-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Une fratrie retrouvée [Feat Hashino Akiyo]Era of Dust :: Le monde :: Moderna :: Edo
 
Hashino DaisukeDents-Deux-Sabres
# Une fratrie retrouvée [Feat Hashino Akiyo]Sam 5 Nov 2022 - 9:17

Une fratrie retrouvée

Le 14 Janvier 2015
Qu’est que je faisais le 14 janvier 2015 ? C’est simple, je me disputais avec ma sœur.

Il y a des dates marquantes pour tout le monde, notamment lorsqu’un événement d’envergure mondiale nous touche. Ce fut le cas pour ce jour d’hiver et je suppose que, tout un chacun, sait ce qu’il a fait ce jour-là. Pour moi, c’est aussi limpide que de l’eau de roche, même si j’évite de trop y penser. A vrai dire, je mentirais presque en disant cela, car puisque j’essaie de l’effacer de ma mémoire, j’en arrive à oublier certains pans de cette fameuse journée où le monde a basculé…

Le matin même, j’étais au dojo familial à ressasser ma précédente victoire. Je dis ressasser, car elle n’avait pas été aussi tranchée que mon père et moi ne l’avions espérée. Je maugréais dans mon coin en attendant qu’il entre à son tour. C’était toujours comme ça, de toute manière. Je devais être là, au moins quelques minutes avant lui, histoire de préparer mon entraînement et la salle. Souvent - et c’est pour éviter de dire toujours - j’avais droit à un pré-entraînement journalier avant que les autres élèves n’arrivent. Si, pour tous les autres, c’était un honneur et un avantage certains, je ne voyais pas cela de la même manière. Pour ma part, ce n’était devenu qu’un rituel fatigant et inutile. Je pensais même que mon père ne le faisait maintenant que par habitude que par un réel espoir de me voir évoluer. J’étais dans l’année de mes 17 ans, autant dire que mes propres envies n’étaient pas, elles non plus, assouvies. Pourtant, tous les matins, j’étais là, assis à attendre que mon père ouvre cette porte coulissante que je connaissais par cœur, de la petite tâche dans le coin droit à la légère éraflure qu’il y avait sur un des vantaux.

J’eus, ce jour-là, l’impression que l’attente était plus longue que d’habitude. M’aurait-il oublié ? Impossible ! Un instant, je me mis à espérer qu’il avait à son tour abandonné l’idée de me transformer en héritier modèle. Erreur. J’entendis très rapidement après avoir formulé cette hypothèse la cadence de pas caractéristique de mon paternel. Cette pression que je ressentais en permanence s’accentuait dans ces moments-là, comme si j’avais peur de ce qui allait arriver. Je savais pourtant ce qui allait arriver. Mon père. Mon père et son visage dur et fermé. Accompagné par un silence presque assourdissant. Ses pas résonnaient comme le son d’un tambour qui annonçait l’approche d’un chef de guerre ou quelque autre proposition que mon esprit d’adolescent pouvait me faire imaginer. Je songeais, des fois, à reste stoïque à son arrivé, mais je n’y arrivais jamais. Aussi, à chaque fois, dès que la porte frémissait sous sa poigne, je sentais un frisson me parcourir l’échine, puis, à l’instant où il ouvrait violemment, mais précisément, la porte, je me levais d’un bond et le saluais !

- Bonjour, père !


Pas de réponse, évidemment. A peine un regard, il fermait la porte. Depuis des années, déjà, je connaissais mon entraînement par cœur, il n’avait pas besoin de me dire quoi que ce soit. Aussi, je m’activai rapidement. Je me déplaçai avec rigueur, j’essayais de ne pas faire de mouvements superflus et j’enchaînai. C’était notre rituel, sans doute le seul moment où je pouvais passer du temps avec lui. Ce jour-là, et après mûres réflexions, j’essayai de sortir de notre quotidien. C’est ce qui a mis le feu aux poudres, ce que je ne voulais vraiment pas. Néanmoins, à cet instant, j’étais persuadé que ça n’attiserait pas autant ses foudres…

- Dites, père. Vous avez pensé quoi de ma victoire ? Demandai-je alors que je finissais tout juste mes exercices d’échauffement.


Je savais très bien ce qu’il en pensait, du moins dans les grandes lignes. Pomeroy Guédry était un Francien expérimenté, mais peu vif. J’avais gagné à l’usure, en l’empêchant de faire montre de toutes ses capacités. C’était facile, sur le papier, mais dans la pratique, il m’avait fallu être doublement concentré pendant une longue partie de l’affrontement. Néanmoins, j’avais failli être mis hors-course, et ce ne fut que la fatigue qui joua en ma faveur. Même si la victoire n’était pas écrasante, c’était une victoire tout de même et je voulais que mon père soit au moins aussi enthousiaste que moi.

- Quelle victoire ? Répondit-il sèchement. Celle où tu as renié tout ce que je t’ai appris pour une réussite facile et factice ?


Le ton acerbe et froid de mon père me glaça le sang. Je restai paralysé, coi, surpris et presque apeuré. Oui, j’avais peur qu’il n’enfonce encore le clou en enchaînant sur des termes que je voulais et ne voulais pas entendre. Attendait-il une réponse de ma part ? J’essayais de comprendre ce qu’il voulait dire et pourtant, je n’osais pas croire qu’il avait été si franc et si prompt à me répondre. Attendait-il le moment opportun pour me faire part de ses remarques viscérales ? Mon cerveau me jouait sans doute des tours, car j’eus l’impression que le temps s’était arrêté. Mon père, comme à son habitude, ne bougeait pas. Il ne faisait pas de gestes superflus et ne laissait paraître aucune émotion. Son regard était droit, fixe, comme éloigné de moi… M’avait-il au moins répondu, ou avait il répondu à un inconnu ?! C’en fut trop. J’exhalais toute la rancœur qui me taraudait depuis des années en une seule et unique phrase, bien trop irréfléchie pour que je puisse vraiment la penser véritablement.

- De toute manière, vous n’avez jamais été content de ce que je fais, peu importe ce que je réussis ou j’entreprends… Je n’ai jamais été à la hauteur de vos attentes et je suis sûr que vous le savez vous aussi, que je n’atteindrais jamais l’état d’excellence que vous recherchez… Essayez de me donner… J’ai gagné ce match !


J’avais du mal à parler, à respirer. J’avais enchaîné sans vraiment prendre conscience de ce que je disais et jamais mon père ne sourcilla. S’il essayait de rester calme pour apaiser la situation, c’était raté. Au contraire, son stoïcisme me rendait encore plus nerveux et en colère. Pour moi, cet homme était avant tout mon père et pas un simple maître d’armes. Pourquoi n’arrivait-il pas à voir cela !? Je déchaînais ensuite encore plus mes propos, mais rien n’y faisait, il ne réagissait pas, du moins pas de suite. Quand, je crois, il a compris que je ne travaillerais pas mes exercices aujourd’hui, il se leva simplement et partit, sans piper mot. Une nouvelle goutte de trop. J’essayais de le suivre. Il se tourna de toute sa splendeur et me jeta un regard que je ne connaissais pas. De la colère. Il y avait clairement de la colère dans ce regard. Il me pétrifia et… je me tus instantanément. La porte se referma sur moi et je me retrouvais tout penaud dans cette pièce qui semblait s’être rétrécie atrocement. J’étais seul et personne ne vint à mon secours. Je sentis la colère se changer lentement en tristesse, en peur et en honte… Mes nerfs lâchèrent et je sentis les larmes monter. Avant même que je ne les sente couler sur mes joues, je courrais déjà en direction de ma chambre. Sans comprendre ni pourquoi ni comment, j’avais un sac dans les mains et je quittai le domicile familial. Vulgairement, je fuyais…

Hashino Daisuke
En bref
Avatar 100x100 : Une fratrie retrouvée [Feat Hashino Akiyo] Daisuke-token-1
Messages : 141


En détails
Grade: F
Pays représenté: Edo
Pouvoir:
Hashino Akiyo
# Re: Une fratrie retrouvée [Feat Hashino Akiyo]Sam 5 Nov 2022 - 20:07

Une fraterie retrouvée

LE 14 JANVIER 2015
14 janvier 2015, une journée comme les autres démarre tranquillement dans la famille Hashino. La petite dernière de la maison se leva très tôt. Akiyo attrapa ses sabres en bois et se mit en tenue. Elle était encore trop jeune pour voir une véritable lame. Un jour, elle en aura aussi. La bruno sortit discrètement de sa chambre. Elle fait bien attention à ne pas se faire voir tout en se dirigeant à pas de loup dans le jardin à l’arrière de la maison. Puis elle monta sur deux petites caisses de rangement assez instable. Elle était un peu petite pour voir par la petite fenêtre en haut du mur. Cette fenêtre donnait directement vue dans le dojo. A cette heure matinale, seul son père et son frère étaient autorisés à aller dans la salle d'entraînement. Elle avait bien demandé à ses parents de participer aussi. Cependant, ce n’était pas l’héritière et ce n’était qu’une fille. Elle n’avait pas le droit d’avoir les cours privés du maître du dojo, leur père.

Cependant, Akiyo voulait vraiment apprendre. Alors, tous les matins, elle traversait les couleurs de la demeure tel un ninja et venait ici. Elle épiait le cours discrètement et s'entraînait dans la cour en imitant son frère aperçu de loin. Elle n’avait pas les explications orales, mais elle faisait de son mieux et progressait à son rythme dans le plus grand des secrets. Enfin, c’est ce qu’elle croyait. Il était très probable que ses parents le sachent, mais qu’ils ne lui avaient rien dit à ce sujet, persuadée qu’elle finirait par se lasser. Surtout qu’il faisait particulièrement froid en ce matin d’hiver. Son regard plongea dans la salle presque déserte. Daisuke était déjà présent. Ce n’était pas surprenant, leur père était très strict sur la ponctualité. Elle observa quelques minutes le dos de son aîné. Cette vision ne la dérangera pas. C’était toujours comme ça la majorité du temps. L'héritier était une personne difficilement accessible. Elle l’observa avec envie. La cadette avait tellement envie d’être à la place de son aîné… ou au moins avec pour recevoir l’enseignement de père.

Soudain, il y eu du mouvement au niveau de la porte. Akiyo s'abaisse rapidement pour ne pas se faire voir par son père. Elle se rattrapa au mur pour ne pas tomber et faire un bruit regrettable. Elle espérait que son père ne verrait pas la brève apparition de buée sur la vitre du à sa respiration. Après quelques secondes, elle risque un nouveau regard à travers la vitre. Heureusement son père avait le dos tourné pour regarder Daisuke travailler. De ce qu’elle pouvait voir, c’était la partie échauffement de base. Elle regarda quelques instants pour avoir de nouvelles bribes de savoir. Et Hop, un petit saut qui se voulait discret plus tard, la jeune fille se retrouva debout dans la cour. Elle commença son propre échauffement. Généralement, la demoiselle avait un entraînement plus court pour ne pas se faire voir, plus segmenté afin de voir les exercices à pratiquer. Son entraînement serait tellement plus simple si elle était acceptée aussi… Enfin, cela n'entache pas son esprit de grande guerrière de la famille Hashino. Sans talent, elle le mènera à la perfection toute seule s’il le fallait! Et bientôt, elle aussi sera reconnue!

Les lames de la jeune fille fendirent l’air froid de l’hiver. Les mouvements successifs et rapides réchauffaient son corps. Malgré sa tenue d’intérieur, l’exercice l'empêchait de subir la température. Tout était silencieux et le calme régnait une fois de plus en maître sur leur entraînement pseudo familiale. Pourtant, cette journée était définitivement particulière. Des paroles brisent le silence. Le mur l'empêche d’entendre les propos énoncés et de définir la source exacte de ce bruit. Intriguée, elle remonta sur les caisses pour épier ses ainés. Elle arriva après les événements. Tout ce qu’elle pu voir, c’est Daisuke seul devant la porte. L'entraînement était déjà fini? Akiyo était perdue…. Par contre, elle ne perd pas la suite dans ses idées! Si son père était parti et que l'entraînement était terminé, elle pourrait probablement s'entraîner au chaud.

L’apprentie indésirée redescendit sur le sol. Elle fait le tour du bâtiment pour aller à la vraie entrée du dojo. Lorsqu’elle arriva dans la salle, l’endroit était désert. C’était vraiment étrange que l'entraînement de l’héritier soit si rapide, mais ça l’arrangeait au final… Enfin, pas vraiment, elle allait s'entraîner sur quel partie dans ce cas? Difficile à dire. C’était exceptionnel… Ah!, mais elle avait pris des notes dans son carnet. Il était dans sa chambre, donc il lui suffisait d’aller le chercher. Quelle idée de génie! Elle laissa ses armes de bois sur place et se dirigea vers sa chambre en mode ninja silencieuse. Rien ne perturbe plus le silence de la maison. Sauf le bruit du grand portail un peu grinçant de la demeure. Probablement un élève qui arrivait comme chaque matin.

Akiyo s’arrêta en chemin. Mais… mais si l'entraînement était terminé plus tôt, l’élève le plus matinal qu’elle avait déjà vu n’arriverait pas avant au moins une heure?! C’était définitivement une journée beaucoup trop étrange. Curieuse et inquiète d’autant de bruit dans ce lieu si tôt au matin, elle se dirigea vers l’entrée. Non, il n’y avait personne au portail. Elle avait cru à un livreur au départ, mais visiblement pas… Son regard parcouru les alentours pour tomber sur une vision inattendue. Elle cligna des yeux plusieurs fois de surprise. Au bout de la rue, elle reconnaissait le dos de Daisuke?! Elle l’avait tellement observée de dos justement qu’elle le reconnaîtrait sans aucun problème. Mais pourquoi avait-il un sac? Mais pourquoi partait-il si tôt alors que bientôt ils auraient leur entraînement de groupe? Il ne pouvait pas partir comme ça,leur père allait être furieux et leur mère serait inquiète de ne pas le voir pour le repas.

Akiyo s’inquiéta également. En 14 ans d'existence, son grand-frère n’avait jamais fait ça! Ce qui sortait de sa petite routine confortable ne lui plaisait pas tant que ça. C’était… perturbant dans sa vie autant controlée par ses parents. Sans trop réfléchir, elle se mit à courir à sa poursuite. Elle ne voulait pas le perdre de vue alors qu’il tournait déjà au coin de la rue. La petite fille était toujours dans sa tenue d'entraînement. Elle n’avait même pas pensé à remettre ses chaussures d’extérieurs. Elle n'appelle pas Daisuke. Si elle était remarquée et qu’il se mettait à courir, elle était mal barrée. Déjà qu’il marchait plus vite qu’elle à cause de leur grande différence de taille, s’il voulait la mener, il le ferait sans peine. Surtout qu’à cette heure-ci, la rue était déserte. C’était facile de courir pour elle, cela le serait tout autant pour lui. Elle suivit et rattrapa progressivement ce dos que les adultes lui avait toujours interdit désespérer atteindre. Elle ne regardait que son frère pour ne pas le perdre. Finalement, l’écart était presque totalement réduit. Elle tendit son bras dans sa direction. Sa main se referma sur le sac à dos de Daisuke pour le stopper.

- Dai… Daisuke…a…attend.

Akiyo avait bien sprinter et elle tenta de reprendre son souffle. La demoiselle hésita un instant. Elle se demanda pourquoi elle l’avait poursuivi ainsi. Après tout, ils ne s’étaient jamais beaucoup parlé. Cependant, elle l’avait déjà rejoint donc autant continuer quand même.

- Où…où… vas- tu? Mère et père vont s'inquiéter…



Hashino Akiyo
En bref
Avatar 100x100 : Une fratrie retrouvée [Feat Hashino Akiyo] Akyoic10
Messages : 15


En détails
Grade: F
Pays représenté: Edo
Pouvoir:
Hashino DaisukeDents-Deux-Sabres
# Re: Une fratrie retrouvée [Feat Hashino Akiyo]Sam 5 Nov 2022 - 23:20

Une fratrie retrouvée

Le 14 Janvier 2015


La légère pression que je ressentis lorsqu’Akiyo attrapa le sac me sortit de la torpeur dans laquelle je me trouvais. J’avais beau connaître le quartier aussi bien qu’on peut connaître un endroit, j’avais l’impression de me trouver dans un tout nouvel endroit. C’était sûrement dû à l’état d’esprit dans lequel je me trouvais. Aussi, la maison des Fuji et celle des Senjuu me semblaient bien étrangères lorsque je les dépassais. Le portail qui menait au jardin des Tanjiro était aussi torturé que mes pensées et je laissais tout cela derrière moi sans vraiment y jeter de regard attentif.

C’est alors que je venais à peine d’arriver à l’entrée du parc qui se trouvait non loin de la maison qu’elle me rattrapa. Je ne l’avais pas sentie approcher. Sans doute que mes nerfs à vif en étaient la cause. Je ne pensais pas, tout simplement, qu’elle avait été capable de surprendre autrement. Pour autant, j’essayais de ne pas paraître trop surpris quand je me tournais pour lui faire face. Elle était petite et, pour moi, elle restait encore une enfant. Même si nous n’avions pas un grand écart d’âge, nous n’étions pas vraiment proches. Il fallait dire que je n’avais pas trop le temps à lui accorder - entre les entraînements, l’école et les compétitions, je ne pouvais pas vraiment profiter de mon temps libre avec elle. D’ailleurs, je n’avais pas le temps de profiter du temps qui restait, tout simplement.

- Qu’est-ce que… bredouillai-je.


Quand elle évoqua nos parents, je sentis une sorte de remords venir me pincer le cœur. À la voir, dans ce froid, haletant, je me sentis honteux et je ne sus quoi dire dans un premier temps. Si je ne pense pas que ma réponse soit arrivée si tard que ça, le silence me paraît presque interminable. Je la dévisageai, imaginant avec difficulté ce qui l’avait poussé à me suivre. Était-ce une demande de notre mère ? Avait-elle entendu mes propos ? La honte grandissait. Si c’était une demande de maman, je me demandais comment elle avait pu réagir aussi vite, mais elle était capable de sonder mon cœur bien plus profondément que quiconque, alors ça ne m’aurait pas vraiment étonné. Cependant, si elle avait entendu notre dispute, je ne saurais vraiment pas comment réagir. Ma réflexion me poussa dans la direction opposée, me disant que ces propositions étaient peu probables et qu’il ne s’agissait que d’une coïncidence. Je me persuadais alors qu’elle ne me suivait pas pour des raisons si profondes, ça m’empêchait de penser au pire.

- Père ? Mère ? Je ne sais pas… Tu crois vraiment ?


Je chuchotai cette dernière question, comme si j’attendais vraiment la réponse d’une enfant de quatorze ans. Moi, à cet instant, je n’y croyais pas vraiment. S’ils s’inquiétaient vraiment, ils auraient sans doute vu dans quel mal-être je me trouvais. Ils auraient eu un comportement différent. Ils ne m’auraient pas laissé fuguer aussi aisément. Était-ce de la confiance ou du désintérêt ? Pour ma part, la réponse me paraissait évidente. Si notre paternel avait eu un semblant d’intérêt, il avait disparu depuis des années, déjà. Je n’avais pour lui que d’intérêt que dans mon statut. Mes sentiments et mes aspirations passaient bien après, suffisamment loin pour que je n’ai pas eu à y réfléchir pendant presque deux décennies.

Mais comment être franc avec ma sœur avec qui je ne parlais presque jamais, alors qu’elle me semblait si jeune et pas suffisamment mature pour comprendre tout ce que je pouvais ressentir ! Après tout, elle ne vivait pas ce que je vivais chaque jour ! C’était pour moi impossible qu’elle puisse comprendre. Je tentai donc de la renvoyer à la maison avec la seule solution que mon état d’esprit pouvait me permettre : colère et fausse méchanceté.

- Rentre à la maison. Fis-je sèchement. Ils vont vraiment s’inquiéter si c’est toi qui sors comme ça. Ce sont des affaires de grands… Laisse-moi tranquille.


Je tentai donc de me détacher d’elle en continuant ma route et en rentrant dans le parc. J’espérais qu’elle puisse me laisser seul, ne serait-ce que pour me rasséréner et prendre le temps de me recentrer sur moi et comprendre ce qui m’avait pris quelques minutes plus tôt.

Hashino Daisuke
En bref
Avatar 100x100 : Une fratrie retrouvée [Feat Hashino Akiyo] Daisuke-token-1
Messages : 141


En détails
Grade: F
Pays représenté: Edo
Pouvoir:
Hashino Akiyo
# Re: Une fratrie retrouvée [Feat Hashino Akiyo]Lun 7 Nov 2022 - 13:05

Une fraterie retrouvée

LE 14 JANVIER 2015
Akiyo était très intimidée de parler ainsi à son grand frère. C’était très rare qu’ils soient juste tous les deux sans parents. En même temps, père et mère étaient toujours là pour les bons soins de Daisuke. Dans tous les cas, sa stratégie pour ne pas se faire distancer avait bien fonctionné. Le jeune homme ne s’attendait probablement pas à voir sa sœur le retenir de la sorte. En même temps, il ne regardait jamais ce qui était derrière lui. Alors forcément, il y avait de quoi être surpris de voir une enfant accroché timidement à son sac. Son expression ne semblait pas faire paraitre cette fameuse surprise, mais le blanc qu’il laissa parla à sa place. La brunette décida de rompre le silence en parlant de leurs parents. L'affirmation timide reçut comme réponse une question faiblarde et peu assurée.

-Bah, oui.

La réponse d’Akiyo par contre fut excessivement rapide. L’enfant n’avait même pas eu besoin d’une seule seconde pour y réfléchir. Le ton de sa voix sonnait comme si le grand héritier venait de poser une question débile à la réponse plus qu’évidente. En tout cas, c’était une évidence même pour la petite fille. Le monde de leur parent tournait autour de Daisuke. Ils n’avaient que son prénom à la bouche lorsqu’elle conversait avec eux. Tout était toujours pour leur fils et personne d’autre.

Enfin, maintenant qu’il savait l’évidence même, ils allaient rentrer ensemble et tout reprendrait son cours comme si rien n’était arrivé. Akiyo pourrait enfin se mettre au chaud. Sans exercice, le froid de l’hiver se faisait grandement ressentir, surtout sur ses mains et ses pieds (rappelons quand même qu’elle se balade en chaussette d’intérieur…). De plus, elle n’avait pas encore mangé avant l'entraînement du matin pour ne pas être vue levée si tôt. Malheureusement, il ne réagit pas comme sa cadette l’imaginait. Daisuke était très sec dans sa manière de parler. En soi, rien de dramatique, tout le monde était comme ça avec elle, Akiyo avait l’habitude. Sauf qu’il était en même temps très méchants. Ce qui piqua à vif la demoiselle était surtout la partie sur les affaires de grands… D’une simple impulsion, le presque adulte récupéra son sac et il commença à se diriger ves le parc… et la fille Hashino le suivit, malgré le passage bitume - chemin de terre complexe pour ses petits pieds.

- Oh! Ce n'est clairement pas pour moi qu’ils vont s’inquiéter, mais pour le grand et important monsieur Daisuke, le seul et unique fils.

Akiyo exagéra délibérément les suffixes attribués à son grand frère d’une voix faussement admirative mais assez moqueuse. Elle parlait assez fort pour que Daisuke l’entende bien malgré ses quelques pas d’avance. De toute manière, il n’y avait personne dans le parc à cette heure-ci.

- Si quelqu’un devait rentrer à la maison, c’est toi et tes grands airs! Fais pas comme si tu étais si grand que ça. c’est toi qui te comporte en gamin.  Tu n’as que trois ans de plus que moi, je ne suis pas débile. Si tu étais un adulte (Akiyo fit des guillemet avec ses mains sur ce mot) tu n’aurais pas sécher l'entraînement. Et ne fais pas genre, que tu pars en cours. Je sais que tu n’en as pas avant 10h le mercredi et ce n’est même pas le bon sac. Oh mais c’est vrai, je suis trop petite pour comprendre ou voir les choses, c’est ça? Pour ça, tu es bel et bien le digne héritier, tu es exactement comme Père.

Sincèrement, Akiyo avait imaginé son frère beaucoup moins imbu de lui-même, comme un modèle à suivre. Ou en tout cas, elle l’avait vu que le seul membre de sa famille qui ne la prenait pas encore de haut et comme une nuisible inutile qui ne comprendra jamais rien aux mondes des hommes.  Ca y est, elle était énervée. Mais elle avait moins peur de lui parler, maintenant qu’elle avait cerné le personnage arrogant qui se tenait devant elle. Il n'avait que trois ans d'écart et même si personne ne le reconnaissait, elle s'entraînait tout aussi durement que lui. Elle n’avait pas à se faire prendre de haut par quelqu’un qu’elle pourrait probablement se battre d’égal à égale et pourquoi pas gagner malgré son manque d’expérience en combat réel.


Hashino Akiyo
En bref
Avatar 100x100 : Une fratrie retrouvée [Feat Hashino Akiyo] Akyoic10
Messages : 15


En détails
Grade: F
Pays représenté: Edo
Pouvoir:
Hashino DaisukeDents-Deux-Sabres
# Re: Une fratrie retrouvée [Feat Hashino Akiyo]Mar 8 Nov 2022 - 19:51

Une fratrie retrouvée

Le 14 Janvier 2015


Le froid me piquait dans le dos, la transpiration due à mon échauffement commençait à me faire regretter d’être parti si brusquement. Tout ce tracas ne m’intéressait pas vraiment, au contraire, c’était la présence d’Akiyo dehors à tenter de me ramener à la maison qui accaparait toutes mes pensées. Je n’aurais jamais pu imaginer qu’elle agisse ainsi, pourtant, elle était là et moi… Je la traitais comme une enfant, une gamine. Il fallait dire que j’avais bien grandi récemment et pas seulement en taille. Même ma voix avait changé et je devais parfois me raser pour garder la peau du visage douce. De ce point de vue-là, j’avais quand même de la chance quand je me comparais à des élèves du père qui, à mon âge avaient déjà beaucoup trop de poil au menton. Ça ne me plaisait pas et je ne voulais pas devoir, chaque matin, me raser pour éliminer tous ces indésirables.

Pour autant, comme elle put bien me le faire remarquer, je n’avais que trois petites années de plus, qu’est-ce qui pouvait vraiment justifier que je la traite comme une gamine et c’était quoi cette excuse des histoires de grands ? Je me fustigeai moi-même tandis que j’essayais de m’éloigner d’elle et qu’elle enchaînait les propos de plus en plus énervants. A chaque fois qu’elle en rajoutait une couche, je voulais me retourner et lui répondre tout aussi vindicativement qu’elle. J’étais tout aussi énervé qu’elle, voire plus ! Comment ne pouvait-elle pas voir ça ? Elle ne pouvait pas me laisser m’en aller en paix ?! “Comme père ?!” Quoi ? Elle n’avait pas osé !? Aussi sec, et sans vraiment prendre la peine de m’attendrir parce que c’était ma sœur, ni parce qu’elle était plus jeune que moi.

- Je… Je ne suis pas COMME PERE ! Retire ça tout de suite !


J’avais fait volte-face et quelques pas dans sa direction ce qui, avec sa poursuite, eut l’effet de nous rapprocher très rapidement. Dans ces conditions, j’aurais sans doute eu peur à sa place, si je m’étais vu approcher aussi vite, surtout que mes mots n’étaient pas sortis aussi furtivement que lorsque je lui avais demandé si nos parents s’inquiétaient vraiment pour moi. Cette fois, c’était avec une voix bien malgré moi plus virile et plus impulsive. Je ne supportais plus cette situation. Être toujours comparé à notre père, toujours traité comme l’héritier de la famille et non comme un garçon ordinaire. Merde ! Je n’étais pas juste qu’un instrument bon à faire valoir la puissance de notre famille ! Et… Évidemment, il fallait qu’elle pense de la sorte elle aussi. C’en était trop.

- Je ne suis pas comme lui !! Et je ne le serais jamais ! Comment tu peux savoir ce que ça fait, hein !? On dirait que c’est moi qui ai de la chance, avec toi ! Ma parole ! Tu ne vois pas la chance que tu as !? La petite fille tout gentille, toute mignonne ! Rah ! Ca m’énerve ! Est-ce que tu te rends compte, au moins, de ce que tu dis ?!


Presque essoufflé, je n’avais pas vraiment réussi à reprendre ma respiration entre chaque phrase, chaque question. Tout était venu plus que spontanément, sans que je ne puisse vraiment y réfléchir et je suis sûr que j’aurais pu regretter immédiatement si je n’étais pas sous le joug de la colère et de la tristesse. Cette fois, je la confrontais directement ! Elle voulait jouer à la grande fille alors on allait jouer, mais avec tout ça, elle allait perdre et c’était sûr ! J’aurais la paix. Enfin !

Hashino Daisuke
En bref
Avatar 100x100 : Une fratrie retrouvée [Feat Hashino Akiyo] Daisuke-token-1
Messages : 141


En détails
Grade: F
Pays représenté: Edo
Pouvoir:
Hashino Akiyo
# Re: Une fratrie retrouvée [Feat Hashino Akiyo]Mar 8 Nov 2022 - 23:42

Une fraterie retrouvée

LE 14 JANVIER 2015
Akiyo en avait marre de se faire rabaisser constamment. Elle en avait marre d’être considérée comme un élément de décoration. Elle n’avait pas supporté que Daisuke fasse pareil, alors elle lui avait simplement dit le fond de sa pensée. Cependant, elle se heurta une fois de plus à un mur… ou plutôt ses mots rebondissent une fois de plus sur le dos de son frère. Tous? Non! Son aîné ne semblait pas supporter sa comparaison avec leur père. Le jeune homme se retourna et lui cria dessus avec une voix très forte de vrai homme adulte. Ce qui stoppa net sa course, trop surprise pour continuer (et en vrai un un apeurée aussi par son frère qui venait droit sur elle. Ils étaient très proches pour une fois et si une chose ne changeait jamais, c’était la petite taille de la demoiselle. Lorsqu’il lui demanda de retirer ses paroles, il la dominait de toute sa grandeur car il faisait au moins 15 cm de plus, même légèrement plus. Le regard de la petite fille se leva vers le ciel pour se planter dans ceux du grand jeune homme. Sa démonstration de force physique l'impressionne beaucoup et ça se voit, mais Akiyo ne se démonte pas. La demoiselle voulait être prise au sérieux, elle était venue de si loin dans le froid mordant, ce n’était pas pour fuir maintenant.

- Non.

Daisuke faisait exactement comme son père. Du moins, il traitait sa petite sœur exactement comme le maître du dojo faisait avec sa fille. Alors, pas question de revenir sur sa déclaration juste parce que ça ne plaisait pas à monsieur le grand héritier familial. En parlant de ça, ce refus l'énerve encore plus. Il lâcha une petite tirade d’une traite en oubliant presque de respirer. Au moins, il avait du souffle pour déblatérer  ses âneries et surtout ses insultes. Une fois de plus il la traitait comme une toute petite fille toute mignonne qui ne comprenait rien au monde. Sa main se sera sa tenue d'entraînement à cause de la frustration. Elle ne lâcha pas son regard. C’était la première fois qu’elle l’observait de si près en réalité. Comme ça il avait les yeux bruns noisettes? Enfin, ce n’était pas le moment! Elle avait une question importante.

- Ne fais pas genre que non, tu te comportes comme lui! Tu me prends de haut. Tu me considère comme une petite fille mignonne parfait pour la décoration, mais incapable de quoique ce soit. Enfin, si! C’est vrai j’allais oublié. Je suis juste capable de suivre des ordres qui me permettront de rester loin d'une place dans la famille à par celle de personnage en fond de tableau pour faire joli.  C’est vrai, après tout, je ne suis qu’une petite fille inutile à qui il est tout aussi inutile d 'expliquer les choses. Si nos parents ne sont pas mentionnés, mes paroles ne t'atteignent même pas.

C'est uniquement lorsqu'elle à parlé de leur père que Daisuke a bien voulut réagir. La première fois aussi , lorsqu'elle a démarré leur interaction. Akiyo inspira profondément. La brune devait se calmer, elle aussi montait le ton. La réponse à la question de Daisuke se devait d’être claire et audible. Sinon monsieur le grand héritier ne comprendrait pas le langage d’un personnage secondaire comme elle. Elle trouva en elle-même le courage de pour une fois dire le fond de sa pensée. Après, elle n’aurait qu’à repartir. Elle continue donc son vrai discours sauf si Daisuke l'interrompit entre-temps.

- Et bien sûr que je me rends compte de ce que je dis! Je vois très bien la situation, je suis peut être une fille, mais je ne suis pas aveugle. C’est toi le chanceux de la famille. Tu es l'aîné… Tu es un garçon! Tu as tout le respect , l’attention, la reconnaissance, une existence propre. Le monde tourne autour de toi. Nos parents ne parlent que de toi, tout le temps.

La petite fille leva ses deux mains au niveau de son visage. Ses doigts étaient tendus à l’exception du pouce en dessous des 4 autres. Ses poignets étaient pliés. Le tout formati des sortent de petites têtes qu’elle s’amusait à faire parler en fermant son pouce. Elle singe clairement des paroles d’autres personnes . Elle ne regardait plus Daisuke dans ses yeux, mais ses interlocuteurs imagés.

- Daisuke est le seul à pouvoir apprendre l’art des Hashino, tu n’es qu’une fille après tout. Non, Daisuke prépare une compétition, ce sera uniquement les plats préférés de ton frère pendant toute cette période. Quoi? Tu veux participer à une compétition toi aussi? Mais non, celle-là tombe juste en même temps que celle de Daisuke et elle est trop loin. C’est inutile de la faire, ce n’est qu’une passade de fillette, abandonne et vient plutôt encourager ton frère. Tu as vu mon chéri, Daisuke a encore eu une bonne note à son examen d’hier. Daisuke par ci, Daisuke par là. Daisuke, Daisuke, Daisuke,Daisuke, Daisuke, Daisuke Encore et toujours Daisuke.

Leur père était très silencieux, même pour Akiyo. Elle n’était qu’un fantôme à ses yeux.  Alors, seule la première phrase sur l'entraînement était signée avec une fois supposée plus grave. Le reste était avec une voix féminine plus proche de celle de leur mère. Sauf sur la fin. Akiyo avait juste accélérer le rythme pour dire le plus de fois possible le nom de son frère en un seul souffle. Cependant, elle n’avait pas continué très longtemps son petit cirque. Elle espérait au moins qu’il comprenne, parce qu’à ses yeux, c’était lui qui ne comprenait pas la portée de ses mots… Malheureusement, c’était elle la plus blessée dans cette histoire. C’était de très mauvais souvenirs qu’elle vivait au quotidien. Des trucs comme ça, elle pourrait en citer pleins, c’était son vécu presque journalier. Maintenant, la petite fille regardait ses pieds. Dire tout ça sur elle d’un coup lui donnait juste envie de pleurer dans un coin. Elle s’était blessée dans la confusion de la dispute et ça lui faisait terriblement mal. Daisuke avait probablement raison, elle n’était finalement qu’une enfant qui jouait au grande. Elle finit par murmurer :

- Si tu le veux tant, je vais te laisser, puisqu’au final, je ne suis qu’une petite fille…

Akiyo initia très lentement un pas vers la pelouse du parc. Elle avait mal aux pieds dans les cailloux sur le chemin. De toute manière,elle était déjà frigorifiée et tombera déjà malade en rentrant. Alors, un peu plus froid ou pas, elle n’était plus à ça près.



Hashino Akiyo
En bref
Avatar 100x100 : Une fratrie retrouvée [Feat Hashino Akiyo] Akyoic10
Messages : 15


En détails
Grade: F
Pays représenté: Edo
Pouvoir:
Hashino DaisukeDents-Deux-Sabres
# Re: Une fratrie retrouvée [Feat Hashino Akiyo]Dim 13 Nov 2022 - 8:22

Une fratrie retrouvée

Le 14 Janvier 2015
Je n’en pouvais plus, de toute cette pression de toutes ces attentes. Pourquoi fallait-il toujours qu’on s’attende à ce que je sois parfait ? Je pouvais comprendre pour mon père, il était comme il était. Pareil pour tous ceux qui l’accompagnaient en permanence et, dans une certaine mesure, ma mère aussi. Je pensais qu’au moins ma petite sœur pouvait comprendre ce que je pouvais ressentir. Je voulais penser qu’elle pouvait avoir une idée de ce que je pouvais vivre, le vivant à travers le prisme de son propre regard. Alors même qu’elle vivait sous mon toit, je l’imaginais sans peine voir toutes les souffrances que je vivais. Pourtant, l’évidence me frappa aussi violemment que ses dires sortaient de sa bouche. Elle aussi vivait une vie difficile et probablement tout autant que la mienne, sinon plus. Elle réussit à me faire taire et je l’écoutais avec attention. Sans doute avait-elle profité du fait que j’avais perdu mon souffle dans mon énervement.

Je l’écoutais en dire, des choses, et je souffrais de la voir si mal. Au départ, j’avais cru qu’elle allait simplement expliciter que j’étais exactement comme père, à l’image de notre mère qui me disait souvent que j’avais soit le même regard ou sa manière de s’exprimer. J’essayai tant bien que mal de me différencier de lui, de faire en sorte de ne pas lui ressembler. Je voulais être autre chose que sa réplique. Alors, ce fut vrai, dans un premier temps. Mais rapidement elle bifurqua sur notre manière de la considérer et, au fil de ses explications, je commençais à saisir son mal-être et je me sentis de plus en plus mal, surtout au moment où elle joua des scènes sur ses doigts. A cet instant, j’eus presque un haut-le-cœur qui, si je ne les avais pas retenus, m’aurait fait sangloter à chaudes larmes. Néanmoins, en “grand garçon” comme elle le sous-entendait, j’avais pris l’habitude de cacher mes émotions, aussi, je gardai cela à l’intérieur et je la laissais continuer. C’était plus dur que je ne l’aurais imaginé et pourtant, je tins bon. Intérieurement, j’étais tiraillé entre l’idée d’essayer de la calmer et de la laisser terminer. Pour moi, il était important qu’elle finisse et qu’elle aille au bout de ses pensées, je ne doutais pas un instant que cela lui ferait plus de bien que de mal, même si cela pouvait nous blesser tous les deux. Je prenais conscience du fardeau qu’elle pouvait supporter à cause de mes erreurs et de mon manque d’abnégation. J’avais depuis longtemps pensé qu’à ma petite personne et délaissé les autres, notamment ma petite sœur et je prenais tout ce temps d’ignorance dans la figure et je ne sais pas ce qui me faisait le plus de mal : la voir dans cet état ou savoir que j’en étais en grande partie la cause.

J’hésitai à répondre, j’hésitai à me taire, je restai muet et immobile en la voyant déblatérer et je compris que je n’étais pas du tout armé pour répondre à ses attentes. Pourtant, je me devais de réagir et de trouver une solution. Dans ma tête, je n’étais absolument pas le chanceux de la famille, mais avait-elle pu le remarquer, en réalité ? Je faisais le grand, et même si j’étais plus vieux qu’elle, nous n’avions comme elle le disait que trois ans d’écart. Comment pouvais-je ne serait-ce que la prendre aussi facilement de haut ? Comment avais-je fait pour ignorer tous ces ressentiments ? Étais-je vraiment comme mon père ?

Je me questionnai trop et elle commençait déjà à s’en aller. Figé, tant par le froid mordant que par les propos qu’elle venait de me sortir, je restais perdu dans mes pensées et dans mes questionnements. Je devais au moins lui dire que j’avais un peu compris la situation. Je devais au moins m’excuser, lui présenter ma vision des choses. Non ! Il y avait plus important. Sans prévenir, je la pris de vitesse et attrapai un manteau que j’avais mis dans mon sac et le posa sur ses épaules.

- Excuse-moi… Il fait froid, mets ça. Ça te réchauffera un peu. On devrait rentrer maintenant, avant que tu ne tombes malade.


Les mots étaient-ils vraiment nécessaires ? Sur le coup, je ne savais pas trop quoi répondre, mais je savais ce que je ressentais. J’étais néanmoins encore incapable de retranscrire mes sentiments, je préférais agir… C’était peu ou prou tout ce dont j’étais capable. Je me positionnai ensuite devant elle, me baissant pour lui montrer mon dos et avec mon pouce je lui indiquai qu’elle pouvait - devait - monter pour que je puisse la porter. Comment avais-je pu oublier que c’était ma petite sœur ? Évidemment que je savais que c’était Akiyo, ma petite sœur, mais c’était plutôt mon rôle que j’avais abandonné. Je n’avais aucune excuse et je me sentais honteux. Une sorte de flamme vint réchauffer mon corps et mon cœur à l’instant où je me baissais devant elle. C’était comme si je venais de retrouver une raison d’exister, une raison d’avancer.

Hashino Daisuke
En bref
Avatar 100x100 : Une fratrie retrouvée [Feat Hashino Akiyo] Daisuke-token-1
Messages : 141


En détails
Grade: F
Pays représenté: Edo
Pouvoir:
Contenu sponsorisé
# Re: Une fratrie retrouvée [Feat Hashino Akiyo]
En bref

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
>>