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# Re: Whatever It Takes. [PV Isaac]Lun 21 Oct 2024 - 18:11
Amelia.
À ce stade de leur apprentissage, la puissance n'était que l'une des nombreuses variantes pouvant permettre de séparer le bon grain de l'ivraie. La variante déterminante aux yeux d'un Noxious Archangel qui ne jurait que par elle, que pour elle, sans doute ; mais une variante comme une autre, a fortiori lorsqu'il s'agissait de comparer deux étudiants entre eux, de les laisser exprimer leur plein potentiel avec si peu de restrictions et de contraintes que tous les comportements, y compris les plus destructeurs, semblaient eux aussi pouvoir s'exprimer librement.
Alors, qu'est-ce qui pouvait permettre de différencier un Alphonse d'un Zachary ? Un Jack d'un Kyle ? Un Iago d'un Moses ?
Parfois, la chance. Parfois, le nombre. Parfois, l'expérience. Parfois, la surprise.
Et d'autres fois l'intelligence.
Parce qu'il en fallait, au cœur d'une bataille, pour accepter de mettre son orgueil de côté, pour demeurer analytique, critique, pour chercher à toujours anticiper le moindre des faits et gestes de l'adversaire, pour accepter que ce dernier puisse finir par remporter un ascendant potentiellement décisif. C'était pourtant inévitable ; un affrontement réellement équilibré pouvait basculer à tout instant, et se jouer sur un détail insignifiant. Zachary en avait fait les frais. Moses aussi.
Ce ne serait pas le cas d'Amelia, cependant.
Car la riche héritière n'était pas seulement puissante : elle était vive d'esprit, éclairée, lucide, pertinente, réfléchie, mature, critique, infiniment plus humble que son caractère revêche et élitiste ne pouvait le laisser présager.
Pas parce qu'elle se considérait comme faiblarde, pas parce qu'elle manquait de confiance en elle au point de laisser son image sociale en pâtir, paraître piteusement écornée, non ; mais parce qu'elle veillait à demeurer en haut de l'échelle sociale en prenant à chaque instant garde de ne pas perdre l'équilibre. Elle avait vu trop de monde échouer, à l'instar d'un Rhys sans doute un peu trop sûr de lui... alors elle ne risquait certainement pas de commettre la même bévue.
Encore moins face à un individu dont elle avait été prompte, envers et contre les apparences, de mesurer la qualité.
Elle abhorrait Alphonse. De facto, lorsqu'il avait choisi de s'attacher la compagnie du turbulent jeune homme plutôt que la sienne, elle l'avait jaugé avec un dédain certain...
Mais elle n'avait jamais, ô grand jamais eu la bêtise de considérer qu'Alphonse était faible. En fait, c'était probablement pour cette raison qu'elle le détestait viscéralement.
Parce qu'avec sa force, il aurait pu, il aurait dû finir par se tenir au sommet du monde.
Elle ne le voyait, dans le fond, que gaspiller un potentiel prodigieux, qu'elle aurait été prompte à jalouser si elle n'avait pas elle-même été bénie des dieux, du Naraka Catana, d'une enfance équilibrée, d'un foyer riche et aimant, de tout ce qui pouvait bien expliquer sa propre force.
Non, Alphonse était puissant. Kyle était puissant.
Isaac était puissant.
Et malgré leur roture, leur habitude tenace à toujours faire déchanter les pronostics, à se détacher de l'image fastueuse qui aurait dû les accompagner partout, elle ne perdait pas cette idée de vue.
En fait, cette idée l'obsédait.
Alors, quand sa rapière s'enfonça dans le coude du Kleinschreiber, elle se tendit immédiatement. Elle sut que leur confrontation allait toucher à son terme au cours des instants qui suivraient ; et elle demeura aux aguets, suffisamment pour pouvoir prétendre à la victoire. Là où Rhys avait paniqué, là où Zachary s'était laissé surprendre, là où Kyle avait confondu vitesse et précipitation, là où Moses avait péché d'orgueil, elle demeura de marbre et patienta en détaillant le moindre des faits et gestes de son vis-à-vis.
La lame lui traversa le coude, glissa contre ses côtes. Elle grimaça, plus par agacement que par empathie. Il usa de son bras transpercé pour lui saisir le poignet. Elle en prit acte en fronçant les sourcils. Il prit des appuis fermes, amorça un quart de tour depuis son bassin ; il menaça de la percuter de plein fouet. D'un coup de pied ? De poing ? À ce stade, il aurait fallu qu'elle soit devineresse pour l'anticiper avec une fiabilité de tous les diables, nécessaire pourtant pour adapter son propre comportement. Elle n'avait, malgré la blessure grave dont le bras d'Isaac devait souffrir, pas la moindre chance de se détacher de lui assez promptement pour éviter complètement son offensive ensuite. Elle pouvait bien chercher à dégager son bras, puis sa lame, par la force... mais elle ne croyait pas avoir le temps requis pour frapper une seconde fois ensuite, pour clore les débats avant que la sentence ne tombe. Bloquer était proscrit, par ailleurs ; parce qu'il aurait frappé fort, d'une part, et parce qu'il aurait veillé à envelopper l'impact d'une nuée de flammes qui, elles, auraient largement pu outrepasser toute forme de parade corporelle. Et il la tenait assez fermement pour l'empêcher de se carapater, en l'état...
Tant pis.
Elle aurait aimé ne pas avoir à révéler cet atout-ci, bien sûr.
C'était son ultime qualité, après tout. Celle qu'elle avait mis le plus de temps à maîtriser...
Mais elle ne pouvait pas l'emporter en péchant d'orgueil. En se laissant surprendre. En se précipitant.
Sa rapière disparut.
Brutalement, sans crier gare ; elle disparut, ne laissant place qu'à un trou béant dans le bras d'Isaac, duquel s'écoula subitement un épais filet de sang.
Le regard habité d'une lueur bestiale, le temps s'écoulant avec une lenteur infinie tout autour d'elle, les émanations carbonisées lui titillant les narines plus intensément que jamais, Amelia sentit son sang-froid prendre le dessus. Grisant, il anesthésia toute crainte, toute fébrilité, toute hésitation, même ; et elle sut, avec la plus limpide des évidences, que ce qu'elle s'apprêtait à faire était la seule réponse qu'elle pouvait formuler sans échouer.
Dans sa main libre se matérialisa brutalement la rapière qu'elle avait fait disparaître une fraction de secondes plus tôt ; l'offensive du Kleinschreiber -un coup de poing, elle pouvait maintenant en être certaine, et il aurait effectivement été trop tard pour adapter sa posture défensive- n'avait pas encore touché à son terme qu'elle réalisa, elle-même, une rotation du poignet énergique, subreptice...
Le bout de sa lame n'en avait pas besoin de tant pour, de son côté, réaliser un cercle. Pour remonter en direction du torse d'Isaac. Loin, trop loin, bien sûr, pour pouvoir caresser le doux espoir de l'atteindre.
Pas directement, en tout cas.
Mais l'onde de choc étoilée qu'elle déversa dans un silence assourdissant, la nuée d'étincelles d'un noir opalescent et vorace, elle, vint le cueillir à l'instant où ses flammes à lui s'élançaient, affamées.
Il perdrait connaissance sur le coup, soufflé par un déferlement d'une violence inouïe, indubitablement semblable à celle qu'il avait expérimentée une première fois, quelques semaines, quelques mois plus tôt, dans la forêt où leurs chemins s'étaient déjà croisés de la plus bestiale des manières.
https://docs.google.com/spreadsheets/d/1zkyEEaeBz-xrCi9SQeU6xN-wxuYk4fLgZC1jbYkBqn8/edit?usp=sharing
Zachary - Tao - Leona
Alphonse - Angela - Justin
Suzie - Emma - Isla
Brook - Candice - Fabio
Grace - Tiffany - Iago
Amelia -Rhys - Jason
Kyle - Darrel - Marina
Shelly - Jack - Anthony
Bethany - Noelle -Asher
Conrad - Gregory - Josh
Isaac - Alicia -Roy
Wendy - Moses - Blair
Wyatt - Elsa - Ingrid
Whatever It Takes.
Ft IsaacAmelia.
À ce stade de leur apprentissage, la puissance n'était que l'une des nombreuses variantes pouvant permettre de séparer le bon grain de l'ivraie. La variante déterminante aux yeux d'un Noxious Archangel qui ne jurait que par elle, que pour elle, sans doute ; mais une variante comme une autre, a fortiori lorsqu'il s'agissait de comparer deux étudiants entre eux, de les laisser exprimer leur plein potentiel avec si peu de restrictions et de contraintes que tous les comportements, y compris les plus destructeurs, semblaient eux aussi pouvoir s'exprimer librement.
Alors, qu'est-ce qui pouvait permettre de différencier un Alphonse d'un Zachary ? Un Jack d'un Kyle ? Un Iago d'un Moses ?
Parfois, la chance. Parfois, le nombre. Parfois, l'expérience. Parfois, la surprise.
Et d'autres fois l'intelligence.
Parce qu'il en fallait, au cœur d'une bataille, pour accepter de mettre son orgueil de côté, pour demeurer analytique, critique, pour chercher à toujours anticiper le moindre des faits et gestes de l'adversaire, pour accepter que ce dernier puisse finir par remporter un ascendant potentiellement décisif. C'était pourtant inévitable ; un affrontement réellement équilibré pouvait basculer à tout instant, et se jouer sur un détail insignifiant. Zachary en avait fait les frais. Moses aussi.
Ce ne serait pas le cas d'Amelia, cependant.
Car la riche héritière n'était pas seulement puissante : elle était vive d'esprit, éclairée, lucide, pertinente, réfléchie, mature, critique, infiniment plus humble que son caractère revêche et élitiste ne pouvait le laisser présager.
Pas parce qu'elle se considérait comme faiblarde, pas parce qu'elle manquait de confiance en elle au point de laisser son image sociale en pâtir, paraître piteusement écornée, non ; mais parce qu'elle veillait à demeurer en haut de l'échelle sociale en prenant à chaque instant garde de ne pas perdre l'équilibre. Elle avait vu trop de monde échouer, à l'instar d'un Rhys sans doute un peu trop sûr de lui... alors elle ne risquait certainement pas de commettre la même bévue.
Encore moins face à un individu dont elle avait été prompte, envers et contre les apparences, de mesurer la qualité.
Elle abhorrait Alphonse. De facto, lorsqu'il avait choisi de s'attacher la compagnie du turbulent jeune homme plutôt que la sienne, elle l'avait jaugé avec un dédain certain...
Mais elle n'avait jamais, ô grand jamais eu la bêtise de considérer qu'Alphonse était faible. En fait, c'était probablement pour cette raison qu'elle le détestait viscéralement.
Parce qu'avec sa force, il aurait pu, il aurait dû finir par se tenir au sommet du monde.
Elle ne le voyait, dans le fond, que gaspiller un potentiel prodigieux, qu'elle aurait été prompte à jalouser si elle n'avait pas elle-même été bénie des dieux, du Naraka Catana, d'une enfance équilibrée, d'un foyer riche et aimant, de tout ce qui pouvait bien expliquer sa propre force.
Non, Alphonse était puissant. Kyle était puissant.
Isaac était puissant.
Et malgré leur roture, leur habitude tenace à toujours faire déchanter les pronostics, à se détacher de l'image fastueuse qui aurait dû les accompagner partout, elle ne perdait pas cette idée de vue.
En fait, cette idée l'obsédait.
Alors, quand sa rapière s'enfonça dans le coude du Kleinschreiber, elle se tendit immédiatement. Elle sut que leur confrontation allait toucher à son terme au cours des instants qui suivraient ; et elle demeura aux aguets, suffisamment pour pouvoir prétendre à la victoire. Là où Rhys avait paniqué, là où Zachary s'était laissé surprendre, là où Kyle avait confondu vitesse et précipitation, là où Moses avait péché d'orgueil, elle demeura de marbre et patienta en détaillant le moindre des faits et gestes de son vis-à-vis.
La lame lui traversa le coude, glissa contre ses côtes. Elle grimaça, plus par agacement que par empathie. Il usa de son bras transpercé pour lui saisir le poignet. Elle en prit acte en fronçant les sourcils. Il prit des appuis fermes, amorça un quart de tour depuis son bassin ; il menaça de la percuter de plein fouet. D'un coup de pied ? De poing ? À ce stade, il aurait fallu qu'elle soit devineresse pour l'anticiper avec une fiabilité de tous les diables, nécessaire pourtant pour adapter son propre comportement. Elle n'avait, malgré la blessure grave dont le bras d'Isaac devait souffrir, pas la moindre chance de se détacher de lui assez promptement pour éviter complètement son offensive ensuite. Elle pouvait bien chercher à dégager son bras, puis sa lame, par la force... mais elle ne croyait pas avoir le temps requis pour frapper une seconde fois ensuite, pour clore les débats avant que la sentence ne tombe. Bloquer était proscrit, par ailleurs ; parce qu'il aurait frappé fort, d'une part, et parce qu'il aurait veillé à envelopper l'impact d'une nuée de flammes qui, elles, auraient largement pu outrepasser toute forme de parade corporelle. Et il la tenait assez fermement pour l'empêcher de se carapater, en l'état...
Tant pis.
Elle aurait aimé ne pas avoir à révéler cet atout-ci, bien sûr.
C'était son ultime qualité, après tout. Celle qu'elle avait mis le plus de temps à maîtriser...
Mais elle ne pouvait pas l'emporter en péchant d'orgueil. En se laissant surprendre. En se précipitant.
Sa rapière disparut.
Brutalement, sans crier gare ; elle disparut, ne laissant place qu'à un trou béant dans le bras d'Isaac, duquel s'écoula subitement un épais filet de sang.
Le regard habité d'une lueur bestiale, le temps s'écoulant avec une lenteur infinie tout autour d'elle, les émanations carbonisées lui titillant les narines plus intensément que jamais, Amelia sentit son sang-froid prendre le dessus. Grisant, il anesthésia toute crainte, toute fébrilité, toute hésitation, même ; et elle sut, avec la plus limpide des évidences, que ce qu'elle s'apprêtait à faire était la seule réponse qu'elle pouvait formuler sans échouer.
Dans sa main libre se matérialisa brutalement la rapière qu'elle avait fait disparaître une fraction de secondes plus tôt ; l'offensive du Kleinschreiber -un coup de poing, elle pouvait maintenant en être certaine, et il aurait effectivement été trop tard pour adapter sa posture défensive- n'avait pas encore touché à son terme qu'elle réalisa, elle-même, une rotation du poignet énergique, subreptice...
Le bout de sa lame n'en avait pas besoin de tant pour, de son côté, réaliser un cercle. Pour remonter en direction du torse d'Isaac. Loin, trop loin, bien sûr, pour pouvoir caresser le doux espoir de l'atteindre.
Pas directement, en tout cas.
Mais l'onde de choc étoilée qu'elle déversa dans un silence assourdissant, la nuée d'étincelles d'un noir opalescent et vorace, elle, vint le cueillir à l'instant où ses flammes à lui s'élançaient, affamées.
Il perdrait connaissance sur le coup, soufflé par un déferlement d'une violence inouïe, indubitablement semblable à celle qu'il avait expérimentée une première fois, quelques semaines, quelques mois plus tôt, dans la forêt où leurs chemins s'étaient déjà croisés de la plus bestiale des manières.
︎ Era of Dust
https://docs.google.com/spreadsheets/d/1zkyEEaeBz-xrCi9SQeU6xN-wxuYk4fLgZC1jbYkBqn8/edit?usp=sharing
Alphonse - Angela - Justin
Suzie - Emma - Isla
Brook - Candice - Fabio
Grace - Tiffany - Iago
Amelia -
Shelly - Jack - Anthony
Bethany - Noelle -
Conrad - Gregory - Josh
Isaac - Alicia -
En bref
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# Re: Whatever It Takes. [PV Isaac]Lun 21 Oct 2024 - 21:07
Whatever It Takes
Feat. Maître-jeu
Sortir victorieux d’une guerre ne veut pas dire que l’on a gagné toutes les batailles que celle-ci comprenait.
Isaac l’avait dit à Amelia, en ces termes exacts, il y a quelques semaines, quelques mois à peine, maintenant.
Autrement dit, une guerre ne nécessitait pas de gagner toutes les batailles pour être remportée. C’était même illusoire, de partir du principe que la vie nous sourirait, qu’on triompherait haut la main de tous les obstacles qui se dresseraient sur notre chemin, cela, même Alphonse avait fini par le comprendre. La bataille n’était pas importante. Surtout s’ils avaient la possibilité d’être repêchés. La guerre, elle, avait plus d’enjeux.
Il n’en avait pas fallu plus pour Isaac, pour envisager cette manche d’exercice sous d’autres horizons que ses camarades, et pour y voir une myriade d’opportunités plus sages que simplement satisfaire les attentes de leurs enseignants. On pouvait bien y voir ce que l’on voulait chez le Kleinschreiber, Rhys, Amelia, la volonté de faire tomber les puissants, Noelle, Bethany, l’envie d’aider son prochain, Suzie, Emma, Roy, la naïveté d’un étudiant… Il avait calculé son coup, se basant sur les mouvements des autres, pour en tirer les opportunités les plus rentables. Celle de pouvoir survivre à des épreuves futures potentiellement funestes, pour lui et ses pairs. Et si tout se passait bien…
Il ne se faisait pas de souci pour Roy pour passer à l’étape suivante, il ne se faisait pas trop de souci pour Alicia, d’autant plus qu’il lui avait donné une information clé concernant la nature des poteaux, qu’elle pourrait toujours utiliser. Quant à lui, en vérité, il s’en fichait. Mais s’il devait passer à l’étape suivante, il continuait toutefois à placer ses pions, sur ce foutu damier à seize cases, parce qu’il gardait, malgré tout, l’opportunité de la guerre.
Le Kleinschreiber n’avait pas choisi le bras par hasard. Cela faisait des semaines qu’il avait cogité sur le sujet, pas dans le but de se confronter à Amelia, non, mais simplement pour imaginer ce qu’il aurait pu faire de plus contre Jak. Le torse contenait les organes vitaux, et le gros du circuit sanguin. Une blessure grave à cet endroit, et c’était la défaite assurée. Le seul véritable conseil qu’on pouvait donner, était de brandir une autre arme, même de fortune comme une chaise, face à un assaillant avec un couteau. Parce que, même si l’on pensait, si l’on encourageait la fuite, les gens oubliaient généralement une chose.
Aucun adversaire ne laisse sa proie s’enfuir, ce qui est encore plus vrai si elle est déjà à portée.
Le sang-froid est alors la première des règles.
La seconde, c’est de saisir une arme.
La suivante, utiliser ses membres.
La dernière, se battre pour sa vie.
On ne ressort jamais sans égratignure d’un combat contre un couteau.
Un bras, une jambe, c’est rempli de chair, de muscles, mais aussi de vaisseaux sanguins importants, comme des artères. Mais, le plus important, on pouvait leur couper la circulation sanguine, pendant un certain moment. C’était cela, qui avait motivé Isaac. Parce qu’il savait déjà qu’il ne fléchirait pas même si subitement il perdait une quantité outrancière de sang depuis son bras. Parce qu’il savait déjà qu’il fallait qu’un être humain perde un tiers de son volume sanguin pour être en danger de mort, parce qu’il savait qu’un rythme cardiaque rapide augmentait la vitesse de l’exsanguination, parce qu’il savait déjà que la seule réponse qu’il aurait à ça, s’il se débarrassait des griffes d’Amelia, ce serait de se saisir de sa propre ceinture, et de faire un garrot avec, quelques centimètres au-dessus du coude.
Le livre d’anatomie qu’il avait emprunté à la bibliothèque de Glamis était là aussi pour ça. Pour savoir quoi faire, dans des situations dramatiques, pour imaginer des gestes de premier secours plus rudimentaires que ceux que l’on pouvait apprendre dans des formations civiles. Parce que, personne ne lui enlèverait l’expérience qu’il avait réussi à acquérir, même maigre, au cours de sept mois en école de médecine.
Isaac sentait la douleur irradier son bras, même si elle devait probablement être un peu anesthésiée par l’adrénaline. Il attrapa avec moins de peine qu’il l’aurait cru, le poignet d’Amelia. Il remarqua son froncement de sourcils, parce qu’il ne quittait pas son regard. Parce que c’était comme ça, aussi, qu’on captait les intentions des autres. Par le regard, un rictus au coin de la bouche… C’était comme ça, qu’il avait passé des années à observer et analyser d’autres personnes.
La rapière disparut. Les yeux bleus d’Isaac ne furent teintés d’absolument aucune surprise. Encore moins de frayeur, de panique, d’hésitation.
Le sang coula à flot, cascada sur le sol, imbibant la terre et la poussière de sa couleur carmine. Elle avait dû toucher l’artère cubitale, sans pour autant l’effrayer.
L’arme réapparut dans l’autre main de la jeune noble, un instant plus tard, sans que le visage d’Isaac ne soit perturbé un seul instant.
Et son faciès ne bougea toujours pas plus quand elle ramena la pointe de la lame sur lui, plus menaçante que jamais, prête à abattre sur lui le laser qu’il avait tant redouté.
Amelia serait probablement la seule à comprendre, tant le regard bleuté du Kleinschreiber s’accrochait au sien avec cette sérénité déstabilisante. Il avait tout deviné. Il avait tout su. Il avait tout anticipé. Sa capacité à faire apparaître et disparaître son arme, sa capacité à charger ses attaques dans sa rapière, son ambidextrie… Il avait tout assemblé dans son esprit, toutes ces suppositions, pour en sortir des hypothèses pertinentes et justes.
Et pourtant, il se trouvait là, à sa merci, le couperet de la défaite sur sa nuque.
Il le savait, là aussi.
Et il ne s’en inquiétait pas le moins du monde.
Il s’en inquiétait encore moins, parce qu’il se rendait compte qu’il avait été à un cheveu de précipiter la chute d’Amelia de Calderdale. Qu’il l’avait suffisamment acculée, pour qu’elle se force à sortir une carte qu’elle gardait précieusement dans sa manche pour les parties suivantes.
Que le spectacle qu’ils avaient donné avait eu de nombreux spectateurs. Et que cette information, que la noble avait souhaité conserver, venait d’être jetée en pâture à tous ces regards, grâce à lui.
De ce duel, c’était lui, dans la défaite présente, qui obtenait possiblement la victoire future.
Alors quand le laser le percuta, Isaac conserva ses yeux rivés à ceux d’Amelia, avant d’être simplement balayé par cette attaque si puissante et douloureuse, et perdre connaissance.
Durant ce dernier instant, il ne pensa ni à ses partenaires du jour, Alicia et Roy, ni à ses amis, Alphonse, Kyle, Angela, ni à ses adversaires, Rhys, Amelia, ni à sa soeur, Clara, ni même à celui qui avait fait chavirer son coeur, Ezra… il pensa simplement à lui. Isaac.
Parce que, pour la première fois de sa vie, une toute petite chose avait réussi à s’insinuer au travers de la porte blindée qui compartimentait son esprit.
Pour la première fois de toute sa vie, il était un peu fier de lui.
Isaac l’avait dit à Amelia, en ces termes exacts, il y a quelques semaines, quelques mois à peine, maintenant.
Autrement dit, une guerre ne nécessitait pas de gagner toutes les batailles pour être remportée. C’était même illusoire, de partir du principe que la vie nous sourirait, qu’on triompherait haut la main de tous les obstacles qui se dresseraient sur notre chemin, cela, même Alphonse avait fini par le comprendre. La bataille n’était pas importante. Surtout s’ils avaient la possibilité d’être repêchés. La guerre, elle, avait plus d’enjeux.
Il n’en avait pas fallu plus pour Isaac, pour envisager cette manche d’exercice sous d’autres horizons que ses camarades, et pour y voir une myriade d’opportunités plus sages que simplement satisfaire les attentes de leurs enseignants. On pouvait bien y voir ce que l’on voulait chez le Kleinschreiber, Rhys, Amelia, la volonté de faire tomber les puissants, Noelle, Bethany, l’envie d’aider son prochain, Suzie, Emma, Roy, la naïveté d’un étudiant… Il avait calculé son coup, se basant sur les mouvements des autres, pour en tirer les opportunités les plus rentables. Celle de pouvoir survivre à des épreuves futures potentiellement funestes, pour lui et ses pairs. Et si tout se passait bien…
Il ne se faisait pas de souci pour Roy pour passer à l’étape suivante, il ne se faisait pas trop de souci pour Alicia, d’autant plus qu’il lui avait donné une information clé concernant la nature des poteaux, qu’elle pourrait toujours utiliser. Quant à lui, en vérité, il s’en fichait. Mais s’il devait passer à l’étape suivante, il continuait toutefois à placer ses pions, sur ce foutu damier à seize cases, parce qu’il gardait, malgré tout, l’opportunité de la guerre.
Le Kleinschreiber n’avait pas choisi le bras par hasard. Cela faisait des semaines qu’il avait cogité sur le sujet, pas dans le but de se confronter à Amelia, non, mais simplement pour imaginer ce qu’il aurait pu faire de plus contre Jak. Le torse contenait les organes vitaux, et le gros du circuit sanguin. Une blessure grave à cet endroit, et c’était la défaite assurée. Le seul véritable conseil qu’on pouvait donner, était de brandir une autre arme, même de fortune comme une chaise, face à un assaillant avec un couteau. Parce que, même si l’on pensait, si l’on encourageait la fuite, les gens oubliaient généralement une chose.
Aucun adversaire ne laisse sa proie s’enfuir, ce qui est encore plus vrai si elle est déjà à portée.
Le sang-froid est alors la première des règles.
La seconde, c’est de saisir une arme.
La suivante, utiliser ses membres.
La dernière, se battre pour sa vie.
On ne ressort jamais sans égratignure d’un combat contre un couteau.
Un bras, une jambe, c’est rempli de chair, de muscles, mais aussi de vaisseaux sanguins importants, comme des artères. Mais, le plus important, on pouvait leur couper la circulation sanguine, pendant un certain moment. C’était cela, qui avait motivé Isaac. Parce qu’il savait déjà qu’il ne fléchirait pas même si subitement il perdait une quantité outrancière de sang depuis son bras. Parce qu’il savait déjà qu’il fallait qu’un être humain perde un tiers de son volume sanguin pour être en danger de mort, parce qu’il savait qu’un rythme cardiaque rapide augmentait la vitesse de l’exsanguination, parce qu’il savait déjà que la seule réponse qu’il aurait à ça, s’il se débarrassait des griffes d’Amelia, ce serait de se saisir de sa propre ceinture, et de faire un garrot avec, quelques centimètres au-dessus du coude.
Le livre d’anatomie qu’il avait emprunté à la bibliothèque de Glamis était là aussi pour ça. Pour savoir quoi faire, dans des situations dramatiques, pour imaginer des gestes de premier secours plus rudimentaires que ceux que l’on pouvait apprendre dans des formations civiles. Parce que, personne ne lui enlèverait l’expérience qu’il avait réussi à acquérir, même maigre, au cours de sept mois en école de médecine.
Isaac sentait la douleur irradier son bras, même si elle devait probablement être un peu anesthésiée par l’adrénaline. Il attrapa avec moins de peine qu’il l’aurait cru, le poignet d’Amelia. Il remarqua son froncement de sourcils, parce qu’il ne quittait pas son regard. Parce que c’était comme ça, aussi, qu’on captait les intentions des autres. Par le regard, un rictus au coin de la bouche… C’était comme ça, qu’il avait passé des années à observer et analyser d’autres personnes.
La rapière disparut. Les yeux bleus d’Isaac ne furent teintés d’absolument aucune surprise. Encore moins de frayeur, de panique, d’hésitation.
Le sang coula à flot, cascada sur le sol, imbibant la terre et la poussière de sa couleur carmine. Elle avait dû toucher l’artère cubitale, sans pour autant l’effrayer.
L’arme réapparut dans l’autre main de la jeune noble, un instant plus tard, sans que le visage d’Isaac ne soit perturbé un seul instant.
Et son faciès ne bougea toujours pas plus quand elle ramena la pointe de la lame sur lui, plus menaçante que jamais, prête à abattre sur lui le laser qu’il avait tant redouté.
Amelia serait probablement la seule à comprendre, tant le regard bleuté du Kleinschreiber s’accrochait au sien avec cette sérénité déstabilisante. Il avait tout deviné. Il avait tout su. Il avait tout anticipé. Sa capacité à faire apparaître et disparaître son arme, sa capacité à charger ses attaques dans sa rapière, son ambidextrie… Il avait tout assemblé dans son esprit, toutes ces suppositions, pour en sortir des hypothèses pertinentes et justes.
Et pourtant, il se trouvait là, à sa merci, le couperet de la défaite sur sa nuque.
Il le savait, là aussi.
Et il ne s’en inquiétait pas le moins du monde.
Il s’en inquiétait encore moins, parce qu’il se rendait compte qu’il avait été à un cheveu de précipiter la chute d’Amelia de Calderdale. Qu’il l’avait suffisamment acculée, pour qu’elle se force à sortir une carte qu’elle gardait précieusement dans sa manche pour les parties suivantes.
Que le spectacle qu’ils avaient donné avait eu de nombreux spectateurs. Et que cette information, que la noble avait souhaité conserver, venait d’être jetée en pâture à tous ces regards, grâce à lui.
De ce duel, c’était lui, dans la défaite présente, qui obtenait possiblement la victoire future.
Alors quand le laser le percuta, Isaac conserva ses yeux rivés à ceux d’Amelia, avant d’être simplement balayé par cette attaque si puissante et douloureuse, et perdre connaissance.
Durant ce dernier instant, il ne pensa ni à ses partenaires du jour, Alicia et Roy, ni à ses amis, Alphonse, Kyle, Angela, ni à ses adversaires, Rhys, Amelia, ni à sa soeur, Clara, ni même à celui qui avait fait chavirer son coeur, Ezra… il pensa simplement à lui. Isaac.
Parce que, pour la première fois de sa vie, une toute petite chose avait réussi à s’insinuer au travers de la porte blindée qui compartimentait son esprit.
Pour la première fois de toute sa vie, il était un peu fier de lui.
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