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# L'élite de l'élite [PV Luc]Jeu 18 Avr 2024 - 16:56
D'un bond vigoureux, elle amorça une glissade qui lui permit de passer d'une traite sous les fils barbelés qui avaient été étendus sur son chemin, à une quarantaine de centimètres de hauteur seulement, et qu'elle avait pour interdiction formelle de survoler. Elle se redressa ensuite par le biais d'une pirouette preste, qui eut le bon goût de ne lui faire perdre qu'une paire de secondes tout à fait superflues ; elle s'élança à nouveau, cette fois-ci à l'assaut d'un mur dont les prises étaient érodées, souvent trop lisses pour être exploitables. Elle y passa un petit peu plus de temps, un peu trop à son goût ; elle sentit poindre dans ses entrailles le déroutant sentiment d'amertume, dans sa gorge le goût âpre de l'incertitude, au bout de ses doigts le fourmillement désagréable d'un effort trop intense, mais elle n'abandonna pas pour autant. Parvenue en haut de l'édifice, elle se jeta à nouveau dans un sprint à vive allure en dévalant la pente qui s'offrait à elle ; elle cala le rythme de ses pas sur la danse perpétuelle qu'amorçaient les rondins suspendus, sur leurs va-et-vient incessants qui menaçaient à chaque instant de la percuter et de la jeter à bas. Avec adresse, en misant sur ses réflexes et en révisant l'amplitude de ses foulées à quelques reprises, elle parvint à se défaire de cette étape-ci aussi ; puis se présenta à elle un véritable bassin de bain, dans lequel elle avait pied, mais qui aurait risqué de la ralentir de trop si elle s'était résignée à s'y aventurer par des moyens conventionnels. Alors ses pupilles, ardentes, se mirent à rougeoyer d'une lueur furieuse ; elle continua à courir, à en perdre haleine... puis, au bord du précipice, se jeta dans le vide en se recroquevillant sur elle-même. Ainsi, en position fœtale en plein air, elle sembla vouloir se figer comme pour échapper à la gravité un instant durant, comme pour éviter de retomber dans cette boue collante et désagréable qui n'aurait pas manqué d'imprégner ses cheveux et ses vêtements jusqu'à un décrassage des plus énergiques. Mais la nature était ainsi faite qu'il existait des règles auxquelles on ne pouvait pas déroger... pas, en tout cas, sans y mettre les moyens.
Alors, avec un cri d'une intensité rare, elle fit montre de sa véhémence, de toute la hargne qu'elle nourrissait à l'égard d'elle-même ; de son dos se mirent à pulser des flammèches de plus en plus imposantes, et une explosion eut lieu, vigoureuse, vorace, laquelle la projeta vers l'avant avec tant de fièvre qu'elle observa bientôt, au travers du verre teinté de ses lunettes de protection, le banc de boue défiler sous ses pieds à une vitesse incommensurable. Son vol plané ne fut toutefois que de courte durée ; elle voyait à peine sous ses pieds le plancher des vaches reprendre son aspect et sa dureté coutumières que son élan prit fin et qu'elle s'effondra dans un rouler-bouler moins gracieux qu'impressionnant. Elle ne jeta pas l'éponge, toutefois ; elle se redressa à la hâte, glissa en manquant de perdre l'équilibre, fit volte-face en réussissant à suivre la trajectoire en épingle que le tracé défini par les professeurs lui demandait de réaliser, se rua en direction de la ligne d'arrivée qu'elle parvint à franchir avant de s'effondrer de tout son long, sur l'avant, à bout de souffle.
Fortement amusé par l'animosité soudaine que manifestait son étudiante, laquelle était simplement étreinte d'un fort sentiment de compétitivité à l'égard de ses camarades fraîchement diplômés, Velvet Vekam posa son regard sur les autres élèves engagés dans cette folle course qu'ils répétaient régulièrement, ces derniers temps. Cette session leur permettait de réaliser un grossier décrassage, de les forcer à mobiliser toutes leurs qualités athlétiques et de trouver des moyens ingénieux -lorsque c'était possible- de les coupler avec leurs pouvoirs pour se déplacer avec inventivité et efficacité. Ce parcours du combattant qu'il avait fait construire au sein même des bâtiments de l'Académie Wong commençait à connaître sa petite renommée parmi les étudiants, qui commençaient à faire la demande de s'y entraîner spontanément, y compris en dehors des heures de cours. Il s'en sentait flatté... d'autant plus que rien ne le prédestinait initialement à devenir un professeur à l'impact si décisif.
Il devait originellement n'être rien de plus qu'un vacataire, l'espace de quelques mois, voire de quelques années. Parce que l'Académie manquait cruellement de main d'œuvre, que d'autres profils plus pertinents devaient finir par arriver, de retour d'Antiqua et de sa myriade de défis. Il n'avait suivi aucune formation, ni dans cette université héroïque, ni dans aucune autre ; et il n'avait jamais foulé du pied le sol de ce continent maudit. Il était un héros d'argent. Un type qui connaissait le terrain, certes, mais pas la théorie ; et à qui on demandait par conséquent de s'attarder surtout sur la formation physique des étudiants de cette Académie élitiste. A ce titre, il ne se voyait pas tant comme leur professeur que comme leur entraîneur, comme une espèce de mentor qui devait leur permettre de tirer leur épingle du jeu, de transcender tout ce à quoi on aurait pu les prédestiner.
En orientant son regard en direction du gigantesque tableau des scores qui référençaient les meilleurs résultats obtenus par les étudiants de l'Académie dans cette pièce aux obstacles particulièrement ingénieux, son sourire prit des accents plus euphoriques encore. Il avait contribué à la montée en puissance du plus prometteur des étudiants que cette Académie avait jamais vu passer entre ses murs.
"1er - Chee Saiful/Onibi King - 04:39:21"
Près d'une minute trente le séparait du deuxième nom inscrit sur cet écran démesuré.
L'un des ses trois élèves récemment promus, avec Abyan et Wahyu.
Tous trois autrefois camarades d'Emy et des autres.
Elle avait rugi en retour, s'était même redressée à demi, dans une position assise qui lui permettait de jeter à Okoh un regard véhément ; il haussa les épaules nonchalamment, remit un peu d'ordre dans sa chevelure violacée et se dirigea vers les bouteilles d'eau fraîches qui avaient été apportées par leur autre instructrice, laquelle le détailla avec dureté.
Elle lorgna dans sa direction avec agacement tandis qu'il retournait s'asseoir, à deux pas de la ligne d'arrivée, les retardataires entreprenant d'achever cette course d'obstacles avec plus ou moins d'aplomb. Il était sans doute le plus capricieux d'entre tous, et elle avait eu tout le loisir de constater qu'il n'était pas toujours aisé de les faire mûrir, de les apprêter parfaitement à la sobriété militaire et à la rigueur pointilleuse qui devrait leur permettre de survivre à Antiqua, mais elle continuait à faire son travail avec application et dévouement. Divine Diva était la seconde enseignante de cette classe -et donc, par conséquent, de l'ancien élève Saiful, qu'elle n'avait jamais su discipliner, mais qui échappait à bien des logiques proprement humaines-, et elle n'aimait pas l'idée qu'ils soient prompts à écouter son collègue plutôt qu'elle. Après tout, d'entre eux, elle avait été la seule à se heurter au continent maudit.
Elle s'empara d'une bouteille qu'elle apporta à Emy, laquelle n'avait toujours pas daigné se relever pour de bon ; la demoiselle l'en remercia chaleureusement avant de compter leurs camarades encore engagés dans la course. Elle était arrivée la première, même si Okoh avait pris de l'avance au début du parcours ; les autres ne devraient plus trop tarder. En tout et pour tout, ils étaient huit, en attendant qu'on daigne garnir leurs rangs de nouvelles pousses prometteuses. Et elle avait le sentiment, peut-être un peu prétentieux, qu'elle était dorénavant, avec le départ de Saiful, d'Abyan et de Wahyu, la plus puissante et la plus prometteuse d'entre eux.
L'élite de l'élite.
Ft LucXue Emy.
D'un bond vigoureux, elle amorça une glissade qui lui permit de passer d'une traite sous les fils barbelés qui avaient été étendus sur son chemin, à une quarantaine de centimètres de hauteur seulement, et qu'elle avait pour interdiction formelle de survoler. Elle se redressa ensuite par le biais d'une pirouette preste, qui eut le bon goût de ne lui faire perdre qu'une paire de secondes tout à fait superflues ; elle s'élança à nouveau, cette fois-ci à l'assaut d'un mur dont les prises étaient érodées, souvent trop lisses pour être exploitables. Elle y passa un petit peu plus de temps, un peu trop à son goût ; elle sentit poindre dans ses entrailles le déroutant sentiment d'amertume, dans sa gorge le goût âpre de l'incertitude, au bout de ses doigts le fourmillement désagréable d'un effort trop intense, mais elle n'abandonna pas pour autant. Parvenue en haut de l'édifice, elle se jeta à nouveau dans un sprint à vive allure en dévalant la pente qui s'offrait à elle ; elle cala le rythme de ses pas sur la danse perpétuelle qu'amorçaient les rondins suspendus, sur leurs va-et-vient incessants qui menaçaient à chaque instant de la percuter et de la jeter à bas. Avec adresse, en misant sur ses réflexes et en révisant l'amplitude de ses foulées à quelques reprises, elle parvint à se défaire de cette étape-ci aussi ; puis se présenta à elle un véritable bassin de bain, dans lequel elle avait pied, mais qui aurait risqué de la ralentir de trop si elle s'était résignée à s'y aventurer par des moyens conventionnels. Alors ses pupilles, ardentes, se mirent à rougeoyer d'une lueur furieuse ; elle continua à courir, à en perdre haleine... puis, au bord du précipice, se jeta dans le vide en se recroquevillant sur elle-même. Ainsi, en position fœtale en plein air, elle sembla vouloir se figer comme pour échapper à la gravité un instant durant, comme pour éviter de retomber dans cette boue collante et désagréable qui n'aurait pas manqué d'imprégner ses cheveux et ses vêtements jusqu'à un décrassage des plus énergiques. Mais la nature était ainsi faite qu'il existait des règles auxquelles on ne pouvait pas déroger... pas, en tout cas, sans y mettre les moyens.
Alors, avec un cri d'une intensité rare, elle fit montre de sa véhémence, de toute la hargne qu'elle nourrissait à l'égard d'elle-même ; de son dos se mirent à pulser des flammèches de plus en plus imposantes, et une explosion eut lieu, vigoureuse, vorace, laquelle la projeta vers l'avant avec tant de fièvre qu'elle observa bientôt, au travers du verre teinté de ses lunettes de protection, le banc de boue défiler sous ses pieds à une vitesse incommensurable. Son vol plané ne fut toutefois que de courte durée ; elle voyait à peine sous ses pieds le plancher des vaches reprendre son aspect et sa dureté coutumières que son élan prit fin et qu'elle s'effondra dans un rouler-bouler moins gracieux qu'impressionnant. Elle ne jeta pas l'éponge, toutefois ; elle se redressa à la hâte, glissa en manquant de perdre l'équilibre, fit volte-face en réussissant à suivre la trajectoire en épingle que le tracé défini par les professeurs lui demandait de réaliser, se rua en direction de la ligne d'arrivée qu'elle parvint à franchir avant de s'effondrer de tout son long, sur l'avant, à bout de souffle.
-Ah... ah... J'suis rincée... merde...
-Pas mal, Emy. Pas mal du tout. Sept minutes, vingt-trois secondes, douze centièmes. C'est ton deuxième meilleur chrono.
-Putaaaaain ! jura-t-elle en se retournant, en s'immobilisant sur le dos, et en plantant son regard dans l'ampoule qui brillait au plafond, des mètres au-dessus d'elle.
-Pas mal, Emy. Pas mal du tout. Sept minutes, vingt-trois secondes, douze centièmes. C'est ton deuxième meilleur chrono.
-Putaaaaain ! jura-t-elle en se retournant, en s'immobilisant sur le dos, et en plantant son regard dans l'ampoule qui brillait au plafond, des mètres au-dessus d'elle.
Velvet Vekam.
Fortement amusé par l'animosité soudaine que manifestait son étudiante, laquelle était simplement étreinte d'un fort sentiment de compétitivité à l'égard de ses camarades fraîchement diplômés, Velvet Vekam posa son regard sur les autres élèves engagés dans cette folle course qu'ils répétaient régulièrement, ces derniers temps. Cette session leur permettait de réaliser un grossier décrassage, de les forcer à mobiliser toutes leurs qualités athlétiques et de trouver des moyens ingénieux -lorsque c'était possible- de les coupler avec leurs pouvoirs pour se déplacer avec inventivité et efficacité. Ce parcours du combattant qu'il avait fait construire au sein même des bâtiments de l'Académie Wong commençait à connaître sa petite renommée parmi les étudiants, qui commençaient à faire la demande de s'y entraîner spontanément, y compris en dehors des heures de cours. Il s'en sentait flatté... d'autant plus que rien ne le prédestinait initialement à devenir un professeur à l'impact si décisif.
Il devait originellement n'être rien de plus qu'un vacataire, l'espace de quelques mois, voire de quelques années. Parce que l'Académie manquait cruellement de main d'œuvre, que d'autres profils plus pertinents devaient finir par arriver, de retour d'Antiqua et de sa myriade de défis. Il n'avait suivi aucune formation, ni dans cette université héroïque, ni dans aucune autre ; et il n'avait jamais foulé du pied le sol de ce continent maudit. Il était un héros d'argent. Un type qui connaissait le terrain, certes, mais pas la théorie ; et à qui on demandait par conséquent de s'attarder surtout sur la formation physique des étudiants de cette Académie élitiste. A ce titre, il ne se voyait pas tant comme leur professeur que comme leur entraîneur, comme une espèce de mentor qui devait leur permettre de tirer leur épingle du jeu, de transcender tout ce à quoi on aurait pu les prédestiner.
En orientant son regard en direction du gigantesque tableau des scores qui référençaient les meilleurs résultats obtenus par les étudiants de l'Académie dans cette pièce aux obstacles particulièrement ingénieux, son sourire prit des accents plus euphoriques encore. Il avait contribué à la montée en puissance du plus prometteur des étudiants que cette Académie avait jamais vu passer entre ses murs.
"1er - Chee Saiful/Onibi King - 04:39:21"
Près d'une minute trente le séparait du deuxième nom inscrit sur cet écran démesuré.
L'un des ses trois élèves récemment promus, avec Abyan et Wahyu.
Tous trois autrefois camarades d'Emy et des autres.
Fung Okoh.
-Bah... ah... ah... je comprends pas... comment tu peux... être aussi exigeante... envers toi-même, haleta un Okoh baigné de sueur, couvert de boue, et qui venait tout juste de franchir à son tour la ligne d'arrivée, dépassé dans les derniers instants par cette Emy aussi enflammée qu'irritée.
-Okoh, ça te donne sept minutes, trente-six secondes, et vingt centièmes. C'est convenable, mais tu pourrais faire mieux !
-Ouais, ouais, concéda-t-il mollement, sans doute pour éviter d'endurer davantage de critiques de la part de Velvet Vekam.
-Ça me saoule d'être encore là alors que je pourrais être en mer, avec eux, sur le point de devenir une héroïne digne de ce nom ! C'est tout !
-Okoh, ça te donne sept minutes, trente-six secondes, et vingt centièmes. C'est convenable, mais tu pourrais faire mieux !
-Ouais, ouais, concéda-t-il mollement, sans doute pour éviter d'endurer davantage de critiques de la part de Velvet Vekam.
-Ça me saoule d'être encore là alors que je pourrais être en mer, avec eux, sur le point de devenir une héroïne digne de ce nom ! C'est tout !
Elle avait rugi en retour, s'était même redressée à demi, dans une position assise qui lui permettait de jeter à Okoh un regard véhément ; il haussa les épaules nonchalamment, remit un peu d'ordre dans sa chevelure violacée et se dirigea vers les bouteilles d'eau fraîches qui avaient été apportées par leur autre instructrice, laquelle le détailla avec dureté.
Lokman Rozana, alias Divine Diva.
-Tu ferais mieux de te focaliser sur tes propres résultats plutôt que sur la combativité de tes camarades, Okoh. Tu réussirais bien mieux si tu passais moitié moins de temps à les observer !
-Ouiii, admit-il d'un ton conciliateur avant d'avaler une franche gorgée d'eau puis de se verser le reste de la bouteille sur la figure. Vous avez raison, madame.
-Ouiii, admit-il d'un ton conciliateur avant d'avaler une franche gorgée d'eau puis de se verser le reste de la bouteille sur la figure. Vous avez raison, madame.
Elle lorgna dans sa direction avec agacement tandis qu'il retournait s'asseoir, à deux pas de la ligne d'arrivée, les retardataires entreprenant d'achever cette course d'obstacles avec plus ou moins d'aplomb. Il était sans doute le plus capricieux d'entre tous, et elle avait eu tout le loisir de constater qu'il n'était pas toujours aisé de les faire mûrir, de les apprêter parfaitement à la sobriété militaire et à la rigueur pointilleuse qui devrait leur permettre de survivre à Antiqua, mais elle continuait à faire son travail avec application et dévouement. Divine Diva était la seconde enseignante de cette classe -et donc, par conséquent, de l'ancien élève Saiful, qu'elle n'avait jamais su discipliner, mais qui échappait à bien des logiques proprement humaines-, et elle n'aimait pas l'idée qu'ils soient prompts à écouter son collègue plutôt qu'elle. Après tout, d'entre eux, elle avait été la seule à se heurter au continent maudit.
Elle s'empara d'une bouteille qu'elle apporta à Emy, laquelle n'avait toujours pas daigné se relever pour de bon ; la demoiselle l'en remercia chaleureusement avant de compter leurs camarades encore engagés dans la course. Elle était arrivée la première, même si Okoh avait pris de l'avance au début du parcours ; les autres ne devraient plus trop tarder. En tout et pour tout, ils étaient huit, en attendant qu'on daigne garnir leurs rangs de nouvelles pousses prometteuses. Et elle avait le sentiment, peut-être un peu prétentieux, qu'elle était dorénavant, avec le départ de Saiful, d'Abyan et de Wahyu, la plus puissante et la plus prometteuse d'entre eux.
︎ Era of Dust
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Jeu 18 Avr 2024 - 20:51
Fiche de personnage et Fiche technique de Luc Tianjun
Fiche de personnage et Fiche technique de Harvey TianjunHarvey Tianjun.
De tous les obstacles, le fil barbelé est celui qui pose le plus de difficultés à Harvey.
S’il parvenait jusque-là – bon gré mal gré – à talonner Emy, il se fait mettre un boulevard complet au moment de ramper dans la boue. Il grogne et se débat dans le bourbier. Les pointes accrochent ses cheveux et ses vêtements. De son bras d’acier, il surélève progressivement la clôture pour se frayer un passage, mais la perte de temps est drastique.
Quarante centimètres de haut, avec sa carrure, c’est peu.
L’expérience est doublement humiliante quand Okoh le dépasse à son tour.
Au risque de vider ses cartouches de carburant, mon colosse de cousin franchit le mur d’escalade en s’expédiant dans les airs comme une fusée. Retombé les avant-bras les premiers, il fuse sur la pente comme un véritable bobsleigh. Je devine d’ici sa grimace de fureur, d’indignation. Ses cheveux sont défaits, son allure est misérable. S’étant relevé en titubant, il cogne dans les rondins suspendus comme un forcené, rendant leurs mouvements de balancier encore plus chaotiques et complexes pour ses autres concurrents ; des élèves qu’il ne voit même pas.
Seule la silhouette lointaine d’Emy, qui franchit la ligne d’arrivée, mérite son attention.
Harvey survole brièvement le bassin de boue suivant, et tombe à court d’essence en plein air avec un cri de frustration. Il termine sa course dans un trot souillé et haletant.
Le prof annonce le résultat.
C’est mieux que son dernier temps, d’une bonne dizaine de secondes.
Mais pour Harvey, c’est terriblement insatisfaisant.
L’allure immaculée d’Emy suffit à lui renvoyer son insuffisance en pleine poire.
Mon cousin s’éloigne de ses camarades de classe et s’isole le temps de se décrotter.
Pendant ce temps, un quatrième élève vient passer la ligne d’arrivée.
Ainsi qu’un cinquième.
Et puis... il y a moi, qui arrive avec la fin du peloton.Luc Tianjun.
Velvet Vekam nous donne nos temps respectifs. A la différence de ses autres annonces, permettant à chacun de se situer par rapport à son meilleur résultat, il ne me dira jamais si je fais mieux ou moins bien que la dernière fois. Il se contentera de déclarer que mon résultat est constant.
Il sait ce que je recherche. Parce qu’il m’a aidé à le trouver.
D’un regard, je lui demande la permission de continuer, et là où la plupart des autres élèves s’arrêtent après avoir tout donné, j’entame mon deuxième tour.
Les quatre premiers mois m’ont été une sacrée galère.
Je me pensais préparé. Et je l’étais, physiquement parlant.
Mais je me suis retrouvé propulsé au milieu d’individus affûtés. A mes yeux : tous brillants, capables d’assimiler sans peine ces méthodes d’enseignement qui prônent l’observation, la déduction, le calcul judicieux de chacun des paramètres de combat.
C’est une dimension à laquelle Harvey s’est rapidement accoutumé.
Mais moi, j’ai perdu pied.
J’peux pas faire ça.
Tisser des hypothèses, temporiser, visualiser différentes approches, collecter des informations dans le feu de l’action. Certains de mes camarades ont sans doute cru à une blague, à de l’effronterie même, quand passées les deux premières semaines de cours, j’ai demandé franchement “ce qu’on pouvait bien faire, quand on était trop con pour toute cette gymnastique mentale.”
Velvet Vekam, au moins, a pris au sérieux ma remarque.
Bien sûr, les facultés d’observation sont cruciales, pour identifier une menace, pour choisir la réaction appropriée... mais d’autres choses sont également importantes ; dans une équipe, il y a la tête, et puis les bras. Pouvoir se donner à fond, sans s’arrêter, sans hésiter. Rester consistant dans sa performance, ne pas s’effondrer dès la fin du conflit, en espérant que le danger ne risque pas tout de suite de re-pointer le bout de son nez. Ça aussi, ça peut jouer.
Antiqua n’attendra pas que je sois prêt.
Et un corps bien travaillé ne vous trahit jamais.
Ça, plus que tout le baratin technique : c’est quelque chose qui résonne en moi.
Mes godasses gorgées de boue couinent sur le parcours d’obstacle. Je peux sentir ma tunique souillée de crasse et de transpiration, qui me comprime la poitrine. Ce circuit, pensé pour mettre à l’épreuve un aspirant-héros, est un calvaire pour moi qui n’use jamais de mon pouvoir.
Je douille. Ma respiration est laborieuse... et pourtant, je me sens bien.
Il y a quelque chose de naturel dans la façon dont l’effort vient me malmener les muscles. Tandis que je bondis d’une passerelle à l’autre, j’ai l’impression de sentir chacun d’eux en action ; chaque impulsion part de mon gros orteil ; mes gestes sont amples, énergiques, mais jamais précipités.
Je plonge vers l’avant pour passer sous les barbelés, et je rampe, les poings fermement serrés ; pour épargner au maximum mes doigts de la boue ; sans quoi, je sais d’avance qu’ils seront trop glissants pour m’attaquer au mur d’escalade.
Concentré sur mon souffle, sur mes sensations, je suis à ce que je fais.
Il n’y a pas de compétition ici. Seulement moi, mon travail, ma volonté de donner tout ce que j’ai à donner.
Les autres pourraient tout aussi bien ne pas exister.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Ven 19 Avr 2024 - 18:03
Il allait sans dire qu'il était, aux yeux des deux enseignants, un profil infiniment plus appréciable que celui de ce trublion d'Okoh ; ce dernier s'accommoda bien de cette information dont il n'avait cure, haussa les épaules et continua à se focaliser sur les agissements de ses petits camarades, lesquels semblaient s'échiner à tirer le meilleur d'eux-mêmes, sur le terrain d'entraînement. L'un d'entre eux plus que les autres, d'ailleurs ; le dernier d'entre eux, pourtant.
Il demeura mutique et attentif tandis que le Tianjun se défaisait très péniblement des derniers obstacles de cette course haletante, ceux-là même qu'Emy avait réussi à survoler en une fraction de secondes seulement. L'écart qui les séparait apparaissait, à l'occasion de ce type d'exercices, comme étant particulièrement criant... mais le Fung était bien assez observateur pour savoir que le cardio et le sprint n'étaient pas, dans le fond, les seuls domaines au sein desquels les résultats de Luc ne correspondaient pas avec ceux de son cousin, Harvey.
Comment parvenait-il à vivre avec cette idée-ci ? Qu'il était le second, qu'il l'avait toujours été, qu'il le serait probablement jusqu'à la fin ? Que sa présence ici bas était sans doute justifiée, au moins partiellement, par le profil plus que prometteur de son aîné ? Pouvait-il songer que les autorités s'étaient méprises sur son compte, en partant du principe que Luc finirait tôt ou tard, comme issu du même rosier que l'autre Harvey, par éclore avec la même fièvre, en revêtant les mêmes couleurs vives et délectables ?
Il était en revanche une qualité qu'on ne pouvait pas lui ôter ; et lorsque Velvet Vekam lui donna silencieusement la permission de surenchérir, Okoh, dubitatif, le surveilla du regard tandis qu'il s'en retournait à la ligne de départ et s'élançait à nouveau, en manifestant sa détermination de la plus pure des manières.
Elle était arrivée peu ou prou en même temps que Luc, à quelques centièmes près -cette fois-ci avant lui, parfois après, cela dépendait de leurs états de forme respectifs. Et pour cause : elle non plus ne pouvait pas se permettre d'utiliser son pouvoir pour améliorer ses temps de passage, et elle non plus ne disposait pas de capacités athlétiques hors normes, à l'instar d'un Okoh prodigieux à plus d'un titre, malgré l'oisiveté qui l'étreignait à si bon compte. C'était sans doute pour cela qu'elle se sentait particulièrement apte à comprendre le Tianjun, ses intentions les plus profondes, les plus intrinsèques ; parce qu'elle partageait grossièrement les mêmes, simplement à des échelles différentes. Sherina savait que ses talents héroïques ne lui demanderaient jamais de se tenir sur le front. Elle comprenait qu'elle aurait l'opportunité de compter sur d'autres pour la couvrir... Et elle ne comptait pas non plus s'attarder outre-mesure sur Antiqua, où ce type d'exercices pouvait revêtir tout son sens. La nature souvent chaotique pouvait les y contraindre à escalader, à bondir, à glisser, à bifurquer brusquement tout en évitant de gaspiller de précieuses secondes en marquant un arrêt ou en prenant de l'élan. Elle, de son côté, se satisferait sans doute bien davantage des métros et des taxis singapuriens ; même s'ils n'étaient pas toujours à l'heure, et même s'ils coûtaient parfois un bras, ils avaient l'avantage plutôt commode de proposer des places assises et de ne pas déborder de monstres sanguinaires prêts à lui arracher la trachée d'un coup de griffe venimeuse.
Il esquissa un sourire, sachant pertinemment que son ton cru n'était pas seulement provocateur ; elle était une fille agréable, pétillante et désinvolte en temps normal, qui servait de liant à bon nombre d'entre eux.
Lui se considérait bien plus volontiers comme un rival d'Harvey que comme un ami de Luc ; mais il était prompt à reconnaître sa combativité, et à l'encourager. Il n'avait jamais été prompt à chercher des poux à ses camarades, même s'il n'appréciait guère ceux qui se tournaient les pouces, à l'instar d'Okoh ; il avait quelques fois été plutôt provocateur, jusqu'à ce que Saiful ne sorte du lot et ne l'écrase à l'occasion d'un combat individuel, le contraignant par le fait même à rentrer dans le rang. Depuis, Ran avait appris une notion qui lui avait fait le plus grand bien : l'humilité. Il souhaitait par conséquent progresser par étape ; et s'il était, ce jour-là, arrivé quatrième juste derrière le premier des deux Tianjun, ça n'était pas par hasard. Il lui collait le train depuis quelques semaines, depuis le départ de Saiful, d'Abyan et de Wahyu, en vérité ; tout comme Harvey lui-même ne semblait avoir d'yeux que pour Emy, la véritable nouvelle vedette de leur petite classe.
En fait, dans la course à la première place, tout le monde semblait partir du principe qu'Okoh n'existait pas ; alors que ses facilités auraient dû lui permettre d'y prétendre tout naturellement, s'il avait été animé par davantage d'ambition. La rançon de la veulerie.
Eun-Seun et Max, eux aussi, se trouvaient entre deux eaux ; entre les nouvelles têtes d'affiche de leurs classes et ceux qu'on aurait pu être tentés de qualifier de cancres, si un niveau si bas avait été susceptible d'exister au sein de la très élitiste Académie Wong. En l'occurrence, on partait simplement du principe qu'ils avaient moins de prédispositions que les autres... mais on répétait à l'envi qu'ils auraient eu leur place dans n'importe quelle autre Académie Héroïque, et qu'ils auraient toujours eu les moyens de figurer parmi la moyenne haute. Cette idée les satisfaisait plutôt. D'autant qu'ils avaient bien conscience que tous ne seraient pas amenés à devenir des héros de diamants ou des Capitaines émérites de la BOIH ; ils auraient bien l'occasion de reprendre leur carrière professionnelle en main quand ils auraient mené à bien leur première expédition, forts de toute l'expérience acquise tant entre les murs de cette université qu'au dehors, sur ce continent hostile que Saiful, Wahyu et Abyan n'allaient pas tarder à devoir affronter.
Une discussion tranquille commençait tout juste, en attendant que Luc arrive au bout de ce nouveau tour de piste qu'il s'était imposé à lui-même ; et si on le couvait régulièrement d'œillades curieuses, seul le bruyant Ran semblait réagir à ses faux-pas et à ses moments d'adresse.
L'élite de l'élite.
Ft LucVelvet Vekam et Lokman Rozana, alias Divine Diva.
-Bien joué, Harvey. C'est un nouveau meilleur score, pour toi ! Sept minutes, quarante-neuf secondes et quarante-quatre centièmes -tu rattrapes Okoh, petit-à-petit.
-Tiens, bois un petit peu, fit Rozana en lui tendant une bouteille d'eau fraîche et un sourire aimable.
-Tiens, bois un petit peu, fit Rozana en lui tendant une bouteille d'eau fraîche et un sourire aimable.
Il allait sans dire qu'il était, aux yeux des deux enseignants, un profil infiniment plus appréciable que celui de ce trublion d'Okoh ; ce dernier s'accommoda bien de cette information dont il n'avait cure, haussa les épaules et continua à se focaliser sur les agissements de ses petits camarades, lesquels semblaient s'échiner à tirer le meilleur d'eux-mêmes, sur le terrain d'entraînement. L'un d'entre eux plus que les autres, d'ailleurs ; le dernier d'entre eux, pourtant.
Il demeura mutique et attentif tandis que le Tianjun se défaisait très péniblement des derniers obstacles de cette course haletante, ceux-là même qu'Emy avait réussi à survoler en une fraction de secondes seulement. L'écart qui les séparait apparaissait, à l'occasion de ce type d'exercices, comme étant particulièrement criant... mais le Fung était bien assez observateur pour savoir que le cardio et le sprint n'étaient pas, dans le fond, les seuls domaines au sein desquels les résultats de Luc ne correspondaient pas avec ceux de son cousin, Harvey.
Comment parvenait-il à vivre avec cette idée-ci ? Qu'il était le second, qu'il l'avait toujours été, qu'il le serait probablement jusqu'à la fin ? Que sa présence ici bas était sans doute justifiée, au moins partiellement, par le profil plus que prometteur de son aîné ? Pouvait-il songer que les autorités s'étaient méprises sur son compte, en partant du principe que Luc finirait tôt ou tard, comme issu du même rosier que l'autre Harvey, par éclore avec la même fièvre, en revêtant les mêmes couleurs vives et délectables ?
Il était en revanche une qualité qu'on ne pouvait pas lui ôter ; et lorsque Velvet Vekam lui donna silencieusement la permission de surenchérir, Okoh, dubitatif, le surveilla du regard tandis qu'il s'en retournait à la ligne de départ et s'élançait à nouveau, en manifestant sa détermination de la plus pure des manières.
-J'ai rien dit. Y en a un autre que je comprends encore moins...
-Je ne crois pas qu'il se soucie particulièrement... de tes questionnements philosophiques, intervint une voix malicieuse et encore relativement éprouvée.
-Je ne crois pas qu'il se soucie particulièrement... de tes questionnements philosophiques, intervint une voix malicieuse et encore relativement éprouvée.
Raden Sherina.
Elle était arrivée peu ou prou en même temps que Luc, à quelques centièmes près -cette fois-ci avant lui, parfois après, cela dépendait de leurs états de forme respectifs. Et pour cause : elle non plus ne pouvait pas se permettre d'utiliser son pouvoir pour améliorer ses temps de passage, et elle non plus ne disposait pas de capacités athlétiques hors normes, à l'instar d'un Okoh prodigieux à plus d'un titre, malgré l'oisiveté qui l'étreignait à si bon compte. C'était sans doute pour cela qu'elle se sentait particulièrement apte à comprendre le Tianjun, ses intentions les plus profondes, les plus intrinsèques ; parce qu'elle partageait grossièrement les mêmes, simplement à des échelles différentes. Sherina savait que ses talents héroïques ne lui demanderaient jamais de se tenir sur le front. Elle comprenait qu'elle aurait l'opportunité de compter sur d'autres pour la couvrir... Et elle ne comptait pas non plus s'attarder outre-mesure sur Antiqua, où ce type d'exercices pouvait revêtir tout son sens. La nature souvent chaotique pouvait les y contraindre à escalader, à bondir, à glisser, à bifurquer brusquement tout en évitant de gaspiller de précieuses secondes en marquant un arrêt ou en prenant de l'élan. Elle, de son côté, se satisferait sans doute bien davantage des métros et des taxis singapuriens ; même s'ils n'étaient pas toujours à l'heure, et même s'ils coûtaient parfois un bras, ils avaient l'avantage plutôt commode de proposer des places assises et de ne pas déborder de monstres sanguinaires prêts à lui arracher la trachée d'un coup de griffe venimeuse.
-Oui, t'as raison.
-Et il y a une différence entre être conciliant et être une tête de con, poursuivit-elle, exaspérée par l'habitude tenace d'Okoh d'éviter précautionneusement tout conflit potentiel.
-Et il y a une différence entre être conciliant et être une tête de con, poursuivit-elle, exaspérée par l'habitude tenace d'Okoh d'éviter précautionneusement tout conflit potentiel.
Il esquissa un sourire, sachant pertinemment que son ton cru n'était pas seulement provocateur ; elle était une fille agréable, pétillante et désinvolte en temps normal, qui servait de liant à bon nombre d'entre eux.
-Allez, Luc, c'est ton dernier tour ! encouragea Velvet Vekam d'une voix claire, à quelques pas de là.
-Allez ! Allez ! compléta un étudiant enthousiaste, le front ceint d'un bandeau blanc.
-Allez ! Allez ! compléta un étudiant enthousiaste, le front ceint d'un bandeau blanc.
Rangsei Ran.
Lui se considérait bien plus volontiers comme un rival d'Harvey que comme un ami de Luc ; mais il était prompt à reconnaître sa combativité, et à l'encourager. Il n'avait jamais été prompt à chercher des poux à ses camarades, même s'il n'appréciait guère ceux qui se tournaient les pouces, à l'instar d'Okoh ; il avait quelques fois été plutôt provocateur, jusqu'à ce que Saiful ne sorte du lot et ne l'écrase à l'occasion d'un combat individuel, le contraignant par le fait même à rentrer dans le rang. Depuis, Ran avait appris une notion qui lui avait fait le plus grand bien : l'humilité. Il souhaitait par conséquent progresser par étape ; et s'il était, ce jour-là, arrivé quatrième juste derrière le premier des deux Tianjun, ça n'était pas par hasard. Il lui collait le train depuis quelques semaines, depuis le départ de Saiful, d'Abyan et de Wahyu, en vérité ; tout comme Harvey lui-même ne semblait avoir d'yeux que pour Emy, la véritable nouvelle vedette de leur petite classe.
En fait, dans la course à la première place, tout le monde semblait partir du principe qu'Okoh n'existait pas ; alors que ses facilités auraient dû lui permettre d'y prétendre tout naturellement, s'il avait été animé par davantage d'ambition. La rançon de la veulerie.
Pako Eun-Seun et Kaba Max.
Eun-Seun et Max, eux aussi, se trouvaient entre deux eaux ; entre les nouvelles têtes d'affiche de leurs classes et ceux qu'on aurait pu être tentés de qualifier de cancres, si un niveau si bas avait été susceptible d'exister au sein de la très élitiste Académie Wong. En l'occurrence, on partait simplement du principe qu'ils avaient moins de prédispositions que les autres... mais on répétait à l'envi qu'ils auraient eu leur place dans n'importe quelle autre Académie Héroïque, et qu'ils auraient toujours eu les moyens de figurer parmi la moyenne haute. Cette idée les satisfaisait plutôt. D'autant qu'ils avaient bien conscience que tous ne seraient pas amenés à devenir des héros de diamants ou des Capitaines émérites de la BOIH ; ils auraient bien l'occasion de reprendre leur carrière professionnelle en main quand ils auraient mené à bien leur première expédition, forts de toute l'expérience acquise tant entre les murs de cette université qu'au dehors, sur ce continent hostile que Saiful, Wahyu et Abyan n'allaient pas tarder à devoir affronter.
-J'suis vannée, soupira finalement Eun-Seun. Et dire que je voulais passer au Game Center avant de rentrer...
-Ah bon ? Perso, c'est direction cinoche. Ils viennent de sortir le nouveau DogZilla... répliqua Sherina avec des étoiles dans les mirettes. Le jeu de lumière est spectaculaire, il paraît !
-Ah bon ? Perso, c'est direction cinoche. Ils viennent de sortir le nouveau DogZilla... répliqua Sherina avec des étoiles dans les mirettes. Le jeu de lumière est spectaculaire, il paraît !
Une discussion tranquille commençait tout juste, en attendant que Luc arrive au bout de ce nouveau tour de piste qu'il s'était imposé à lui-même ; et si on le couvait régulièrement d'œillades curieuses, seul le bruyant Ran semblait réagir à ses faux-pas et à ses moments d'adresse.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Ven 19 Avr 2024 - 20:27
Harvey Tianjun.
Harvey force un sourire. Il lui en coûte de se tenir là, dégoulinant de crasse, mais il accepte avec reconnaissance la bouteille que lui tend Divine Diva. Il acquiesce avec énergie aux propos de Velvet Vekam, quand bien même, en son for intérieur, il bouillonne de son retard sur l’élément le plus brillant de leur classe.
Dès que ce bref échange s’achève, et qu’il peut se retirer sans faire preuve d’irrespect, Harvey s’éclipse pour se nettoyer de cette boue qu’il vit comme une trace palpable de son échec.
Il y a une colère, un orgueil dévorant chez Harvey... qu’il ne s’autorise plus à manifester.
Après une vie à se croire au sommet de la chaîne alimentaire, son arrivée à l’Académie Wong lui a fait comprendre dans sa chair qu’il existe, ici, une tout autre échelle de valeur. Il lui aura fallu faire la rencontre de Chee Saiful pour comprendre que tout ce à quoi il aspirait se tenait là.
Que sa fierté était creuse. Son mérite inexistant. Sa force ? Une vétille.
Mon cousin est tombé de haut.
...mais il prépare son retour.
Cette attitude humble est une pantomime qui ne lui sied pas. Une punition auto-infligée pour son échec. Un tison ardent pour le pousser à progresser avec davantage de hargne, pour reconquérir son dû.Luc Tianjun.
J’ai merdé.
Mes mains glissent sur la paroi trop lisse. Je me rattrape en catastrophe et je sens l’impact qui me défonce les ongles. Je crois que j’ai fait une connerie, j’aurais sans doute mieux fait d’accepter de tomber et de repartir de zéro.
En finir avec la phase d’escalade me laisse pratiquement les doigts en sang. Je grogne en me remettant au pas de course, contraint de forcer sur mon allure pour rattraper le temps perdu. C’est ballot. Je pensais qu’un troisième tour serait envisageable aujourd’hui... niveau cardio, je sens que c’est jouable, mais certains obstacles ne pardonnent pas quand on les aborde de la mauvaise façon.
Mes orteils ne sont pas en meilleur état.
Je profite de la pente pour me remettre dans le bain.
’pas grave... s’pas grave...
Des bourdes de ce genre, j’en fais quinze par jour.
J’ai pas de raison d’en faire un flan.
D’autant plus que...
L’obstacle suivant est en vue, et les rondins suspendus sont ma partie préférée du parcours.
Ils débaroulent comme de multiples béliers, prêts à vous briser les côtes, à vous faire gicler en contrebas, dans la mare de boue. Leurs assauts sont aléatoires, instables et violents. Pareils à ceux d’une bête féroce (non pas que j’en sache réellement quelque chose).
Ces attaques forment un scénario, où chaque passe demande une réaction systématique, presque de l’instinct. En somme, c’est un exercice de Taolu improvisé. Ce que vous connaissez sous le nom de “kata”.
Et ça, j’en ai bouffé un certain nombre, ces quatre dernières années.
Confronté à cette urgence, à des assauts d’une telle intensité...
‘plus besoin de penser. Le corps prend entièrement le relais.
A la première charge du bélier, j’avance au Pas de Saule. Esquivant son assaut vrombissant, je me faufile et ma main vient prendre appui sur le flanc de la bête de bois brut. Les deux fauves suivants chargent de concert, avec une férocité qui me font dresser les poils sur la nuque.
Je me recule dans le vide laissé par le passage du premier bélier, laisse mes deux autres assaillants se percuter dans leur précipitation, et m’élance par-dessus les obstacles d’un bond. J’épouse, je contrôle, et me déploie ; dans le plus pur Style du Bois.
Les rondins poursuivent leurs assauts acharnés.
Contrairement à mon précédent tour, où le passage de Harvey avait tracé un sillon dans lequel il était aisé de se faufiler : je dois forger ma propre voie.
Les béliers fendent l’air, l’un après l’autre.
S’il est désaxé, je pousse de la paume et redirige son élan hors de mon chemin.
S’il est d’une puissance écrasante, j’ondule et me calque sur son mouvement de balancier.
S’il gêne ses semblables, je pique un sprint pour profiter de l’opportunité.
Avec un soupir satisfait, j’abandonne le chaos derrière moi... jusqu’à la prochaine fois.
Mes doigts et mes orteils me font un mal un chien.
Et finalement, je passe la ligne d’arrivée.
Le monde, qui se résumait au parcours d’entraînement, se déploie à nouveau autour de moi. Je recommence à faire gaffe à ceux qui m’entourent. A Ran, qu’a sans doute beuglé des conseils et des encouragements pendant tout le parcours. A Okoh, qui semble se satisfaire de sa posture d’observateur, toujours en train de glander. Ainsi qu’aux conversations mesurées qui se poursuivent, à droite et à gauche, à mon insu. Tandis que je décélère, mes semelles boueuses glissent sur le sol et j’y laisse une longue traînée de boue.
Je me rattrape en catastrophe au poignet de Ran, et après le bref moment de flottement dont j’ai besoin pour comprendre que j’ai failli me viander, je m’excuse platement auprès du gars.
— Wo-oh... pardon.
Ma voix est éteinte. J’esquisse un pas en arrière, conscient d’être en train de dégueulasser tout ce que je touche. Et avec une maladresse née de l’épuisement, je commence par retirer ma tunique – presque un torchon – en grognant.
Je respire un peu mieux. Ce qui est le signe que je devrais peut-être faire gaffe à mes fringues, et acheter la taille au-dessus. Torse-poil et l’air paumé, je commence à faire pareil avec mes godasses, inquiet à l’idée de foutre de la boue partout.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Dim 21 Avr 2024 - 10:56
En voyant Luc manquer de se viander misérablement, Ran eut un réflexe bienfaiteur : il attrapa de sa main libre, celle que le Tianjun n'avait pas saisie, le haut de son col et l'aida à se stabiliser en lui offrant un sourire des plus chaleureux. Puis il lui tapota le torse avec cette forme de bonhomie qui le caractérisait tant. Il avait été le seul des étudiants à ne pas vraiment souffrir de la proximité de Saiful ; parce qu'il avait conscience depuis toujours que sa force à lui ne suffirait jamais à le rendre invincible, parce qu'il considérait ses qualités humaines comme étant plus importantes, parce que le géant de l'Académie Wong lui-même semblait tolérer sa présence, tant il était dénué de volontés égoïstes. Comme un agneau face à un lion déjà repus...
Ceux qui bavassaient avec désinvolture obtempérèrent rapidement, ayant eu l'opportunité de se remettre de leurs émotions pendant que Luc achevait son deuxième rodéo ; quant aux autres, ils se contentèrent de tendre l'oreille avec curiosité. Ça n'était pas dans les habitudes de leur professeur médaillé d'argent que de prendre la parole de la sorte : en règle général, il s'accommodait bien du bruit ambiant que formulaient les bavardages intempestifs. Encore une chose qui lui permettait de se démarquer franchement de sa consœur, assurément plus académique... Elle, d'ailleurs, se campa à ses côtés en croisant les bras, un sourire amusé au bord des lèvres. Si toutes les idées de son collègue ne la séduisaient guère, celle-ci, en revanche, semblait profitable à plus d'un titre.
Elle n'eut pas besoin de rajouter qu'ils auraient à remplacer Saiful, Abyan et Wahyu ; tout le monde l'avait bien compris, et la plupart d'entre eux concevaient le départ de leurs trois anciens collègues avec suffisamment d'aigreur pour qu'elle n'ait pas besoin de remuer le couteau dans la plaie. Il y avait fort à parier que les nouveaux venus seraient donc au moins deux, dans la mesure où les classes de l'Académie Wong n'étaient que très rarement composées de moins de dix élèves... De quoi conférer à leur petit groupe une dynamique nouvelle, peut-être un peu plus fraîche que précédemment ; en espérant, bien sûr, qu'il ne s'agisse pas à nouveau de deux monstres en puissance susceptibles de rapidement leur damer le pion.
La plupart des étudiants opinèrent du chef avec une bonne humeur difficilement contenue ; c'était une perspective des plus enthousiasmantes que celle de partir du principe qu'on allait leur épargner de longues séances de torture théorique au profit d'une expérience plus concrète, sur le terrain, de celles avec lesquelles les héros d'argent composaient leur quotidien. Pour ceux d'entre eux qui se voyaient revenir à Singapura pour y officier à l'avenir en tant que héros urbains, il s'agissait même d'un avant-goût des plus délectables.
Il y en avait une, en revanche, qui ne parvenait pas à masquer tout l'inconfort que cette situation lui faisait ressentir. La demoiselle à la mine boudeuse acheva de s'épousseter en soupirant ; à ses yeux, il ne faisait aucun doute que cette sortie extrascolaire représentait une source d'ennui potentiel... dans le plus strict sens du terme. Elle ne se voyait pas, à l'avenir, devenir le nec plus ultra des vigiles urbains ; la perspective de passer toute une journée à arpenter les couloirs d'un aéroport public sans rien avoir de concret à se mettre sous la dent ne manquait pas de lui ronger le moral. Elle ferait avec, toutefois ; elle n'avait pas pour habitude de désobéir aux directives de ses enseignants, et l'indiscipline ne faisait guère partie de ce que l'administration acceptait comme dérives, de toute façon...
A moins, bien sûr, de s'appeler Chee Saiful.
L'élite de l'élite.
Ft LucRangsei Ran et Velvet Vekam.
En voyant Luc manquer de se viander misérablement, Ran eut un réflexe bienfaiteur : il attrapa de sa main libre, celle que le Tianjun n'avait pas saisie, le haut de son col et l'aida à se stabiliser en lui offrant un sourire des plus chaleureux. Puis il lui tapota le torse avec cette forme de bonhomie qui le caractérisait tant. Il avait été le seul des étudiants à ne pas vraiment souffrir de la proximité de Saiful ; parce qu'il avait conscience depuis toujours que sa force à lui ne suffirait jamais à le rendre invincible, parce qu'il considérait ses qualités humaines comme étant plus importantes, parce que le géant de l'Académie Wong lui-même semblait tolérer sa présence, tant il était dénué de volontés égoïstes. Comme un agneau face à un lion déjà repus...
-Haha, tout doux, Luc ! Faudrait pas que ce soit ton dernier tour de piste !
-Allez, allez, silence tout le monde, on se concentre juste encore un peu ! J'ai une nouvelle à vous rapporter, clama Velvet Vekam en incitant ses étudiants au calme.
-Allez, allez, silence tout le monde, on se concentre juste encore un peu ! J'ai une nouvelle à vous rapporter, clama Velvet Vekam en incitant ses étudiants au calme.
Ceux qui bavassaient avec désinvolture obtempérèrent rapidement, ayant eu l'opportunité de se remettre de leurs émotions pendant que Luc achevait son deuxième rodéo ; quant aux autres, ils se contentèrent de tendre l'oreille avec curiosité. Ça n'était pas dans les habitudes de leur professeur médaillé d'argent que de prendre la parole de la sorte : en règle général, il s'accommodait bien du bruit ambiant que formulaient les bavardages intempestifs. Encore une chose qui lui permettait de se démarquer franchement de sa consœur, assurément plus académique... Elle, d'ailleurs, se campa à ses côtés en croisant les bras, un sourire amusé au bord des lèvres. Si toutes les idées de son collègue ne la séduisaient guère, celle-ci, en revanche, semblait profitable à plus d'un titre.
-J'ai un ami doté de pouvoirs qui travaille à l'aéroport Goh. Il est tombé malade récemment -rien de grave, juste de quoi l'aliter. Le problème, c'est que les douanes comptent beaucoup sur lui pour incarner une forme de dissuasion : il a sa petite réputation, et les criminels de bas étage préfèrent éviter les parages plutôt que de se retrouver dans son collimateur. Il ne devrait pas être absent bien longtemps, donc il y a peu de chances pour que cela ait un impact quelconque, mais il s'est dit que cela pouvait être enrichissant pour vous d'éprouver une première expérience de terrain ; et je suis tombé d'accord avec lui. Demain, donc, je vous donne rendez-vous à la porte A du rez-de-chaussée du premier terminal, aux alentours de 9h. Un contact sur place nous accueillera, nous fera visiter le secteur sur lequel on devra veiller !
-Vous représenterez l'Académie, compléta Divine Diva sans plus attendre, alors veillez à incarner des valeurs respectables ! De mon côté, je vais devoir rester ici pour mener à bien quelques entretiens avec le Directeur ; il a quelques pistes de nouveaux élèves à intégrer à votre classe, et souhaite me présenter leurs dossiers avant de prendre sa décision définitive. En d'autres termes, dès la semaine prochaine, vous devriez pouvoir accueillir de nouveaux camarades !
-Vous représenterez l'Académie, compléta Divine Diva sans plus attendre, alors veillez à incarner des valeurs respectables ! De mon côté, je vais devoir rester ici pour mener à bien quelques entretiens avec le Directeur ; il a quelques pistes de nouveaux élèves à intégrer à votre classe, et souhaite me présenter leurs dossiers avant de prendre sa décision définitive. En d'autres termes, dès la semaine prochaine, vous devriez pouvoir accueillir de nouveaux camarades !
Elle n'eut pas besoin de rajouter qu'ils auraient à remplacer Saiful, Abyan et Wahyu ; tout le monde l'avait bien compris, et la plupart d'entre eux concevaient le départ de leurs trois anciens collègues avec suffisamment d'aigreur pour qu'elle n'ait pas besoin de remuer le couteau dans la plaie. Il y avait fort à parier que les nouveaux venus seraient donc au moins deux, dans la mesure où les classes de l'Académie Wong n'étaient que très rarement composées de moins de dix élèves... De quoi conférer à leur petit groupe une dynamique nouvelle, peut-être un peu plus fraîche que précédemment ; en espérant, bien sûr, qu'il ne s'agisse pas à nouveau de deux monstres en puissance susceptibles de rapidement leur damer le pion.
-Si tout vous convient comme ça, vous pouvez prendre congé. Bonne fin de journée à toutes et à tous, et à demain !
La plupart des étudiants opinèrent du chef avec une bonne humeur difficilement contenue ; c'était une perspective des plus enthousiasmantes que celle de partir du principe qu'on allait leur épargner de longues séances de torture théorique au profit d'une expérience plus concrète, sur le terrain, de celles avec lesquelles les héros d'argent composaient leur quotidien. Pour ceux d'entre eux qui se voyaient revenir à Singapura pour y officier à l'avenir en tant que héros urbains, il s'agissait même d'un avant-goût des plus délectables.
Xue Emy.
Il y en avait une, en revanche, qui ne parvenait pas à masquer tout l'inconfort que cette situation lui faisait ressentir. La demoiselle à la mine boudeuse acheva de s'épousseter en soupirant ; à ses yeux, il ne faisait aucun doute que cette sortie extrascolaire représentait une source d'ennui potentiel... dans le plus strict sens du terme. Elle ne se voyait pas, à l'avenir, devenir le nec plus ultra des vigiles urbains ; la perspective de passer toute une journée à arpenter les couloirs d'un aéroport public sans rien avoir de concret à se mettre sous la dent ne manquait pas de lui ronger le moral. Elle ferait avec, toutefois ; elle n'avait pas pour habitude de désobéir aux directives de ses enseignants, et l'indiscipline ne faisait guère partie de ce que l'administration acceptait comme dérives, de toute façon...
A moins, bien sûr, de s'appeler Chee Saiful.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Dim 21 Avr 2024 - 13:54
Luc Tianjun et Ran Rangsei.
Il est sympa, Ran : il m’en veut même pas de lui avoir dégueulassé le bras.
— Haha, tout doux, Luc ! Faudrait pas que ce soit ton dernier tour de piste !
— Ouais...
J’aurais bien voulu ajouter autre chose, mais je suis trop crevé. En plus, les mots ne me viennent pas toujours naturellement.
J’éprouve comme un nuage de reconnaissance un peu floue pour le gars, pour sa bonhommie, ou simplement parce qu’il me donne l’impression qu’il en a quelque chose à foutre : que je sois là ou pas.
Mais ce sont des choses que je ne vois pas bien comment verbaliser.
Réclamant notre attention, les profs nous exposent la suite du programme. Demain, à 9h tapantes, on va jouer les agents de sécurité à l’aéroport. J’écoute, tout en essorant ma tunique dans un coin, ce qui agrémente leur exposé de petits bruits humides.
*splotch-splotch*
A voir la tête que tirent mes camarades (Emy a l’air franchement blasée...), je réalise que la plupart d’entre eux n’a sans doute jamais bossé avant.
Me grattant la tête, je me dis que Velvet Vekam a bien choisi son sujet.
Je me souviens avoir été brièvement vigile pour une convention.
Ce genre de boulot, c’est beaucoup d’attente, de tâches monotones, qui rognent sur votre concentration. Et quand quelque chose se passe finalement : quelqu’un qui tombe, qui prend un coup de chaud, qu’a perdu son marmot, on est soi-même complètement dans le cirage et distrait.
J’arrive pas à me projeter suffisamment pour savoir si ce type de job pourrait nous aider à développer des qualités utiles sur Antiqua, mais pour un héros citoyen, ça semble coller au cahier des charges.
Je jette un regard vers Harvey, qui s’est déjà tiré, impatient de se récurer les orteils.
C’est à peine s’il m’adresse la parole ces derniers temps. Notre dynamique a drôlement changé.
...c’est pas impossible qu’il se soit finalement dit que je ne lui servais plus à rien.
Je sens mes entrailles se nouer un peu.
Bon... quelle que soit son opinion au sujet de son cousin un-peu-naze, il est trop concentré sur lui-même pour me prêter attention, et je me retrouve avec un temps libre que j’ai pas trop l’habitude d’occuper par moi-même.
...sans blague, parfois, je me dis que j’ai pas eu de temps pour moi depuis mes douze ans.
Se laver et se changer passe en premier. De retour au dortoir, je commence par me débarbouiller. Ensuite, j’ouvre ma boîte à pharmacie pour mettre du rouge, puis je place de petits pansements sur ceux de mes doigts et de mes orteils qui ont douillé.
Ma piaule est remplie de vieilleries, mais impeccable. Le ménage, c’est pratiquement un réflexe. Laisser un endroit crade, c’est le meilleur moyen de s’attirer des ennuis, de donner une occaze aux emmerdeurs de venir vous critiquer pour des trucs qui n’ont complètement rien à voir ; c’est ce que je me suis toujours dis en tout cas. Je dois faire d’autant plus gaffe que les Tianjun ont carrément les moyens d’allonger le blé, si l’Académie décide que je ne leur sers plus à rien, et préférerait qu’on leur rembourse leur investissement...
Drapé d’une serviette, je fais distraitement le tour de ma chambrette.
J’ai une console qui date de mes douze ans installée devant un petit écran. Heh, il y a encore la cartouche de Dragon Best V à l’intérieur. Beaucoup de jouets, le genre de camelote qu’on trouve dans les paquets de chips, que j’adorais à l’époque. Cette passion s’est complètement tarie maintenant, mais je ne m’imagine pas jeter ces trucs pour autant.
...juste au cas où.
Toutes ces vieilleries étaient consignées dans des cartons, dans la remise du garage, tant que j’habitais chez Harvey. Le personnel me tenait à l’œil, sur ordre de la vieille peau ; j’aurais jamais osé décorer la chambre qu’ils me laissaient utiliser de mes propres effets. Ma guitare électrique était l’exception, parce qu’ils savaient ce qu’elle représente pour moi... mais ça fait des années que je n’ai pas eu le cœur d’en jouer. Je me contente de faire son entretien de temps en temps.
Mon regard dérive sur les étagères, sur les pogs, les albums d’images vanini, les toupies et les autres jouets plus ou moins cheap qui s’y étalent.
...
...n’empêche qu’est-ce que je vais bien pouvoir foutre de tous ces bilboquets ? Il y en a vingt-trois modèles différents. Pourquoi faire...? J’avais sérieusement un grain à l’époque.
Je m’assois sur le lit, l’air paumé.
Là tout de suite, je suis libre. Je peux faire ce qui me chante.
...et j’ai pas la moindre fichue idée de quoi foutre de mon temps.
Jetant un coup d’œil à mon panier à vêtements crades, je me rappelle ma gêne, aujourd’hui.
Les fringues que je porte datent un peu. Et j’ai rien à me mettre pour demain.
Les profs n’ont mentionné aucun dresscode et je doute qu’on nous tienne rigueur de nous pointer habillés comme d’habitude, mais d’instinct, j’aurais le réflexe de me saper proprement pour le job auquel je postule.
...m’enfin c’est pas impossible non plus qu’ils aient des vêtements adaptés prévus à notre intention là-bas, voire même un simple tabard à enfiler par-dessus, ou un insigne quelconque, pour nous différencier.
...ou qu’ils en aient rien à foutre de nos fringues.
Je soupire. Ce genre de questionnements me ramène des années en arrière.
J’attrape le smartphone que Harvey m’a payé pour mon 19eme anniversaire. J’ouvre le répertoire des contacts et je tape du doigt le nom de Velvet Vekam. C’est pas la première fois que je l’appelle, même si j’essaie de pas trop abuser... mais plutôt que de patauger dans mon coin, autant demander à quelqu’un qui possède vraisemblablement la réponse.
— Hey, prof. Est-ce qu’y me faut des fringues qui passent pour ceux d’un vigile demain ?
J’suis un peu direct, mais j’ai du respect pour le gars.
Alors je fais pas de préambules, qu’il puisse rapidement raccrocher.
Il a sans doute mieux à faire de son temps.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Lun 22 Avr 2024 - 10:26
La soirée s'était rapidement amorcée dans le campus de l'Académie Wong. Les étudiants, qui s'étaient dispersés, s'attachèrent promptement à vaquer à leurs occupations ; les professeurs se chargèrent de corriger les devoirs, d'organiser les cours du lendemain, ou de préparer les sorties de rigueur, à l'instar de Velvet Vekam qui passa une bonne heure accroché à son téléphone, à s'entretenir tantôt avec le responsable des vigiles de l'aéroport, tantôt avec le service d'entretien qui lui avait préparé un double des clés en cas de besoin. Toutes les formalités évacuées, le héros d'argent put se préparer un repas avec le sentiment satisfaisant du devoir accompli ; il fut néanmoins coupé dans son élan par un appel, qu'il crut, dans un premier temps, provenir de l'un ou de l'autre des employés aéroportuaires avec lesquels il s'était déjà entretenu. En constatant qu'il s'agissait plutôt d'un étudiant et, plus précisément, de l'un des plus effacés d'entre eux, il esquissa un sourire, s'empara de son smartphone et décrocha sans plus de réticences.
Quand la question de l'élève tomba, il en fut d'autant plus amusé. Il se doutait bien que ce n'était pas le type d'interrogations qu'auraient été susceptibles de lui soumettre les tempéraments les plus fonceurs ; Luc, de son côté, était trop régulièrement mis en retrait pour développer la confiance qui était propre aux Emy, Harvey et autres Okoh. Velvet Vekam ne s'attarda pas sur la question, toutefois, et offrit au jeune Tianjun la réponse qu'il était venu chercher par téléphones interposés.
Il n'était pas nécessaire d'induire les touristes en erreur, en leur faisant croire qu'ils n'étaient ni plus ni moins que le service de sécurité ordinaire ; en outre, puisque le but était initialement de compenser le manque de dissuasion qu'induisait l'absence de son ami doté de pouvoirs, porté pâle, il était nettement plus judicieux d'avancer à masque découvert que de se faire passer pour de simples stagiaires, ou pour de nouvelles recrues encore mal aguerries.
Si Luc n'avait pas besoin de renseignements supplémentaires, Velvet Vekam ne manquerait pas de lui souhaiter une excellente nuit avant de raccrocher ; il s'en retournerait lui-même à ses occupations quotidiennes, veillant à se nourrir convenablement avant de s'octroyer une rassérénante nuit de repos. En tant que héros d'argent, il considérait avec d'autant plus de sérieux le rôle qui devrait être le sien à l'occasion de leurs rondes : il serait le seul à avoir l'habitude du terrain, et devrait offrir à ses petits protégés tous les conseils les plus pertinents qu'il aurait à leur prodiguer.
Il était arrivé le premier au lieu de rendez-vous, une bonne heure avant l'heure indiquée par le professeur. Pourquoi ? Parce que l'idée d'avoir à patienter ne l'effarouchait pas le moins du monde... et parce qu'un nouveau jeu était sorti sur son smartphone, qu'il voyait cette heure comme une occasion franche et généreuse de le tester sous toutes les coutures. Il pianotait ainsi depuis de généreuses minutes, assis contre un mur à deux pas de la porte désignée par Velvet Vekam la veille lorsqu'une autre de ses camarades s'invita dans les parages ; les salutations furent échangées presque sans un regard, et Sherina vint s'asseoir à ses côtés, sans la moindre gêne, n'hésitant pas à regarder par-dessus son épaule pour observer le défilement incessant des pixels.
Encore une réponse conciliante dont il avait le secret ; quelques employés et quelques clients de passage passèrent devant eux sans trop les calculer, comme s'ils faisaient d'ores et déjà partis des meubles. Son gros appareil photo suspendu sur son torse, attaché à un cordon qui faisait le tour de sa nuque, la demoiselle se fendit d'un marmonnement approbatif. Elle aurait été mal placée pour critiquer cet état de fait, elle qui passait le plus clair de son temps libre à prendre des clichés de tout ce qui se présentait devant son objectif ; on pouvait difficilement faire plus niche, comme unique occupation.
Il aurait tôt fait leur distribuer à chacun un brassard et un badge, lesquels étaient ornés de la mention "Sécurité - Héros de bronze", plutôt flatteuse ; Okoh comme Sherina les revêtiraient sans plus attendre, et leur enseignant accueillerait chaque étudiant avec les mêmes présents. Leur toute première expérience de terrain ne tarderait guère à débuter.
Pour le meilleur comme pour le pire.
L'élite de l'élite.
Ft LucVelvet Vekam.
La soirée s'était rapidement amorcée dans le campus de l'Académie Wong. Les étudiants, qui s'étaient dispersés, s'attachèrent promptement à vaquer à leurs occupations ; les professeurs se chargèrent de corriger les devoirs, d'organiser les cours du lendemain, ou de préparer les sorties de rigueur, à l'instar de Velvet Vekam qui passa une bonne heure accroché à son téléphone, à s'entretenir tantôt avec le responsable des vigiles de l'aéroport, tantôt avec le service d'entretien qui lui avait préparé un double des clés en cas de besoin. Toutes les formalités évacuées, le héros d'argent put se préparer un repas avec le sentiment satisfaisant du devoir accompli ; il fut néanmoins coupé dans son élan par un appel, qu'il crut, dans un premier temps, provenir de l'un ou de l'autre des employés aéroportuaires avec lesquels il s'était déjà entretenu. En constatant qu'il s'agissait plutôt d'un étudiant et, plus précisément, de l'un des plus effacés d'entre eux, il esquissa un sourire, s'empara de son smartphone et décrocha sans plus de réticences.
-Luc, dis-moi, qu'est-ce que je peux pour toi ?
Quand la question de l'élève tomba, il en fut d'autant plus amusé. Il se doutait bien que ce n'était pas le type d'interrogations qu'auraient été susceptibles de lui soumettre les tempéraments les plus fonceurs ; Luc, de son côté, était trop régulièrement mis en retrait pour développer la confiance qui était propre aux Emy, Harvey et autres Okoh. Velvet Vekam ne s'attarda pas sur la question, toutefois, et offrit au jeune Tianjun la réponse qu'il était venu chercher par téléphones interposés.
-Non. Aucun dresscode particulier. On va nous donner des badges et des brassards pour que les visiteurs puissent facilement nous identifier. Ils sauront du premier coup d'œil que vous êtes des héros en formation.
Il n'était pas nécessaire d'induire les touristes en erreur, en leur faisant croire qu'ils n'étaient ni plus ni moins que le service de sécurité ordinaire ; en outre, puisque le but était initialement de compenser le manque de dissuasion qu'induisait l'absence de son ami doté de pouvoirs, porté pâle, il était nettement plus judicieux d'avancer à masque découvert que de se faire passer pour de simples stagiaires, ou pour de nouvelles recrues encore mal aguerries.
Si Luc n'avait pas besoin de renseignements supplémentaires, Velvet Vekam ne manquerait pas de lui souhaiter une excellente nuit avant de raccrocher ; il s'en retournerait lui-même à ses occupations quotidiennes, veillant à se nourrir convenablement avant de s'octroyer une rassérénante nuit de repos. En tant que héros d'argent, il considérait avec d'autant plus de sérieux le rôle qui devrait être le sien à l'occasion de leurs rondes : il serait le seul à avoir l'habitude du terrain, et devrait offrir à ses petits protégés tous les conseils les plus pertinents qu'il aurait à leur prodiguer.
Fung Okoh et Raden Sherina.
Il était arrivé le premier au lieu de rendez-vous, une bonne heure avant l'heure indiquée par le professeur. Pourquoi ? Parce que l'idée d'avoir à patienter ne l'effarouchait pas le moins du monde... et parce qu'un nouveau jeu était sorti sur son smartphone, qu'il voyait cette heure comme une occasion franche et généreuse de le tester sous toutes les coutures. Il pianotait ainsi depuis de généreuses minutes, assis contre un mur à deux pas de la porte désignée par Velvet Vekam la veille lorsqu'une autre de ses camarades s'invita dans les parages ; les salutations furent échangées presque sans un regard, et Sherina vint s'asseoir à ses côtés, sans la moindre gêne, n'hésitant pas à regarder par-dessus son épaule pour observer le défilement incessant des pixels.
-Je te voyais pas aussi geek.
-On l'est tous un peu.
-On l'est tous un peu.
Encore une réponse conciliante dont il avait le secret ; quelques employés et quelques clients de passage passèrent devant eux sans trop les calculer, comme s'ils faisaient d'ores et déjà partis des meubles. Son gros appareil photo suspendu sur son torse, attaché à un cordon qui faisait le tour de sa nuque, la demoiselle se fendit d'un marmonnement approbatif. Elle aurait été mal placée pour critiquer cet état de fait, elle qui passait le plus clair de son temps libre à prendre des clichés de tout ce qui se présentait devant son objectif ; on pouvait difficilement faire plus niche, comme unique occupation.
-Vous êtes déjà ici ? Bien, remarqua Velvet Vekam en s'approchant d'eux, un vigile à ses côtés. Vous avez un peu d'avance ; on va attendre le reste de vos camarades avant d'entamer notre première ronde !
Il aurait tôt fait leur distribuer à chacun un brassard et un badge, lesquels étaient ornés de la mention "Sécurité - Héros de bronze", plutôt flatteuse ; Okoh comme Sherina les revêtiraient sans plus attendre, et leur enseignant accueillerait chaque étudiant avec les mêmes présents. Leur toute première expérience de terrain ne tarderait guère à débuter.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Lun 22 Avr 2024 - 16:10
Luc Tianjun
Okay, j’étais en train de baliser pour rien.
Je regarde les fringues étalées devant moi : le costard trop petit dont je me servais pour passer des entretiens, les chemises supposées me faire passer pour un gars sérieux, le bleu de travail que j’ai maintes fois porté sur un chantier.
Je conserve le pantalon noir, le polo blanc, et je bazarde tout le reste au placard.
Maintenant que c’est réglé, j’arrête d’y penser.
La soirée est bien avancée.
Je passe au micro-ondes un truc, comme souvent, quand je suis trop crevé pour dîner au réfectoire, et je comate un instant devant la télé avant de me pieuter.
Y’a un reportage animalier sur les pangolins. Je mate en bouffant mes acras de morue réchauffés.
Mais merde, c’est plus intéressant que je ne l’aurais cru. Vous saviez, vous, que les écailles représentent 20% de la masse corporelle du pangolin ? Il fait aussi partie de la liste des 10 animaux les plus menacés par l’homme, trafiqués sur le marché noir pour ses écailles, ou pour servir d’ingrédients de médecine traditionnelle hongwoise.
C’est la putain de loose.***
Le réveil sonne. Encore dans le cirage, je marmonne un truc en m’extirpant des draps.
— ...foutez la paix aux pangolins...
Je me débarbouille, un peu en automate. J’avale un toast tartiné de beurre salé et de confiture à la noix de coco, et puis j’me prépare.
Pas besoin de poser pour un vigile modèle, c’est ce qu’a dit le prof. Je glisse donc mon sabre en bois à ma ceinture, même chose pour la gourde en terre cuite pleine de baijiu que j’ai pris l’habitude de ceindre lors de mes matches d’entraînement avec Harvey ; la technique de l’homme-saoul est de loin celle qu’il déteste le plus me voir adopter.
En plus de ça, je glisse quelques bombecs dans mes poches au cas où.
...parce qu’un gosse, ça chiale beaucoup moins quand ça galère à mastiquer du caramel mou.
C'est l'expérience qui parle.
Voilà, chui prêt.
Reste à décider de si je me pointe à l’aéroport en mobylette, ou si je prends les transports.
Craignant d’être en retard, j’opte la mobylette. Le parking de l’aéroport va me coûter un bras, mais j’ai une carte de crédit spéciale pour gérer mes frais d’études, et j’ai zéro scrupule à dilapider mon flouze si j’ai pas besoin de le gagner à la sueur de mon front.
Le trajet est sans histoire. Je pars tôt, je conduis prudemment.
Si y’a bien une chose qu’on me verra jamais faire, c’est des conneries au volant.
Ayant un peu d’avance et réglé le parking, je me pointe dans le hall de l’aéroport.
C’est le bain de foule. Les gens qui débaroulent dans tous les sens. De quoi vous donner le tournis.
Me frottant la nuque d’un air mal à l’aise, je réalise que ça doit pas être du gâteau d’offrir une surveillance efficace à cet endroit. J'ai une appréciation renouvelée pour le pote de Velvet Vekam, qui tient en respect les éventuels contrebandiers du bled par la seule force de sa réputation.
Un sacré zigue, à n’en pas douter.
Je peux pas faire aussi bien.
...mais j’vais faire de mon mieux.***
— Luc ?
Harvey me surprend au retour du guichet, pile à la fin de mon petit tour d’horizon.
Je salue mon jeune cousin, qui en impose avec ses bras d’acier noir et son blouson vert forêt (sans parler de sa pompadour...)
J’ai l’air d’un pâle figurant à côté.
— Il y a un problème, tu as perdu quelque chose ?
Mon cousin semble perplexe, et tandis qu’on commence à marcher ensemble, il désigne le centre d’accueil, dont je reviens.
— Hah... nan.
Je me passe une main dans les cheveux, l’air gêné.
— Je me présentais aux gens qui taffent ici... ‘fin, à ceux qui donnent l’air de pouvoir prendre cinq minutes pour causer.
Harvey demeure silencieux en m’observant. Il m’adresse même un léger mouvement du menton, pour m’inviter à continuer de parler.
— ...quand je bosse, ça m’sauve parfois la mise.
C’est même ma technique numéro 1 pour éviter de me faire virer.
Je dirais pas forcément que je suis distrait, mais je me sens le mieux quand je peux me concentrer sur un seul truc à la fois. Se mettre un employé plus expérimenté dans la poche, pour qu’il puisse me rappeler ce que j’ai oublié, ou m’aider à mieux concentrer mes efforts... c'est du pain béni pour un gars comme moi.
— Je vois, acquiesce-t-il d’un air pensif.
Me mettant une petite tape métallique sur l’épaule, Harvey s’éloigne de moi.
Et à ma grande surprise, il va se présenter à son tour à l’une des membres du staff qui ne paraît pas trop occupée, lui adressant un sourire rayonnant dont il a le secret.Harvey Tianjun
— Bonjour madame, je suis Harvey Tianjun, de l’Académie Wong. Nous contribuerons à la sécurité de l’aéroport aujourd’hui. J’espère pouvoir compter sur vos conseils et votre soutien.
Dans sa posture d’élève modèle, il effectue même une légère inclinaison du buste.
Sa voix de stentor est posée et bienveillante. Avec cette étincelle dans le regard, il a tout du jeune gars plein de promesses ; le gendre idéal, les p’tites vieilles de la douane vont l’adorer.
Heh...
...ça faisait un bail que j’avais pas pu lui apprendre un truc.
Esquissant un petit sourire, je le laisse poursuivre ses ronds-de-jambes, et je rejoins le lieu de rendez-vous où nous attend sans doute Velvet Vekam.
Je vois qu’Okoh et Sherina sont déjà de la partie.
— Yo.
Je lève une main pour saluer mes camarades de classe, puis j’enchaîne sur un “bonjour m’sieur” un peu moins nonchalant en m’adressant au médaillé d’argent.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Mar 23 Avr 2024 - 22:45
Si l'employée se donna la peine de leur répondre poliment, et de se présenter à son tour en les remerciant pour les efforts qu'ils n'allaient pas tarder à fournir en vertu de la sécurisation de ce lieu et de la myriade de passagers qui l'empruntaient jour après jour, ils durent attendre de retrouver le reste de la classe pour bénéficier de premières interactions un peu moins formelles. Okoh les salua d'un bref signe de la main détaché ; Sherina fit l'effort de se redresser et de leur offrir un sourire des plus radieux tandis que le professeur, moins amical que l'une mais plus enthousiaste que l'autre, répliquait par le biais de quelques mots prononcés d'une voix pétillante.
Ils n'eurent, fort heureusement, pas à attendre très longtemps. Tous vinrent se présenter devant la porte auprès de laquelle on leur avait donné rendez-vous avec un petit peu d'avance ; Emy compris, même si elle trainait des pieds, se payait un air cadavérique, donnait l'impression que cette journée s'apparentait à la plus funeste des corvées. Velvet Vekam, qui semblait avoir l'intelligence de comprendre qu'houspiller l'étudiante pour sa mauvaise humeur ne l'aiderait pas à arborer un sourire plus éloquent, préféra n'en faire aucun cas et se focaliser sur l'essentiel : après que tout un chacun ait eu l'opportunité de se saluer et que les bavardages aient naturellement commencé à se tarir, il frappa dans ses mains pour attirer l'attention de ses ouailles et commencer à évoquer les choses sérieuses.
De la bonne intelligence... et une bonne dose de confiance. Il ne s'était jamais vu fliquer ces jeunes gens, dont la plupart pourraient tout-à-fait, compte tenu de leurs compétences, devenir ses collègues à terme, en tant que professeurs ou en tant que héros citadins ; le but était davantage de leur permettre de s'émanciper, chacun à leur manière... et même les plus acariâtres devaient initialement être bercés d'intentions louables, sans quoi l'idée de devenir des héros n'aurait jamais dû leur caresser l'esprit en premier lieu.
Il leur laissa le temps de s'exprimer et de lui poser quelques questions -si toutefois certains d'entre eux en avaient- avant de passer à la suite ; il appela son contact du jour, le fameux Monsieur Stoh, qui se présenta après quelques minutes d'une attention placide. L'homme, assez costaud mais vieillissant, les salua aimablement et commença à les escorter à l'occasion du tour du propriétaire. Entre les zones d'embarquement, d'enregistrement, les sanitaires, les boutiques, les coins dédiés à la restauration et au repos, les salles d'attente et les hôtels, le parking à niveaux et la salle de surveillance vidéo, il prit effectivement le temps de les accompagner jusqu'à l'une des grandes pièces dédiées au personnel de l'aéroport ; en fait, une espèce de salon gargantuesque, où l'on pouvait tout aussi bien manger, regarder la télé, s'assoupir sur un fauteuil massant... Tuer le temps en attendant que la vie ne reprenne son cours, en somme.
Mais Velvet Vekam s'était montré particulièrement optimiste sur un point : le temps qu'une telle visite pouvait bien leur prendre. Peut-être mal informé par Monsieur Stoh, il vit son estimation préalable se faire oblitérer par le pas traînant de leur escorte prestigieuse ; tant et si bien que le dit responsable de la sécurité ne les abandonna enfin qu'à onze heure trente passée, non sans leur avoir effectivement donné à chacun un talkie walkie, en leur expliquant qu'ils devaient se cantonner au cinquième canal, leur étant réservé pour l'occasion, mais qu'ils pouvaient joindre la sécurité ordinaire au premier, la salle de vidéosurveillance au deuxième, la police au troisième, les médecins au quatrième et l'entretien au sixième. Ils étaient encore dans la salle de repos où se prélassaient conductrices d'avions et stewards assoupis lorsque Velvet Vekam, la mine embêtée, se gratta la tempe.
Restait à savoir ce que les étudiants allaient préconiser ; un repas collectif, ou la création de petits groupes en fonction des affinités de chacun...
L'élite de l'élite.
Ft LucVelvet Vekam.
Si l'employée se donna la peine de leur répondre poliment, et de se présenter à son tour en les remerciant pour les efforts qu'ils n'allaient pas tarder à fournir en vertu de la sécurisation de ce lieu et de la myriade de passagers qui l'empruntaient jour après jour, ils durent attendre de retrouver le reste de la classe pour bénéficier de premières interactions un peu moins formelles. Okoh les salua d'un bref signe de la main détaché ; Sherina fit l'effort de se redresser et de leur offrir un sourire des plus radieux tandis que le professeur, moins amical que l'une mais plus enthousiaste que l'autre, répliquait par le biais de quelques mots prononcés d'une voix pétillante.
-Bonjour, vous deux. On va attendre les autres avant d'entamer le débrief, et de définir le programme du jour un peu plus précisément.
Ils n'eurent, fort heureusement, pas à attendre très longtemps. Tous vinrent se présenter devant la porte auprès de laquelle on leur avait donné rendez-vous avec un petit peu d'avance ; Emy compris, même si elle trainait des pieds, se payait un air cadavérique, donnait l'impression que cette journée s'apparentait à la plus funeste des corvées. Velvet Vekam, qui semblait avoir l'intelligence de comprendre qu'houspiller l'étudiante pour sa mauvaise humeur ne l'aiderait pas à arborer un sourire plus éloquent, préféra n'en faire aucun cas et se focaliser sur l'essentiel : après que tout un chacun ait eu l'opportunité de se saluer et que les bavardages aient naturellement commencé à se tarir, il frappa dans ses mains pour attirer l'attention de ses ouailles et commencer à évoquer les choses sérieuses.
-Bien ! Monsieur Stoh, le responsable de la sécurité de l'aéroport, ne devrait pas tarder à se présenter à nous pour nous faire visiter l'ensemble du terminal. On se cantonnera à cette zone, exclusivement. L'idée n'est pas de s'égarer dans l'ensemble de l'aéroport ! Cela devrait nous prendre une bonne paire d'heures ; on finira par un petit passage dans la zone des employés, où on pourra se poser un petit peu avant de reprendre le travail. Ils devraient nous donner du matériel pour communiquer, entre nous, mais aussi avec la sécurité ; des talkies walkies, il me semble. Une fois cela fait, on pourra se séparer. Personnellement, je passerai d'un groupe à l'autre, davantage pour vous observer et prendre vos ressentis que pour me greffer à vos groupes. Comme vous êtes huit, on partira sans doute sur deux quatuors ; de toute manière, le reste du service de sécurité est bien en place, donc, comme je vous l'ai déjà dit hier, notre utilité devrait être purement symbolique. A ce titre, n'hésitez pas à vous montrer bienveillants avec les clients de l'aéroport ! Vous représentez l'Académie Wong, aujourd'hui, et ce publiquement. C'est d'autant plus important que vous n'êtes plus de nouvelles recrues dont on pourrait encore s'attendre à ce qu'elles aient encore quelques écarts de comportements. Je compte sur vous !
De la bonne intelligence... et une bonne dose de confiance. Il ne s'était jamais vu fliquer ces jeunes gens, dont la plupart pourraient tout-à-fait, compte tenu de leurs compétences, devenir ses collègues à terme, en tant que professeurs ou en tant que héros citadins ; le but était davantage de leur permettre de s'émanciper, chacun à leur manière... et même les plus acariâtres devaient initialement être bercés d'intentions louables, sans quoi l'idée de devenir des héros n'aurait jamais dû leur caresser l'esprit en premier lieu.
Il leur laissa le temps de s'exprimer et de lui poser quelques questions -si toutefois certains d'entre eux en avaient- avant de passer à la suite ; il appela son contact du jour, le fameux Monsieur Stoh, qui se présenta après quelques minutes d'une attention placide. L'homme, assez costaud mais vieillissant, les salua aimablement et commença à les escorter à l'occasion du tour du propriétaire. Entre les zones d'embarquement, d'enregistrement, les sanitaires, les boutiques, les coins dédiés à la restauration et au repos, les salles d'attente et les hôtels, le parking à niveaux et la salle de surveillance vidéo, il prit effectivement le temps de les accompagner jusqu'à l'une des grandes pièces dédiées au personnel de l'aéroport ; en fait, une espèce de salon gargantuesque, où l'on pouvait tout aussi bien manger, regarder la télé, s'assoupir sur un fauteuil massant... Tuer le temps en attendant que la vie ne reprenne son cours, en somme.
Mais Velvet Vekam s'était montré particulièrement optimiste sur un point : le temps qu'une telle visite pouvait bien leur prendre. Peut-être mal informé par Monsieur Stoh, il vit son estimation préalable se faire oblitérer par le pas traînant de leur escorte prestigieuse ; tant et si bien que le dit responsable de la sécurité ne les abandonna enfin qu'à onze heure trente passée, non sans leur avoir effectivement donné à chacun un talkie walkie, en leur expliquant qu'ils devaient se cantonner au cinquième canal, leur étant réservé pour l'occasion, mais qu'ils pouvaient joindre la sécurité ordinaire au premier, la salle de vidéosurveillance au deuxième, la police au troisième, les médecins au quatrième et l'entretien au sixième. Ils étaient encore dans la salle de repos où se prélassaient conductrices d'avions et stewards assoupis lorsque Velvet Vekam, la mine embêtée, se gratta la tempe.
-Bon, eh bien... Vu l'heure... Je pense qu'on va avoir droit à un quartier libre pendant une bonne heure. Vous pouvez aller manger un bout tranquillement, y compris dans l'un des restaurants si vous n'avez rien pris. N'oubliez pas de prendre le ticket de caisse, vous le donnerez au secrétariat en rentrant, ça passera comme note de frais -mais n'abusez pas sur la somme, sinon, on va me tirer les oreilles. Enlevez vos brassards et vos badges tant que vous êtes en civils, mais gardez votre talkie-walkie avec vous, que je puisse vous contacter au besoin. En l'état, on se donne rendez-vous ici, juste avant treize heures, pour qu'on puisse reprendre de bonne heure et passer l'après-midi au travail.
Restait à savoir ce que les étudiants allaient préconiser ; un repas collectif, ou la création de petits groupes en fonction des affinités de chacun...
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Mer 24 Avr 2024 - 14:33
Luc Tianjun et Harvey Tianjun.
J'sais pas pourquoi, mais je m’attendais à quelque chose de plus sérieux.
A un job, quoi. A devoir taffer. Pas à cette espèce de parade glorifiée.
Honnêtement, ça ressemble surtout à une visite touristique. Plus ça va, plus j’ai du mal à suivre le fil.
J’imagine que je ne suis pas le seul. Emy s’est carrément zombifiée, c'est pas beau à voir. Avec un sourire indulgent, je lui passe devant, histoire de la préserver du regard vigilant du prof ; pour lui servir de paravent, je mets ma grande carcasse à contribution.
Ceci dit, moi non plus, je ne prête que vaguement l’oreille aux élucubrations de monsieur Stoh.
A la place, je me perds surtout dans la contemplation de mon talkie walkie.
— Le canal 5, c’est pour nous, mais les autres c’était...
— Sécurité : 1. Vidéosurveillance : 2. Police : 3. Médecins : 4. Service d’entretien : 6, intervient Harvey à mi-voix. Essaie de t’en rappeler.
Sa voix est empreinte de lassitude, mais c’est sans méchanceté.
Il a l’habitude de me répéter (en boucle) les trucs que j’ai pu oublier pendant nos leçons en commun. C’est pas étonnant qu’il ait l’air un peu blasé.
— ...du coup, ils séparent la com’ entre la sécurité et la surveillance vidéo ? Pourquoi ?
— Pour ne pas saturer le deuxième canal, j’imagine. Un enfant perdu, un client qui fait sonner le détecteur dans un magasin, ça ne nécessite pas forcément de déranger le service de surveillance vidéo.
Je médite ses paroles, mais ce qui m’intrigue, surtout, c’est que le service d’entretien possède son propre canal.
Ça m’intéresse. Principalement parce que j’ai déjà bossé dans le secteur du ménage de nuit.
Outre le fait que j’imagine facilement les zigues se balancer des vannes sur leur canal privé, pour combattre la lassitude et la monotonie du job, j’aurais tendance à croire que s’il y avait quoi que ce soit de bizarre dans le bled, le service d’entretien serait le premier à remarquer quelque chose. “L’insalubrité est souvent la première indication d’un problème” ; vu les circonstances dans lesquelles j’ai passé mon adolescence... cette phrase, c’est pratiquement mon mantra.
J’écouterai ce qui s’y passe tout à l’heure.
Notre petite promenade matinale est enfin sur le point de s’achever.
Difficile de faire le bilan de cette première partie de la journée. Le prof donne l’impression qu’il s’attendait à ce qu’on nous mette plus sérieusement à contribution, mais monsieur Stoh, lui, voit peut-être le truc comme un genre de sortie scolaire.
...je moufte pas, mais intérieurement, j’avoue que je me marre un peu. A tous les coups, le mec traîne la patte parce qu’il a la grosse flemme de retourner taffer.
Contrairement à moi, certains autres élèves ne prennent pas la situation à la légère.
Harvey est en rogne.
C’est moins palpable que pour Emy, parce qu’il tâche de faire bonne figure, mais pour mon cousin aussi, ce périple au rythme mollasson de monsieur Stoh est une perte de temps. Sans surprise, à l’heure de la pause, il nous plante là et se dirige vers le restaurant de son choix. L’une de ces enseignes britanniennes au nom tarabiscoté, qui vous proposent aussi bien de bruncher que de prendre le thé.
Il y a quelque chose d’un peu surréaliste à voir la silhouette massive de mon cousin qui prend résolument la direction du “Hello Kitty Orchid Garden Café”...
Je suis d’abord tenté de le suivre, mais je tiens pas des masses à faire les frais de sa mauvaise humeur.
(En plus, la bouffe britannienne avec leurs biscuits tout sec et leurs trucs en gelée... voilà quoi.)
Pendant que j’hésitais, le groupe a fini par se séparer. J’ai sans doute raté une occasion de me greffer quelque part, tant pis. Je finis simplement par sélectionner le restaurant qui me fait le plus de l’œil, quitte à bouffer seul, ou au contraire, à tomber au pif sur un camarade qui aurait une envie similaire à la mienne.
Je m’attrape un plat de riz cuit dans du lait de coco, accompagné de sambal qui arrache, de cacahuètes rôties et de quelques dim sum. Pour tout dessert, je me contente d’un café noir, pour me mettre un coup de fouet avant de repartir. Je déjeune sur l’un des bancs de la salle de repos des employés, sans me presser.
Assis là, à manger en silence, tout seul, on pourrait presque croire que je suis pris d’un coup de mou, en train de gérer un moment d’émotion...
— ...hnn.
...c’est le piment qui me défonce la langue.
J’en ai les larmes aux yeux.
Pendant que j’y pense, entre deux bouchées brûlantes, je passe brièvement mon talkie walkie sur le sixième canal, juste pour voir ce qui s’y raconte. L’heure du repas, ça doit pas être de tout repos pour les chargés de ménage. Les touristes doivent renverser plein de trucs, abandonner leurs restes n’importe où : même sans mauvaise volonté, c’est ce qui arrive quand on est stressé et qu’on a un avion à prendre.
A part ça, si je tombe sur un camarade de classe esseulé qui rôde dans le coin, j’hésiterais pas à lui faire signe, voire même à taper la discute s’iel se sent d’humeur. J’suis pas du genre à aller chercher les autres, et on m’a déjà fait remarquer que je donnais l’impression d’être plutôt dur à approcher... mais c’est du pur délit de sale gueule.
De toute ma vie, j’ai jamais envoyé chier personne. Ceci dit, je pige bien que mon manque d’enthousiasme apparent et mon air généralement vacant ne contribuent pas à faire grimper ma cote de popularité.
...j’dirais bien que j’envie la façon dont Harvey se plaque – sur commande – son sourire-business sur la tronche, mais je suis trop rarement forcé de côtoyer des gens que j’peux pas blairer pour que ce genre d’artifice me serve à quelque chose. Heureusement.
Si personne se pointe, je me lèverais sûrement pour faire un tour, talkie walkie au poing. Je crois que j’ai vu des chaises massantes.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Jeu 25 Avr 2024 - 18:34
Il n'hésita pas à prendre place face au Tianjun, donc, une boite à pizza massive entre les mains. Ran avait un appétit d'ogre. Cela avait toujours été le cas ; il conservait un gabarit avantageux grâce à un tempérament des plus sportifs, mais il passait le plus clair de son temps libre à se goinfrer, et avait un penchant marqué pour la bouffe francienne, notamment du sud de la Francie, à l'instar des pizzas, donc. Il était facile d'en trouver de bonnes, à Singapura, compte tenu de l'influence que ce grand pays avait longtemps entretenue localement... Et, pour son plus grand bonheur, il en existait une dans le terminal de cet aéroport. Il n'avait pas dû attendre beaucoup pour être servi, mais il avait eu un peu de peine à retrouver son chemin au détour des innombrables couloirs et allés que les touristes empressés arpentaient sans prêter attention à tout ce qui pouvait bien les entourer ; il avait dû batailler avec habileté pour éviter que sa pizza anchois-câpres ne réalise un vol plané désespérant. Il espérait que les autres n'auraient pas autant de mal à se trouver un petit coin posé, mais il était de son côté assez convaincu qu'il valait mieux éviter de s'en retourner sous le feu de l'action tant que les estomacs n'étaient pas remplis : la faim avait tendance à rendre les gens relativement imbuvables, surtout lorsqu'ils avaient le feu au cul.
Il ne prêta pas vraiment attention au talkie-walkie du Tianjun ; celui-ci, allumé, débitait sporadiquement des banalités, des consignes que les chefs d'équipe destinaient à leurs subordonnés, des blagues que les uns faisaient aux autres pour détendre le rythme effréné de leur travail, des bribes de conversations, aussi, qui se détournaient parfois de leur devoir, mais qui ne duraient jamais très longtemps... Sans doute leur demandait-on d'éviter les bavardages intempestifs et inutiles, pour ne pas saturer ce canal censé les aider à s'organiser au mieux. En outre, en observant le ballet des employés, Luc aurait tout le loisir de constater qu'ils se baladaient rarement parfaitement seuls : ils devaient avoir l'opportunité de discutailler quand il leur fallait se rendre à l'autre bout de ce gigantesque bâtiment, à la recherche d'une plaque de vomis à éradiquer ou d'un sac en papier délibérément abandonné par un client moins propre que la moyenne.
Au contraire, si Luc faisait le choix de se focaliser sur l'interminable monologue de Ran, auquel il pourrait se mêler s'il le souhaitait, il constaterait bien promptement que son camarade était un étudiant comme un autre. Un jeune homme un peu paumé dans la vie, finalement pas très sûr de lui, en dépit des apparences ; mais pas un type spécialement mauvais, jaloux ou aigris, juste dubitatif vis-à-vis des motivations qui pouvaient pousser une demoiselle attrayante de se sentir attirée par un gars ou un autre. Son ambition de devenir un héros ne semblait pas avoir totalement gommé chez lui les préoccupations les plus basses, les plus triviales. Ce n'était sans doute pas un mal, dans l'absolu, mais c'était à noter.
En tout cas, si Luc laissait à Ran l'opportunité de se goinfrer entre deux tirades, et s'il ne cherchait pas à s'occuper autrement qu'en allant faire un tour sur les fauteuils massant qu'il pourrait aisément dénicher çà et là, il verrait bientôt la totalité de ses camarades les rejoindre dans ce réfectoire où l'essentiel des passants se contentaient de les ignorer pudiquement, bercés par la monotonie de leur vie quotidienne que la simple présence d'élèves d'une Académie ne pouvaient pas suffire à altérer. Le professeur, à son tour, finirait par montrer le bout de son nez ; et se poserait alors la question de la constitution des groupes qui seraient les leurs au cours de la fin de journée.
Il leur laisserait sans doute l'opportunité de faire part de potentielles préférences ; si personne ne cherchait à s'entendre spécialement, et si les deux Tianjun, notamment, ne s'exprimaient pas sur ce plan, il aurait tôt fait composer deux quatuors sur le pouce, lesquels n'auraient dès lors plus qu'à arpenter le bâtiment à la recherche d'une quelconque tâche à effectuer pour s'occuper un peu...
L'élite de l'élite.
Ft LucRangsei Ran.
-Ah ! J'avais peur de devoir manger tout seul, glissa-t-il, secoué d'un rire bon enfant, en prenant le temps de s'asseoir face à Luc. C'est la lose, un jour de sortie scolaire ! Mais les filles ont été se fourrer dans un café chic, Okoh est allé se planquer dans un fast food, Max a disparu je ne sais où et je me voyais pas graille en tête-à-tête avec le prof... Tiens, il est où, ton cousin, d'ailleurs ?
Il n'hésita pas à prendre place face au Tianjun, donc, une boite à pizza massive entre les mains. Ran avait un appétit d'ogre. Cela avait toujours été le cas ; il conservait un gabarit avantageux grâce à un tempérament des plus sportifs, mais il passait le plus clair de son temps libre à se goinfrer, et avait un penchant marqué pour la bouffe francienne, notamment du sud de la Francie, à l'instar des pizzas, donc. Il était facile d'en trouver de bonnes, à Singapura, compte tenu de l'influence que ce grand pays avait longtemps entretenue localement... Et, pour son plus grand bonheur, il en existait une dans le terminal de cet aéroport. Il n'avait pas dû attendre beaucoup pour être servi, mais il avait eu un peu de peine à retrouver son chemin au détour des innombrables couloirs et allés que les touristes empressés arpentaient sans prêter attention à tout ce qui pouvait bien les entourer ; il avait dû batailler avec habileté pour éviter que sa pizza anchois-câpres ne réalise un vol plané désespérant. Il espérait que les autres n'auraient pas autant de mal à se trouver un petit coin posé, mais il était de son côté assez convaincu qu'il valait mieux éviter de s'en retourner sous le feu de l'action tant que les estomacs n'étaient pas remplis : la faim avait tendance à rendre les gens relativement imbuvables, surtout lorsqu'ils avaient le feu au cul.
Il ne prêta pas vraiment attention au talkie-walkie du Tianjun ; celui-ci, allumé, débitait sporadiquement des banalités, des consignes que les chefs d'équipe destinaient à leurs subordonnés, des blagues que les uns faisaient aux autres pour détendre le rythme effréné de leur travail, des bribes de conversations, aussi, qui se détournaient parfois de leur devoir, mais qui ne duraient jamais très longtemps... Sans doute leur demandait-on d'éviter les bavardages intempestifs et inutiles, pour ne pas saturer ce canal censé les aider à s'organiser au mieux. En outre, en observant le ballet des employés, Luc aurait tout le loisir de constater qu'ils se baladaient rarement parfaitement seuls : ils devaient avoir l'opportunité de discutailler quand il leur fallait se rendre à l'autre bout de ce gigantesque bâtiment, à la recherche d'une plaque de vomis à éradiquer ou d'un sac en papier délibérément abandonné par un client moins propre que la moyenne.
-Tu crois que Sherina en pince pour Okoh ? Elle arrête pas de le bouffer du regard. Il a du bol d'avoir une jolie gueule, quand même, parce qu'il a pas grand-chose d'autre pour lui. Il me saoule un peu, à se la jouer détaché. C'est injuste. Il est juste naturellement stylé.
Au contraire, si Luc faisait le choix de se focaliser sur l'interminable monologue de Ran, auquel il pourrait se mêler s'il le souhaitait, il constaterait bien promptement que son camarade était un étudiant comme un autre. Un jeune homme un peu paumé dans la vie, finalement pas très sûr de lui, en dépit des apparences ; mais pas un type spécialement mauvais, jaloux ou aigris, juste dubitatif vis-à-vis des motivations qui pouvaient pousser une demoiselle attrayante de se sentir attirée par un gars ou un autre. Son ambition de devenir un héros ne semblait pas avoir totalement gommé chez lui les préoccupations les plus basses, les plus triviales. Ce n'était sans doute pas un mal, dans l'absolu, mais c'était à noter.
En tout cas, si Luc laissait à Ran l'opportunité de se goinfrer entre deux tirades, et s'il ne cherchait pas à s'occuper autrement qu'en allant faire un tour sur les fauteuils massant qu'il pourrait aisément dénicher çà et là, il verrait bientôt la totalité de ses camarades les rejoindre dans ce réfectoire où l'essentiel des passants se contentaient de les ignorer pudiquement, bercés par la monotonie de leur vie quotidienne que la simple présence d'élèves d'une Académie ne pouvaient pas suffire à altérer. Le professeur, à son tour, finirait par montrer le bout de son nez ; et se poserait alors la question de la constitution des groupes qui seraient les leurs au cours de la fin de journée.
Il leur laisserait sans doute l'opportunité de faire part de potentielles préférences ; si personne ne cherchait à s'entendre spécialement, et si les deux Tianjun, notamment, ne s'exprimaient pas sur ce plan, il aurait tôt fait composer deux quatuors sur le pouce, lesquels n'auraient dès lors plus qu'à arpenter le bâtiment à la recherche d'une quelconque tâche à effectuer pour s'occuper un peu...
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Jeu 25 Avr 2024 - 23:58
Luc Tianjun et Ran Rangsei.
— Tiens, il est où, ton cousin, d'ailleurs ?
Sans hésitation, je lui pointe du doigt le “Hello Kitty Orchid Garden Café”, conjurant dans son esprit l’image saisissante d’un Harvey Tianjun coiffé d’oreilles de chat, avec son blouson de cuir et son style de motard, qui sirote sa tasse de thé accompagnée d’une joyeuse plâtrée de macarons multicolores.
‘faut le comprendre : le thé et les plateaux de douceurs sont une institution chez les Tianjun. En raison de la carrière de ma tante, qui tient les rennes d’une chaîne de pâtisseries redoutable : La Maison du Merlion. Ces sucreries font également leur petit effet lors de rencontres mondaines, et les connexions que la mère Tianjun développe via ces invitations à prendre le thé ne sont pas sans influence sur le succès du business de mon oncle.
Du coup, vous verriez les trois tonnes de sucre que mon cousin bazarde dans son thé...
...pauvre Harvey. Son palais est complètement flingué.
Mais l’autre raison pour laquelle il bouffe seul, c’est qu’il n’aime pas qu’on le regarde manger. C’est pas facile d’utiliser les couverts comme il faut avec ces doigts robotiques. Pas très digne.
Sa maladresse, il n’a aucune envie de la démontrer au reste de la classe.
Ran, toutefois, ne s’attarde pas trop sur le sujet.
Il est venu me trouver avec une hypothèse bien à lui.
— Tu crois que Sherina en pince pour Okoh ? Elle arrête pas de le bouffer du regard. Il a du bol d'avoir une jolie gueule, quand même, parce qu'il a pas grand-chose d'autre pour lui. Il me saoule un peu, à se la jouer détaché. C'est injuste. Il est juste naturellement stylé.
J’ouvre la bouche sans un mot ; le dim sum m’échappe des mains et retombe dans mon assiette vide.
Ben là, j’en suis comme deux ronds de flan.
...cette idée ne m’avait jamais traversée l’esprit.
— Je... j’sais pas trop.
Les amourettes, c’est pas mon truc. Ma seule expérience remonte à mes dix-sept ans, quand une employée plus âgée de la supérette m’a proposé qu’on aille faire un tour au cinéma.
...mais j’avais pas de thunes à dépenser pour ça.
Et plus intuitivement, je me voyais pas partager mes emmerdes avec une fille aussi sympa.
J’aborde plus ou moins le même état d’esprit depuis que je suis entré à l’Académie.
Ça me paraît pas juste de s’engager avec quelqu’un, qui va devoir vivre avec le fait qu’on a choisi une profession dangereuse, et qu’on pourrait très bien clamser d’un jour à l’autre, sans prévenir.
Ah, mais... Okoh et Sherina veulent tous les deux devenir des héros. Du coup, c’est pas vraiment le même cas de figure. C’est même tout à fait possible que des amourettes de ce style aient tendance à éclore à foison sur le campus, entre deux entraînements...
...je suis juste trop con pour pas m’en être rendu compte avant.
Je repêche ma bouchée aux crevettes d’un air pensif et me la fourre dans la bouche.
Ouais, ça me paraît envisageable. Ceci dit, je suis pas d’accord avec un des trucs qu’a dit Ran, et j’hésite pas à le corriger.
— ...mais si Sherina en pince pour Okoh, alors c'est pas juste pour sa jolie bouille. J’crois qu’elle irait chercher plus loin que ça.
C’est une photographe après tout.
Une personne qui trouve le monde qui nous entoure si génial qu’elle peut pas s’empêcher d’en capturer l’essence. Qui trouve de la valeur dans ce qui ne dure qu’un moment et puis s’efface. Qui fait de la poésie et tout ça.
En fait, j’ai grave du respect pour les artistes, et j’ai tendance à penser que ces gens-là sont moins obsédés que les autres par la beauté plastique, par le superficiel.
J’ai déjà vu mon père travailler trois semaines entières sur l’arrangement de trois notes.
Juste trois notes, selon moi.
Et une infinité de nuances et d’émotions, selon mon père.
Je mâchonne d’un air songeur.
Et puis, je fais remarquer à mon pote :
— Y lui manque quand même un œil, à Okoh. ‘fin... si c’est pas juste un fashion statement, c’est ptête le signe qu’il a douillé avant de venir ici. Si c’est le cas...
C’est un chic type, Ran. Peut-être le meilleur d’entre-nous.
Je ne prendrais pas la peine de lui dire tout ça si j’en étais pas convaincu.
— ...tu crois pas que c’est okay pour lui de s’la couler douce un peu ?
On peut pas tous être à fond tout l’temps.
Moi, je peux pas.
Et même si c’est pas le cas, même si Okoh porte juste un cache-œil pour se la jouer...
Même si c’était carrément le plus gros glandeur que la terre ait portée, ben...
...moi j'dis que ça ne regarde que lui. Il ne fait de mal à personne.
Avec gentillesse, je soulève ma boîte de dim sum pour inviter Ran à piocher dedans.
Pendant qu’il bouffe, je coule un regard compréhensif au rouquin. On a tous besoin de râler de temps à autre. Moi le premier.
...mais je me doute bien que ma réaction ne le convainc pas tout à fait.
Après tout, son souci à Ran, c’est pas tellement le fait qu’Okoh soit beau gosse. Alors, je lui suggère :
— Pourquoi tu leur demanderais pas d’te présenter une meuf ? A Okoh et Sherina. J’pense qu’y doivent connaître du monde.
Ils ont tous les deux pour passe-temps de mater les gens. Ce serait pas surprenant qu’ils aient déjà croisé une élève d’une autre classe qui serait carrément jouasse de mettre le grappin sur un brave type comme Ran.
Je le laisse terminer mes dim sum. Ensuite, par respect pour les pauvres zigues du service de nettoyage, je m’occupe de jeter nos déchets. J’ai l’air de rien, mais ça me fait remonter de drôles de souvenirs, d’entendre les gars de l’équipe de ménage en train de trimer. Des souvenirs confus. De labeur et de fatigue. Des blagues complètement décérébrées, de celles qui ne font rire que lorsqu’on est complètement exténué.
J’aurais pu faire partie de leur groupe. Cette idée me remue les tripes.
...à tous les coups, je vais passer la journée à foutre à la poubelle tous les sacs en papier que je peux trouver.
Fin de la pause déjeuner.
On se regroupe sous la houlette de Velvet Vekam.
Le prof aime nous laisser voix au chapitre, quand c’est possible.
Harvey en profite direct.Harvey Tianjun.
— Je souhaite avoir Emy dans mon groupe, lâche la voix inflexible de mon cousin, qui regarde Velvet Vekam droit dans les yeux.
Je sais pas si les autres étudiants sont surpris... mais moi, je le suis pas.
Harvey est un joueur de tennis. Un tacticien, qui étudie ses rivaux, inlassablement, avant de leur foutre la pâtée. Il ne confrontera pas notre petite vedette avant d’être sûr de son coup... mais en attendant, il a l’intention de l’observer sous toutes les coutures.
De mon côté... j’ai pas de préférences.
Je me tourne simplement vers Velvet Vekam, me fiant à son jugement pour composer les meilleurs groupes possibles.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Sam 27 Avr 2024 - 19:31
Face à l'index pointé de Luc, Ran affecta un air dubitatif ; comme s'il doutait du bien fondé de cette indication, comme s'il partait du principe raisonnable qu'elle pouvait avoir été glissée dans le seul but de blaguer un bon coup. Le décalage était trop vaste, trop saisissant pour que son imagination imparfaite puisse s'en accommoder ; alors il prit place et ne chercha pas à renchérir davantage, sans doute afin d'éviter d'avoir à tisser des visions désopilantes à base d'Harvey en robe rose bonbon moulante, une tasse de thé dans une main, un bonbon de canne à sucre dans l'autre.
Okoh était-il le petit con insouciant qu'il semblait être ?
Oui.
Sûrement, oui.
Sans l'ombre d'un doute, même.
Immanquablement. Catégoriquement.
Une autre réalité était impossible.
Inenvisageable.
Risible.
Illusoire.
Mais était-il plus que cela ?
Pour le coup, mystère.
Doute raisonnable.
Il leur faudrait sans doute étudier cette question avec force minutie, et moult persévérance ; un jour ou l'autre, peut-être, ils parviendraient à découvrir le pot-aux-roses.
Ou à être terriblement désappointés de s'apercevoir que leurs efforts étaient vains, et qu'Okoh est effectivement le petit con le plus insouciant que Singapura ait jamais connu.
Pile ou face.
Il avait un plan.
Et puis, dans le doute, au passage, il demanderait aussi à Okoh ; il n'avait pas suffisamment peur du ridicule pour que cet argument suffise à l'appeler à la prudence bien longtemps. D'autant que son caractère de loup solitaire poussait généralement Okoh à ne pas adresser la parole à grand monde... Il n'était pas le genre de gars qui répandait de mauvaises rumeurs sur le compte de ses collègues, même de ceux qu'il appréciait le moins. Du temps de Saiful, d'Abyan et de Wahyu, déjà, il était du genre à faire le dos rond sans jamais chercher à se prendre la tête avec quiconque, ni de front, ni de loin, en optant pour des méthodes plus détournées.
Question d'instinct de survie, peut-être ; mais le départ du colosse et de ses deux séides n'avaient pas bouleversés ses habitudes d'électron libre désinvolte.
Avec un engouement disproportionné, il leva son pouce et accorda à Luc un clin d'œil exagéré ; une manière pas très finaude de lui signaler qu'il allait commencer à tâter le terrain, au cours de cette après-midi qui s'annonçait plus qu'ennuyante. Si Emy, de son côté, n'avait pas l'air d'être émue d'être placée dans le même groupe que le plus costaud des deux Tianjun, Okoh leva les yeux au ciel, d'ores et déjà épuisé d'avoir à se coltiner un type aussi volubile et énergique que Ran. Velvet Vekam se chargea d'annihiler ses espoirs d'une demi-journée reposante ; il opina du chef, invitant sans plus tarder les trois derniers étudiants à faire part de leurs préférences.
Si Luc demeurait dans le même état d'esprit, l'enseignant aurait tôt fait terminer les petits quatuors en plaçant Eun-Seun et Max avec Harvey et Emy, Luc avec les trois autres ; Ran ne manquerait pas de se réjouir de cette solution en adressant au Tianjun un nouveau pouce dressé en signe victorieux et jubilatoire.
Dans tous les cas, le héros d'argent reprendrait une fois les deux groupes constitués pour de bon : ils avaient déjà perdu suffisamment de temps au cours de la matinée, et il valait mieux, à ce titre, se déployer sans plus tarder s'ils voulaient avoir quelques leçons à retirer de cet exercice atypique.
Le plan était clairement établi, et devrait les tenir occupés pendant au moins une petite heure et demi, au vu des distances que cela allait leur demander de parcourir. Restait qu'ils auraient encore une bonne partie de l'après-midi à tuer ensuite... En priant, sans doute, pour que cette journée pratique ne devienne pas une simple randonnée dans un décor unique en son genre.
L'élite de l'élite.
Ft LucRangsei Ran.
Face à l'index pointé de Luc, Ran affecta un air dubitatif ; comme s'il doutait du bien fondé de cette indication, comme s'il partait du principe raisonnable qu'elle pouvait avoir été glissée dans le seul but de blaguer un bon coup. Le décalage était trop vaste, trop saisissant pour que son imagination imparfaite puisse s'en accommoder ; alors il prit place et ne chercha pas à renchérir davantage, sans doute afin d'éviter d'avoir à tisser des visions désopilantes à base d'Harvey en robe rose bonbon moulante, une tasse de thé dans une main, un bonbon de canne à sucre dans l'autre.
-... p't'être bien, marmonna-t-il d'un air halluciné, comme s'il prenait conscience d'une vérité trop longtemps ignorée.
Okoh était-il le petit con insouciant qu'il semblait être ?
Oui.
Sûrement, oui.
Sans l'ombre d'un doute, même.
Immanquablement. Catégoriquement.
Une autre réalité était impossible.
Inenvisageable.
Risible.
Illusoire.
Mais était-il plus que cela ?
Pour le coup, mystère.
Doute raisonnable.
Il leur faudrait sans doute étudier cette question avec force minutie, et moult persévérance ; un jour ou l'autre, peut-être, ils parviendraient à découvrir le pot-aux-roses.
Ou à être terriblement désappointés de s'apercevoir que leurs efforts étaient vains, et qu'Okoh est effectivement le petit con le plus insouciant que Singapura ait jamais connu.
Pile ou face.
-Tu... Tu crois qu'ils accepteraient ? répliqua-t-il sans parvenir à masquer sa surprise, en prenant le temps d'engloutir le dim sum que son camarade venait tout juste de lui offrir. Enfin, ch'est chûr qu'Okoh acchepterait, mais chi ch'est pour qu'il che foute de moi avec chon air narquois, ch'uis pas chûr que che choit l'idée du chiècle. Mais Sherina, ouais, ch'est pas con !
Il avait un plan.
Et puis, dans le doute, au passage, il demanderait aussi à Okoh ; il n'avait pas suffisamment peur du ridicule pour que cet argument suffise à l'appeler à la prudence bien longtemps. D'autant que son caractère de loup solitaire poussait généralement Okoh à ne pas adresser la parole à grand monde... Il n'était pas le genre de gars qui répandait de mauvaises rumeurs sur le compte de ses collègues, même de ceux qu'il appréciait le moins. Du temps de Saiful, d'Abyan et de Wahyu, déjà, il était du genre à faire le dos rond sans jamais chercher à se prendre la tête avec quiconque, ni de front, ni de loin, en optant pour des méthodes plus détournées.
Question d'instinct de survie, peut-être ; mais le départ du colosse et de ses deux séides n'avaient pas bouleversés ses habitudes d'électron libre désinvolte.
Velvet Vekam.
-Emy et Harvey. C'est noté, opina Velvet Vekam avant de deviner la base de l'autre quatuor. Okoh et Sherina, vous vous mettez ensemble aussi ?
-Emy et Harvey... c'est peut-être eux qui sont amoureux, murmura Ran presque pour lui-même, non sans une grimace. Prof, prof ! Je me mets avec Okoh et Sherina !
-Emy et Harvey... c'est peut-être eux qui sont amoureux, murmura Ran presque pour lui-même, non sans une grimace. Prof, prof ! Je me mets avec Okoh et Sherina !
Avec un engouement disproportionné, il leva son pouce et accorda à Luc un clin d'œil exagéré ; une manière pas très finaude de lui signaler qu'il allait commencer à tâter le terrain, au cours de cette après-midi qui s'annonçait plus qu'ennuyante. Si Emy, de son côté, n'avait pas l'air d'être émue d'être placée dans le même groupe que le plus costaud des deux Tianjun, Okoh leva les yeux au ciel, d'ores et déjà épuisé d'avoir à se coltiner un type aussi volubile et énergique que Ran. Velvet Vekam se chargea d'annihiler ses espoirs d'une demi-journée reposante ; il opina du chef, invitant sans plus tarder les trois derniers étudiants à faire part de leurs préférences.
-D'accord. Eun-Seun, Luc, Max ?
-Ça m'est égal, répondit la première, plutôt sobrement.
-Pareil ! ajouta le garçon pâlot.
-Ça m'est égal, répondit la première, plutôt sobrement.
-Pareil ! ajouta le garçon pâlot.
Si Luc demeurait dans le même état d'esprit, l'enseignant aurait tôt fait terminer les petits quatuors en plaçant Eun-Seun et Max avec Harvey et Emy, Luc avec les trois autres ; Ran ne manquerait pas de se réjouir de cette solution en adressant au Tianjun un nouveau pouce dressé en signe victorieux et jubilatoire.
Dans tous les cas, le héros d'argent reprendrait une fois les deux groupes constitués pour de bon : ils avaient déjà perdu suffisamment de temps au cours de la matinée, et il valait mieux, à ce titre, se déployer sans plus tarder s'ils voulaient avoir quelques leçons à retirer de cet exercice atypique.
-Bon ! Le groupe d'Harvey, vous allez vous diriger vers le Terminal 2 ; une fois parvenu au bout du couloir qui y mène, vous bifurquerez, emprunterez les escaliers, traverserez le dernier étage du parking souterrain pour remonter par le centre commercial. Là, vous effectuerez quelques rondes. Je viendrai vous chercher à ce moment-là pour prendre la température, et vous définir la suite des opérations. Le groupe de Sherina, vous partirez dans le sens opposé, droit vers le premier. Mais vous ferez demi-tour une fois à la porte, reviendrez dans le hall, longerez les zones dédiées à l'enregistrement puis vous engagerez dans la zone d'embarquement par la porte de service. Là, même consigne ; vous effectuerez des rondes régulières jusqu'à ce que je vienne vous chercher. C'est clair pour tout le monde ?
Le plan était clairement établi, et devrait les tenir occupés pendant au moins une petite heure et demi, au vu des distances que cela allait leur demander de parcourir. Restait qu'ils auraient encore une bonne partie de l'après-midi à tuer ensuite... En priant, sans doute, pour que cette journée pratique ne devienne pas une simple randonnée dans un décor unique en son genre.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Sam 27 Avr 2024 - 21:31
Je retourne à Ran son signe du pouce.
Avec un clin d’œil appuyé, très largement exagéré, qu’Okoh et Sherina ne risquent pas de louper.
...j’ai un peu l’impression que j’viens de balancer un missile nucléaire dans leur direction.Portrait métaphorique du soldat Luc Tianjun, après avoir commandé une frappe tactique sur ses camarades de classe.
Les groupes sont faits.
...et c’est : deux salles, deux ambiances.
— Très bien, déclare mon cousin.
Harvey, lui, est un grand habitué de l’aéroport Goh, et n’a aucun problème à se représenter son itinéraire de patrouille.
— Emy, Eun-seun, Max : vous pouvez me suivre. Je connais bien les lieux
On pourrait se tromper, mais il n’a pas particulièrement l’air de frimer, il dit juste ce qui est.
Il ne va pas non plus chercher à se la jouer sergent-chef et les abreuver de directives, non. Tout ce que mon cousin attend de ses camarades, c’est qu’ils fassent leur boulot. Qu’ils ne fassent pas honte à la médaille de bronze qu’on leur a décernée, et à l’autorité qu’elle représente.
...à vrai dire, Ran et moi, on est sans doute les deux éléments les plus à même de l’agacer.
Alors tant qu’Emy ne brille pas par son absence de professionnalisme, ça devrait aller.
Sans même nous jeter un coup d’œil, Harvey prend la tête de sa petite troupe.
Je le devine satisfait de l’itinéraire qu’on lui a attribué. En effet, jeter un coup d’œil au parking ne peut pas faire de mal. Même chose pour le centre commercial. C’est typiquement le genre d’endroit où on peut trouver des problèmes.Velvet Vekam.
De mon côté, avant d’embrayer le pas à mon groupe, je ne peux pas m’empêcher de demander :
— Et vous, m’sieur ?
Toisant le prof, avec des airs cavaliers qu’un autre enseignant aurait facilement pris pour de l’irrespect, j’interroge Velvet Vekam sur ce qu’il compte faire avant de rejoindre le centre commercial. Avant de commencer à passer d’un groupe à l’autre.
J’ai pas trop réfléchi à pourquoi je lui demande ça...
Je suppose que s’il s’est préparé son propre itinéraire de patrouille, sur lequel il compte circuler quand il ne vient pas voir comment on s’en sort, eh bien... je préférerais savoir où on peut le trouver. Ça pourrait même nous être utile, de savoir quels sont les coins qu’il juge dignes d’être supervisés personnellement.
...mais si ça se trouve, il va juste prendre un café.
(Ce serait de bonne guerre.)
Une fois qu’il m’a donné sa réponse, je salue mon prof d’un signe de tête docile, puis je rejoins mon groupe en trottinant.
Alors que je jette un regard aux multiples étages, aux flots de population, au plafond tapissé de verre qui laisse filtrer la lumière : l’immensité de l’aéroport Goh me frappe de nouveau.
C’est un peu le malaise. Je peux pas m’empêcher de marmonner dans ma barbe pendant un moment, répétant les consignes que Velvet Vekam vient de nous donner.
Harvey va faire : Terminal 2 - Parking - Centre commercial.
Et nous : Terminal 1 - Hall d’enregistrement - Zone d’embarquement.
J’ai retenu les mots-clefs, mais je galère un peu à visualiser le trajet. Moi, j’avais jamais foutu les pieds ici avant aujourd’hui. J’ai même jamais pris l’avion en fait... alors même si je vois à peu près le principe – surtout qu’on manque pas de films sur le sujet –, je suis pas franchement sûr de savoir quoi chercher, quoi regarder.
Si quelqu’un faisait un truc louche en ma présence, est-ce que je le remarquerais...?
...le prof a bien raison d’appeler notre équipe : “le groupe de Sherina”.
Avec un glandeur et deux teubés, à n’en pas douter, c’est sur elle que ça va se jouer...
A mes côtés, Ran paraît excité comme une puce.
Du coup, je suis aux premières loges pour assister à son plan génial.
Ça promet.
Ceci dit, même si je souhaite à son projet d’aboutir... j’ai pas l’intention de glander.
Mon talkie walkie, qui crachote des directives à l’équipe de ménage, attise ma culpabilité. Puisque je suis là, et pas en train de galérer à récurer du vomi dans les chiottes, j’vais me donner à fond. C’est le minimum de respect.
Dès que j’ai une occasion, je viens me planter devant Sherina et Okoh. L’appareil au poing, je brave une légère hésitation. C’est pas aussi simple de leur parler que de causer à Ran... mais je suis là pour bosser. Et j’ai ptête eu du bol au cours de mes précédents jobs, mais on m’a toujours encouragé à ouvrir ma gueule, à demander des explications, à dire lorsqu’un truc me posait des problèmes. Alors j’me lance :
— Vu qu’on est quatre... est-ce que ça vaut l’coup, vous croyez, d’écouter ce qui se passe sur les autres canaux ?
Tant qu’on reste groupés, on a pas tous besoin de rester sur le canal qui nous est attribué. On pourrait laisser traîner nos oreilles dans les canaux du service de sécurité, ou celui qui s’occupe de la vidéosurveillance.
C’est qu’une idée. Je ne prendrais pas la mouche s’ils jugent que ça n’en vaut pas la peine, ou que ça risque de nous distraire. S’il y a quelque chose dont je ne doute pas trop, vu la composition du groupe, c’est que les bonnes idées ont surtout des chances de venir de ces deux-là.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Dim 28 Avr 2024 - 16:58
Ils auraient pu s'en douter, en l'occurrence ; au vu de son pedigree à tout le moins atypique, Velvet Vekam aurait probablement bazardé toute la rhétorique universitaire d'un revers de la main nonchalant, s'il l'avait pu. Force était d'admettre que les exercices notés et autres révisions intempestives servaient bien davantage à satisfaire les penchants nettement plus orthodoxes de Divine Diva en matière de formation... Lui demeurait nettement plus concret, et préférait donc, par conséquent, éviter d'encombrer ses pensées de préoccupations aussi triviales. De la même manière, il avait toujours prôné la libération des étudiants : il ne croyait pas qu'agiter des bulletins au-dessus de leurs nuques graciles comme autant de couperets susceptibles de les décapiter s'ils ne répondaient pas parfaitement aux exigences des pontes académiques offrait des résultats probants. C'était même, à ses yeux, tout le contraire : ils les poussaient à se focaliser outrancièrement sur des données très futiles, très secondaires, qui s'évaporaient brutalement lorsqu'ils étaient enfin promus, lorsqu'on choisissait enfin de les envoyer sur le terrain.
La formation héroïque était à ses yeux un mal nécessaire. Mais les notes ? Une formalité superflue et archaïque.
Leur quatuor risquait d'être... divertissant, en dépit des apparences. Parce qu'Emy, lorsqu'elle n'était pas occupée à mâcher son amertume, pouvait se montrer plutôt pétillante et taquine. L'idée de pouvoir tourner Harvey en ridicule au cours de quelques heures d'une balade au beau milieu d'un aéroport plein à craquer avait l'air de la séduire ; Eun-Seun, nettement plus réservée et mesurée, n'avait guère envie de devenir la victime collatérale d'une prise de bec un brin trop véhémente, et préférait par conséquent couper court à la querelle avant qu'elle ne risque de dégénérer d'une manière ou d'une autre. Elle ne pensait pas le Tianjun suffisamment immature pour se laisser embarquer dans une joute verbale par Emy... mais la fierté mâle pouvait parfois pousser à bien des excès. Max, à ses côtés, tout guilleret, suivit le mouvement en gratifiant les quatre autres étudiants d'un sourire encourageant. Ils se retrouveraient, à la fin de l'après-midi, avec le sentiment du devoir accompli ; et, avec un petit peu de chance, avec un bon paquet d'anecdotes à se narrer au coin du feu. Il n'avait pas manqué le petit jeu de regard et de pouces levés auquel Ran et Luc s'étaient livrés un peu plus tôt, comme nombre de leurs camarades de classe ; il avait hâte d'en savoir davantage, à ce sujet.
L'autre groupe aussi put se mettre en mouvement, donc ; et il ne leur fallut qu'une bonne minute pour se séparer de l'autre groupe, s'engager dans d'autres allées, remonter péniblement entre les paquets de citoyens plus ou moins compacts qui affluaient en ce milieu de journée, à la recherche d'un banc sur lequel s'asseoir, de toilettes au sein desquels se vider, d'une buvette auprès de laquelle se ressourcer. Fort heureusement, la densité de voyageurs n'était pas tout le temps constante ; parfois, aux poches d'individus se succédaient quelques dizaines de mètres d'un calme reposant. Les dimensions hallucinantes des bâtiments y étaient assurément pour quelque chose : tout portait à croire qu'ils auraient pu abriter un bon quart de la cité entre les murs de l'aéroport Goh sans trop avoir à se sentir à l'étroit pour autant.
Sherina elle-même avait l'air curieuse ; elle accompagna son regard d'un bref mouvement de la main, immortalisa les trois silhouettes des garçons qui l'accompagnaient tandis que le Rangsei, quasiment ému aux larmes, levait à nouveau son pouce en signe de bénédiction.
Les quatre aspirants héros auraient ainsi l'opportunité de marquer un arrêt provisoire ; ils pourraient observer la silhouette qui venait de héler Luc et qui, avec un salut énergique, entreprenait d'attirer son attention. Le jeune homme n'aurait aucun mal à le reconnaître : c'était le type de physique qu'il était complexe d'oublier...
Car le nouvel arrivant, malgré une jeunesse manifeste, revêtait une chevelure d'un blanc immaculé. On aurait pu y voir une manifestation limpide de l'anxiété qui devait le ronger au quotidien, mais il n'en était rien : c'était un symptôme qui l'avait frappé à la suite de l'apparition du nuage de Naraka Catana, et dont il n'avait jamais essayé de se départir depuis. Le seul, selon ses propres dires : il le déplorait, mais il n'avait jamais réussi à éveiller le moindre pouvoir...
Pourtant, Sakae Rahim, vingtenaire brillant auréolé d'un succès florissant dans le monde des affaires, n'était pas dénué de qualités. Outre sa richesse indécente et son influence considérable, à imputer plus ou moins directement au nom de famille prestigieux qui était le sien, les Sakae étant à la tête d'une holding juteuse pesant plusieurs milliards de goldcoins, il était un jeune homme maniéré, intelligent, cultivé, courageux, aussi ; il avait pris son indépendance tout juste adulte, en rachetant une entreprise dont il avait perçu le potentiel, et avait su reconstituer une fortune admirable en l'espace de quelques années seulement, par la seule force de son travail acharné. Son humilité, elle aussi, forçait le respect ; il répétait à qui voulait l'entendre qu'il ne devait sa réussite qu'à l'éducation dont il avait bénéficié... Peu ou prou équivalente à celle des Tianjun, en cela qu'ils provenaient des mêmes cercles sociaux, et que leurs familles, comme nombre d'autres, s'étaient unies à une myriade de reprises. Ainsi, lorsque les adultes se retrouvaient à l'occasion de dîners mondains pompeux, il n'était pas rare que leurs ouailles, elles, soient placées sous la garde de nounous toutes ensemble, pour commencer à sympathiser ; c'était dans ce contexte que Rahim avait pu faire la connaissance de Luc et d'Harvey, entre autres.
Luc se souviendrait sans doute que leur dernière interaction avait eu lieu peu de temps avant son entrée au sein de l'Académie Wong ; Rahim avait pris le temps de les appeler, lui et Harvey, pour leur souhaiter le meilleur au cours de leur carrière à venir, et pour les remercier du courage qu'ils avaient d'embrasser ainsi une fonction héroïque que beaucoup percevaient comme mortifère.
Les trois camarades du Tianjun lui renverraient aimablement la politesse, mais demeureraient pudiquement en retrait pour laisser au principal intéressé l'opportunité de prendre les devants. Ils n'étaient pas pressés au point de s'interdire quelques interactions de cette nature, après tout.
L'élite de l'élite.
Ft LucVelvet Vekam.
-Moi ? Je me contenterai dans un premier temps de demeurer dans la salle de vidéosurveillance pour suivre vos aventures de loin. Je ne compte pas intervenir plus que de raison pendant toute cette première partie de l'exercice, parce que le but sera principalement de vous permettre de vous sentir en phase avec votre environnement. Ça me permettra aussi de voir comment vous évoluez en public. Oh, et j'ai beaucoup insisté sur votre devoir d'exemplarité, mais je tiens à mettre les choses au clair : cette sortie n'est pas notée. Alors agissez avec sérénité, comme vous le feriez si vous étiez d'ores et déjà des héros professionnels !
Ils auraient pu s'en douter, en l'occurrence ; au vu de son pedigree à tout le moins atypique, Velvet Vekam aurait probablement bazardé toute la rhétorique universitaire d'un revers de la main nonchalant, s'il l'avait pu. Force était d'admettre que les exercices notés et autres révisions intempestives servaient bien davantage à satisfaire les penchants nettement plus orthodoxes de Divine Diva en matière de formation... Lui demeurait nettement plus concret, et préférait donc, par conséquent, éviter d'encombrer ses pensées de préoccupations aussi triviales. De la même manière, il avait toujours prôné la libération des étudiants : il ne croyait pas qu'agiter des bulletins au-dessus de leurs nuques graciles comme autant de couperets susceptibles de les décapiter s'ils ne répondaient pas parfaitement aux exigences des pontes académiques offrait des résultats probants. C'était même, à ses yeux, tout le contraire : ils les poussaient à se focaliser outrancièrement sur des données très futiles, très secondaires, qui s'évaporaient brutalement lorsqu'ils étaient enfin promus, lorsqu'on choisissait enfin de les envoyer sur le terrain.
La formation héroïque était à ses yeux un mal nécessaire. Mais les notes ? Une formalité superflue et archaïque.
Xue Emy et Pako Eun-Seun.
-Tu veux prendre les devants ? Ça te ressemble pas trop de te mettre comme ça en valeur... le troisième, persifla Emy avec une mesquinerie que rare lui connaissaient.
-Allez, allez, on n'est pas là pour se vendre, jugea bon d'intervenir Eun-Seun en poussant Emy dans le dos. En route, mauvaise troupe !
-Allez, allez, on n'est pas là pour se vendre, jugea bon d'intervenir Eun-Seun en poussant Emy dans le dos. En route, mauvaise troupe !
Leur quatuor risquait d'être... divertissant, en dépit des apparences. Parce qu'Emy, lorsqu'elle n'était pas occupée à mâcher son amertume, pouvait se montrer plutôt pétillante et taquine. L'idée de pouvoir tourner Harvey en ridicule au cours de quelques heures d'une balade au beau milieu d'un aéroport plein à craquer avait l'air de la séduire ; Eun-Seun, nettement plus réservée et mesurée, n'avait guère envie de devenir la victime collatérale d'une prise de bec un brin trop véhémente, et préférait par conséquent couper court à la querelle avant qu'elle ne risque de dégénérer d'une manière ou d'une autre. Elle ne pensait pas le Tianjun suffisamment immature pour se laisser embarquer dans une joute verbale par Emy... mais la fierté mâle pouvait parfois pousser à bien des excès. Max, à ses côtés, tout guilleret, suivit le mouvement en gratifiant les quatre autres étudiants d'un sourire encourageant. Ils se retrouveraient, à la fin de l'après-midi, avec le sentiment du devoir accompli ; et, avec un petit peu de chance, avec un bon paquet d'anecdotes à se narrer au coin du feu. Il n'avait pas manqué le petit jeu de regard et de pouces levés auquel Ran et Luc s'étaient livrés un peu plus tôt, comme nombre de leurs camarades de classe ; il avait hâte d'en savoir davantage, à ce sujet.
Fung Okoh et Raden Sherina.
L'autre groupe aussi put se mettre en mouvement, donc ; et il ne leur fallut qu'une bonne minute pour se séparer de l'autre groupe, s'engager dans d'autres allées, remonter péniblement entre les paquets de citoyens plus ou moins compacts qui affluaient en ce milieu de journée, à la recherche d'un banc sur lequel s'asseoir, de toilettes au sein desquels se vider, d'une buvette auprès de laquelle se ressourcer. Fort heureusement, la densité de voyageurs n'était pas tout le temps constante ; parfois, aux poches d'individus se succédaient quelques dizaines de mètres d'un calme reposant. Les dimensions hallucinantes des bâtiments y étaient assurément pour quelque chose : tout portait à croire qu'ils auraient pu abriter un bon quart de la cité entre les murs de l'aéroport Goh sans trop avoir à se sentir à l'étroit pour autant.
-Bon, maintenant qu'on s'est éloignés des autres... Vous allez peut-être nous dire à quoi rimait votre cirque ? se fit entendre Okoh, en dirigeant vers Ran et Luc un regard circonspect.
Sherina elle-même avait l'air curieuse ; elle accompagna son regard d'un bref mouvement de la main, immortalisa les trois silhouettes des garçons qui l'accompagnaient tandis que le Rangsei, quasiment ému aux larmes, levait à nouveau son pouce en signe de bénédiction.
-Vous avez mon feu vert, jeunes gens. C'est normal, à notre âge, de vouloir s'amuser un peu.
-Qu'est-ce que t'es en train de baver... ? rétorqua le Fung, encore plus dubitatif.
-Oh ! Mais n'est-ce pas Luc Tianjun ?! interpella une voix enthousiaste à quelques mètres de là.
-Qu'est-ce que t'es en train de baver... ? rétorqua le Fung, encore plus dubitatif.
-Oh ! Mais n'est-ce pas Luc Tianjun ?! interpella une voix enthousiaste à quelques mètres de là.
Les quatre aspirants héros auraient ainsi l'opportunité de marquer un arrêt provisoire ; ils pourraient observer la silhouette qui venait de héler Luc et qui, avec un salut énergique, entreprenait d'attirer son attention. Le jeune homme n'aurait aucun mal à le reconnaître : c'était le type de physique qu'il était complexe d'oublier...
Car le nouvel arrivant, malgré une jeunesse manifeste, revêtait une chevelure d'un blanc immaculé. On aurait pu y voir une manifestation limpide de l'anxiété qui devait le ronger au quotidien, mais il n'en était rien : c'était un symptôme qui l'avait frappé à la suite de l'apparition du nuage de Naraka Catana, et dont il n'avait jamais essayé de se départir depuis. Le seul, selon ses propres dires : il le déplorait, mais il n'avait jamais réussi à éveiller le moindre pouvoir...
Pourtant, Sakae Rahim, vingtenaire brillant auréolé d'un succès florissant dans le monde des affaires, n'était pas dénué de qualités. Outre sa richesse indécente et son influence considérable, à imputer plus ou moins directement au nom de famille prestigieux qui était le sien, les Sakae étant à la tête d'une holding juteuse pesant plusieurs milliards de goldcoins, il était un jeune homme maniéré, intelligent, cultivé, courageux, aussi ; il avait pris son indépendance tout juste adulte, en rachetant une entreprise dont il avait perçu le potentiel, et avait su reconstituer une fortune admirable en l'espace de quelques années seulement, par la seule force de son travail acharné. Son humilité, elle aussi, forçait le respect ; il répétait à qui voulait l'entendre qu'il ne devait sa réussite qu'à l'éducation dont il avait bénéficié... Peu ou prou équivalente à celle des Tianjun, en cela qu'ils provenaient des mêmes cercles sociaux, et que leurs familles, comme nombre d'autres, s'étaient unies à une myriade de reprises. Ainsi, lorsque les adultes se retrouvaient à l'occasion de dîners mondains pompeux, il n'était pas rare que leurs ouailles, elles, soient placées sous la garde de nounous toutes ensemble, pour commencer à sympathiser ; c'était dans ce contexte que Rahim avait pu faire la connaissance de Luc et d'Harvey, entre autres.
Luc se souviendrait sans doute que leur dernière interaction avait eu lieu peu de temps avant son entrée au sein de l'Académie Wong ; Rahim avait pris le temps de les appeler, lui et Harvey, pour leur souhaiter le meilleur au cours de leur carrière à venir, et pour les remercier du courage qu'ils avaient d'embrasser ainsi une fonction héroïque que beaucoup percevaient comme mortifère.
-Je m'excuse pour mon comportement cavalier... mais ça fait si longtemps qu'on ne s'est plus vus ! s'exclamerait-il une fois campé à deux mètres des quatre étudiants, qu'il prendrait le temps de saluer communément. Enchanté. Je m'appelle Rahim ; je suis un ami de Luc, si je puis dire.
Les trois camarades du Tianjun lui renverraient aimablement la politesse, mais demeureraient pudiquement en retrait pour laisser au principal intéressé l'opportunité de prendre les devants. Ils n'étaient pas pressés au point de s'interdire quelques interactions de cette nature, après tout.
︎ Era of Dust
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Dim 28 Avr 2024 - 20:48
Harvey Tianjun et Emy Xue.
Harvey marque un bref moment de pause.
L’espace d’un instant, il manque de rappeler à Emy qu’elle-même ne faisait pas partie du top3 tant que Saiful et sa bande étaient dans les parages. Qu’ils sont tous les deux des perdants, et qu’elle n’a guère de raisons de se pavaner pour une première place d’emprunt.
...
Pourtant, le faciès de mon cousin s’orne d’un sourire gracieux, sucré jusqu’à l’écœurement.
Avec un hochement de tête à l’adresse d’Eun-seun, il laisse simplement couler l’affront.
C’est seulement une humiliation de plus qu’il lui faut absorber...
— On a passé pas mal de temps ici avec ma famille, répond-t-il, calme comme une mer d’huile, alors j’ai ma petite idée sur les coins du parking et du centre commercial où notre présence pourrait se montrer judicieuse.
En prenant la tête du cortège, ses yeux noirs effleurent brièvement la silhouette d’Emy.
Viendra pour elle le moment de payer l’addition.
Elle allait ravaler ces paroles.
...sans doute plus vite qu’elle ne s’en doutait.Luc Tianjun.
C’est un soulagement que la sortie ne soit pas notée. Mes notes sont souvent dans le rouge et j’ai parfois l’impression d’être à deux doigts de me faire virer.
...par contre, pour la sérénité, on repassera.
Je suis tendu d’une façon bizarre depuis qu’on est arrivés.
Peut-être parce que c’est plus grave que d’être noté, en fait ; c’est pour de vrai, ce qui se passe aujourd’hui ; on va interagir avec de vrais gens.
Aujourd’hui, si je fais une connerie... c’est pas juste moi qui va douiller.
Je rejoins mes camarades, l’air inquiet.
Avant que je puisse ne serait-ce qu’envisager de me détendre, il va falloir qu’on règle deux-trois questions d’ordre pratique. Au sujet de cette histoire de canaux, déjà. Mais j’aimerais aussi entendre leurs points de vue sur la façon dont on peut faire correctement notre job, aujourd’hui.
Il me faut au moins ça, si je veux pouvoir commencer à me concentrer
...mais évidemment, je me suis tiré une balle dans le pied avant même de commencer. Sans égard pour ma question, Ran commence son cinéma, et m’interrompt avant que je puisse orienter notre conversation sur le taff.
— Vous avez mon feu vert, jeunes gens. C'est normal, à notre âge, de vouloir s'amuser un peu.
Okay.
J’ai pas la moindre idée de la direction dans laquelle est partie son cerveau.
Sans que je sache comment, entre notre dernière conversation et maintenant... ses suspicions envers Sherina et Okoh se sont concrétisées et il est à deux doigts d’officier pour leur mariage ; je peux pas m’empêcher de me dire que ça doit être fendard de jouer au cluedo avec lui, mais avant qu’on commence trop à rigoler... j’aimerais bien qu’on s'occupe de régler les détails d’ordre pratique.
Je suis tenté de leur agiter mon talkie walkie sous le nez, mais j'en ai même pas le temps.
Car on dirait que les drôles de zigues de l’aéroport Goh se sont tous ligués pour m’empêcher de bosser.
— Oh ! Mais n'est-ce pas Luc Tianjun ?!
Je me retourne en clignant plusieurs fois des yeux.
Il y a quelque chose de franchement bizarre à ce qu’un type comme Sakae Rahim vienne m’interpeller au beau milieu de la journée ; c’est un peu comme voir un aigle royal se poser près d’un pigeon pour taper la discute, l’air de rien. Bien qu’étant littéralement pété d’autorité et de pouvoir, ce même rapace semble prétendre qu’ils sont sur un pied d’égalité... car tous les deux sont des oiseaux, pas vrai ?
Je trouve ça profondément malaisant. J’ai l’impression de ne pas me trouver à ma place...
...et personne mieux que Sakae Rahim ne me fait me sentir comme ça.
J’avais déjà dix-huit ans quand on nous a présentés. Rahim est mon cadet de trois ans, mais l’aîné d’Harvey de deux. Avec sa personnalité aimable et conciliante, il a maintes fois joué les diplomates entre mon cousin et moi.
J’ai jamais eu à m’en plaindre : c’est un type objectivement génial.
Mon problème, c’est juste que je ne suis pas à l’aise avec la case dans laquelle il essaie de me ranger. Même si je pige bien qu’il doit se sentir quelques affinités avec moi, dans la mesure où le Naraka Catana nous a tous les deux blanchis et passés à l’essoreuse.
...mais je ne suis pas son pote. Et on est pas du même monde.
Je serre un peu plus fort le talkie walkie que je tiens au poing.
— Ouais... salut.
Dans un autre contexte, j’aurais pas eu la moindre idée de comment réagir.
Si je l’avais croisé dans la rue, je l’aurais sans doute laissé me balader, en faisant le dos rond. Je me serais plié à ses fantaisies, ne serait-ce que parce que je risquerais d’écoper d’un copieux sermon de la part de ma tante, si je devais me comporter de façon à susciter le déplaisir d’importants partenaires commerciaux.
Mais là, c’est pas la même chose.
Je sais comment réagir.
Je viens de causer à Velvet Vekam, et je sais ce qu’il attend de moi.
Sans compter que j’ai ce foutu talkie walkie au poing, qui me rappelle à quel point on m’a engraissé de privilèges, ces cinq dernières années...
On a investi un paquet de pognon, pour faire de moi un héros...
Et c’est une dette que j’ai même pas commencé à rembourser.
— Chui désolé, m’sieur Sakae. On est en train de bosser, je mets une tape sur mon brassard, indiquant mon statut d’agent de sécurité provisoire, mais n’hésitez pas à contacter Harvey en début de soirée, y sera ravi d’organiser un pot pour qu’on puisse causer.
Mon cœur se serre un peu, tandis que je m’incline brièvement devant ce gars qui se prétend “mon ami”, mais à qui je continue de refuser tout semblant de connexion personnelle. Comptant sur mon cousin pour rattraper mes éventuelles bévues, comme il n’a cessé de le faire depuis que j’habite chez lui, je reviens à Okoh et Sherina, talkie walkie au poing.
— Alors, les canaux. Bonne ou mauvaise idée ?
Mon regard a une intensité inhabituelle pour un type si effacé.
Cette fois, ma question ne va pas passer à la trappe.
Ça me dérange pas qu’on fasse un peu les pignoufs. Ça me dérange encore moins si Ran a l’occasion de faire table-rase sur certains de ses préjugés envers Okoh : car ça fait partie du teambuilding.
Mais rien de tout ça n’est ma priorité.
Y’a un mec qui nous a confié son job aujourd’hui.
Et y’a des millions de choses plus utiles qu’on pourrait faire, plutôt que de rester là à glander.
Alors j’insiste pour qu’on se remette à marcher.Luc Tianjun.En bref
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Lun 29 Avr 2024 - 11:41
La réponse abrupte de Luc à son vieil ami sembla sidérer ses trois camarades actuels ; ils orientèrent vers lui un regard plus ou moins hébété, comme s'ils se demandaient quelle mouche pouvait bien le piquer pour qu'il fasse montre d'une telle irascibilité, imprévisible au demeurant. Ils furent tentés, l'espace d'un instant, d'essayer de jouer aux médiateurs en lui faisant remarquer qu'ils n'étaient pas à la seconde, et qu'il pouvait bien prendre un moment pour converser bénignement avec cette vieille connaissance ; mais aucun d'entre eux n'en eut le loisir, parce que Rahim, catastrophé, répondit avant qu'ils ne le fassent.
Il se fendit d'une révérence sommaire, mais exécutée avec une grâce indéniable, et se détourna du petit groupe d'étudiants pour s'en retourner vaquer à ses occupations sans doute innombrables ; Ran, un peu dépité, le suivit du regard en lui répondant d'un bref signe de la tête, sans doute impressionné par le prestige qui auréolait cette connaissance de Luc. Même lui était capable de s'en douter, malgré son évidente simplicité d'esprit : les pontes de Singapura n'étaient pas si nombreux, et les familles plus influentes de la Cité-État se connaissaient parfaitement. Cela expliquait sans doute pourquoi un être si singulier était susceptible de connaître le Tianjun -lequel, en dépit de son origine sociale elle aussi formidable, tenait bien davantage du roturier que du parfait petit bourgeois sur le plan caractériel.
Mais ce roturier s'échina donc à ressusciter une question qui n'avait jusqu'à présent pas trouvée de réponse ; Okoh haussa les épaules nonchalamment, comme si elle ne l'intéressait guère, contraignant Sherina à évoquer quelques réticences afin de se faire l'avocate du diable.
Ainsi donc, la Raden ne semblait pas convaincue du bien fondé de la proposition du Tianjun ; lequel n'aurait qu'à capituler, ou qu'à présenter de nouveaux arguments pour essayer de la séduire. En tout cas, Okoh ne manquerait pas de prendre les devants de leur petit quatuor, en glissant nonchalamment ses mains dans les poches de son pantalon. Il connaissait approximativement le chemin qu'il leur fallait emprunter, et il ne doutait pas du fait que le prof interviendrait pour les remettre dans le droit chemin si, depuis les caméras, il constatait qu'ils s'en éloignaient maladroitement. Du coup, ils n'avaient qu'à se mettre en mouvement pour répondre à ses premières directives...
Sherina passerait évidemment son temps à photographier tout ce qui pourrait passer devant son objectif ; une fillette soulagée d'avoir retrouvé ses parents dont elle croyait avoir perdu la trace, des ouvriers occupés à déplacer une espèce de container posé sur de longs plateaux à roulettes, un couple en train de regarder un film sur le même téléphone, un chien à l'air penaud, lassé de voir tant d'humains se croiser dans un lieu si démesuré... Elle aurait, comme à chaque fois qu'elle se retrouvait dans un lieu si singulier, le loisir d'épancher son désir artistique à nombre de reprises. Ran, quant à lui, se contenterait de bavasser gaiement, qu'on prenne le parti de lui répondre ou non. Les premières minutes de marche s'avéreraient sans doute bien mornes ; parce qu'il n'y avait pas grand-chose à faire pour une fine équipe de héros attachés à la sécurité d'un aéroport dans un hall où les gens n'étaient jamais que de passage.
L'élite de l'élite.
Ft LucFung Okoh et Raden Sherina.
La réponse abrupte de Luc à son vieil ami sembla sidérer ses trois camarades actuels ; ils orientèrent vers lui un regard plus ou moins hébété, comme s'ils se demandaient quelle mouche pouvait bien le piquer pour qu'il fasse montre d'une telle irascibilité, imprévisible au demeurant. Ils furent tentés, l'espace d'un instant, d'essayer de jouer aux médiateurs en lui faisant remarquer qu'ils n'étaient pas à la seconde, et qu'il pouvait bien prendre un moment pour converser bénignement avec cette vieille connaissance ; mais aucun d'entre eux n'en eut le loisir, parce que Rahim, catastrophé, répondit avant qu'ils ne le fassent.
-Oh... Je dérange. Désolé, Luc. On se reverra... une autre fois alors, oui. N'oublie pas de passer le bonjour à Harvey de ma part ! Je l'ai vu aussi, de loin ; mais il avait l'air sévère... Comme d'habitude, j'imagine. Et comme nombre de personnes avaient l'air de le suivre, j'ai un peu perdu sa trace, précisa-t-il avec légèreté. Enfin, désolé, je recommence à digresser : je vous dis à bientôt, tous les quatre. Merci du fond du cœur pour votre dévouement.
Il se fendit d'une révérence sommaire, mais exécutée avec une grâce indéniable, et se détourna du petit groupe d'étudiants pour s'en retourner vaquer à ses occupations sans doute innombrables ; Ran, un peu dépité, le suivit du regard en lui répondant d'un bref signe de la tête, sans doute impressionné par le prestige qui auréolait cette connaissance de Luc. Même lui était capable de s'en douter, malgré son évidente simplicité d'esprit : les pontes de Singapura n'étaient pas si nombreux, et les familles plus influentes de la Cité-État se connaissaient parfaitement. Cela expliquait sans doute pourquoi un être si singulier était susceptible de connaître le Tianjun -lequel, en dépit de son origine sociale elle aussi formidable, tenait bien davantage du roturier que du parfait petit bourgeois sur le plan caractériel.
Mais ce roturier s'échina donc à ressusciter une question qui n'avait jusqu'à présent pas trouvée de réponse ; Okoh haussa les épaules nonchalamment, comme si elle ne l'intéressait guère, contraignant Sherina à évoquer quelques réticences afin de se faire l'avocate du diable.
-J'imagine que ça ne fera de mal à personne, mais... Il ne faut pas qu'on le fasse trop longtemps, ni trop fréquemment. Si le prof a besoin de nous joindre, il le fera sur le cinquième canal. M'est avis que c'est pour ça qu'ils nous ont donné des talkies-walkies, et qu'ils nous ont attribué un canal spécifique... Pour qu'on puisse se joindre en cas de besoin.
-Elle n'a pas tort, souligna sobrement Okoh.
-Continue comme ça, Okoh, murmura Ran, bien assez fort pour que Sherina aussi l'entende.
-A quoi tu joues, toi ? répliqua le jeune borgne, les sourcils froncés d'incompréhension.
-Elle n'a pas tort, souligna sobrement Okoh.
-Continue comme ça, Okoh, murmura Ran, bien assez fort pour que Sherina aussi l'entende.
-A quoi tu joues, toi ? répliqua le jeune borgne, les sourcils froncés d'incompréhension.
Ainsi donc, la Raden ne semblait pas convaincue du bien fondé de la proposition du Tianjun ; lequel n'aurait qu'à capituler, ou qu'à présenter de nouveaux arguments pour essayer de la séduire. En tout cas, Okoh ne manquerait pas de prendre les devants de leur petit quatuor, en glissant nonchalamment ses mains dans les poches de son pantalon. Il connaissait approximativement le chemin qu'il leur fallait emprunter, et il ne doutait pas du fait que le prof interviendrait pour les remettre dans le droit chemin si, depuis les caméras, il constatait qu'ils s'en éloignaient maladroitement. Du coup, ils n'avaient qu'à se mettre en mouvement pour répondre à ses premières directives...
Sherina passerait évidemment son temps à photographier tout ce qui pourrait passer devant son objectif ; une fillette soulagée d'avoir retrouvé ses parents dont elle croyait avoir perdu la trace, des ouvriers occupés à déplacer une espèce de container posé sur de longs plateaux à roulettes, un couple en train de regarder un film sur le même téléphone, un chien à l'air penaud, lassé de voir tant d'humains se croiser dans un lieu si démesuré... Elle aurait, comme à chaque fois qu'elle se retrouvait dans un lieu si singulier, le loisir d'épancher son désir artistique à nombre de reprises. Ran, quant à lui, se contenterait de bavasser gaiement, qu'on prenne le parti de lui répondre ou non. Les premières minutes de marche s'avéreraient sans doute bien mornes ; parce qu'il n'y avait pas grand-chose à faire pour une fine équipe de héros attachés à la sécurité d'un aéroport dans un hall où les gens n'étaient jamais que de passage.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Lun 29 Avr 2024 - 12:42
Luc Tianjun.
Le départ de Rahim me fait me sentir comme une pourriture.
...mais soulagé aussi.
Accueillis chez les Tianjun il y a cinq ans de cela, avec une complète prise en charge financière : ma tante nous a clairement fait comprendre quelle était notre place dans l’organigramme familial, à moi et à mon père. Et même s’il n’a jamais abusé de l’ascendant qu’il avait sur moi, la situation était tout aussi claire pour Harvey.
Mon vieux père bénéficierait des meilleurs traitements. Mais moi... j’étais là pour leur servir de laquais.
Rahim et ses tentatives pour fraterniser me font perdre mes repères. J’ai pas besoin de ça.
...c’est con qu’il ne soit pas plutôt allé voir Harvey.
Lui, est bien plus libre d’entretenir une véritable amitié.
Et même en priorisant le boulot, il aurait beaucoup mieux géré cette rencontre.
Tout ça, ce sont des trucs auxquels j’ai pas envie de penser.
Je me concentre sur le taff. Ou en tout cas, j’essaie ; de me focaliser sur ce qu’on doit faire, d’aborder le sujet avec le reste de l’équipe.
Mais la réponse de Sherina me laisse perplexe.
— J'imagine que ça ne fera de mal à personne, mais... Il ne faut pas qu'on le fasse trop longtemps, ni trop fréquemment. Si le prof a besoin de nous joindre, il le fera sur le cinquième canal. M'est avis que c'est pour ça qu'ils nous ont donné des talkies-walkies, et qu'ils nous ont attribué un canal spécifique... Pour qu'on puisse se joindre en cas de besoin.
— Je comprends pas. On a un talkie walkie chacun. Tant qu’on reste groupés, on risque pas de manquer un message nous concernant, même si on utilise trois canaux sur quatre pour écouter ce qui se passe ailleurs, pas vrai ?
Je suppose qu’elle a pas bien pigé ce que je disais. Ou alors, c’est moi qui m’exprime comme un pied. Ou alors, c’est moi qui bite rien.
Je me détourne pour suivre Okoh, observant la situation alentours avec une anxiété croissante.
Y’a une gamine qui éclate en pleurs, soulagée d’avoir retrouvé la trace de ses vieux ; si on s’était pas arrêtés pour Rahim, on aurait ptête pu la rassurer plus tôt.
Y’a des ouvriers qui déplacent un container, et je n’ai pas la moindre foutue idée d’où ça vient, d’à quoi ça sert, et de ce qu’il y a dedans ; mon ignorance me fout la gerbe, je pige pas la moitié de ce qui se passe autour de moi.
Quant au clébard paumé qui traîne dans le coin, est-ce qu’il appartient à quelqu’un ? Est-ce que les animaux sont autorisés dans l’aéroport ? Est-ce qu’il ne faudrait pas contacter un foyer ?
Je couve d'un regard sombre le reste de mes camarades.
Ça doit être cool de ne pas se poser de questions. De savoir ce qu’on fout là. D’être assuré de son bon droit.
— Laissez tomber, pour les canaux. Contactez-moi sur la 5 si y’a besoin.
Je passe mon talkie walkie sur le cinquième canal. Et sans plus de cérémonie, je me tire, laissant mon groupe en plan.
J'avais besoin qu'on cause du boulot. De comprendre comment faire ce qu'on attend de nous.
Mais c'est pas leur priorité ; eux, ils n'ont pas besoin qu'on leur tienne la main.
Et puisque j'arrive pas à obtenir de mes potes ce qu'il me faut, avec cette nullité congénitale pour la communication que je me trimballe, eh bien... je vais aller chercher mes réponses tout seul.
Me massant le visage, pour essayer d’avoir l’air un peu moins intimidant qu’une foutue porte de placard, je me dirige vers la fillette et ses parents. A distance raisonnable, je les aborde de ma voix la plus conciliante, esquissant un frêle sourire.
— M’sieur, m’dame, et toi aussi, ma p’tite... est-ce que tout va bien maint’nant ? Je suis Luc Tianjun de l’Académie Wong. Z’avez besoin d’aide pour quelque chose ?
Probablement que non.
S’ils me répondent que tout va bien, j’irais interroger les ouvriers qui transportent le container, quitte à passer pour un gros con en leur demandant ce qu’il contient, et s’ils ont besoin d’aide.
Et ensuite, j’irai même chercher le chien, vérifier s’il a un collier, s’il est malade ou affamé, puis demander auprès de l’accueil ou d’un agent plus expérimenté s’il ne vaut mieux pas contacter un refuge pour s’en occuper.
En bossant, en m’immergeant égoïstement dans mon travail, je laisse un peu de côté le malaise que Rahim vient de susciter chez moi ; le souvenir de son expression malheureuse m’a tartinée comme une plâtrée de goudron sur l’estomac. Est-ce qu’il n’a pas d’autres potes ? Est-ce que c’est si important pour lui, de tisser des liens avec un pauvre zigue comme moi ? Est-ce que je ne suis pas juste un gros fumier, à lui refuser ce qu’il demande, simplement parce que c’est plus simple pour moi ?
Pour noyer l’émotion, je m’abîme dans chaque tâche, l’une après l’autre.
Désespérant de me sentir utile.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Mar 30 Avr 2024 - 21:29
Avec un Ran plus occupé à papillonner qu'à se poser la question de l'utilité réelle des petits outils qu'on avait daigné leur prêter ainsi qu'un Okoh des plus désinvoltes, il allait sans dire que cette discussion se déroulait pour l'essentiel à deux cerveaux ; et la demoiselle, qui n'avait guère songer à user du nombre de leurs talkies pour balayer plusieurs fréquences simultanément, n'eut pas grand-chose à répondre dans l'absolu. Elle avait le sentiment un peu coupable que cela pourrait peut-être leur être reproché, dans la mesure où ils devaient normalement s'en tenir au rôle assez peu glorifiant d'apprentis-héros-vigiles, et qu'il n'était à ce titre peut-être pas pertinent de s'investir de trop, mais force était d'admettre que les intentions de Luc n'étaient pas mauvaises, et que sa curiosité pourrait par ailleurs leur faciliter la tâche. Elle s'apprêtait donc à capituler...
Lorsqu'il prit le parti assez déroutant de leur fausser compagnie, en s'en allant rejoindre un couple et leur gamine éplorée, les laissant là tous les trois comme deux ronds de flan.
Ils ne semblèrent pas, dans l'immédiat, vouloir le rejoindre au risque de passer pour indiscrets ; mais ils ne se sentirent pas non plus de prendre de l'avance sans davantage se soucier de lui, dans la mesure où Velvet Vekam leur avait précisément demander d'agir en quatuor, lors de son dernier briefing en date. Désobéiraient-ils, s'ils choisissaient de progresser bon train sans laisser au Tianjun l'opportunité de les rattraper avant l'heure dite ? Ne risquait-il pas de s'égarer, et de manquer le rendez-vous... voire de leur faire manquer le rendez-vous ? Dans l'absolu, le prof leur avait laissé une marge suffisante pour qu'ils puissent bien d'autoriser un ou deux détours ; raison pour laquelle ils prirent la décision de n'en prendre aucune, dans l'immédiat, et de se contenter d'observer Luc se démener à tout va sans trop savoir comment composer avec son impulsivité du moment.
Infructueux, ce premier passage en revue des passants ; péniblement infructueux, terriblement infructueux, douloureusement infructueux pour un Luc qui devrait alterner entre le sourire timide d'une gamine dont le soulagement s'était fait outrancièrement expressif, l'air détaché d'un ouvrier qui n'était manifestement pas décidé à en faire plus que ce qu'on lui avait bien demandé de faire, et le monologue insipide et passéiste d'une vieille dame qui semblait prompte à laisser son chien poireauter dans un coin de ce hall bondé le temps d'aller se chercher un café.
Pas le comble de l'excitation héroïque à laquelle son apprentissage de haut-vol aurait pourtant dû le prédestiner.
L'ensemble du bâtiment regorgerait d'histoires similaires, si le Tianjun s'échinait à vouloir se montrer utile. Il croiserait bien un touriste égaré cherchant à se rendre dans un autre Terminal, ou une étudiante qui hésiterait quant aux démarches à effectuer pour enregistrer ses bagages, mais cela serait tout ; rien d'insurmontable pour le pôle dédié à l'accueil et à l'information des voyageurs à quelques dizaines de mètres de là, donc. Ses trois camarades, qui resteraient pudiquement à l'écart en faisant mine de ne pas trop le dévisager pendant quelques minutes, finiraient quant à eux sans doute par s'impatienter s'il ne choisissait pas de revenir auprès d'eux passé une dizaine de minutes ; ils reprendraient leur marche d'un pas volontairement traînant, pour lui laisser la possibilité de les rattraper en quelques secondes si l'envie l'en piquait.
L'élite de l'élite.
Ft LucFung Okoh et Raden Sherina.
-C'est pas faux, fit mine d'abonder Okoh, toujours nonchalant.
-J'imagine que vu sous cet angle... poursuivit Sherina en lorgnant son propre talkie-walkie avec indécision.
-J'imagine que vu sous cet angle... poursuivit Sherina en lorgnant son propre talkie-walkie avec indécision.
Avec un Ran plus occupé à papillonner qu'à se poser la question de l'utilité réelle des petits outils qu'on avait daigné leur prêter ainsi qu'un Okoh des plus désinvoltes, il allait sans dire que cette discussion se déroulait pour l'essentiel à deux cerveaux ; et la demoiselle, qui n'avait guère songer à user du nombre de leurs talkies pour balayer plusieurs fréquences simultanément, n'eut pas grand-chose à répondre dans l'absolu. Elle avait le sentiment un peu coupable que cela pourrait peut-être leur être reproché, dans la mesure où ils devaient normalement s'en tenir au rôle assez peu glorifiant d'apprentis-héros-vigiles, et qu'il n'était à ce titre peut-être pas pertinent de s'investir de trop, mais force était d'admettre que les intentions de Luc n'étaient pas mauvaises, et que sa curiosité pourrait par ailleurs leur faciliter la tâche. Elle s'apprêtait donc à capituler...
Lorsqu'il prit le parti assez déroutant de leur fausser compagnie, en s'en allant rejoindre un couple et leur gamine éplorée, les laissant là tous les trois comme deux ronds de flan.
-Ah... Bah... Fais ta vie, bredouilla Okoh, dubitatif.
-J'ai... dit quelque chose qu'il fallait pas ? demanda Sherina, soucieuse.
-Pas que je sache, grommela Ran, plus débile encore qu'à l'accoutumée. Pourtant, il avait pas l'air de mauvaise humeur, ce midi. Il a peut-être du mal à digérer ses dims sums...
-J'ai... dit quelque chose qu'il fallait pas ? demanda Sherina, soucieuse.
-Pas que je sache, grommela Ran, plus débile encore qu'à l'accoutumée. Pourtant, il avait pas l'air de mauvaise humeur, ce midi. Il a peut-être du mal à digérer ses dims sums...
Ils ne semblèrent pas, dans l'immédiat, vouloir le rejoindre au risque de passer pour indiscrets ; mais ils ne se sentirent pas non plus de prendre de l'avance sans davantage se soucier de lui, dans la mesure où Velvet Vekam leur avait précisément demander d'agir en quatuor, lors de son dernier briefing en date. Désobéiraient-ils, s'ils choisissaient de progresser bon train sans laisser au Tianjun l'opportunité de les rattraper avant l'heure dite ? Ne risquait-il pas de s'égarer, et de manquer le rendez-vous... voire de leur faire manquer le rendez-vous ? Dans l'absolu, le prof leur avait laissé une marge suffisante pour qu'ils puissent bien d'autoriser un ou deux détours ; raison pour laquelle ils prirent la décision de n'en prendre aucune, dans l'immédiat, et de se contenter d'observer Luc se démener à tout va sans trop savoir comment composer avec son impulsivité du moment.
-Oh... C'est gentil, merci, jeune homme. Tu dis merci, Anna ?
-Ah, tout va bien, ouais. C'est pas aussi lourd que ça n'en a l'air. Je crois que c'est du matos d'entretien et de maintenance, y a des réparations de routine à faire dans la zone du personnel, de l'autre côté ; donc on emmène tout ça, les techniciens feront le reste.
-Oh, excusez-moi ! C'est mon petit chien, c'est Kiki. Il est mignon, et qu'est-ce qu'il est sage ! Vous savez, quand il était plus petit, il grignotait mon guéridon et...
-Ah, tout va bien, ouais. C'est pas aussi lourd que ça n'en a l'air. Je crois que c'est du matos d'entretien et de maintenance, y a des réparations de routine à faire dans la zone du personnel, de l'autre côté ; donc on emmène tout ça, les techniciens feront le reste.
-Oh, excusez-moi ! C'est mon petit chien, c'est Kiki. Il est mignon, et qu'est-ce qu'il est sage ! Vous savez, quand il était plus petit, il grignotait mon guéridon et...
Infructueux, ce premier passage en revue des passants ; péniblement infructueux, terriblement infructueux, douloureusement infructueux pour un Luc qui devrait alterner entre le sourire timide d'une gamine dont le soulagement s'était fait outrancièrement expressif, l'air détaché d'un ouvrier qui n'était manifestement pas décidé à en faire plus que ce qu'on lui avait bien demandé de faire, et le monologue insipide et passéiste d'une vieille dame qui semblait prompte à laisser son chien poireauter dans un coin de ce hall bondé le temps d'aller se chercher un café.
Pas le comble de l'excitation héroïque à laquelle son apprentissage de haut-vol aurait pourtant dû le prédestiner.
L'ensemble du bâtiment regorgerait d'histoires similaires, si le Tianjun s'échinait à vouloir se montrer utile. Il croiserait bien un touriste égaré cherchant à se rendre dans un autre Terminal, ou une étudiante qui hésiterait quant aux démarches à effectuer pour enregistrer ses bagages, mais cela serait tout ; rien d'insurmontable pour le pôle dédié à l'accueil et à l'information des voyageurs à quelques dizaines de mètres de là, donc. Ses trois camarades, qui resteraient pudiquement à l'écart en faisant mine de ne pas trop le dévisager pendant quelques minutes, finiraient quant à eux sans doute par s'impatienter s'il ne choisissait pas de revenir auprès d'eux passé une dizaine de minutes ; ils reprendraient leur marche d'un pas volontairement traînant, pour lui laisser la possibilité de les rattraper en quelques secondes si l'envie l'en piquait.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Mer 1 Mai 2024 - 12:24
Les remerciements de la petiote ramènent un bref sourire sur mon visage.
L’air bourru, j’leur balance un “de rien” (c’est l’cas de l’dire...), et je chope une poignée de bombecs colorés que je glisse à la daronne. ...pas directement à la gamine, ouais. J’ai que trop conscience d’à quel point je peux avoir l’air chelou, alors on va éviter les gestes qui pourraient être mal interprétés.
La réponse des employés contribue à donner un peu de sens à ce qui se passe autour de moi. C’est pas grand chose, mais déjà ça de pris. Je prends le temps de zieuter les mecs, leur uniforme, s’ils n’ont pas un insigne ou une plaque à leur nom. Tous ces petits détails m’aident à me sentir (un peu) moins perdu.
C’est quoi, un guéridon...?
J’affiche un air hagard pendant tout le temps que dure le discours de la vieillarde. Je sais pas si c’est parce qu’elle suçote son dentier ou quoi, mais je pige à peine un mot sur trois.
Ayant terminé ce premier tour infructueux, j’ai la surprise de constater que mes trois potes sont encore là.
...j’aurais peut-être préféré qu’ils se tirent.
Ça m’aurait donné l’occasion de continuer à ruminer, de chercher comment m’occuper de mon côté, sans avoir à me sentir enchaîné. Mais dans la mesure où ils sont clairement en train de m’attendre sans rien foutre, me séparer d’eux n’a pas rendu notre patrouille plus efficace... c’est même tout le contraire. Je nous ai juste fait perdre notre temps. Sérieux, les gars, on a pas besoin d’être quatre pour parader d’un air nonchalant.
Ç’aurait été “plus utile” que j’avance à mon rythme, de mon côté.
Sauf que “plus utile”, c’est quand même pas beaucoup dans cette situation.
Quelle plaie.
Pendant un instant, j’envisage simplement de me barrer.
...mais ce serait pas cool de ma part.
Malheureusement pour moi, mon envie de pas causer d’ennuis au groupe vient contrebalancer celle de me démerder de mon côté. L’exercice du jour n’est pas noté, mais s’ils se retrouvent face au prof sans moi, ils vont galérer à le justifier. Par ma faute. Parce que je ne suis pas fichu de vocaliser proprement ce qui me dérange.
Fait chier...
Puisqu’ils m’attendent, je ferais bien d’y retourner.
— ...vous savez ce que c’est, un guéridon ? sont les premiers mots que je leur adresse. La petite vieille m’a balancé qu’elle lui grignotait son kiki ou je sais pas quoi... j’me suis vaguement demandé si elle a pas profité de mon incompréhension pour glisser une blague cochonne dans la conversation.
En me glissant les mains dans les poches, je rentre dans le rang.
Mon marasme laisse place à une lassitude maussade. Pas moyen de tricher, de s’impliquer, de s’ensevelir sous le taff au point de s’abrutir et de plus penser à rien ; l’expression blessée de Rahim m’insuffle une amertume dont je ne vais pas pouvoir me dépêtrer. Bien fait pour ma gueule.
C’est une longue et lente après-midi qui s’annonce.
Je marche en fin de cortège. Sans plus chercher l’approbation de mes camarades, ou même solliciter leur collaboration, je passe mon talkie walkie d’un canal à l’autre.
Et j’observe les gens.
Sans trop y croire.
Probablement en vain.
J’ai l’air blasé, mais faut avouer que je ne sers à rien dans cette configuration.
S’il faut remarquer quelque chose, Sherina s’en apercevra mieux que moi.
S’il nous faut une présence intimidante pour décourager le pickpocket du coin, Ran fera bien mieux l’affaire que moi.
S’il faut passer à l’action, Okoh a la capacité de régler la plupart des problèmes en même pas deux coups de cuiller à pot.
Je me demande bien à quoi pensait le prof.
Il nous a fait tout ce laïus comme quoi son pote est malade, qu’on est là pour remplacer un type qui fait se carapater à lui tout seul toute la criminalité de l’aéroport...
...ça a complètement niqué mes attentes.
Et ça m’a pas franchement préparé au fait qu'on aurait rien à foutre.
C’est censé être une pseudo leçon de vie ou quoi...? Si Velvet Vekam nous clôture la journée d’une maxime-héroïque type : “Ne rien glander, c’est synonyme de paix !”, alors je vous promets que j’vais trouver un fossé dans lequel me jeter.
Si c’est ça être un héros, je préférerais être caissier à BFC.
En revenant d’Antiqua, j’aurais l’air fin avec mon CV.
“Médaillé d’or ; je gère la distribution du poulet frit comme personne.”
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Mer 1 Mai 2024 - 19:44
Ils laissèrent donc Luc les rejoindre, sans se formaliser davantage quant à son absence, quant à ses initiatives malheureusement vides de sens et inefficaces ; il était impossible de savoir s'ils comprenaient les tourments qui l'habitaient actuellement, ou s'ils cherchaient simplement, pudiques, à faire comme si son comportement avait été d'une banalité absolue. Ils se remirent en mouvement sans plus attendre, soucieux tout de même de ne pas enregistrer trop de retard sur le tracé originel décrit par le professeur ; et Sherina, la première, chercha à éclairer la lanterne du Tianjun par le biais d'une précision orthographique sans aucun doute bienvenu.
Les considérations bénignes et détendues de ses trois partenaires du jour ne seraient peut-être pas partagées par Luc, qui pourrait peut-être trouver leur attitude relaxée comme à côté de la plaque...
Mais la vérité, c'était surtout qu'ils étaient assez confiants. Parce que Velvet Vekam veillait au grain ; parce qu'ils se trouvaient dans un aéroport, dans un lieu public, donc, au beau milieu de Singapura, pas la ville la plus réputée pour ses quartiers chauds ; parce que ces six mecs, comme le prof l'avait sous-entendu, étaient plus probablement de fervents admirateurs que des malfrats en puissance...
Et, par-dessus tout, parce qu'Emy et Harvey étaient justement ceux qui faisaient les frais de ces œillades insistantes relevées par leur enseignant.
Il n'était pas nécessaire de se faire des films, en l'état : le début de leur petit parcours s'était déroulé sans heurts. Le gabarit avantageux du Tianjun leur permettait même de sillonner la foule avec aisance, ce qui n'aurait guère été possible si ses trois collègues avaient été isolés, étant doté de physiques nettement plus faméliques... Et, contrairement à Luc et à ses trois amis, ils n'avaient eu aucune distraction d'aucune sorte pour les retarder, jusqu'à présent. Max, tout de même, se sentit obligé de prendre la parole à son tour ; mais à voix basse, en veillant à ce que personne d'autre que ses trois partenaires du jour ne puisse en saisir la teneur.
Fort heureusement, elles n'étaient pas très grandes ; grâce à la quantité de passagers qui les séparaient de leurs éventuels poursuivants, ce geste ne pouvait pas être repéré par ces derniers.
L'élite de l'élite.
Ft LucFung Okoh et Raden Sherina.
-Ah. Il revient,observa Okoh d'une voix blanche.
-Bon retour parmi nous, partenaire ! Aucune évolution de la situation de ce côté-là, ils n'ont tenté aucune approche en ton absence, clama Ren en l'accueillant à grands renforts de gesticulations enthousiastes.
-De quoi tu parles ? l'interrogea Sherina, dubitative, sans résister à l'envie de l'immortaliser au passage.
-Bon retour parmi nous, partenaire ! Aucune évolution de la situation de ce côté-là, ils n'ont tenté aucune approche en ton absence, clama Ren en l'accueillant à grands renforts de gesticulations enthousiastes.
-De quoi tu parles ? l'interrogea Sherina, dubitative, sans résister à l'envie de l'immortaliser au passage.
Ils laissèrent donc Luc les rejoindre, sans se formaliser davantage quant à son absence, quant à ses initiatives malheureusement vides de sens et inefficaces ; il était impossible de savoir s'ils comprenaient les tourments qui l'habitaient actuellement, ou s'ils cherchaient simplement, pudiques, à faire comme si son comportement avait été d'une banalité absolue. Ils se remirent en mouvement sans plus attendre, soucieux tout de même de ne pas enregistrer trop de retard sur le tracé originel décrit par le professeur ; et Sherina, la première, chercha à éclairer la lanterne du Tianjun par le biais d'une précision orthographique sans aucun doute bienvenu.
-Un guéridon, c'est une espèce de table qui repose souvent sur un seul pied. Ronde, assez basse, pour qu'on puisse poser des trucs dessus.
-... Comme toutes les tables, je crois, intervint Ran, circonspect.
-Et je ne connais aucune table qui soit en capacité de bander, compléta Okoh vis-à-vis de l'hypothèse d'une blague graveleuse soulevée par le quatrième larron de leur groupe.
-Oyez, oyez, c'est votre professeur qui vous parle ! se fit entendre Velvet Vekam par l'entremise des talkies-walkies. Tout se passe comme vous voulez, jeunes gens ? Bon, loin de moi l'idée de rendre cette situation anxiogène ; ne faites rien d'indiscret, mais vous avez l'air d'être suivis, le groupe d'Harvey. Par une demi-douzaine de loubards qui vous regardent avec insistance et qui multiplient les messes basses... Continuez tranquillement jusqu'au parking, comme prévu ; dans le doute, la sécurité du bâtiment est prévenue. Mais pas la peine de se faire des films : y a quand même une probabilité non nulle pour qu'ils cherchent simplement à vous demander des tuyaux et des autographes. Donc on garde le rythme, et sans nervosité !
-Chelou, ponctua Okoh, vaguement intéressé.
-Eh, Luc, ton pote bien habillé, il a pas dit qu'Harvey était suivi, d'ailleurs ? demanda Ran, manifestement frappé d'un éclair de lucidité.
-Il parlait pas juste des autres ? demanda Sherina, sceptique.
-Je crois pas. Je suis presque sûr qu'il a dit qu'ils étaient beaucoup. Pas trois.
-... Comme toutes les tables, je crois, intervint Ran, circonspect.
-Et je ne connais aucune table qui soit en capacité de bander, compléta Okoh vis-à-vis de l'hypothèse d'une blague graveleuse soulevée par le quatrième larron de leur groupe.
-Oyez, oyez, c'est votre professeur qui vous parle ! se fit entendre Velvet Vekam par l'entremise des talkies-walkies. Tout se passe comme vous voulez, jeunes gens ? Bon, loin de moi l'idée de rendre cette situation anxiogène ; ne faites rien d'indiscret, mais vous avez l'air d'être suivis, le groupe d'Harvey. Par une demi-douzaine de loubards qui vous regardent avec insistance et qui multiplient les messes basses... Continuez tranquillement jusqu'au parking, comme prévu ; dans le doute, la sécurité du bâtiment est prévenue. Mais pas la peine de se faire des films : y a quand même une probabilité non nulle pour qu'ils cherchent simplement à vous demander des tuyaux et des autographes. Donc on garde le rythme, et sans nervosité !
-Chelou, ponctua Okoh, vaguement intéressé.
-Eh, Luc, ton pote bien habillé, il a pas dit qu'Harvey était suivi, d'ailleurs ? demanda Ran, manifestement frappé d'un éclair de lucidité.
-Il parlait pas juste des autres ? demanda Sherina, sceptique.
-Je crois pas. Je suis presque sûr qu'il a dit qu'ils étaient beaucoup. Pas trois.
Les considérations bénignes et détendues de ses trois partenaires du jour ne seraient peut-être pas partagées par Luc, qui pourrait peut-être trouver leur attitude relaxée comme à côté de la plaque...
Mais la vérité, c'était surtout qu'ils étaient assez confiants. Parce que Velvet Vekam veillait au grain ; parce qu'ils se trouvaient dans un aéroport, dans un lieu public, donc, au beau milieu de Singapura, pas la ville la plus réputée pour ses quartiers chauds ; parce que ces six mecs, comme le prof l'avait sous-entendu, étaient plus probablement de fervents admirateurs que des malfrats en puissance...
Et, par-dessus tout, parce qu'Emy et Harvey étaient justement ceux qui faisaient les frais de ces œillades insistantes relevées par leur enseignant.
Xue Emy et Pako Eun-Seun.
-Hm ? Ils sont où... murmura Emy en commençant à se retourner.
-Non, l'en empêcha Eun-Seun en lui tapant brusquement dans le dos pour la contraindre à avancer. Le prof a dit non ! On avance, pour le moment, et c'est tout ! Rien de suspect ! On n'est pas très loin des escaliers, de toute façon. Alors on avance, et on avisera après !
-Non, l'en empêcha Eun-Seun en lui tapant brusquement dans le dos pour la contraindre à avancer. Le prof a dit non ! On avance, pour le moment, et c'est tout ! Rien de suspect ! On n'est pas très loin des escaliers, de toute façon. Alors on avance, et on avisera après !
Il n'était pas nécessaire de se faire des films, en l'état : le début de leur petit parcours s'était déroulé sans heurts. Le gabarit avantageux du Tianjun leur permettait même de sillonner la foule avec aisance, ce qui n'aurait guère été possible si ses trois collègues avaient été isolés, étant doté de physiques nettement plus faméliques... Et, contrairement à Luc et à ses trois amis, ils n'avaient eu aucune distraction d'aucune sorte pour les retarder, jusqu'à présent. Max, tout de même, se sentit obligé de prendre la parole à son tour ; mais à voix basse, en veillant à ce que personne d'autre que ses trois partenaires du jour ne puisse en saisir la teneur.
-Vous croyez qu'ils veulent rejoindre l'Académie ? Notre présence est pas secrète, même si aucune pub n'a été faite à ce sujet, à ma connaissance. Peut-être que le secrétariat fait trainer leurs dossiers depuis trois plombes.
-Ce serait assez chelou de s'y prendre de cette façon, mais pourquoi pas, rétorqua Eun-Seun en haussant les épaules. Ou alors, ils connaissent l'un d'entre nous, et veulent simplement lui causer vite fait.
-Raison de plus pour... rétorqua Emy en amorçant un nouveau demi-tour.
-Non, couina son amie en l'empoignant par le coude aussi discrètement qu'elle le put.
-Ce serait assez chelou de s'y prendre de cette façon, mais pourquoi pas, rétorqua Eun-Seun en haussant les épaules. Ou alors, ils connaissent l'un d'entre nous, et veulent simplement lui causer vite fait.
-Raison de plus pour... rétorqua Emy en amorçant un nouveau demi-tour.
-Non, couina son amie en l'empoignant par le coude aussi discrètement qu'elle le put.
Fort heureusement, elles n'étaient pas très grandes ; grâce à la quantité de passagers qui les séparaient de leurs éventuels poursuivants, ce geste ne pouvait pas être repéré par ces derniers.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Mer 1 Mai 2024 - 20:54
Luc Tianjun.
J’encaisse la nouvelle en serrant les dents.
Le fait que Rahim ait eu l’information est une preuve supplémentaire que je suis en train de tout foirer. Mon poing se serre sur le talkie walkie.
C’est pas l’envie qui me manque de rejoindre l’autre groupe. Juste au cas où.
Mais je pense que j’en ai assez fait pour aujourd’hui. Mes initiatives décérébrées n’aident personne.
La sécurité est prévenue. Le prof regarde.
...et Harvey serait passablement énervé de me voir quitter mon poste.
— ...si ça se trouve, y veulent juste l’adresse de son coiffeur.
Je réponds d’un marmottement aux remarques de mes compagnons, d’une voix pas tout à fait assurée.
Mais je ne vais pas pouvoir conserver cet humour de façade bien longtemps.
Tournant mon regard vers mes camarades les plus aguerris en matière de baston, je demande :
— Six loubards... ça poserait problème à l’un ou l’autre de nos groupes, selon vous ?
J’espère que non, mais dans les faits : j’en ai pas la moindre idée.
Avant l'académie, je n’ai jamais affronté que Harvey et notre instructeur de kung fu ; ce dernier, même sans aucun pouvoir, me bottait rigoureusement le fion. Les capacités que confèrent le Naraka Catana ne rendent pas invincible. En ce qui me concerne, je ne suis pas entièrement convaincu d’être capable de faire face à un type armé, même d’un simple couteau de cuisine.
Et rien n’indique que ces gaillards ne possèdent pas également de pouvoirs ; le Naraka Catana ayant transformé une personne sur trois...
J’expire longuement.
Et je décide de regarder autour de moi.
Continuer de faire mon boulot, même s’il se passe des trucs, c’est tout ce qu’on attend de moi.
Néanmoins, je ne peux pas m’empêcher de vouloir en faire un peu plus ; d’une pression sur le bouton, j’alterne les canaux de mon talkie walkie, entre sécurité et vidéosurveillance, dans l’espoir de capter ce qui s’y dit.
Tant que je reste à proximité de mon groupe, je peux me contenter d’écouter comment évolue la situation de Harvey sur leur matos.Harvey Tianjun.
Est-ce qu’ils sont là pour lui ?
Quand votre famille atteint un certain niveau de richesse et de notoriété, c’est toujours une possibilité. Mais c’est une possibilité que mon cousin juge assez peu réaliste. Si quelqu’un était déterminé à l’utiliser pour faire pression sur les Tianjun, il aurait tout aussi bien pu attendre qu’il soit isolé.
...à moins qu’il s’agisse là d’une action plus spontanée.
Les arrestations citoyennes de Harvey ne sont pas nombreuses, mais elles n’ont jamais été douces. Il est tout à fait possible qu’une de ses anciennes prises l’ait aperçu dans l’aéroport ce matin, et ait décidé de se venger, sans plus y réfléchir.
Les autres options évoquées par ses camarades de classe sont tout aussi plausibles.
Toutefois, Harvey ne se sent pas menacé. La situation est entièrement sous contrôle.
En vérité, le seul réel danger serait de déclencher une rixe trop tôt...
— Attends jusqu’au parking, Emy. Ça ne vaut pas le coup de risquer qu’il y ait des blessés.
Mon cousin songe un instant à modifier leur ordre de marche. A se servir de sa carrure pour dissimuler Emy à leurs poursuivants. En profitant d’un mouvement de foule, d’un virage, d’une discussion avec Max : ce serait entièrement possible.
Mais dans le cas où ces derniers ont réellement de mauvaises intentions, le moindre changement risque d’éveiller leur suspicion. Mieux vaut simplement compter sur Eun-Seun pour juguler sa camarade au sang chaud, et continuer d’avancer au même rythme.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Jeu 2 Mai 2024 - 15:10
Est-ce que la piste était envisageable ? Oui, sans doute ; mais peut-être un peu trop loufoque pour sembler réaliste, néanmoins. Sherina mit cela sur le compte de l'anxiété compréhensible et légitime de son camarade. Après tout, c'était de son cousin dont il était question... Cousin qui, par ailleurs, avait l'air de peser lourd dans son existence, même si elle ne connaissait pas tous les détails de leur relation. Il n'y avait qu'à les voir toujours fourrés l'un avec l'autre pour se persuader du fait qu'ils envisageaient tout de même de travailler ensemble sur le relatif long terme... Et même s'ils n'avaient pas l'air d'être copains comme cochons, Luc était probablement le seul membre de la classe à réussir à supporter aussi bien les élans acharnés d'Harvey, tête de mule devant l'Éternel.
Ran fut le premier à répondre à son interrogation empreinte d'une certaine forme de doute ; il allait sans dire qu'il ne pouvait pas éradiquer ses craintes les plus vicieuses d'un revers de la main nonchalant, mais il disposait, de son côté, de quelques éléments de contexte qui pourraient offrir à Tianjun un semblant de réconfort.
C'était presque perturbant que ce soit le Fung qui se charge de cette manière de les rappeler à l'ordre et de les pousser à se impliquer un peu plus sur les tâches qui étaient les leurs ; en attendant, son examen précautionneux des différents canaux de communication ne permettraient sans doute pas à Luc de se rassurer pour de bon, puisque les maigres informations qu'il serait susceptible de saisir au vol ne feraient que très brièvement écho de cette situation, se contentant de la confirmer à l'attention des vigiles.
Eun-Seun semblait ravie de pouvoir compter sur le renfort argumentaire surprenant d'Harvey ; Max, de son côté, se contenta d'opiner du chef sans se départir de sa bonne humeur. Les escaliers qui menaient droit jusqu'au parking souterrain se présentaient devant eux, flanqués des éternels ascenseurs ; mais le prof avait simplement parlé des escaliers, donc les trois camarades du Tianjun optèrent plutôt pour cette direction-ci. Leurs pas les guidèrent donc dans ce dédale de marches qu'ils descendirent à un rythme maîtrisé, quiet, comme s'ils ne se doutaient encore de rien ; ils poussèrent une porte coupe-feu lourde, s'avancèrent dans les allées blindées de voitures inoccupées, eurent tout le loisir de serpenter au travers des allées où les civils se faisaient nettement moins nombreux.
Il était évident qu'il ne s'inquiétait pas au sujet du devenir de ses étudiants... et pour cause : il était le mieux placé pour savoir qu'ils jouissaient d'un talent indéniable. Comme l'ensemble des élèves de l'Académie Wong, ils avaient été triés sur le volet et bénéficiaient d'un apprentissage des plus élitistes... Ils n'étaient déjà plus comparables au commun des mortels, même s'ils souffraient encore d'un manque criant d'expérience pour en attester. Une petite rixe leur ferait sans doute le plus grand bien ; mais si c'était effectivement ce qui était amené à se produire, à l'intérieur de ce gigantesque aéroport, Velvet Vekam se demandait ce qui pourrait bien la justifier. On ne choisissait pas de s'en prendre à un cortège d'étudiants héroïques sans raison concrètes ; et cela avait tendance à titiller sa curiosité.
Ce qu'ils firent ; pour constater qu'effectivement, six types aux mines patibulaires les dévisageaient en silence.
Hostiles, sans l'ombre d'un doute.
L'élite de l'élite.
Ft LucFung Okoh et Raden Sherina.
-C'est clair qu'en matière capillaire, il en est pas à sa première prouesse, souligna Okoh d'un air entendu.
Est-ce que la piste était envisageable ? Oui, sans doute ; mais peut-être un peu trop loufoque pour sembler réaliste, néanmoins. Sherina mit cela sur le compte de l'anxiété compréhensible et légitime de son camarade. Après tout, c'était de son cousin dont il était question... Cousin qui, par ailleurs, avait l'air de peser lourd dans son existence, même si elle ne connaissait pas tous les détails de leur relation. Il n'y avait qu'à les voir toujours fourrés l'un avec l'autre pour se persuader du fait qu'ils envisageaient tout de même de travailler ensemble sur le relatif long terme... Et même s'ils n'avaient pas l'air d'être copains comme cochons, Luc était probablement le seul membre de la classe à réussir à supporter aussi bien les élans acharnés d'Harvey, tête de mule devant l'Éternel.
Ran fut le premier à répondre à son interrogation empreinte d'une certaine forme de doute ; il allait sans dire qu'il ne pouvait pas éradiquer ses craintes les plus vicieuses d'un revers de la main nonchalant, mais il disposait, de son côté, de quelques éléments de contexte qui pourraient offrir à Tianjun un semblant de réconfort.
-Alors là, j'me fais pas de soucis pour eux ! L'autre soir, en sortant de boite, j'en ai dérouillé trois à moi tout seul. Bon, ils étaient un peu bourrés, et l'un d'entre eux est tombé avant que je le cogne ; disons deux, mais deux costauds, ça ouais !
-A mon avis, ça nous poserait davantage de problèmes qu'à eux, pondéra Sherina, plus intellectuelle. Entre Harvey et Emy, ils ne manquent pas de puissance de feu. Alors à moins que les six gars d'en face soient dotés de pouvoirs et qu'ils sachent s'en servir à de mauvaises fins...
-Eh, je vous trouve vachement pessimistes, remarqua Okoh en croisant ses mains derrière sa tête, insouciamment. Rien ne dit qu'ils ont vraiment envie d'en découdre, vos six inconnus... Et si l'envie devait les en piquer, ils verraient rappliquer le prof à vitesse grand V. Y a pas grand-monde qui doit faire le poids, sur Singapura ! Bon, on arrive à l'accès vers le premier Terminal ; il a dit demi-tour, direction l'enregistrement, non ?
-A mon avis, ça nous poserait davantage de problèmes qu'à eux, pondéra Sherina, plus intellectuelle. Entre Harvey et Emy, ils ne manquent pas de puissance de feu. Alors à moins que les six gars d'en face soient dotés de pouvoirs et qu'ils sachent s'en servir à de mauvaises fins...
-Eh, je vous trouve vachement pessimistes, remarqua Okoh en croisant ses mains derrière sa tête, insouciamment. Rien ne dit qu'ils ont vraiment envie d'en découdre, vos six inconnus... Et si l'envie devait les en piquer, ils verraient rappliquer le prof à vitesse grand V. Y a pas grand-monde qui doit faire le poids, sur Singapura ! Bon, on arrive à l'accès vers le premier Terminal ; il a dit demi-tour, direction l'enregistrement, non ?
C'était presque perturbant que ce soit le Fung qui se charge de cette manière de les rappeler à l'ordre et de les pousser à se impliquer un peu plus sur les tâches qui étaient les leurs ; en attendant, son examen précautionneux des différents canaux de communication ne permettraient sans doute pas à Luc de se rassurer pour de bon, puisque les maigres informations qu'il serait susceptible de saisir au vol ne feraient que très brièvement écho de cette situation, se contentant de la confirmer à l'attention des vigiles.
Xue Emy et Pako Eun-Seun.
-Hmm, grommela Emy d'un air bourru.
-Roh, fais pas la tête ! S'ils nous suivent toujours dans le parking, on pourra les confronter librement. Harvey a raison, ce serait stupide de prendre le risque d'impliquer des passants, et ça nous desservirait, s'ils veulent effectivement en découdre.
-Roh, fais pas la tête ! S'ils nous suivent toujours dans le parking, on pourra les confronter librement. Harvey a raison, ce serait stupide de prendre le risque d'impliquer des passants, et ça nous desservirait, s'ils veulent effectivement en découdre.
Eun-Seun semblait ravie de pouvoir compter sur le renfort argumentaire surprenant d'Harvey ; Max, de son côté, se contenta d'opiner du chef sans se départir de sa bonne humeur. Les escaliers qui menaient droit jusqu'au parking souterrain se présentaient devant eux, flanqués des éternels ascenseurs ; mais le prof avait simplement parlé des escaliers, donc les trois camarades du Tianjun optèrent plutôt pour cette direction-ci. Leurs pas les guidèrent donc dans ce dédale de marches qu'ils descendirent à un rythme maîtrisé, quiet, comme s'ils ne se doutaient encore de rien ; ils poussèrent une porte coupe-feu lourde, s'avancèrent dans les allées blindées de voitures inoccupées, eurent tout le loisir de serpenter au travers des allées où les civils se faisaient nettement moins nombreux.
-Ils descendent à leur tour. Ils vous suivent bien, mais prennent garde à ne pas trop s'avancer, on dirait. Continuez encore un peu, et bifurquez dans l'allée C. Il n'y a aucun civil dans cette zone, ce sera plus facile de les confronter s'ils continuent, récapitula la voix posée du professeur.
Il était évident qu'il ne s'inquiétait pas au sujet du devenir de ses étudiants... et pour cause : il était le mieux placé pour savoir qu'ils jouissaient d'un talent indéniable. Comme l'ensemble des élèves de l'Académie Wong, ils avaient été triés sur le volet et bénéficiaient d'un apprentissage des plus élitistes... Ils n'étaient déjà plus comparables au commun des mortels, même s'ils souffraient encore d'un manque criant d'expérience pour en attester. Une petite rixe leur ferait sans doute le plus grand bien ; mais si c'était effectivement ce qui était amené à se produire, à l'intérieur de ce gigantesque aéroport, Velvet Vekam se demandait ce qui pourrait bien la justifier. On ne choisissait pas de s'en prendre à un cortège d'étudiants héroïques sans raison concrètes ; et cela avait tendance à titiller sa curiosité.
-Là. Vous pouvez vous arrêter, et vous retourner.
Ce qu'ils firent ; pour constater qu'effectivement, six types aux mines patibulaires les dévisageaient en silence.
Hostiles, sans l'ombre d'un doute.
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# Re: L'élite de l'élite [PV Luc]Jeu 2 Mai 2024 - 16:17
Luc Tianjun.
Le récit des exploits de beuverie de Ran me laisse de marbre, et je peux pas m'empêcher de relever un regard penaud vers Sherina quand elle mentionne qu'on serait davantage dans la panade que l'autre groupe, si les ennuis devaient nous tomber dessus. C'est clair que physiquement, elle et moi, on est un cran en-dessous des autres.
Mais dans ma tête, c'est pas pareil.
Je ne suis à l'Académie Wong que pour y suivre Harvey ; c'est le deal que j'ai accepté.
— Eh, je vous trouve vachement pessimistes, intervient le glandeur borgne. Rien ne dit qu'ils ont vraiment envie d'en découdre, vos six inconnus... Et si l'envie devait les en piquer, ils verraient rappliquer le prof à vitesse grand V. Y a pas grand-monde qui doit faire le poids, sur Singapura ! Bon, on arrive à l'accès vers le premier Terminal ; il a dit demi-tour, direction l'enregistrement, non ?
...finalement, de manière surprenante, c'est Okoh qui réussit le mieux à chasser mes idées noires.
J’acquiesce doucement à ses paroles.
— Ouais... merci.
En suivant mon groupe vers la zone d’enregistrement, j’essaie de lorgner d’un air vigilant sur les bagages des gens. Voir si certains d’entre eux ne laissent pas traîner leurs affaires n’importe où. S’il n’y a pas de valises abandonnées. Honnêtement, c’est le max dont je suis capable.
Prendre note d’une arnaque plus ingénieuse demanderait un flair qui me fait cruellement défaut.
“Ils descendent à leur tour. Ils vous suivent bien, mais prennent garde à ne pas trop s'avancer, on dirait. Continuez encore un peu, et bifurquez dans l'allée C. Il n'y a aucun civil dans cette zone, ce sera plus facile de les confronter s'ils continuent.”
Je continue d’écouter les consignes du prof, via le talkie walkie de Ran.
Ma tension fait un léger bond. D’un doigt nerveux, je balaie les canaux de la police et des médecins, des fois qu’une transmission vienne dresser un portrait plus large de la situation.
“Là. Vous pouvez vous arrêter, et vous retourner.”
A ce moment, c’est difficile pour moi de ne pas m’arrêter. De ne pas tout mettre en pause, en retenant ma respiration, jusqu’à ce que la voix du prof nous donne plus d’infos sur la situation.
Mes potes ont raison, logiquement, il n’y a pas de quoi s’en faire, mais...
...je peux pas m’empêcher de penser, il y a quelques mois, à une autre affaire où un jeune héros prometteur s’est fait descendre en pleine rue. “Justice Boy”... qu’on a retrouvé avec un trou dans la tempe.
Il suffirait que l’un d’eux ait un flingue.
Ouais, je sais que c’est pas si simple, à Singapura.
...mais c’est pas impossible non plus. En vendant mes clopes de contrebande, il m’est parfois arrivé de voir s’ouvrir une fenêtre vers un monde dans lequel je risquais de basculer. Le jour où le propriétaire de l’immeuble choisirait de durcir le ton. Le jour où la mauvaise santé de mon ‘pa finirait par trop s’aggraver. Le jour où le simple fait de bosser dur ne suffirait plus.
...même le prof ne peut pas intervenir plus vite que le temps qu’il faut à une balle pour trouver sa cible.Harvey Tianjun et Emy Xue.
Leurs poursuivants se montrent enfin.
Dominant le groupe de sa haute stature, mon cousin ne prend pas la peine de s’avancer vers les loubards.
Harvey se contente de les toiser à distance, un sourire presque courtois sur les lèvres.
Et quand il parle, ses mots emplissent l’espace et résonnent à travers le parking souterrain :
— Pouvons-nous vous aider, messieurs ?
Sa voix est aimable, mais son regard exprime une vérité plus sombre.
Il baisse les yeux sur eux comme on contemple un tas de déchets.
Prudent, mesuré, Harvey n’a pas l’intention de faire le premier pas.
Pourquoi le ferait-il ? C’est précisément en prévision de ce genre de situation qu’il a intégré Emy à son escouade.
Au fond, peu lui importe de jouer un rôle d’importance dans cette altercation mineure.
Non, son travail de recherche a la priorité ; l’heure n’est pas à se donner en spectacle.
Mon cousin baisse brièvement le regard sur sa rivale.
L’ennemie qu’il souhaite abattre est là, juste sous ses yeux.
Et comme un joueur de tennis planifie sa stratégie sur le long terme, pour remporter pas moins de deux jeux et six sets : Harvey préparait une victoire suffisamment écrasante pour qu’Emy ne s’en relève pas, brisée et douloureusement consciente de sa position dans la hiérarchie pour tout le reste de leur scolarité.
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