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[FB] Margygr et HvedrungEra of Dust :: Le monde :: Moderna :: Singapura
 
Sofia SeirēnLa Sirène
# [FB] Margygr et HvedrungLun 6 Mar 2023 - 0:21





Margygr et Hvedrung


Avec Amarah





Les gens étaient là, début, à chanter avec nous. Je trouvais cela toujours fascinant, de voir que ceux qui prenaient la peine de venir nous écouter, faisait également l'effort d'apprendre les paroles de nos chansons. Paroles dans une langue morte, qui leur était totalement inconnu. Mais l'amour qu'ils portaient à notre musique, à notre groupe, leur donnait la force et le courage nécessaire pour tout apprendre, par cœur. Pour beaucoup, c'était peut-être anodin, quelque chose de "normal". Un fan se devait de connaître les paroles des chansons du groupe qu'il suivait, non ? Pas pour moi, ce n'était pas aussi simple que ça. C'était émouvant, à mes yeux. Et les voir ainsi me donnait toujours l'envie de faire mon maximum, comme si je me devais de les remercier.

Hélas, nous approchions de la fin de notre représentation. Nous avions proposés à notre public les chansons les plus populaires de notre répertoire, notamment la plus appréciée de toute : "Ó Valhalla". Comme souvent, Mattjö avait droit à son moment rien qu'à lui, en jouant du nyckelharpa, accompagné d’Ulfric à la harpe. Moment durant lequel je n'avais pas besoin de chanter, mais je pouvais tout de même danser et faire brûler de l'encens à base de genièvre, de bois de santal, de nard et d'herbes sauvages. Jadis, ce parfum évoquait Vedaggry, le Dieu de l'Aube. La croyance voulait que ce parfum apporte énergie et joie. Dans tous les cas, ça sentait drôlement bon et cela apportait une touche mystique à la scène. Notre groupe était entouré par la fumée, pendant que mes pas de dance la faisaient virevolter autour de moi. Une fois la fin de la mélodie, je m'approchai du micro pour présenter la suite -et fin - de notre concert.


"Le chiffre neuf est très symbolique, dans la mythologie issue de certaines anciennes croyances mineures nordiques. Il peut évoquer, dans un premier temps, les Neuf Royaumes présent sur l'Yggdrasil. Les neuf pas fait par Torden, avant de mourir de ses blessures suite au combat contre le Verdensslangen, un serpent géant, suite au Verdende, la Fin du Monde. Il peut aussi faire référence aux neuf filles de Sjø: les neuf vagues. Enfin, il peut rappeler les neuf jours durant, la déesse Jakt et le dieu Fartøy furent mariés. Níu, notre prochaine chanson, parle justement de Fartøy, qui était le dieu de la mer. Il était le dieu patron des marins et des pêcheurs. Il était également associé à la bonne fortune, que les marins et les pêcheurs priaient avant de partir en mer, l’implorant d’apaiser le vent et les vagues."


Tandis que je parlais, un son de vague s'élevait dans la salle, les musiciens du groupe commencèrent à jouer et, lorsque ce fut à mon tour, je me mis à chanter. Níu était une chanson plutôt calme, très reposante. Comme toujours, le public semblait captivé par ma voix. J'espérais que cela ne venait pas que de mon pouvoir, mais voir leurs visages si sereins, si apaisés, ça me réconfortait, quelque part. J'avais l'impression, l'espace d'une soirée, d'être utile. De parvenir à faire oublier des peines, des tristesses, grâce à notre musique. Lorsque la dernière note sonna, nous fument remerciés par des applaudissements.

"Merci, merci à tous d'être venus ce soir, pour nous écouter jouer et chanter. Hélas, c'est déjà la fin..."

Je ne pus retenir un petit rire lorsque quelques spectateurs réclamaient une dernière chanson.

"Mais comme à chaque fois, nous serons ravis de vous retrouver, pour boire ensemble."

Sauf que je n'aimais - et tenais - pas du tout l'alcool. Un verre de bière était déjà de trop pour moi.

"Nous avons également mis en place un stand sur lequel vous allez pouvoir vous procurer notre dernier album, si ce n'est pas déjà fait ! Nous vous attendons pour une petite séance de dédicace ou juste pour discuter avec vous."

On pouvait encore se permettre ce genre "d'after", comme notre public était encore relativement petit. Je me demandais d'ailleurs si je voulais davantage. Prendre le risque de nous faire connaitre plus, d'avoir une plus grosse foule qui venait nous écouter... On ne pourrait peut-être plus prendre le temps de partager ce moment convivial après le concert. Je n'en savais rien. Je ne voulais pas y penser, en fait. Pour le moment c'était très bien comme ça. Les garçons me rejoignirent, pour s'incliner avec moi devant notre public, les remercier encore une fois d'avoir fait le déplacement. La scène s'éteignit, nous profitâmes de quelques minutes pour nous rafraîchir et nous désaltérer, avant d'entrer dans la grande salle où tout était déjà prêt. Notre boutique, le bar où la bière coulait déjà à flot, notre musique en fond et, bien sûr, notre place dédiée aux dédicaces et aux petits moments de complicités avec les plus grands fans. J'avais conservé ma tenue de scène, comme les garçons, pour ne pas briser l'ambiance. Délicatement et après avoir -très soigneusement- nettoyé la chaise, je m'installai pour accueillir les premières personnes qui voulaient faire dédicacer t-shirt, pochette d'album ou même les disques vinyles, qu'on vendait aussi. D'autres voulaient simplement nous offrir des cadeaux, comme des dessins, des œuvres d'arts faites mains, ou prendre des photos avec nous. Voilà pourquoi j'aimais tant ce genre de moment. Ca me rapprochait des gens que j'avais, dans ma vie de tous les jours, tendance à fuir.  

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# Re: [FB] Margygr et HvedrungMar 21 Mar 2023 - 18:19
Margygr et Hvedrung
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-Gauche, gauche, droite ! Gauche, gauche, droite ! Allez, encore une fois !

Le bruit mat des poings percutant les gants de protection résonna une fois de plus, inlassable et sec, recouvrant momentanément sa respiration hachée. Son front perlait de sueur, mais elle tâchait de demeurer aussi tonique que possible ; il lui en fallait plus, de manière générale, pour capituler. Son mentor, Davies, la toisait avec sa mine satisfaite des bons jours. Il était l'un des nombreux entraîneurs qu'elle s'était dénichée, aux quatre coins du globe. Elle bougeait trop, bien trop pour se satisfaire d'un seul coach... Et ses déplacements étaient de surcroît trop erratiques pour qu'on puisse la suivre. Ils étaient tous au courant qu'elle était de nature volage, mais ils ne s'en souciaient guère, ne s'en formalisaient pas. Quand ils étaient sur le bord du ring, à témoigner de son agressivité et à lui prodiguer maints conseils pour qu'elle obtienne la victoire, ils étaient comblés ; quand ils devaient mirer tout cela au travers de leur poste de télévision ou d'un écran de smartphone, ils faisaient avec. Ils avaient, en tout cas, le bon goût de ne jamais rien lui reprocher ; ou peut-être craignaient-ils qu'elle soit prompte à aller dénicher quelqu'un qui accepterait ses deniers sans lui tenir la jambe pour un rien.
En revanche, tous ces coachs partageaient une similarité des plus épuisantes : ils déploraient son hygiène de vie pour le moins discutable.

-Pas mal, grogna-t-il, bourru. Pas mal du tout. Bon, hydrate-toi.

Il lui lança une bouteille d'eau ; elle la saisit au vol, et entreprit de s'offrir une rasade fraîche et généreuse. Les pincements qui parcouraient ses muscles commençaient à la tirailler. Elle ne savait pas si elle avait encore l'ambition de continuer tous ces exercices pendant encore longtemps. Elle craignait de tomber de fatigue à la nuit tombée... ce qui, bien sûr, n'était guère dans ses plans. Singapura était pour elle une terre idyllique, belle et pleine de promesses. Chaque soir écoulé dans la solitude de sa chambre d'hôtel contribuait à lui mettre les nerfs à vif : c'était un soir de perdu, de son point de vue.
Avec Romano et Yoshiryo pour lui disputer ce corps, ce n'était pas un luxe qu'elle était susceptible de s'offrir tous les quatre matins.
A quand remontait son dernier passage sur l'île-état, d'ailleurs ? Quelques mois, sans doute... Elle n'avait pas prévu de s'y attarder, non plus. Romano lui avait bien confiée une mission, mais elle n'était pas certaine de vouloir la mener à bout. De toute manière, à quoi bon ? Tout ce qu'il entreprenait n'avait qu'une seule fin : sa disparition, pure et simple. Son éradication, même. Il se souciait peu de savoir où elle était reléguée, pourvu que cela soit loin de ce corps. Elle, en revanche, n'entendait pas cesser d'exister.
Rendue acariâtre par sa situation désagréable, elle répondit sèchement à l'interrogation de Davies, lequel ne s'en émut guère.

-Bon, quoi de prévu, ce soir ?
-Rien qui ne soit de nature à te regarder.
-Ne sois pas aussi acrimonieuse, bon sang. Je ne suis pas un ennemi. Toute interaction n'est pas une confrontation...
-Je sais bien tout ça, vieil homme. Mais je n'ai pas prévu de monter sur un ring. Alors ce que je vais faire ne te regarde pas.


Il soupira, las. Elle haussa les épaules, égale. C'était souvent le même discours qu'ils lui répétaient à l'envi. "Amarah, tu disposes de qualités merveilleuses, tu devrais te consacrer à la MMA. Tu devrais combattre chaque mois, chaque semaine. Tu as le talent pour devenir la plus grande combattante que le monde ait jamais connu."
Ils n'imaginaient pas, tout naïf qu'ils étaient, qu'elle n'avait pas "chaque mois", et encore moins "chaque semaine".
Ce qui, nécessairement, la poussait bien souvent à se détourner du moindre de ses devoirs lorsqu'on lui offrait enfin une poignée de minutes de liberté. D'autant qu'elle savait que cette liberté, toute conditionnelle, n'était qu'éphémère... Tôt ou tard, les deux autres réclamaient avec avarice leur part du butin. Le contrôle de cette enveloppe charnelle...

-Un ami m'a dit que son élève avait prévu un combat, ce soir, mais que son adversaire avait annulé. Elle cherche une remplaçante. Elle est à ta portée, et ce sera retransmis sur internet...
-Dans tes rêves, peut-être. Ce soir, je sors.
-A quoi bon ? Singapura peut attendre demain. Pas ce combat.
-Eh bien, ça tombe bien. Ça me fera deux fois plus de Singapura, répliqua-t-elle avec un sourire mutin.


Il soupira, à nouveau défait ; elle était trop obstinée pour qu'on puisse lui faire entendre raison, de toute manière. Alors il se satisfaisait des maigres occasions au cours desquelles elle acceptait de monter sur le ring en sa présence... ce qui, à Singapura, ne survenait pas tous les quatre matins. De manière générale, sa carrière, naissante, était encore très bredouillante. Les matchs officiels et répertoriés auxquels elle avait pris part ne se comptaient, pour l'heure, que sur les doigts des deux mains...
Pour autant de victoire, en outre. Ce qui, forcément, ne manquait pas d'irriter la plupart de ses entraîneurs, lesquels pensaient, à raison, qu'elle n'exploitait pas son plein potentiel.
Ce qu'ils n'imaginaient pas, en revanche, c'était que le corps dont elle disposait n'était pas complètement le sien ; et, par ailleurs, qu'elle n'avait pas compté sur un entraînement rigoureux et acharné pour le forger dans les moindres détails. Une caresse et un pincement suffisaient à tonifier un muscle un peu trop endormi, à chasser un soupçon de graisse s'étant invité là où on ne l'attendait pas... A bien des égards, sa seule participation à des combats contre des combattants ordinaires relevait de la tricherie.
Mais elle n'avait pas vraiment le choix ; et, si elle l'avait pu, elle aurait mille fois troqué sa vie contre la leur. Même en trimant chaque jour pendant des heures, elle aurait eu bien davantage de temps pour elle qu'en étant coincée là, avec Romano et Yoshiryo.

Elle se fendit d'un simple signe de la main à l'attention de son entraîneur puis quitta le dojo à la hâte. Elle remonta l'artère bondée qui menait jusqu'à son hôtel, pénétra dans le hall de ce dernier, gravit les marches quatre à quatre jusqu'à déboucher face à la porte de sa chambre, s'y engouffra et se jeta sous la douche afin de profiter d'un brin de toilette et de fraîcheur bienvenu. Puis elle s'habilla promptement et s'en retourna dans le cœur battant de la ville.
Elle ne savait pas encore trop ce qu'elle allait pouvoir faire pour occuper sa soirée... mais, cette fois-ci, elle comptait innover. Tant pis pour le Moonbird, cette boite de nuit tendance que les jeunes étudiants de l'Académie Wong avaient pour coutume de fréquenter ; elle n'irait pas s'y épuiser les tympans jusqu'au plus noir de la nuit. Non, elle avait plutôt envie d'autre chose... D'une expérience inédite. D'une nuit unique en son genre, en somme !

Romano Avogadro
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Sofia SeirēnLa Sirène
# Re: [FB] Margygr et HvedrungMer 22 Mar 2023 - 20:33
Ambiance





Margygr et Hvedrung


Avec Amarah





Les garçons étaient toujours prêts à faire la fête, sans attendre, juste après notre concert. Comme toujours, ils furent les premiers à quitter la loge après avoir simplement bu un peu d'eau. Ils me laissèrent donc seule, ils savaient que moi, j'avais besoin d'un peu de temps pour me reposer. Même si j'aimais le "contact", pas au sens physique du terme, surtout pas, avec les gens, j'avais toujours peur. Me noyer dans la foule était pour moi une vraie épreuve à surmonter. Heureusement, comme je le disais, c'était aussi les seules fois où je pouvais me sentir proche de notre publique. Dans la grande salle de réception, les garçons avaient choisi les musiques les plus calmes de notre répertoire, comme Jólanótt, Fimbulvetr ou encore Herr Mannelig. Il y avait plusieurs jeux de lumière, des endroits plus sombres que d'autres. L'un des animateurs de la soirée avait activé la machine à fumée, dont l'épais nuage s'étalait au sol comme une lourde brume. Avec les différents éclairages, allant du rouge au vert, du bleu au blanc, ça donnait un très beau résultat

Au bar, il y avait, sans vraiment de surprise, les garçons qui dévalisaient déjà les tonneaux. Ils avaient insisté pour avoir des tonneaux en bois, avec un robinet pour "faire couler la bière à flot". Les voir ainsi en mettre partout sur le sol me rongeait de l'intérieur. J'avais envie de les rejoindre pour passer la serpillère et tout nettoyer. Vraiment, ils n'avaient aucun sens de la propreté... ! Mais en tout cas, c'était drôle, à chaque fois, de les voir boire dans leurs cornes. Certains les imitaient, d'autres se contentaient de chope en bois. On les entendait tous gueuler "Skål !" avant de trinquer en faisant claquer chopes et cornes assez violemment. Il y avait aussi des activités, comme le jeu de la quille ou, le plus populaire, le jeu moulin - Kvarn. Le jeu se déroulait en deux temps : la pose puis le mouvement. Dans un premier temps, les joueurs posaient à tour de rôle chacun de leurs pions sur un point vide, les intersections, du plateau. Lorsqu'il n'y avait plus de pion à poser, les joueurs déplaçaient leurs pions vers une intersection voisine libre en suivant un chemin prévu. L'objectif était de former des « moulins », files de trois pions alignés. Lorsqu'un des joueurs avait réussi à réaliser un moulin, il pouvait capturer un pion de son choix à l'adversaire, à la condition que ce pion ne fasse pas déjà partie d'un moulin.

L'encens brulait également, le même que celui que j'utilisais sur scène. Une odeur que j'appréciais beaucoup. A peine installée sur ma chaise, les premières personnes arrivèrent déjà vers moi. Il y avait toujours des personnes qui semblaient un peu timides ou déstabilisées, par le fait de me voir d'aussi prêt avec ma tenue dont la coiffe masquait entièrement le haut de mon visage. Mais un simple sourire de ma part suffisait à les apaiser, j'avais l'air si sérieuse et froide en même temps, avec ce maquillage et ces bois de cerf sur la tête. En voyant que du monde se présentait à notre table, les garçons arrivèrent à leur tour, au plus grand bonheur de nos invités.


"Ce sont des vrais ?" Demanda un jeune homme en désignant les bois de cerf.

Je hochai la tête.


"Oui. Nos vêtements et nos instruments sont tous fait de manière artisanale, avec de vrais matériaux. Des peaux de bêtes, des boyaux pour les cordes..." Répondis-je, sérieuse.

Ulfric posa une chope de bière sous mon nez, en la faisant claquer sur la table.


"Toujours aussi sérieuse, notre chanteuse ! Lança-t-il joyeusement. Tiens, picole un peu !"

Je lui souris avec une sincère gentillesse, en levant les yeux vers lui.

"Ulfric, tu sais que je n'aime pas trop l'alcool..."

Il se pencha vers moi, plaça sa main devant sa bouche, de façon légèrement surjoué, pour me chuchoter.

"Elle est sans alcool..."

"Oh, sans alcool..." Répondis-je tout bas aussi, en regardant la bière.

J'acceptai donc cette boisson, en faisant comme si de rien n'était. Les séances de dédicaces, de photos et de questions/réponses durèrent un certain moment. Comme à chaque fois, j'avais l'impression de voyager de voyage loin en arrière dans le temps. Notre groupe mettait un point d'honneur à reproduire de la manière la plus fidèle et traditionnelle possible tout ce qu'on voyait ici. Nos instruments, nos tenues, les jeux proposés et même les décorations et mobiliers, qui rappelaient l'intérieur des "Maisons Longues" des anciens chefs Reykjav.



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# Re: [FB] Margygr et HvedrungJeu 23 Mar 2023 - 18:30
Margygr et Hvedrung
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-Bien ! Alors, maintenant, où va-t-on...

Elle balaya l'avenue singapurienne qui s'étalait face à elle avec un soupçon d'indécision. Une boîte de nuit ? Non, non et non, trois fois non. Il n'était pas question de refuser de se rendre au Moonbird dans la seule optique de dénicher une autre discothèque en plein centre-ville... Elle n'était, d'une part, pas femme à faire des infidélités à ses commerces préférés ; en outre, elle partait du principe qu'elle avait plus de chances d'être fortement déçue que surprenamment séduite par des lieux de cette nature. Elle savait comment les choses se passeraient, si elle y trouvait refuge... On l'observerait de loin, on la toiserait dans un premier temps, puis on commencerait par lui tourner autour comme autant de guêpes près d'un bon morceau de viande rouge exposé au soleil lorsqu'on constaterait qu'elle était seule. Elle n'avait pas exactement le physique des gentes dames esseulées, et elle n'avait pas l'habitude d'endosser le rôle de la victime éplorée, mais avec un peu trop d'alcool dans le sang, les abrutis qui abondaient dans ce type de lieu perdaient tout sens commun... et toute notion d'instinct de survie, par le fait même. Elle n'avait pas envie de passer sa soirée à recadrer des types bourrés un brin trop aventureux, et aux mains trop baladeuses. Pour les discothèques, donc, c'était définitivement un non catégorique.
Venaient alors les bars. Un pub un brin plus original, à l'ambiance moins suave, moins suffocante ou simplement moins moite pourrait lui apporter pleine et entière satisfaction. On y trouvait de bonnes boissons, une compagnie moins abondante et moins enivrée qu'au sein des boîtes de nuit... Il était plus aisé d'y tisser des amitiés désintéressées, en somme. Mais elle n'était pas certaine d'avoir envie de mettre le doigt sur une expérience de cette nature, dans le fond. Les soirées bon enfant, c'était chouette, pour sûr ; mais elle était plutôt à la recherche d'une aventure inédite, unique. Quelque chose qu'elle n'aurait pas l'opportunité de découvrir tous les quatre matins, en somme... S'il y avait bien une ville qui pouvait lui offrir de l'originalité, c'était celle-ci. Ses rues étaient bien assez vastes pour accueillir tout un tas de festivités déstabilisantes.

Un nom, unique et singulier, lui frappa alors l'esprit. Mei. Une jeune singapurienne, elle aussi versée dans les sports de combat. Elles s'étaient rencontrées dans la salle du vieux Davies ; et Mei, sportive néophyte, lui avait immédiatement tapé dans l'oeil. Avec le temps, elles avaient appris à se connaître et à s'apprivoiser. Elles n'étaient pas spécialement proches, mais elles aimaient se retrouver de temps à autres... Et force était d'admettre qu'en tant que native de l'île, elle était de nature à toujours avoir le bon plan à présenter aux étrangers. Ce qu'Amarah était, par la force des choses : alors cette dernière dégaina son smartphone, ouvrit Voiceless, et tapota un message à la hâte.
La réponse fusa, comme à l'accoutumée ; Mei était un peu trop accro aux nouvelles technologies, selon ses propres aveux. Une proposition, une adresse, une expérience unique, effectivement, à en croire la photo qui était jointe ; une tribu de guerriers nordiques égarée dans un hall où abondaient les fûts de bière et les enceintes... Il n'y avait pas foule, l'ambiance semblait intimiste, mais Amarah serait en mesure de dénicher céans suffisamment d'inconnus pour se changer les idées. Pour découvrir.
Sans trop hésiter, elle répondit à son amie qu'elle était en route, et s'activa effectivement ; une ligne de bus plus tard, elle débarquait au pied d'un immeuble qui semblait accueillir une salle de concert, au sein de laquelle devait se produire une troupe. "Yggdrasil", s'il fallait en croire l'affiche qui était pudiquement apposée sur le panneau prévu à cet effet. Devait se produire, ou avait dû se produire, selon l'heure indiquée sur ladite affiche ; elle arrivait en revanche à l'heure pour l'after, vraisemblablement. Alors elle s'invita sans plus attendre, soucieuse de prendre part aux festivités avant que celles-ci ne s'essoufflent. Si l'ambiance ne lui plaisait pas, de toute manière, elle pourrait toujours s'esquiver, ou pousser Mei à déserter les lieux avec elle...

Elle pénétra à peine dans la grande salle que Mei, qui avait dû jusque-là conserver le regard braqué sur la porte d'entrée, lui sauta au cou et l'embrassa énergiquement sur les deux jours ; Amarah y répondit avec davantage de retenue, mais sans bouder son plaisir, heureuse de retrouver l'une des rares amies qu'elle avait pu se faire à la surface de Moderna depuis le début de sa récente existence.

-Amarah ! Je savais pas que tu passais à Singapura ! T'as un combat de prévu ? T'aurais pu m'avertir !
-Rien d'aussi sexy, désolée. Juste un peu de temps à tuer.


Elle semblait accompagnée, la belle singapurienne ; alors, le temps de se faire à l'ambiance visuelle et sonore de ce petit rassemblement, Amarah demeurerait plutôt passive. Et, avec un peu de chance, quelqu'un aurait entendu parler d'elle, de sa réputation de combattante acharnée...
Romano Avogadro
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# Re: [FB] Margygr et HvedrungLun 27 Mar 2023 - 13:13
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Avec Amarah





De là où j'étais, je pouvais voir l'ensemble de la pièce. J'avais insisté pour avoir une place qui me permettait de n'avoir personne dans mon dos. Depuis toujours, j'avais peur, ou je ne me sentais pas à l'aise quand je savais qu'il pouvait y avoir quelqu'un derrière moi. Je voyais les cuisiniers s'activer, les serveurs se mettre en place et, petit à petit, la grande table fut chargée de nourriture. Et il y avait vraiment de tout : Volaille, gibier, poisson, fruits et légumes. Ça tombait bien, à la vue de ce banquet et son odeur alléchante, je commençais à avoir faim. Heureusement que j'avais pensé à apporter mes baguettes avec moi. Les convives s'installaient à table, je fis de même, accompagnée des garçons. Nous trouvâmes des places libres, à coté d'une jeune femme à la chevelure plutôt sophistiquée, coiffées en double chignons, un peu comme des cornes. Elle semblait accompagnée, peut-être une amie.

Comme souvent, je laissai les garçons me servir, ils savaient ce que je préférais manger. Ils avaient toujours cette envie d'être aux petits soins et protecteurs envers moi. En même temps, comparée à eux, j'étais assez jeune. Ils devaient me voir comme une petite sœur. Avant de voir la moindre nourriture apparaître dans mon assiette, je récupérai une lingette pour soigneusement laver mes couverts... Enfin, mon assiette et mon verre, étant donné que j'allais manger avec mes baguettes. Elles étaient bien rangées, dans leur boite en bois de cerisier. Elles étaient faites sur-mesure, en séquoia et la pointe entourée d'argent. Des gravures d'or rappelant l'état d'Edo décoraient le sommet, le nom de Roy, mon défunt époux et le mien étaient également gravés en ancien Reykjav.


"J'espère que la soirée vous convient" Lançai-je, d'une voix toujours aussi douce.

Je regardai ma voisine de table, un sourire sincère éclairant mon visage qui, au premier abord, pouvait paraître trop sérieux, voire même intimidant avec mon costume et mon maquillage. Mais en général, il ne fallait que quelques mots pour apaiser mes interlocuteurs, qui réalisaient que j'étais de nature paisible. Sans vouloir paraître impolie, j'observai d'un regard la jeune femme. Elle avait un regard plutôt expressif, le genre de personne à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Son corps avait l'air assez bien taillé, peut-être était-elle sportive, elle aussi. En tout cas, difficile de tenir sa ligne ainsi et conserver une masse musculaire sans sport.


"En général, ce ne sont que les habitués qui aiment rester aussi longtemps après le concert. Je me souviens à peu prêt des gens que je rencontre. Déclarai-je, un brin songeuse. Vous, c'est la première vois que je vous vois en tout cas."

Évidemment, à mesure que notre soirée avançait, il y avait de moins en moins de monde. Ce soir, on avait chantés devant environ deux-cents personnes. Il ne devait en rester qu'une cinquantaine, tout au plus. Un peu moins durant le repas, les gens étaient partis pour manger ailleurs, aussi. De toute façon, rien n'était gaspillé ! Je mettais un point d'honneur à ce que la nourriture soit distribuée dans les centres d'hébergements de la ville, qui recueillaient essentiellement des sans-abris. Alors, oui, indirectement, ça contribuait à avoir une bonne image, à nous faire un peu de la publicité de la bonne façon, mais je n'agissais pas par intérêt. Ça me semblait juste naturel de le faire. J'avais conscience de ma chance, de ma fortune, que d'autres n'avaient pas. Que j'appartenais à un petit cercle fermé.

Non, rien ne m'obligeait à organiser, à mes frais, cette soirée. Rien ne m'obligeait non plus à accueillir tous ces gens, sans rien demander en retour. Et rien ne m'obligeait à donner tout ce qu'il restait aux établissements sociaux. Mais je le faisais, car mon cœur me disait de le faire. Pour certains, agir ainsi était la définition de "Héroïne". Je ne me considérais pas comme telle. Si on pouvait, si on avait les moyens de se montrer altruiste, il fallait le faire. C'était un devoir citoyen. Pour son prochain. Car la vie pouvait basculer à tout moment. Je pourrais, pour un tas de raisons que seul le destin connaissait, me retrouver, demain, à la rue. Savoir que, dans ce monde pas toujours blanc, il pouvait y avoir des gens capables d'aider, ça donnait de l'espoir. Et je serais tout aussi heureuse et reconnaissante de pouvoir bénéficier d'aide dans ce cas là.

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# Re: [FB] Margygr et HvedrungMar 28 Mar 2023 - 9:34
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Elle arrivait juste pour le repas, manifestement. Ce qui n'était pas pour lui déplaire... Elle n'avait pas encore mangé, et se voyait bien profiter de quelques victuailles ; comme ça, même si le reste de la soirée n'était pas à son goût, elle n'aurait pas complètement perdu son temps. Cela étant dit, l'ambiance avait l'air bon enfant, et les convives plutôt bavards. Elles trouveraient sans doute de quoi se tenir occupée... Mei l'entraîna donc en direction de la grande table auprès de laquelle se pressaient les musiciens et leurs admirateurs tout en lui tenant le bras ; elle avait toujours été tactile jusqu'à l'excès, pour une sigapurienne.

-C'est la première fois que tu participes à une after d'Yggdrasil, c'est ça ?
-C'est la première fois que j'entends parler d'Yggdrasil tout court, répliqua-t-elle dans un sourire. Tu es une habituée ?
-Disons que je les suis attentivement depuis cinq ou six mois... J'aime beaucoup l'ambiance de leurs concerts !


Amarah en prit note par le biais d'un bref hochement de la tête ; puis elle prit place à la chaise vers laquelle Mei l'entraîna. Son regard coula ensuite en direction de la jeune femme qui s'était installée à sa gauche. Belle, spectaculaire, même. Son costume lui conférait un charisme magnétique. Elle resplendissait, en fait, comparativement aux autres convives ; et elle avait l'air sereine, trop pour ne pas être habituée de ce type de rassemblements. Avec tous ces indices, la pugiliste aurait pu considérer avec aisance qu'elle devait être la voix de ce groupe aux accents reykjaviens ; mais elle n'eut même pas besoin d'invoquer sa sagacité pour arriver à ce résultat. Elle avait déjà eu le loisir de détailler les affiches aux couleurs d'Yggdrasil en arrivant au pied du bâtiment, après tout... elle n'eut donc aucun mal à reconnaître la chanteuse de ce groupe original.
Ses yeux glissèrent le long de sa tenue exotiques, de ses courbes envoûtantes, de ses mains délicates, et se figèrent sur la boîte qui recelait les baguettes dont Sofia usait pour manger. Une légère moue pincée prit place sur ses traits. Certes, on n'était jamais trop loin d'Edo, à Singapura, dans la mesure où nombreux étaient les détails qui nous renvoyaient à cette mère patrie, éloignée de plusieurs centaines de kilomètres et de plusieurs siècles de l'île-état, mais elle n'aurait jamais cru y être confrontée là, au sein de cette soirée où ces baguettes finement ouvragées faisaient mine d'anomalies. Yoshiryo aurait été comblé, aurait pu utiliser ces simples artefacts pour entamer la discussion avec cette voisine de table d'aspect intimidant ; mais Amarah n'était pas cet insouciant et irritant étudiant, alors elle tâcha de brandir un masque d'indifférence qui ne fut brisé qu'au moment où sa voisine décida d'elle-même de briser le silence.

-C'est normal, aboya-t-elle en retour de sa voix rocailleuse, bagarreuse. Je ne soupçonnais même pas l'existence de votre groupe, avant ce soir. C'est à Mei que vous devez ma présence.

Un léger signe de la tête en direction de la jeune femme rendit à cette singapurienne toutes ses couleurs ; sans doute un peu impressionnée par le détachement avec lequel Amarah répondait à Sofia, pourtant l'une de ses idoles, Mei balbutia quelques mots gênés avant que la pugiliste ne se décide à lui emboîter le pas.

-Je... Je l'ai invitée, elle ne savait pas trop quoi faire, elle est étrangère...
-Je suis techniquement née à Edo, mais je me considère plutôt comme une citoyenne du monde. J'ai passé bien plus de temps en Iberia, en Britannia ou en Francie que partout ailleurs. Amarah. Enchantée. Je suis une sportive professionnelle. Dans le free-fight, principalement.


Un bref descriptif pour battre en revue toute la complexité de son être ; Sofia aurait promptement le loisir de constater qu'elle n'était pas une femme ordinaire, grâce à ce résumé lapidaire. Toujours était-il que cette envoûtante jeune chanteuse commençait à piquer la curiosité de la martialiste ; alors celle-ci enchaîna promptement, ne souhaitant pas que la discussion file à sens unique.

-Vous êtes chanteuse depuis longtemps ? Vous avez l'air jeune. Ce n'est pas si récurrent que ça.

Pour certaines femmes, l'âge était tabou ; mais, aux yeux d'Amarah, aucun tabou n'était justifié. Alors elle fonçait, en conversation comme dans sa vie de tous les jours, sans se poser des infinités de questions. Si Sofia en prenait ombrage, tant pis : le repas se ferait dans un silence guindé, mais au moins, elles mangeraient bien.
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# Re: [FB] Margygr et HvedrungMar 28 Mar 2023 - 13:31
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Ambiance





Margygr et Hvedrung


Avec Amarah





Comme je m'y attendais, la nourriture était délicieuse, de grande qualité, cuisinée dans les respects de l'art culinaire Reykjav. J'allais féliciter le chef après cette soirée, son talent était indéniable. J'avais toujours un petit faible pour les gens qui avaient de grandes capacités. Pour l'efficacité et la compétence et ce, dans n'importe quel domaine. Car, grâce à ce genre de personne, on pouvait toujours apprendre quelque chose. Le seul point noir dans tout ça, c'était l'organisation dans mon assiette. Les garçons avaient tout mis n'importe comment, à croire qu'ils avaient peur que je mourrais de faim ! Ils savaient pourtant, que tout devait bien être comme il fallait, dans l'assiette. Les légumes dans un plat à part, pour ne pas mélanger et altérer le gout de la viande. Un brin agacée, je me mis alors à trier aussi discrètement que possible -donc pas du tout- pour remettre de l'ordre dans tout ça. Les légumes, bien à part ! Un détail qui n'échappa pas à Ulfric, qui avait une tendance à adorer me taquiner. Il se mit alors à rire doucement en me voyant faire, à me lancer quelques petites blagues. Rien que je ne prenais mal évidemment, je savais qu'il agissait ainsi car il m'aimait beaucoup et c'était réciproque, comme j'aimais chacun d'eux de la même façon.

"C'est normal. Je ne soupçonnais même pas l'existence de votre groupe, avant ce soir. C'est à Mei que vous devez ma présence." Confia la jeune femme.

Un grand sourire se dessiner sur mes lèvres. J'étais vraiment contente d'apprendre que certains parlaient de nous à leurs proches et essayaient de nous faire découvrir. Je regardai alors Mei, d'un air reconnaissant.


"Je... Je l'ai invitée, elle ne savait pas trop quoi faire, elle est étrangère..." Balbutia cette dernière, timidement.

"Je suis techniquement née à Edo, mais je me considère plutôt comme une citoyenne du monde. J'ai passé bien plus de temps en Iberia, en Britannia ou en Francie que partout ailleurs. " Enchaîna son amie.

Ses traits, bien que discrets, me semblaient en effet familiers. Quel hasard de croiser une autre Edoïte ici. Et j'aimais sa façon de voir les choses. Une citoyenne du monde impliquait, en général, ne pas différencier les peuples, tous sur un même pied d'égalité. Une vision que je partageais, si c'était, du moins, la sienne aussi.


"Amarah. Enchantée. Je suis une sportive professionnelle. Dans le free-fight, principalement." Se présenta-t-elle ensuite.

Une combattante professionnelle en plus de ça !? Étonnée, je la regardai un instant. Je pratiquais moi-même le karaté, hélas je n'avais pas le temps pour combattre à haut niveau, même si, dans le fond, j'en avais l'envie et les capacités. Mais le groupe passait avant ça. On avait malheureusement que 24 heures dans une journée, difficile pour moi de tout faire comme je l'aimerais. Alors que j'allais répondre, je remarquai qu'Amarah allait enchaîner. Non pas pour me déplaire, j'aimais les gens avec de la conversation et pouvoir partager avec eux
.


"Vous êtes chanteuse depuis longtemps ? Demanda-t-elle. Vous avez l'air jeune. Ce n'est pas si récurrent que ça." Ajouta la jeune femme.

Un petit rire m'échappa. Jeune ? J'étais flattée de savoir que je paraissais encore assez jeune. Enfin, je n'étais pas spécialement âgée non plus, mais j'approchais tout de même de la trentaine. Dans le monde de la musique, ça commençait déjà à faire beaucoup. Du moins pour les Edoïtes.


"C'est flatteur, merci beaucoup ! Mais à 28 ans, je suis déjà trop vieille pour être une "idole". je marquai une courte pause, pour lui sourire. Je chante depuis que je suis toute petite, en réalité. J'ai suivi des cours. Yggdrasil est mon premier groupe, j'espère qu'il le restera pour le reste de ma vie. Je chante pour eux depuis 2014." Précisai-je.

"Et contrairement à nous, elle a pas pris une seule ride !" Lança Mattjö, notre musicien.

Les garçons avaient entre 35 et 40 ans, donc oui, à coté d'eux, j'étais vraiment une petite jeune... Je tournai la tête vers lui pour lui sourire également et le rassurer, en soulignant qu'ils étaient quand même tous très beaux ! Je revins rapidement vers ma voisine de table.


"Mais ce qui me surprend davantage, c'est de savoir que vous êtes vous aussi une amoureuse du combat ! Je suis moi-même inscrite dans un club de karaté. Malheureusement et contrairement à vous, je n'ai pas le temps pour pratiquer à haut niveau."

Je pris un petite bouchée de légume, que je fis passer avec ma bière -sans alcool, c'était important- avant de revenir vers Amarah.

"Je ne sais pas vraiment c'est que 'Free-Fight'. Ça me donne envie de vous voir sur un ring à présent. Vous pouvez m'en dire davantage ? A quoi ça ressemble ?"

A mesure que je parlais, je m'approchai d'elle, comme si j'étais une enfant impatiente d'en apprendre plus. Amarah venait de me captiver et je me disais que cette rencontre n'étais pas le fruit du hasard. Une curiosité piqué en plein vif, c'était d'elle dont je voulais parler, en savoir. J'étais suffisamment le centre de l'attention lorsque j'étais sur scène. En dehors, je voulais aussi voir les autres briller, les voir se mettre en avant. Je n'aimais pas avoir cette sensation d’accaparer et de faire graviter la conversation autour de moi.
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# Re: [FB] Margygr et HvedrungJeu 30 Mar 2023 - 17:21
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-2014 ? Ce n'était pas hier... Bravo pour votre longévité.

Pas hier. C'était peu de le dire : à l'époque, Amarah n'était pas encore née. Enfin...
Plutôt que de s'attarder dans ces considérations psychologiques et philosophiques qui auraient pu passionner Romano, la jeune combattante prit plutôt le parti de s'intéresser d'un peu plus près aux informations que son interlocutrice venait de lui livrer sur un plateau d'argent. 28 ans. C'était effectivement moins jeune que ce à quoi elle s'était attendu ; le maquillage et le costume, envoûtants, pouvaient facilement expliquer cette impression faussée. Au-delà de ça, c'était sans doute la complicité que cette chanteuse dégageait avec le reste de son groupe qui avait enfoncé le clou. Ils avaient l'air de beaucoup la materner... et elle, de son côté, ne faisait pas grand-chose pour les rabrouer, ou ne fut-ce que les rappeler à l'ordre. Se satisfaisait-elle d'être ainsi pouponnée ? Peut-être. Amarah n'aurait jamais pu souffrir d'être ainsi considérée par des individus qu'elle aurait, de surcroît, été amenée à côtoyer quotidiennement... mais s'il y avait bien une leçon qu'elle avait pu tirer de ses déjà nombreux voyages, c'était que chacun disposait de son caractère propre.
Et la curiosité semblait caractériser cette talentueuse artiste. Elle avait plus d'une corde à son arc, si elle était également capable de combattre grâce au karaté... Cette polyvalence était tout à son honneur.

-Chacun ses marottes. Tout le monde n'est pas fait pour combattre en professionnel... Et tout le monde n'est pas fait pour chanter sur le devant d'une scène.

C'était sûrement un brin trop sentencieux, comme maxime ; mais cela restait vrai. Outre l'aspect représentation en public, ce à quoi Amarah était rodée dans la mesure où la plupart de ses combats se déroulaient également devant un public plus ou moins dense, le fait de devoir livrer une prestation étudiée jusque dans les moindres détails en n'ayant pas le droit à l'erreur ou à l'improvisation, cela exigeait une rigueur de tous les diables. La combattante préférait bien largement sa position : sur le ring, c'était justement à l'idée de l'instant qu'on donnait la primeur. Feinter, répliquer, parer, dévier, bondir, saisir... Tout cela devait être pensé, bien sûr, et étudié en amont ; mais la folie de l'instant, la puissance conférée par l'adrénaline, ce grain de folie qu'engendraient les enjeux, elle en avait besoin pour affronter les clameurs de la foule.

-Ça ne m'étonne pas, répondit-elle à Sofia en s'extirpant du fil de ses pensées. Le free-fight est encore assez mal connu... même s'il se popularise de jour en jour. On appelle également ça les Arts Martiaux Mixtes. Le principe est simple : un ring, et deux combattants... sans prendre en compte leurs aptitudes ou leurs disciplines respectives. Des judokas peuvent affronter des boxeurs, plus ou moins librement. Il y a souvent des règles pour équilibrer les débats, mais, dans l'ensemble, ce sont surtout les combattants qui font de leur mieux pour apprendre à manier plusieurs styles de combat. La versatilité est très importante. On ne peut pas gagner en n'ayant qu'une seule spécialité.

Raison pour laquelle elle avait opté pour le free-fight, d'ailleurs, mais elle s'abstint de le préciser. Elle n'aurait jamais eu le loisir de devenir une judoka professionnelle en s'y prenant aussi tardivement ; pas sans plusieurs années d'un apprentissage assidu et acharné, en tout cas. En l'occurrence, l'efficacité de son corps lui permettait d'apprendre les bases d'un sport en contact en peu de temps. Ensuite, c'était davantage une affaire de savant dosage et d'instinct que de savoir théorique ingurgité avec patience et méthode... Pour elle, en tout cas.

-La scène est encore balbutiante. Surtout pour les femmes... Il faut donc beaucoup voyager pour participer à des tournois dignes de ce nom. Ce qui m'a déjà amené ici, à Singapura ; et ce qui m'a permis de connaître Mei, donc.

Laquelle n'était pas plus bagarreuse qu'une enfant ; peut-être moins encore, d'ailleurs. Elle était gracile, et son joli petit nez retroussé aurait trop morflé, s'il avait dû se présenter sur un ring... C'aurait été du gâchis, à plus d'un titre. Toujours était-il que Mei, timide, n'était pas au centre des débats ; alors Amarah se chargea de reprendre, non sans profiter d'une bonne bouchée des plats savoureux qui avaient été servis, au passage.

-Je ne pensais pas trouver un groupe aussi... original que le votre à Singapura, en tout cas. On m'a déjà dit que c'était le croisement de bien des cultures, et j'ai déjà pu le constater, mais à ce point-là... Comment vous est venue cette idée ?

Leurs goûts respectifs devaient, bien sûr, y être pour quelque chose... mais on ne montait pas un groupe de musique sur un coup de tête. Encore moins si on choisissait de le baser sur une culture étrangère et lointaine. A ce titre, Amarah était donc assez curieuse ; d'autant que la discussion, jusqu'à présent, s'avérait assez plaisante. Elle n'était, vraisemblablement, pas venue pour rien.

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# Re: [FB] Margygr et HvedrungLun 17 Avr 2023 - 21:57





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Avec Amarah





-2014 ? Ce n'était pas hier... Bravo pour votre longévité" Commenta aussitôt la jeune femme.

Il était vrai qu'on vivait une époque où la musique semblait assez... Éphémère. Les groupes et les artistes allaient et venaient, comme un petit souffle passager. Je priais chaque jour pour qu'Yggdrasil puisse vivre aussi longtemps que possible.  Et quand je voyais tous ces gens, chaque soir où on se présentait, là pour nous soutenir, ça me motivait toujours plus à continuer ! En plus de cela, j'avais la chance d'être bien entourée, avec les garçons, toujours bienveillants et aux petits soins. J'étais vraiment chanceuse, au final. Une privilégiée qui, de surcroît, possédait une pouvoir en total raccord avec son métier. Clairement, je n'étais pas à plaindre et je me demandais encore sous quelle bonne étoile j'étais née pour mériter tout cela.  


"Chacun ses marottes. Tout le monde n'est pas fait pour combattre en professionnel... Et tout le monde n'est pas fait pour chanter sur le devant d'une scène." Répondit Amarah.

Des paroles pleines de sens et pourtant fondamentalement vraies. Chanter devant la foule était pour moi une expérience acquise, même s'il y avait toujours une petite angoisse, "avoir le trac". On était jamais à l'abri un petit loupé, d'un événement inattendu pouvant nuire ou entacher notre spectacle. Mais une fois dedans, j'oubliais rapidement tout ça pour me concentrer sur mes chants, mes doutes se dissipaient toujours pour laisser placer à un profond sentiment de bonheur et de liberté. Comme si je voyageais dans le temps et que j'emmenais avec moi tous ceux qui venaient nous écouter.  


"Ça ne m'étonne pas, fit la demoiselle. e free-fight est encore assez mal connu... même s'il se popularise de jour en jour. On appelle également ça les Arts Martiaux Mixtes. Le principe est simple : un ring, et deux combattants... sans prendre en compte leurs aptitudes ou leurs disciplines respectives. Expliqua Amarah. Des judokas peuvent affronter des boxeurs, plus ou moins librement. Il y a souvent des règles pour équilibrer les débats, mais, dans l'ensemble, ce sont surtout les combattants qui font de leur mieux pour apprendre à manier plusieurs styles de combat. La versatilité est très importante. On ne peut pas gagner en n'ayant qu'une seule spécialité."

Je regardai Amarah, assez intriguée par cette dernière révélation. Ne pas pouvoir gagner avec une seule spécialité ? J'avais du mal à saisir... Il m'avait fallu du temps, pour apprendre le karaté. La jeune femme devait donc être redoutable, si elle connaissait plusieurs styles de combat. Elle devait y vouer une bonne partie de sa vie aussi.

"La scène est encore balbutiante. Surtout pour les femmes... Il faut donc beaucoup voyager pour participer à des tournois dignes de ce nom. Ce qui m'a déjà amené ici, à Singapura ; et ce qui m'a permis de connaître Mei, donc."

Je regardai cette dernière, qui semblait toujours aussi intimidée. Je lui offris un doux sourire, réconfortant, avant de revenir sur Amarah. Les femmes avaient du mal à se faire une place dans le monde du sport en général, alors quand celui-ci avait l'étiquette du "sport d'homme", ça devait être encore plus difficile. Et ça me rendait justement plus curieuse alors. Je voulais voir à quoi cela pouvait ressembler. Etait-ce plus violent que la box singapourienne, justement ?

"Je ne pensais pas trouver un groupe aussi... original que le votre à Singapura, en tout cas. On m'a déjà dit que c'était le croisement de bien des cultures, et j'ai déjà pu le constater, mais à ce point-là... Comment vous est venue cette idée ?" Demanda la combattante.

Je réfléchis un instant, pour me remémorer mes soirées passées sur internet avec les garçons. Des pensées agréables qui m'arrachèrent un petit sourire nostalgique. En réalité, l'idée ne venait pas vraiment de moi, mais d'eux. A l'époque, ils cherchaient simplement une chanteuse. J'ai eu la chance de tomber sur leur annonce. Enfin, les candidates ne devaient pas se bousculer, c'était vraiment très niche comme annonce. Il fallait en plus connaître un minimum cette langue morte, un minimum la culture. S'y intéresser. Ces croyances étaient si mineures que très peu en connaissaient l'existence. C'était ça, notre source de motivation. Faire découvrir quelque chose d'inconnu.


"Maman avait insisté, à l'époque, pour que je choisisse une option à l'école. J'étais déjà, d'aussi loin que je m'en souvienne, une fan de mythologie. Je me suis alors intéressée de plus prêt à la culture Reykjav, jusqu'à découvrir l'existence de cette religion, de ce mode de vie très ancien mais... Particulièrement retranchée, presque totalement méconnu."

Les garçons avaient terminés de manger. Ils décidèrent alors de quitter la table pour aller lancer un concours de boisson prêt de la buvette. Le principe était relativement simple. Remplir sa corne de bière et de boire une gorgée à chaque fois que la foule criait "skål !". Quand celle-ci était vide, il fallait se resservir. Le premier à vider quatre corne avait gagné. Vraiment un jeu fait pour eux, ces grands enfants. Je souris en les voyant faire puis revint sur Amarah.

"Il y a tellement d'histoires... De conte. C'est vraiment fascinant, de fouiller les écrits, se plonger dans ce monde et de s'imaginer à leur époque. Avec ces croyances. Ces modes de vie. C'est un peu comme revivre l'histoire de ce peuple minoritaire. C'est même incroyable de voir à quel point tout est si complet. Tellement riche, de la naissance à la mort des dieux, des odyssées de chacun d'eux, des histoires qui s'entre-mêlent. Il y a tellement à savoir que je doute vraiment que notre groupe puisse parler de tout" conclus-je, amusée.

Je la regardai, l’intonation de ma voix était de plus en plus expressif et joyeux. Je pourrais parler pendant des heures entières de tout ce que je savais, de tout ce que j'avais appris. Des années entières à lire des textes, des ouvrages et des publications scientifiques des chercheurs qui s'intéressaient aussi à cette civilisation. Sans cette passion qui nous animait, les garçons et moi, j'avais la certitude qu'Yggdrasil n'aurait pas pu vivre si longtemps.

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# Re: [FB] Margygr et HvedrungJeu 20 Avr 2023 - 16:36
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Ainsi donc, la constitution de ce groupe de musique pour le moins original avait pour origine les inquiétudes scolaires d'une mère aimante à l'égard de sa fille, elle-même, hasard des choses, dotée d'un joli brin de voix. Un coup de foudre historique, des recherches culturelles, théologiques... A priori, c'était surtout cet aspect-ci du Reykjav qui intéressait Sofia. Son passé. Était-ce pour cette raison qu'elle et son groupe choisissaient de continuer à opérer sur Singapura, lors même qu'un public potentiellement plus dense aurait pu les attendre à quelques centaines de kilomètres plus au nord ? Pour Amarah, le choix de se fixer à un endroit demeurait insolite, en tant que tel. Elle avait soif d'aventures, de découvertes, d'adrénaline ; tant et si bien qu'elle avait déjà du mal à rester assise à cette table poliment et joliment, quand bien même la chanteuse qui lui faisait face incarnait justement un soupçon de découverte. La cité-état était grande, belle, indomptable, devait réserver bien des surprises à ceux qui choisissaient d'y résider au quotidien... mais n'était-il pas plus enthousiasmant, y compris, voire surtout, pour un groupe de musique, de prendre la route pour s'en aller sillonner d'autres pays, découvrir d'autres coins, d'autres publics ? Peut-être Yggdrasil n'avait simplement pas atteint une maturité et une popularité suffisante pour entreprendre de tels voyages. Le commun des mortels était bien obligé, au-delà de ses expériences sportives ou artistiques, de s'attacher à un emploi ordinaire et à des considérations triviales pour survivre, gagner sa croûte jour après jour. Était-ce le cas de ces barbus qui, fortement avinés, venaient de se lancer dans un jeu à boire particulièrement bruyant ? Dans le fond, Amarah n'oubliait pas que sa condition, très singulière, n'était permise que grâce à deux faits bien distincts : la richesse passée d'un Romano qui n'avait pas chômé durant ses jeunes années, et le point d'attache que représentait la fonction d'étudiant de Yoshiryo. Ils avaient toujours un pied à terre pour réaliser quelques économies et lui permettre, à elle, de toujours découvrir plus de ville, de toujours réaliser davantage de rencontres. En un mot comme en mille, elle en avait conscience. Et elle était infiniment moins ingrate que ses deux partenaires ne le prétendaient agressivement.

-Eh bien, je ne pensais pas qu'une passion culturelle pouvait déboucher sur la création d'un groupe de musique... mais présentée sous cet angle, votre collaboration artistique fait sens. Je dois dire que je ne connais pas grand-chose de la mythologie reykjavienne, mais je peux comprendre qu'elle représente une certaine source d'exotisme.

Mei était un joli brin de fille, toute curieuse et enthousiaste qu'elle était, mais elle n'avait jamais été particulièrement aventureuse, pour le peu qu'Amarah en savait. Elle n'avait que très rarement quitté le sol singapurien, et jamais, a priori, pour aller jusqu'au Reykjav. Cette touche d'originalité que comportaient les créations d'Yggdrasil avait-elle réussi à la séduire complètement, ou son adoration pour Sofia et ses musiciens provenait-elle d'ailleurs ? L'amour de la musique, malheureusement, n'était pas toujours complètement rationnelle ; et, quelque part, Amarah s'en réjouissait. Elle était loin d'être aussi procédurière et réfléchie que Romano, à titre d'exemple... Le scientifique aurait sans doute cherché à discuter bien davantage avec Sofia, au sujet notamment des contes d'autrefois de cette civilisation peu ou prou disparue ; mais pour elle, tout cela était bien trop abstrait, bien trop abscons.

-Est-ce que ce genre de soirées est monnaie courante, pour vous ? Vous donnez l'impression d'être assez à l'aise avec votre public...

Certes, cette after ne représentait pas franchement un réel bain de foule, dans la mesure où ils n'étaient pas extrêmement nombreux dans cette grande pièce, mais Amarah constatait néanmoins que les musiciens, notamment, semblaient à même de picoler et de ricaner avec une myriade de relatifs inconnus sans que cela ne semble leur poser le moindre cas de conscience. Une méthode supplémentaire pour embrasser les subtilités de la culture reykjavienne, ou une façon particulièrement enthousiaste de consommer la vie au quotidien ?
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# Re: [FB] Margygr et HvedrungJeu 20 Avr 2023 - 21:34





Margygr et Hvedrung


Avec Amarah





On avait jamais vraiment parlé de tout ça en fait, avec les garçons. Eux, comme ils le montraient très bien ce soir, préféraient toujours vire l'instant présent. Ils jouaient car ils aimaient ça, ils aimaient l'univers de notre groupe. Ils étaient... Contents de voir qu'on se développait sur internet un petit peu, qu'on vendait par-ci par-là quelques "goodies". Tant que ça leur permettait de vivre, qu'ils disaient. Les garçons ne semblaient pas vraiment se soucier de si notre groupe était populaire ou un peu moins. Moi, ça m'allait très bien. Je n'avais pas spécialement besoin d'une grosse entrée d'argent, je vivais déjà très convenablement. En réalité, maintenant que j'y pensais avec un peu de recule, je trouvais ça tout simplement fabuleux. Car ce qui nous guidait, c'était juste notre passion et notre amour autant pour chacun d'entre nous, que pour la musique en elle-même. Et j'étais à présent certaine que cela se ressentait, que le public le ressentait. Nous n'étions pas là simplement pour faire du profit. Mais juste par passion. Pouvait-on mieux définir le bonheur et la liberté ? En regardant cette salle, les quelques personnes qui passaient surement leur meilleure soirée avec nous, les garçons qui buvaient de façon insouciante... On était simplement libre et heureux.

'-Eh bien, je ne pensais pas qu'une passion culturelle pouvait déboucher sur la création d'un groupe de musique... mais présentée sous cet angle, votre collaboration artistique fait sens." Déclara Amarah.

Vraiment, cela lui semblait surprenant ? Il existait pourtant d'autres groupes qui se produisaient grâce à la culture d'une civilisation. Après tout, la musique était un moyen assez universel pour partager un savoir ou du moins... Faire réaliser au monde qu'une culture peu connue pouvait exister. Et, en creusant un peu, en essayant notamment de traduire les paroles de nos musiques, on pouvait apprendre.


"Je dois dire que je ne connais pas grand-chose de la mythologie reykjavienne, mais je peux comprendre qu'elle représente une certaine source d'exotisme. " Rajouta-t-elle.

"Comme beaucoup, en réalité. Soufflai-je de ma douce voix. Même si on ne s'est jamais vraiment concertés sur la question, je pense que nous réalisons qu'Yggdrasil est un groupe assez... Niche. Nous avons volontairement choisi un thème, unique, et nous nous y accrochons. Pour beaucoup, c'est exotique alors, oui. Déclarai-je, souriante. Mais nous sommes heureux, comme ça. Ca nous permet de vivre de notre passion mais également de la faire vivre elle."

Il n'y avait alors aucune raison pour essayer de faire en sorte que cela change. Nous étions tous les quatre sur notre "knǫrr", notre navire de transport. A nous laisser porter au gré des vagues et du vent. A regarder où cela nous menait. Si notre navire était destiné à s'enrichir, à se charger en cargaison, tant mieux. S'il était destiné à rester tel quel, c'était très bien aussi. Quelque part, le succès allait peut-être nous sourire davantage si on essayait pas de le forcer. Comme le disait les anciens Reykjav, les "Nornir" avaient tissées notre destin.

Est-ce que ce genre de soirées est monnaie courante, pour vous ? Vous donnez l'impression d'être assez à l'aise avec votre public... Demanda la sportive.

"Oui, ce sont même les moments que je préfère ! Répondis-je avec enthousiasme. J'ai un peu la sensation de passer du temps avec ma famille. Une grande famille. C'est un privilège, quelque part. Pour nous. Précisai-je. Si on était plus nombreux, je pense qu'il serait plus difficile d'organiser ces soirées. J'espère qu'elle vous plaît, d'ailleurs !

Je regardai Amarah et son amie, puis reportai mon attention vers le groupe qui commençait à se former autour des musiciens qui se donnaient en spectacle. Un sourire aux lèvres, certes, mais un peu anxieuse également à l'idée de devoir les sortir ou les traîner une fois la soirée terminée. Peut-être iront-ils à nouveau ramper de façon un peu lamentable vers les canapés pour dormir, pendant que moi je m'occupais à tout ranger. Nettoyer. Astiquer. Lustrer... De fond en comble. Probablement une bonne partie de la nuit, pour être certaine de rendre un établissement aussi propre - même bien plus - qu'il était avant notre venue.
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# Re: [FB] Margygr et HvedrungDim 23 Avr 2023 - 10:05
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Lorsque Sofia lui souffla son souhait qu'Amarah apprécie la soirée autant qu'eux tous, la principale intéressée afficha un sourire poli mais ne rétorqua pas. Il était encore trop tôt pour en juger... La nourriture était bonne, l'ambiance assez dépaysante et ce parterre composé de musiciens et d'admirateurs anonymes avait l'air agréable, dans le fond... mais la martialiste savait qu'elle n'y serait jamais aussi à l'aise que sa jeune amie, Mei, laquelle semblait être au faîte du bonheur grâce aux regards et aux propos courtois que Sofia lui décernaient de temps à autres. Il y avait toujours un soupçon d'irrationnel dans le culte que l'on vouait aux artistes, quelle que soit la nature de leurs représentations... L'espace d'un instant, la pugiliste se demanda même si la soirée ne pouvait pas s'avérer encore plus attrayante, à ses yeux, si elle se laissait porter par l'ivresse contagieuse des musiciens d'Yggdrasil. Après tout, au quotidien, elle était de nature à s'enivrer. A l'excès, même, quitte à laisser à Romano et à Yoshiryo les joies de composer avec les effets secondaires et néfastes que cela pouvait engendrer. En outre, elle avait la perspective de passer une nuit agréable en compagnie de Mei... et un réveil des plus doux, des plus délicats. La jeune singapurienne avait tendance à la choyer quand elle était de passage ; il n'existait pas un matin qui n'était pas accompagné de viennoiseries ou de délicieux jus de fruits. Elle avait parfois même presque l'impression désagréable d'être maternée ; mais quand cela permettait de combattre la gueule de bois, c'était une impression admissible.
Quelques minutes de plus s'écoulèrent sans que le rythme bon enfant de cette soirée ne soit véritablement perturbé ; quelques minutes de plus et quelques cris semblèrent provenir de l'extérieur de la bâtisse, où quelques ivrognes devaient commencer à quitter les bars attenant en titubant. C'était là les joies des mégalopoles : il y subsistait tout un tas d'individus incapables de rester plus ou moins dans les clous. Certes, Amarah n'était pas forcément en mesure de critiquer les intentions parfois malveillantes des individus qui croisaient sa route, dans la mesure où elle n'était pas souvent la dernière à cultiver de telles pensées à son tour, mais elle avait au moins la bienséance de ne pas se faire écrasante ou incontournable en public. De toute façon, une telle audace aurait bien trop courroucé Romano...

-Sofia, beugla alors une voix depuis la porte d'entrée, Sofia, je sais que t'es là ! Je veux juste te parler, encore une fois !

Un type manifestement aviné pénétra dans la pièce en jouant des coudes, en n'hésitant pas à bousculer les badauds qui allaient et venaient avec bonhomie ; ils finirent par s'écarter en constatant qu'il tenait un coutelas large comme celui d'un boucher, et que son nez épaté, rouge comme un poivron, trahissait une ivresse plus qu'abusive. Le type rendait sa voix mielleuse et doucereuse, malgré ses accents furibonds... mais il allait sans dire, du point de vue d'Amarah, que ses intentions n'avaient rien de louables. En outre, son regard erratique et sa bouche qui écumait laissaient à penser qu'il n'était plus complètement maître de ses actes. Il devait être sous l'emprise d'une substance illicite... et ne pouvait pas en assumer la charge, vraisemblablement. La combattante, malgré toute sa perspicacité, serait bien incapable de deviner, en revanche, que ce n'était pas la première fois que cet individu grossier se faisait connaître d'Yggdrasil ; il s'agissait de l'un de leurs anciens fans, un type qui s'était un peu trop senti à l'aise dans leurs rassemblements, et qui avait fini par en être chassé à force de frasques grotesques et déplacées.

Toujours était-il que sa présence ne faisait plaisir à personne ; Mei, aux côtés d'Amarah, sembla se liquéfier sur sa chaise en bredouillant le nom de cet intervenant colérique.

-C'est Marco... Il n'a plus le droit de venir...
-Ah ? répondit Amarah en arquant un sourcil, vaguement intéressée.


La tension monta d'un cran lorsque l'ivrogne menaça l'un des invités de son couteau ; le pauvre hère avait eu la sotte idée de l'inviter au calme, et évita le tranchant de la lame d'un bond bien inspiré. L'heure n'était pas aux pourparlers, selon toute vraisemblance... et le type parvint bien, comme on pouvait s'y attendre, à remarquer la silhouette unique en son genre de Sofia. Le monde sembla se distordre tout autour de lui ; plus rien n'exista, plus rien d'autre que Sofia, de laquelle se rapprocha de son pas feutré et inquiétant.

-Ma petite Sofia, grommela-t-il de sa voix balbutiante, c'est pas juste, après tout ce que j'ai fait pour toi ! T'as pas le droit de m'ignorer...

Sereine, Amarah s'offrit une rasade de cette bière épicée qu'on lui avait servi un peu plus tôt ; elle orienta ensuite son regard en direction de Sofia, pour jauger sa réaction.
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# Re: [FB] Margygr et HvedrungMar 25 Avr 2023 - 13:46





Margygr et Hvedrung


Avec Amarah





Elle avait droit de ne pas apprécier, après tout. Je pouvais tout à fait comprendre que notre musique et notre univers ne puisse convenir à tout le monde. Le côté "trop" exotique peut-être, comme Amarah le disait un peu plus tôt. Toutefois, si on amie Mei semblait autant nous apprécier, je pourrais la remercier un peu plus tard d'avoir essayé de faire découvrir Yggdrasil à l'une de ses proches. La jeune combattante se contenta alors simplement d'un sourire poli en guise de réponse. Je n'insistai donc pas et reportait mon attention sur l'assiette devant moi, presque vide. C'était si bon je voulais me servir à nouveau, mais cela ne serait que pure gourmandise. Et probablement pas raisonnable, moi qui faisais très attention à ma ligne. J'avais conscience que, quelque part, ce qui faisait notre succès était aussi mon physique ... Avantageux, si je pouvais le dire ainsi. Comme si, de nos jours, une chanteuse devait aussi être l'image de marque d'un groupe. Belle, fine, des formes, toujours présentable. Une évidence qu'il était difficile de voir. Certains commentaires en parlaient d'ailleurs. Et pas toujours agréable, mais bon... Je partais toujours du principe qu'il fallait de tout, du moment que cela restait un minimum acceptable. Je pouvais m'estimer très heureuse de faire partie d'un groupe composé que de garçons et qu'aucun n'était un gros lourd. C'était même tout l'inverse. Protecteurs. Ils étaient très protecteurs.  

"Sofia ! Rugit une voix, à l'entrée. Sofia, je sais que t'es là ! Je veux juste te parler, encore une fois !"

Intriguée, je tournai la tête pour regarder. Je n'aimais pas vraiment le ton employé, ni le timbre de la voix qui trahissait la consommation peut-être excessive d'alcool, entre autre. Je reconnaissais cet homme. Les garçons lui avaient fait comprendre qu'il n'était plus le bienvenu dans nos représentations. Et pour cause, il était justement un de ceux qui aimaient s'attarder sur mon physique plutôt que nos chants. Il m'envoyait souvent, très souvent, trop souvent, des fleurs. Des cartes. Divers cadeaux. Comme s'il essayait par tous les moyens de me charmer. Hélas, ce genre d'insistance avait tendance à provoquer chez moi l'effet inverse et, même, de prendre peur. Cependant, maman m'avait appris à rester une dame, distinguée et chic en toutes circonstances. Certains y voyaient là de la gentillesse excessive de ma part, de la trop grande compassion. Qui pouvait me jouer des tours, un jour, si je ne prenais pas assez garde. Il était également connu, de la mauvaise manière, pour se montrer "trop joyeux" durant nos rassemblements après nos concerts.

"C'est Marco... Il n'a plus le droit de venir..." Expliqua Mei à son amie.

Laquelle ne réagit pas plus que ça. Je soupirai doucement, moi qui voulais que chaque personne ici passe un bon moment... Cet invité surprise risquait de tout gâcher. Si ce n'était pas déjà fait. Les garçons cessèrent aussitôt leur jeu de boisson pour s'approcher de moi, comme un mur à franchir entre ce Marco et moi. Un invité plus téméraire que les autres tenta de le calmer. Mais difficile de raisonner quelqu'un sous l'emprise de l'alcool et surement d'un peu de drogue. Un geste réflexe vers l'arrière lui évita une belle blessure de couteau qui tenait l'individu.


"Ma petite Sofia... c'est pas juste, après tout ce que j'ai fait pour toi ! T'as pas le droit de m'ignorer..." maugréa-t-il.

Encore assez sereine, je me levai doucement et m'approchai d'Anthony. Il se pencha vers moi, comme il était largement plus grand, pour écouter ce que j'avais à lui dire.


"S'il te plait, peux-tu appeler la police ?" Demandai-je, à voix basse pour ne pas me faire entendre.

Il hocha la tête et s'éloigna vers un endroit isolé pour passer son coup de fil. Je souris, toujours sereine, pour le remercier et m'approchai ensuite d'Ulfric.


"Fais évacuer les gens par la porte arrière, s'il te plait."

Il hocha lui aussi la tête et organisa aussitôt l'évacuer des personnes. Je ne voulais prendre aucun risque. Je voyais un couteau, mais une arme à feu pouvait encore de dissimuler sous les vêtements de ce type. Je me sentais responsable de la sécurité des invités. Donc aucun risque. Je publierais plus tard un message pour m'excuser auprès d'eux. Il ne restait plus que Mattjö à mes côtés. Un vrai colosse de deux mètres de hauts, aussi haut que large. Il était le plus à même de s'interposer si la situation devait dégénérer. J'inspirai un bon coup. Je devais à présent essayer de gagner du temps jusqu'à l'arrivée de la police. Je retirai mon serre-tête et le déposai sur la table. Les cornes en bois frappèrent doucement la table, tombant à cause du manque d'équilibre. Je retirai ensuite mon bandeau pour dévoiler mes yeux bleus, toujours souriante. Puis je m'approchai, d'un pas, et gardai tout de même une certaine distance.

"Marco, c'est ça... ?" Soufflai-je de ma plus douce voix.

Je n'avais aucune idée de son prénom. Une chance d'avoir entendu Mei le prononcer. Je pouvais ainsi espérer que Macro se sente plus privilégié, s'il pensait que je connaissais son prénom. Je joignis mes mains contre mon bas-ventre, prenant une posture bien droite, distinguée.


"Je suis navrée d'apprendre que vous vous sentez ainsi mis de coté."

J'ignorai si mon pouvoir allait lui faire de l'effet. Mais comme il semblait totalement obnubilé par ma présente, j'avais bon espoir de pouvoir le raisonner et l'apaiser. Il me suffisait de lui dire ce qu'il voulait entendre.

"C'est toi...! Gueula-t-il. C'est toi qui m'a mis de coté ! Qui m'a rejeté !"

Il accentua ses propos en agitant son couteau, sous mes yeux. Je ne bougeais pas, cependant, gardant la même posture. Si je voulais être convaincante, je devais avoir l'air sûre de moi. Si je montrais ma peur, il allait avoir le dessus et ne plus m'écouter. Je lui souris paisiblement et niai doucement de la tête.

"Je ne pense pas ce genre de décision, Marco. Vous savez que j'aime passer du temps avec vous tous, ici."

"Alors qui ? Qui !? Je veux juste te voir, moi ! Qui veut m'en empêcher !? Il regarda Mattjö, qui n'avait pas bougé. Lui !? Il le désigna avec la pointe de sa lame, puis regarda Amarah. Elle !?"

"Marco... Écoutez moi. "

S'il perdait sa concentration, j'allais vraiment avoir du mal à l'apaiser. Heureusement, il tourna le regard vers moi, signe que j'avais à nouveau son attention.

"Je suis là, à présent. J'accepte de discuter avec vous, rien qu'avec vous. Mais avant, j'aimerais... Que vous posiez ce couteau. Vous n'en avez plus besoin maintenant. Je suis là. Rien que pour vous. J'ai le temps, j'ai toute la nuit même, si vous voulez. On peut... Rester ici, passer du temps ensemble. D'accord ?"

J'ignorai complètement si cela allait fonctionner... Je mettais en tout cas toutes les chances de mon coté. En me montrant sûre de moi, en essayant de le captiver, littéralement. De plonger mon regard azur dans ses yeux. De lui offrir mes plus beaux sourire et de l'enivrer avec ma plus douce des voix. Tout ceci faisait parti des conditions pour que mon pouvoir puisse fonctionner au mieux. Alors face à un type qui semblait prêt à tout pour me voir et qui, en plus, n'était plus lui-même...
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# Re: [FB] Margygr et HvedrungJeu 27 Avr 2023 - 17:23
Margygr et Hvedrung
feat. Sofia
Un simulacre de chaos ; puis un retour au calme, par l'entremise d'une Sofia réactive, pragmatique, presque trop sereine. Comment pouvait-elle considérer la situation comme étant sous contrôle ? C'était pourtant l'image qu'elle renvoyait d'elle ; ses mouvements, toujours aussi lents, soutenus, réguliers et fluides, laissaient à penser qu'elle prenait tout cet imbroglio pour une danse envoûtante. Elle alla de l'un à l'autre de ses partenaires afin de lui souffler des consignes d'un air assuré ; puis, ayant avec maîtrise endossé ce rôle de chef d'orchestre, elle entreprit de se dresser sur le chemin de ce pauvre hère, de façon non seulement à lui barrer la route, mais aussi et surtout à l'adoucir, à l'apaiser autant que possible. Le choix des mots, le ton doucereux, la posture affirmée... Là encore, elle laissait à penser que toute cette scène ne représentait à ses yeux qu'un contretemps regrettable. Elle était douée, songea Amarah, qui se demanda comment elle aurait réagi si elle avait dû se tenir à sa place.
Elle aurait peut-être choisi de se carapater après avoir lancé sa chaise dans la tête du type. Ou, a contrario, aurait laissé l'adrénaline pulser dans ses veines jusqu'au moment où elle aurait trouvé la force d'aplatir le nez de cette ivrogne d'un grand coup de savate.
Pas franchement le genre de prestations dont elle s'attendait de la part de Sofia, en tout cas.
A ses côtés, Mei tremblait, blanche comme un cachet d'aspirine. Attentive, Amarah la couva d'un regard inquiet tandis qu'un autre invité tâchait de les convier à prendre la tangente ; manifestement, la foule quittait les lieux avec calme, tempérance, comme pour éviter soigneusement de rajouter de l'angoisse à ce moment particulièrement tendu. C'était une sagesse collective d'une grande prévenance vis-à-vis de Sofia, laquelle décidait, tout au contraire, de s'exposer plus que de raison.

-Amarah, il faut qu'on parte...
-Prends de l'avance. J'arrive, répondit-elle en restant assise, corne en main.


Elle but une gorgée de plus ; son amie lui jeta une œillade mal assurée avant de suivre les recommandations du musicien qui était venu à leur rencontre. Voyant qu'elle n'entendait pas bouger d'un iota, et l'ayant sans doute entendu parler lorsqu'elle présentait sa fonction de martialiste, le membre d'Yggdrasil capitula momentanément, la concernant, et préféra escorter Mei et les autres convives à l'écart de cette pièce qui, soudain, paraissait bien vide.
Comme quoi, seules quelques âmes suffisaient à transformer un cloaque à l'ambiance sinistre en hall chaleureux et convivial. En l'occurrence, cette pièce trop grande offrait aux éclats de voix un écho distordu ; et Amarah lorgna du côté du couteau qu'on tendait dans sa direction avec un sourire crispé.
La situation l'intéressait de plus en plus... pas seulement parce qu'elle souhaitait voir comment Sofia était en mesure de se comporter une fois soumise à une situation complexe, potentiellement inextricable. Ce lourdaud avait eu la sottise de la pointer directement, et, par la même, de la menacer implicitement. Folie, folie... D'autant que l'alcool commençait, lentement mais sûrement, à s'insinuer jusque dans son cerveau. Sa conscience s'embrumait, et le doux pragmatisme auquel Romano aurait pu la convier, lui, s'éloignait à pas de loups.
Pour laisser place à ce qu'elle était de plus furieux, de plus lunatique...

-Pourquoi... pourquoi tu me vouvoies, hein ? Je suis pas assez bien pour toi, c'est ça ? J'ai jamais été qu'un pigeon à tes yeux ?

Il agita son coutelas, encore plus furieux ; mais il ne la menaça pas directement, restant à une distance raisonnable de la jeune chanteuse. Sans doute, malgré toute la colère qu'il véhiculait par ses imprécations, appréciait-il cet instant qui lui permettait enfin d'extérioriser sa frustration... Si on lui laissait le champ libre, l'artiste à la voix d'or remporterait sans doute cette joute ; et avec le fin mot de cette dispute reviendrait la sérénité, le calme des lieux.
Oui, mais voilà : Amarah n'avait pas franchement envie de lui laisser le champ libre.
Elle fracassa la corne depuis laquelle elle profitait de ses gorgées d'alcool contre la table, s'attirant d'un coup d'un seul toute l'attention des autres individus encore présents dans la salle ; puis elle se redressa en faisant racler sa chaise contre le sol avant de pointer d'un doigt accusateur ce pauvre Marco.

-Ok, t'es pas content parce qu'elle t'a ghosté, soit. Elle a ses raison, elle les a pas... J'm'en fous. Mais t'as pas à me rejeter la faute, gros tocard. Si t'as pas été capable de la séduire, c'est peut-être juste parce que t'es un gros loser. Donc tiens bien ton couteau, fous-le toi dans le cul, et retourne d'où tu viens avant que je me fâche pour de bon.

Ses yeux de fauve lançaient des éclairs. Elle était bien incapable de deviner que son intervention était sans doute ce que Sofia pouvait jusqu'alors imaginer de pire : parce qu'elle venait, d'un coup d'un seul, de remettre une pièce dans l'ignoble machinerie qu'était l'orgueil froissé de Marco.

-Espèce... espèce de salope ! beugla-t-il en retour, complètement désarçonné.
-Chiale, tu pisseras moins, tête de cul.


Elle était loin, très loin, la tranquille Amarah qui discutait posément art et histoire personnelle avec Sofia...
Romano Avogadro
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# Re: [FB] Margygr et Hvedrung
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