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le feu dans ma tête (agnès)Era of Dust :: Le monde :: Moderna :: Singapura
 
Noa YasudaSomnia
# le feu dans ma tête (agnès)Mar 29 Nov 2022 - 17:24

le feu dans ma tête

sur ton visage, le présage
   


▬ On se fait la classique ?
▬ Carrément ouais, je rêve de m'en mettre une.


Occupée à ranger ses affaires, Noa n'écoute les paroles de ses collègues que d'une oreille. Elle a l'habitude de ne pas être invitée ; pas depuis qu'elle a refusé de les accompagner, les premières fois. Leur relation s'est forgée naturellement : ils travaillent ensemble, rien de plus. Sur le chantier, presque que des hommes, même apparence, même mentalité, rien qui n'intéresse réellement Noa.

▬ Tu viens avec nous, Grincheuse ?


Elle soupire. Si au début sa place, de précaire, a gagné en profondeur, elle n'en reste pas moins une solitaire, marginalisée et moquée, même si la blague, récurrente, ne l'atteint pas. Elle sait pourtant qu'au fond, ils la respectent ; pour son travail acharné, mais surtout parce qu'elle est aussi forte et compétente qu'eux. Ils l'ont testé, pourtant, de nombreuses fois. Une femme ? Sur un chantier ? Pour faire quoi ? Leur travail, visiblement. Ils n'ont plus jamais émis de doutes depuis qu'ils l'ont vu à l’œuvre, ce jour-là.

▬ Où ça ?


Contre toute attente, elle s'intéresse, captant l'attention des quelques collègues restants. Ils se regardent, puis l'observent. C'est la première fois qu'elle semble vouloir aller quelque part avec eux. Basculant son sac à dos sur son épaule, elle darde ses yeux dans leur direction.

▬ Euh, comme d'hab. La Soucoupe Volante. Tu viens pour de vrai ?


Il est surpris. Tout le monde l'est, à vrai dire. Ce qui n'était qu'une question en passant devient un véritable dilemme pour Noa : elle n'a pas envie de venir. Elle est déjà passé devant ce bar, quelques fois, le fuit comme la peste, sans bien savoir pourquoi. Juste un petit quelque chose, sentiment indéfinissable, dans le coin de son cœur. Elle ne se l'explique pas. Pas plus qu'elle ne comprend les raisons de sa retenue constante.
Pour une fois, elle aimerait lâcher du lest.
Alors, pour la première fois depuis son embauche, elle accepte. A la surprise générale, y compris la sienne, elle accepte. Elle regrette presque instantanément ; à quoi bon ? A quoi bon passer du temps avec ces hommes qu'elle tolère tout au plus.
Mais elle est si fatiguée, également. Comme toujours quand elle abuse de son pouvoir, elle sent son énergie et sa force s’amoindrir. Elle aimerait juste dormir. Dormir et récupérer, pour une fois. Pour de vrai. L'alcool n'aide pas forcément, mais il ne peut pas lui faire de mal.
Alors, elle les suit, les mains dans les poches, le regard fureteur. Elle ne peut pas s'empêcher d'observer, les muscles contractés, sur la défensive. Au fond de son esprit, comme un sentiment de danger, qu'elle ne s'explique pas. Elle déteste se mettre dans cet état-là, se sent comme un animal sauvage. Un animal sauvage en cage.
Un collègue lui tient la porte, pendant qu'elle entre à sa suite. Les premiers arrivés les interpellent ; Noa les rejoint, d'un pas tranquille, promenant son attention à la ronde. Elle reconnait, ou croit reconnaître, quelques visages, se contente de les ignorer. Elle n'est pas très physionomiste, a peur de se tromper et, de toute manière, ne s'en préoccupe pas vraiment. Elle n'est pas là pour ça, même si elle ne se rappelle pas bien de pourquoi elle se retrouve ici exactement. Délaissant ses affaires sur la grande table réquisitionnée pour l'occasion, elle préfère se poser un instant au bar. Trop de bruits, trop de questions, de collègues indiscrets. Elle sent bien que sa présence, même si elle n'est pas indésirable, n'est pas désirée non plus. Leur curiosité mal placée la répugne : elle veut qu'on la laisse tranquille, comme à son habitude. Elle n'est pas ici pour se faire des amis, même si c'est l'objectif principal de ce genre de réunions.
Elle ne sait plus ce qu'elle veut, à part dormir. L'esprit embrumé par la fatigue, elle décide d'y aller étape par étape. Et de commencer par commander un verre.

▬ Une bière. Pitié.


La supplication lui a échappé ; quand elle lève la tête, elle regrette de ne pas pouvoir ravaler ses paroles. Et puis elle regrette d'être venue, tout simplement.
Noa a beau ne pas être physionomiste, ce visage, elle le reconnaîtra toujours.
Même si elle aurait préféré l'oublier, depuis le temps.

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# Re: le feu dans ma tête (agnès)Mer 30 Nov 2022 - 23:02


Le feu dans ma tête

feat. Noa Yasuda

▬ « Une journée sous le signe de la poisse aujourd’hui, tiens. »


C’est ce que s’est dit Agnès en se levant ce matin lorsqu’elle a renversé son café sur son pantalon sortant fraîchement du sèche-linge. Était-ce un signe de mauvais augure ? Non, relativisons. Ce n’est que le début de la journée après tout. Une simple petite erreur dès le réveil.

Puis l’orage a frappé dès sa sortie de son appartement – sans parapluie, un camion a foncé au feu vert dans la plus grosse flaque d’eau de la ville au passage piéton juste avant le bar, une bouteille de rhum arrangé au prix d’une location à Tengmen s’est brisée toute seule en tombant des étagères comme par magie et, cerise sur le gâteau : Agnès a oublié de racheter des GLACONS. D’habitude, c’est son collègue qui s’en occupe… lorsqu’iel n’est pas en congé.

▬ « Bon, ok, c’est vraiment une journée catastrophique. »


Si elle le pouvait, Agnès aurait fermé La soucoupe volante pendant trois jours pour se plonger dans sa couette et ne pas en sortir avant de finir n’importe quelle série télé. S’il y a bien une chose qui la met de mauvaise humeur, c’est l’enchaînement de mauvais évènements juste pour détruire ses nerfs et tout son self-control.

Tant pis, moins de sourires et de bavardages avec les clients aujourd’hui. Heureusement que nous sommes en milieu de semaine. Avant ses horaires du soir, Agnès en profite pour enfin récupérer des glaçons et une bouteille de rhum bien moins chère que celle qui s’est jetée sur le sol. Au moins, elle pourra improviser quelque chose si quelqu’un en commande.

*.*.*.*

Le bar est heureusement plutôt calme en cette soirée pluvieuse. Quelques bières à servir et des discussions de comptoir à tenir pour continuer à dorer la bonne image du bar – rien de trop difficile pour l’hongwoise. Ce qui devient plus complexe, cependant, c’est le groupe de grands bavards venant d’entrer pour lâcher la frustration de la longue journée de travail. Si seulement elle pouvait, elle aussi, se défouler de tout l’agacement qu’elle contient depuis huit heures du matin…
Son cerveau enclenche le mode autopilote et ses mains font le travail toutes seules. Alors qu’elle nettoyait une vingtième fois le comptoir depuis le début de la soirée, Agnès entend le tabouret grincer sur le parquet et des bras se plaquer frénétiquement sur le marbre. Elle ne fait pas attention au client, se disant qu’il ne valait mieux pas remuer le couteau dans la plaie après ses supplications.

▬ « Une bière. Pitié. »


Sur le moment, Agnès s’arrête dans sa gestuelle robotique en trouvant le râle de cette voix familier. Ignorant ce sentiment quelque peu dérangeant en prétextant intérieurement qu'il s'agit d'un mauvais tour de sa fatigue, elle sort une pinte et la remplit de blonde avant de la faire glisser vers celle dont elle vient de croiser finalement le regard. Ses doigts se crispent immédiatement.

▬ « Bordel de merde. »


Ces grossièretés sont sorties naturellement de sa gorge sous la surprise – que dis-je le choc – de faire face à celle qui lui a brisé, piétiné, démoli (elle a eu moult temps d’énumérer les synonymes) le cœur et qui l’a empêché de maintenir de nouvelles relations de manière saine par une peur démesurée de l’abandon et de l’engagement.

Noa. C’est bel et bien Noa qui vient de commander une bière dans son bar à Singapura. A des kilomètres de leurs villes natales respectives.

▬ « Mais, euh… Enfin, j’veux dire… Hein ? »
bégaie Agnès avant d’expirer sèchement toute sa respiration pour reprendre quelque peu ses esprits.
« Ok, je la refais. Qu’est-ce que tu fais là ? »
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# Re: le feu dans ma tête (agnès)Jeu 1 Déc 2022 - 14:12

le feu dans ma tête

sur ton visage, le présage
Les jurons qui sortent de la bouche d'Agnès font légèrement sourire Noa ; elle l'a connue avec de la verve, mais peut-être pas autant. Et puis elle se rappelle. De tout. De leur relation, du début, puis de la fin, de la dernière fois qu'elles se sont vues, qu'elles ont parlé, qu'elles se sont rapprochées. Et comme à l'époque, son cœur se remplit de hargne. Plus elle passe de temps à Singapura, plus sa haine envers Hongwu s'évapore - pourtant il reste là, sous-jacent, petite pointe qui la titille quand elle en entend parler. Et la découverte, surtout, qu'elle a vécu comme une trahison. Elle lui en veut. Terriblement. Elle lui en veut probablement plus qu'elle n'en a jamais voulu à personne ; hypocrite, Noa déteste le mensonge. Surtout quand il peut lui faire du tort. Surtout quand il est aussi énorme.
D'un geste rapide, elle récupère son verre, avale une longue gorgée et se prépare à fuir, ignorant sciemment les premières paroles de la jeune femme. Et puis elle s'arrête, en plein mouvement. « Ok, je la refais. Qu’est-ce que tu fais là ? » La question la fait grincer des dents. Effectivement, qu'est-ce qu'elle fait là ? Pourquoi a-t-elle quitté son pays natal, sa ville de cœur, sa patrie ? Le désespoir qui l'a fait déménager, en quête d'une nouvelle vie, de perspective d'avenir ; tout cet argent qu'elle conserve précieusement, utilise avec parcimonie, pour pouvoir l'envoyer à sa famille. Les remerciements de plus en plus évasifs d'Akemi, l'ignorance de son père, la politesse distante de sa mère. Noa apprécie Singapura. Mais Edo lui manque.

▬ A ton avis ? La ville t'appartient pas.


Elle ne se voulait pas aussi agressive ; ou peut-être que si, finalement. Ses doigts se serrent autour de son verre. Si les lieux lui ont toujours rappelé leur relation, elle ne s'attendait pourtant pas à la voir ici. Encore moins à la voir travailler quelque part, elle, la fille de riches. Mais d'un autre côté, Noa non plus, à une époque, n'était pas obligée de bosser.

▬ Et le bar non plus. J'pensais pas que tu bossais là, j'viendrai plus.


Pas une question, ni une proposition ; un fait, tout simplement. Elle comprend mieux, maintenant, pourquoi son inconscient la poussait loin d'ici. Pourquoi elle rechignait tant à découvrir les lieux. Pourquoi même maintenant, elle n'a qu'une envie : fuir. Le plus loin possible. Défouler son corps pour alléger son esprit et s'écrouler dans un coin pour enfin oublier. D'un geste brusque, elle sort son argent, s'apprête à payer.

▬ T'inquiète, j'vais me casser.


Autant pour la petite sauterie entre collègues. Elle n'avait aucune envie de venir, de toute manière ; ce n'était qu'une petite bravade sans importance, le moyen de prouver à ses collègues qu'ils avaient tort. Finalement, c'était elle qui se trompait. Et venir était une mauvaise idée dès le départ.
De nouveau, elle avale une longue gorgée, suivie d'une deuxième. Le liquide, âcre et frais, coule le long de sa gorge, soulageant quelques peu ses maux et la tempête qui fait rage dans son crâne. Sa tête est trop petite pour contenir toutes les pensées qui s'y entrechoquent : elle a juste besoin d'une pause et de respirer. Elle a besoin de s'éloigner d'Agnès, également. Le plus vite possible. Pour faire disparaître les souvenirs.
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# Re: le feu dans ma tête (agnès)Ven 2 Déc 2022 - 0:33


Le feu dans ma tête

feat. Noa Yasuda

Le cerveau d’Agnès s’embrume de tas de sentiments contradictoires. Elle voulait la frapper, la noyer dans sa bière, la jeter hors du bar mais surtout lui demander pourquoi. Pourquoi a-t-elle décidé de renoncer à tout ce qu’elles avaient construit ensemble ? Pourquoi l’a-t-elle abandonné sans remettre en question son entêtement à détester Hongwu et par extension la détester elle ? Pourquoi ne s’est-elle jamais mise à sa place ?

Tant de questions après toutes ces années, tant de regrets, de rancœur… mais aucun retour en arrière n’est possible.

▬ « Effectivement. Aucune ville n’appartient à personne. »


Encore moins la sienne. Encore moins Edo.

Ce qui la rendait inconsolable, dans toute cette histoire, c’est qu’Agnès aussi déteste son pays. Agnès lui a toujours fait part de son souhait de changer les choses. De devenir quelqu’un d’important qui rétablirait la justice à laquelle elle a toujours tenu jusqu’à cacher ses origines pour garder sa première véritable amie et amante. Là était peut-être son erreur : donner sa confiance à quelqu’un qui finirait par la haïr.

▬ « Le bar m’appartient, cependant. Je suis la proprio’, même si ça doit pas t’étonner. »


Agnès ne prend même pas la peine d’ajouter qu’elle avait économisé pour l’acheter d’elle-même sans l’aide directe de sa famille – Noa s’en fiche. Noa se fiche complètement de ce qu’elle est devenue ou de ce qu’elle a enduré à partir du moment où la mort de son père Tseng ne l’a pas empêchée de s’en aller.

Un silence assourdissant s’installe entre les deux femmes. Les pensées, quant à elles, hurlent sans arrêt à l’unisson avec le bruit des verres s’entrechoquant, claquant contre les tables, les rires des clients. Un début de migraine s’installe – Agnès s’empresse d’avaler une aspirine.

Soudain, une poussée d’adrénaline l’envahit. Plus aucun contrôle ne contient ses pulsions : elle a désespérément attendu et espéré pour ce moment. Bien trop pour se laisser se faire écraser par Noa.

▬ « Te casser une nouvelle fois ? Hors de question. Je m’en fiche que tu ne reviennes plus jamais après, que tu quittes le pays ou que tu montes une croisade contre les hongwois. Je mérite les explications que je n’ai jamais eues. Maintenant. »


Rien de tel que de lancer une bombe aussi violente pour se servir à son tour une pinte de bière à son tour. Cul-sec, c’est la maison qui offre.
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# Re: le feu dans ma tête (agnès)Ven 2 Déc 2022 - 12:58

le feu dans ma tête

sur ton visage, le présage
« Le bar m’appartient, cependant. Je suis la proprio’, même si ça doit pas t’étonner. » Évidemment. Noa retint une remarque acerbe ; elle n'était pas là pour se battre. A vrai dire, elle se demande même pourquoi elle est encore là. Au moment où elle s'apprête à s'éloigner, verre en main, après une nouvelle gorgée, l'explosion d'Agnès la fige dans son mouvement. La surprise, passagère, n'apparaît sur son visage qu'une poignée de secondes, bien vite remplacée par un éclair de colère. Elle aurait préféré être indifférente ; elle n'a jamais vraiment réussi à l'être. Trop impulsive, rentre-dedans, colérique. Elle a trop longtemps tu sa véritable personnalité, l'enfermant dans un carcan de sérieux et de discipline, pour pouvoir continuer. Maintenant, elle s'exprime.
Et parfois, elle se fit qu'elle aurait aimé, être la fille sage et calme que sa mère désirait.

▬ Mais des explications de quoi, Agnès ? Je te dois rien.


Elle accentue chaque mot, les accompagne d'un petit claquement sec du doigt contre le bar. Non , elle ne veut pas se battre. Mais si Agnès insiste, elle se sent prête à le faire quand même ; parce qu'elle n'est plus du genre à se laisser marcher sur les pieds. Et qu'elle s'en fiche, également, de passer pour la méchante de l'histoire. Elle a l'habitude, depuis le temps - ce ne sera jamais pire que son père, qui lui reproche parfois sa naissance. Toujours à demi-mots, jamais frontalement. Mais elle le voit dans ses gestes, dans son ton, dans son regard. Souvent, il se dit qu'elle n'aurait jamais dû naître. Et là-dessus, elle est plutôt d'accord avec lui.

▬ Ça te va bien, de demander des explications après m'avoir menti.


Elle n'a pas digéré, ne digérera peut-être jamais. Qu'Agnès vienne d'Hongwu, c'est une chose ; qu'elle lui ait cachée tout ce temps ? Elles n’auraient pas été aussi loin, si elle avait su dès le départ. Ou peut-être que si, elle ne sait plus bien. Sa haine et son mépris des hongwois est trop inscrit dans ses gênes, dans sa mémoire, pour qu'elle puisse s'en faire maintenant. Et pourtant, elle a envisagé de faire un effort. D'essayer. Mais son monde s'est écroulé avant qu'elle puisse réellement y songer : la faillite de son père, les dettes, le sacrifice de sa sœur. La perte de celle qu'elle a tant aimé, pendant plusieurs années, puis quelques jours. C'était trop, pour elle. Noa déteste les mensonges et les faux semblants ; elle ne les tolère que venant de sa famille, parce que c'est ainsi qu'ils ont toujours fonctionné. Parce qu'il y a des choses que personne ne voudrait jamais savoir. Et parce qu'elle n'a plus son grand-père pour la soutenir.

▬ Surtout vu comment je l'ai appris. Désolée, princesse, mais on a pas toujours ce qu'on veut dans la vie. Et tes explications, tu peux te les foutres dans le cul.


Elle sait ses paroles agressives, dures, un peu violentes peut-être ; mais c'est sa manière de fonctionner, maintenant. C'est sa manière de se protéger. Elle a déjà bien trop de soucis, sans s'ajouter le cas Agnès. Elle veut juste qu'on la laisse tranquille. Vivre sa vie aussi dignement que possible, rembourser les dettes de son père, aider sa famille. Dormir, aussi. Dormir, surtout. Elle s'apprête à finir sa bière quand une tape, brusque, sur son épaule, la fait sursauter.

▬ Bah alors, les meufs, ils se passent quoi ? Faut pas se mettre dans des états pareil.


Le regard qu'elle adresse à son collègue est intraitable. Elle s'écarte, pour rompre le contact. Si à cause de son pouvoir, Noa en est habituée, elle n'apprécie toujours pas ça. Pas particulièrement, en tout cas. Et surtout pas venant de ce type. C'est probablement celui qu'elle aime le moins, même si elle n'en aime aucun ; à ses côtés, sa méfiance ne fait que s'accroître, son corps se contracter. Elle ne le sent pas, tout simplement.

▬ Oh, ta gueule. Ça te regarde pas, c'est entre nous. Casse-toi.


Autant pour la politesse, ça fait bien longtemps que Noa a cessé de faire semblant. Autant pour le pauvre type, qui ne voulait que commander une boisson - et aurait dû, au passage, ne pas se mêler de ses histoires. Et autant pour Noa elle-même qui, à demi-mots, admet elle-même qu'il y a encore quelque chose entre elles. Quelque chose à régler, peut-être, même si elle n'en a aucune envie.
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# Re: le feu dans ma tête (agnès)Ven 2 Déc 2022 - 19:10


Le feu dans ma tête

feat. Noa Yasuda

Un bourdonnement insupportable continuait de vibrer entre les tempes d’Agnès. Elle a aussitôt regretté d’avoir laissé parler son cœur et ses pulsions – encore plus devant les habitués du bar qui ne l’avaient jamais vue sous un tel visage. Les masques tombent ce soir : même Noa n’accepte plus aucune once de patience à son cerveau. Tout s’était déjà écroulé, et il fallait que la chute continue davantage des années plus tard.

Des insultes, un regard noir, les dents qui se serrent. Elle remarque, et est obligée de remarquer, que Noa aurait pu tout brûler sur son passage à cet instant si elle le pouvait. Sa rancœur est aussi immense que celle qu’Agnès a accroché tel un boulet à sa cheville. Comment avoir pu croire qu’il était possible de discuter sut un tel champ de mines ?

▬ « Parce que je te devais quelque chose, moi, peut-être ? Je ne t’ai pas menti, tu n’as jamais daigné t’y intéresser donc je me suis protégée. Qu’est-ce que mes origines changent ? A partir du moment où ça va pas dans ton sens, c’est du faux ? Tu ne te demandes pas plutôt pourquoi je ne t’ai rien dit ? »


Plus rien n’est sauvable. Elle n’a plus rien à perdre – sauf sa nouvelle vie qu’elle a réussi à construire tant bien que mal. Hors de question que Noa continue de salir le sol de ses locaux.

▬ « J’ai pas besoin de m’expliquer. Tu m’as abandonnée, Noa. C’est tout ce que t’as toujours su faire. »


Pourtant, Agnès insiste. Elle pèse désormais ses mots avec plus de justesse mais n’en est pas moins cassante pour autant. Honnêtement, une pensée bien profonde et cachée sous les autres lui chuchotait que Noa méritait la droite de sa vie pour s’être pointée ici et avoir cru pouvoir passer inaperçue.

▬ « Maintenant, je vais te demander d’arrêter de manquer de respect à mes clients et de te tenir comme il se doit dans mon bar. Va-t-en si tu veux, reste, je m’en fiche. »


Sur ces mots, Agnès brise le contact en tournant le regard vers le collègue de Noa qui semblait encore sonné du juron qu’il venait de se prendre en pleine figure. Afin de s’excuser au nom de l’établissement pour ce « désagrément », elle lui offre la prochaine pinte – un choix qui semble toujours facilement ravir ceux qui souhaitent sortir de La soucoupe volante en titubant.

Il fallait se rendre à l’évidence : il fallait enterrer toute once d’espoir pour de bon. Puis payer un bon psychologue, aussi.
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# Re: le feu dans ma tête (agnès)Ven 2 Déc 2022 - 20:04

le feu dans ma tête

sur ton visage, le présage
Les mots d'Agnès sont durs, tranchants - coupent dans le cœur de Noa comme dans du beurre. Elle est habituée, pourtant, l'a toujours été. Elle sait ce que c'est, ne l'attendait pourtant pas de sa part. C'est la douche froide, qui lui permet de calmer ses ardeurs, de ravaler hargne et rage pour reprendre la parole calmement. Plus calmement qu'elle ne l'a fait depuis longtemps, sûrement.

▬ Parce que t'avais besoin de te protéger de moi, Agnès ? Merci de prévenir, c'est généreux de ta part.


Elle n'ajoute rien d'autre, ne précise pas que ce n'est pas exactement l'idée qu'elle se fait elle-même d'une relation saine. À l'époque, elle lui a tout donné : sa confiance, son amour et son cœur. Elle n'aurait pas cru que celle qu'elle a tant aimé, celle vers qui elle s'est tournée quand elle a perdu ses grands-parents, celle qui gardait encore une place spéciale dans ses souvenirs choisirait sciemment de lui faire du mal. Elle se sait injuste, pourtant, n'a pas été tendre non plus. Sûrement a-t-elle mérité tout ça. Au fond, elle a toujours eu l'impression de mériter chaque chose qui lui est arrivé ; essentiellement le négatif. « J’ai pas besoin de m’expliquer. Tu m’as abandonnée, Noa. C’est tout ce que t’as toujours su faire. » Pendant un instant, le choc lui fait perdre le souffle en même temps que les mots. Elle ne dit rien, quand Agnès reprend la parole, ne retient même pas qu'elle prend le parti de ce collègue dont elle s'est toujours méfiée, prouvant une fois de plus qu'elle ne lui a probablement jamais vraiment fait confiance. En silence, Noa finit sa bière. Elle n'a plus envie de boire, en vérité. Elle veut juste s'en aller et ne plus jamais voir son visage.

▬ Je te pensais pas cruelle à ce point. Mais j'imagine que ça aussi, c'était des mensonges. Non, pardon. Pour te protéger.


Elle est acerbe, cynique, tente de masquer la tempête dans son coeur. Les paroles d'Agnès font bien trop écho à sa vie récente, à cette impression tenace et pourtant fausse, qu'elle a abandonné sa famille. Elle a toujours été obligée de faire des choix, n'a jamais réussi à faire les bons. Néanmoins, elle se dit que celui de couper les points avec la jeune femme l'était, au contraire. Parce qu'elle n'aurait pu accepter de donner son âme des années durant, à quelqu'un capable de sauter sur ses faiblesses pour les lui jeter au visage.
D'un geste vif, elle récupère des sous, qu'elle dépose sur le comptoir. Il y a plus que le nécessaire, mais elle s'en fiche ; elle ne veut pas rester une minute supplémentaire. Elle rognerait sur son budget courses, ce ne serait pas la première fois.
Jetant un coup d'oeil à son collègue, qui exulte devant sa bière gratuite, elle lui adresse un signe de la tête.

▬ T'inquiète, princesse, j'arrête de manquer de respect à tes clients. À demain, toi.


Elle n'ajoute rien de plus, ne précise pas qu'elle serait partie depuis longtemps, que toute cette scène n'aurait pas eu lieu, si Agnès n'avait pas exigé qu'elle reste, n'avait pas essayé de la contraindre à parler. Pour la barmaid, c'est Noa la méchante, ça l'a toujours été ; et finalement, ça lui va bien. Le but de sa vie a toujours été de récupérer tous les maux de ses proches, dans l'espoir de leur faciliter la vie autant que possible. Parce que c'était l'unique chose dont elle était capable.

▬ À demain, Grincheuse.


Encore ce surnom. Elle se retient de lever les yeux au ciel, préfère plutot se détourner, pour adresser un vague geste de la main aux hommes toujours à table. Ils n'ont évidemment rien raté de la scène. Elle imagine déjà les idées qu'ils se font, les messes basses qui ne vont pas manquer sur le chantier. Mais elle s'en fiche. Parce que personne ne viendra la confronter : ils n'osent plus le faire depuis bien longtemps.
Sans un regard en arrière, elle quitte le bar, plongeant la main dans sa poche pour en extirper son téléphone. Elle ne réfléchi pas, quand elle appelle Aki, se mord pourtant la lèvre en tombant sur son répondeur. Pas étonnant, elle doit être en train de travailler. À cause d'elle et de son incapacité à la protéger. De ses échecs à répétition.

À cause d'elle, parce qu'elle l'a abandonné. Et que c'est ce qu'elle a toujours su faire.
Noa Yasuda
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# Re: le feu dans ma tête (agnès)
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