prendre des coups. Alors quand le premier lui parvint, plus impulsif que réellement réfléchi, elle bloqua sans peine, habituée grâce à ses cours de boxe. Sans transition, elle enchaîna, infligea un brusque geste du pied, qui faucha le genoux de son adversaire, pendant que, sa main frôlant la sienne, elle injectait dans son organisme une vague de son pouvoir. Désorienté et déstabilisé, il trébucha, faillit tomber à la renverse ; seul son ami l'empêcha de tomber. Sourcils froncés, il bredouilla quelques mots :

▬ Qu'est-ce que...
▬ Ouais. C'est c'qu'ils disent tous.


Elle fanfaronna, mesquine. Si elle était une adepte de la force brute, elle se savait également d'une rapidité suffisamment correcte. Il n'avait rien vu venir. C'était comme ça qu'elle les avait, à chaque fois.

▬ J'ai toute la journée. On continue ?


C'était faux, un mensonge éhonté ; mais ils n'avaient pas besoin de le savoir. Menaçante, elle avança d'un pas, le regard braqué sur le troisième compère. Les poings serrés, elle était prête à donner des coups. Et même si la fatigue, écrasante, risquait d'amoindrir son pouvoir, elle se savait tout de même capable d'en disposer, peut-être pas à sa guise, mais suffisamment pour se débarrasser des trois petites frappes face à elle.
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# Re: [FB] Chevaleresse gaillarde et prince éploré. [PV Noa]Jeu 1 Déc 2022 - 10:33


Chevaleresse gaillarde et prince éploré.



Elle s'interposait. Elle faisait front. Pour lui. Pourquoi ?
Du point de vue d'Abaris, la situation n'était rien de moins qu'ubuesque. C'était sans nul doute la première fois qu'une personne qui n'était pas sa mère se risquait à prendre sa défense ; et, en outre, cela se faisait dans des conditions particulièrement chaotique. Décontenancé, le jeune homme suivi l'échange qui eut lieu par la suite ; elle se faisait intraitable, intransigeante, alors qu'elle ne le connaissait pas le moins du monde. Eux, de leur côté, cherchaient évidemment à récupérer ce qu'ils considéraient être leur dû ; ses écouteurs, d'une part, sa docilité, de l'autre. Le nouvel élève de l'Académie Wong savait qu'il aurait été dans de beaux draps si elle avait effectivement choisi de déserter les environs ; comment diable résister face à trois agresseurs plus grands, plus costauds et plus assurés que lui ? Ils l'auraient passé à tabac, pour lui apprendre à se montrer aussi rétif. Pour lui passer le goût de réitérer, à l'avenir. Allait-il devoir cesser de visiter sa mère ? Cette seule pensée, intolérable, suffisait à l'horrifier, à le pétrifier.
Fort heureusement pour lui, l'inconnue se chargea d'encaisser le premier assaut de leurs opposants ; et lui, qui était aux premières loges, n'en perdit pas une miette. Maîtrise, force, agilité ; elle avait tout pour elle, cela sautait aux yeux, et la première ruade de l'une des trois racailles suffit à Abaris pour en prendre conscience. Il imagina bien promptement qu'il devait en être de même pour les trois pendards ; ces gars n'étaient pas suffisamment stupides pour ignorer qu'ils n'avaient aucune chance de s'en tirer sans heurts, compte tenu du tempérament de cette jeune femme et de sa réactivité physique.
Mais ils étaient trois ; et elle, elle était seule. Une fois encerclée et harcelée de toutes parts, elle devrait bien finir par fléchir. Restait à savoir si, du point de vue des trois gars, le jeu en valait la chandelle...

Ils semblaient se consulter du regard, plus ou moins dubitatifs. La gorge nouée, encore tétanisé, le jeune Hongjing faisait sautiller son regard d'un de ses agresseurs à un autre, sans interruption. Il ne voulait pas prendre le risque de fermer les paupières au mauvais moment. Il était, comme de bien entendu, totalement tributaire de leur ultime décision ; et il ne savait pas comment réagir s'ils choisissaient la voie du conflit. Ne devait-il pas, en tant que jeune aspirant héros, prendre le parti de cette jeune femme qui avait surgi du néant pour lui venir en aide ? Si, bien sûr que si. Mais même si son inscription au sein de l'Académie Wong avait été actée, il n'avait encore assisté à aucun cours. Il n'était, dans les faits, pas si différent du gamin qu'il était autrefois. Lequel n'aurait jamais osé hausser la voie ou repousser le troisième de ces tristes sires.

-Tu crois quoi ? T'es p't'être rapide mais on est trois, salope. Tu ferais mieux de nous demander pardon pour qu'on passe l'éponge.
-Et toi, file-nous tes putains d'écouteurs avant qu'on te crève les yeux.

La situation n'était pas partie pour se résoudre aussi aisément, manifestement. C'était même tout le contraire qui était en train de se passer ; les gars montaient dans les tours, frustrés qu'ils étaient de ne pas pouvoir commettre leurs méfaits en paix. En outre, le fait que ce soit une femme - et jeune, de surcroît - qui se donne la peine de les remettre à leur place n'arrangeait rien... Leur sexisme latent devait les pousser à considérer cela comme un affront supplémentaire.
Abaris et sa sauveuse, en somme, n'étaient pas encore sortis d'affaire.

Et le jeune héros en herbe, pour sûr, ne se voyait pas sauter dans la mêlée pour y distribuer des coups. Il aurait sans doute pu s'occuper de l'un des trois gars, même s'il doutait de pouvoir l'emporter en combat singulier ; au moins lui tenir tête, le temps que la jeune femme parvienne à en éliminer un autre... Si c'était dans ses cordes, bien sûr, ce dont il ne doutait pas trop. Après tout, il était doté d'un physique plutôt athlétique, même s'il ne raffolait pas spécifiquement des exercices sportifs...


Mais il avait peut-être une autre carte à jouer. De celles qui, potentiellement, pouvaient refroidir les ardeurs de ses trois assaillants.
Elle se répandait dans son corps par l'intermédiaire de ses tympans ; elle coulait dans ses veines comme un sang frais, tapageur, ardent. Elle faisait trembler ses os, ses organes, ses entrailles ; elle s'invitait dans son cerveau et y éveillait des molécules de plaisir et de vaillance dont il ne soupçonnait jusqu'alors même pas l'existence.
Elle était là, elle aussi. La musique. Celle qui ne l'avait jamais vraiment quitté, depuis que sa mère avait été contrainte de s'aliter. Depuis que son père lui avait signifié qu'il était, de toute son existence, la plus grande de ses déceptions. Le plus cinglant de ses échecs.

Alors, avec vitesse, le jeune homme glissa sa main dans sa poche, cliqua sur sa playlist la plus nerveuse, la parcourut promptement du regard et opta pour un titre, qu'il savait suffisamment nerveux pour lui permettre d'arriver à ses fins.


Puis il passa devant l'inconnue ; d'un pas, seulement, par peur de trop s'exposer. Il tendit la main droite en direction du sol...
Et le son qui coulait dans ses veines fila jusqu'au bout de ses doigts, en faisant frémir sa peau, en faisant vibrer ses os, en parcourant ses nerfs. Il s'accumula là, l'espace d'un instant ; puis l'impact d'une batterie le libéra et il hurla, vociféra en se fracassant au sol, en soulevant poussière et mégots, en fouettant le corps de tout un chacun d'une bourrasque anormale, inhumaine, fébrile encore, certes, mais bien réelle.
Et les trois types se dévisagèrent, interdits, comprenant lentement que l'un de leurs souffre-douleurs favoris était en fait détenteur d'un pouvoir.

Souffre-douleur qui, bien sûr, n'en resta pas là ; comme à chaque fois, l'usage de son pouvoir et l'écoute du rock britannien le poussèrent à se montrer un peu plus impulsif, un peu plus sûr de lui... juste assez pour prendre la parole à leur intention.

-Je... je ne vous laisserai pas lui faire du mal ! Je suis un héros !

Et, pour joindre un peu de crédit à son affirmation, il alla chercher dans la poche intérieure de son haut le badge de bronze si reconnaissable qu'on lui avait décerné le jour de son inscription.
Badge sur lequel les trois pendards, décontenancés, lorgnèrent en silence.
Restait à savoir si une telle initiative suffirait à tuer leur combativité dans l'œuf... ou s'ils s'en gausseraient, et reprendraient les hostilité sur le champ.
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# Re: [FB] Chevaleresse gaillarde et prince éploré. [PV Noa]Jeu 1 Déc 2022 - 17:52

Chevaleresse gaillarde

et prince éploré
Noa serra poings et dents suite aux répliques des trois compères. Ils osaient la traiter de salope ? Et exiger qu'elle leur demande pardon ? Il lui fallut utiliser l'intégralité de son self control pour ne pas se jeter immédiatement sur lui pour lui faire ravaler ses paroles. D'un naturel impulsif et revancharde, elle avait trop souvent encaissé les coups sans rien dire pour se laisser faire maintenant. Mais il ne fallait pas. Agissant la plupart du temps avant de réfléchir, ne se laissant pas le temps d'élaborer des stratégies, elle avait pour habitude de se jeter dans la mêlée. Mais ils étaient trois. Et elle n'était pas seule. Se gérer, elle savait faire. Protéger sa sœur, également. Mais un parfait étranger, dont elle ne connaissait pas les réactions ? C'était risqué. Le voir fuir restait l'option la moins dangereuse. Mais s'il était blessé ? S'ils se servaient de lui pour arriver à leur fin ? Elle ne savait pas de quoi il était capable.
Et elle était loin de se douter qu'il était capable de grand chose.
Alors elle fronça les sourcils quand il avança d'un pas, quand il s'interposa comme elle l'avait fait avant lui. L'échange de places comme de rôles la déstabilisa un instant. Il semblait avoir gagné une certaine assurance qui choqua la jeune femme. Positivement. Peut-être n'avait-il jamais eu réellement besoin d'elle, finalement ? Ou peut-être la prenait-il pour une demoiselle en détresse, même si c'était elle qui était venue l'aider à la base. Ce deuxième cas de figure ne lui plaisait pas du tout. Mais elle n'eut pas le temps de s'en appesantir, qu'il tendit la main, le corps tremblant, avant de se mettre à hurler ; et la bourrasque qui suivit désarçonna un peu plus Noa. Elle se protégea les yeux, le corps en position de défense, jusqu'à ce que tout s'arrête. Le silence qui s'ensuivit lui parut assourdissant. Le jeune homme semblait encore secoué ; les trois autres s'obserbèrent un instant. Et elle regardait la scène, méfiante, soudain.
Et puis il prit la parole. Une nouvelle fois.

▬ Je... je ne vous laisserai pas lui faire du mal ! Je suis un héros !


Elle cligna des yeux une poignées de secondes, même si, vu l'usage de son pouvoir, elle n'aurait pas dû être surprise. Mais il faisait de nouveau preuve d'une assurance dont elle le pensait incapable. Elle apprécia son dévouement ; néanmoins, elle resta sceptique. Habituée à être celle qui défend plutôt que celle qu'on protège, elle n'aimait pas vraiment voir son rôle lui être arraché. Quand il sortit son badge, elle y jeta un coup d’œil. Puis elle observa les trois compères. Un peu plus réticents qu'à l'origine, ils ne semblaient pas avoir complètement oublié leur idée première.
L'un deux se permit même de ricaner ; les autres, néanmoins, restèrent en retrait.

▬ Qu'est-ce qui nous dit que c'est pas un faux hein ? Ils recrutent dès la crèche à l'académie maintenant ? Tu crois que tu nous fais peur avec ton tour de magie de merde. Attention les gars, on va s'envoler !


Noa soupira. C'était vraiment le plus stupide de tous. A son tour, à nouveau, de s'avancer. Elle se plaça à côté du jeune homme, en guise de soutien. Suffisamment proche pour faire front ensemble, pas assez pour se toucher. Elle lui adressa un bref regard d'encouragement.

▬ Ça nous fait un point commun, tiens. Bizarre, j't'ai jamais croisé à l'académie.


Ce n'était peut-être pas la vérité, mais ils n'était pas obligés de le savoir. Le principal était qu'ils aient peur d'eux. Pas trop, pour ne pas être sur la défense, juste assez pour fuir sans demander leur reste. Elle les regarda les uns après les autres, termina par la grande gueule. Elle affecta un air contrit, quand elle tendit le bras, posant une main compatissante sur son épaule, le pousse touchant sa peau.

▬ T'as raison mon grand. Désolée pour ça, j'aurais pas dû me mêler de vos histoires..


Puis, subtilement, elle injecta une première vague de son pouvoir, suivie de près par une deuxième. Il cligna des yeux, déstabilisé. C'était toujours comme ça. Elle ne parvenait peut-être pas forcément à les endormir, mais la somnolence, soudaine, pouvait être toute aussi intrigante.

▬ Je... Ouais, euh. Enfin on peut passer l'éponge. On est cool. On a rien contre toi. Par contre lui...


Un léger sourire naquit sur le visage de Noa quand, toujours en contact, elle injecta une nouvelle dose.

▬ Je déconne ! T'es fatigué, non ? T'as l'air crevé en tout cas. L'hôpital est juste à côté, tu devrais y faire un tour. C'est peut-être grave.


Et, de son autre main, elle lui infligea une rapide tape sur le front, puisant dans ses réserve pour une nouvelle vague, qui le fit reculer de plusieurs pas, clignant des yeux, l'esprit embrumé. L'un de ses amis l'attrapa immédiatement par les épaules, pendant que le deuxième, agressif et méfiant, se tourna vers elle :

▬ Qu'est-ce que t'as foutu ?
▬ Je sais pas. Tu veux tester ?
▬ Espèce de-


Le plus lucide des trois, visiblement, le coupa dans son élan :

▬ Mec, arrête, on se casse. C'est trop la merde, j'veux pas d'ennuis avec des héros.


Visiblement, le petit tour du jeune homme avait fait effet ; elle ne s'était chargée que de mater leurs dernières résistances.
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# Re: [FB] Chevaleresse gaillarde et prince éploré. [PV Noa]Sam 3 Déc 2022 - 11:21


Chevaleresse gaillarde et prince éploré.



Cela allait-il fonctionner ? Son pouvoir pouvait s'avérer impressionnant, sous un certain point de vue ; mais il n'était pas convaincu que sa petite démonstration avait suffi à en faire comprendre la nature à ses interlocuteurs. Ceux-ci allaient-ils considérer qu'il s'agissait simplement d'un tour de passe-passe grotesque ? D'une petite diversion inoffensive, qu'il ne pourrait jamais utiliser contre eux, pour les empêcher de le rosser de coups ? Il était une chose, en revanche, qu'ils ne pourraient pas nier : son appartenance à l'Académie Wong. Puisqu'il en brandissait le badge, Abaris imaginait par avance qu'ils capituleraient sagement. Qu'ils se diraient que le jeu n'en valait pas la chandelle, qu'il incarnait une menace trop importante pour qu'ils puissent s'échiner à lui causer du tort... Mais il ne s'attendait pas, en revanche, à ce qu'ils aillent jusqu'à nier le caractère véritable du badge qu'il brandissait.
Certes, il était un héros inconnu ; et, dans les faits, il n'était même pas encore très à l'aise avec ce qualificatif, lui qui n'avait toujours pas eu droit à son premier jour de cours à l'Académie, qui n'avait croisé aucun élève si ce n'était ceux qui arpentaient les couloirs en même temps que lui, et qui ne lui décernaient pas le moindre regard. Mais il était un élève tout de même, et on ne s'emparait pas d'un tel badge par un concours de circonstances... Considéraient-ils qu'il était factice ? Il devait bien exister des copies des badges de bronze en vente sur internet, certes. Mais il avait utilisé son pouvoir : la fusion des deux auraient dû les amener à prendre conscience de sa nature véritable... Non ?
Les questions qui tourmentaient alors le jeune Hongjing l'amenaient, comme c'était le cas à chaque fois, à douter plus encore de sa faculté à s'interposer sur leur route. Ces trois petites frappes pouvaient bien se ruer sur lui et le passer à tabac qu'il ne saurait pas trop comment réagir ; avait-il seulement le droit de répliquer, lui qui n'était pas encore étudiant ? Allait-il avoir des problèmes si on apprenait qu'il utilisait son badge pour se protéger lui-même ? Des dizaines de pensées irrationnelles fusaient dans son esprit ; mais, fort heureusement il n'était pas seul. Bientôt l'inconnue décida de revenir à sa hauteur pour proposer à leurs assaillants un front commun ; et la joute verbale qu'elle entama ensuite le sidéra.

Elle était, elle aussi, une héroïne de l'Académie Wong ? Voilà qui expliquait bien des choses. Sa propension à lui venir en aide ; son assurance désarçonnante ; ses facultés en matière de pugilat, également. Pour Abaris, la chose coulait de source, maintenant : et, ironiquement, cela semblait également être le cas des trois pendards qui prirent bien plus sérieusement l'assertion de la jeune femme que celle du gamin qu'ils étaient bien partis pour racketter une fois de plus. Comment leur en vouloir ? Les apparences n'allaient guère permettre au Hongjing de crédibiliser sa démarche... au contraire de celle de sa sauveuse, bien sûr.

Alors il demeura en retrait tandis que les bousculades reprenaient ; pour un temps seulement, car le type que l'inconnue poussait sans grand ménagement sembla bientôt déstabilisé. Les poussées qu'elle lui infligeait n'avaient pas l'air étranges, pourtant ; se passait-il quelque chose dont l'étudiant ne pouvait pas avoir conscience ? Il comprit que c'était effectivement le cas lorsqu'elle proposa au type de se rendre à l'hôpital pour se faire examiner ; elle devait forcément disposer d'un pouvoir, elle aussi. Quoi de plus naturel pour une étudiante ? Abaris assista alors à la déroute des trois malfaiteurs ; ceux-ci capitulèrent, rappelés à l'ordre par le plus perspicace de la bande, et s'en allèrent chercher une proie moins incommodante. Tant et si bien que le jeune homme et sa sauveuse furent bientôt seuls dans cette ruelle où le gamin avait bien failli perdre ses écouteurs ; il rangea alors son badge de bronze, qu'il avait passé son temps à serrer dans son poing crispé, et entreprit de se présenter d'un air honteux.

-Je... Je suis désolé... C'est normal que tu ne m'aies jamais vu. Je suis nouveau, je n'ai pas encore eu mon premier cours, et...

Il soupira. Il ne servait à rien de se justifier : elle avait démontré une grandeur d'âme, une noblesse qui lui donnaient l'impression qu'elle ne chercherait pas à le juger avec dédain. Aussi lui tendit-il une main bienveillante ainsi qu'un sourire maladroit ; il était encore relativement mal-à-l'aise d'avoir eu à compter sur son soutien, toute inconnue qu'elle était.

-Je suis Abaris. Abaris Hongjing. Merci.

Il ne sut pas quoi rajouter d'autre ; mais son regard, lui, se faisait plus prolixe que ses lèvres. Y dansaient une myriade d'émotions au sein desquelles prédominait l'admiration. Elle était la première héroïne, en dehors de son père, qu'il était amené à côtoyer de la sorte ; et elle avait pris son parti avec une telle désinvolture qu'il ne pouvait que mesurer le fossé qui les séparait encore.
Il était, bien entendu, à mille lieux de se douter qu'elle avait menti, et qu'elle n'était finalement qu'une passante comme une autre...
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# Re: [FB] Chevaleresse gaillarde et prince éploré. [PV Noa]Dim 8 Jan 2023 - 19:05

Chevaleresse gaillarde

et prince éploré
Il fallait l'avouer ; Noa n'était pas sûre que son plan allait fonctionner. Tout ce qu'elle possédait était sa grande gueule sans limite et son air intimidant. Souvent, c'était suffisant. Elle n'était pas forcément la plus douée pour bluffer, savait pourtant tromper son monde quand il le fallait. Et surtout, elle était capable d'utiliser son charisme à bon escient ; c'est-à-dire pour empêcher les autres de lui poser des questions.
Pourtant sceptique, elle regarda les petites brutes hésiter, puis lentement perdre du terrain. Toujours incertaine, elle les observa s'éloigner, petit-à-petit, puis disparaître au coin du bâtiment. Pendant quelques secondes, elle s'attendait à les voir revenir sur leurs pas. Puis elle se détendit. Doucement. son corps se relâcha. Elle resta néanmoins sur le qui vive, l'esprit en alerte, le regard méfiant. D'une oreille distraite, elle écouta les paroles du jeune homme à ses côtés ; contint un sourire chargé d'ironie suite à ses excuses. Si seulement il savait qu'elle avait menti. Que ce n'était qu'une ruse pour qu'on la prenne un peu plus au sérieux, pour leur faire peur, aussi. Elle avait appris à utiliser tous les atouts à sa disposition, pour être sûre de se retrouver en position de force.

▬ Salut, Abaris. Moi, c'est Noa.


Des présentations simples, sans fioritures ; comme elle l'avait toujours fait. Une fille simple, pourrait-on dire : c'est tout du moins l'image que s'est toujours donnée Noa. Secrète, elle n'a jamais voulu dévoiler au reste du monde les ouragans qui se déroulaient dans sa tête.
Un regard dans sa direction, et puis elle abdiqua, avec un soupir :

▬ Au fait, j'ai menti. Je suis pas à l'académie. J’ai un pouvoir, ouais, mais j'appartiens pas à une académie.


Elle n'avait jamais été particulièrement douée pour les cours, ça ne l'avait jamais vraiment intéressée ; elle était plutôt une femme d'action. Même si l'académie en question pourrait probablement répondre à ses besoins, elle n'avait jamais envisagé d'en rejoindre une. Même si le sujet était revenu plusieurs fois, même si elle savait que ça ne pourrait pas lui faire de mal. Apprendre à maîtriser son pouvoir était une perspective alléchante ; d'un autre côté, même si elle le voyait plutôt comme une bénédiction, la possibilité d'aider ses proches, elle n'en avait pas d'autres utilité. Doutait d'en trouver un jour. Ce n'était qu'une petite chose en plus dans son quotidiens, qui ne lui permettrait jamais de faire de grandes choses, selon elle.
Toujours désinvolte, les mains dans les poches, le regard vadrouillant, elle ajouta :

▬ Désolée d'avoir menti. J'voulais juste qu'ils nous fichent la paix. Enfin, qu'ils te fichent la paix.


Coup d’œil en biais, elle n'ajouta pas que, selon elle, il devait apprendre à se défendre tout seul, également. Ne pas dépendre des autres ou d'un vague badge lui conférant une vague autorité, que tout le monde ne respectait pas.
Mais d'un autre côté, elle se sentit incapable de lui donner ce conseil. Parce qu'il lui rappelait trop sa sœur ; parce qu'elle avait toujours envie de le défendre, comme dès qu'elle l'avait vu, quelques minutes auparavant. Depuis toujours, elle avait accepté de prendre sur son dos le poids que sa sœur ne pouvait pas porter. Elle était habituée. Et pour lui non plus, elle ne voulait pas qu'il ait à se battre. Mais il était étudiant. Il avait un pouvoir. Il devait pouvoir se débrouiller seul.
Et quel pouvoir, d'ailleurs... Encore un peu sonnée, elle l'admirait. Elle aurait aimé en avoir un aussi impressionnant, plutôt que le sien, tout juste bon à aider les insomniaques.
Elle haussa les épaules.

▬ Ils vont peut-être venir. Bougeons.


Et sans attendre de réponse, elle quitta la ruelle, se dirigeant vers la rue, bondée.

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# Re: [FB] Chevaleresse gaillarde et prince éploré. [PV Noa]Mer 11 Jan 2023 - 9:39


Chevaleresse gaillarde et prince éploré.



Une claque. Une véritable claque. Sonnante, vibrante, glaçante, percutante comme pas deux. Voilà ce qu'Abaris eut à endurer lorsque Noa lui admit avec une voix teintée de regrets avoir menti au sujet de son appartenance à l'Académie Wong. Elle n'était pas une héroïne en formation ; elle n'était, en vérité, rien de plus qu'une civile ordinaire, lambda. Elle disposait bien d'un pouvoir... mais, pour une raison ou pour une autre, n'avait jamais décidé d'en faire son gagne-pain. De modifier le cours de son existence dans le but de défendre les faibles et les nécessiteux, d'utiliser ses capacités hors-normes à des fins généreuses.
Pour autant, pas un seul instant durant le jeune homme ne se sentit trahi. Il comprit tout de suite, par-delà la sidération qu'il ressentit, qu'elle n'avait pas menti dans le but de lui jouer des tours, de bénéficier de faveurs qu'il ne lui aurait pas accordé si elle avait assumé son caractère de citoyenne classique ; par ailleurs, il était bien assez critique pour se souvenir qu'elle avait choisi d'intercéder en sa faveur alors qu'elle n'avait rien à y gagner, et qu'elle prenait désormais la peine de lever le voile de son mensonge alors que l'occasion lui était conférée de le faire. En d'autres termes, il ne lui en voulait pas, et il ne voyait pas trop comment il aurait pu en être autrement ; s'il fut aussi sèchement recadré par ces quelques mots, de fait, ce n'était pas contre elle, mais plutôt pour sa bravoure, pour sa bienveillance, pour sa spontanéité.
Elle n'était pas une héroïne, et ne prévoyait pas de le devenir, a priori. Pourtant, elle avait choisi d'intervenir dès lors qu'elle avait été témoin d'une insupportable scène de racket. Comme ça, sur un coup de tête, simplement parce que c'était humainement la meilleure décision à prendre. Sans même savoir si les trois agresseurs du jeune Hongjing disposaient d'armes ou de compétences redoutables, susceptibles de lui faire passer un bien mauvais quart d'heure. Elle s'était d'elle-même placée dans une situation de péril alors que rien, strictement rien ne l'y contraignait d'aucune façon.
Voilà d'où venait cette claque : de la pensée qu'elle, simple citoyenne, était plus apte à intervenir pour protéger ses compatriotes qu'Abaris n'était lui-même en mesure de se défendre face à des racailles de bas étage. En somme, il avait bien failli la mettre en danger par sa propre inaction, ce qui, force était de l'admettre, s'inscrivait en porte-à-faux total de ses velléités nouvelles.

-Ah... oui...

Elle prit les devants, en l'invitant à le suivre ; il obtempéra sans trop chercher à se faire entendre, encore sonné et honteux. Il se contenta de la suivre à la trace jusqu'à la rue où les passants se pressaient ; la journée était clémente, le soleil encore haut, et il était tout naturel qu'un grand nombre de badauds se déversent de la sorte dans les principales avenues de Singapura. Pour Abaris, néanmoins, cela n'était pas forcément une donnée rassurante : il craignait de tomber nez-à-nez avec les trois pendards sans avoir l'opportunité de les voir surgir préalablement. Noa avait raison, toutefois. Ils ne pouvaient pas demeurer éternellement dans cette ruelle miteuse, au risque, justement, de les y voir revenir tôt ou tard pour leur demander des comptes... Alors il eut une idée : encore passablement confus, le regard fuyant, il pointa du doigt une ruelle proche qui grimpait plus que les autres, et avait le bon goût de mener jusqu'à un parc quiet, rarement bondé, trop éloigné des grandes entreprises du secteur, des écoles et des centres commerciaux singapuriens.

-On peut aller par là-bas. C'est plus tranquille...

Il se rendit compte à cet instant qu'elle ne lui avait pas spécifiquement demandé de venir avec elle ; seulement de quitter la ruelle au plus vite. Il espéra qu'il ne s'était pas emballé pour rien, et qu'elle n'allait pas le rabrouer sèchement en lui demandant de déserter les parages au plus vite. Elle n'avait pas l'air d'avoir la langue dans sa poche... Pour autant, Abaris ne pouvait pas se contenter de battre en retraite sans la remercier plus concrètement, a fortiori maintenant qu'il avait constaté qu'elle s'était mise en danger pour le sauver lui de son faux pas, pourtant héros en herbe. Il ne pouvait développer, à cet endroit, qu'une culpabilité dévorante.
Alors, si elle acceptait sa proposition, il prendrait le parti de mener la marche ; le parc n'était pas très loin et, par ailleurs, il y avait un ou deux bistrots proches où il pourrait trouver refuge dans le cas de figure malencontreux où ses trois agresseurs avaient choisi la même direction. Cela lui semblait hautement improbable, néanmoins : jamais il ne les y avait croisés, pour le coup.
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