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Naraka CatanaVotre ami ou votre ennemi
# Re: Tirer à vue. [PV Vinegar]Mer 1 Mai 2024 - 17:14

Tirer à vue.

Ft Vinegar
Le Doc


-Je me risquerais pas à en boire, perso, mais puisque t'as l'air d'y tenir...grommela-t-il en tendant son verre d'eau à Vinegar. Et si tu me disais plutôt ce qui t'es arrivé, au lieu de me vanner ?


Il voulait en savoir plus ; avidement, même. Parce qu'il avait bien conscience que cela ne pouvait pas être une simple coïncidence, que celui qui avait cherché s'en prendre au Roi des Mendiants ne pouvait pas être un simple adversaire né d'une rixe antérieure à leur alliance. Ceux qui avaient cherché à lui nuire étaient probablement ceux-là même qui avaient fini par faucher la vie de Sabah... Et le fait qu'ils aient raté leur coup, cette fois-ci, ne devait pas leur permettre de verser dans un optimisme béat. Ils étaient organisés, armés, informés, et capables d'agir au grand jour si l'envie les en piquait ; en outre, ils se sentaient assez en confiance pour le faire dès lors qu'une piste leur semblait probante. Ils n'étaient pas venus jusqu'ici, parce qu'ils savaient qu'attaquer en plein cœur du territoire adverse était bien plus risqué... Ils voulaient d'abord leur nuire, petit à petit. Couper le Doc de ses soutiens principaux, faire en sorte de l'isoler pour lui régler son compte plus facilement. Il avait cru, jusqu'à présent, que c'était sa discrétion légendaire, sa principale arme ; il commençait à se demander si ses opposants ignoraient vraiment tout de l'endroit où il se terrait, ou s'ils avaient pris la décision patiente de ne pas s'y aventurer prématurément. Ne risquaient-ils pas de se pointer, au cœur de la nuit, lorsqu'ils en auraient marre de se terrer dans l'ombre pour l'atteindre indirectement ? En outre, s'ils avaient été déterminés à l'idée de régler son compte à Sabah, lors même qu'il n'officiait plus en son nom, c'était sans doute qu'ils craignaient la possibilité qu'il ne fasse appel à de nouveaux, ou à d'anciens contacts pour les pister et les mettre à mort. Ce qui n'était en soi pas erroné... mais qui devait nécessairement le pousser à avertir l'ensemble de ses anciens collègues, de façon à les mettre au courant de cette menace qui planait sur eux. Mieux valait éviter qu'un trop grand nombre d'entre eux finissent leur vie aussi misérablement que Sabah.

Les dires de Vinegar ne lui permirent guère d'être rassuré. Un opposant a priori insaisissable, peut-être capable de voler, en tout cas susceptible de se volatiliser dès lors que la situation se tendait un peu trop à son goût... Avec un moment de réflexion, le Doc entreprit de songer à tout ce que cela pouvait bien impliquer ; il lui semblait évident, en tout cas, que l'un de ses poursuivants inconnus était doté d'un talent. Ce qui n'était pas surprenant en soi ; statistiquement, c'était forcément le cas, dès lors que ses ennemis avaient pu forger une bande suffisamment large. Mais qu'ils soient en mesure d'utiliser un pouvoir sur le champ de bataille, ça, c'était une information nettement plus préoccupante.

-Prêts... Ouais, on l'est sans doute. Mais assez ? J'en sais rien, pour le coup. S'il est capable de se volatiliser comme ça... Rien ne dit qu'il ne tentera pas sa chance à plusieurs reprises. Te concernant, bien sûr, mais me concernant aussi. Il pourrait essayer de jouer sur nos nerfs. Faire en sorte de s'en prendre à nous sans relâche, jusqu'à ce qu'on baisse notre garde. S'il est aussi agile que tu le dis... Il va falloir qu'on trouve un moyen de lui régler son compte, et pour de bon, de préférence.


Avoir des ennemis, cela ne le dérangeait pas outre-mesure. C'était le lot quotidien du genre de vies qu'ils menaient, Vinegar et lui. Impossible de faire l'unanimité quand on agissait dans l'ombre... Mais qu'un type soit capable de lui nuire à tout moment et soit, de surcroît, en mesure de disparaître à volonté, ça, ça le chagrinait autrement plus. Parce que cela l'empêchait de préparer une riposte expéditive.

-C'est dur, mais... On peut pas partir du principe qu'il cherchera pas à s'en prendre aux gamins, à un moment ou à un autre. Ils vont criser, mais va falloir qu'on leur ordonne de rester planqués jusqu'à ce qu'on réussisse à leur mettre le grapin dessus. Pour pas qu'ils se fassent utiliser comme des appâts. Les clochards, s'ils sont pris pour cible, c'est moins grave ; mais eux, ça m'emmerderait.


Oui, voilà. Elle était là, la priorité. Veiller à ce qu'il n'arrive rien à Far et à ses petits copains. Ils étaient encore trop candides, ce type de combats ne pouvait pas les éclabousser. Il n'arrivait rien de bon quand on exposait des gamins à une telle violence ; et si cela ne semblait pas déranger le Doc que Far finisse par devenir le parfait petit cambrioleur, il n'appréciait guère l'idée qu'il devienne une espèce de psychopathe en puissance, intenable et sanguinaire à souhait.

-Faut qu'on aille les chercher, qu'ils reviennent se planquer. Tu te sens d'y aller ? Si tu veux prendre un moment pour te remettre, je peux encore appeler quelqu'un d'autre.


Naraka Catana
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# Re: Tirer à vue. [PV Vinegar]Mer 1 Mai 2024 - 20:19
Bon à Tirer !
Ton dynamisme s'en trouvait touché. En entendant ton aîné mettre à plat tous les risques que vous preniez, tu contractais ton poing vengeur. Il n'avait pas tort. Tu le savais. Vous ne gagneriez pas une guerre d'usure contre un fantôme. Capable d'orchestrer des attaques éclairs et de s'enfuir aussitôt... Tu entendais bien qu'il vous fallait être encore plus aux aguets. Plus jamais à l'abri d'un énième assaut, le Doc et toi devriez faire profil bas et surtout éviter d'être seul pour ne pas jouer dans les mains de l'ennemi.

Pourtant il y avait une petite ombre au tableau pour le moment. Une petite ombre familière, celle de ce petit garçon pour lequel vous vous faisiez du mouron. Complètement d'accord avec l'idée de mettre les enfants en sécurité, tu étais décontenancé de le voir revenir sur son jugement. Auparavant, quand tu avançais la thèse du danger sur les petits, il semblait moins craintif. En connaissant un peu mieux les atouts de l'opposition, la donne changeait du tout au tout. Certes, vous repartiez avec une belle info : éviter les tacles ! Mais cela vous permettait également de vous rendre compte à quel point vous étiez mal barrés.

Cependant, ce n'était pas encore assez pour te briser. Ton esprit combatif n'était pas moins attisé. "J'vais y aller, t'inquiètes. T'aurais pas une idée d'où ils sont ? Tu m'avais dit tout à l'heure qu'ils étaient partis faire les poches... Tu te souvenais de votre courte conversation téléphonique, juste avant que tu ne te fasses agresser. Ils auraient déjà dû être rentrés, tu espérais ne pas arriver trop tard. Tu avais fait quelque pas dans la pièce, calculateur. Tu sais, si ils croient avoir l'avantage sur nous, c'est pas si mal... C'est moi qui devrait servir d'appât. Ils vont réessayer je le sais, tu le sais aussi. Alors on aura une autre chance de les avoir... tu as expliqué d'une voix gutturale. On pouvait ressentir la haine qui émanait de toi en parlant de vos ennemis. Vos ennemis qui vous faisaient danser une gigue de la mort.

Il fallait pouvoir en venir à bout avant qu'il ne s'échappe à nouveau.
Leur poids dans tes poches te rappelait sans cesse qu'elles étaient là. Tes deux armes de poing pourraient peut-être faire l'affaire. Tu n'avais pas tiré la dernière fois, encore peu habitué à leur usage en plein combat. C'était au final un cran au-dessus qu'au stand de tir, en terme de difficulté. Il fallait que tu puisses dégainer, te positionner et tirer assez vite pour ne lui laisser aucune chance. De plus, il risquait de moins se laisser faire que la cible en carton.
Tu pouvais le faire. Avec de très grandes chances d'échouer.. mais tu pouvais le faire.

J'y vais. Tu m'dis si t'as du nouveau.

Sans plus de remarques intelligentes de sa part, tu serais parti aussi vite que tu étais rentré. Au moins, tu étais rassuré de savoir que votre territoire était gardé. Cette zone de sûreté vous laissait une certaine marge de manœuvre. Le Doc, Far et ses copains pouvaient s'y réfugier. Et toi, l'avant-garde, tu aurais le champ libre pour affronter ton adversaire. Tu filais à travers ces rues. Tu avais une mission, tu ne pouvais pas te permettre de lambiner. Tes insectes étaient sollicités pour t'aider. Tu n'avais qu'à leur parler de Far, de ses cheveux sombres et secs et de sa peau pâlotte. Ils pouvaient augmenter tes chances de réussite : cet incorrigible petit voleur était lui-même doué pour se faire discret après tout. Tu privilégiais les lieux fréquentés, là où les orphelins auraient le plus de victimes potentielles à détrousser. La grande place ou le marché, les rues commerçantes ou les gares, vos canetons pouvaient être n'importe où...


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# Re: Tirer à vue. [PV Vinegar]Jeu 2 Mai 2024 - 11:56

Tirer à vue.

Ft Vinegar
Le Doc


-Aux dernières nouvelles, ils avaient été se fourrer du côté du Souk Attarine. Y a pas mal de pigeons fortunés, dans le coin, mais ça reste assez facile de se disperser en cas de besoin. Et les flics ont du mal à investir les lieux, vu la densité de la foule.


Un choix idéal ; Vinegar était largement assez informé pour en avoir conscience, pour en jauger le potentiel. Peut-être y avait-il lui-même été s'exercer à l'art habile du pickpocketing... Si tel était le cas, il ne pourrait que reconnaître le flair de Far, et le respecter pour cette qualité inestimable, du point de vue d'un garnement destiné à grandir au sein des ruelles de Konya. Il n'était jamais évident de se trouver un gagne-pain suffisant pour récolter des vivres en quantité, mais les souks étaient une bonne destination sur laquelle jeter son dévolu. Les clients y affluaient à toute heure du jour, et les transactions se faisaient le plus souvent en monnaie sonnante et trébuchante, pour éviter d'avoir à payer des taxes sur la totalité des ventes réalisées. Les clients eux-mêmes bénéficiaient d'une petite ristourne, pour remercier leur discrétion et contribuer à les fidéliser un petit peu ; les pickpockets avaient la possibilité de se servir à droite à gauche, et tous ceux qui contribuaient activement à ce système en ressortaient gagnants.
Sauf l'État, donc, qui y envoyait régulièrement ses chiens de garde, lesquels ne manquaient pas continuellement se rater, de réaliser parfois de minuscules opérations qu'ils brandissaient publiquement comme de formidables coups d'éclats...

-Ouais. On va quand même essayer de s'organiser pour éviter de prendre trop de risques. On gagnerait rien à ce que tu te prennes un coup de surin dans les côtes. grommela le Doc alors que son acolyte quittait l'appartement.


Il s'échina à ranger le reste du foutoir qu'il avait abandonné sur la table du salon, conscient que l'heure n'était plus aux expérimentations curieuses ; il s'empara ensuite de son téléphone, commença à pianoter sur son écran tactile en songeant que c'était le moment ou jamais de passer aux choses sérieuses. Ces connards voulaient la guerre : ils allaient l'avoir.

Far.


-J'ai faim... Siouplé... Une pièce...


Il n'aimait pas jouer ce rôle, mais il avait perdu à la courte paille ; il avait donc dû s'y coller, revêtir ses atours les plus miséreux, ses guenilles les plus trouées, coller sur son faciès une expression désespérée, et faire larmoyer les passants qui avaient le malheur de poser sur lui leurs regards compatissants. L'idée était simple : réussir à récolter quelques piécettes, maigres... pour parvenir à localiser précisément ceux des badauds qui, non contents d'avoir les poches bien remplis, étaient les plus susceptibles de faire montre de mansuétude à l'égard des gamins des rues.
Parce que s'ils réussissaient à leur mettre le grappin dessus, les rembourser suffisait généralement à apaiser leur ire ; contrairement aux types les plus cyniques, les plus virulents, qui pouvaient tout-à-fait les livrer à la maréchaussée en exigeant d'eux qu'ils passent quelques heures en garde-à-vue. Mineurs, pas mineurs, cela ne les gênait dans le fond pas tellement ; il existait simplement des types suffisamment aigris et tempétueux pour que même des enfants en haillons ne puissent pas suffire à endormir leur agressivité latente.
Alors, pendant que Far, recroquevillé aux abords du Souk, un carton sur les genoux, une coupelle devant lui, demandait aux passants de faire montre d'un tant soit peu de générosité, ses partenaires du jour, eux, voletaient alentours en détaillant la scène précieusement, en se répartissant les cibles, en sillonnant la foule et en laissant leurs mains glisser çà et là. Ce ballet expérimenté maintes et maintes fois forçait le respect, tant il exigeait d'eux une complémentarité, une communion exceptionnelle. Il n'était ni utile ni pertinent de s'en prendre deux fois à la même victime ; il valait mieux jeter son dévolu sur un autre, avec la chance, peut-être, de mettre la main sur une bourse pleine. Mais il fallait aussi s'indiquer promptement ceux qu'il ne fallait pas dérober de leurs biens ; ceux, par exemple, qui avaient la jugeote de retenir leur portefeuille avec un filin de sécurité, ou ceux encore qui semblaient connaître suffisamment la rue et ses usages pour s'en prémunir.
En règle générale, lorsqu'ils se livraient à de telles pratiques, les orphelins ne s'attardaient jamais trop dans les parages. Parce qu'ils avaient bien conscience qu'une fois arrivés sur le souk, leurs victimes, qui souhaiteraient dépenser leurs maigres deniers, comprendraient qu'on venait tout juste de les en délester... et si aucun adulte pataud ne courrait plus vite qu'eux, au sein des ruelles attenantes, ils préféraient encore prendre un petit peu d'avance, histoire d'éviter les mauvaises surprises.

En l'occurrence, ils arrivaient petit à petit au bout du délai à propos duquel ils s'étaient mis d'accord ; Far lui-même se recroquevilla un petit peu, renvoyant une image de lui-même encore plus vulnérable... mais s'apprêtant en vérité à bondir sur ses talons pour détaler à la première occasion, au premier signal de l'un de ses partenaires. Encore quelques secondes, quelques poches vidées, et ils pourraient s'en aller quérir quelques friandises pour achever cette journée moins morose qu'à l'accoutumée.
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# Re: Tirer à vue. [PV Vinegar]Jeu 2 Mai 2024 - 18:56
Bon à Tirer !
Le Souk Attarine. Tu étais déjà convaincu que Far et ses camarades étaient doués mais de là à faire de cet endroit leur terrain de jeu... Tu en étais plutôt fier. Comme les insectes qui évoluaient de génération en génération pour s'adapter et survivre, vous faisiez pratiquement la même chose. Vos pratiques et vos méthodes se transmettaient, de nouvelles se créaient, il y avait tout un écosystème dans les bas-fonds. Tu y avais déjà été en effet. Un poil plus risqué que le petit marché, le Souk était également l'endroit pour faire de belles trouvailles en sachant où regarder. Tu t'es donc dirigé vers ce lieu sans faire d'escale et au pas de course.

Là-bas, avec la foule et l'agitation tu n'avais qu'à porter attention aux poches. Rien ne changeait de tes habitudes. Pour leurs pauvres victimes insouciantes, les orphelins étaient de véritables lutins. Ils étaient capables de vous subtiliser vos biens sans que vous ne vous en rendiez compte. Mais pour toi ces petits joueurs n'avaient pas de secrets. Tu pouvais facilement les distinguer se faufilant entre les passants, restait encore à les attraper. Inutile de leur courir après.

Tu reconnaissais les visages familiers mais Far n'était pas de ceux-là. Non, c'est sa petite voix qui t'as interpellé quand tu passais près de lui. "J'ai faim... Siouplé... Une pièce... Tu as approché la capuche baissée pour le surprendre en jetant une pauvre pièce de cuivre dans son écuelle pour attirer son attention. Il pourrait facilement te reconnaître à l'odeur, mais si ce n'était pas assez tu lui adressais un sourire espiègle. Tu étais heureux de le voir. Surtout heureux de le trouver avant qu'il ne leur arrive quelque chose. La pêche a été bonne ? Tu ne tombais peut-être pas au meilleur moment. Leur coordination entre gamins était sans compter sur ton intervention. De toute manière tu n'étais pas du genre à tergiverser. Tu allais droit au but. Far, c'est le Doc qui m'envoie. Il faut que vous rentrez tout de suite ! Y risque d'y avoir un peu de grabuge et on voudrait pas qui vous arrive une connerie, pas vrai ? Rappelle tes copains et allez à l'apparte." Tu empruntais un ton anormalement doux quand tu parlais à ce petit d'homme. Tu essayais de rester un tant soit peu poli même quand tu aimerais simplement leur dire de "bouger leur cul et fissa."

En ce qui te concernait, tu ne souhaitais pas y retourner maintenant. En vérité, tu priais intimement pour que l'assassin te tombe dessus à nouveau. Tu voulais ta revanche en oubliant que tu y jouais ta vie à chaque fois. La prévenance de ton associé envers toi, l'innocence des enfants, tout cela te poussait à tout faire pour les protéger. Tu ignorais qu'au quartier général, votre bon vieux général et médecin clandestin était en train de remuer ciel et terre pour concrétiser votre contre-attaque. L'un comme l'autre, vous oeuvriez pour ressortir victorieux de ce conflit. L'un comme l'autre, vous vouliez triompher. Mais avant toute chose : t'assurer que les enfants se mettaient en planque.





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# Re: Tirer à vue. [PV Vinegar]Jeu 2 Mai 2024 - 21:00

Tirer à vue.

Ft Vinegar
Far.


-Vinegar ? fit-il en retour, mi-surpris, mi-enthousiaste.


Sa vilaine frimousse toute sale s'illumina d'un sourire radieux ; il se redressa légèrement, délaissant sa posture de parfait petit mendiant, s'empara de toutes les pièces qui séjournaient jusqu'alors dans son écuelle -y compris celle que le Roi des Mendiants venait tout juste d'y déposer-, les glissa dans l'une de ses poches et affecta une mine boudeuse tandis que son interlocuteur formulait la demande de les voir retourner à l'appart derechef. Ils étaient certes sur le point de lever l'ancre, mais l'idée d'y être plus ou moins contraint ne semblait pas séduire Far, qui n'était parfaitement qu'heureux que lorsqu'il était parfaitement libre ; il entreprit donc de répondre à son homologue tandis que partout autour, ses petits camarades continuaient leurs jeux de fripons.

-Ah... Non, on va rester encore une ou deux minutes. On a pas commencé depuis si longtemps, et puis...
-C'est ce gamin qui m'a bousculé tout à l'heure ! C'est lui qui m'a volé mon fric ! s'égosilla un vieillard à quelques pas de là en pointant du doigt l'un des amis de Far.
-Zut.


Toutes les bonnes choses avaient une fin ; alors, comme autant de dératés, les orphelins se mirent à courir dans un branle bas de combat généralisé, et suffisamment désorganisé pour que les quelques passants souhaitant les interpeller s'y perdent complètement. Eviter de tous fuir dans la même direction : le b-a.ba du pickpocketing en groupe, parce que cela permettait de déconcentrer les éventuels poursuivants, mais aussi et surtout d'éviter de tomber dans le même piège, dans le même cul-de-sac. Ils ne pouvaient pas partir du principe un peu prématuré que ce vieil homme avait été le seul à les démasquer, après tout... Et, dans l'optique de continuer à compliquer la tâche de leurs éventuels poursuivants, Far en rajouta une couche en pointant du doigt un peu plus costaud que la moyenne, qui avait le mauvais goût d'être doté d'un gabarit avantageux, d'un tatouage intimidant et d'un foulard de motard.

-C'est lui qui nous force !


Et l'espiègle gamin s'en fut, s'évaporant au détour des ruelles les plus proches au pas de course, abandonnant ce pauvre hère aux regards tantôt dubitatifs, tantôt haineux de ceux qui, jusque-là, avaient eu l'infortune de voir leurs poches se vider bon train. Il subirait peut-être les foudres de cette foule frustré, ou réussirait à faire valoir son innocence assez promptement pour qu'on le laisse tranquille ; mais, dans tous les cas, cela ajouterait un semblant de confusion au capharnaüm que le vieil homme avait bien pu produire, lorsqu'il avait jugé bon de pointer du doigt l'un des petits malfrats.
L'avantage, c'était que Vinegar n'avait probablement plus trop à s'inquiéter du sort de Far et de ses camarades : ils prendraient probablement le parti de rentrer aussi tôt que possible, dans la mesure où il valait mieux se faire oublier, après un pareil coup de filet... Pour une fois, lui-même ne serait pas stigmatisé par les victimes de ces rapts furtifs ; parce qu'il venait tout juste d'arriver et qu'aucun d'entre eux ne l'avait trouvé signifiant jusque-là, pas assez pour constater qu'il conversait avec son homologue orphelin quelques secondes plus tôt seulement.

Naraka Catana
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# Re: Tirer à vue. [PV Vinegar]Sam 4 Mai 2024 - 15:19
Bon à Tirer !
Tu fronçais d'ores et déjà les sourcils en entendant la réponse du jeune Far qui sonnait comme négative. Tu t'étais déplacé exprès pour lui et voilà qu'il rejetait gentiment ta prévenance. Tu ne comptais pas lui laisser plus de choix, il était hors de question que leur inconscience provoque votre chute à tous. Tu n'as pourtant pas eu le temps de vociférer, un vieil homme a mis un terme à votre conversation en accusant les orphelins. Sa voix tremblotante et énervée interpellait toute l'assemblée qui dirigeait son attention sur les accusés. Peu à peu, l'on se rendait compte de la supercherie. Des personnes tâtaient leurs poches désormais vides, le visage horrifié par leur naïveté abusée. En voyant la grande débâcle, ton propre agacement se transformait en amusement. Les enfants se sont carapatés et ton petit protégé aussi. Sans jamais se retourner. Avant de prendre ses jambes à son cou, il a simplement renvoyé la patate chaude vers un malheureux baroudeur qui se trouvait là. Tu ne l'avais jamais vu, celui-là. Il ne faisait pas partie des tiens. Comme des couteaux tirés, les yeux emplis de colère se sont tous tournés vers lui, l'encerclant dangereusement.

De ton point de vue, c'était plutôt amusant. Ingénieux de leur part. Ton visage s'abaissait tandis qu'un léger rictus se déposait de manière incontrôlable sur ton visage. "Ah les p'tits cons..." tu as soufflé à voix basse, les ayant perdus de vue après t'être donné tout ce mal pour les retrouver. Tu aurais voulu menacer Far et lui dire que tu lui ferais regretter son affront, mais ils étaient trop rapides. Dans tous les cas, ils n'avaient plus d'autres choix : ils ne pouvaient pas continuer à vagabonder alors qu'on les avait percés à jour. Cela serait contre-productif. Il valait bien mieux rentrer avec son butin, aussi maigre soit-il, que de risquer de tout perdre en voulant trop en faire. L'appât du gain était pour vous comme un magnifique morceau de fromage bien fumant sur une tapette à souris. De son petit nom, La Souris, Far pouvait s'estimer heureux de ne pas s'être fait coincé cette fois. Haussant les épaules et profitant que, pour une fois, tu n'étais pas la cible du courroux général, tu t'es simplement contenté de quitter les lieux à ton tour. Tu ne connaissais pas le bouc-émissaire et tu avais d'autres soucis en tête hautement plus importants. Maintenant que les orphelins s'étaient dispersés, tu te sentais prêt à aller chercher les ennuis.

Comme lors de la première agression, tu as décidé de te placer dans une ruelle peu fréquentée. Tu avais dépeint un portrait de lâche à ton adversaire fugitif. Le genre à attaquer exclusivement lorsque la cible semblait vulnérable, inattentive. Et dans le dos, de surcroît. Tu connaissais ce genre de tactiques sournoises, pour t'en être régulièrement servi toi-aussi. Tu souhaitais tester ton hypothèse. Tu étais persuadé que l'ennemi était encore sur tes traces et qu'il réessaierait de t'éliminer autant de fois que nécessaire. La dernière fois, il avait attaqué quand tu étais distrait au téléphone. Donc pour répliquer ces mêmes conditions et vérifier la thèse, tu as de nouveau sorti ton téléphone pour appeler ton associé. Ce n'était qu'un leurre mais il fallait que tu sois convaincant. Tu ne pouvais pas juste faire semblant, cela risquait d'indiquer tes réelles intentions. Tu as donc composé le numéro de manière authentique, la tonalité d'appel pouvait en attester. Pour être crédible, tu commencerais par lui dire que "les p'tits devraient rentrer bientôt." C'était ta tâche à accomplir, tu tenais donc à le notifier. Pour faire durer un peu plus l'appel, tu continuerais par déclarer vouloir "faire un détour" avant que tu ne te mettes toi-même à prendre le chemin de la planque. Tu ne préciserais pas la nature de ton "détour" pour ne pas alarmer ton collègue.

Avec un peu de chance, le Doc ne verrait pas ce que tu manigançais. Il n'avait pas l'air très enthousiaste à l'idée que tu ailles jouer les appâts. Concerné par ta bonne santé, il semblait préférer que vous agissiez ensemble. C'était compréhensible. Mais pour une tête de mule comme toi, ça l'était un peu moins. Tu voulais t'en occuper par toi-même. Peut-être te sentais-tu un peu coupable de l'avoir laissé filer la première fois ? Ou alors tu essayais de jouer les gros bras. Il était toujours difficile de savoir pour sûr ce qui se tramait dans ta sale tête. Feignant d'être distrait, cette fois, tu avais demandé à tes insectes de ne laisser personne t'approcher en douce. Maintenant que tu connaissais un peu mieux leur modus operandi, tu t'y préparais avec plus de précaution. Et même s'il t'ordonnait de rentrer, de la même manière que ton petit protégé, tu aurais défié les directives du Doc pour n'en faire qu'à ta tête. *Montre toi enfoiré, j'sais qu'tu veux mon cul..*


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Naraka CatanaVotre ami ou votre ennemi
# Re: Tirer à vue. [PV Vinegar]Dim 5 Mai 2024 - 20:10

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Ft Vinegar
Le Doc


-Bonne nouvelle. Ils risquent de nous en vouloir pendant quelques jours, mais il vaut mieux pour eux, et pour nous, qu'ils se calfeutrent un petit peu à l'appartement. On sait jamais...


Croyait-il que leurs opposants, quels qu'ils soient, iraient jusqu'à impliquer ces gamins pour tenter de les faire sortir de leur tanière, ou pour leur miner les nerfs ? Non. En tout cas, il n'imaginait pas qu'il pourraient les liquider froidement sans ressentir à cette idée de dégoût ou de honte particulière ; même les tueurs les plus méthodiques, surtout les tueurs les plus méthodiques disposaient de limites infranchissables. De tabous. Ce n'était pas un type hors de contrôle et pétris de déficiences mentales qui s'en était pris à Vinegar, qui avait réglé son compte à Sabah ; c'était un gars formé, armé, surentraîné, même. Un soldat, plus qu'un vulgaire criminel. Il n'accepterait pas qu'on puisse lui ordonner de s'en prendre à de simples marmots absolument incapables de lui tenir tête, s'il était partie prenante d'une hiérarchie plus large dont il n'était qu'un rouage ; et s'il agissait en solitaire, ce qui était tout de même assez peu probable du point de vue du Doc, il laisserait ses limites morales régir la nature de ses agissements. En revanche... Il n'était pas complètement exclu que les orphelins puissent jouer un rôle, même indirectement. Ils pouvaient servir d'otages ou de monnaie d'échange. Pouvaient être corrompus pour donner des informations cruciales. A cet âge, on avait tendance à minimiser les conséquences de nos actions ; et la crédulité de Far et de l'ensemble de ses petits compagnons pouvaient peser lourd dans la balance. Trop lourd pour qu'ils ignorent ces probabilités-ci.

-Un détour ? T'es quand même pas en train de...


Il ne termina pas sa phrase, comme s'il préférait éviter d'en évoquer la possibilité trop haut. Il imaginait bien que le Roi des Mendiants avait de la suite dans les idées, et que cette ambition de débusquer seul l'étrange agresseur ayant essayé de lui trancher la gorge avait forcément dû lui effleurer l'esprit, a minima ; mais il semblait considérer qu'éviter d'en dire trop à ce sujet pourrait réduire les probabilités que Vinegar ne commette un geste irréfléchi. Parce que traquer un assassin professionnel susceptible de liquider un combattant capable, à l'instar de Sabah, au beau milieu de son salon et sans alerter le voisinage était forcément un chouïa risqué...

-Bon. Fais comme tu veux, mais compte pas sur moi pour débarquer en renfort au quart de tour ! Faut qu'on prépare la suite, pas qu'on court après des fantômes. On a trop à y perdre, et pas grand-chose à y gagner ; parce que même si on lui met le grappin dessus, s'ils bossent à plusieurs, tout sera à refaire.


D'un autre côté, il ne pouvait pas nier que réussir à lever ce lièvre permettrait peut-être de mettre la main sur leur tanière ; et s'il ne croyait pas qu'ils pourraient réussir un coup de filet global sans avoir à recourir à de nombreux alliés, Vinegar pouvait effectivement parvenir à élucider quelques mystères avant qu'ils n'aient à passer aux choses sérieuses. Tout renseignement était bon à prendre...

Malheureusement pour le Roi des Mendiants, sa quête, en l'occurrence, semblerait vouée à l'échec. Il aurait beau arpenter les ruelles de Konya en long, en large et en travers, il ne serait plus du tout pris pour cible par cet agresseur étrange et à demi-fantomatique. De nombreuses hypothèses pourraient sans doute se succéder dans son esprit, mais les faits, eux, seraient absolus, définitifs. Cet assassin redoutable ne semblait pas vouloir reparaître de si tôt... Ni lui, ni aucun de ses alliés, d'ailleurs : car, pour une fois, le jeune mendiant aurait l'opportunité de sillonner les rues de sa ville natale sans être alpagué par qui que ce soit d'hostile. L'une de ses connaissances pourrait bien le gratifier d'un sourire, une autre d'un regard torve ; mais on n'irait pas plus loin, et on n'essaierait certainement pas de prendre les armes à son encontre.

A moins qu'il n'ait, dès lors, une dernière idée à mettre en œuvre pour essayer de trouver quelque chose à se mettre sous la dent, il n'aurait probablement plus qu'à rentrer à l'appartement où Far et le Doc devaient possiblement l'attendre.
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# Re: Tirer à vue. [PV Vinegar]Mer 8 Mai 2024 - 11:32
Bon à Tirer !
Personne en vue. Même pas un chat. Tu avais beau tourner dans ces ruelles isolées pour stimuler une nouvelle altercation, il semblerait que tu ne trouverais pas ce que tu cherchais. Tu étais quelque peu déçu et cela ne faisait que renforcer ton sentiment amer. Tu aurais dû lui régler son compte dès la première fois. Tu tapais du pied dans un caillou, agacé par les sermons de ton partenaire. Il avait beau raisonner convenablement, pour toi qui te laissait emporter par le cours des choses, tu ne l'entendais pas de cette oreille. Si tu avais réussi, tu aurais affaibli un tant soit peu l'ennemi. Ton acharnement aurait pu, à terme, vous être bénéfique. Mais dans la réalité des choses, tu avais fait chou blanc. Tu n'avais pas avancé d'un pouce. "De toute façon j'l'ai pas trouvé. Et puis si ils bossent à plusieurs, ça nous en aurait fait un de moins ... Tu l'avais mauvaise. L'idée de rester terré dans votre trou ne te plaisait pas. Pour toi, il fallait ratisser le pâté de maisons pour les débusquer. Avec les enfants mis en sûreté tu semblais vouloir retirer toutes les limites.

Mais il fallait se rendre à l'évidence. Tu n'arriverais à rien cette fois. Malgré les péripéties et les effluves de nourriture qui s'élevaient dans les rues à cette heure où les estomacs se creusaient, tu résistais. La faim t'avait accompagné si longtemps qu'elle ne te faisait plus frémir. Ton ventre avait l'habitude d'être vide pendant de longues périodes. Au lieu de vouloir te nourrir toi, tu songeais à comment tu pourrais nourrir les Mendiants. Bon.. j'vais pas tarder à revenir, arrête de t'affoler. T'as quelque chose dans le frigo ou j'passe faire ... des courses ?" tu avais rapidement perdu ton énervement pour le remplacer une candeur malfaisante. Petit malin, tu parlais bien d'aller voler votre pain quotidien, comme le veut l'usage pour vous autres. Tu n'y étais plus obligé, toi. Tu étais logé et nourri, mais les habitudes avaient la vie dure. Quelle que soit la réponse de ton partenaire, tu allais quand même vouloir t'approcher des petits restaurateurs les moins bien lotis. Ceux-là n'avaient pas de sécurité aussi féroce que Mère-Grand et malgré la qualité douteuse de leur nourriture, le prix relativement bas leur autorisait une petite foule d'affamés à ces heures de milieu de journée. Grâce au tas de ventres sur pattes, tu pouvais user de discrétion pour subtiliser un sandwich ou deux. Il fallait éviter de se faire prendre et c'était moins simple que quand tu étais enfant... mais comme un sportif discipliné, tu tenais à ne pas perdre la main et à exercer ton art. Tes petites impulsions pourraient te perdre un jour. Au lieu de rentrer directement, tu allais t'amuser encore un peu.

En restant un peu plus longtemps dehors, tu espérais secrètement finir par tomber sur les problèmes que tu recherchais, au milieu des autres problèmes que tu risquais de croiser. Tu aimais ça, vivre dangereusement. Cela pouvait être consternant pour des âmes plus posées comme le Doc, il y avait de quoi soupirer face à tes humeurs changeantes et tes initiatives aléatoires. Pourtant on avait du mal à t'en vouloir. Tout cela te réussissait plus ou moins bien. Tes penchants aventureux, rebelles et enfantins t'avaient ouvert bien des portes. Tiens, c'était de par ton attitude de fouineur que tu mettais ton nez dans les affaires de tes nouveaux alliés. Toujours les deux pieds dans les bourbiers, voilà où était ta place. C'était à cause de cette flamme de diable que tu te retrouvais comme un chat, lorgnant cette malbouffe bien grasse prête à être raflée. Ni le cuistot ambulant, ni ses ventripotents clients ne seraient assez en forme pour te courir après, songeais-tu, moqueur.

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# Re: Tirer à vue. [PV Vinegar]Jeu 9 Mai 2024 - 13:18

Tirer à vue.

Ft Vinegar
Effectivement, son comportement désinvolte ne semblait pas permettre à Vinegar de récolter toutes les louanges qu'une telle témérité aurait pourtant mérité dans d'autres circonstances, éventuellement moins funestes ; en l'occurrence, le médecin des taudis semblait être agacé, voire frustré de constater que son partenaire semblait prêt à mettre sa vie dans la balance, lors même que rien de concret ne l'y contraignait. Ils avaient le temps. Ce n'était pas eux qui menaient la danse, mais leurs opposants ; et dans la mesure où leur appartement était une cache sûre, disposant d'entrées qu'ils pouvaient tenir à l'œil, abondant d'âmes étant techniquement acquises à leur cause, le Doc aurait aimé qu'ils saisissent cette opportunité de demeurer quiets pendant quelques jours, pour se préparer au mieux. Au lieu de cela, le Roi des Mendiants voulait manifestement précipiter la confrontation... pour le meilleur comme pour le pire. Les protestations du docteur, quand son interlocuteur évoqua la possibilité d'aller subtiliser de quoi les nourrir pour les repas à venir, durent également tomber dans l'oreille d'un sourd. Vinegar, têtu comme jamais, se détourna de la route qu'il arpentait pour se rapprocher des étals qui proposaient çà et là de la nourriture d'une qualité souvent inégale, mais bon marché. Entre les clients inattentifs, pressés, qui s'apprêtaient à s'offrir un casse-dalle en vitesse avant de s'en retourner à leurs occupations ordinaires, il eut l'opportunité d'exercer un petit peu ses talents de voleur ; et si sa candeur apparente s'était flétrie, il conservait, à plus d'un titre, l'adresse qui avait assurée sa survie durant ses jeunes années. Far lui-même aurait pu en être jaloux...

Il n'eut toutefois pas le temps de quitter les parages de cet autel de la malbouffe qu'un nouvel événement imprévisible et déroutant eut lieu. Alors que la plupart des clients s'attelaient à arpenter la foule, leur repas bien en main, en ne prêtant attention à rien d'autre qu'à leurs téléphones ou qu'à leurs bourses, une voix sembla le héler, dans son dos. Attirer son attention. En réalisant un léger quart de tour, ou en se référant aux sens affûtés de ses petits camarades les arthropodes, Vinegar aurait tout le loisir de constater que cette silhouette méconnaissable lui était étrangement familière : elle était vêtue de la même cape que celle qui l'avait agressé un peu plus tôt dans la journée. Son visage également, semblait disparaître derrière l'obscurité que jetait sa capuche...
Sa voix, elle, se mit à résonner pour la première fois aux oreilles de Vinegar ; une voix suffisante, presque aussi nasillarde que moqueuse.

-Tu dois pas tenir à la vie, pour continuer à te balader comme ça, l'esprit tranquille. T'as quoi à gagner, à continuer à bosser pour le Doc ? T'as pas encore compris que tu risquais ta vie, là ? C'est pas un jeu. C'est la rue. Pas celle que tu fréquentes, crasseuse et puante ; c'est celle de la violence et des armes.


Une bonne demi-douzaine de mètres les séparaient. Il serait illusoire pour Vinegar d'espérer pouvoir s'en prendre à ce type encapé sans que celui-ci n'ait le temps de réagir, à en croire sa faculté déroutante à éviter les tacles glissés pourtant dextrement réalisés ; en outre, la foule compacte qui les entourait rendait probablement toute échauffourée assez inenvisageable. Parce que les secours arriveraient sans tarder, parce qu'il était difficile sinon impossible d'imaginer qu'il ne se trouvait céans ni flic en civil, ni apprenti-héros en attente d'une querelle à résoudre avec perte et fracas. Cela étant, une donnée pouvait pousser le Roi des Mendiants à éprouver un petit peu de réconfort bienvenu : le type semblait vouloir amorcer le dialogue, et n'avait pas l'air de brandir une arme affûtée susceptible de lui trancher la jugulaire dans la seconde. Un changement de stratégie, après qu'il ait constaté avec dépit qu'il ne serait pas si simple de liquider ce clochard amoureux des insectes ? Peut-être. Ou une simple volonté de se renseigner au sujet du Doc par des moyens détournés, peut-être ; il y avait tant et tant de possibilités qu'il était illusoire de chercher à en privilégier une sur les autres.
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# Re: Tirer à vue. [PV Vinegar]Jeu 9 Mai 2024 - 15:11
Bon à Tirer !
Tu ne rêvais pas. Au beau milieu de tout ce monde, alors que tu pensais finalement être hors de danger, il était là. Tu étais sur le point de rentrer avec la maigre pitance du jour, tourner la page et t'arrêter là. Mais c'était comme si le destin souhaitait te faire un signe. Tu n'étais pas tant dans le faux. Tu ne t'imaginais pas le retrouver dans pareilles conditions mais la situation restait bonne à prendre. Dans cette configuration, ni toi, ni lui ne pourriez passer à l'acte l'esprit tranquille. Il y avait beaucoup trop de passants. En pleine ville, hors des ruelles, vous étiez à la merci des autorités et des héros. Vous vous êtes faits face et avez échangé quelques mots. Ses paroles semblaient pour toi être teintées d'une pseudo tentative d'intimidation, prenant un ton menaçant comme pour te faire céder psychologiquement, puisque vous ne pouviez pas vous battre physiquement.

La rue était bondée mais c'était comme si vous étiez seuls. Comme isolés dans une bulle spatiale bordée par le flot de piétons. Les silhouettes anonymes, noires et sans visages se confondaient en une seule masse informe. Il restait intéressant de noter que tu ne prenais strictement aucune drogue ou alcool. Et pourtant, tu avais cette façon de voir les choses très.. détachée de la réalité. Malgré le brouhaha ambiant, tu pouvais percevoir ses mots et tu pouvais espérer qu'il percevait les tiens tout aussi bien. "T'es con ou tu le fais exprès ? Moi j'ai rien.. donc j'ai tout à y gagner. Je risque ma vie chaque jour.. depuis toujours.. Doc a rien à voir avec ça ! A mon.. à mon tour.. ! Qu'est-ce que t'as à y gagner si tu le tues ? Il vous doit des sous ? Y'a moyen de s'arranger pour ça. Mais ! Si vous préférez faire les gros bras... on peut l'faire aussi, t'as capté ?" Vos regards fusionnaient en un faisceau bicolore, vert foncé de ton côté et d'un sombre anthracite du sien. Personne ne voulait se laisser écraser et tu ponctuais ton insolente confiance en toi d'un large sourire qui révélait tes dents pourries. Jaunies et assumées. Tu n'étais qu'un sombre idiot. Tu ne semblais même pas te rendre compte à quel point il avait raison. Tu augmentais tes chances de mourir à mesure que tu passais du temps auprès de ton malfrat de partenaire. Mais te connaissant, c'était loin de pouvoir te décourager.

Tu n'avais nulle part où aller. Personne ne s'inquiétait pour toi. Il t'avais fallu dix-huit années avant de la trouver. Ta Direction. Le Roi des Mendiants était un titre que tu crachais à tout va comme un gamin trop rêveur. Mais grâce à ta nouvelle famille, tu évaluais un peu mieux le poids de cette couronne. Celui qui se lèverait pour tous ceux qui n'auraient rien. "La rue crasseuse et puante" que tu avais connu t'avait certes forgé, tu étais enfin parvenu à la quitter. Tu pouvais enfin espérer un meilleur lendemain. De ce fait, l'adversité te laissait de marbre. Désinvolte au possible, tu en riais. Comme le moustique tu étais du genre énervant. "D'ailleurs.. "Monsieur de la Rue" si j'peux m'permettre.. on enlève la capuche et on porte ses burnes quand on veut jouer les bonhommes." tu as terminé en ricanant comme une hyène. Leur identité était un renseignement pouvant s'avérer utile entre les bonnes mains. Celles du Doc, attelé à préparer la contre-attaque, par exemple. Si tu pouvais seulement rentrer avec des résultats, ce serait peut-être suffisant pour qu'on fasse davantage confiance à ton instinct. En tout cas, le mystérieux inconnu semblait plus détendu cette fois. Tu restais toutefois prêt à réagir s'il changeait soudainement d'avis.


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# Re: Tirer à vue. [PV Vinegar]Ven 10 Mai 2024 - 10:40

Tirer à vue.

Ft Vinegar
La posture droite de son interlocuteur, l'absence de ses traits, l'ombre qui semblait comme émaner de sa fichue cape, tout cela sembla frémir d'agacement devant le comportement entêté et irrévérencieux de Vinegar ; s'il ne répondit pas immédiatement aux propos désinvoltes du Roi des Mendiants, il allait sans dire que ce meurtrier à l'identité encore inconnue en prenait douloureusement acte. Éprouvait-il des regrets à l'idée de liquider un autre type pour réussir à atteindre le Doc ? Probablement pas. S'il avait été en mesure de liquider Sabah, qui n'était pourtant plus vraiment lié au médecin des taudis, il était sans doute largement susceptible d'intenter à la vie de ce clodo-ci sans que cela ne puisse l'émouvoir aucunement. Il y avait fort à parier que sa frustration provenait plutôt d'ailleurs ; peut-être du fait qu'envers et contre tout, ce tacler fou incarnait un obstacle qu'il faudrait du temps pour surmonter, à en croire sa faculté désarçonnante à pouvoir anticiper les menaces qui planaient sur lui...
L'homme encapé, qui ne pouvait pas deviner que c'étaient en vérité les insectes qui pullulaient tout autour de ce miséreux qui pouvaient lui servir de sixième sens, nota néanmoins sa grotesque tentative de le contraindre à révéler son identité ; il répondit, catégorique à son tour, en poursuivant dans ce dialogue de sourd qui ne risquait pas de les satisfaire, ni l'un, ni l'autre.

-Je suis un assassin. Je n'ai pas besoin d'être viril. Juste clinique.


Le vocabulaire provocateur de Vinegar le laissait, lui, complètement de marbre ; il renchérit d'ailleurs, toujours parfaitement immobile, ne bougeant que très légèrement lorsque le vent s'invitait entre eux, entre les autres passants, non sans siffler avec une douceur qui tranchait singulièrement avec la nature belliqueuse de leur inimitié.

-Je n'ai pas non plus à te dire ce que nous avons à y gagner ; tout ce que je peux te dire, c'est que cela représente suffisamment pour que nous ne reculions devant rien. Nous savons déjà où se trouve votre planque. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'on l'investisse. Avant qu'on règle son compte à ton patron.


Il recula d'un pas ; fut-ce réellement un pas, dans la mesure où il ne sembla pas esquisser un mouvement saccadé, mais plutôt un lent, un fluide déplacement vers l'arrière, comme s'il ne répondait à aucune espèce de règle de physique élémentaire ? Puis il reprit, aussi clinique dans le choix de ses mots que dans l'usage de sa maudite lame.

-C'est quelque chose qui te dépasse de très loin. Tu le comprendras trop tard, si tu le laisses continuer à t'utiliser de la sorte. Je ne me répéterai pas. Sauve ta peau avant qu'il ne soit trop tard. Tu trouveras bien un autre caïd auquel cirer les pompes.


Il amorça un demi-tour, souhaitant manifestement en finir dès à présent avec cette conversation inutile ; et abandonnant probablement Vinegar à un sentiment cuisant de frustration.
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# Re: Tirer à vue. [PV Vinegar]Ven 10 Mai 2024 - 18:38
Bon à Tirer !
A l'écoute de son discours, tu exprimais visiblement de la surprise. Tu ne t'attendais pas à des mots pareils de la part d'un ennemi. Il semblait vouloir te prévenir d'un danger qui ne venait pas de lui. Est-ce qu'il essayait de semer la zizanie entre vous pour mieux vous avoir ? Il était vrai que pour mieux régner, il fallait diviser. Tu ne pouvais décemment pas lui faire confiance. C'était compréhensible : entre l'homme qui t'avait offert un toit et celui qui avait essayé de te poignarder, ton jugement était clairement partial. Pour toi, c'était un ramassis de fadaises. Il n'y avait pas de raison pour que le Doc te soit problématique. Il avait ses mauvais penchants et il était vrai qu'en vendant de la drogue, il ne pouvait pas se faire que des amis.. mais cette partie là t'était bien égale.

Toi-même, tu étais loin d'être un saint. Tu n'aurais pas eu besoin de rencontrer ce trafiquant pour être menacé à un moment ou à un autre. Ne voyant pas de quoi il voulait parler, tu campais sur tes positions et continuaient à défendre les intérêts du médecin clandestin. Toi qui avait la ferme intention de lui soutirer des informations, te voilà, bien au contraire, avec encore plus de questions que de réponses. Le mystérieux fantôme reculait tranquillement avant de te tourner le dos pour te laisser avec tes doutes. Ne souhaitant pas le laisser s'en tirer à si bon compte, tu tentais, avec peu d'espoir certes, de continuer à le faire parler. "Attends ! Si tu veux rien m'dire sur vous.. dis moi au-moins pourquoi... Pourquoi tu t'es emmerdé à venir faire la causette ?! La première fois qu'on s'est affronté, t'as pas dit un mot ! Y'a quoi qu'a changé, hein ?!" tu as haussé le ton au risque d'attirer un peu plus l'attention des passants écervelés. La plupart du temps, les civils étaient déconnectés de la réalité. Mais quand un clochard quelconque vociférait au beau milieu de la horde, ça avait le don d'interpeller. On aurait vite fait de te prendre pour un malade mental. Et ce ne serait même pas à tort ! Et alors, s'en suivrait toute cette petite routine constituée de manoeuvres d'évitement et de regards désobligeants. En général, on ne te voyait pas. On t'ignorait. Mais dès que tu faisais un peu trop de bruit, voilà qu'on te repoussait. Qu'on te jugeait à bonne distance. Ton air souillon, ton odeur infecte, on ne se dirait même pas que tu avais peut-être plus que ça à proposer. Que ton personnage ne s'arrêtait peut-être pas à là.

Tu étais celui qui avait commencé la petite guerre des mots cinglants... et pourtant, tu en ressortais le plus amoché. Il ne faisait pas l'ombre d'un doute que ton interlocuteur, lui, n'était même pas légèrement affecté par tes provocations. En revanche, toi... Ses accusations t'étaient pour le moins inquiétantes. Qu'est-ce qu'il avait bien pu vouloir dire par là ? Ton esprit embrumé ne te permettait pas de réfléchir correctement pour l'instant. Tu n'arrivais pas à rassembler les quelques pièces du puzzle, celles que tu avais déjà récoltées. Tu n'étais pas sans savoir que le Doc profitait bien de tes services, tu te doutais bien qu'il avait à y gagner. Il pouvait continuer à travailler tranquillement sur sa poudre de synthèse, par exemple. Mais.. et s'il y avait effectivement quelque chose de plus grand ? Quelque chose qui te dépassait, comme le disait le tueur sans visage. Si ce dernier ne voulait rien te révéler, tu avais plutôt intérêt à confronter le principal intéressé une fois de retour à la planque.


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# Re: Tirer à vue. [PV Vinegar]Jeu 16 Mai 2024 - 9:58

Tirer à vue.

Ft Vinegar
Il n'eut pas le temps de s'éloigner de trop ; Vinegar s'empressa de remettre une pièce dans la machine en le hélant d'une voix un peu plus puissante que jusqu'à présent, quitte à prendre le risque de jeter sur eux l'attention des passants les plus curieux. S'il se figea effectivement, dans un premier temps, l'homme encapé demeura parfaitement immobile, de telle sorte que sa silhouette semblait embrasser une rigidité surnaturelle. Finalement, il délaissa cette posture figée pour reprendre sa progression d'une fluidité non moins désarçonnante ; et il accompagna ses pas, si l'on pouvait qualifier sa progression ainsi, de quelques mots assez cyniques.

-Pour te faire douter. Et m'assurer que ton patron et toi commenciez à douter l'un de l'autre. Rien de plus.


Disait-il la vérité, ou cherchait-il à la camoufler en envoyant à la face de Vinegar une piste crédible ? Il pouvait donner l'impression, en procédant de la sorte, de scier la planche sur laquelle il s'était tenu à l'occasion de leurs courtes négociations... mais le clochard pourrait-il vraiment prendre de tels propos pour argent comptant, et s'en satisfaire ? Probablement pas. Il verrait ce revirement soudain comme une incohérence réfléchie au sein du discours de son interlocuteur, sans doute. Il se demanderait pourquoi un tel virage avait été effectué dans la rhétorique de son opposant... et commencerait à chercher des réponses. En trouverait-il, seul, dans cette course contre la montre mortifère qui risquait de dégénérer d'une heure à l'autre ? Si ce mystérieux assassin n'avait pas menti, la localisation de l'appartement était d'ores et déjà connue de leurs adversaires. Avaient-ils la possibilité de se replier ailleurs ? Probablement pas, sans quoi le Doc s'en serait déjà donné la peine depuis belle lurette, au moins pour permettre d'isoler Far et les autres gamins... Pouvaient-ils se permettre de s'endormir quiètement quand un gars susceptible de les liquider dans un silence de plomb risquait de surgir d'une seconde à l'autre ? Même s'il avait raté sa première tentative, à tout le moins en ce qui concernait le Roi des Mendiants, et même s'il ne serait peut-être pas plus fortuné au cours des tentatives suivantes, il avait l'ascendant clair. Il n'avait qu'à prendre son mal en patience...

Il n'était pas seul, de surcroît ; et les contacts du Doc, assez distants, ne donnaient pas l'impression qu'il était prêt à faire face à une bande armée et belliqueuse. A moins que Vinegar n'ait pas été mis au courant de tout ce que son acolyte était en mesure de produire pour assurer leur sécurité ? Ce n'était pas à exclure... mais, dans le fond, cela n'aurait pas manqué de donner raison à ce type encapé, à propos de la pertinence de la confiance qu'ils s'adressaient aveuglément l'un à l'autre.

C'était peut-être la dernière occasion qu'on donnait à Vinegar de s'en aller, de quitter ces parages périlleux et de laisser derrière lui cette source de problèmes...
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# Re: Tirer à vue. [PV Vinegar]Ven 17 Mai 2024 - 18:14
Bon à Tirer !
Te provoquer. Voilà ce qu'il cherchait à faire. Tu ne le comprenais que quand il te le jetait à la figure. Douteuse pratique pour un homme douteux. Et ton air agacé trahissait une certaine réussite. Tu n'avais pas l'intention de le laisser semer le chaos dans vos rangs. En tant qu'assassin, il était probablement entrainé à jouer sur le plan psychologique et par chance, peut-être, tu n'étais pas tout à fait... commun, sur le plan psychologique. Tout ce qu'il avait réussi à faire, c'était de te motiver davantage pour le règlement de compte qui filait à l'horizon. "Tschiip tu as rendu audible ton irritation. Tu rentreras pas dans ma tête. T'aimerais pas c'que tu peux y trouver ! Tu finissais en adressant un dernier sourire diablotin. A toute, Phantom !

Avoir haussé le ton t'avait rendu visible aux yeux de quelques passants qui devaient te prendre pour fou, l'on aurait presque l'impression que tu parlais seul, t'adressant à un ami imaginaire, tant l'assassin était effacé. Une blatte te chatouillait le cou et le vol des mouches au-dessus de ta tête était à vous hérisser le poil. Un mendiant des plus répugnants. Voilà ce que l'on pouvait voir.

Vous vous êtes donc laissés sur ces belles paroles, pas plus d'hostilités ne semblant transpirer de cette seconde rencontre. Contrairement à la première, ce fut une guerre bien froide. Tu regrettais ne pas avoir pu glaner plus d'informations ou tout bonnement le tuer. Aucune idée sur leur nombre et leurs moyens, mais tu pouvais aisément deviner que s'ils étaient tous aussi glaçants que le bien surnommé Phantom, vous pouviez avoir du mal à encaisser une attaque de leur part. Pourtant, il n'était plus question de faire marche arrière. Tu prenais la direction de la planque en ayant pris de soin de bien caler dans tes poches peu hygiéniques deux sandwichs subtilisés avant le face-à-face. Il y avait de fortes chances que cela ne suffise pas. Si les enfants étaient bien rentrés, il allait bien falloir partager. Du moins, c'était ce que tu souhaitais expérimenter. Même si tu restais de son côté, tu souhaitais t'assurer des bonnes intentions du Doc. Toi, le futur Roi, tu devais savoir t'entourer de fidèles sujets. Avec ces petites rations, comment réagirait votre tête de file ? Tu le laisserais prendre en main le partage, et selon sa façon de faire, tu pourrais aviser.

De ton côté ton choix était déjà fait ; tu ne mangerais pas. Ta part reviendrais à un autre, parce que si tu souhaitais les mener, il fallait que tu réussisses à les fédérer autour de toi. Ramener à manger, dans votre monde pouilleux, c'était un geste fort. Là, dehors, c'était plutôt chacun pour soi, la solidarité était rare chose. C'était pour cela que tu pensais pouvoir créer des liens entre déchets jusqu'à former une motte sale et forte, prête à souiller et encrasser l'utopie que tu trouvais ridicule. Celle de la société des super-héros. Tu marchais d'un pas résolu. Tu ressentais l'urgence de confronter le Doc encore une fois sur ses réelles convictions, quitte à devoir lui forcer la main.

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