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# Teaching dogs to bite. [PV MJ]Dim 5 Mai 2024 - 21:09
Teaching dogs to bite
Feat. Maître-jeu
N’y avait-il pas un petit peu d’hypocrisie, chez Noxious Archangel, alors qu’il désapprouvait les situations dans lesquelles avaient été plongés trois de ses étudiants, se permettait tout de même, lors de la même journée qu’il exprimait son point de vue sur la question, de possiblement de traumatiser les élèves de la classe ? Qu’est-ce qui différenciait la dernière mise en scène horrifique d’Ezra Wright, alors qu’il était présent, que des héros d’or étaient dans les parages et un contingent militaire au bout du couloir, de l’exercice les mettant dans une situation de partenariat complexe, face à un ennemi bestial d’Antiqua qui ne souhaitait que les étriper, sous la garde de militaires ? Pas tant de choses que cela.
Il avait commencé à faire des cauchemars, les deux premières nuits qui avaient suivi l’arrivée de Noxious Archangel en tant que nouveau professeur. Des cauchemars de ce pangolin, gémissant, les nerfs brûlés, désorienté, raclant le sol comme il le pouvait pour apaiser ses souffrances, jusqu’à ce que la douleur et la chaleur ne soient trop insupportables pour son corps et son subconscient. Des cauchemars qui avaient fini par s’apaiser, mais que sur le coup, il avait chassé en s’épuisant physiquement, en sortant de son lit, en sortant ces idées de son esprit en faisait des exercices, jusqu’à finir par tomber de nouveau de fatigue.
Et surtout, cela avait fait ressurgir quelque chose d’autre en lui : les souvenirs, flous, qu’il avait de la première manifestation de son pouvoir, qui s’était dévoilé très tard à lui, des années plus tard après le passage du nuage de poussière sur Moderna. Le feu l’avait pourtant habité dès les premières semaines. Mais il avait fallu un coup d’éclat pour qu’il s’embrase. Une étincelle, pour le pousser à sortir de sous cette peau, à se dévoiler. Un coup d’éclat, qui, quand on y pensait, aurait pu blessé grièvement son frère, puisque c’était lui, qui avait été à l’origine de la colère d’Isaac. Lui qui s’était trouvé à quelques petites dizaines de centimètres de son aîné, encore plus près d’une main levé à hauteur de thorax, qui s’était enflammée d’un rouge ardent sans que personne ne puisse l'imaginer. Et le Kleinschreiber avait beau souffrir de la relation qu’il entretenait avec lui, jamais il ne chercherait à lui faire du mal. Ces souvenirs, qui avaient fini par errer dans un coin sombre de sa tête déjà bien occupée, s’étaient faits bien plus clairs, depuis peu. Il avait manqué de blesser son propre frère de peu, au final.
Samedi matin. Un jour de repos pour la majorité des étudiants britanniens, sauf pour la classe de Noxious Archangel, qui devait se réunir l’après-midi pour un exercice pratique. Comme pressenti, il n’était pas le plus tendre, comme instructeur. Mais lequel des élèves placés sous sa supervision en aurait douté ? Aucun.
Alphonse et Isaac n’avaient jamais réabordé Ezra entre eux. Si la situation avec son ami s’était clarifiée, il s’en voulait toujours vis-à-vis du capitaine de la BOIH. Et il espérait de tout coeur être amené à le revoir un jour, en espérant aussi que le plus jeune des Wright revoit ses positions et accepte d’écouter ce qu’il avait à lui dire.
Le Kleinschreiber avait eu le temps de penser un peu plus à ses sentiments, aussi. Aux sentiments qu’il portait pour Ezra. La situation était problématique, sans même mettre Alphonse dans l’équation. Déjà parce que l’homme qui était cher à son coeur risquait de mourir d’ici quelques années tout au plus, probablement. Mais dans un sens, c’était déjà trop tard. Trop tard pour qu’Isaac ne ressente rien à sa disparition. Pour qu’il n’en soit pas bouleversé. Trop tard, aussi, pour ne pas se dire que lui-même risquait de mourir jeune. Il ne pouvait plus qu’accepter ces faits. Qu’il y aurait probablement un moment où il connaîtrait le deuil, qu’Ezra soit réceptif à ses sentiments ou qu’il les garde à jamais pour lui. Son pouvoir. Son métier. Antiqua. Sans même prendre en compte les aléas qu’une vie ordinaire pouvait offrir, ils avaient déjà de quoi, l’un comme l’autre, voir leur espérance de vie réduite à néant du jour au lendemain.
Sans compter le fait que le jeune noble l’avait bien compris : tout était possiblement bon, pour des criminels, pour atteindre Ezra Wright et le faire tomber. Hors de question de devenir une vulnérabilité pour lui. De là à ce qu’il ne devienne un jour lui-même une faille pour atteindre Ezra, et de ce fait qu’on veuille lui faire du mal, il n’y avait sûrement qu’un tout petit pas. Ce pourquoi cela ne se produirait sans doute jamais… mais cela n’enlevait rien, pour l’instant, au désordre de sentiments qui l’étreignait quand il pensait au blond.
Que voulait-il de tout ça ? Qu’en attendait-il ? Il ne savait pas trop. Il n’arrivait pas à se projeter, parce que leurs vies étaient hors du commun. Il n’arrivait pas à se voir un avenir, peu importe la direction, qui allait véritablement plus loin qu’Antiqua, et à la rigueur, le dépôt de son dossier à la BOIH s’il en revenait. Tout ce qu’il voyait en cet homme, c’était une âme soeur. Une personne capable de le comprendre, de l’entendre, à la présence aussi rassurante que susceptible de le motiver à viser encore plus loin, encore plus haut, pour laquelle il avait envie de donner tout autant, sans même forcément recevoir. Il voulait être là pour lui, pour le soutenir, pour l’entourer d’une manière que nombre d’êtres auraient refusé. Parce qu’il était une personne exceptionnelle, qui avait simplement fait chavirer un coeur. Alors oui, il y avait aussi toute l’attirance et le désir sexuels, mais ce n’était clairement pas les premières idées qui étaient venues à l’esprit d’Isaac, même si… ça suscitait chez lui quelques questions peut-être un peu innocentes.
Le travail, aussi. Le travail passerait devant ses sentiments, passerait devant une hypothétique relation. Les autres seraient la priorité, même si le mélange des deux n’était pas incompatible. Ça, c'était clair à son esprit et cela ne serait pas négociable.
Avait-il besoin de sa présence systématiquement ? Non, probablement pas. Chercherait-il à exprimer son amour en public ? Non plus, si l’autre ne le souhaitait pas. Et, bien sûr, il y avait tout un tas de facteurs qui ne dépendait pas vraiment de ses pensées qui pourrait anéantir le moindre de ses espoirs. A commencer par le fait qu’il était tout à fait plausible qu’Ezra Wright ne soit pas intéressé par la gent masculine. Que faire, alors ? Prendre le parti de lui dévoiler un jour ses sentiments, au risque de prendre un râteau qui lui ferait très mal ? Ou garder cela secret jusqu’à ce que l’un d’eux ne finisse dans la tombe ? Et puis… est-ce qu’il devrait être franc et direct ? Est-ce qu’il devait commencer à apprendre à flirter - parce qu’il était sûrement très mauvais pour ça ? Est-ce qu’Ezra Wright, dans toute son indifférence et son abnégation, pouvait être sensible au flirt, pour commencer ?
Avec un soupir, Isaac se passa une main sur le front, dégagé de toute mèche de cheveux qui s’étaient vus emprisonnés dans sa coiffure favorite, le demi chignon. Alphonse et lui s’étaient donnés rendez-vous pour mettre en oeuvre ces fameux entraînements martiaux, Isaac avait réservé un gymnase - afin d’être seuls - pour toute la matinée, bien que l’heure fatidique soit fixée à dix heures - c’était le Wright qui avait insisté pour que cela ne soit pas trop tôt. Le Kleinschreiber était venu en avance, bien trop en avance, parce qu’il avait commencé à s’agiter tout seul, à faire quelques exercices, laissant son esprit errer sur des considérations qui ressemblaient tantôt à des décisions d’un recul d’adulte, tantôt aux pensées d’un jeune homme simplement amoureux.
Et alors qu’il se mouvait avec hargne dans une série de pompes, ses écouteurs sans fil, logés dans ses oreilles, diffusaient une playlist de son cru, une playlist, surprenante, bien étrange, où mélodies au violoncelle et musiques épiques et orchestrales cohabitaient avec les voix énervées de quelques groupes de rock engagé et autres artistes adeptes de la critique sociale. Le morceau qui s’insinuait dans son crâne en ce moment même ? Les Odeurs de l’essence, du rappeur francien Sorelan. Un goût musical qu’on ne lui devinait sans doute pas, même quand on le connaissait.
Il avait commencé à faire des cauchemars, les deux premières nuits qui avaient suivi l’arrivée de Noxious Archangel en tant que nouveau professeur. Des cauchemars de ce pangolin, gémissant, les nerfs brûlés, désorienté, raclant le sol comme il le pouvait pour apaiser ses souffrances, jusqu’à ce que la douleur et la chaleur ne soient trop insupportables pour son corps et son subconscient. Des cauchemars qui avaient fini par s’apaiser, mais que sur le coup, il avait chassé en s’épuisant physiquement, en sortant de son lit, en sortant ces idées de son esprit en faisait des exercices, jusqu’à finir par tomber de nouveau de fatigue.
Et surtout, cela avait fait ressurgir quelque chose d’autre en lui : les souvenirs, flous, qu’il avait de la première manifestation de son pouvoir, qui s’était dévoilé très tard à lui, des années plus tard après le passage du nuage de poussière sur Moderna. Le feu l’avait pourtant habité dès les premières semaines. Mais il avait fallu un coup d’éclat pour qu’il s’embrase. Une étincelle, pour le pousser à sortir de sous cette peau, à se dévoiler. Un coup d’éclat, qui, quand on y pensait, aurait pu blessé grièvement son frère, puisque c’était lui, qui avait été à l’origine de la colère d’Isaac. Lui qui s’était trouvé à quelques petites dizaines de centimètres de son aîné, encore plus près d’une main levé à hauteur de thorax, qui s’était enflammée d’un rouge ardent sans que personne ne puisse l'imaginer. Et le Kleinschreiber avait beau souffrir de la relation qu’il entretenait avec lui, jamais il ne chercherait à lui faire du mal. Ces souvenirs, qui avaient fini par errer dans un coin sombre de sa tête déjà bien occupée, s’étaient faits bien plus clairs, depuis peu. Il avait manqué de blesser son propre frère de peu, au final.
Samedi matin. Un jour de repos pour la majorité des étudiants britanniens, sauf pour la classe de Noxious Archangel, qui devait se réunir l’après-midi pour un exercice pratique. Comme pressenti, il n’était pas le plus tendre, comme instructeur. Mais lequel des élèves placés sous sa supervision en aurait douté ? Aucun.
Alphonse et Isaac n’avaient jamais réabordé Ezra entre eux. Si la situation avec son ami s’était clarifiée, il s’en voulait toujours vis-à-vis du capitaine de la BOIH. Et il espérait de tout coeur être amené à le revoir un jour, en espérant aussi que le plus jeune des Wright revoit ses positions et accepte d’écouter ce qu’il avait à lui dire.
Le Kleinschreiber avait eu le temps de penser un peu plus à ses sentiments, aussi. Aux sentiments qu’il portait pour Ezra. La situation était problématique, sans même mettre Alphonse dans l’équation. Déjà parce que l’homme qui était cher à son coeur risquait de mourir d’ici quelques années tout au plus, probablement. Mais dans un sens, c’était déjà trop tard. Trop tard pour qu’Isaac ne ressente rien à sa disparition. Pour qu’il n’en soit pas bouleversé. Trop tard, aussi, pour ne pas se dire que lui-même risquait de mourir jeune. Il ne pouvait plus qu’accepter ces faits. Qu’il y aurait probablement un moment où il connaîtrait le deuil, qu’Ezra soit réceptif à ses sentiments ou qu’il les garde à jamais pour lui. Son pouvoir. Son métier. Antiqua. Sans même prendre en compte les aléas qu’une vie ordinaire pouvait offrir, ils avaient déjà de quoi, l’un comme l’autre, voir leur espérance de vie réduite à néant du jour au lendemain.
Sans compter le fait que le jeune noble l’avait bien compris : tout était possiblement bon, pour des criminels, pour atteindre Ezra Wright et le faire tomber. Hors de question de devenir une vulnérabilité pour lui. De là à ce qu’il ne devienne un jour lui-même une faille pour atteindre Ezra, et de ce fait qu’on veuille lui faire du mal, il n’y avait sûrement qu’un tout petit pas. Ce pourquoi cela ne se produirait sans doute jamais… mais cela n’enlevait rien, pour l’instant, au désordre de sentiments qui l’étreignait quand il pensait au blond.
Que voulait-il de tout ça ? Qu’en attendait-il ? Il ne savait pas trop. Il n’arrivait pas à se projeter, parce que leurs vies étaient hors du commun. Il n’arrivait pas à se voir un avenir, peu importe la direction, qui allait véritablement plus loin qu’Antiqua, et à la rigueur, le dépôt de son dossier à la BOIH s’il en revenait. Tout ce qu’il voyait en cet homme, c’était une âme soeur. Une personne capable de le comprendre, de l’entendre, à la présence aussi rassurante que susceptible de le motiver à viser encore plus loin, encore plus haut, pour laquelle il avait envie de donner tout autant, sans même forcément recevoir. Il voulait être là pour lui, pour le soutenir, pour l’entourer d’une manière que nombre d’êtres auraient refusé. Parce qu’il était une personne exceptionnelle, qui avait simplement fait chavirer un coeur. Alors oui, il y avait aussi toute l’attirance et le désir sexuels, mais ce n’était clairement pas les premières idées qui étaient venues à l’esprit d’Isaac, même si… ça suscitait chez lui quelques questions peut-être un peu innocentes.
Le travail, aussi. Le travail passerait devant ses sentiments, passerait devant une hypothétique relation. Les autres seraient la priorité, même si le mélange des deux n’était pas incompatible. Ça, c'était clair à son esprit et cela ne serait pas négociable.
Avait-il besoin de sa présence systématiquement ? Non, probablement pas. Chercherait-il à exprimer son amour en public ? Non plus, si l’autre ne le souhaitait pas. Et, bien sûr, il y avait tout un tas de facteurs qui ne dépendait pas vraiment de ses pensées qui pourrait anéantir le moindre de ses espoirs. A commencer par le fait qu’il était tout à fait plausible qu’Ezra Wright ne soit pas intéressé par la gent masculine. Que faire, alors ? Prendre le parti de lui dévoiler un jour ses sentiments, au risque de prendre un râteau qui lui ferait très mal ? Ou garder cela secret jusqu’à ce que l’un d’eux ne finisse dans la tombe ? Et puis… est-ce qu’il devrait être franc et direct ? Est-ce qu’il devait commencer à apprendre à flirter - parce qu’il était sûrement très mauvais pour ça ? Est-ce qu’Ezra Wright, dans toute son indifférence et son abnégation, pouvait être sensible au flirt, pour commencer ?
Avec un soupir, Isaac se passa une main sur le front, dégagé de toute mèche de cheveux qui s’étaient vus emprisonnés dans sa coiffure favorite, le demi chignon. Alphonse et lui s’étaient donnés rendez-vous pour mettre en oeuvre ces fameux entraînements martiaux, Isaac avait réservé un gymnase - afin d’être seuls - pour toute la matinée, bien que l’heure fatidique soit fixée à dix heures - c’était le Wright qui avait insisté pour que cela ne soit pas trop tôt. Le Kleinschreiber était venu en avance, bien trop en avance, parce qu’il avait commencé à s’agiter tout seul, à faire quelques exercices, laissant son esprit errer sur des considérations qui ressemblaient tantôt à des décisions d’un recul d’adulte, tantôt aux pensées d’un jeune homme simplement amoureux.
Et alors qu’il se mouvait avec hargne dans une série de pompes, ses écouteurs sans fil, logés dans ses oreilles, diffusaient une playlist de son cru, une playlist, surprenante, bien étrange, où mélodies au violoncelle et musiques épiques et orchestrales cohabitaient avec les voix énervées de quelques groupes de rock engagé et autres artistes adeptes de la critique sociale. Le morceau qui s’insinuait dans son crâne en ce moment même ? Les Odeurs de l’essence, du rappeur francien Sorelan. Un goût musical qu’on ne lui devinait sans doute pas, même quand on le connaissait.
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Mar 7 Mai 2024 - 15:12
La semaine qui s'était écoulée avait permis à Alphonse de se recentrer progressivement sur l'essentiel. Les échéances qui les attendaient au bout du chemin, au bout de ce cursus sélectif et élitiste dans lequel lui et ses amis s'étaient lancés, et qu'il incombait dorénavant à Noxious Archangel de mener à terme dans les meilleures conditions possibles. Il n'avait pas évolué dans le jugement qu'il portait sur son frère, bien sûr, pas plus que sur celui qu'il portait sur leur nouveau professeur, mais il s'échinait à faire de son mieux, avec une discipline qu'on avait rarement pu observer chez lui. Il était impossible d'ignorer le fait qu'à côté de cela, il continuait, à sa manière, à être un étudiant plus dissipé et indiscipliné que la moyenne... mais il avait a minima le bon goût de ne pas gêner l'expéditionnaire de platine dans ses cours, ce qui avait, sans l'ombre d'un doute, pu lui rendre de fiers services. Kyle, lui, s'était remis à les fréquenter naturellement, sans chercher à s'immiscer entre le Wright et le Kleinschreiber, comme si la rencontre aux répercussions malheureuses entre son vieil ami et le frère aîné de celui-ci n'avait jamais eu lieu. Leur trio avait ainsi pu retrouver toute son intégrité... mais les individus les plus observateurs pouvaient tout de même constater qu'il émanait d'eux une volonté de progresser grandement accentuée depuis que les agents de la BOIH avaient déserté les parages de l'Académie.
Angela semblait s'y être fait sans trop de peine. Si elle continuait à les côtoyer régulièrement, notamment à l'occasion des soirées qu'ils pouvaient être tentés de passer ensemble, au repos, après s'être échinés à suivre les directives intransigeantes de leur enseignant et à chercher à satisfaire ses exigences démesurées, elle avait naturellement pris un petit peu de distance en sentant qu'ils avaient aussi et surtout besoin de souffler, de s'isoler un petit peu. Alphonse, s'il ne lui avait pas dit de vive voix, lui en était assurément reconnaissant.
Un petit pain bourré de confiture de fraise entre les mains, il avait déposé son regard encore à demi-assoupi sur Isaac. Si ce dernier n'était pas en mesure de détailler les cernes nichés sous ses yeux, il pouvait néanmoins apprécier sous toutes les coutures sa tignasse encore chaotique, ainsi que la trace de l'oreiller qui courrait sur la joue du jeune Wright. Il n'y avait aucun doute à avoir : il venait tout juste de s'extirper de son plumard, et éprouvait encore quelques difficultés à estimer que la journée avait pleinement débuté.
D'ailleurs, il ne manqua pas de s'offrir une bouchée généreuse de son petit pain ; si généreuse et si énergique, d'ailleurs, qu'une goutte de confiture s'échappa de son casse-croûte et tomba au sol, entre ses deux pieds. Il suivit sa course d'un regard dépité, se figea en l'observant, étalée là, destinée à ne jamais être dégustée ; et il dut considérer que cette perte désastreuse suffisait à catégoriser le reste de sa journée à elle seule, puisqu'il ne manqua pas de se fendre d'un commentaire laconique et défait.
Et ne pas répondre à l'invitation du Kleinschreiber, donc. Dans les faits, il se demandait quelle mouche avait bien pu le piquer pour qu'il consente sans trop y réfléchir à s'entraîner avec le jeune noble ; il n'avait rien d'un instructeur, n'avait jamais bénéficié d'un entraînement très académique en matière de combat au corps-à-corps, ne disposait ni des mêmes qualités, ni des mêmes défauts que son vis-à-vis, n'avait sans doute ni assez de recul ni assez de connaissances pour lui offrir des pistes de réflexion vraiment pertinentes à ce sujet. Dans l'idée, il s'était initialement dit que cela pouvait lui faire du bien, de réviser un peu les bases... mais il n'était même pas sûr, dans le fond, d'avoir pu les acquérir en tout premier lieu. Ne risquaient-ils pas de se tromper, tous les deux, s'ils ne bénéficiaient pas des lumières d'une tierce personne plus qualifiée qu'Alphonse en matière de pugilat ? Peut-être, si. Peut-être. D'un autre côté, Noxious Archangel n'avait pas manqué de prendre en charge le début de leur apprentissage en la matière ; s'ils se trompaient, il saurait le détecter, et les pousser à corriger le tir... sans doute, sans doute.
Teaching dogs to bite.
Ft IsaacAlphonse.
La semaine qui s'était écoulée avait permis à Alphonse de se recentrer progressivement sur l'essentiel. Les échéances qui les attendaient au bout du chemin, au bout de ce cursus sélectif et élitiste dans lequel lui et ses amis s'étaient lancés, et qu'il incombait dorénavant à Noxious Archangel de mener à terme dans les meilleures conditions possibles. Il n'avait pas évolué dans le jugement qu'il portait sur son frère, bien sûr, pas plus que sur celui qu'il portait sur leur nouveau professeur, mais il s'échinait à faire de son mieux, avec une discipline qu'on avait rarement pu observer chez lui. Il était impossible d'ignorer le fait qu'à côté de cela, il continuait, à sa manière, à être un étudiant plus dissipé et indiscipliné que la moyenne... mais il avait a minima le bon goût de ne pas gêner l'expéditionnaire de platine dans ses cours, ce qui avait, sans l'ombre d'un doute, pu lui rendre de fiers services. Kyle, lui, s'était remis à les fréquenter naturellement, sans chercher à s'immiscer entre le Wright et le Kleinschreiber, comme si la rencontre aux répercussions malheureuses entre son vieil ami et le frère aîné de celui-ci n'avait jamais eu lieu. Leur trio avait ainsi pu retrouver toute son intégrité... mais les individus les plus observateurs pouvaient tout de même constater qu'il émanait d'eux une volonté de progresser grandement accentuée depuis que les agents de la BOIH avaient déserté les parages de l'Académie.
Angela semblait s'y être fait sans trop de peine. Si elle continuait à les côtoyer régulièrement, notamment à l'occasion des soirées qu'ils pouvaient être tentés de passer ensemble, au repos, après s'être échinés à suivre les directives intransigeantes de leur enseignant et à chercher à satisfaire ses exigences démesurées, elle avait naturellement pris un petit peu de distance en sentant qu'ils avaient aussi et surtout besoin de souffler, de s'isoler un petit peu. Alphonse, s'il ne lui avait pas dit de vive voix, lui en était assurément reconnaissant.
-Eh beh, ça pousse, ça pousse fort, observa-t-il en se campant aux côtés d'Isaac.
Un petit pain bourré de confiture de fraise entre les mains, il avait déposé son regard encore à demi-assoupi sur Isaac. Si ce dernier n'était pas en mesure de détailler les cernes nichés sous ses yeux, il pouvait néanmoins apprécier sous toutes les coutures sa tignasse encore chaotique, ainsi que la trace de l'oreiller qui courrait sur la joue du jeune Wright. Il n'y avait aucun doute à avoir : il venait tout juste de s'extirper de son plumard, et éprouvait encore quelques difficultés à estimer que la journée avait pleinement débuté.
D'ailleurs, il ne manqua pas de s'offrir une bouchée généreuse de son petit pain ; si généreuse et si énergique, d'ailleurs, qu'une goutte de confiture s'échappa de son casse-croûte et tomba au sol, entre ses deux pieds. Il suivit sa course d'un regard dépité, se figea en l'observant, étalée là, destinée à ne jamais être dégustée ; et il dut considérer que cette perte désastreuse suffisait à catégoriser le reste de sa journée à elle seule, puisqu'il ne manqua pas de se fendre d'un commentaire laconique et défait.
-Fait chier. J'aurais dû rester couché.
Et ne pas répondre à l'invitation du Kleinschreiber, donc. Dans les faits, il se demandait quelle mouche avait bien pu le piquer pour qu'il consente sans trop y réfléchir à s'entraîner avec le jeune noble ; il n'avait rien d'un instructeur, n'avait jamais bénéficié d'un entraînement très académique en matière de combat au corps-à-corps, ne disposait ni des mêmes qualités, ni des mêmes défauts que son vis-à-vis, n'avait sans doute ni assez de recul ni assez de connaissances pour lui offrir des pistes de réflexion vraiment pertinentes à ce sujet. Dans l'idée, il s'était initialement dit que cela pouvait lui faire du bien, de réviser un peu les bases... mais il n'était même pas sûr, dans le fond, d'avoir pu les acquérir en tout premier lieu. Ne risquaient-ils pas de se tromper, tous les deux, s'ils ne bénéficiaient pas des lumières d'une tierce personne plus qualifiée qu'Alphonse en matière de pugilat ? Peut-être, si. Peut-être. D'un autre côté, Noxious Archangel n'avait pas manqué de prendre en charge le début de leur apprentissage en la matière ; s'ils se trompaient, il saurait le détecter, et les pousser à corriger le tir... sans doute, sans doute.
-T'en veux ? demanda-t-il finalement en tendant son demi petit pain au Kleinschreiber.
︎ Era of Dust
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Mar 7 Mai 2024 - 16:56
Teaching dogs to bite
Feat. Maître-jeu
Isaac ne comptait pas. Il ne comptait jamais, préférant se fier à ses sensations, à la souffrance de ses muscles, à leur relâchement quand il choisissait d’arrêter un exercice. Et au bien-être immédiat qui l’enveloppait après un tel effort. C’était une toute nouvelle sensation, pour lui, qui avait toujours vu ça comme une contrainte. Et ce n’était pas déplaisant.
Il ne remarqua la présence d’Alphonse que lorsque celui-ci s’adressa à lui. Le Kleinschreiber se figea alors, les bras tendus, leva la tête pour observer le faciès de son ami. Sans répondre, il se releva prestement, enleva ses écouteurs de ses oreilles avant de s’emparer de son téléphone portable caché dans sa poche pour mettre en pause sa musique tout en prenant connaissance de l’heure. Le Wright était en retard de quelques minutes, tout au plus. Et si cela aurait pu faire tiquer Isaac quelques semaines auparavant, aujourd’hui il n’en disait absolument rien.
Il avisa ensuite, avec plus de minutie, la crinière encore mal coiffée, la trace de l’oreiller sur la joue, le petit pain tartiné de confiture, se disant qu’Alphonse avait dû rater son réveil, s’il ne l’avait pas mis pour qu’il sonne à l’heure pile du rendez-vous qu’ils s’étaient fixés. Et lui aussi, eut tout le loisir d’observer la goutte de confiture s’écraser sur le sol. Là encore, peut-être aurait-il cherché à la nettoyer illico presto, mais aujourd’hui, il se contenta de fixer la petite tache rouge au sol avant de monter le regard jusqu’au visage d’Alphonse. Il n’y avait pas mort d’homme. Personne n’allait le recadrer parce qu’il ne faisait rien. Personne n’allait s’en prendre à Alphonse, sauf ceux un peu trop à cheval sur les bonnes manières. Ce qui n’était plus son cas. Il avait abandonné tout un tas de gestes parasites, de formulations, à force de les lister, de se forcer à prendre conscience de ces gestes, de ces mots, pour les éradiquer avant de les faire ou de les dire. Marcher les mains dans le dos en était un, par exemple. En vérité, c’était juste absurde de marcher comme cela, il risquait simplement de se faire un peu plus mal s’il venait à trébucher. Il n’y avait pas de mal.
Il ne faisait aucun mal. Cette petite phrase, Isaac se la répétait presque à chaque fois où une situation de ce genre se présentait, pour défaire ses habitudes, comme une litanie. C’était un combat particulièrement éreintant, qui demandait son lot d’attention quotidienne. Il désapprenait ce qu’il avait appris. Il apprenait ce qu’il n’avait jamais appris : la simplicité. Et à ses yeux, ça ne lui était que bénéfique, bien moins prise de tête que la lourdeur et la rigidité de son éducation. Il se sentait libre.
- Tu peux encore y retourner, répondit le Kleinschreiber au commentaire de son ami, pince-sans-rire.
Lui, en revanche, avait commencé sa journée depuis longtemps, et elle était bien plus resplendissante que celle du Wright, si l’on se fiait à la plaisanterie mordante qu’il se permettait de dire. C’était nouveau, ça, aussi. Ces petits traits d’esprit qu’il multipliait, tantôt de simples réparties, tantôt de l’ironie, très souvent sur un ton des plus sérieux. Comme s’il acceptait enfin le fait d’avoir le droit de plaisanter, et de le faire avec son intelligence. Comme s’il se fichait du regard qu’on pouvait bien avoir de lui quand il le faisait. Comme s’il comprenait qu’il n’y avait pas de mal à plaisanter de cette façon, tant qu’il ne cherchait pas à se moquer véritablement et à blesser.
Puis, son ami lui proposa un morceau du petit pain dans lequel il venait de croquer. Le geste d’Alphonse amena un discret sourire sur le visage du noble, avant qu’il ne décline la proposition avec douceur :
- Non, merci.
Il n’avait pas faim, parce qu’il avait déjeuné à son réveil, aux alentours de sept heures du matin. Mais il ne pouvait s’empêcher de trouver cette invitation, simple, parfaitement authentique. Une authenticité qui aurait valu de nombreuses crises cardiaques au sein de la bourgeoisie et de la noblesse. On ne partage pas son assiette une fois servie, surtout pas avec un roturier, encore moins quand il a déjà mangé dedans. Voilà pourquoi il avait souri. Parce que si, on pouvait partager, surtout avec ses amis. Et il se fichait bien du reste.
Si le Wright ne faisait rien de plus que de manger sa petite collation, le Kleinschreiber attendrait qu’il finisse d’engloutir son petit-déjeuner tranquillement, allant se délester de son portable et de ses écouteurs et les poser dans son sac, avant de revenir vers son camarade.
Alphonse lui avait dit qu’il n’avait pas appris l'art de la baston de manière très académique. Peut-être était-ce Ezra, ou ses différentes frasques, ou encore les deux, qui lui avaient permis d’atteindre un tel niveau - honorable, déjà, comparé à celui d’Isaac. Ce qui avait fait germer une question dans l’esprit toujours curieux du noble : y avait-il vraiment besoin d’avoir des connaissances académiques - sous-entendant la pratique d’un art martial dans les règles de l’art - sur un continent qui voulait la peau de tous ceux qui y posaient le pied, ou contre des criminels prêts au moindre coup retors ? Les arts martiaux possédaient des règles que l’adversité ne s’embêterait sans doute pas à respecter. Cela rejoignait le discours d’Ezra sur leur hypothétique mansuétude, en fait.
Par quoi allaient-ils commencer ? Comment allaient-ils commencer ? Des interrogations, là encore, toujours. Mais Isaac, sachant qu’Alphonse n’était pas le plus pédagogue non plus - ses explications à base de “c’est plus stylé” quand il l’avait interrogé sur certains mouvements de l’agent Harris en attestaient - choisit de l’aider un peu dans sa démarche, en cherchant de lui-même à en savoir plus sur les points qui l’intéressaient.
- Où dois-je frapper pour donner un coup violent ? demanda-t-il.
Si Isaac ne le penserait pas comme tel, on pouvait quand même lui accorder le mérite de ne pas y aller par quatre chemins.
Il ne remarqua la présence d’Alphonse que lorsque celui-ci s’adressa à lui. Le Kleinschreiber se figea alors, les bras tendus, leva la tête pour observer le faciès de son ami. Sans répondre, il se releva prestement, enleva ses écouteurs de ses oreilles avant de s’emparer de son téléphone portable caché dans sa poche pour mettre en pause sa musique tout en prenant connaissance de l’heure. Le Wright était en retard de quelques minutes, tout au plus. Et si cela aurait pu faire tiquer Isaac quelques semaines auparavant, aujourd’hui il n’en disait absolument rien.
Il avisa ensuite, avec plus de minutie, la crinière encore mal coiffée, la trace de l’oreiller sur la joue, le petit pain tartiné de confiture, se disant qu’Alphonse avait dû rater son réveil, s’il ne l’avait pas mis pour qu’il sonne à l’heure pile du rendez-vous qu’ils s’étaient fixés. Et lui aussi, eut tout le loisir d’observer la goutte de confiture s’écraser sur le sol. Là encore, peut-être aurait-il cherché à la nettoyer illico presto, mais aujourd’hui, il se contenta de fixer la petite tache rouge au sol avant de monter le regard jusqu’au visage d’Alphonse. Il n’y avait pas mort d’homme. Personne n’allait le recadrer parce qu’il ne faisait rien. Personne n’allait s’en prendre à Alphonse, sauf ceux un peu trop à cheval sur les bonnes manières. Ce qui n’était plus son cas. Il avait abandonné tout un tas de gestes parasites, de formulations, à force de les lister, de se forcer à prendre conscience de ces gestes, de ces mots, pour les éradiquer avant de les faire ou de les dire. Marcher les mains dans le dos en était un, par exemple. En vérité, c’était juste absurde de marcher comme cela, il risquait simplement de se faire un peu plus mal s’il venait à trébucher. Il n’y avait pas de mal.
Il ne faisait aucun mal. Cette petite phrase, Isaac se la répétait presque à chaque fois où une situation de ce genre se présentait, pour défaire ses habitudes, comme une litanie. C’était un combat particulièrement éreintant, qui demandait son lot d’attention quotidienne. Il désapprenait ce qu’il avait appris. Il apprenait ce qu’il n’avait jamais appris : la simplicité. Et à ses yeux, ça ne lui était que bénéfique, bien moins prise de tête que la lourdeur et la rigidité de son éducation. Il se sentait libre.
- Tu peux encore y retourner, répondit le Kleinschreiber au commentaire de son ami, pince-sans-rire.
Lui, en revanche, avait commencé sa journée depuis longtemps, et elle était bien plus resplendissante que celle du Wright, si l’on se fiait à la plaisanterie mordante qu’il se permettait de dire. C’était nouveau, ça, aussi. Ces petits traits d’esprit qu’il multipliait, tantôt de simples réparties, tantôt de l’ironie, très souvent sur un ton des plus sérieux. Comme s’il acceptait enfin le fait d’avoir le droit de plaisanter, et de le faire avec son intelligence. Comme s’il se fichait du regard qu’on pouvait bien avoir de lui quand il le faisait. Comme s’il comprenait qu’il n’y avait pas de mal à plaisanter de cette façon, tant qu’il ne cherchait pas à se moquer véritablement et à blesser.
Puis, son ami lui proposa un morceau du petit pain dans lequel il venait de croquer. Le geste d’Alphonse amena un discret sourire sur le visage du noble, avant qu’il ne décline la proposition avec douceur :
- Non, merci.
Il n’avait pas faim, parce qu’il avait déjeuné à son réveil, aux alentours de sept heures du matin. Mais il ne pouvait s’empêcher de trouver cette invitation, simple, parfaitement authentique. Une authenticité qui aurait valu de nombreuses crises cardiaques au sein de la bourgeoisie et de la noblesse. On ne partage pas son assiette une fois servie, surtout pas avec un roturier, encore moins quand il a déjà mangé dedans. Voilà pourquoi il avait souri. Parce que si, on pouvait partager, surtout avec ses amis. Et il se fichait bien du reste.
Si le Wright ne faisait rien de plus que de manger sa petite collation, le Kleinschreiber attendrait qu’il finisse d’engloutir son petit-déjeuner tranquillement, allant se délester de son portable et de ses écouteurs et les poser dans son sac, avant de revenir vers son camarade.
Alphonse lui avait dit qu’il n’avait pas appris l'art de la baston de manière très académique. Peut-être était-ce Ezra, ou ses différentes frasques, ou encore les deux, qui lui avaient permis d’atteindre un tel niveau - honorable, déjà, comparé à celui d’Isaac. Ce qui avait fait germer une question dans l’esprit toujours curieux du noble : y avait-il vraiment besoin d’avoir des connaissances académiques - sous-entendant la pratique d’un art martial dans les règles de l’art - sur un continent qui voulait la peau de tous ceux qui y posaient le pied, ou contre des criminels prêts au moindre coup retors ? Les arts martiaux possédaient des règles que l’adversité ne s’embêterait sans doute pas à respecter. Cela rejoignait le discours d’Ezra sur leur hypothétique mansuétude, en fait.
Par quoi allaient-ils commencer ? Comment allaient-ils commencer ? Des interrogations, là encore, toujours. Mais Isaac, sachant qu’Alphonse n’était pas le plus pédagogue non plus - ses explications à base de “c’est plus stylé” quand il l’avait interrogé sur certains mouvements de l’agent Harris en attestaient - choisit de l’aider un peu dans sa démarche, en cherchant de lui-même à en savoir plus sur les points qui l’intéressaient.
- Où dois-je frapper pour donner un coup violent ? demanda-t-il.
Si Isaac ne le penserait pas comme tel, on pouvait quand même lui accorder le mérite de ne pas y aller par quatre chemins.
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Jeu 9 Mai 2024 - 10:38
Il n'en fit rien, pourtant ; il ne retourna pas se nicher au creux de ses couvertures, se contenta d'engloutir ce qui lui restait de petit pain et de confiture entre les doigts, après que le Kleinschreiber ait refusé son généreux don. Puis il fit tout de même l'effort de sortir un mouchoir de l'une de ses poches pour enlever le gros de la tâche qu'il venait tout juste de former sur le sol de ce gymnase haut-de-gamme. Le reste attendrait bien le passage du personnel chargé de l'entretien... Il commença ensuite à s'étirer quelque peu, soucieux de s'éviter une blessure superflue, a fortiori compte tenu du fait que Noxious Archangel devait attendre l'après-midi avec impatience afin de les remettre un petit peu au défi.
Il avait encore quelques courbatures, tout de fois. Le jeune Wright avait été l'un de ceux à souffrir le plus au cours des exercices de renforcement musculaire proposés par leur enseignant ; peut-être parce que ce dernier avait su comprendre que sa flemmardise aurait pu pousser Alphonse à se placer volontairement en retrait, pour resquiller le plus possible... peut-être aussi parce qu'il savait qu'il débutait de plus haut que la quasi-totalité de ses camarades de classe. Il avait donc tendance à lui donner des directives plus sèches, plus exigeantes qu'au reste de ses pairs, Isaac y compris. Peut-être le gamin aux yeux masqué aurait-il dû s'en réjouir, voir cela comme étant une manifestation du sentiment de satisfaction qui étreignait Noxious Archangel lorsqu'il posait ses yeux sur lui ; mais il maudissait plutôt sa sévérité constante, tout en faisant tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas le décevoir.
Ou, à défaut, pour le décevoir le moins possible.
L'art de la frappe. Jake avait commencé à leur en présenter quelques aspects souvent négligés, mais Alphonse, de son côté, avait également eu le temps de revoir les bases, de les maîtriser d'autant mieux. Il y avait des zones à cibler en priorité, bien sûr, pour espérer l'emporter sans trop de heurts. L'objectif était en règle générale d'éviter d'avoir à assumer un combat éreintant, sur le très long terme, parce que c'étaient ceux qui laissaient le plus de séquelles. Mieux valait parfois fournir des efforts intenses mais ponctuels plutôt que plus raisonnables mais de longue haleine ; c'était la stratégie des carnivores qui, dans la nature, veillaient à toujours fournir une explosion d'efforts aux moments où cela pouvait s'avérer profitable, et à paresser allègrement le reste du temps.
Quelque part, le jeune Wright avait toujours été un carnivore dans l'âme. Un guépard, capable de fournir de gros efforts en un très court laps de temps... mais ayant tendance à rêvasser le reste du jour, pour ne pas s'épuiser inutilement. Antiqua ne leur laisserait peut-être plus ce luxe ; il en avait conscience, et c'était même la raison pour laquelle il avait tendance à prendre désormais ces opportunités de se mettre au travail avec un petit peu plus d'application qu'autrefois.
Ce disant, il positionna son index droit aux endroits qu'il évoquait, au fur et à mesure de son cours accéléré. Bien sûr, c'était toujours plus facile à dire qu'à faire ; aucun combattant entraîné et attentif n'était susceptible de laisser sa garde suffisamment ouverte pour laisser à un assaillant un accès direct à son foie ou à ses yeux... Mais il était judicieux d'avoir toujours ces endroits sensibles en ligne de mire. Pour pouvoir plier le match en une fraction de secondes, pour éviter, évidemment, de s'enliser dans une longue session de protection et de ripostes fatigantes à l'excès, et dénuées d'intérêt.
Il était loin d'être expert en la matière, parce qu'il n'avait jamais pris le temps d'apprendre avec toute la discipline que cet art requérait, mais c'était le principe même des prises qu'affectionnaient tant les lutteurs et autres judokas. Réussir à déstabiliser l'opposant au point de le priver de son équilibre, l'envoyer au sol... Et mettre un terme à sa résistance opiniâtre avant qu'il n'ait l'occasion de revenir à la charge.
Pour se figurer la pertinence de ce conseil, il suffisait de s'imaginer aux prises avec Noxious Archangel, dans le fond. Si cette idée ne séduisait absolument pas Alphonse, c'était avant toute autre chose parce qu'il était persuadé qu'il n'aurait aucune chance de lui causer la moindre souffrance en le frappant dans le ventre ou dans le dos ; il aurait sans doute davantage de chances de succès en s'échinant contre un mur en béton armé...
Teaching dogs to bite.
Ft IsaacAlphonse.
-C'est vrai ? Je peux ? demanda-t-il, le visage illuminé d'un sourire enthousiaste.
Il n'en fit rien, pourtant ; il ne retourna pas se nicher au creux de ses couvertures, se contenta d'engloutir ce qui lui restait de petit pain et de confiture entre les doigts, après que le Kleinschreiber ait refusé son généreux don. Puis il fit tout de même l'effort de sortir un mouchoir de l'une de ses poches pour enlever le gros de la tâche qu'il venait tout juste de former sur le sol de ce gymnase haut-de-gamme. Le reste attendrait bien le passage du personnel chargé de l'entretien... Il commença ensuite à s'étirer quelque peu, soucieux de s'éviter une blessure superflue, a fortiori compte tenu du fait que Noxious Archangel devait attendre l'après-midi avec impatience afin de les remettre un petit peu au défi.
Il avait encore quelques courbatures, tout de fois. Le jeune Wright avait été l'un de ceux à souffrir le plus au cours des exercices de renforcement musculaire proposés par leur enseignant ; peut-être parce que ce dernier avait su comprendre que sa flemmardise aurait pu pousser Alphonse à se placer volontairement en retrait, pour resquiller le plus possible... peut-être aussi parce qu'il savait qu'il débutait de plus haut que la quasi-totalité de ses camarades de classe. Il avait donc tendance à lui donner des directives plus sèches, plus exigeantes qu'au reste de ses pairs, Isaac y compris. Peut-être le gamin aux yeux masqué aurait-il dû s'en réjouir, voir cela comme étant une manifestation du sentiment de satisfaction qui étreignait Noxious Archangel lorsqu'il posait ses yeux sur lui ; mais il maudissait plutôt sa sévérité constante, tout en faisant tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas le décevoir.
Ou, à défaut, pour le décevoir le moins possible.
-Ça dépend. De ton but, de ton adversaire, aussi.
L'art de la frappe. Jake avait commencé à leur en présenter quelques aspects souvent négligés, mais Alphonse, de son côté, avait également eu le temps de revoir les bases, de les maîtriser d'autant mieux. Il y avait des zones à cibler en priorité, bien sûr, pour espérer l'emporter sans trop de heurts. L'objectif était en règle générale d'éviter d'avoir à assumer un combat éreintant, sur le très long terme, parce que c'étaient ceux qui laissaient le plus de séquelles. Mieux valait parfois fournir des efforts intenses mais ponctuels plutôt que plus raisonnables mais de longue haleine ; c'était la stratégie des carnivores qui, dans la nature, veillaient à toujours fournir une explosion d'efforts aux moments où cela pouvait s'avérer profitable, et à paresser allègrement le reste du temps.
Quelque part, le jeune Wright avait toujours été un carnivore dans l'âme. Un guépard, capable de fournir de gros efforts en un très court laps de temps... mais ayant tendance à rêvasser le reste du jour, pour ne pas s'épuiser inutilement. Antiqua ne leur laisserait peut-être plus ce luxe ; il en avait conscience, et c'était même la raison pour laquelle il avait tendance à prendre désormais ces opportunités de se mettre au travail avec un petit peu plus d'application qu'autrefois.
-Si tu veux faire mal, vraiment mal, en général, faut viser le foie ou les reins. Le nez, pourquoi pas. Ou les couilles. Quand tu veux désorienter... Les tempes, le menton, c'est le b-a.ba. Mais si tu veux laisser des séquelles sur le long terme... les yeux, c'est le grand classique. Parce que c'est facile à atteindre, dans le fond, et que c'est assez fragile.
Ce disant, il positionna son index droit aux endroits qu'il évoquait, au fur et à mesure de son cours accéléré. Bien sûr, c'était toujours plus facile à dire qu'à faire ; aucun combattant entraîné et attentif n'était susceptible de laisser sa garde suffisamment ouverte pour laisser à un assaillant un accès direct à son foie ou à ses yeux... Mais il était judicieux d'avoir toujours ces endroits sensibles en ligne de mire. Pour pouvoir plier le match en une fraction de secondes, pour éviter, évidemment, de s'enliser dans une longue session de protection et de ripostes fatigantes à l'excès, et dénuées d'intérêt.
-Mais face à quelqu'un qui gère assez mal son équilibre, s'en prendre aux genoux, à condition de réussir à bien le faire, c'est redoutable aussi. Une fois que tu l'as envoyé au sol, tu peux t'acharner sur lui beaucoup plus facilement. Y compris sur les zones que je viens de citer ; va te défendre d'un coup de pied au visage quand t'es par terre, en train d'essayer de te relever le plus vite possible, avec un genou potentiellement vrillé...
Il était loin d'être expert en la matière, parce qu'il n'avait jamais pris le temps d'apprendre avec toute la discipline que cet art requérait, mais c'était le principe même des prises qu'affectionnaient tant les lutteurs et autres judokas. Réussir à déstabiliser l'opposant au point de le priver de son équilibre, l'envoyer au sol... Et mettre un terme à sa résistance opiniâtre avant qu'il n'ait l'occasion de revenir à la charge.
-En tout cas, y a des endroits que tu veux pas attaquer de face. Le genou, justement ; si tu t'y prends mal, tu risques surtout de te péter le pied, parce que c'est quand même une zone du corps hyper solide. Le dos, aussi. Un mec vraiment musclé, vraiment costaud, ça craint pas grand-chose si tu le frappes dans le dos. Les abdos, aussi. C'est contre-intuitif, mais y a des mecs qui sont capables de protéger leurs estomacs rien qu'avec leurs abdos. Du coup, ça a relativement peu de sens d'essayer de s'en prendre à eux en visant cette zone.
Pour se figurer la pertinence de ce conseil, il suffisait de s'imaginer aux prises avec Noxious Archangel, dans le fond. Si cette idée ne séduisait absolument pas Alphonse, c'était avant toute autre chose parce qu'il était persuadé qu'il n'aurait aucune chance de lui causer la moindre souffrance en le frappant dans le ventre ou dans le dos ; il aurait sans doute davantage de chances de succès en s'échinant contre un mur en béton armé...
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Jeu 9 Mai 2024 - 13:18
Teaching dogs to bite
Feat. Maître-jeu
Il cherchait toujours à avoir le dernier mot, quand bien même le second degré transparaissait dans sa réplique. Le visage d’Isaac se fendit d’un bref sourire avant qu’il ne consente à dire en réponse au Wright :
- Ne me fais pas croire que tu aurais attendu mon accord.
Alphonse Wright agissait un peu trop librement, il n’en faisait un peu trop qu’à sa tête, par caprice. Isaac Kleinschreiber ne semblait plus vouloir lâcher aussi facilement face à lui. Maintenant qu’il osait les plaisanteries, il osait aussi utiliser son esprit pour aller gratter ce dernier mot, pour renchérir dans les joutes verbales auxquelles se prêtait son ami.
Il l’observa nettoyer la tache de confiture sur le sol après avoir englouti le reste de sa collation sans rien dire, particulièrement passif, notant qu’il faisait des progrès tout de même, comparé à la fois où il lançait joyeusement des cacahuètes sur Isaac et disait à Kyle que ce serait à ce dernier de nettoyer, et resta quiet le temps qu’il s’étire.
En fait, il resta tout aussi silencieux le temps des explications que commença à lui fournir son camarade suite à sa question mais attentif et curieux, notant le plus possible de choses dans son esprit, mettant en rapport cela avec ses brèves expériences passées…
- Mon pied se souvient très bien du genou de l’agent Harris.
Il avait commis cette erreur de vouloir s’en prendre à son genou et à sa rotule. Et l’agent de la BOIH avait répliqué en interposant son tibia comme un rempart imprenable. Ce qu’Alphonse entendait sur ce point, le Kleinschreiber le concevait aisément. Néanmoins, il fit silence jusqu’à la fin, conserva son mutisme plusieurs secondes supplémentaires avant de se fendre d’un commentaire des plus sobres sans excitation aucune, sans crainte aucune, avec sa tranquillité habituelle :
- Je vois. Il y a beaucoup de choses qui prennent plus de sens, maintenant.
Le Kleinschreiber était un élève particulièrement attentif, et sa concentration ne disparaissait pas malgré l’identité de son professeur du jour, malgré le fait qu’il lui ait indiqué de viser les testicules de son adversaire tout en pointant du doigt son aine. Il ne lui avait pas précisé non plus qu’il connaissait déjà la position du foie et des reins, de par ses courtes études de médecine, préférant laisser ce moment de sérieux à Alphonse. Mais c'était effectivement peu académique, comme points à viser. Et encore une fois, la problématique revint encombrer son esprit : les criminels auxquels il serait susceptible d'avoir affaire s'il survivait à Antiqua ne se contenteraient pas d'un art martial dans les règles. Cela ne pouvait que supposer de les affronter en visant les points cités par son camarade, même si c'était les prendre en traîtres et peu honorant... De toute façon, Ezra Wright ne les prenait-il pas en traîtres à sa manière ? Etait-ce particulièrement honorant d'agir ainsi ? Probablement que non. Isaac était-il lui-même attaché à l'honneur ? Pas spécialement, maintenant qu'il cherchait à se détacher de son éducation.
- Vouloir s’en prendre aux articulations, comme la rotule - et envoyer le coup de l’intérieur vers l’extérieur, par exemple -, ça peut être bien, contre les adversaires costauds ?
Dans son esprit, ses ennemis pouvaient être aussi musclés qu’ils le souhaitaient, les os et les ligaments ne le seraient jamais autant. Faire sauter la rotule, c'était s’assurer d’handicaper ses déplacements, sa stabilité, son équilibre même. C’était le mettre à terre. Enfin, c’était selon sa logique, et la raison pour laquelle il demandait confirmation au Wright.
- Et l’oreille, qu’en penses-tu ? Avec un coup de paume. Il y a le tympan, qui pourrait handicaper son audition et lui faire mal, et l’oreille interne, derrière, pour lui faire perdre l’équilibre.
Il pensait comme un prédateur. Il pensait à chasser une proie, à s’économiser le plus possible, éviter le plus de heurts possible, comme face à Romumu le pangolin. Mais surtout, il pensait aussi à son pouvoir. Un coup à l’oreille, de paume ou de poing, ça devait nécessairement faire mal. Un tel coup, renforcé avec des flammes complètement rouges, cela apportait une dimension supplémentaire. Pas au niveau du choc, puisqu’elles n’étaient pas véritablement tangibles, mais par leurs brûlures, par leur chaleur... et par le fait qu’elles étaient capables de s’insinuer de quelques centimètres, sans doute, dans le conduit auditif.
Parce qu’Isaac l’avait imaginé, grâce au pouvoir de Jake. Si, sur le coup, il avait simplement tenté de le faire du bout de son doigt, sa réelle pensée, qui avait permis ce constat, était plus inventive. Il était capable de faire apparaître des flammes sur l’entièreté de sa main. Il s’était même entraîné à le faire dans sa chambre, les jours précédents, à coordonner certaines de ses actions pour les faire apparaître au moment voulu. Il pouvait embraser ses phalanges, s’offrir un simili poing américain composé de flammes, ou tout simplement laisser le feu englober la totalité de sa main. Il pouvait faire ça, et s’était aussi amusé à faire autre chose…. sur une base plus maligne, plus trompeuse. Plus manipulatrice.
- Et pour se défendre… On utilise les bras pour le haut du corps, et le haut du tibia pour le bas, j’imagine ?
C’était peut-être des questions bêtes, du point de vue du Wright. Mais pour un néophyte comme Isaac, cela valait de l’or. Et il avait soif d’apprendre, ce jeune homme qui, quelques semaines auparavant, n’avait jamais levé la main sur quelqu’un. Une fois les réponses apportées à ses questions, il joindrait ensuite ses mains sèchement, comme pour sonner la fin d’une récréation ou le début des hostilités. Et la dernière interrogation qu’il lancerait à son ami serait sans équivoque.
- On s’y met ?
- Ne me fais pas croire que tu aurais attendu mon accord.
Alphonse Wright agissait un peu trop librement, il n’en faisait un peu trop qu’à sa tête, par caprice. Isaac Kleinschreiber ne semblait plus vouloir lâcher aussi facilement face à lui. Maintenant qu’il osait les plaisanteries, il osait aussi utiliser son esprit pour aller gratter ce dernier mot, pour renchérir dans les joutes verbales auxquelles se prêtait son ami.
Il l’observa nettoyer la tache de confiture sur le sol après avoir englouti le reste de sa collation sans rien dire, particulièrement passif, notant qu’il faisait des progrès tout de même, comparé à la fois où il lançait joyeusement des cacahuètes sur Isaac et disait à Kyle que ce serait à ce dernier de nettoyer, et resta quiet le temps qu’il s’étire.
En fait, il resta tout aussi silencieux le temps des explications que commença à lui fournir son camarade suite à sa question mais attentif et curieux, notant le plus possible de choses dans son esprit, mettant en rapport cela avec ses brèves expériences passées…
- Mon pied se souvient très bien du genou de l’agent Harris.
Il avait commis cette erreur de vouloir s’en prendre à son genou et à sa rotule. Et l’agent de la BOIH avait répliqué en interposant son tibia comme un rempart imprenable. Ce qu’Alphonse entendait sur ce point, le Kleinschreiber le concevait aisément. Néanmoins, il fit silence jusqu’à la fin, conserva son mutisme plusieurs secondes supplémentaires avant de se fendre d’un commentaire des plus sobres sans excitation aucune, sans crainte aucune, avec sa tranquillité habituelle :
- Je vois. Il y a beaucoup de choses qui prennent plus de sens, maintenant.
Le Kleinschreiber était un élève particulièrement attentif, et sa concentration ne disparaissait pas malgré l’identité de son professeur du jour, malgré le fait qu’il lui ait indiqué de viser les testicules de son adversaire tout en pointant du doigt son aine. Il ne lui avait pas précisé non plus qu’il connaissait déjà la position du foie et des reins, de par ses courtes études de médecine, préférant laisser ce moment de sérieux à Alphonse. Mais c'était effectivement peu académique, comme points à viser. Et encore une fois, la problématique revint encombrer son esprit : les criminels auxquels il serait susceptible d'avoir affaire s'il survivait à Antiqua ne se contenteraient pas d'un art martial dans les règles. Cela ne pouvait que supposer de les affronter en visant les points cités par son camarade, même si c'était les prendre en traîtres et peu honorant... De toute façon, Ezra Wright ne les prenait-il pas en traîtres à sa manière ? Etait-ce particulièrement honorant d'agir ainsi ? Probablement que non. Isaac était-il lui-même attaché à l'honneur ? Pas spécialement, maintenant qu'il cherchait à se détacher de son éducation.
- Vouloir s’en prendre aux articulations, comme la rotule - et envoyer le coup de l’intérieur vers l’extérieur, par exemple -, ça peut être bien, contre les adversaires costauds ?
Dans son esprit, ses ennemis pouvaient être aussi musclés qu’ils le souhaitaient, les os et les ligaments ne le seraient jamais autant. Faire sauter la rotule, c'était s’assurer d’handicaper ses déplacements, sa stabilité, son équilibre même. C’était le mettre à terre. Enfin, c’était selon sa logique, et la raison pour laquelle il demandait confirmation au Wright.
- Et l’oreille, qu’en penses-tu ? Avec un coup de paume. Il y a le tympan, qui pourrait handicaper son audition et lui faire mal, et l’oreille interne, derrière, pour lui faire perdre l’équilibre.
Il pensait comme un prédateur. Il pensait à chasser une proie, à s’économiser le plus possible, éviter le plus de heurts possible, comme face à Romumu le pangolin. Mais surtout, il pensait aussi à son pouvoir. Un coup à l’oreille, de paume ou de poing, ça devait nécessairement faire mal. Un tel coup, renforcé avec des flammes complètement rouges, cela apportait une dimension supplémentaire. Pas au niveau du choc, puisqu’elles n’étaient pas véritablement tangibles, mais par leurs brûlures, par leur chaleur... et par le fait qu’elles étaient capables de s’insinuer de quelques centimètres, sans doute, dans le conduit auditif.
Parce qu’Isaac l’avait imaginé, grâce au pouvoir de Jake. Si, sur le coup, il avait simplement tenté de le faire du bout de son doigt, sa réelle pensée, qui avait permis ce constat, était plus inventive. Il était capable de faire apparaître des flammes sur l’entièreté de sa main. Il s’était même entraîné à le faire dans sa chambre, les jours précédents, à coordonner certaines de ses actions pour les faire apparaître au moment voulu. Il pouvait embraser ses phalanges, s’offrir un simili poing américain composé de flammes, ou tout simplement laisser le feu englober la totalité de sa main. Il pouvait faire ça, et s’était aussi amusé à faire autre chose…. sur une base plus maligne, plus trompeuse. Plus manipulatrice.
- Et pour se défendre… On utilise les bras pour le haut du corps, et le haut du tibia pour le bas, j’imagine ?
C’était peut-être des questions bêtes, du point de vue du Wright. Mais pour un néophyte comme Isaac, cela valait de l’or. Et il avait soif d’apprendre, ce jeune homme qui, quelques semaines auparavant, n’avait jamais levé la main sur quelqu’un. Une fois les réponses apportées à ses questions, il joindrait ensuite ses mains sèchement, comme pour sonner la fin d’une récréation ou le début des hostilités. Et la dernière interrogation qu’il lancerait à son ami serait sans équivoque.
- On s’y met ?
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Ven 10 Mai 2024 - 10:11
Isaac était attentif, et suffisamment curieux pour offrir à Alphonse un avant-goût délectable de ce qui pouvait l'attendre s'il choisissait d'opter pour une carrière professorale -laquelle était, à tout le moins en ce qui le concernait, plutôt une hypothèse farfelue qu'une fatalité qu'il appelait de ses vœux. Il ne se doutait pas du fait qu'il pouvait être si grisant de prendre une attitude docte pour imprégner des étudiants d'un savoir qui leur serait tôt ou tard profitable... Et s'il partait du principe que les aspects négatifs de ce métier si spécifique étaient largement suffisants pour le rebuter, il se dit, l'espace d'un instant, que cela pouvait être intéressant de s'occuper de jeunes pousses particulièrement prometteuses, enthousiastes et travailleuses. En somme, d'élèves nettement plus proches d'Isaac ou de Kyle que de lui-même.
Bien loin de le pousser à se remettre en question, cette pensée coupable l'accompagna durant quelques secondes, le temps qu'il enregistre les diverses interrogations légitimes de son interlocuteur et qu'il entreprenne d'y répondre avec une rigueur définitivement dépaysante de sa part.
C'était tout le problème, de réussir à trouver un équilibre, un juste milieu entre ces deux postures. Et cela faisait partie des choses qui ne s'expliquaient pas trop ; il fallait le sens du timing, être réceptif aux signaux parfois infimes que l'adversaire pouvait renvoyer, et qui pouvaient trahir son état de fatigue ou d'inattention... Un amalgame de qualités souvent plus innées qu'acquises, et que le Kleinschreiber pourrait très bien passer toute une vie à peaufiner sans jamais réussir à en saisir l'essence. De la même manière qu'une vie à apprendre à utiliser un instrument de musique ne garantissait pas de devenir un mélomane accompli, ou qu'une vie à courir ne transformait pas irrémédiablement en athlète de haut vol ; la nature était cruelle, et offrait parfois des prédispositions aux personnes qui les méritaient le moins, au regard de ce qu'elles étaient tentées d'en faire.
La question d'Isaac en matière de volonté défensive attira sur les lèvres du Wright un fin sourire ; et, assez finaud, il répondit du tac-au-tac.
La stabilité, c'était le maître-mot, en matière de pugilat. Y renoncer, c'était renoncer à la victoire ; parce qu'Alphonse ne connaissait personne qui soit susceptible, en situations réelles, d'attendre gentiment que l'adversaire se redresse pour lui régler son compte. Pas, en tout cas, lorsque le combat était disputé, équitable.
Lui-même se mit en garde, en imitant plutôt celle d'un lutteur que celle d'un boxeur ; assez bas, les genoux fléchis, les deux mains levées à hauteur de buste, prêtes à fuser pour s'interposer sur la trajectoire d'un coup trop vif. Dans un premier temps, il laisserait à Isaac le confort d'entamer les hostilités, parce que c'était à lui d'apprendre, après tout : il en profiterait pour se mettre en jambes, et pour s'habituer à la force de ses coups, à leur vitesse, aussi.
Teaching dogs to bite.
Ft IsaacAlphonse.
Isaac était attentif, et suffisamment curieux pour offrir à Alphonse un avant-goût délectable de ce qui pouvait l'attendre s'il choisissait d'opter pour une carrière professorale -laquelle était, à tout le moins en ce qui le concernait, plutôt une hypothèse farfelue qu'une fatalité qu'il appelait de ses vœux. Il ne se doutait pas du fait qu'il pouvait être si grisant de prendre une attitude docte pour imprégner des étudiants d'un savoir qui leur serait tôt ou tard profitable... Et s'il partait du principe que les aspects négatifs de ce métier si spécifique étaient largement suffisants pour le rebuter, il se dit, l'espace d'un instant, que cela pouvait être intéressant de s'occuper de jeunes pousses particulièrement prometteuses, enthousiastes et travailleuses. En somme, d'élèves nettement plus proches d'Isaac ou de Kyle que de lui-même.
Bien loin de le pousser à se remettre en question, cette pensée coupable l'accompagna durant quelques secondes, le temps qu'il enregistre les diverses interrogations légitimes de son interlocuteur et qu'il entreprenne d'y répondre avec une rigueur définitivement dépaysante de sa part.
-Faire sauter la rotule, c'est efficace, ouais ; mais c'est vraiment pas simple en conditions réelles. Même chose pour un coup à l'oreille. Pars toujours du principe que ton adversaire ne te laissera pas faire ce que tu veux. Y a des astuces, bien sûr, pour y arriver ; le fatiguer, par exemple, le prendre par surprise, feinter... Mais ça n'est jamais fiable à cent pourcents, et ce que tu es susceptible de faire pour le piéger, il pourra être tenté, lui aussi, de l'utiliser contre toi. Alors vaut parfois mieux miser sur un comportement prévisible mais fiable et sécuritaire que pour des mouvements audacieux mais trop chaotiques, qui ouvriraient trop tes défenses et t'exposeraient à une contre-attaque immédiate.
C'était tout le problème, de réussir à trouver un équilibre, un juste milieu entre ces deux postures. Et cela faisait partie des choses qui ne s'expliquaient pas trop ; il fallait le sens du timing, être réceptif aux signaux parfois infimes que l'adversaire pouvait renvoyer, et qui pouvaient trahir son état de fatigue ou d'inattention... Un amalgame de qualités souvent plus innées qu'acquises, et que le Kleinschreiber pourrait très bien passer toute une vie à peaufiner sans jamais réussir à en saisir l'essence. De la même manière qu'une vie à apprendre à utiliser un instrument de musique ne garantissait pas de devenir un mélomane accompli, ou qu'une vie à courir ne transformait pas irrémédiablement en athlète de haut vol ; la nature était cruelle, et offrait parfois des prédispositions aux personnes qui les méritaient le moins, au regard de ce qu'elles étaient tentées d'en faire.
La question d'Isaac en matière de volonté défensive attira sur les lèvres du Wright un fin sourire ; et, assez finaud, il répondit du tac-au-tac.
-La meilleure des défenses, c'est surtout l'esquive. C'est pour ça que c'est super important de connaître ton allonge, la qualité de tes réflexes, et de toujours veiller à maintenir entre toi et ton opposant une distance de sécurité susceptible de te permettre d'esquiver ses attaques. C'est pas une science exacte, et ça ne t'interdit pas de tenir ta garde, mais en faisant ça, tu diminues les risques d'échouer à bloquer un coup. En dehors de ça, ouais, les avant-bras ou les tibias sont de bonnes options... Mais c'est comme tout ; tes os ne sont pas indestructibles, et la douleur peut rapidement devenir contraignante, donc faut les utiliser avec parcimonie, dans ce cadre-là. En plus, bloquer avec une jambe sous-entend que tu te prives d'elle pour prendre appui ; un ennemi doué dans les prises aura tôt fait en tirer profit pour te faire tomber. Et c'est la dernière chose que tu veux, dans le cadre d'un combat.
La stabilité, c'était le maître-mot, en matière de pugilat. Y renoncer, c'était renoncer à la victoire ; parce qu'Alphonse ne connaissait personne qui soit susceptible, en situations réelles, d'attendre gentiment que l'adversaire se redresse pour lui régler son compte. Pas, en tout cas, lorsque le combat était disputé, équitable.
-Ouais, on va pouvoir s'y mettre, abonda-t-il en achevant sa petite séance d'étirement. Pas d'utilisation de pouvoirs, hein, on est d'accord ? Garde à l'esprit que t'as une allonge légèrement plus grande que la mienne. Surveille mes pieds et mes bras ; c'est rare en combat que des types soient tentées de foutre des coups de boule, alors j'en ferai pas, aujourd'hui.
Lui-même se mit en garde, en imitant plutôt celle d'un lutteur que celle d'un boxeur ; assez bas, les genoux fléchis, les deux mains levées à hauteur de buste, prêtes à fuser pour s'interposer sur la trajectoire d'un coup trop vif. Dans un premier temps, il laisserait à Isaac le confort d'entamer les hostilités, parce que c'était à lui d'apprendre, après tout : il en profiterait pour se mettre en jambes, et pour s'habituer à la force de ses coups, à leur vitesse, aussi.
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Ven 10 Mai 2024 - 12:36
Teaching dogs to bite
Feat. Maître-jeu
Alphonse était sérieux et rigoureux. Deux adjectifs qui lui étaient pourtant relativement étrangers, en temps normal. Peut-être était-ce parce qu’il venait à expliquer un domaine qu’il appréciait un peu. Peut-être que si le Kleinschreiber se mettait soudainement à s’intéresser aux jeux vidéos, le jeune Wright lui offrirait pléthore d’explications d’un air aussi appliqué.
Isaac, quant à lui, persévérait dans son attitude studieuse. La même qu’il avait pu afficher face à Stuart, des semaines durant, la même qu’il avait pu afficher durant les cours du professeur Evans, ou celle qu’il affichait face à Noxious Archangel. Il se gorgeait d’informations. Il absorbait autant qu’il le pouvait. Pour le retenir, bien sûr, pour le décortiquer, le comprendre, le voir parfois sous un autre angle bien plus simple à ses yeux et l’assimiler.
Il hocha une première fois la tête suite aux premiers éléments de réponse d’Alphonse avant de se fendre de nouveau d’un commentaire :
- Ce sont des choses qui se sentent plus qu’elles ne se pensent, c’est ça ?
L’instinct. Flairer quelque chose, comme Ezra le lui avait dit. Puis anticiper naturellement, sans chercher à tout parfaire. Dans ce cas… dans ce cas il lui fallait lire dans ses adversaires. Il le faisait quand les autres parlaient, il cherchait à voir ce qu’ils cachaient au fond d’eux… C’était un peu le même principe ici aussi, dans la finalité. Lire leurs gestes, leur visage, leur regard. Et pour un homme qui s'était entraîné pendant des années à observer les autres, cela serait probablement un peu plus aisé que pour d'autres. Cela dit, c’était sûrement un peu tôt de le faire aujourd’hui… Quoi que, c’était s’accoutumer dès le départ à une habitude à prendre. Cela ne pouvait être que bénéfique, indubitablement.
Le noble laissa un sourire fleurir sur ses lèvres en constatant la réponse qui sortit aussitôt de la bouche de son ami lorsqu’il aborda la défense avant d’acquiescer. L’esquive en priorité. Sinon le blocage avec les avant-bras ou les tibias. Sur le papier, cela n’avait rien de sorcier et serait facile à retenir.
- Pas de pouvoirs, oui. D’accord.
Si l’entraînement avec l’agent Harris avait eu le bon goût de lui faire prendre du recul sur sa peur de faire mal à autrui - lui permettant d’envisager de s’entraîner avec Alphonse et contre lui sans rechigner à venir le heurter peut-être violemment - Isaac n’avait pas envie d’utiliser son pouvoir contre son ami. Il nota les quelques conseils qu’il lui distillait là encore, avant de se mettre en place et en garde… et de venir poser son premier coup, un direct au niveau du nez, avant de replacer son bras dans une garde qui semblait un peu plus sûre que la fois où ils avaient oeuvré ensemble contre Jake.
Voyant qu’Alphonse ne cherchait pas à répliquer, et probablement à lui laisser la latitude de faire ses premiers coups sans y apposer la difficulté supplémentaire de devoir se défendre dans la foulée, le Kleinschreiber se permit de prendre son temps, de tester, tout simplement, des coups, tout en laissant parfois plusieurs secondes s’écouler entre chaque, pour réfléchir à ce qu’on lui avait dit précédemment. Pour retenir avec la pratique, simplement, et permettre de se faire une première idée du concept d’allonge, de jauger sa propre souplesse, sa propre force, sa propre vitesse, qui avaient augmenté durant les semaines précédentes, à force d’exercice.
S’il y a bien une chose qu’il garda en tête, c’était que son ami restait libre de contre-attaquer à tout moment - l’agent Harris avait à ce titre contribué à laisser une bonne trace dans son esprit - ce pourquoi même durant ces temps calmes il ne se permettait pas d’abaisser sa garde.
Ainsi, il enchaîna de cette façon plusieurs coups, d’abord avec les mains, un premier coup de paume qui visait le menton, de la main gauche il tenta un crochet vers la tempe. Il repositionna ensuite ses pieds pour se reculer légèrement, constatant qu’il était peut-être un peu trop près d’Alphonse - essayant d’évaluer cette fameuse distance de sécurité dont il venait de lui parler -, continua de chercher à viser les points cités par son ami, de prendre ses aises, d’alterner les coups, parfois avec sa main dominante, parfois l’autre, semblant gagner en assurance à chaque tentative de touche, quand bien même le Wright les esquivait. Il finit même par jeter un coup de pied droit vers le plexus solaire de son adversaire. Pour changer. Pour voir. Pour tester son propre équilibre.
Mais il était vrai qu'il y avait certains concepts qui pouvaient s’assimiler aux échecs, aussi. C’était une pensée qui ne viendrait sûrement pas dans tous les esprits, mais pour l’imagination d’Isaac, cela collait complètement, et lui offrirait peut-être des pistes de réflexion supplémentaires quand il serait encore plus à l’aise.
Isaac, quant à lui, persévérait dans son attitude studieuse. La même qu’il avait pu afficher face à Stuart, des semaines durant, la même qu’il avait pu afficher durant les cours du professeur Evans, ou celle qu’il affichait face à Noxious Archangel. Il se gorgeait d’informations. Il absorbait autant qu’il le pouvait. Pour le retenir, bien sûr, pour le décortiquer, le comprendre, le voir parfois sous un autre angle bien plus simple à ses yeux et l’assimiler.
Il hocha une première fois la tête suite aux premiers éléments de réponse d’Alphonse avant de se fendre de nouveau d’un commentaire :
- Ce sont des choses qui se sentent plus qu’elles ne se pensent, c’est ça ?
L’instinct. Flairer quelque chose, comme Ezra le lui avait dit. Puis anticiper naturellement, sans chercher à tout parfaire. Dans ce cas… dans ce cas il lui fallait lire dans ses adversaires. Il le faisait quand les autres parlaient, il cherchait à voir ce qu’ils cachaient au fond d’eux… C’était un peu le même principe ici aussi, dans la finalité. Lire leurs gestes, leur visage, leur regard. Et pour un homme qui s'était entraîné pendant des années à observer les autres, cela serait probablement un peu plus aisé que pour d'autres. Cela dit, c’était sûrement un peu tôt de le faire aujourd’hui… Quoi que, c’était s’accoutumer dès le départ à une habitude à prendre. Cela ne pouvait être que bénéfique, indubitablement.
Le noble laissa un sourire fleurir sur ses lèvres en constatant la réponse qui sortit aussitôt de la bouche de son ami lorsqu’il aborda la défense avant d’acquiescer. L’esquive en priorité. Sinon le blocage avec les avant-bras ou les tibias. Sur le papier, cela n’avait rien de sorcier et serait facile à retenir.
- Pas de pouvoirs, oui. D’accord.
Si l’entraînement avec l’agent Harris avait eu le bon goût de lui faire prendre du recul sur sa peur de faire mal à autrui - lui permettant d’envisager de s’entraîner avec Alphonse et contre lui sans rechigner à venir le heurter peut-être violemment - Isaac n’avait pas envie d’utiliser son pouvoir contre son ami. Il nota les quelques conseils qu’il lui distillait là encore, avant de se mettre en place et en garde… et de venir poser son premier coup, un direct au niveau du nez, avant de replacer son bras dans une garde qui semblait un peu plus sûre que la fois où ils avaient oeuvré ensemble contre Jake.
Voyant qu’Alphonse ne cherchait pas à répliquer, et probablement à lui laisser la latitude de faire ses premiers coups sans y apposer la difficulté supplémentaire de devoir se défendre dans la foulée, le Kleinschreiber se permit de prendre son temps, de tester, tout simplement, des coups, tout en laissant parfois plusieurs secondes s’écouler entre chaque, pour réfléchir à ce qu’on lui avait dit précédemment. Pour retenir avec la pratique, simplement, et permettre de se faire une première idée du concept d’allonge, de jauger sa propre souplesse, sa propre force, sa propre vitesse, qui avaient augmenté durant les semaines précédentes, à force d’exercice.
S’il y a bien une chose qu’il garda en tête, c’était que son ami restait libre de contre-attaquer à tout moment - l’agent Harris avait à ce titre contribué à laisser une bonne trace dans son esprit - ce pourquoi même durant ces temps calmes il ne se permettait pas d’abaisser sa garde.
Ainsi, il enchaîna de cette façon plusieurs coups, d’abord avec les mains, un premier coup de paume qui visait le menton, de la main gauche il tenta un crochet vers la tempe. Il repositionna ensuite ses pieds pour se reculer légèrement, constatant qu’il était peut-être un peu trop près d’Alphonse - essayant d’évaluer cette fameuse distance de sécurité dont il venait de lui parler -, continua de chercher à viser les points cités par son ami, de prendre ses aises, d’alterner les coups, parfois avec sa main dominante, parfois l’autre, semblant gagner en assurance à chaque tentative de touche, quand bien même le Wright les esquivait. Il finit même par jeter un coup de pied droit vers le plexus solaire de son adversaire. Pour changer. Pour voir. Pour tester son propre équilibre.
Mais il était vrai qu'il y avait certains concepts qui pouvaient s’assimiler aux échecs, aussi. C’était une pensée qui ne viendrait sûrement pas dans tous les esprits, mais pour l’imagination d’Isaac, cela collait complètement, et lui offrirait peut-être des pistes de réflexion supplémentaires quand il serait encore plus à l’aise.
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Mar 14 Mai 2024 - 18:55
Sentir plutôt que comprendre. Parfois, il était pertinent de jeter aux ronces les idées préconçues selon lesquelles tout artiste performant devait avoir un contrôle absolu de ce qu'il pouvait bien produire, artiste martial y compris. Il y avait toujours une part de hasard. D'inconscient. D'improvisation. Alphonse ne croyait pas qu'Isaac puisse passer à côté de tels aspects de l'art du pugilat, et partait du principe qu'il n'y avait aucune raison pour qu'il y soit complètement hermétique... mais, dans le pire des cas, le pyromancien avait l'avantage considérable de ne pas avoir à se reposer presque intégralement sur ses capacités physiques. Son talent pyrotechnique disposait de suffisamment d'avantages offensifs pour offrir à son profil un aspect destructeur à distance, y compris s'il échouait à devenir un combattant convenable en matière de close-combat... au contraire d'Alphonse qui, de son côté, se voyait condamné à progresser drastiquement s'il ne souhaitait pas finir en chair à canon à la première difficulté rencontrée dans sa carrière à venir.
Alors, quand leur bras de fer débuta, le jeune Wright prit le parti de laisser au Kleinschreiber le champ libre, l'espace de quelques instants. Il bloqua, esquiva, recula, montra en somme comment Isaac devrait lui-même agir lorsqu'il aurait à endurer des assauts fiévreux. Apprendre à se positionner, à anticiper, à amortir lorsqu'il n'était pas possible de se dérober complètement... Pendant tout ce temps, le jeune homme au regard incapacitant tâcha de demeurer mutique et attentif, comme s'il veillait à ne pas perdre une seule miette des mouvements que son partenaire pouvait être amené à faire. Et c'était sans doute le cas, dans le fond : il voulait le jauger, globalement, pour avoir une idée assez précise de ce qu'il était devenu, à la suite de son entraînement acharné des dernières semaines, des derniers combats auxquels ils avaient eu à prendre part, aussi. Et s'il allait sans dire que le jeune noble avait dorénavant assez d'armes en sa possession pour être complètement transfiguré vis-à-vis du garçonnet impressionnable qu'il était au moment de son arrivée au sein de leur classe, force était d'admettre, également, qu'il n'était pas encore arrivé au bout de ses progrès. Qu'il avait encore un long, très long chemin à parcourir.
Alors, au bout d'un moment, Alphonse entreprit de répondre aux charges d'Isaac ; mais il le fit, subitement, d'un coup d'un seul, sans crier gare, comme pour le prendre par surprise et le soumettre soudainement à une pression excessive. Il balaya sur le côté l'un de ses coups de poing, fit mine de répliquer d'un direct en plein nez, privilégia plutôt une balayette ample et fluide en visant sa cheville gauche en priorité, dans l'objectif clair et assumé de le précipiter au sol. S'il y parvenait, il renchérirait sans éprouver la moindre miséricorde en essayant de porter un deuxième coup de pied dans le ventre du pyromancien avant de reprendre ses distances ; a contrario, s'il échouait, il prendrait le parti de persévérer en tapant dans l'épaule, pour achever de déséquilibrer son vis-à-vis, avant de tenter de lui porter un coup de pied en plein abdomen pour le repousser vers l'arrière. Dans les deux cas, il devrait avoir à la suite cette brève passe d'arme l'ascendant ; et du temps pour s'exprimer, ce qu'il ne manquerait pas de faire sans ambages.
Pour imager ces quelques exemples, il mima un coup de poing d'une ampleur exagérée et un jab similaire à ce qu'un boxeur professionnel aurait pu produire à l'entraînement ; pour appuyer cette vérité d'autant plus, il la réitéra mais en se mettant de profil, de manière à ce que son vis-à-vis puisse librement décortiquer ses mouvements et s'en imprégner le plus possible. Puis il poursuivit, sentencieusement ; il commençait à se prendre au jeu, à puiser du plaisir à embrasser cet air docte qu'il se conférait à qui mieux-mieux.
Si le Kleinschreiber lui répondait ou donnait l'impression d'avoir parfaitement intégré cette petite leçon, il lui ferait signe pour l'inviter à reprendre leurs échanges là où il avait décidé de les interrompre. Il n'était pas certain qu'Isaac pourrait immédiatement appliquer une telle leçon, tout de même assez technique, mais il veillerait en tout cas à le corriger s'il constatait qu'il s'en éloignait, qu'il tendait à produire des offensives de plus en plus grossières.
Teaching dogs to bite.
Ft IsaacAlphonse.
-Ouais, c'est ça !
Sentir plutôt que comprendre. Parfois, il était pertinent de jeter aux ronces les idées préconçues selon lesquelles tout artiste performant devait avoir un contrôle absolu de ce qu'il pouvait bien produire, artiste martial y compris. Il y avait toujours une part de hasard. D'inconscient. D'improvisation. Alphonse ne croyait pas qu'Isaac puisse passer à côté de tels aspects de l'art du pugilat, et partait du principe qu'il n'y avait aucune raison pour qu'il y soit complètement hermétique... mais, dans le pire des cas, le pyromancien avait l'avantage considérable de ne pas avoir à se reposer presque intégralement sur ses capacités physiques. Son talent pyrotechnique disposait de suffisamment d'avantages offensifs pour offrir à son profil un aspect destructeur à distance, y compris s'il échouait à devenir un combattant convenable en matière de close-combat... au contraire d'Alphonse qui, de son côté, se voyait condamné à progresser drastiquement s'il ne souhaitait pas finir en chair à canon à la première difficulté rencontrée dans sa carrière à venir.
Alors, quand leur bras de fer débuta, le jeune Wright prit le parti de laisser au Kleinschreiber le champ libre, l'espace de quelques instants. Il bloqua, esquiva, recula, montra en somme comment Isaac devrait lui-même agir lorsqu'il aurait à endurer des assauts fiévreux. Apprendre à se positionner, à anticiper, à amortir lorsqu'il n'était pas possible de se dérober complètement... Pendant tout ce temps, le jeune homme au regard incapacitant tâcha de demeurer mutique et attentif, comme s'il veillait à ne pas perdre une seule miette des mouvements que son partenaire pouvait être amené à faire. Et c'était sans doute le cas, dans le fond : il voulait le jauger, globalement, pour avoir une idée assez précise de ce qu'il était devenu, à la suite de son entraînement acharné des dernières semaines, des derniers combats auxquels ils avaient eu à prendre part, aussi. Et s'il allait sans dire que le jeune noble avait dorénavant assez d'armes en sa possession pour être complètement transfiguré vis-à-vis du garçonnet impressionnable qu'il était au moment de son arrivée au sein de leur classe, force était d'admettre, également, qu'il n'était pas encore arrivé au bout de ses progrès. Qu'il avait encore un long, très long chemin à parcourir.
Alors, au bout d'un moment, Alphonse entreprit de répondre aux charges d'Isaac ; mais il le fit, subitement, d'un coup d'un seul, sans crier gare, comme pour le prendre par surprise et le soumettre soudainement à une pression excessive. Il balaya sur le côté l'un de ses coups de poing, fit mine de répliquer d'un direct en plein nez, privilégia plutôt une balayette ample et fluide en visant sa cheville gauche en priorité, dans l'objectif clair et assumé de le précipiter au sol. S'il y parvenait, il renchérirait sans éprouver la moindre miséricorde en essayant de porter un deuxième coup de pied dans le ventre du pyromancien avant de reprendre ses distances ; a contrario, s'il échouait, il prendrait le parti de persévérer en tapant dans l'épaule, pour achever de déséquilibrer son vis-à-vis, avant de tenter de lui porter un coup de pied en plein abdomen pour le repousser vers l'arrière. Dans les deux cas, il devrait avoir à la suite cette brève passe d'arme l'ascendant ; et du temps pour s'exprimer, ce qu'il ne manquerait pas de faire sans ambages.
-Les coups les plus difficiles à parer sont forcément ceux que tu ne vois pas venir. Si je réalise un coup d'une grande ampleur, même si j'y mets toute ma force... je suis obligé de déformer toute ma posture pour me permettre de t'attaquer. Ça rend mon attaque grossière, et à moins qu'on ne soit séparé par un grand décalage en terme de force brute, tu pourras t'en prémunir facilement. En revanche, si j'attaque d'un jab hyper rapide, ou si je tape hors de ton champ de vision, en feintant... je ne te ferai probablement pas aussi mal, mais t'auras beaucoup plus de mal à te protéger convenablement.
Pour imager ces quelques exemples, il mima un coup de poing d'une ampleur exagérée et un jab similaire à ce qu'un boxeur professionnel aurait pu produire à l'entraînement ; pour appuyer cette vérité d'autant plus, il la réitéra mais en se mettant de profil, de manière à ce que son vis-à-vis puisse librement décortiquer ses mouvements et s'en imprégner le plus possible. Puis il poursuivit, sentencieusement ; il commençait à se prendre au jeu, à puiser du plaisir à embrasser cet air docte qu'il se conférait à qui mieux-mieux.
-Il vaut mieux frapper un peu que pas du tout. Réserve tes coups les plus ravageurs pour les occasions où tu seras sûr qu'ils pourront porter ; dans le cas contraire, ménage-toi, et cherche plutôt les failles, petit à petit.
Si le Kleinschreiber lui répondait ou donnait l'impression d'avoir parfaitement intégré cette petite leçon, il lui ferait signe pour l'inviter à reprendre leurs échanges là où il avait décidé de les interrompre. Il n'était pas certain qu'Isaac pourrait immédiatement appliquer une telle leçon, tout de même assez technique, mais il veillerait en tout cas à le corriger s'il constatait qu'il s'en éloignait, qu'il tendait à produire des offensives de plus en plus grossières.
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Mar 14 Mai 2024 - 21:12
Teaching dogs to bite
Feat. Maître-jeu
Sentir plutôt que réfléchir. Le flair du limier pouvait-il servir de flair sur le ring ? La question se posait. Ezra avait-il un bon flair pour tout un tas de choses ? Se laisser embrigader par la chance, par le moment, par l’improvisation… N’était-ce pas un peu poétique, artistique quelque part ? Ezra Wright n’était-il pas un artiste, à sa façon ? Cette pensée n’était pas désagréable à être formulée à l’esprit d’un amateur d’art. Elle était même très agréable… mais comme ce n’était ni le lieu ni le moment pour se laisser aller à la rêverie, Isaac chassa tout ça de son cerveau en un claquement de doigts. Il y repenserait peut-être plus tard…
Toujours est-il que lorsqu’Alphonse décida de véritablement le tester, Isaac se tenait prêt à ce que les choses se retournent contre lui à un moment ou à un autre. Il esquiva cette feinte qui visait son nez en penchant la tête et le buste sur le côté, se déséquilibrant quelque peu dans le mouvement et s’il vit arriver cette balayette, il fut bien en peine de la contrecarrer, et il fut envoyé sur le sol, sur le dos, tandis que le Wright continuait sur sa lancée avec un coup de pied vers son ventre. Le Kleinschreiber monta l’un de ses genoux, de face, en guise de protection, et bien loin de se proclamer perdant, il essaya de se saisir de ce pied avec ses mains, pour le tourner et lui tordre la cheville mais sans aller jusqu’au bout. Alphonse avait eu l’ascendant. Isaac montrait qu’il ne lâchait pas le morceau, même dans une position qui jouait beaucoup dans sa défaveur.
Loin de se formaliser de sa chute et constatant que son instructeur du matin décidait de ne pas aller plus loin, le rouquin se releva promptement et écouta avec grande attention les paroles et les conseils qu’on continuait de lui distiller. Il comprenait ce que son ami lui disait, bien sûr, encore mieux avec ses exemples visuels. Et là encore, il ne pouvait s’empêcher de voir des similarités avec certains pans des échecs. Mine de rien, il y avait aussi une grande part d’improvisation dans ce jeu. Un certain flair… qu’Isaac n’était pas véritablement certain de posséder. Il manquait sans doute d’entraînement, puisque ses adversaires s’étaient faits peu nombreux depuis qu’il s’y était mis. Mais il savait qu’il en fallait parfois peu, bien peu, pour venir détruire la stratégie élaborée de l’adversaire.
- Comme un prédateur, finit-il par répondre une fois qu’Alphonse eut terminé ses explications.
Il resta quelques secondes pensif, se remémorant ce que venait de lui montrer le Wright, se remémorant aussi les diverses postures que son ami avait pu prendre auparavant, pendant qu’il se contentait de se défendre ou d’esquiver. Il était dynamique. Bien plus que le Kleinschreiber, qui devait être bien trop ancré à sa place. Une posture de débutant, sans aucun doute, qui lui garantissait une stabilité sécuritaire, mais moins de possibilités en cas de riposte.
- Je crois que je vois.
Sur ces mots, il se mit à sautiller brièvement, d’une jambe sur l’autre, avant de se repositionner et de se mettre de nouveau en garde. Il devait être dynamique. Il devait, là aussi, devenir un chasseur. Devenir un épaulard… enfin non, plutôt un tigre.
Il était prêt à corriger ses premières erreurs. Bouger plus, être plus souple sur ses appuis pour se dégager lui-même un peu mieux des ripostes, mais aussi rester dynamique dans ses propres coups, préférer les petits coups secs, que l’on verra moins venir, que les coups amples.
Il y avait aussi ses yeux. C’était plus difficile pour lui de lire le visage d’Alphonse, qui était à moitié masqué par sa visière, que probablement lire le visage de Kyle. Mais quelque part, c’était une difficulté bénéfique. Et s’il ne pouvait pas lire le visage de son ami, il devait au moins essayer de rendre le sien, et surtout son regard, illisible.
Isaac revint donc à la charge, essayant d’appliquer les conseils du Wright, mais aussi les remarques qui lui étaient venues en tête : être plus dynamique et moins lisible. Ses coups se firent plus enchaînés, pas forcément plus virulents, comme venait de lui conseiller Alphonse, mais il sentait qu’il avait moins besoin de prendre le temps de réfléchir, maintenant qu’il avait enregistré les points à frapper et se laissait un peu plus porter par le courant des événements. Ses yeux bleus finirent par papillonner sur les membres de son adversaire, sur son visage aussi, plutôt que les endroits que lui-même visait - qu’il avait jusque-là beaucoup plus regardé que le reste. Peut-être que les mouvements d’Alphonse lui seraient un peu plus lisibles aussi.
Si le Wright cherchait à riposter de temps à autre, le Kleinschreiber choisirait surtout de reculer en guise d’esquive. Et si jamais il percevait une véritable ouverture à un moment, un coup qui pourrait commencer à le déstabiliser, le noble enchainerait avec une attaque plus violente pour le mettre au sol.
A un moment donné, il tenta quelque chose. Il tenta peu ou prou la même chose que ce que lui avait fait Alphonse : une petite feinte d’un direct, au niveau du menton, cette fois, avant de venir le tacler avec une jambe au niveau des chevilles pour lui faire perdre l’équilibre. Cela fonctionnerait-il ? Peut-être pas mais il était là pour apprendre. Alors… il apprenait, avec un sérieux et une attention que bien des professeurs aimeraient voir chez leurs élèves.
Toujours est-il que lorsqu’Alphonse décida de véritablement le tester, Isaac se tenait prêt à ce que les choses se retournent contre lui à un moment ou à un autre. Il esquiva cette feinte qui visait son nez en penchant la tête et le buste sur le côté, se déséquilibrant quelque peu dans le mouvement et s’il vit arriver cette balayette, il fut bien en peine de la contrecarrer, et il fut envoyé sur le sol, sur le dos, tandis que le Wright continuait sur sa lancée avec un coup de pied vers son ventre. Le Kleinschreiber monta l’un de ses genoux, de face, en guise de protection, et bien loin de se proclamer perdant, il essaya de se saisir de ce pied avec ses mains, pour le tourner et lui tordre la cheville mais sans aller jusqu’au bout. Alphonse avait eu l’ascendant. Isaac montrait qu’il ne lâchait pas le morceau, même dans une position qui jouait beaucoup dans sa défaveur.
Loin de se formaliser de sa chute et constatant que son instructeur du matin décidait de ne pas aller plus loin, le rouquin se releva promptement et écouta avec grande attention les paroles et les conseils qu’on continuait de lui distiller. Il comprenait ce que son ami lui disait, bien sûr, encore mieux avec ses exemples visuels. Et là encore, il ne pouvait s’empêcher de voir des similarités avec certains pans des échecs. Mine de rien, il y avait aussi une grande part d’improvisation dans ce jeu. Un certain flair… qu’Isaac n’était pas véritablement certain de posséder. Il manquait sans doute d’entraînement, puisque ses adversaires s’étaient faits peu nombreux depuis qu’il s’y était mis. Mais il savait qu’il en fallait parfois peu, bien peu, pour venir détruire la stratégie élaborée de l’adversaire.
- Comme un prédateur, finit-il par répondre une fois qu’Alphonse eut terminé ses explications.
Il resta quelques secondes pensif, se remémorant ce que venait de lui montrer le Wright, se remémorant aussi les diverses postures que son ami avait pu prendre auparavant, pendant qu’il se contentait de se défendre ou d’esquiver. Il était dynamique. Bien plus que le Kleinschreiber, qui devait être bien trop ancré à sa place. Une posture de débutant, sans aucun doute, qui lui garantissait une stabilité sécuritaire, mais moins de possibilités en cas de riposte.
- Je crois que je vois.
Sur ces mots, il se mit à sautiller brièvement, d’une jambe sur l’autre, avant de se repositionner et de se mettre de nouveau en garde. Il devait être dynamique. Il devait, là aussi, devenir un chasseur. Devenir un épaulard… enfin non, plutôt un tigre.
Il était prêt à corriger ses premières erreurs. Bouger plus, être plus souple sur ses appuis pour se dégager lui-même un peu mieux des ripostes, mais aussi rester dynamique dans ses propres coups, préférer les petits coups secs, que l’on verra moins venir, que les coups amples.
Il y avait aussi ses yeux. C’était plus difficile pour lui de lire le visage d’Alphonse, qui était à moitié masqué par sa visière, que probablement lire le visage de Kyle. Mais quelque part, c’était une difficulté bénéfique. Et s’il ne pouvait pas lire le visage de son ami, il devait au moins essayer de rendre le sien, et surtout son regard, illisible.
Isaac revint donc à la charge, essayant d’appliquer les conseils du Wright, mais aussi les remarques qui lui étaient venues en tête : être plus dynamique et moins lisible. Ses coups se firent plus enchaînés, pas forcément plus virulents, comme venait de lui conseiller Alphonse, mais il sentait qu’il avait moins besoin de prendre le temps de réfléchir, maintenant qu’il avait enregistré les points à frapper et se laissait un peu plus porter par le courant des événements. Ses yeux bleus finirent par papillonner sur les membres de son adversaire, sur son visage aussi, plutôt que les endroits que lui-même visait - qu’il avait jusque-là beaucoup plus regardé que le reste. Peut-être que les mouvements d’Alphonse lui seraient un peu plus lisibles aussi.
Si le Wright cherchait à riposter de temps à autre, le Kleinschreiber choisirait surtout de reculer en guise d’esquive. Et si jamais il percevait une véritable ouverture à un moment, un coup qui pourrait commencer à le déstabiliser, le noble enchainerait avec une attaque plus violente pour le mettre au sol.
A un moment donné, il tenta quelque chose. Il tenta peu ou prou la même chose que ce que lui avait fait Alphonse : une petite feinte d’un direct, au niveau du menton, cette fois, avant de venir le tacler avec une jambe au niveau des chevilles pour lui faire perdre l’équilibre. Cela fonctionnerait-il ? Peut-être pas mais il était là pour apprendre. Alors… il apprenait, avec un sérieux et une attention que bien des professeurs aimeraient voir chez leurs élèves.
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Jeu 16 Mai 2024 - 20:54
L'explosion d'énergie du guépard, sur une durée très courte, résultait le plus souvent en des chasses infructueuses. Raison pour laquelle la nature l'avait doté d'un arsenal offensif vaste et performant ; de sa mâchoire à ses griffes, de sa faculté à bondir vite et loin à sa précision chirurgical, il avait tout pour se jeter sur ses proies afin de leur ôter la vie d'un coup d'un seul. A contrario, le dragon de komodo se contentait de mordre une fois, parfois superficiellement, et de suivre sa proie à distance jusqu'à ce que l'infection que la proie contractait immanquablement finisse par terminer le travail... Deux stratégies aux antipodes l'une de l'autre, mais qui pouvait bien, en soi, servir à catégoriser les héros. A terme, Isaac serait peut-être lui-même plus proche du guépard que du dragon de komodo, parce que ses flammes voraces pourraient lui servir à anéantir ses opposants en une fraction de secondes. Mais il valait mieux qu'il apprenne aussi à lutter sur le long terme, dans le cas de figure où ses explosions d'efforts seraient vaines... Parce que le guépard, lorsqu'il échouait à répétition, finissait par le payer de sa vie. Il ne pouvait pas passer de longs jours à jeûner et continuer incessamment à produire ses efforts insoutenables, ses courses effrénées et ses bonds prestes. Il s'affamait, petit-à-petit, et finissait par périr.
Si le Kleinschreiber, de son côté, apprenait tout aussi bien à chasser par le biais de fulgurances qu'en jouant de patience... Il deviendrait sans doute apte à assurer sa propre survie en territoire hostile. Et si Alphonse n'en était pas à percevoir Antiqua comme leur unique ligne d'horizon, s'il aimait à croire que de telles leçons pouvaient leur servir dans nombre de contextes, force était d'admettre qu'il n'allait pas s'aliéner une chance de rendre l'un de ses meilleurs amis plus performant sur le plan martial.
Il ne poursuivit pas dans cette illustration animalière, toutefois, et s'en retourna promptement au charbon pour continuer à mesurer les progrès du jeune noble. Il avait l'ascendant, c'était un constat aussi froid que factuel, mais il croyait aussi que ce constat aurait été d'autant plus implacable s'ils avaient dû se livrer au même exercice quelques jours, quelques semaines plus tôt. Preuve ineffable que son vis-à-vis progressait... à son contraire ? Le Wright n'était pas certain d'avoir gravi nombre de marches, dernièrement. Il s'était affûté, certes, avait affiné son sang-froid, avait appris à le mettre à rude épreuve. Mais physiquement...
L'arrivée de Noxious Archangel allait sans doute y palier. Il pouvait s'en réjouir.
Son inattention momentanée dut se retranscrire sur son faciès, parce que ce fut à cet instant qu'Isaac s'échina à le surprendre ; sa feinte fut déployée avec un timing suffisamment heureux pour qu'Alphonse y morde à pleines dents. Lorsqu'il sentit ses appuis se dérober sous lui, lorsqu'il vit la ligne d'horizon tanguer dangereusement jusqu'à lui paraître momentanément verticale, le jeune britannien esquissa un sourire de carnassier, presque vexé. Il ne s'attendait pas à ce que le pyromancien mette aussi promptement à l'usage ses astuces les plus provocatrices, mais force était d'admettre qu'il prenait au moins leur exercice au sérieux... alors le Wright se sentit obligé de répondre avec toute son habileté ; il déploya son bras droit au-dessus de lui, posa sa main au sol avant que le reste de son corps ne heurte le plancher des vaches, usa de cet appui soudain pour se projeter vers l'arrière en enclenchant une pirouette aérienne qu'il prolongea d'un mouvement d'épaules et du bassin, une fois enfin à terre. Il roula ainsi, comme aurait pu le faire un homme endormi sur son matelas ; et il s'écarta suffisamment du Kleinschreiber pour pouvoir ensuite se redresser promptement, dans un geste fluide, comme pour lui montrer qu'il existait envers et contre tout nombre de différences entre eux, notamment en matière d'improvisation. C'était quelque chose que l'on ne pouvait ni inventer, ni réfléchir en amont : les réflexes et leur pertinence découlaient toujours de la somme des expériences au travers desquelles on avait dû s'éprouver corps et âme...
Un constat d'autant plus cinglant et véridique qu'Alphonse n'entendait pas le laisser le suivre sans réagir...
Leur confrontation put ainsi reprendre sur une session de directs vifs et secs, de façon à pousser le Kleinschreiber à se tenir à distance de lui ; et le Wright poursuivrait ainsi jusqu'à ce qu'une voix ne daigne enfin les héler, quelques minutes plus tard.
Teaching dogs to bite.
Ft IsaacAlphonse.
-D'une certaine manière, oui... Enfin, ça dépend des prédateurs. Mais en tant qu'humains, on n'a pas exactement les mêmes armes, ni les mêmes faiblesses qu'un guépard. On est des animaux taillés pour l'endurance, comme les chevaux ou les chameaux, donc faut apprendre à s'en servir.
L'explosion d'énergie du guépard, sur une durée très courte, résultait le plus souvent en des chasses infructueuses. Raison pour laquelle la nature l'avait doté d'un arsenal offensif vaste et performant ; de sa mâchoire à ses griffes, de sa faculté à bondir vite et loin à sa précision chirurgical, il avait tout pour se jeter sur ses proies afin de leur ôter la vie d'un coup d'un seul. A contrario, le dragon de komodo se contentait de mordre une fois, parfois superficiellement, et de suivre sa proie à distance jusqu'à ce que l'infection que la proie contractait immanquablement finisse par terminer le travail... Deux stratégies aux antipodes l'une de l'autre, mais qui pouvait bien, en soi, servir à catégoriser les héros. A terme, Isaac serait peut-être lui-même plus proche du guépard que du dragon de komodo, parce que ses flammes voraces pourraient lui servir à anéantir ses opposants en une fraction de secondes. Mais il valait mieux qu'il apprenne aussi à lutter sur le long terme, dans le cas de figure où ses explosions d'efforts seraient vaines... Parce que le guépard, lorsqu'il échouait à répétition, finissait par le payer de sa vie. Il ne pouvait pas passer de longs jours à jeûner et continuer incessamment à produire ses efforts insoutenables, ses courses effrénées et ses bonds prestes. Il s'affamait, petit-à-petit, et finissait par périr.
Si le Kleinschreiber, de son côté, apprenait tout aussi bien à chasser par le biais de fulgurances qu'en jouant de patience... Il deviendrait sans doute apte à assurer sa propre survie en territoire hostile. Et si Alphonse n'en était pas à percevoir Antiqua comme leur unique ligne d'horizon, s'il aimait à croire que de telles leçons pouvaient leur servir dans nombre de contextes, force était d'admettre qu'il n'allait pas s'aliéner une chance de rendre l'un de ses meilleurs amis plus performant sur le plan martial.
Il ne poursuivit pas dans cette illustration animalière, toutefois, et s'en retourna promptement au charbon pour continuer à mesurer les progrès du jeune noble. Il avait l'ascendant, c'était un constat aussi froid que factuel, mais il croyait aussi que ce constat aurait été d'autant plus implacable s'ils avaient dû se livrer au même exercice quelques jours, quelques semaines plus tôt. Preuve ineffable que son vis-à-vis progressait... à son contraire ? Le Wright n'était pas certain d'avoir gravi nombre de marches, dernièrement. Il s'était affûté, certes, avait affiné son sang-froid, avait appris à le mettre à rude épreuve. Mais physiquement...
L'arrivée de Noxious Archangel allait sans doute y palier. Il pouvait s'en réjouir.
Son inattention momentanée dut se retranscrire sur son faciès, parce que ce fut à cet instant qu'Isaac s'échina à le surprendre ; sa feinte fut déployée avec un timing suffisamment heureux pour qu'Alphonse y morde à pleines dents. Lorsqu'il sentit ses appuis se dérober sous lui, lorsqu'il vit la ligne d'horizon tanguer dangereusement jusqu'à lui paraître momentanément verticale, le jeune britannien esquissa un sourire de carnassier, presque vexé. Il ne s'attendait pas à ce que le pyromancien mette aussi promptement à l'usage ses astuces les plus provocatrices, mais force était d'admettre qu'il prenait au moins leur exercice au sérieux... alors le Wright se sentit obligé de répondre avec toute son habileté ; il déploya son bras droit au-dessus de lui, posa sa main au sol avant que le reste de son corps ne heurte le plancher des vaches, usa de cet appui soudain pour se projeter vers l'arrière en enclenchant une pirouette aérienne qu'il prolongea d'un mouvement d'épaules et du bassin, une fois enfin à terre. Il roula ainsi, comme aurait pu le faire un homme endormi sur son matelas ; et il s'écarta suffisamment du Kleinschreiber pour pouvoir ensuite se redresser promptement, dans un geste fluide, comme pour lui montrer qu'il existait envers et contre tout nombre de différences entre eux, notamment en matière d'improvisation. C'était quelque chose que l'on ne pouvait ni inventer, ni réfléchir en amont : les réflexes et leur pertinence découlaient toujours de la somme des expériences au travers desquelles on avait dû s'éprouver corps et âme...
-C'était pas mal, avoua-t-il du bout des lèvres en embrassant la posture d'un boxeur. Mais dans ces cas-là, ton allonge peut jouer contre toi. Parce que t'es plus grand que moi, t'es moins doué au sol ; t'en es plus loin.
Un constat d'autant plus cinglant et véridique qu'Alphonse n'entendait pas le laisser le suivre sans réagir...
Leur confrontation put ainsi reprendre sur une session de directs vifs et secs, de façon à pousser le Kleinschreiber à se tenir à distance de lui ; et le Wright poursuivrait ainsi jusqu'à ce qu'une voix ne daigne enfin les héler, quelques minutes plus tard.
-Vous vous entraînez ? Ça vous dérange, si on vous rejoint ?
Darrel et Tao.
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Jeu 16 Mai 2024 - 21:54
Teaching dogs to bite
Feat. Maître-jeu
Aux nouvelles explications d’Alphonse, le Kleinschreiber répondit simplement par un bref hochement de tête, toujours aussi studieux. Certes, il n’avait jamais pensé au guépard et à ses sprints explosifs et il voyait très bien l’idée que lui exposait son ami, les limites que cela pouvait poser. Mais fort heureusement, des prédateurs, il en existait plein. Des félins, comme les guépards ou les tigres, des canidés, comme les loups - et qui, eux, étaient endurants - mais aussi sous-marins. A cette dernière pensée, un murmure laconique finit par sortir des lèvres d’Isaac :
- L’épaulard.
Encore. La comparaison revenait encore, avec toujours un certain sens à ses yeux. La belle orque, cet animal aussi joueur que carnassier, sous-estimé par bien des êtres, était un superprédateur particulièrement endurant et coriace - assez pour aller se frotter sans problème aux requins et devenir leur prédateur naturel. Cette bête traquait, patientait, avec une forte intelligence et une certaine ingéniosité parfois, jusqu’au moment opportun, pour porter une attaque qui serait fatidique… Et revenait à la charge si ce n’était pas assez, sans trop s'épuiser. Cela collait plutôt bien au Kleinschreiber. L’épaulard, l’un des seuls animaux capables de chasser de grands requins. Celui dont on ne se méfiait pas assez. Celui qui allait, s’il revenait d’Antiqua, pourchasser de bien vilaines ordures à travers Moderna. Avec patience et intelligence… Jusqu’au moment opportun.
Est-ce que le pouvoir d’Ezra, et surtout ses effets négatifs, ne le conditionnait pas aussi à éviter de courir partout et de l’user à tort à et travers ? N’y avait-il pas, derrière son empressement à avoir des résultats, une stratégie de préservation sur le long terme ? La question pouvait probablement se poser.
Toujours est-il qu’il n’était pas le seul à entretenir des élucubrations. Et si les siennes faisaient rarement silence, n’ôtant pourtant pas grand-chose à son attention depuis les années qu’il passait à entretenir des pensées en permanence en son for intérieur, un autre se fit un peu plus inattentif.
Cet instant, unique d’un jeune Wright qui se laissait aller à ses pensées, Isaac le vit comme une opportunité en or et s’évertua consciencieusement à mettre en application ce qu’il avait appris les minutes précédentes et à retourner les conseils et les gestes d’Alphonse contre lui. Ce qui, visiblement, peut-être, vexa ou plut à son opposant, qui lui avait montré ces mêmes armes. La fine ligne qui séparait les lèvres d’Isaac se tordit en un sourire léger, pas tant satisfait que malicieux alors même que le Wright réagissait avec une acrobatie de son cru.
Loin de se contenter et de se satisfaire du compliment que son ami formula avec prudence, le noble se concentra sur le reste de ses mots. Là encore, il comprenait ce que son interlocuteur souhaitait lui faire entendre.
- Et pourtant, l’agent Harris se débrouillait pas mal, alors que lui et moi-même devons avoir à peu près la même différence de taille que celle qui nous sépare, toi et moi, commenta-t-il.
Jake était très doué, et probablement avec un certain nombre d’années d’expérience au compteur. Mais il montrait que l’un n’empêchait pas l’autre. Isaac allait devoir sévèrement entraîner son agilité et sa souplesse. Comme beaucoup, beaucoup d’autres choses. Et peut-être réellement bazarder le peu de temps libre qu’il s’octroyait encore pour s’entraîner encore plus durement. Il voulait être prêt. Il voulait combler l’écart que le séparait d’Alphonse, d’Ezra, de Jake. Pas avec la prétention de les dépasser, ni même l’envie de la satisfaction que cela pourrait engendrer chez lui. Simplement avec l’idée de devenir plus fort, pallier ses faiblesses pour rejoindre la même lutte qu’eux.
L’affrontement reprit, endiablé, dynamique, dans des enchaînements chorégraphiés de coups de poings, d’esquive, un jeu de jambes et de bras qui pouvait aisément mettre au rebut la valse, le rock et le tango dont le noble avait dû apprendre les bases les plus strictes pour ces fichus rallyes mondains. Et de toutes ces danses, c’était bien celle qu’il était en train de réaliser avec son ami qui plaisait le plus au Kleinschreiber.
Mais on les interrompit, presque brusquement, par surprise. Si la voix qui les questionna n’était pas étrangère à Isaac, il ne commit pas l’imprudence de chercher son propriétaire du regard, et attendit qu’Alphonse ne décrète un instant de trêve pour mettre un peu de distance entre eux deux, évitant ainsi une grossière attaque surprise pour se venger de la chute dont le Kleinschreiber s’était fait l’auteur quelques instants plus tôt.
Il tourna les yeux pour apercevoir Darrel et Tao. De ce qu’il en savait, ils étaient doués en corps-à-corps, eux aussi. Une occasion en or pour lui d’apprendre des choses, sans aucun doute, de mettre en application les conseils de son instructeur personnel sur de nouveaux adversaires, découvrir aussi de nouveaux profils de combat qu’il avait pu entrapercevoir plusieurs semaines auparavant. Et renouer avec des camarades pour lesquels il avait dû paraître bien misérable. Isaac consulta le Wright du regard, requérant son avis silencieusement, et s’il ne semblait pas s’y refuser, il finirait par répondre, très sérieusement :
- Au contraire, je suis sûr que cela pourrait être instructif.
- L’épaulard.
Encore. La comparaison revenait encore, avec toujours un certain sens à ses yeux. La belle orque, cet animal aussi joueur que carnassier, sous-estimé par bien des êtres, était un superprédateur particulièrement endurant et coriace - assez pour aller se frotter sans problème aux requins et devenir leur prédateur naturel. Cette bête traquait, patientait, avec une forte intelligence et une certaine ingéniosité parfois, jusqu’au moment opportun, pour porter une attaque qui serait fatidique… Et revenait à la charge si ce n’était pas assez, sans trop s'épuiser. Cela collait plutôt bien au Kleinschreiber. L’épaulard, l’un des seuls animaux capables de chasser de grands requins. Celui dont on ne se méfiait pas assez. Celui qui allait, s’il revenait d’Antiqua, pourchasser de bien vilaines ordures à travers Moderna. Avec patience et intelligence… Jusqu’au moment opportun.
Est-ce que le pouvoir d’Ezra, et surtout ses effets négatifs, ne le conditionnait pas aussi à éviter de courir partout et de l’user à tort à et travers ? N’y avait-il pas, derrière son empressement à avoir des résultats, une stratégie de préservation sur le long terme ? La question pouvait probablement se poser.
Toujours est-il qu’il n’était pas le seul à entretenir des élucubrations. Et si les siennes faisaient rarement silence, n’ôtant pourtant pas grand-chose à son attention depuis les années qu’il passait à entretenir des pensées en permanence en son for intérieur, un autre se fit un peu plus inattentif.
Cet instant, unique d’un jeune Wright qui se laissait aller à ses pensées, Isaac le vit comme une opportunité en or et s’évertua consciencieusement à mettre en application ce qu’il avait appris les minutes précédentes et à retourner les conseils et les gestes d’Alphonse contre lui. Ce qui, visiblement, peut-être, vexa ou plut à son opposant, qui lui avait montré ces mêmes armes. La fine ligne qui séparait les lèvres d’Isaac se tordit en un sourire léger, pas tant satisfait que malicieux alors même que le Wright réagissait avec une acrobatie de son cru.
Loin de se contenter et de se satisfaire du compliment que son ami formula avec prudence, le noble se concentra sur le reste de ses mots. Là encore, il comprenait ce que son interlocuteur souhaitait lui faire entendre.
- Et pourtant, l’agent Harris se débrouillait pas mal, alors que lui et moi-même devons avoir à peu près la même différence de taille que celle qui nous sépare, toi et moi, commenta-t-il.
Jake était très doué, et probablement avec un certain nombre d’années d’expérience au compteur. Mais il montrait que l’un n’empêchait pas l’autre. Isaac allait devoir sévèrement entraîner son agilité et sa souplesse. Comme beaucoup, beaucoup d’autres choses. Et peut-être réellement bazarder le peu de temps libre qu’il s’octroyait encore pour s’entraîner encore plus durement. Il voulait être prêt. Il voulait combler l’écart que le séparait d’Alphonse, d’Ezra, de Jake. Pas avec la prétention de les dépasser, ni même l’envie de la satisfaction que cela pourrait engendrer chez lui. Simplement avec l’idée de devenir plus fort, pallier ses faiblesses pour rejoindre la même lutte qu’eux.
L’affrontement reprit, endiablé, dynamique, dans des enchaînements chorégraphiés de coups de poings, d’esquive, un jeu de jambes et de bras qui pouvait aisément mettre au rebut la valse, le rock et le tango dont le noble avait dû apprendre les bases les plus strictes pour ces fichus rallyes mondains. Et de toutes ces danses, c’était bien celle qu’il était en train de réaliser avec son ami qui plaisait le plus au Kleinschreiber.
Mais on les interrompit, presque brusquement, par surprise. Si la voix qui les questionna n’était pas étrangère à Isaac, il ne commit pas l’imprudence de chercher son propriétaire du regard, et attendit qu’Alphonse ne décrète un instant de trêve pour mettre un peu de distance entre eux deux, évitant ainsi une grossière attaque surprise pour se venger de la chute dont le Kleinschreiber s’était fait l’auteur quelques instants plus tôt.
Il tourna les yeux pour apercevoir Darrel et Tao. De ce qu’il en savait, ils étaient doués en corps-à-corps, eux aussi. Une occasion en or pour lui d’apprendre des choses, sans aucun doute, de mettre en application les conseils de son instructeur personnel sur de nouveaux adversaires, découvrir aussi de nouveaux profils de combat qu’il avait pu entrapercevoir plusieurs semaines auparavant. Et renouer avec des camarades pour lesquels il avait dû paraître bien misérable. Isaac consulta le Wright du regard, requérant son avis silencieusement, et s’il ne semblait pas s’y refuser, il finirait par répondre, très sérieusement :
- Au contraire, je suis sûr que cela pourrait être instructif.
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Sam 18 Mai 2024 - 22:02
Il s'esclaffa comme il savait si bien le faire -exagérément au possible- lorsqu'Isaac le rappela au bon souvenir de ce redoutable Jake Harris, face auquel les étudiants avaient déjà eu l'opportunité de se mesurer dans un tel cadre. Et contre lequel ils avaient eu le loisir de mordre la poussière à de nombreuses reprises, également... Son hilarité ne dura pas, toutefois, puisque l'envie de reprendre les hostilités là où ils les avaient momentanément délaissées se fit bientôt irrépressible. Revinrent alors les charges, les coups, les parades, les esquives, les déviations, leur rythme endiablé. Le Wright sembla davantage concentré, après cette petite piqûre de rappel que son interlocuteur venait de lui infliger en le battant à son propre jeu ; mais ils n'eurent pas vraiment la chance de se départager, l'un et l'autre, puisque ce fut à ce moment-là que Darrel et Tao décidèrent de pointer le bout de leurs nez, souhaitant manifestement se dégoter d'autres camarades susceptibles de leur servir de partenaires d'exercice. Les coups qu'ils se portaient jusqu'alors moururent progressivement ; Alphonse laissa à son ami l'opportunité de faire montre de son assentiment, souffla un moment, poings sur les hanches, puis opina du chef avec générosité avant d'aller s'emparer d'une bouteille d'eau fraîche qu'il avait emporté avec lui. Une brève gorgée sembla lui permettre de retrouver un peu de sérénité, tandis que le cramoisi à ses joues ne mentait pas : il commençait à monter en puissance.
Cela aurait été l'évidence même, pourtant : miser sur les duos qui étaient les leurs, compte tenu de leurs appartenances à deux classes distinctes. Darrel et Tao d'un côté, Alphonse et Isaac de l'autre... Un tel tableau n'aurait en aucun cas été équitable. Pas forcément parce que leurs deux opposants devaient être plus doués que le Kleinschreiber ; le Wright partait du principe raisonnable qu'ils n'étaient jamais que quatre jeunes hommes, qu'aucun d'entre eux ne devait être doué du potentiel d'un athlète de haut niveau. C'était plutôt qu'Isaac et lui avaient commencé à croiser le fer depuis déjà de nombreuses minutes, là où les deux nouveaux arrivants se trouvaient être frais comme des gardons... Les deux camarades d'Angela échangèrent d'ailleurs un regard circonspect, comme s'ils ne s'attendaient pas à une telle contre-proposition : Darrel, pas forcément hermétique à l'idée d'innover un peu, l'invita à dérouler davantage.
Il orienta son regard en direction de Tao qui, toujours à demi-planqué derrière son masque de tissu, acquiesça maigrement. Puis il se tourna dans la direction du jeune noble, pour prendre la température de son côté aussi. Si le Kleinschreiber ne s'opposait pas à cette proposition, le Wright aurait tôt fait organiser une séance de pierre-feuille-ciseaux entre Tao et Darrel, que le second remporterait en trois manches gagnantes ; puis viendrait sa propre confrontation avec Isaac, avec l'idée que le vainqueur rejoindrait Darrel, et que le perdant, lui, devrait faire équipe avec Tao. Une manière tout-à-fait impartiale de définir les binômes...
Teaching dogs to bite.
Ft IsaacAlphonse.
-T'es en train de te comparer à c't'espèce de brute ? Moi qui te prenais pour quelqu'un d'humble !
Il s'esclaffa comme il savait si bien le faire -exagérément au possible- lorsqu'Isaac le rappela au bon souvenir de ce redoutable Jake Harris, face auquel les étudiants avaient déjà eu l'opportunité de se mesurer dans un tel cadre. Et contre lequel ils avaient eu le loisir de mordre la poussière à de nombreuses reprises, également... Son hilarité ne dura pas, toutefois, puisque l'envie de reprendre les hostilités là où ils les avaient momentanément délaissées se fit bientôt irrépressible. Revinrent alors les charges, les coups, les parades, les esquives, les déviations, leur rythme endiablé. Le Wright sembla davantage concentré, après cette petite piqûre de rappel que son interlocuteur venait de lui infliger en le battant à son propre jeu ; mais ils n'eurent pas vraiment la chance de se départager, l'un et l'autre, puisque ce fut à ce moment-là que Darrel et Tao décidèrent de pointer le bout de leurs nez, souhaitant manifestement se dégoter d'autres camarades susceptibles de leur servir de partenaires d'exercice. Les coups qu'ils se portaient jusqu'alors moururent progressivement ; Alphonse laissa à son ami l'opportunité de faire montre de son assentiment, souffla un moment, poings sur les hanches, puis opina du chef avec générosité avant d'aller s'emparer d'une bouteille d'eau fraîche qu'il avait emporté avec lui. Une brève gorgée sembla lui permettre de retrouver un peu de sérénité, tandis que le cramoisi à ses joues ne mentait pas : il commençait à monter en puissance.
-Je suis plutôt partant, aussi. On peut partir sur un deux contre deux... mais je trouve que ce serait dommage de se contenter de faire ça avec nos deux binômes actuels !
Cela aurait été l'évidence même, pourtant : miser sur les duos qui étaient les leurs, compte tenu de leurs appartenances à deux classes distinctes. Darrel et Tao d'un côté, Alphonse et Isaac de l'autre... Un tel tableau n'aurait en aucun cas été équitable. Pas forcément parce que leurs deux opposants devaient être plus doués que le Kleinschreiber ; le Wright partait du principe raisonnable qu'ils n'étaient jamais que quatre jeunes hommes, qu'aucun d'entre eux ne devait être doué du potentiel d'un athlète de haut niveau. C'était plutôt qu'Isaac et lui avaient commencé à croiser le fer depuis déjà de nombreuses minutes, là où les deux nouveaux arrivants se trouvaient être frais comme des gardons... Les deux camarades d'Angela échangèrent d'ailleurs un regard circonspect, comme s'ils ne s'attendaient pas à une telle contre-proposition : Darrel, pas forcément hermétique à l'idée d'innover un peu, l'invita à dérouler davantage.
-D'accord, mais tu penses à quoi ?
-On fait deux binômes, certes, mais en nous mélangeant, et au tirant au hasard. L'un de vous deux et l'un de nous deux contre les deux autres. Comme ça... pas d'affinité qui s'exprime, pas de problème de forme ou de surmenage non plus. On attaque la confrontation avec l'équité la plus parfaite, et les plus forts l'emportent.
-On fait deux binômes, certes, mais en nous mélangeant, et au tirant au hasard. L'un de vous deux et l'un de nous deux contre les deux autres. Comme ça... pas d'affinité qui s'exprime, pas de problème de forme ou de surmenage non plus. On attaque la confrontation avec l'équité la plus parfaite, et les plus forts l'emportent.
Il orienta son regard en direction de Tao qui, toujours à demi-planqué derrière son masque de tissu, acquiesça maigrement. Puis il se tourna dans la direction du jeune noble, pour prendre la température de son côté aussi. Si le Kleinschreiber ne s'opposait pas à cette proposition, le Wright aurait tôt fait organiser une séance de pierre-feuille-ciseaux entre Tao et Darrel, que le second remporterait en trois manches gagnantes ; puis viendrait sa propre confrontation avec Isaac, avec l'idée que le vainqueur rejoindrait Darrel, et que le perdant, lui, devrait faire équipe avec Tao. Une manière tout-à-fait impartiale de définir les binômes...
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Sam 18 Mai 2024 - 23:15
Merci pour le pierre-feuille-ciseaux, c'était drôle.
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Feat. Maître-jeu
A cette pique qui venait mettre en doute l’humilité d’Isaac, ce dernier ne dédia à son auteur qu’un sourcil arqué. Parce qu’il savait qu’Alphonse le tançait, une fois de plus, et qu’il avait probablement très bien compris là où avait souhaité le mener le noble. Pas du tout sur la voie de l'arrogance.
Mais le Kleinschreiber ne répondit rien : ni discours moralisateur, ni excuse bégayée pour laver son honneur, ni même un trait d’esprit pour rebondir. Non, il préférait retourner se concentrer sur la raison de leur présence dans ce gymnase avec tout le sérieux que cela pouvait exiger.
Leur nouvel instant de pause ne sonna vraiment qu’à l’arrivée de Darrel et de Tao et de leur proposition. Après avoir donné son assentiment, Isaac eut ainsi l’occasion de souffler. Ses joues étaient rosies, elles aussi, depuis un certain moment, même. Mais il n’en faisait pas grand cas. D’une part parce que cela faisait bien trois semaines qu’il avait commencé à faire du jogging quasiment tous les jours et que ces moments duraient de plus en plus longtemps. C’était bon pour son cardio. Ce qui l’empêchait, sans doute, de trop souffrir le martyr en ce moment même. D'autre part, parce qu'il ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin, ce matin, en attestait la réponse qu'il venait de donner.
L’idée d’Alphonse, de les mélanger de façon à casser d’emblée les affinités et et de laisser le hasard désigner les duos, était intéressante. Il n’était peut-être pas aussi d’accord sur la notion de perfection de l’équité que son ami énonçait : parce que dans les faits, leur niveau n’était pas égal et ils ne feraient pas les paires sur ce critère, mais elle était existante sur les autres points.
- Cela me convient.
Sa réponse, laconique, reflétait parfaitement ses réflexions : dans les faits, tout lui allait. Il se fichait de gagner ou de perdre. Il souhaitait simplement se confronter à quelqu’un. Progresser. Apprendre.
Si en apparence il regarda placidement Alphonse se faire l’arbitre et l’organisateur d’un pierre-feuille-ciseaux entre les deux nouveaux venus, intérieurement, Isaac eut soudainement un doute. Le pierre-feuille-ciseaux, c’était comme la pizza : un nouvel élément, pour lui, peu attrayant au regard de la bourgeoisie. Mais, tout comme ce plat qu’il avait eu fort du mal à savoir comment manger sans couverts, il n’en dit rien, tâcha de comprendre les règles qu’il avait déjà dû entendre ou même lire dans un bouquin une fois en regardant les deux autres faire, avant que ne vienne son tour et celui du Wright. Il allait être le plus normal possible, et tenter d'agir comme un étudiant classique et pas un petit noble bourge.
Si le rouquin n’avait pas, non plus, spécialement envie de gagner pour faire équipe avec Darrel, ce petit jeu de mains l’intéressait plutôt d’un point de vue stratégique. Car il devait bien y avoir des stratégies, non ? C’était peut-être une nouvelle occasion de tester son anticipation, sa chance, son flair et son intelligence.
Ce qu’il mit en œuvre. La première manche, c’est Alphonse qui la gagna, du premier coup. Pour le reste… Pour le reste, le Wright s’obstinait à reproduire le signe des ciseaux, et si Isaac opta pour la même stratégie, pour voir comment allait bien pouvoir réagir son adversaire et analyser son comportement, le Kleinschreiber finit par brandir la pierre. Sur la dernière manche, il commença même par la pierre, qui écrasa les ciseaux d’Alphonse et scella ainsi les duos. Darrel et Isaac contre Tao et Alphonse, donc.
Le jeune Wright avait-il vraiment laissé le hasard faire ? Ou avait-il délibérément laissé Isaac gagner en connaissant déjà l’identité de ceux avec qui ils allaient devoir travailler ?
Dans tous les cas, cette configuration plaisait au Kleinschreiber. C’était le moment de réparer les erreurs qu’il avait pu commettre lors de l’exercice organisé par les professeurs de leurs deux classes. Montrer à Darrel qu’il pouvait compter sur lui, et montrer à Tao qu’il pouvait être une menace. Toujours est-il qu’il pensait - et probablement à raison, vu les souvenirs qu’il en avait - que les deux jeunes homme de la classe d’Angela étaient de meilleurs combattants que lui. Un défi de taille, donc, à ses yeux. Mais un défi dans lequel il se jetait, toujours avec l’optique d’avancer. De progresser. De devenir meilleur et pouvoir prétendre du mieux possible à cette carrière néfaste qu’il avait désormais décidé d’embrasser. Pour le meilleur comme pour le pire.
Et le jeune noble ne chercha pas à se faire particulièrement bavard avec Darrel. Il avait bien une stratégie en tête. Celle de laisser faire les trois autres. Pour voir, pour observer, comme un chasseur tapi dans l’ombre. Pour comprendre quel genre de combattant ils étaient. Pour essayer de lire en eux, tant leur psyché que leurs aptitudes physiques. Avant de réfléchir à frapper. Il allait d’abord jouer la patience, esquiver le plus possible, donner peut-être deux ou trois petits coups par-ci par-là, histoire de feindre un semblant de répondant. Mais ce n’était pas ça qu’il cherchait. C’était la faille à gratter, celle où s’engouffrer. Celle qui, si elle ne permettait pas de gagner, permettrait de prendre un certain avantage pour les avoir à l’usure.
Mais le Kleinschreiber ne répondit rien : ni discours moralisateur, ni excuse bégayée pour laver son honneur, ni même un trait d’esprit pour rebondir. Non, il préférait retourner se concentrer sur la raison de leur présence dans ce gymnase avec tout le sérieux que cela pouvait exiger.
Leur nouvel instant de pause ne sonna vraiment qu’à l’arrivée de Darrel et de Tao et de leur proposition. Après avoir donné son assentiment, Isaac eut ainsi l’occasion de souffler. Ses joues étaient rosies, elles aussi, depuis un certain moment, même. Mais il n’en faisait pas grand cas. D’une part parce que cela faisait bien trois semaines qu’il avait commencé à faire du jogging quasiment tous les jours et que ces moments duraient de plus en plus longtemps. C’était bon pour son cardio. Ce qui l’empêchait, sans doute, de trop souffrir le martyr en ce moment même. D'autre part, parce qu'il ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin, ce matin, en attestait la réponse qu'il venait de donner.
L’idée d’Alphonse, de les mélanger de façon à casser d’emblée les affinités et et de laisser le hasard désigner les duos, était intéressante. Il n’était peut-être pas aussi d’accord sur la notion de perfection de l’équité que son ami énonçait : parce que dans les faits, leur niveau n’était pas égal et ils ne feraient pas les paires sur ce critère, mais elle était existante sur les autres points.
- Cela me convient.
Sa réponse, laconique, reflétait parfaitement ses réflexions : dans les faits, tout lui allait. Il se fichait de gagner ou de perdre. Il souhaitait simplement se confronter à quelqu’un. Progresser. Apprendre.
Si en apparence il regarda placidement Alphonse se faire l’arbitre et l’organisateur d’un pierre-feuille-ciseaux entre les deux nouveaux venus, intérieurement, Isaac eut soudainement un doute. Le pierre-feuille-ciseaux, c’était comme la pizza : un nouvel élément, pour lui, peu attrayant au regard de la bourgeoisie. Mais, tout comme ce plat qu’il avait eu fort du mal à savoir comment manger sans couverts, il n’en dit rien, tâcha de comprendre les règles qu’il avait déjà dû entendre ou même lire dans un bouquin une fois en regardant les deux autres faire, avant que ne vienne son tour et celui du Wright. Il allait être le plus normal possible, et tenter d'agir comme un étudiant classique et pas un petit noble bourge.
Si le rouquin n’avait pas, non plus, spécialement envie de gagner pour faire équipe avec Darrel, ce petit jeu de mains l’intéressait plutôt d’un point de vue stratégique. Car il devait bien y avoir des stratégies, non ? C’était peut-être une nouvelle occasion de tester son anticipation, sa chance, son flair et son intelligence.
Ce qu’il mit en œuvre. La première manche, c’est Alphonse qui la gagna, du premier coup. Pour le reste… Pour le reste, le Wright s’obstinait à reproduire le signe des ciseaux, et si Isaac opta pour la même stratégie, pour voir comment allait bien pouvoir réagir son adversaire et analyser son comportement, le Kleinschreiber finit par brandir la pierre. Sur la dernière manche, il commença même par la pierre, qui écrasa les ciseaux d’Alphonse et scella ainsi les duos. Darrel et Isaac contre Tao et Alphonse, donc.
Le jeune Wright avait-il vraiment laissé le hasard faire ? Ou avait-il délibérément laissé Isaac gagner en connaissant déjà l’identité de ceux avec qui ils allaient devoir travailler ?
Dans tous les cas, cette configuration plaisait au Kleinschreiber. C’était le moment de réparer les erreurs qu’il avait pu commettre lors de l’exercice organisé par les professeurs de leurs deux classes. Montrer à Darrel qu’il pouvait compter sur lui, et montrer à Tao qu’il pouvait être une menace. Toujours est-il qu’il pensait - et probablement à raison, vu les souvenirs qu’il en avait - que les deux jeunes homme de la classe d’Angela étaient de meilleurs combattants que lui. Un défi de taille, donc, à ses yeux. Mais un défi dans lequel il se jetait, toujours avec l’optique d’avancer. De progresser. De devenir meilleur et pouvoir prétendre du mieux possible à cette carrière néfaste qu’il avait désormais décidé d’embrasser. Pour le meilleur comme pour le pire.
Et le jeune noble ne chercha pas à se faire particulièrement bavard avec Darrel. Il avait bien une stratégie en tête. Celle de laisser faire les trois autres. Pour voir, pour observer, comme un chasseur tapi dans l’ombre. Pour comprendre quel genre de combattant ils étaient. Pour essayer de lire en eux, tant leur psyché que leurs aptitudes physiques. Avant de réfléchir à frapper. Il allait d’abord jouer la patience, esquiver le plus possible, donner peut-être deux ou trois petits coups par-ci par-là, histoire de feindre un semblant de répondant. Mais ce n’était pas ça qu’il cherchait. C’était la faille à gratter, celle où s’engouffrer. Celle qui, si elle ne permettait pas de gagner, permettrait de prendre un certain avantage pour les avoir à l’usure.
Merci pour le pierre-feuille-ciseaux, c'était drôle.
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Jeu 23 Mai 2024 - 15:26
L'air atterré de Darrel dut lui passer au-dessus de la tête, puisqu'il se contenta d'hausser les épaules en se rapprochant de Tao. Les deux binômes avaient finalement été désignés, ils allaient donc pouvoir passer aux choses sérieuses ; et nul ne perdit vraiment de temps à questionner le Wright sur ses intentions, à le cuisiner pour savoir si son échec n'était, dans le fond, pas tristement volontaire. Tao était plus que doué, au combat au corps-à-corps. En fait, il était même raisonnable de partir du principe qu'il était l'un des meilleurs combattants de toute l'Académie dans ce registre bien précis, au vu de l'atout que cela pouvait lui conférer sur un plan martial. Son pouvoir n'en tirait pas simplement un profit modeste... Non, il gravitait tout entier autour de ses prouesses physiques. Plus Tao était foncièrement doué au corps-à-corps, plus il était aisément capable de défaire ses opposants après les avoir privés de lumière, et plus il devenait forcément redoutable en tant que héros. Au contraire de nombre de ses pairs, il n'avait pas besoin de réfléchir outre-mesure pour se dessiner une progression. Il ne devait pas se creuser les méninges pour remédier à des défauts, à des faiblesses outrancières. Il ne devait pas chercher à améliorer son talent par la force de gadgets en tout genre... Non, il devait simplement devenir assez adroit, vivace et puissant pour éliminer à peu près n'importe qui en une fraction de secondes. En outre, à l'instar des autres classes, les élèves du professeur Evans avaient sérieusement charbonné depuis la disparition du professeur Chalter. Ils avaient eu le loisir de comprendre, avec tout ce fiasco, qu'ils ne seraient jamais véritablement en sécurité, maintenant qu'ils avaient choisi de s'engager sur cette voie risquée plutôt que sur une autre, plus tranquille, plus routinière. Ils devaient devenir plus forts. Pas dans un temps long, pas un jour ou l'autre : le plus tôt possible.
Ces quelques mots, ce fut tout ce que Darrel daigna décerner à Isaac avant que le début de leur confrontation ne s'engage ; car, l'instant suivant, ce fut un Alphonse souriant à pleines dents qui se jeta à leur rencontre, prêt à prendre les devants quitte à s'exposer à des remontrances vigoureuses. Dans son dos, toutefois, à une distance suffisamment proche pour bondir à tout instant, un Tao discret et aux mouvements fluides, toujours proche du sol, s'élança à son tour. Le signal était clair : le Wright allait faire ce qu'il savait faire de mieux, à savoir attirer vers lui l'attention de ses deux opposants, pour permettre à son acolyte de tirer profit d'un moment d'inattention qui leur permettre de l'emporter prématurément. C'était assez clair, dans de telles circonstances et avec l'interdiction formelle d'utiliser leurs pouvoirs respectifs : ceux qui l'emporteraient seraient en vérité ceux qui réussiraient à récupérer à leur compte la supériorité numérique. Le premier d'entre eux à tomber ferait chuter son binôme.
En ayant conscience de cela, Darrel décida de prendre les devants ; parce que le Kleinschreiber était plus grand que lui, il pourrait plus facilement lui porter assistance si Tao décidait de se jeter dans la mêlée sans crier gare. Lui et Alphonse engagèrent donc un tête-à-tête en multipliant les frappes sèches et les déviations expertes. Pour le peu qu'un regard observateur pourrait en juger, ils semblaient d'un niveau approximativement similaire ; à ceci près que le Wright avait déjà eu matière à s'épuiser. Ses capacités athlétiques forçaient décidément le respect... Dans son dos, Tao demeurait campé sur ses appuis, statique, les mains positionnées à hauteur de buste. Il guettait, attendait son heure. Comme prévu par Darrel, il bondirait au moment opportun... et ne prendrait pas le risque de s'épuiser ou de se blesser avant cela. Isaac allait devoir trouver un moyen d'intervenir...
Teaching dogs to bite.
Ft IsaacAlphonse et Darrel.
-Haha, pouffa Alphonse en constatant qu'Isaac l'avait emporté au pierre-feuille-ciseaux, je vois que t'es pas tombé dans mon piège ! Bien joué !
-T'appelles ça un piège ?
-T'appelles ça un piège ?
L'air atterré de Darrel dut lui passer au-dessus de la tête, puisqu'il se contenta d'hausser les épaules en se rapprochant de Tao. Les deux binômes avaient finalement été désignés, ils allaient donc pouvoir passer aux choses sérieuses ; et nul ne perdit vraiment de temps à questionner le Wright sur ses intentions, à le cuisiner pour savoir si son échec n'était, dans le fond, pas tristement volontaire. Tao était plus que doué, au combat au corps-à-corps. En fait, il était même raisonnable de partir du principe qu'il était l'un des meilleurs combattants de toute l'Académie dans ce registre bien précis, au vu de l'atout que cela pouvait lui conférer sur un plan martial. Son pouvoir n'en tirait pas simplement un profit modeste... Non, il gravitait tout entier autour de ses prouesses physiques. Plus Tao était foncièrement doué au corps-à-corps, plus il était aisément capable de défaire ses opposants après les avoir privés de lumière, et plus il devenait forcément redoutable en tant que héros. Au contraire de nombre de ses pairs, il n'avait pas besoin de réfléchir outre-mesure pour se dessiner une progression. Il ne devait pas se creuser les méninges pour remédier à des défauts, à des faiblesses outrancières. Il ne devait pas chercher à améliorer son talent par la force de gadgets en tout genre... Non, il devait simplement devenir assez adroit, vivace et puissant pour éliminer à peu près n'importe qui en une fraction de secondes. En outre, à l'instar des autres classes, les élèves du professeur Evans avaient sérieusement charbonné depuis la disparition du professeur Chalter. Ils avaient eu le loisir de comprendre, avec tout ce fiasco, qu'ils ne seraient jamais véritablement en sécurité, maintenant qu'ils avaient choisi de s'engager sur cette voie risquée plutôt que sur une autre, plus tranquille, plus routinière. Ils devaient devenir plus forts. Pas dans un temps long, pas un jour ou l'autre : le plus tôt possible.
-Tao est doué en prises. S'il réussit à te faire tomber... Y a peu de chances qu'il te laisse l'opportunité de te relever. C'est le plus petit de nous quatre, donc... Faut juste qu'on veille à ce qu'il reste à bonne distance. C'est notre priorité absolue.
Ces quelques mots, ce fut tout ce que Darrel daigna décerner à Isaac avant que le début de leur confrontation ne s'engage ; car, l'instant suivant, ce fut un Alphonse souriant à pleines dents qui se jeta à leur rencontre, prêt à prendre les devants quitte à s'exposer à des remontrances vigoureuses. Dans son dos, toutefois, à une distance suffisamment proche pour bondir à tout instant, un Tao discret et aux mouvements fluides, toujours proche du sol, s'élança à son tour. Le signal était clair : le Wright allait faire ce qu'il savait faire de mieux, à savoir attirer vers lui l'attention de ses deux opposants, pour permettre à son acolyte de tirer profit d'un moment d'inattention qui leur permettre de l'emporter prématurément. C'était assez clair, dans de telles circonstances et avec l'interdiction formelle d'utiliser leurs pouvoirs respectifs : ceux qui l'emporteraient seraient en vérité ceux qui réussiraient à récupérer à leur compte la supériorité numérique. Le premier d'entre eux à tomber ferait chuter son binôme.
En ayant conscience de cela, Darrel décida de prendre les devants ; parce que le Kleinschreiber était plus grand que lui, il pourrait plus facilement lui porter assistance si Tao décidait de se jeter dans la mêlée sans crier gare. Lui et Alphonse engagèrent donc un tête-à-tête en multipliant les frappes sèches et les déviations expertes. Pour le peu qu'un regard observateur pourrait en juger, ils semblaient d'un niveau approximativement similaire ; à ceci près que le Wright avait déjà eu matière à s'épuiser. Ses capacités athlétiques forçaient décidément le respect... Dans son dos, Tao demeurait campé sur ses appuis, statique, les mains positionnées à hauteur de buste. Il guettait, attendait son heure. Comme prévu par Darrel, il bondirait au moment opportun... et ne prendrait pas le risque de s'épuiser ou de se blesser avant cela. Isaac allait devoir trouver un moyen d'intervenir...
︎ Era of Dust
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Jeu 23 Mai 2024 - 18:46
Teaching dogs to bite
Feat. Maître-jeu
L’exclamation d’Alphonse suite à leur affrontement de pierre-feuilles-ciseaux n’obtint qu’un regard tranquille de la part d’Isaac, qui s’interrogeait au moment même en son for intérieur quant à la véritable intention du Wright avec ce piège qu’il venait d’énoncer et qui laissait même Darrel dubitatif, rejetant le compliment guilleret qu’il avait pu lui faire.
Ils se mirent en place, le Kleinschreiber adressa un sobre hochement de tête à son coéquipier suite à ses brèves explications, signe qu’elles n’étaient pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Mais il restait néanmoins sceptique. Pas sur ce qu’il avait énoncé, mais sur la stratégie, qui sous-entendait que Tao était le plus dangereux de leurs deux opposants, sans trop savoir si leur cible principale, dans un premier temps, devait être Alphonse ou son partenaire du jour.
Mais il est vrai que s’ils se débarrassaient du frère d’Ezra d’abord, ils seraient en supériorité numérique contre Tao…
Alors, il prit le temps d’observer. De faire un état des lieux. De remarquer que l’étudiant masqué s’obstinait à rester en retrait, sans doute dans le but de s’économiser.
Si le Wright et Darrel semblaient posséder le même niveau, et présager un ex-aequo entre eux, cela laissait entendre que c’étaient les présences de Tao et d’Isaac et leurs actions respectives qui viendraient sceller l’issue de cet affrontement, en positif comme en négatif.
Comme le jeune homme masqué ne semblait pas pressé de s’avancer, le noble comprenait que cette situation pourrait nécessairement jouer contre Darrel et lui, à terme, s’ils s’épuisaient, ils allaient inévitablement perdre en attention et le laisser arriver pour porter un coup décisif. Lui-même ne se sentait pas de façon sûre de pouvoir continuer pendant nombre de minutes à un rythme effréné, même s’il n’y avait pas photo sur la différence entre ses capacités physiques à son arrivée à Glamis et actuellement. Il était plus en forme, plus athlétique, plus réactif. Pas encore au niveau d’Alphonse, c’était certain, mais il avait connu pire.
Donc il devait provoquer un mouvement de la part de son opposant si prudent. Isaac attendrait un moment qu'il jugeait pertinent, un instant où les échanges fiévreux entre le Wright et Darrel se succédaient intensément, pour s’immiscer dans leur danse, pour bondir en direction d’Alphonse sur sa gauche et essayer de le cueillir d’un jab vif, du bras gauche, comme il le lui avait montré, à la mâchoire, alors que son bras droit restait résolument en garde.
Dans les faits, il se fichait bien de savoir si son coup porterait, s’il serait dévié ou évité. Ce n’était pas Alphonse qui l’intéressait véritablement. C’était celui qui devait oeuvrer avec lui. Tao.
Isaac était le leurre. Il se désignait comme sa proie. Le plus grand des quatre, le plus faible, aussi. Le plus inexpérimenté. Celui qui pourrait aisément perdre en stabilité, commettre une faute qui serait fatale face à Tao. Mais il avait justement terriblement conscience de ça. Et que cela pouvait peut-être, contre toute attente, jouer en sa faveur.
Son arme, c’était son allonge, qu’il avait eu le temps de comprendre, de tester, contre Alphonse, quand ils n’étaient encore que deux.
Sa priorité ? Sa propre stabilité. Ensuite, comme le lui avait glissé Darrel, garder le jeune homme masqué à la bonne distance, pile dans la fenêtre où il serait trop loin pour l’attaquer, mais où le Kleinschreiber, bien plus grand, pourrait le toucher, en gardant en tête qu’Alphonse pourrait essayer de profiter de leur proximité pour l'attaquer, aussi, plutôt que de s’en prendre à Darrel.
Pour le reste… il n’avait pas véritablement de plan. Comme quand il était seulement face à Alphonse, comme lorsqu’il s’était suffisamment senti à l’aise avec les réflexions et l’apprentissage qu’il était en train de faire, il choisit de se laisser porter par le rythme qu’il venait de provoquer.
C’était lui qui venait de donner le premier temps de cette nouvelle musique, c’était lui qui devait en garder le contrôle, qui en serait le compositeur.
Ils se mirent en place, le Kleinschreiber adressa un sobre hochement de tête à son coéquipier suite à ses brèves explications, signe qu’elles n’étaient pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Mais il restait néanmoins sceptique. Pas sur ce qu’il avait énoncé, mais sur la stratégie, qui sous-entendait que Tao était le plus dangereux de leurs deux opposants, sans trop savoir si leur cible principale, dans un premier temps, devait être Alphonse ou son partenaire du jour.
Mais il est vrai que s’ils se débarrassaient du frère d’Ezra d’abord, ils seraient en supériorité numérique contre Tao…
Alors, il prit le temps d’observer. De faire un état des lieux. De remarquer que l’étudiant masqué s’obstinait à rester en retrait, sans doute dans le but de s’économiser.
Si le Wright et Darrel semblaient posséder le même niveau, et présager un ex-aequo entre eux, cela laissait entendre que c’étaient les présences de Tao et d’Isaac et leurs actions respectives qui viendraient sceller l’issue de cet affrontement, en positif comme en négatif.
Comme le jeune homme masqué ne semblait pas pressé de s’avancer, le noble comprenait que cette situation pourrait nécessairement jouer contre Darrel et lui, à terme, s’ils s’épuisaient, ils allaient inévitablement perdre en attention et le laisser arriver pour porter un coup décisif. Lui-même ne se sentait pas de façon sûre de pouvoir continuer pendant nombre de minutes à un rythme effréné, même s’il n’y avait pas photo sur la différence entre ses capacités physiques à son arrivée à Glamis et actuellement. Il était plus en forme, plus athlétique, plus réactif. Pas encore au niveau d’Alphonse, c’était certain, mais il avait connu pire.
Donc il devait provoquer un mouvement de la part de son opposant si prudent. Isaac attendrait un moment qu'il jugeait pertinent, un instant où les échanges fiévreux entre le Wright et Darrel se succédaient intensément, pour s’immiscer dans leur danse, pour bondir en direction d’Alphonse sur sa gauche et essayer de le cueillir d’un jab vif, du bras gauche, comme il le lui avait montré, à la mâchoire, alors que son bras droit restait résolument en garde.
Dans les faits, il se fichait bien de savoir si son coup porterait, s’il serait dévié ou évité. Ce n’était pas Alphonse qui l’intéressait véritablement. C’était celui qui devait oeuvrer avec lui. Tao.
Isaac était le leurre. Il se désignait comme sa proie. Le plus grand des quatre, le plus faible, aussi. Le plus inexpérimenté. Celui qui pourrait aisément perdre en stabilité, commettre une faute qui serait fatale face à Tao. Mais il avait justement terriblement conscience de ça. Et que cela pouvait peut-être, contre toute attente, jouer en sa faveur.
Son arme, c’était son allonge, qu’il avait eu le temps de comprendre, de tester, contre Alphonse, quand ils n’étaient encore que deux.
Sa priorité ? Sa propre stabilité. Ensuite, comme le lui avait glissé Darrel, garder le jeune homme masqué à la bonne distance, pile dans la fenêtre où il serait trop loin pour l’attaquer, mais où le Kleinschreiber, bien plus grand, pourrait le toucher, en gardant en tête qu’Alphonse pourrait essayer de profiter de leur proximité pour l'attaquer, aussi, plutôt que de s’en prendre à Darrel.
Pour le reste… il n’avait pas véritablement de plan. Comme quand il était seulement face à Alphonse, comme lorsqu’il s’était suffisamment senti à l’aise avec les réflexions et l’apprentissage qu’il était en train de faire, il choisit de se laisser porter par le rythme qu’il venait de provoquer.
C’était lui qui venait de donner le premier temps de cette nouvelle musique, c’était lui qui devait en garder le contrôle, qui en serait le compositeur.
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Jeu 30 Mai 2024 - 13:52
Le conflit était bien parti pour s'éterniser. Pas parce qu'Alphonse et Darrel étaient suffisamment puissants ou résistants pour se taper l'un sur l'autre pendant une paire d'heures sans jamais faiblir, mais bien parce que ni l'un ni l'autre n'était assez insouciant pour se livrer imprudemment... D'un autre côté, ni Isaac ni Tao ne semblaient, dans l'immédiat, vouloir prendre part à leur danse effrénée et virile ; alors ils eurent tout le loisir de poursuivre leur affrontement sereinement, de se jauger, d'estimer leurs forces, leurs faiblesses, tout ce qui pouvait bien graviter autour de leurs styles de combat respectifs. En l'état, Alphonse était sans doute... un peu plus. Un peu plus expérimenté, un peu plus agile, un peu plus endurant, aussi. Mais Darrel avait pour lui sa force, et sa jugeote ; en demeurant attentif et en veillant à ne pas se précipiter, il pourrait sans doute a minima donner à son opposant un sacré fil à retordre. Le reste, comme l'avaient bien pressentis les deux derniers étudiants, ne pourrait exister qu'à partir du moment où l'un d'entre eux choisirait, pour le meilleur comme pour le pire, de se jeter dans la danse.
Et ce fut donc au Kleinschreiber de tenter quelque chose ; son irruption désarçonna le Wright, certes, dans la mesure où ce dernier ne s'était pas attendu à le voir surgir si frontalement, mais elle ne le prit pas suffisamment de court pour lui permettre de mordre la poussière une première fois. D'un geste expert et décidé, il parvint à envoyer son propre avant-bras en direction du poing de son opposant, de manière à le dévier, à le détourner de son propre visage ; et il ricana en imaginant que Tao ne manquerait pas le coche, qu'il se précipiterait pour donner à ce conflit un aspect nettement plus chaotique, de manière à leur offrir la victoire sur un plateau d'argent...
Il fut donc d'autant plus décontenancé de constater que, d'une part, Tao ne se donnait toujours pas la peine d'esquisser le moindre mouvement, mais aussi et surtout que Darrel avait renchéri, en constatant que la garde du Wright était particulièrement ouverte. Un crochet porté dans son ventre lui coupa le souffle, contraignit l'étudiant masqué à un mouvement de recul ; il tut sa douleur et expédia son pied en riposte, constata avec agacement que son adversaire bloquait avec son biceps gauche.
L'élève aux allures de ninja, de son côté, ne bougeait toujours pas d'un iota. Ce fut tout juste s'il recula pour éviter à Alphonse de le percuter ; en l'état, il demeurait son attention pleine et entière braquée sur leurs deux ennemis, comme s'il se focalisait uniquement sur l'attaque. Comme s'il partait du principe qu'Alphonse n'avait pas besoin de son aide pour assurer sa propre sécurité. Cette idée sembla titiller Darrel, suffisamment en tout cas pour le pousser à renchérir : il poursuivit donc en tentant de porter un coup de poing dans les côtes du Wright, le força à bloquer plus ou moins fermement, et à demeurer sur la défensive. Un petit peu plus d'ardeur, un petit peu plus d'efforts, et ils réussiraient sans doute à causer une brèche dans sa garde... La suite ne serait dès lors guère plus qu'une formalité. A condition, bien sûr, que son acolyte continue à miser sur la passivité ; ce dont, bien sûr, Darrel doutait au plus haut point. Il ne croyait pas Tao capable de laisser la victoire leur échapper par simple opportunisme... Il était assez doué en la matière pour sentir s'approcher le point de rupture, le moment où leur binôme n'aurait plus la moindre chance de l'emporter. Il n'allait donc pas manquer d'y réagir, d'une manière ou d'une autre...
Teaching dogs to bite.
Ft IsaacAlphonse et Darrel.
Le conflit était bien parti pour s'éterniser. Pas parce qu'Alphonse et Darrel étaient suffisamment puissants ou résistants pour se taper l'un sur l'autre pendant une paire d'heures sans jamais faiblir, mais bien parce que ni l'un ni l'autre n'était assez insouciant pour se livrer imprudemment... D'un autre côté, ni Isaac ni Tao ne semblaient, dans l'immédiat, vouloir prendre part à leur danse effrénée et virile ; alors ils eurent tout le loisir de poursuivre leur affrontement sereinement, de se jauger, d'estimer leurs forces, leurs faiblesses, tout ce qui pouvait bien graviter autour de leurs styles de combat respectifs. En l'état, Alphonse était sans doute... un peu plus. Un peu plus expérimenté, un peu plus agile, un peu plus endurant, aussi. Mais Darrel avait pour lui sa force, et sa jugeote ; en demeurant attentif et en veillant à ne pas se précipiter, il pourrait sans doute a minima donner à son opposant un sacré fil à retordre. Le reste, comme l'avaient bien pressentis les deux derniers étudiants, ne pourrait exister qu'à partir du moment où l'un d'entre eux choisirait, pour le meilleur comme pour le pire, de se jeter dans la danse.
Et ce fut donc au Kleinschreiber de tenter quelque chose ; son irruption désarçonna le Wright, certes, dans la mesure où ce dernier ne s'était pas attendu à le voir surgir si frontalement, mais elle ne le prit pas suffisamment de court pour lui permettre de mordre la poussière une première fois. D'un geste expert et décidé, il parvint à envoyer son propre avant-bras en direction du poing de son opposant, de manière à le dévier, à le détourner de son propre visage ; et il ricana en imaginant que Tao ne manquerait pas le coche, qu'il se précipiterait pour donner à ce conflit un aspect nettement plus chaotique, de manière à leur offrir la victoire sur un plateau d'argent...
Il fut donc d'autant plus décontenancé de constater que, d'une part, Tao ne se donnait toujours pas la peine d'esquisser le moindre mouvement, mais aussi et surtout que Darrel avait renchéri, en constatant que la garde du Wright était particulièrement ouverte. Un crochet porté dans son ventre lui coupa le souffle, contraignit l'étudiant masqué à un mouvement de recul ; il tut sa douleur et expédia son pied en riposte, constata avec agacement que son adversaire bloquait avec son biceps gauche.
L'élève aux allures de ninja, de son côté, ne bougeait toujours pas d'un iota. Ce fut tout juste s'il recula pour éviter à Alphonse de le percuter ; en l'état, il demeurait son attention pleine et entière braquée sur leurs deux ennemis, comme s'il se focalisait uniquement sur l'attaque. Comme s'il partait du principe qu'Alphonse n'avait pas besoin de son aide pour assurer sa propre sécurité. Cette idée sembla titiller Darrel, suffisamment en tout cas pour le pousser à renchérir : il poursuivit donc en tentant de porter un coup de poing dans les côtes du Wright, le força à bloquer plus ou moins fermement, et à demeurer sur la défensive. Un petit peu plus d'ardeur, un petit peu plus d'efforts, et ils réussiraient sans doute à causer une brèche dans sa garde... La suite ne serait dès lors guère plus qu'une formalité. A condition, bien sûr, que son acolyte continue à miser sur la passivité ; ce dont, bien sûr, Darrel doutait au plus haut point. Il ne croyait pas Tao capable de laisser la victoire leur échapper par simple opportunisme... Il était assez doué en la matière pour sentir s'approcher le point de rupture, le moment où leur binôme n'aurait plus la moindre chance de l'emporter. Il n'allait donc pas manquer d'y réagir, d'une manière ou d'une autre...
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Jeu 30 Mai 2024 - 14:40
Teaching dogs to bite
Feat. Maître-jeu
Isaac se méfiait de Tao, plus que d’Alphonse ou de Darrel. Et cela devait probablement être réciproque. Parce qu’ils avaient tous deux, jusque-là, l’attitude de deux prédateurs qui guettaient leurs proies, attendant qu’elles passent à portée, innocemment, pour leur porter un coup fatal. Parce qu’ils savaient, l’un comme l’autre, que c’étaient leurs actions qui définiraient l’issue de ce combat.
Aussi, le Kleinschreiber ne fut par surpris de voir Alphonse dévier son coup, il ne fut pas surpris de voir ce sourire se dessiner sur son visage, s’attendant, lui aussi, à voir son coéquipier surgir pour lui porter assistance, pour rétablir un équilibre qu’ils venaient de commencer à renverser.
Mais Tao ne jouait pas avec le Wright. Il profitait de lui. De sa force, de son endurance, de son expérience, pour le laisser se battre seul. Pour lui permettre d’observer. Et de sauter, lorsque l’occasion lui permettrait de faire mouche. Tao était intelligent.
Il était regardé, Isaac le savait. Il était étudié. Il devait continuer à être l’agneau. Cette candeur, cette naïveté, ce cruel manque d’expérience, dont les deux nouveaux arrivants ne pouvaient que se douter. Il devait faire croire qu’il avait oublié Tao. Ou qu’il le sous-estimait. Ce pourquoi, sans oublier sa présence, son regard semblait porté sur Alphonse. Parce que l’on ne regardait pas ce qui était invisible. On ne prêtait pas attention à ce qui n’était pas dangereux.
Un type doué dans les prises, hein ? Il allait donc lui donner ce qu’il souhaitait. Ou en tout cas, allait faire tout comme. Homines quod volunt credunt, toujours. Avant que Tao n’ait le temps d’analyser le style qu’il se dessinait lui-même actuellement. C’était la façon la plus efficace de le faire sortir de sa passivité.
Alors que Darrel profitait de l’inactivité du deuxième opposant pour harceler férocement le Wright, Isaac s’avança, lui aussi, pour l’y aider, pour continuer à mettre en difficulté son plus cher ami. Mais pas n’importe comment. Et pas n’importe quand.
Au moment où Darrel prendrait le parti d’attaquer Alphonse avec ses poings, au niveau du haut du corps, le noble passerait à l’attaque, prenant cette offensive pour une diversion capable de faire oublier au Wright qu’il était là. Il ne prendrait pas la peine, ou plutôt le risque, de dévoiler qu’il était apte à feinter, il laissait son partenaire du jour le faire pour lui. Il chercherait à faire une balayette au niveau des chevilles d’Alphonse, assez basse donc, s’ôtant consciemment une pointe d’équilibre pour forcer Tao à venir le chercher.
Et il jouerait l’ignorant jusqu’à ce que ce jeune homme ne daigne lui accorder le statut de proie à dévorer. Bien sûr qu’Isaac ne cherchait pas véritablement à se faire prendre au piège si jamais Tao se mettait à l’attaquer. Bien sûr qu’il en profiterait pour placer une attaque contre le garçon si une telle occasion se présentait véritablement à lui. Il dictait son propre rythme, encore. C'était sa musique.
Aussi, le Kleinschreiber ne fut par surpris de voir Alphonse dévier son coup, il ne fut pas surpris de voir ce sourire se dessiner sur son visage, s’attendant, lui aussi, à voir son coéquipier surgir pour lui porter assistance, pour rétablir un équilibre qu’ils venaient de commencer à renverser.
Mais Tao ne jouait pas avec le Wright. Il profitait de lui. De sa force, de son endurance, de son expérience, pour le laisser se battre seul. Pour lui permettre d’observer. Et de sauter, lorsque l’occasion lui permettrait de faire mouche. Tao était intelligent.
Il était regardé, Isaac le savait. Il était étudié. Il devait continuer à être l’agneau. Cette candeur, cette naïveté, ce cruel manque d’expérience, dont les deux nouveaux arrivants ne pouvaient que se douter. Il devait faire croire qu’il avait oublié Tao. Ou qu’il le sous-estimait. Ce pourquoi, sans oublier sa présence, son regard semblait porté sur Alphonse. Parce que l’on ne regardait pas ce qui était invisible. On ne prêtait pas attention à ce qui n’était pas dangereux.
Un type doué dans les prises, hein ? Il allait donc lui donner ce qu’il souhaitait. Ou en tout cas, allait faire tout comme. Homines quod volunt credunt, toujours. Avant que Tao n’ait le temps d’analyser le style qu’il se dessinait lui-même actuellement. C’était la façon la plus efficace de le faire sortir de sa passivité.
Alors que Darrel profitait de l’inactivité du deuxième opposant pour harceler férocement le Wright, Isaac s’avança, lui aussi, pour l’y aider, pour continuer à mettre en difficulté son plus cher ami. Mais pas n’importe comment. Et pas n’importe quand.
Au moment où Darrel prendrait le parti d’attaquer Alphonse avec ses poings, au niveau du haut du corps, le noble passerait à l’attaque, prenant cette offensive pour une diversion capable de faire oublier au Wright qu’il était là. Il ne prendrait pas la peine, ou plutôt le risque, de dévoiler qu’il était apte à feinter, il laissait son partenaire du jour le faire pour lui. Il chercherait à faire une balayette au niveau des chevilles d’Alphonse, assez basse donc, s’ôtant consciemment une pointe d’équilibre pour forcer Tao à venir le chercher.
Et il jouerait l’ignorant jusqu’à ce que ce jeune homme ne daigne lui accorder le statut de proie à dévorer. Bien sûr qu’Isaac ne cherchait pas véritablement à se faire prendre au piège si jamais Tao se mettait à l’attaquer. Bien sûr qu’il en profiterait pour placer une attaque contre le garçon si une telle occasion se présentait véritablement à lui. Il dictait son propre rythme, encore. C'était sa musique.
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Mar 4 Juin 2024 - 9:58
Le un contre un équilibré n'était pas destiné à s'éterniser outrancièrement. D'une part parce que les élèves savaient bien, tous les quatre, qu'ils n'avaient pas la vie devant eux : ils devaient se plier aux contraintes temporelles qui étaient les leurs, et accepter de passer une vitesse s'ils voulaient réellement parvenir à se départager, ce qui était une condition sine qua none au fait de tirer des leçons de leur affrontement amical. D'autre part parce que l'endurance d'Alphonse et de Darrel n'était pas infinie ; et, à ce petit jeu-là, c'était sans doute le partenaire d'Isaac qui serait amené à tirer son épingle du jeu. Parce que le Wright avait déjà eu le loisir de se mettre au défi en se confrontant à Isaac, en dépit de leurs nombreuses entractes bavardes, là où les deux étudiants de la classe du professeur Evans débarquaient tout juste. La fraîcheur était leur atout principal... En d'autres termes : tôt ou tard, il y avait fort à parier que le jeune Wright finirait par commettre une bévue, et qu'il le paierait cher, a fortiori s'il continuait à batailler seul. Paradoxalement, ce ne fut pas Tao, pourtant, qui passa à l'action le premier ; mais plutôt Isaac, qui choisit de continuer à intercéder en faveur de Darrel, au moment où les poings de ce dernier échouaient à cueillir l'élève au regard masqué avec toute la véhémence que ses mouvements secs manifestaient pourtant. Les coups de poing qui le menaçaient déviés, Alphonse sentit un pied sournois percuter ses chevilles et l'envoyer les quatre fers en l'air. Il s'était attendu, bien sûr, à ce que le Kleinschreiber finisse par revenir à la charge, mais il n'avait pas anticipé cette méthode et la diversion de Darrel s'était avérée fructueuse ; en outre, il commençait à s'agacer de constater que Tao ne le considérait, lui-même, que comme un partenaire tout juste capable de monopoliser l'attention de leurs deux adversaires. S'il voulait passer à la suite, il allait devoir rapidement le faire, sans quoi le Wright serait tout bêtement vaincu et contraint de laisser son allié du jour dans une criante infériorité numérique...
Mais il n'avait pas dit son dernier mot, ce beau diable d'Alphonse ; et il le prouva en parvenant à amortir sa chute au sol grâce à son bras gauche, qu'il replia au moment opportun pour éviter de souffrir d'une blessure inconvenante. Il roula ensuite, tâchant de s'éloigner prioritairement de Darrel, qu'il savait largement en mesure de le malmener une fois jeté au sol ; il préféra ainsi profiter du couvert que lui prodiguait le corps effilé d'Isaac pour empêcher l'étudiant au teint hâlé de le poursuivre dans l'immédiat. Si rien n'était fait pour l'en empêcher, il se camperait à nouveau sur ses pieds par le biais d'une roulade arrière, qui aurait le bénéfice, tout à la fois, de le maintenir en mouvement et de l'éloigner momentanément de ses deux ennemis. Darrel, bien sûr, aurait pour intention de le poursuivre pour lui mener la vie dure...
Mais se heurterait, pour la première fois depuis le début du combat, à une intervention aussi inopinée que douloureuse.
Parce que Tao, lui, n'attendait que cette opportunité-là d'intervenir. Contre toute attente, ce ne fut pas vers Isaac qu'il se jeta... mais vers Darrel, qui demeurait focalisé sur Alphonse, qui avait eu un avant-goût délectable de réussite, qui n'espérait rien d'autre que de marquer leur ascendant de façon définitive. Ainsi, au moment où l'autre élève du professeur Evans s'apprêtait à poursuivre le Wright, Tao se jeta dans sa direction, relativement bas, l'attrapa au niveau de la taille, glissa un pied derrière ses talons et le rabattit au sol d'un geste si virulent qu'il coupa probablement le souffle de Darrel, en plus de le désorienter temporairement.
Un choix crucial s'offrirait alors au Kleinschreiber : poursuivre Alphonse pour l'empêcher de se redresser, pour essayer de le vaincre, en comptant sur Darrel pour se maintenir en vie face à un Tao bien décidé à enfin montrer ce dont il était capable... ou, au contraire, renoncer à nuire au Wright pour privilégier la sécurité de son partenaire du jour, quitte à se retrouver, peut-être, pris entre deux feux ? Avec Tao d'un côté et Alphonse de l'autre, tout deux lui étant sans doute supérieurs sur les plans martial et athlétique, Isaac devrait en tout cas se décider au plus vite, au risque de n'avoir finalement plus qu'à subir...
Teaching dogs to bite.
Ft IsaacAlphonse et Darrel.
Le un contre un équilibré n'était pas destiné à s'éterniser outrancièrement. D'une part parce que les élèves savaient bien, tous les quatre, qu'ils n'avaient pas la vie devant eux : ils devaient se plier aux contraintes temporelles qui étaient les leurs, et accepter de passer une vitesse s'ils voulaient réellement parvenir à se départager, ce qui était une condition sine qua none au fait de tirer des leçons de leur affrontement amical. D'autre part parce que l'endurance d'Alphonse et de Darrel n'était pas infinie ; et, à ce petit jeu-là, c'était sans doute le partenaire d'Isaac qui serait amené à tirer son épingle du jeu. Parce que le Wright avait déjà eu le loisir de se mettre au défi en se confrontant à Isaac, en dépit de leurs nombreuses entractes bavardes, là où les deux étudiants de la classe du professeur Evans débarquaient tout juste. La fraîcheur était leur atout principal... En d'autres termes : tôt ou tard, il y avait fort à parier que le jeune Wright finirait par commettre une bévue, et qu'il le paierait cher, a fortiori s'il continuait à batailler seul. Paradoxalement, ce ne fut pas Tao, pourtant, qui passa à l'action le premier ; mais plutôt Isaac, qui choisit de continuer à intercéder en faveur de Darrel, au moment où les poings de ce dernier échouaient à cueillir l'élève au regard masqué avec toute la véhémence que ses mouvements secs manifestaient pourtant. Les coups de poing qui le menaçaient déviés, Alphonse sentit un pied sournois percuter ses chevilles et l'envoyer les quatre fers en l'air. Il s'était attendu, bien sûr, à ce que le Kleinschreiber finisse par revenir à la charge, mais il n'avait pas anticipé cette méthode et la diversion de Darrel s'était avérée fructueuse ; en outre, il commençait à s'agacer de constater que Tao ne le considérait, lui-même, que comme un partenaire tout juste capable de monopoliser l'attention de leurs deux adversaires. S'il voulait passer à la suite, il allait devoir rapidement le faire, sans quoi le Wright serait tout bêtement vaincu et contraint de laisser son allié du jour dans une criante infériorité numérique...
Mais il n'avait pas dit son dernier mot, ce beau diable d'Alphonse ; et il le prouva en parvenant à amortir sa chute au sol grâce à son bras gauche, qu'il replia au moment opportun pour éviter de souffrir d'une blessure inconvenante. Il roula ensuite, tâchant de s'éloigner prioritairement de Darrel, qu'il savait largement en mesure de le malmener une fois jeté au sol ; il préféra ainsi profiter du couvert que lui prodiguait le corps effilé d'Isaac pour empêcher l'étudiant au teint hâlé de le poursuivre dans l'immédiat. Si rien n'était fait pour l'en empêcher, il se camperait à nouveau sur ses pieds par le biais d'une roulade arrière, qui aurait le bénéfice, tout à la fois, de le maintenir en mouvement et de l'éloigner momentanément de ses deux ennemis. Darrel, bien sûr, aurait pour intention de le poursuivre pour lui mener la vie dure...
Mais se heurterait, pour la première fois depuis le début du combat, à une intervention aussi inopinée que douloureuse.
Parce que Tao, lui, n'attendait que cette opportunité-là d'intervenir. Contre toute attente, ce ne fut pas vers Isaac qu'il se jeta... mais vers Darrel, qui demeurait focalisé sur Alphonse, qui avait eu un avant-goût délectable de réussite, qui n'espérait rien d'autre que de marquer leur ascendant de façon définitive. Ainsi, au moment où l'autre élève du professeur Evans s'apprêtait à poursuivre le Wright, Tao se jeta dans sa direction, relativement bas, l'attrapa au niveau de la taille, glissa un pied derrière ses talons et le rabattit au sol d'un geste si virulent qu'il coupa probablement le souffle de Darrel, en plus de le désorienter temporairement.
Un choix crucial s'offrirait alors au Kleinschreiber : poursuivre Alphonse pour l'empêcher de se redresser, pour essayer de le vaincre, en comptant sur Darrel pour se maintenir en vie face à un Tao bien décidé à enfin montrer ce dont il était capable... ou, au contraire, renoncer à nuire au Wright pour privilégier la sécurité de son partenaire du jour, quitte à se retrouver, peut-être, pris entre deux feux ? Avec Tao d'un côté et Alphonse de l'autre, tout deux lui étant sans doute supérieurs sur les plans martial et athlétique, Isaac devrait en tout cas se décider au plus vite, au risque de n'avoir finalement plus qu'à subir...
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Mar 4 Juin 2024 - 14:18
Teaching dogs to bite
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Son coup de pied porta, et porta bien, même, puisqu’Alphonse ne s’était vraisemblablement pas attendu à cela, et qu’il l’envoya au sol, ne lui laissant d’autre choix que d’amortir sa chute s’il ne voulait pas s’avouer vaincu de suite. Ce que, bien entendu, le Wright fit.
Là où, en revanche, Isaac fut un peu plus surpris, même s’il n’en montra rien, ce fut l’attaque de Tao, qui ne le visa pas lui, mais bel et bien son coéquipier du jour, l’entraînant violemment au sol avec une prise dont il avait le secret.
Cela revenait rebattre certaines cartes… mais tant pis. Ou tant mieux, finalement. Cela apportait une difficulté supplémentaire qui ne pouvait que lui aller.
Parce que, certes, si le noble pouvait remporter la victoire avec Darrel, se faire pardonner ses fautes passées, il le ferait, mais ce qu’il souhaitait, avant tout, c’était apprendre. Et pour ça, la victoire ou la défaite, dans un tel contexte d’entraînement, il n’en avait rien à foutre.
Son humilité empêchait son semblant d’orgueil de trop vivre. Elle l’empêchait de se dire qu’il devait gagner à tout prix et qu’il en était largement capable. Elle faisait même son contraire : en lui faisant prendre pleinement conscience qu’il était faible, elle tendait plutôt à lui dire qu’il perdrait, quoi qu’il arrive. Elle lui faisait admettre qu’il était bon dernier. Et qu’il avait donc tout à gagner, parce que l’issue ne pourrait pas être pire.
“Le moyen le plus rapide pour devenir le premier, c’est d’admettre que tu es le dernier.” Le Kleinschreiber avait lu ça quelque part. Cela résumait plutôt bien l’état d’esprit qui l’imprégnait en cet instant.
La logique, le concernant, voulait qu’il attaque Tao. Qu’il aille aider Darrel, comme il le faisait depuis le début, ou à défaut, qu’il attaque la pièce la plus dangereuse de l’échiquier dans un deux contre un, pour ensuite pouvoir s’occuper tranquillement d’Alphonse à deux. Pour qu’ils gagnent de façon sécuritaire, comme le lui avait conseillé le Wright un peu plus tôt. C’était probablement aussi la stratégie de leur opposant masqué : il avait attendu d’être assez effacé à leur regard pour s’attaquer à la pièce la plus dangereuse au moment où elle s’y attendait le moins, pour, sans doute, pouvoir éliminer Isaac sans trop de peine par la suite. Parce qu’il savait qu’il aurait complètement l’avantage sur lui, avec ou sans Alphonse. A moins qu’il ne considère le Kleinschreiber comme plus dangereux que Darrel… mais il avait peine à le croire. Peine à croire qu’on puisse le considérer comme bon.
On pouvait donc attendre d’Isaac qu’il ne cherche qu'à porter secours à son coéquipier, qu’il n’envisage pas de s’acharner sur Alphonse et qu’il soit sage et docile.
Mais son coeur, son âme, lui intimait de penser autrement. De ne pas obéir à la logique commune. D’obéir seulement à la sienne… et de tous les surprendre, parce que c’était la seule arme qu’il avait véritablement contre eux. Et s’il devait se retrouver en un contre deux avec Tao et Alphonse, il se jetterait volontiers dans cette difficulté. Parce qu’il avait, selon toute vraisemblance, tout à y gagner, à l’heure actuelle.
Le jeune noble laissa ainsi Darrel seul contre Tao, non pas en priant pour qu’il arrive à se dépêtrer seul de la situation, mais en se disant que, premièrement, il était fort, il connaissait les forces de son adversaire et qu’il ne se laisserait probablement pas avoir sans lui donner un peu de fil à retordre, deuxièmement, que s’il n’y arrivait pas, cela ne serait qu’une belle leçon qui lui serait profitable à l’avenir. C’était, au final, tout l’objet du conseil distillé par l’agent Harris à Alphonse. Faire confiance aux autres pour ne pas s’avouer vaincus aisément et plutôt abattre l’adversaire quand il était en mesure de le faire.
Le Kleinschreiber parut hésitant, parce qu’il avait amplement enregistré que sa taille pouvait jouer contre lui, et autant dire que la position à peu près accroupie de son ami, ne lui était que défavorable s’il se mettait à l’attaquer à cet instant, et qu’Alphonse pouvait très bien prendre le parti de l’attaquer directement, par surprise, un peu comme Tao venait de le faire avec Darrel. Et puis, rien ne garantissant qu’après ce tacle au sol du jeune homme masqué, il ne fasse pas brusquement volte-face pour s’attaquer au noble dans la foulée…
Isaac n’était qu’un agneau. Il n’avait que la chance du débutant de son côté… non ? Il devait être passablement dérouté par ce dilemme qui s’offrait à lui… non ?
Et c’était bien pour ça qu’il ne faisait que paraître hésitant. Parce qu’il ne l’était pas vraiment. Il devait patienter et rester méfiant. Un court instant, certes, mais pour deux raisons : d’une, s’assurer que la cible de Tao était toujours Darrel, de deux, s’assurer qu’Alphonse comptait se relever, voire enclenchait un mouvement allant en ce sens pour qu’Isaac daigne enfin aller rapidement à sa rencontre, avant qu’il ne soit totalement debout et remis.
Si tout se déroulait ainsi, le Kleinschreiber aurait donc tôt fait de se retrouver près du Wright et commencerait par feinter avec un coup de poing gauche au niveau de sa tempe. Puis, contre toute attente, estimant qu’Alphonse serait en mesure de se douter d’une telle ruse après la balayette sournoise qu’il venait de lui faire, il enchaînerait avec une attaque de son cru : un coup de paume remontant au niveau du visage, pour ne pas faire le moindre mal à son ami, mais venir taper sa visière, dans le but pur et simple de la dégager de sa tête et de son regard, sans, bien sûr, croiser ce dernier avec ses propres yeux.
Pourquoi ? Pour miser sur une solution que personne n’aurait sans doute envisagé : jouer sur les règles de cet affrontement, perturber le Wright qui possédait un pouvoir passif et le contraindre à respecter ces dites règles et à devoir faire attention. Que son coup porte ou non, en vérité, Isaac s’en fichait : l’important, c’était juste de le prendre de court avec cette intention affichée et improbable… et profiter de ce micro-temps de flottement pour lui porter un jab au niveau du foie.
Et si tout cela se réalisait, il ne laisserait pas une seconde à Alphonse pour souffler, conscient que Tao était susceptible de surgir à tout instant derrière lui. Il continuerait avec un coup de l’autre poing au menton, puis un à la tempe, et ainsi de suite, jusqu’à ce que son propre ami ne soit vaincu.
La moindre note qui venait garnir sa composition qui n’était pas de son fait, Isaac s’en servait pour créer ses propres variations. Parce que cela restait sa putain de musique.
Là où, en revanche, Isaac fut un peu plus surpris, même s’il n’en montra rien, ce fut l’attaque de Tao, qui ne le visa pas lui, mais bel et bien son coéquipier du jour, l’entraînant violemment au sol avec une prise dont il avait le secret.
Cela revenait rebattre certaines cartes… mais tant pis. Ou tant mieux, finalement. Cela apportait une difficulté supplémentaire qui ne pouvait que lui aller.
Parce que, certes, si le noble pouvait remporter la victoire avec Darrel, se faire pardonner ses fautes passées, il le ferait, mais ce qu’il souhaitait, avant tout, c’était apprendre. Et pour ça, la victoire ou la défaite, dans un tel contexte d’entraînement, il n’en avait rien à foutre.
Son humilité empêchait son semblant d’orgueil de trop vivre. Elle l’empêchait de se dire qu’il devait gagner à tout prix et qu’il en était largement capable. Elle faisait même son contraire : en lui faisant prendre pleinement conscience qu’il était faible, elle tendait plutôt à lui dire qu’il perdrait, quoi qu’il arrive. Elle lui faisait admettre qu’il était bon dernier. Et qu’il avait donc tout à gagner, parce que l’issue ne pourrait pas être pire.
“Le moyen le plus rapide pour devenir le premier, c’est d’admettre que tu es le dernier.” Le Kleinschreiber avait lu ça quelque part. Cela résumait plutôt bien l’état d’esprit qui l’imprégnait en cet instant.
La logique, le concernant, voulait qu’il attaque Tao. Qu’il aille aider Darrel, comme il le faisait depuis le début, ou à défaut, qu’il attaque la pièce la plus dangereuse de l’échiquier dans un deux contre un, pour ensuite pouvoir s’occuper tranquillement d’Alphonse à deux. Pour qu’ils gagnent de façon sécuritaire, comme le lui avait conseillé le Wright un peu plus tôt. C’était probablement aussi la stratégie de leur opposant masqué : il avait attendu d’être assez effacé à leur regard pour s’attaquer à la pièce la plus dangereuse au moment où elle s’y attendait le moins, pour, sans doute, pouvoir éliminer Isaac sans trop de peine par la suite. Parce qu’il savait qu’il aurait complètement l’avantage sur lui, avec ou sans Alphonse. A moins qu’il ne considère le Kleinschreiber comme plus dangereux que Darrel… mais il avait peine à le croire. Peine à croire qu’on puisse le considérer comme bon.
On pouvait donc attendre d’Isaac qu’il ne cherche qu'à porter secours à son coéquipier, qu’il n’envisage pas de s’acharner sur Alphonse et qu’il soit sage et docile.
Mais son coeur, son âme, lui intimait de penser autrement. De ne pas obéir à la logique commune. D’obéir seulement à la sienne… et de tous les surprendre, parce que c’était la seule arme qu’il avait véritablement contre eux. Et s’il devait se retrouver en un contre deux avec Tao et Alphonse, il se jetterait volontiers dans cette difficulté. Parce qu’il avait, selon toute vraisemblance, tout à y gagner, à l’heure actuelle.
Le jeune noble laissa ainsi Darrel seul contre Tao, non pas en priant pour qu’il arrive à se dépêtrer seul de la situation, mais en se disant que, premièrement, il était fort, il connaissait les forces de son adversaire et qu’il ne se laisserait probablement pas avoir sans lui donner un peu de fil à retordre, deuxièmement, que s’il n’y arrivait pas, cela ne serait qu’une belle leçon qui lui serait profitable à l’avenir. C’était, au final, tout l’objet du conseil distillé par l’agent Harris à Alphonse. Faire confiance aux autres pour ne pas s’avouer vaincus aisément et plutôt abattre l’adversaire quand il était en mesure de le faire.
Le Kleinschreiber parut hésitant, parce qu’il avait amplement enregistré que sa taille pouvait jouer contre lui, et autant dire que la position à peu près accroupie de son ami, ne lui était que défavorable s’il se mettait à l’attaquer à cet instant, et qu’Alphonse pouvait très bien prendre le parti de l’attaquer directement, par surprise, un peu comme Tao venait de le faire avec Darrel. Et puis, rien ne garantissant qu’après ce tacle au sol du jeune homme masqué, il ne fasse pas brusquement volte-face pour s’attaquer au noble dans la foulée…
Isaac n’était qu’un agneau. Il n’avait que la chance du débutant de son côté… non ? Il devait être passablement dérouté par ce dilemme qui s’offrait à lui… non ?
Et c’était bien pour ça qu’il ne faisait que paraître hésitant. Parce qu’il ne l’était pas vraiment. Il devait patienter et rester méfiant. Un court instant, certes, mais pour deux raisons : d’une, s’assurer que la cible de Tao était toujours Darrel, de deux, s’assurer qu’Alphonse comptait se relever, voire enclenchait un mouvement allant en ce sens pour qu’Isaac daigne enfin aller rapidement à sa rencontre, avant qu’il ne soit totalement debout et remis.
Si tout se déroulait ainsi, le Kleinschreiber aurait donc tôt fait de se retrouver près du Wright et commencerait par feinter avec un coup de poing gauche au niveau de sa tempe. Puis, contre toute attente, estimant qu’Alphonse serait en mesure de se douter d’une telle ruse après la balayette sournoise qu’il venait de lui faire, il enchaînerait avec une attaque de son cru : un coup de paume remontant au niveau du visage, pour ne pas faire le moindre mal à son ami, mais venir taper sa visière, dans le but pur et simple de la dégager de sa tête et de son regard, sans, bien sûr, croiser ce dernier avec ses propres yeux.
Pourquoi ? Pour miser sur une solution que personne n’aurait sans doute envisagé : jouer sur les règles de cet affrontement, perturber le Wright qui possédait un pouvoir passif et le contraindre à respecter ces dites règles et à devoir faire attention. Que son coup porte ou non, en vérité, Isaac s’en fichait : l’important, c’était juste de le prendre de court avec cette intention affichée et improbable… et profiter de ce micro-temps de flottement pour lui porter un jab au niveau du foie.
Et si tout cela se réalisait, il ne laisserait pas une seconde à Alphonse pour souffler, conscient que Tao était susceptible de surgir à tout instant derrière lui. Il continuerait avec un coup de l’autre poing au menton, puis un à la tempe, et ainsi de suite, jusqu’à ce que son propre ami ne soit vaincu.
La moindre note qui venait garnir sa composition qui n’était pas de son fait, Isaac s’en servait pour créer ses propres variations. Parce que cela restait sa putain de musique.
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Sam 8 Juin 2024 - 21:12
Il les prit par surprise, indubitablement, en choisissant de se jeter sur Alphonse au détriment de la sécurité de son propre binôme. Darrel, pourtant, aurait dû commencer à avoir l'habitude ; ça n'était jamais que la deuxième fois qu'il se retrouvait dans une situation similaire, après l'exercice s'étant déroulé dans la forêt s'étalant aux abords de l'Académie Glamis. La deuxième fois que le Kleinschreiber devait l'épauler, qu'il choisissait au dernier moment de ne rien en faire, et qu'il lui fallait parvenir à tirer son épingle du jeu par ses propres moyens... Si cette situation s'était produite quelques semaines plus tôt, il allait sans dire que Tao n'aurait eu aucune peine à le maîtriser, à tirer un profit maximal de l'effet de surprise pour l'enserrer dans une prise mortifère dont il avait le secret. Il aurait pu couper sa pression sanguine au niveau du cou, lui disloquer une épaule, une cheville, lui briser une rotule, bref, il aurait trouvé un moyen de le mettre hors d'état de nuire au moins jusqu'au terme de leur petite rixe... mais de nombreuses semaines s'étaient écoulées, depuis l'exercice précédent. Il y en avait eu d'autres, conduits par un Evans toujours plus soucieux de permettre à ses étudiants de se défendre dignement en cas de pépins. Parce qu'on avait pu constater çà et là que même les apprentis héros pouvaient être pris pour cibles ; parce que les rumeurs de drogue circulant un peu partout avaient pu contraindre les professeurs à opter pour des méthodes plus concrètes, afin de montrer à leurs élèves qu'ils progressaient effectivement et qu'il n'était pas judicieux d'opter pour des voies certes plus radicales, mais aussi et surtout plus dangereuses.
Alors, si Tao parvint effectivement à se jeter sur lui en lui saisissant un poignet, en glissant ses jambes tout autour de son épaule pour le maintenir au sol et commencer à le soumettre à une pression aussi croissante qu'insupportable, Darrel, de son côté, ne se laissa pas complètement dominer et parvint à glisser son avant-bras droit entre son épaule gauche et la cuisse de son adversaire, de manière à diminuer drastiquement la pression exercée par cette tenaille impitoyable. Il n'était pas certain de pouvoir tenir sur le long terme, mais sa carrure légèrement plus avantageuse que celle de son vis-à-vis allait pouvoir jouer en sa faveur... Alors il entreprit de lutter, de tirer sur son bras gauche comme un beau diable pendant que Tao, aussi méthodique que patient, prenait le parti de le laisser s'épuiser petit-à-petit.
Ce conflit-là ne pourrait sans doute trouver aucune résolution pendant quelques minutes ; de quoi laisser aux deux autres étudiants le temps de se départager, pour le meilleur comme pour le pire. Lorsqu'Alphonse vit Isaac se présenter devant lui, et tenter de l'empêcher de se redresser en le percutant d'un coup de poing, il tomba dans le panneau de cette feinte pourtant grossière et tenta de parer, dans la précipitation. Ne s'attendant pas à ce que le Kleinschreiber fasse montre d'un tel sang-froid, quitte à prendre le risque de laisser passer son ascendant physique momentané , il vit bientôt l'autre main du jeune noble cueillir sa visière dans un geste ascendant, et la projeter vers l'arrière, loin, bien loin du regard qu'elle était censée barrer. Et, en un éclair, le Wright comprit où son opposant voulait en venir.
Le contraindre à s'aveugler pour ne pas risquer de contrevenir aux règles fixées un peu plus tôt. Parce que des quatre, il était le seul à disposer d'un pouvoir passif, et parce qu'il aurait été odieux d'en user, a fortiori contre le seul des trois étudiants auquel il aurait pu faire face à être assurément moins doué que lui au corps-à-corps, en tout cas moins aguerri, Isaac s'attendait à ce qu'une telle initiative de sa part puisse accentuer la posture désagréable et précaire dans laquelle Alphonse se trouvait alors.
Cela aurait pu marcher, sans doute, si le Wright n'avait pas été, lui aussi, doté d'un sacré sang-froid.
Il ne laissa pas à Isaac le temps de rappeler son bras ; il tâcha de l'attraper des deux mains, au niveau du poignet et du coude, avant d'amorcer un demi-tour prompt et ferme. L'idée ? Un ippon, pur et dur, classique mais efficace. Il voulait utiliser le gabarit longiligne de son opposant contre lui, en l'envoyant valser tout en commençant à lui tourner le dos, de manière à ne prendre aucun risque, à ne pouvoir à aucun moment croiser maladroitement son regard, et l'handicaper irrégulièrement. Il ne réussirait pas, grâce à un si simple geste, à vaincre son opposant qui se redresserait sans doute ; mais il pourrait le désorienter, le désarçonner... et gagner assez de temps pour se jeter sur sa visière et l'enfiler à nouveau. Ce serait, en tout cas, son objectif le plus immédiat.
Teaching dogs to bite.
Ft IsaacAlphonse et Darrel.
Il les prit par surprise, indubitablement, en choisissant de se jeter sur Alphonse au détriment de la sécurité de son propre binôme. Darrel, pourtant, aurait dû commencer à avoir l'habitude ; ça n'était jamais que la deuxième fois qu'il se retrouvait dans une situation similaire, après l'exercice s'étant déroulé dans la forêt s'étalant aux abords de l'Académie Glamis. La deuxième fois que le Kleinschreiber devait l'épauler, qu'il choisissait au dernier moment de ne rien en faire, et qu'il lui fallait parvenir à tirer son épingle du jeu par ses propres moyens... Si cette situation s'était produite quelques semaines plus tôt, il allait sans dire que Tao n'aurait eu aucune peine à le maîtriser, à tirer un profit maximal de l'effet de surprise pour l'enserrer dans une prise mortifère dont il avait le secret. Il aurait pu couper sa pression sanguine au niveau du cou, lui disloquer une épaule, une cheville, lui briser une rotule, bref, il aurait trouvé un moyen de le mettre hors d'état de nuire au moins jusqu'au terme de leur petite rixe... mais de nombreuses semaines s'étaient écoulées, depuis l'exercice précédent. Il y en avait eu d'autres, conduits par un Evans toujours plus soucieux de permettre à ses étudiants de se défendre dignement en cas de pépins. Parce qu'on avait pu constater çà et là que même les apprentis héros pouvaient être pris pour cibles ; parce que les rumeurs de drogue circulant un peu partout avaient pu contraindre les professeurs à opter pour des méthodes plus concrètes, afin de montrer à leurs élèves qu'ils progressaient effectivement et qu'il n'était pas judicieux d'opter pour des voies certes plus radicales, mais aussi et surtout plus dangereuses.
Alors, si Tao parvint effectivement à se jeter sur lui en lui saisissant un poignet, en glissant ses jambes tout autour de son épaule pour le maintenir au sol et commencer à le soumettre à une pression aussi croissante qu'insupportable, Darrel, de son côté, ne se laissa pas complètement dominer et parvint à glisser son avant-bras droit entre son épaule gauche et la cuisse de son adversaire, de manière à diminuer drastiquement la pression exercée par cette tenaille impitoyable. Il n'était pas certain de pouvoir tenir sur le long terme, mais sa carrure légèrement plus avantageuse que celle de son vis-à-vis allait pouvoir jouer en sa faveur... Alors il entreprit de lutter, de tirer sur son bras gauche comme un beau diable pendant que Tao, aussi méthodique que patient, prenait le parti de le laisser s'épuiser petit-à-petit.
Ce conflit-là ne pourrait sans doute trouver aucune résolution pendant quelques minutes ; de quoi laisser aux deux autres étudiants le temps de se départager, pour le meilleur comme pour le pire. Lorsqu'Alphonse vit Isaac se présenter devant lui, et tenter de l'empêcher de se redresser en le percutant d'un coup de poing, il tomba dans le panneau de cette feinte pourtant grossière et tenta de parer, dans la précipitation. Ne s'attendant pas à ce que le Kleinschreiber fasse montre d'un tel sang-froid, quitte à prendre le risque de laisser passer son ascendant physique momentané , il vit bientôt l'autre main du jeune noble cueillir sa visière dans un geste ascendant, et la projeter vers l'arrière, loin, bien loin du regard qu'elle était censée barrer. Et, en un éclair, le Wright comprit où son opposant voulait en venir.
Le contraindre à s'aveugler pour ne pas risquer de contrevenir aux règles fixées un peu plus tôt. Parce que des quatre, il était le seul à disposer d'un pouvoir passif, et parce qu'il aurait été odieux d'en user, a fortiori contre le seul des trois étudiants auquel il aurait pu faire face à être assurément moins doué que lui au corps-à-corps, en tout cas moins aguerri, Isaac s'attendait à ce qu'une telle initiative de sa part puisse accentuer la posture désagréable et précaire dans laquelle Alphonse se trouvait alors.
Cela aurait pu marcher, sans doute, si le Wright n'avait pas été, lui aussi, doté d'un sacré sang-froid.
Il ne laissa pas à Isaac le temps de rappeler son bras ; il tâcha de l'attraper des deux mains, au niveau du poignet et du coude, avant d'amorcer un demi-tour prompt et ferme. L'idée ? Un ippon, pur et dur, classique mais efficace. Il voulait utiliser le gabarit longiligne de son opposant contre lui, en l'envoyant valser tout en commençant à lui tourner le dos, de manière à ne prendre aucun risque, à ne pouvoir à aucun moment croiser maladroitement son regard, et l'handicaper irrégulièrement. Il ne réussirait pas, grâce à un si simple geste, à vaincre son opposant qui se redresserait sans doute ; mais il pourrait le désorienter, le désarçonner... et gagner assez de temps pour se jeter sur sa visière et l'enfiler à nouveau. Ce serait, en tout cas, son objectif le plus immédiat.
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Sam 8 Juin 2024 - 23:07
Teaching dogs to bite
Feat. Maître-jeu
Alphonse n’avait pas dit son dernier mot. Alors que la feinte d’Isaac passait à merveille, permettant à son autre main de glisser sournoisement jusqu’à la visière de son ami pour l’éjecter au loin, cette perspective angoissante de devoir à tout prix respecter les règles ne prenait pas chez le Wright. Il devait s’en soucier, indubitablement, mais pas assez pour que cela annihile ses pensées et ses objectifs.
Cela, Isaac le comprit à l’instant où les deux mains de son ami rattrapèrent son bras à des points précis. Et contre toute attente, en comprenant qu’il se passait quelque chose de mauvais augure, un sourire complètement innocent, candide, vint s’afficher sur son visage l’espace d’un instant. Un sourire infiniment heureux et probablement déplacé en cette occasion. Parce que le problème dans lequel venait de le placer Alphonse en une fraction de secondes, lui plaisait. Et lui plaisait beaucoup trop. Tout comme la difficulté de ce combat, dont l’ardeur n’avait rien à voir avec leurs échanges précédents. Et le Kleinschreiber était vraisemblablement en train d’y prendre véritablement goût. Lui qui n’avait jamais eu le droit de se salir, de s’asseoir par terre, de jouer dans le jardin, de jouer tout court presque - les échecs comptaient-ils véritablement comme un jeu pour enfants ? -, il était en train de découvrir tout un pan de vie qui allait devenir son quotidien. Et cela lui était fort agréable.
Isaac n’avait pas dit son dernier mot non plus.
Son coeur battait jusqu’à ses tempes, l’adrénaline pulsait dans son corps, il réfléchissait, non pas avec un esprit d’analyse complet qui pourrait l’astreindre à la prudence passive et le rendre inactif, mais avec en partie une lucidité instinctive dont il n’aurait même pas soupçonné l’existence quelques jours plus tôt. Sans chercher à faire des prises de karaté ou des coups d’un autre art martial parce qu’il n’y connaissait rien, il improvisait simplement. Il composait avec ce qu’on lui donnait, avec un esprit qui lui semblait plus clair et plus léger que jamais.
Il se laissait le droit de sentir les choses dans une situation qui aurait dû être chaotique pour lui et le laisser démuni. La défaite cuisante contre Jake Harris, ce coup inattendu dont il avait été la victime directe lorsque l’agent de la BOIH avait pris le parti de s’avancer d’un pas et le saisir au col pour le projeter, son incapacité à réagir au quart de tour, à attendre simplement sa fin, son impuissance à ne savoir que faire à part des efforts qu'il savait déjà maigres et vains, il ne voulait plus jamais les ressentir. Jake avait éveillé en lui un esprit combattif.
Les gestes d’Alphonse amenèrent deux choses dans son esprit au même instant : la première était qu’il n’allait pas le frapper. Pas avec ses deux mains occupées à tenir un seul et même bras. Il faisait une prise. Pour faire quoi ? C’est le deuxième fait qui heurta sa conscience de plein fouet lorsque le frère d’Ezra amorça un semblant de demi-tour, réduisant de manière non négligeable l’espace entre eux : il allait le faire passer par-dessus lui, tout en trouvant une solution momentanée pour sa vue dégagée de sa visière.
La réponse du Kleinschreiber à ce retournement de situation fut très froide. Cela ne lui vint même pas à l’idée de contester le bras droit qu’avait saisi Alphonse, de le libérer d’une quelconque façon ou même de tenter de lui donner un coup avec son poing gauche avec une allonge qui, vu leur proximité, le désavantageait. Non, il chercha plutôt à tirer parti de cette composition singulière et de leurs positions respectives. Ses genoux se fléchirent un peu, son centre de gravité baissa et il chercha à rester campé sur ses pieds. Sa sacro-sainte stabilité, parce qu’à terre il n’était pas assez doué. Ce bras droit, tenu par Alphonse, Isaac tenta de le plaquer contre le torse de son ami, ni plus ni moins, de s’agripper à lui, en quelque sorte, engageant sans doute un bras de fer avec le Wright sur ce plan, pour complètement plaquer son dos au sien.
Et son bras gauche, totalement libre, viendrait dans le même temps s’enrouler fermement tout autour de sa gorge, de l’aisselle qui viendrait se caler contre la base de la nuque, à la main qui viendrait se positionner derrière la nuque, comme s’il souhaitait attraper sa propre épaule, en passant par le pli du coude qui viendrait appuyer sur sa trachée.
Il voulait étrangler son plus cher ami. Mais… se contenterait-il de ça si cela fonctionnait ? Non. Parce que ce n’était pas assez, parce qu’il ne savait pas s’il pourrait tenir, ni quels coups pourrait imaginer le Wright pour se sortir de là - même s’il n’était pas à l’abri d’un bon coup de tête, ce pourquoi il essaya d’éviter de caler sa propre tête trop près de celle d’Alphonse. Il devait mettre toutes les chances de son côté… Comme une pendaison.
S’il arrivait à se placer comme il l’entendait, Isaac chercherait ensuite à reculer sèchement de plusieurs pas, veillant à ne pas avoir un équilibre trop précaire - qui permettrait au Wright de le faire tomber sur le dos avec la bonne impulsion, par exemple. Pourquoi reculer ? Parce qu’il voyait mal, dans une telle position, si on le forçait brusquement à reculer, comment Alphonse pourrait garder l’équilibre… et de ce fait, comment il pourrait se sortir de cette situation, surtout si le noble continuait à reculer pour éviter qu’il ne se remette sur pieds.
Cela, Isaac le comprit à l’instant où les deux mains de son ami rattrapèrent son bras à des points précis. Et contre toute attente, en comprenant qu’il se passait quelque chose de mauvais augure, un sourire complètement innocent, candide, vint s’afficher sur son visage l’espace d’un instant. Un sourire infiniment heureux et probablement déplacé en cette occasion. Parce que le problème dans lequel venait de le placer Alphonse en une fraction de secondes, lui plaisait. Et lui plaisait beaucoup trop. Tout comme la difficulté de ce combat, dont l’ardeur n’avait rien à voir avec leurs échanges précédents. Et le Kleinschreiber était vraisemblablement en train d’y prendre véritablement goût. Lui qui n’avait jamais eu le droit de se salir, de s’asseoir par terre, de jouer dans le jardin, de jouer tout court presque - les échecs comptaient-ils véritablement comme un jeu pour enfants ? -, il était en train de découvrir tout un pan de vie qui allait devenir son quotidien. Et cela lui était fort agréable.
Isaac n’avait pas dit son dernier mot non plus.
Son coeur battait jusqu’à ses tempes, l’adrénaline pulsait dans son corps, il réfléchissait, non pas avec un esprit d’analyse complet qui pourrait l’astreindre à la prudence passive et le rendre inactif, mais avec en partie une lucidité instinctive dont il n’aurait même pas soupçonné l’existence quelques jours plus tôt. Sans chercher à faire des prises de karaté ou des coups d’un autre art martial parce qu’il n’y connaissait rien, il improvisait simplement. Il composait avec ce qu’on lui donnait, avec un esprit qui lui semblait plus clair et plus léger que jamais.
Il se laissait le droit de sentir les choses dans une situation qui aurait dû être chaotique pour lui et le laisser démuni. La défaite cuisante contre Jake Harris, ce coup inattendu dont il avait été la victime directe lorsque l’agent de la BOIH avait pris le parti de s’avancer d’un pas et le saisir au col pour le projeter, son incapacité à réagir au quart de tour, à attendre simplement sa fin, son impuissance à ne savoir que faire à part des efforts qu'il savait déjà maigres et vains, il ne voulait plus jamais les ressentir. Jake avait éveillé en lui un esprit combattif.
Les gestes d’Alphonse amenèrent deux choses dans son esprit au même instant : la première était qu’il n’allait pas le frapper. Pas avec ses deux mains occupées à tenir un seul et même bras. Il faisait une prise. Pour faire quoi ? C’est le deuxième fait qui heurta sa conscience de plein fouet lorsque le frère d’Ezra amorça un semblant de demi-tour, réduisant de manière non négligeable l’espace entre eux : il allait le faire passer par-dessus lui, tout en trouvant une solution momentanée pour sa vue dégagée de sa visière.
La réponse du Kleinschreiber à ce retournement de situation fut très froide. Cela ne lui vint même pas à l’idée de contester le bras droit qu’avait saisi Alphonse, de le libérer d’une quelconque façon ou même de tenter de lui donner un coup avec son poing gauche avec une allonge qui, vu leur proximité, le désavantageait. Non, il chercha plutôt à tirer parti de cette composition singulière et de leurs positions respectives. Ses genoux se fléchirent un peu, son centre de gravité baissa et il chercha à rester campé sur ses pieds. Sa sacro-sainte stabilité, parce qu’à terre il n’était pas assez doué. Ce bras droit, tenu par Alphonse, Isaac tenta de le plaquer contre le torse de son ami, ni plus ni moins, de s’agripper à lui, en quelque sorte, engageant sans doute un bras de fer avec le Wright sur ce plan, pour complètement plaquer son dos au sien.
Et son bras gauche, totalement libre, viendrait dans le même temps s’enrouler fermement tout autour de sa gorge, de l’aisselle qui viendrait se caler contre la base de la nuque, à la main qui viendrait se positionner derrière la nuque, comme s’il souhaitait attraper sa propre épaule, en passant par le pli du coude qui viendrait appuyer sur sa trachée.
Il voulait étrangler son plus cher ami. Mais… se contenterait-il de ça si cela fonctionnait ? Non. Parce que ce n’était pas assez, parce qu’il ne savait pas s’il pourrait tenir, ni quels coups pourrait imaginer le Wright pour se sortir de là - même s’il n’était pas à l’abri d’un bon coup de tête, ce pourquoi il essaya d’éviter de caler sa propre tête trop près de celle d’Alphonse. Il devait mettre toutes les chances de son côté… Comme une pendaison.
S’il arrivait à se placer comme il l’entendait, Isaac chercherait ensuite à reculer sèchement de plusieurs pas, veillant à ne pas avoir un équilibre trop précaire - qui permettrait au Wright de le faire tomber sur le dos avec la bonne impulsion, par exemple. Pourquoi reculer ? Parce qu’il voyait mal, dans une telle position, si on le forçait brusquement à reculer, comment Alphonse pourrait garder l’équilibre… et de ce fait, comment il pourrait se sortir de cette situation, surtout si le noble continuait à reculer pour éviter qu’il ne se remette sur pieds.
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Ven 14 Juin 2024 - 9:26
S'il y avait une chose à propos de laquelle Isaac ne se trompait pas, c'était qu'un combat équitable était globalement similaire à une partie d'échecs. On essayait de se mouvoir en prenant l'adversaire par surprise, on déployait des atouts au moment opportun, on anticipait au contraire les initiatives de l'opposant pour tenter de les retourner contre lui. Et s'il était absolument mauvais aux échecs, en ce qui concernait le combat, Alphonse savait se débrouiller ; d'une part parce que c'était un sport absolument moins intellectuel que les échecs, et d'autre part parce que cela tenait plus de l'instinct et du feeling, à cette vitesse, que de la réflexion aboutie et richement nourrie. Il ne s'agissait dès lors plus seulement de prendre la bonne décision... mais aussi et surtout de savoir la prendre au moment opportun. Combien de combattants pouvaient déplorer, après coup, de n'avoir pas su mettre le doigt sur la prise optimale, sur l'offensive imparable ou sur l'esquive millimétrée pour venir à bout de leur ennemi ?
Dans les faits, c'était rarement une pensée coupable que le jeune Wright développait ; parce qu'en règle générale, il ne se trompait pas.
Alors, quand il sentit le Kleinschreiber tenter de le battre à son propre jeu, en se rapprochant de lui pour lui enserrer la gorge et le placer à sa merci, pour l'empêcher aussi de déployer son ippon avec toute sa fièvre, toute sa force, toute sa vitesse, il esquissa un sourire mutin, à demi irrité. Il ne s'attendait pas à ce qu'Isaac puisse se montrer si opiniâtre ; il pensait pouvoir le désarçonner aisément, en l'agressant aussi ouvertement alors qu'on venait tout juste de le déposséder de sa visière. Il constata que cela n'était pas le cas... et comprit aussi sec que le noble avait progressé aussi sûrement qu'eux, dans tout un tas de registres. Il n'était déjà plus le même étudiant bredouillant et mal assuré qu'au moment de leur rencontre ; il avait gagné en envergure, en certitudes, en crédibilité, aussi. Il allait sans doute être plus complexe de le terrasser...
Mais d'autant plus enivrant aussi.
Leur centre de gravité différent trop. Isaac, avec son physique d'escogriffe, disposait d'un centre de gravité haut. Il avait peut-être, dans l'absolu, un petit peu plus de force qu'Alphonse... mais ce dernier avait pour lui sa nervosité, et sa densité. Sans être trapus, le pugiliste aguerri avait pu, pendant des années et des années, forger son corps pour obtenir de lui les qualités qu'il désirait le plus. Il était athlétique, habile, réactif ; bien assez pour trouver une parade à la volonté du Kleinschreiber de lui couper l'herbe sous le pied. Alors le Wright laissa son opposant se rapprocher de lui, effectivement... Mais, au moment où le coude tâchait de glisser autour de sa gorge, il abandonna sa prise initiale pour se saisir de ce bras-ci.
Et, sans crier gare, il se jeta sur l'avant en utilisant toute la fermeté de ses appuis, de son centre de gravité bas, de la densité de ses muscles.
Le résultat serait sans doute aussi surprenant qu'inévitable, pour Isaac ; leurs pieds à tous les deux quitteraient le plancher des vaches. Alphonse entendait bien retomber sur le dos, en fait... en entraînant évidemment le noble avec lui, pour l'utiliser comme un matelas de protection des plus salutaires. L'idée était de l'écraser contre le sol d'un coup d'un seul, de manière à lui couper le souffle et à le contraindre, un infime instant durant, à relâcher sa prise. Cela semblait anodin, mais il voulait mettre à profit ce très court instant pour se dérober face à sa prise, et pour s'éloigner, comme il en nourrissait l'ambition initialement. Il n'avait plus peur de croiser le regard d'Isaac, qui se trouvait dans son dos ; plus peur de se retenir pour éviter de lui causer une blessure trop inconvenante non plus, compte tenu du fait que le noble ne semblait pas vouloir prendre de gants. Et c'était peut-être justement son sens du combat, aussi inné qu'entraîné, qui allait lui permettre de tirer son épingle du jeu.
A quelques mètres de là, le combat qui opposait Tao à Darrel semblait s'éterniser, puisque ni l'un ni l'autre des deux étudiants ne vint se joindre à la mêlée engagée par les deux élèves de Noxious Archangel. Restait à savoir qui pouvait bien en tirer profit...
Teaching dogs to bite.
Ft IsaacAlphonse et Darrel.
S'il y avait une chose à propos de laquelle Isaac ne se trompait pas, c'était qu'un combat équitable était globalement similaire à une partie d'échecs. On essayait de se mouvoir en prenant l'adversaire par surprise, on déployait des atouts au moment opportun, on anticipait au contraire les initiatives de l'opposant pour tenter de les retourner contre lui. Et s'il était absolument mauvais aux échecs, en ce qui concernait le combat, Alphonse savait se débrouiller ; d'une part parce que c'était un sport absolument moins intellectuel que les échecs, et d'autre part parce que cela tenait plus de l'instinct et du feeling, à cette vitesse, que de la réflexion aboutie et richement nourrie. Il ne s'agissait dès lors plus seulement de prendre la bonne décision... mais aussi et surtout de savoir la prendre au moment opportun. Combien de combattants pouvaient déplorer, après coup, de n'avoir pas su mettre le doigt sur la prise optimale, sur l'offensive imparable ou sur l'esquive millimétrée pour venir à bout de leur ennemi ?
Dans les faits, c'était rarement une pensée coupable que le jeune Wright développait ; parce qu'en règle générale, il ne se trompait pas.
Alors, quand il sentit le Kleinschreiber tenter de le battre à son propre jeu, en se rapprochant de lui pour lui enserrer la gorge et le placer à sa merci, pour l'empêcher aussi de déployer son ippon avec toute sa fièvre, toute sa force, toute sa vitesse, il esquissa un sourire mutin, à demi irrité. Il ne s'attendait pas à ce qu'Isaac puisse se montrer si opiniâtre ; il pensait pouvoir le désarçonner aisément, en l'agressant aussi ouvertement alors qu'on venait tout juste de le déposséder de sa visière. Il constata que cela n'était pas le cas... et comprit aussi sec que le noble avait progressé aussi sûrement qu'eux, dans tout un tas de registres. Il n'était déjà plus le même étudiant bredouillant et mal assuré qu'au moment de leur rencontre ; il avait gagné en envergure, en certitudes, en crédibilité, aussi. Il allait sans doute être plus complexe de le terrasser...
Mais d'autant plus enivrant aussi.
Leur centre de gravité différent trop. Isaac, avec son physique d'escogriffe, disposait d'un centre de gravité haut. Il avait peut-être, dans l'absolu, un petit peu plus de force qu'Alphonse... mais ce dernier avait pour lui sa nervosité, et sa densité. Sans être trapus, le pugiliste aguerri avait pu, pendant des années et des années, forger son corps pour obtenir de lui les qualités qu'il désirait le plus. Il était athlétique, habile, réactif ; bien assez pour trouver une parade à la volonté du Kleinschreiber de lui couper l'herbe sous le pied. Alors le Wright laissa son opposant se rapprocher de lui, effectivement... Mais, au moment où le coude tâchait de glisser autour de sa gorge, il abandonna sa prise initiale pour se saisir de ce bras-ci.
Et, sans crier gare, il se jeta sur l'avant en utilisant toute la fermeté de ses appuis, de son centre de gravité bas, de la densité de ses muscles.
Le résultat serait sans doute aussi surprenant qu'inévitable, pour Isaac ; leurs pieds à tous les deux quitteraient le plancher des vaches. Alphonse entendait bien retomber sur le dos, en fait... en entraînant évidemment le noble avec lui, pour l'utiliser comme un matelas de protection des plus salutaires. L'idée était de l'écraser contre le sol d'un coup d'un seul, de manière à lui couper le souffle et à le contraindre, un infime instant durant, à relâcher sa prise. Cela semblait anodin, mais il voulait mettre à profit ce très court instant pour se dérober face à sa prise, et pour s'éloigner, comme il en nourrissait l'ambition initialement. Il n'avait plus peur de croiser le regard d'Isaac, qui se trouvait dans son dos ; plus peur de se retenir pour éviter de lui causer une blessure trop inconvenante non plus, compte tenu du fait que le noble ne semblait pas vouloir prendre de gants. Et c'était peut-être justement son sens du combat, aussi inné qu'entraîné, qui allait lui permettre de tirer son épingle du jeu.
A quelques mètres de là, le combat qui opposait Tao à Darrel semblait s'éterniser, puisque ni l'un ni l'autre des deux étudiants ne vint se joindre à la mêlée engagée par les deux élèves de Noxious Archangel. Restait à savoir qui pouvait bien en tirer profit...
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Ven 14 Juin 2024 - 15:12
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Feat. Maître-jeu
Lorsqu’Alphonse délaissa promptement son bras droit pour s’attaquer à son bras gauche qu’Isaac portait à sa gorge avec l’intention claire de lui faire perdre conscience de la sorte, le jeune homme fut bien en peine de pouvoir apporter une solution implacable à ce revirement de situation. Encore plus quand le Wright prit le parti de non pas le jeter par-dessus lui, mais de s’expédier lui-même en ce sens, et Isaac avec. Le rouquin, en se sentant tiré vers l’avant, n’eut d’autre choix que de garder son bras droit collé au torse de son ami, s’y accrochant même énergiquement, dans une étreinte aussi amicale et joyeuse qu’on ne lui avait jamais autorisé à faire que symbole de leur adversité momentanée.
Il retomba au sol sur le dos, endura ce premier choc, puis le poids du Wright sur son propre corps et surtout contre sa poitrine, qui vida ses poumons d’air. Malgré toute sa bonne volonté à retenir Alphonse contre lui avec ses bras, sa prise ne supporta pas assez bien cette offensive et ses doigts furent contraints de laisser Alphonse filer.
Il était naïf. Peureux. Cela, la majorité de ses connaissances était capable de l’affirmer. Isaac de Kleinschreiber n’était que l’ombre de celui qu’on aspirait à celui qu’il soit. Pas un héros. Un putain de patron de boîte, apte à gérer une entreprise avec toutes les compétences que cela nécessitait, capable de brasser des centaines de milliers, des millions de goldcoins et affronter des dîners d’affaires avec des hommes et des femmes qui cherchaient autant à s’allier qu’à se détruire. La dure loi du marché et des affaires.
Isaac savait bien quelle image il renvoyait. Ces gens qu’il côtoyait depuis sa plus tendre enfance, il s’en méfiait plus que tout. Ils lui avaient toujours fait peur, probablement parce qu’il savait que tôt ou tard, il aurait affaire à eux, mais le noble n’avait jamais cherché à corriger ce vilain manque d’assurance. D’une part, parce qu’on l’avait toujours tiré vers le bas. Pour qu’il s’améliore, on l’avait toujours tiré vers le fond, rabaissé, rappelé qu’il ne faisait que décevoir, broyé jusqu’à ce qu’il s’interroge sur le sens-même de la vie. Une méthode qui n’avait vraisemblablement pas fonctionné avec lui. Et qui ne fonctionnait pas plus avec Noxious Archangel. D’autre part, parce qu’avec cette fragilité apparente, cette faiblesse… on le laissait plus ou moins tranquille. Parce que tous ces requins s’imaginaient qu’ils ne pouvaient faire qu’une bouchée de lui, qu’ils n’auraient pas besoin de multiplier les manipulations et les mensonges le concernant, qu’il tomberait bêtement dans le premier piège tendu. Ils s’imaginaient qu’il n’en valait juste pas la peine. Ils le mésestimaient.
Mais ils avaient tort. En procédant de la sorte, ils avaient laissé au petit poisson qu’il était l’opportunité de sortir de l’aquarium, ils lui avaient laissé l’opportunité de se retrouver de l’autre côté de la vitre… et de ce fait, d’avoir tout le loisir de les observer et d’apprendre d’eux, sans jamais avoir à changer quoi que ce soit dans son comportement pendant des années.
Aujourd’hui, alors qu’il gagnait de jour en jour en envergure et en assurance, le Kleinschreiber maîtrisait de mieux en mieux cette apparence qu’il s’était forgée contre son gré. Il la connaissait véritablement, il avait su, depuis longtemps, ce qu’il devait garder secret. Pour sa propre survie. La chose qui changeait vraiment, c’était qu’il était prêt à s’en servir activement plutôt que passivement.
En cet instant, il était en échec, certes. Mais pas encore en mat. La fin de la partie, la fin de sa musique, n’avait pas encore sonnée. Sitôt délesté du poids d’Alphonse, alors que son tronc irradiait encore d’une relative douleur de part et d’autre, Isaac chercherait à se relever prudemment, -si toutefois on lui en laissait l'opportunité - avisant en premier lieu la position de son adversaire avant de jeter un regard rapide vers leurs coéquipiers respectifs.
Isaac partait du principe que Tao avait plus de chance de sortir victorieux de son affrontement contre Darrel, mais que tant que ce dernier luttait, il n’aurait pas directement à jongler avec Tao en plus d’Alphonse. Equitable, le combat entre le Wright et son ami ne l’était pas tant. Parce que son adversaire avait l’expérience pour lui et que tôt ou tard il viendrait à bout d’Isaac. Et ça, ils devaient être quatre à le savoir, très probablement.
Alors, il devait faire autrement. Faire comme il l’avait fait avec Romuald, utiliser et retourner ses travers contre lui. Le manipuler, somme toute, pour l’amputer quelque peu de son discernement. Ezra avait raison. Ils étaient tous humains, ils avaient tous des faiblesses, à même d’être exploitées pour être retournées contre eux.
Les plus gros défauts d’Alphonse ? Son arrogance, bien sûr. Sa capacité à être trop sûr de lui, aussi, à agir selon son propre bon vouloir… Son orgueil. S’ils avaient été limés suite à leurs différentes péripéties, ils restaient encore existants, ça, Isaac le savait pertinemment. Comment se servir de son orgueil pour lui faire perdre son sang-froid ? C’était une bonne question. Parce que le Wright démontrait qu’il avait du répondant et il fallait le mordre profondément pour le déstabiliser suffisamment. Mais c’était possible. Ou alors…
- Je savais que ce serait dur mais là… soupira le rouquin avec quelques difficultés à reprendre son souffle. Je ne vois pas comment je peux gagner contre toi.
Il le flattait tout en se rabaissant, comme il savait si bien le faire. Plus exactement, il sous-entendait qu’il était vaincu et était en passe d’abandonner. Parce que tous les deux savaient que, factuellement, Alphonse était capable d’avoir le dernier mot de cette histoire. Que si Tao l’avait seulement vu comme un faire-valoir bon à divertir leurs deux opposants, lui le voyait comme l’un des meilleurs. Il ne cherchait pas à détruire son orgueil, il cherchait à le gonfler. Et peut-être… à le frustrer, d’une certaine manière. Après avoir montré une aptitude à se surpasser, à essayer de se hisser comme un combattant à la hauteur d’Alphonse, voilà qu’il redevenait un Isaac plus craintif et plus humble, un Isaac, qui, en apparence, ne souhaitait plus combattre. Et cela, il ne se contenta pas de le dire qu’avec des mots.
Le noble ne se tiendrait pas relevé complètement, certes, debout sur ses deux jambes, mais le torse pas complètement redressé, une main posée à plat contre son front, les yeux quelque peu baissés, pour parachever sa résignation apparente. Pour se désigner très sciemment comme une proie, faible et inattentive, offrant une voie royale et rapide vers la victoire.
Oh… sous ses airs résignés, sous ses airs d’être vulnérable qui venait d’être durement frappé, le Kleinschreiber était encore prêt à mordre à la gorge, en réalité, à s’accrocher à cet affrontement avec une hargne qu’il maintenait pour l’instant dissimulée. Il patientait, simplement, jusqu’à ce que son adversaire commette l’erreur d’écouter un peu trop son ego, qu’il attaque le noble en se pensant déjà vainqueur ou qu'il soit frustré que son adversaire puisse lui ôter une victoire digne de ce nom après l'avoir appâté avec une certaine résilience. Dès lors, la seule option du rouquin, serait, comme Jake le leur avait appris, de le terrasser au moment où Alphonse souhaiterait l’abattre.
Il retomba au sol sur le dos, endura ce premier choc, puis le poids du Wright sur son propre corps et surtout contre sa poitrine, qui vida ses poumons d’air. Malgré toute sa bonne volonté à retenir Alphonse contre lui avec ses bras, sa prise ne supporta pas assez bien cette offensive et ses doigts furent contraints de laisser Alphonse filer.
Il était naïf. Peureux. Cela, la majorité de ses connaissances était capable de l’affirmer. Isaac de Kleinschreiber n’était que l’ombre de celui qu’on aspirait à celui qu’il soit. Pas un héros. Un putain de patron de boîte, apte à gérer une entreprise avec toutes les compétences que cela nécessitait, capable de brasser des centaines de milliers, des millions de goldcoins et affronter des dîners d’affaires avec des hommes et des femmes qui cherchaient autant à s’allier qu’à se détruire. La dure loi du marché et des affaires.
Isaac savait bien quelle image il renvoyait. Ces gens qu’il côtoyait depuis sa plus tendre enfance, il s’en méfiait plus que tout. Ils lui avaient toujours fait peur, probablement parce qu’il savait que tôt ou tard, il aurait affaire à eux, mais le noble n’avait jamais cherché à corriger ce vilain manque d’assurance. D’une part, parce qu’on l’avait toujours tiré vers le bas. Pour qu’il s’améliore, on l’avait toujours tiré vers le fond, rabaissé, rappelé qu’il ne faisait que décevoir, broyé jusqu’à ce qu’il s’interroge sur le sens-même de la vie. Une méthode qui n’avait vraisemblablement pas fonctionné avec lui. Et qui ne fonctionnait pas plus avec Noxious Archangel. D’autre part, parce qu’avec cette fragilité apparente, cette faiblesse… on le laissait plus ou moins tranquille. Parce que tous ces requins s’imaginaient qu’ils ne pouvaient faire qu’une bouchée de lui, qu’ils n’auraient pas besoin de multiplier les manipulations et les mensonges le concernant, qu’il tomberait bêtement dans le premier piège tendu. Ils s’imaginaient qu’il n’en valait juste pas la peine. Ils le mésestimaient.
Mais ils avaient tort. En procédant de la sorte, ils avaient laissé au petit poisson qu’il était l’opportunité de sortir de l’aquarium, ils lui avaient laissé l’opportunité de se retrouver de l’autre côté de la vitre… et de ce fait, d’avoir tout le loisir de les observer et d’apprendre d’eux, sans jamais avoir à changer quoi que ce soit dans son comportement pendant des années.
Aujourd’hui, alors qu’il gagnait de jour en jour en envergure et en assurance, le Kleinschreiber maîtrisait de mieux en mieux cette apparence qu’il s’était forgée contre son gré. Il la connaissait véritablement, il avait su, depuis longtemps, ce qu’il devait garder secret. Pour sa propre survie. La chose qui changeait vraiment, c’était qu’il était prêt à s’en servir activement plutôt que passivement.
En cet instant, il était en échec, certes. Mais pas encore en mat. La fin de la partie, la fin de sa musique, n’avait pas encore sonnée. Sitôt délesté du poids d’Alphonse, alors que son tronc irradiait encore d’une relative douleur de part et d’autre, Isaac chercherait à se relever prudemment, -si toutefois on lui en laissait l'opportunité - avisant en premier lieu la position de son adversaire avant de jeter un regard rapide vers leurs coéquipiers respectifs.
Isaac partait du principe que Tao avait plus de chance de sortir victorieux de son affrontement contre Darrel, mais que tant que ce dernier luttait, il n’aurait pas directement à jongler avec Tao en plus d’Alphonse. Equitable, le combat entre le Wright et son ami ne l’était pas tant. Parce que son adversaire avait l’expérience pour lui et que tôt ou tard il viendrait à bout d’Isaac. Et ça, ils devaient être quatre à le savoir, très probablement.
Alors, il devait faire autrement. Faire comme il l’avait fait avec Romuald, utiliser et retourner ses travers contre lui. Le manipuler, somme toute, pour l’amputer quelque peu de son discernement. Ezra avait raison. Ils étaient tous humains, ils avaient tous des faiblesses, à même d’être exploitées pour être retournées contre eux.
Les plus gros défauts d’Alphonse ? Son arrogance, bien sûr. Sa capacité à être trop sûr de lui, aussi, à agir selon son propre bon vouloir… Son orgueil. S’ils avaient été limés suite à leurs différentes péripéties, ils restaient encore existants, ça, Isaac le savait pertinemment. Comment se servir de son orgueil pour lui faire perdre son sang-froid ? C’était une bonne question. Parce que le Wright démontrait qu’il avait du répondant et il fallait le mordre profondément pour le déstabiliser suffisamment. Mais c’était possible. Ou alors…
- Je savais que ce serait dur mais là… soupira le rouquin avec quelques difficultés à reprendre son souffle. Je ne vois pas comment je peux gagner contre toi.
Il le flattait tout en se rabaissant, comme il savait si bien le faire. Plus exactement, il sous-entendait qu’il était vaincu et était en passe d’abandonner. Parce que tous les deux savaient que, factuellement, Alphonse était capable d’avoir le dernier mot de cette histoire. Que si Tao l’avait seulement vu comme un faire-valoir bon à divertir leurs deux opposants, lui le voyait comme l’un des meilleurs. Il ne cherchait pas à détruire son orgueil, il cherchait à le gonfler. Et peut-être… à le frustrer, d’une certaine manière. Après avoir montré une aptitude à se surpasser, à essayer de se hisser comme un combattant à la hauteur d’Alphonse, voilà qu’il redevenait un Isaac plus craintif et plus humble, un Isaac, qui, en apparence, ne souhaitait plus combattre. Et cela, il ne se contenta pas de le dire qu’avec des mots.
Le noble ne se tiendrait pas relevé complètement, certes, debout sur ses deux jambes, mais le torse pas complètement redressé, une main posée à plat contre son front, les yeux quelque peu baissés, pour parachever sa résignation apparente. Pour se désigner très sciemment comme une proie, faible et inattentive, offrant une voie royale et rapide vers la victoire.
Oh… sous ses airs résignés, sous ses airs d’être vulnérable qui venait d’être durement frappé, le Kleinschreiber était encore prêt à mordre à la gorge, en réalité, à s’accrocher à cet affrontement avec une hargne qu’il maintenait pour l’instant dissimulée. Il patientait, simplement, jusqu’à ce que son adversaire commette l’erreur d’écouter un peu trop son ego, qu’il attaque le noble en se pensant déjà vainqueur ou qu'il soit frustré que son adversaire puisse lui ôter une victoire digne de ce nom après l'avoir appâté avec une certaine résilience. Dès lors, la seule option du rouquin, serait, comme Jake le leur avait appris, de le terrasser au moment où Alphonse souhaiterait l’abattre.
En bref
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# Re: Teaching dogs to bite. [PV MJ]Dim 16 Juin 2024 - 18:57
On lui rendit sa liberté fraîchement dérobée. Isaac l'avait tenu à sa merci, l'espace d'un instant... mais l'espace d'un instant seulement, parce que son sens de l'improvisation, son physique sans doute plus équilibré et son expérience plus dense avaient permis à Alphonse de reprendre l'ascendant en une fraction de seconde, par le biais d'une initiative que rien n'aurait pu trahir et anticiper. Il s'écarta vigoureusement, comme attendu ; mais au lieu de se ruer dans la direction de sa visière, il opta pour une posture plus prudente, en se retournant avant de reculer d'encore quelques pas sans prendre le risque de bondir ni de se baisser inconsidérément, avec dans l'idée que le Kleinschreiber pourrait tenter de le poursuivre pour continuer de le mettre à mal, de faire peser sur lui une pression susceptible de le pousser à l'erreur. Il n'en fut rien. Sans doute soucieux de ne pas confondre vitesse et précipitation, dans la mesure où un comportement trop emporté aurait pu précipiter le terme de leur affrontement, le jeune noble embrassa une posture plus timorée, en prenant le temps de se redresser, de balayer le reste du gymnase d'un regard en biais, de se masser les tempes et de lui réserver quelques syllabes a priori hébétées, voire défaites.
Si, à quelques pas de là, Tao semblait être en bonne voie pour l'emporter sur Darrel, leurs deux corps n'en finissant plus de s'entrelacer en dépit des efforts que fournissait l'étudiant à la peau mat, manifestement plus costaud, mais infiniment moins performant en ce qui concernait la lutte au sol, Alphonse et Isaac semblaient ainsi trouver une issue à leur confrontation d'autant plus abrupte qu'elle provenait d'un jeune Kleinschreiber qui baissait les bras bien rapidement, après avoir pourtant réussi à déposséder le Wright de sa visière. Ce dernier, mutique, conserva ses yeux braqués en direction des pieds de son opposant, de telle sorte qu'il lui était impossible de croiser le regard de son vis-à-vis malencontreusement. Il hésita, l'espace d'un instant, à se ruer dans sa direction pour lui porter un coup fatal, ou à profiter de son désoeuvrement manifeste pour récupérer sa visière et l'enfiler à la hâte... mais il se souvint, à son tour, qu'il avait tout intérêt à progresser. A ne pas continuer à agir imprudemment, comme s'il était le seul héros susceptible de brandir la clé du triomphe. Il avait des alliés. En l'occurrence, il en avait un qui se débrouillait admirablement bien, qu'il pouvait par ailleurs couvrir d'un regard attentif : il n'avait aucune raison de se presser sans y réfléchir à deux fois. La tentative du Kleinschreiber de le pousser à la faute mourut donc sans toucher au but, parce qu'elle manquait sans doute d'aplomb pour être tout-à-fait irrépressible.
Un peu d'ironie pour essayer de calmer ses nerfs, de ronger son frein ; il esquissa un pas feutré dans la direction de sa visière, s'en rapprochant encore un peu plus sans toujours prendre le risque de tourner le dos à son opposant, ou de se baisser trop promptement. Bien sûr, si Isaac n'entreprenait rien de plus à son égard, il finirait par se baisser, mais toujours en demeurant a minima de profil, pour tenir son camarade dans son champ de vision périphérique ; et il ne manquerait pas de se saisir de la visière d'une seule main, dans la mesure où il tiendrait à conserver l'autre libre, afin de parer à toute éventualité. En outre, il ne manquerait pas de fondre sur Isaac comme un oiseau de proie si ce dernier faisait plutôt mine de se ruer vers Tao et Darrel, afin de porter assistance à son acolyte...
Le match semblait s'acheminer doucement jusqu'à sa conclusion, et rien, selon toute vraisemblance, ne pouvait permettre au binôme au sein duquel combattait le pyromancien de l'emporter ultimement.
Teaching dogs to bite.
Ft IsaacAlphonse et Darrel.
On lui rendit sa liberté fraîchement dérobée. Isaac l'avait tenu à sa merci, l'espace d'un instant... mais l'espace d'un instant seulement, parce que son sens de l'improvisation, son physique sans doute plus équilibré et son expérience plus dense avaient permis à Alphonse de reprendre l'ascendant en une fraction de seconde, par le biais d'une initiative que rien n'aurait pu trahir et anticiper. Il s'écarta vigoureusement, comme attendu ; mais au lieu de se ruer dans la direction de sa visière, il opta pour une posture plus prudente, en se retournant avant de reculer d'encore quelques pas sans prendre le risque de bondir ni de se baisser inconsidérément, avec dans l'idée que le Kleinschreiber pourrait tenter de le poursuivre pour continuer de le mettre à mal, de faire peser sur lui une pression susceptible de le pousser à l'erreur. Il n'en fut rien. Sans doute soucieux de ne pas confondre vitesse et précipitation, dans la mesure où un comportement trop emporté aurait pu précipiter le terme de leur affrontement, le jeune noble embrassa une posture plus timorée, en prenant le temps de se redresser, de balayer le reste du gymnase d'un regard en biais, de se masser les tempes et de lui réserver quelques syllabes a priori hébétées, voire défaites.
Si, à quelques pas de là, Tao semblait être en bonne voie pour l'emporter sur Darrel, leurs deux corps n'en finissant plus de s'entrelacer en dépit des efforts que fournissait l'étudiant à la peau mat, manifestement plus costaud, mais infiniment moins performant en ce qui concernait la lutte au sol, Alphonse et Isaac semblaient ainsi trouver une issue à leur confrontation d'autant plus abrupte qu'elle provenait d'un jeune Kleinschreiber qui baissait les bras bien rapidement, après avoir pourtant réussi à déposséder le Wright de sa visière. Ce dernier, mutique, conserva ses yeux braqués en direction des pieds de son opposant, de telle sorte qu'il lui était impossible de croiser le regard de son vis-à-vis malencontreusement. Il hésita, l'espace d'un instant, à se ruer dans sa direction pour lui porter un coup fatal, ou à profiter de son désoeuvrement manifeste pour récupérer sa visière et l'enfiler à la hâte... mais il se souvint, à son tour, qu'il avait tout intérêt à progresser. A ne pas continuer à agir imprudemment, comme s'il était le seul héros susceptible de brandir la clé du triomphe. Il avait des alliés. En l'occurrence, il en avait un qui se débrouillait admirablement bien, qu'il pouvait par ailleurs couvrir d'un regard attentif : il n'avait aucune raison de se presser sans y réfléchir à deux fois. La tentative du Kleinschreiber de le pousser à la faute mourut donc sans toucher au but, parce qu'elle manquait sans doute d'aplomb pour être tout-à-fait irrépressible.
-Si il en faut vraiment aussi peu pour te pousser au défaitisme, j'ai bien peur de rapidement devenir le cadet de tes soucis. Le prof va te botter le cul tellement fort que même les maadiens te verront retomber.
Un peu d'ironie pour essayer de calmer ses nerfs, de ronger son frein ; il esquissa un pas feutré dans la direction de sa visière, s'en rapprochant encore un peu plus sans toujours prendre le risque de tourner le dos à son opposant, ou de se baisser trop promptement. Bien sûr, si Isaac n'entreprenait rien de plus à son égard, il finirait par se baisser, mais toujours en demeurant a minima de profil, pour tenir son camarade dans son champ de vision périphérique ; et il ne manquerait pas de se saisir de la visière d'une seule main, dans la mesure où il tiendrait à conserver l'autre libre, afin de parer à toute éventualité. En outre, il ne manquerait pas de fondre sur Isaac comme un oiseau de proie si ce dernier faisait plutôt mine de se ruer vers Tao et Darrel, afin de porter assistance à son acolyte...
Le match semblait s'acheminer doucement jusqu'à sa conclusion, et rien, selon toute vraisemblance, ne pouvait permettre au binôme au sein duquel combattait le pyromancien de l'emporter ultimement.
︎ Era of Dust
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