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Naraka CatanaVotre ami ou votre ennemi
# Moins que des miettes. [PV Vinegar]Sam 6 Jan 2024 - 17:17

Moins que des miettes.

Ft Vinegar

?


Il fuyait, courait, se jetait avec frénésie dans les dédales de ruelles poussiéreuses qui s'étalaient devant lui, qu'il connaissait comme sa poche pour y passer l'essentiel de sa morne existence. Encore haut comme trois pommes, et terriblement rachitique, le garnement veillait à s'éloigner précautionneusement des quelques badauds que son chemin l'amenait à croiser momentanément, de peur que ceux-ci ne prennent le parti de ceux qui le poursuivaient. Comment aurait-il pu en être autrement ? On ne s'était jamais pressé au portillon pour lui offrir une main secoureuse. Dans l'immense majorité des cas, on partait du principe qu'il était responsable des malheurs qui s'abattaient sur sa crasseuse petite trogne ; parce que malgré son caractère juvénile, il était vêtu du haillons, parce qu'il empestait la sueur, parce qu'on devinait à son air hagard qu'il n'avait jamais bénéficié d'une éducation très aimante.
On préférait partir du principe qu'il avait cruellement contribué à sa propre ruine, quand la vérité, plus sordide, portait plutôt à croire que tous les astres s'étaient alignés pour lui en faire baver au maximum.

-Reviens par là, sale gamin ! vociféra l'un de ses poursuivants.


Cela ne parvint pas à le convaincre, évidemment. Il ne voyait pas quel type de bénéfice il aurait pu en retirer, de toute manière. Peut-être risquait-on, s'il continuait à s'enfuir mais qu'on parvenait finalement à se saisir de lui, de lui faire regretter son opiniâtreté... mais s'il capitulait, s'il leur remettait leurs biens, s'il acceptait piteusement de compter sur la bienveillance des passants, il savait qu'il finirait tôt ou tard par s'endormir pour ne plus jamais se réveiller. Ce qui était, à leurs yeux, affaire de chiffres et de rentabilité, c'était avant toute autre chose, pour lui, une question de vie ou de mort.
Ce n'était pas la première fois qu'il choisissait de prendre pour cible la boutique Chez Mère-Grand située à deux pas du centre-ville de Konya. Habituellement, il savait que sa main preste et précise pouvait lui permettre de s'en tirer sans heurts. Cette fois-ci, rien n'avait été si simple. Elle bordait pourtant une ruelle miteuse, au sein de laquelle nul n'osait jamais s'aventurer ; il s'y était terré, avait attendu son heure, comme un charognard, puis avait fondu sur une poubelle dans laquelle l'employé du jour avait balancé les invendus de la veille, morose, en imaginant que les détritus dans lesquels ils seraient amenés à baigner suffiraient à refroidir les individus les plus affamés.
Cela n'avait pas été le cas, comme à chaque fois ; il avait choisi de fondre sur les poubelles dès que la porte s'était refermée derrière l'employé, et s'était mis à empoigner tous les trésors, tous les délices qu'il avait pu y déceler, avec énergie, la bave aux lèvres.
Puis d'autres gros bras avaient surgi de toute part, attendant probablement qu'un tel spectacle ne survienne ; ils avaient voulu s'emparer de lui, et il avait réussi à serpenter entre leurs mains pataudes, en abandonnant néanmoins au passage l'immense majorité de ses prises.
Il continuait à courir, un petit sachet précautionneusement planqué contre son torse, sans trop savoir quel goût auraient ces pâtisseries à demi rances, sinon celui de la survie.

Un nouvel embranchement lui permit de quitter momentanément le champ de vision de ses poursuivants ; l'un d'entre eux sembla se décourager, puisqu'ils n'étaient plus que trois, une poignée de secondes plus tard, lorsque les cris reprirent derrière lui, toujours avec la même hargne. Considéraient-ils vraiment qu'il était une nuisance au point qu'il leur faille tout entreprendre pour lui barrer la route ? Pour récupérer les deux minables croissants sur lequel il avait jeté son dévolu ? Quel bénéfice pouvait-il tirer de sa propre misère ? S'imaginaient-ils qu'il finirait par les payer, s'il ne lui était plus possible de les voler ? Les mâchoires contractées, le souffle court, les yeux embués de larmes, il se rappela que nul ne l'avait jamais désiré, dans cette ville poussiéreuse. Ils se fichaient bien de savoir comment il mangeait, ce qu'il mangeait, s'il mangeait seulement. Ils voulaient qu'il paye, ou bien qu'il meure, mais sans jamais risquer de compromettre l'équilibre économique de l'entreprise qui avait choisi de faire appel à leurs services.
Et puisqu'on leur avait demandé de faire la chasse aux mendiants venant honteusement spoiler cette boutique des biens qu'elle choisissait par ailleurs de jeter au rebus, ils le faisaient sans hésiter. Même si ce mendiant était un enfant d'à peine douze ans. Même si ce mendiant y jouait sa vie.
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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Lun 8 Jan 2024 - 16:43
Mouche dans le Potage
Le Roi des Mendiants.
Tu t'étais fixé cet objectif ou plutôt ce rêve depuis quelques bonnes années et tu n'avais encore rien accompli en ce sens. En vérité, tu étais loin d'avoir oublié. Et comment l'oublier. Faire partie des "mendiants", c'était toute ta vie. La faim te le rappelait tous les jours. Mais tu étais pourtant bien différent des autres de cette caste. Toi, tu n'acceptais pas cette étiquette péjorative qu'on vous collait sur le front à la naissance par vertu d'être bien-né. C'était même un des caractères qui t'horripilait le plus chez les êtres humains. Ce mammifère pourtant dit "social" était pour toi bien plus adapté pour la guerre que pour la cohabitation. Alors, en tant que leur Roi, tu souhaitais partir en croisade pour ton peuple. Pendant tout ce temps, tu t'étais attaché à affûter ta lame, comme le voulait l'adage. Tu t'étais plus ou moins rapproché des autres, tu avais écouté leurs histoires et dieu seul, s'il existait vraiment, savait à quel point cela t'avait marqué. Tu faisais attention de garder les sourcils froncés tout le temps et d'avoir la même amertume pour toute chose en apparence mais au fond de toi, tu parvenais à relativiser grâce à ça. Toi qui pensais avoir la pire des vies.

En ce moment tu trainais dans ce coin de la ville, près de cette grande boulangerie. Vous faisiez un peu comme les animaux migrateurs et changiez de zone pour renouveler vos chances de trouver de la nourriture. Au final pour toi, Vinegar, c'était également le moment de mettre à exécution tes machinations pour infester les stigmates de la société. Chez Grand-Mère, la filiale de Naturia était une grande ponte du domaine, se ventant d'avoir les meilleurs produits... un peu comme tous ses concurrents. Tout comme le phénomène héroïque, les civils adulaient les grandes marques et se laissaient vider le cerveau par leurs slogans et leurs belles pages de publicité. Pourtant, ces industries alimentaires sont les plus gros hypocrites par exemple en glorifiant publiquement le bio pour dissimuler l'énorme contribution faite au gaspillage dans les coulisses. C'était qu'il fallait vraiment être un.. expert de terrain pour remarquer ça. Cela faisait 18 ans que tu le vivais. Les boulangeries, les épiceries, les supers et les hypermarchés... Tous ceux que ta petite faction aimait fréquenter, se défendaient. Certains installaient des picots et d'autres versaient des produits nocifs après les heures pour vous repousser., comme des nuisibles. Ces derniers temps, il y avait des agents de sécurité et parfois même des chiens rien que pour vous empêcher de profiter de ce qu'ils avaient pourtant jeté. Tu trouvais ça tellement ahurissant avec le recul, mais ce qui l'était encore plus, c'était le fait que la population en général ne s'en indignait pas. C'était humain, ça ?

Aujourd'hui encore, tu étais en train d'observer ta cible dans son état naturel le plus brut. Les poubelles de cette boulangerie était l'objet de ton enquête. Tu attendais de voir comment cette grande et belle enseigne faisait pour "lutter contre l'envahisseur". Un petit garçon s'est pointé presque comme à son habitude puisque ce n'était pas la première fois que tu le voyais fureter ici. Tu ne savais pas exactement qui il était mais ce qui était sûr c'est qu'il te rappelait ce que tu étais à son âge. Tu ne lui donnais même pas 10 ans et il répétait les mêmes gestes, les mêmes erreurs que toi. Tu étais perché plus haut sur un toit comme une gargouille ou même comme un héros ? En tout cas tu tombais bien. Tu allais pouvoir commencer à clamer au Maadi que le Roi des Mendiants était là.
En effet le petit malheureux est passé des joies aux frayeurs quand il s'est fait prendre en embuscade par un groupe d'hommes visiblement bien décidés à lui faire payer ce qu'il avait pris. Voilà donc où nous en étions ? Tu te disais que les choses devenaient encore plus difficiles qu'avant. Cette scène, avec un petit mendiant coursé par des adultes... tu la connaissais. Mais toi ce n'était pas quatre mais un seul homme qui t'avait mis une belle raclée. Ce garçon là risquerait même de mourir si tous ces adultes s'acharnaient sur lui comme Bastat sur toi à l'époque. Tu les as suivi en te faisant discret de ta position les surplombant, courant de toit en toit comme un chat de gouttière pour les garder en vue en restant à distance. L'un d'eux s'est détaché du groupe, faisant de lui une proie facile.

Les trois autres ont rattrapé le petit voleur des poubelles. Si tu n'étais pas là, on serait en droit de se demander.. mais alors, qui ? Parce qu'au fond de ces petites allées puantes, personne ne venait. Les héros en patrouille se concentraient plutôt dans le centre-ville là où il y avait plus de passage. En toute objectivité, ses chances de trouver un sauveur dans ces circonstances étaient aussi minces que lui.

Tu les as pris de vitesse depuis les toits pour passer devant eux et pouvoir intercepter le premier des poursuivants. Tu es descendu d'en haut comme un ange avec l'odeur de la Mort, profitant des prises de ton environnement et au lieu d'atterrir à terre comme le voudrait le bon sens, tu as plutôt "a-visagé", c'est-à-dire que tu as posé le pied sur la figure de la brute pour le stopper net dans sa course. Pendant l'instant où il se rendait compte de ta présence, tu pouvais apprécier son expression qui se décompensa tandis que la tienne traduisait ton déséquilibre mental. En plus de lui mettre une fragrance fétide sous le nez, tu lui brisais le bec en donnant un coup qui avait de quoi l'envoyer valser en direction de ses collègues qui le suivaient de près. Profitant de l'impulsion prise d'un pied sur son visage, tu t'es réceptionné grâce à un flip arrière pour lequel on aurait pu te donner une belle note au prétention-mètre. "Un.. deux.. trois connards, rien que pour moi ?" tu t'es exprimé d'une voix sombre et râleuse tandis que ton regard traduisait ta ferme intention de leur faire regretter leur mauvaise farce.



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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Jeu 11 Jan 2024 - 9:37

Moins que des miettes.

Ft Vinegar

?


Lui avait-on jamais tendu la main ? Bien sûr, il se souvenait d'une multitude d'occasions au cours desquelles des passants attendris par sa bouille juvénile lui avaient donné l'aumône. Mais, rétrospectivement, il considérait ces gestes de générosité spontanée comme pratiquement anodins. Il les remerciait presque machinalement lorsqu'ils survenaient, parce qu'il se demandait ce que ces gestes pouvaient bien symboliser, du point de vue de ceux qui les réalisaient. Un sacrifice ? Une volonté de blanchir leur âme ? De faire le bien ? Un moyen de déculpabiliser, vis-à-vis de leur situation moins honteuse, moins rude que la sienne ? Auraient-ils pu faire plus ? Probablement, en tout cas pour un certain nombre d'entre eux, oui. Le faisaient-ils ? Jamais. En tout cas pas à sa connaissance. En tout cas pas avec lui.
On ne lui avait plus proposé un lit, un bain ou un repas digne de ce nom depuis belle lurette. On le plaignait presque toujours autant, mais on préférait lui donner des restes, une pièce de monnaie, un vieux chiffon usagé, un vêtement râpé, quelquefois, quand la chance lui souriait le plus. Quelques bénévoles d'associations diverses avaient bien tenté de l'amadouer, de l'appâter en lui proposant une place dans un orphelinat, en lui jurant qu'il y vivrait au chaud, entouré de marmots de son âge ; il avait préféré balayer toutes ces éventualités d'un revers de la main. Par méfiance, par fierté ? Il l'ignorait.
Toujours était-il que les quelques choix qui avaient été siens l'avaient conduit à cette situation bien précise. Il courrait à s'en éclater la rate, les lèvres sèches, les paupières écarquillées. Il tentait vainement de trouver une échappatoire à cette course folle, qu'il savait insensée, qu'il devinait condamnée à l'échec. Un seul de ses quatre poursuivants avait fini par lâcher l'affaire, franchement distancé... pas le plus athlétique des quatre. Les trois autres, progressivement, parvenaient à rattraper leur retard initial. A ce rythme, ils finiraient par l'attraper. Et alors, qu'adviendrait-il de lui ? S'il avait de la chance, on se contenterait de saisir les biens qu'il entendait consommer, et on le laisserait partir sans plus le rosser. Libre. S'il n'en avait pas... on le corrigerait vertement. On le livrerait à la police. On le menacerait de plainte, de main courante, comme si ce vocabulaire pouvait avoir un tant soit peu de sens à ses yeux. On ferait en sorte, en somme, de l'ostraciser encore un peu plus.

Mais tout cela s'effondra comme un château de cartes lorsqu'enfin on décida d'intercéder en sa faveur. Une odeur pestilentielle fut la première chose qu'il parvint à capter ; bien, bien pire que sa propre odeur, pourtant peu ragoutante. Un bruit, ensuite ; une interjection, un choc sourd, des insultes. Les bruits de course qui le poursuivaient s'estompèrent ; une voix leur succéda, railleuse, insultante, assurée. Il fit volte-face avec stupéfaction, ralentissant lui-même le rythme effréné de ses pas, détaillant la silhouette crasseuse qui s'était dressée entre lui et ses trois poursuivants, dont l'un, retenu par les épaules par un autre de ses camarades, se tenait le nez, les yeux blancs, l'air tout juste conscient.

-T'es qui, enfoiré ? brailla celui des trois larrons qui avait porté secours à son partenaire.
-Putain, il schlingue ! fit le seul autre des vigiles susceptible de formuler des paroles cohérentes.


Bouche bée, décontenancé, le garnement comprit bien qu'avec lenteur et difficulté qu'on venait tout juste de porter un coup à l'un de ses trois agresseurs, et qu'il avait été, par le fait même, placé hors course ; restait que les deux autres ne semblaient pas se démonter, encore moins se décourager... Après tout, on les avait payé pour affronter ce type de circonstances exceptionnelles et potentiellement dangereuses ; s'ils voulaient éviter de briller par leur poltronnerie, ils ne pouvaient pas se contenter de baisser les bras face au premier détraqué venu.
Et ils étaient armés pour affronter ce type de situations houleuses. Alors que l'un des deux types encore en état asseyait précautionneusement son camarade, le second dégaina une matraque télescopique qu'il pointa en direction des deux mendiants. Il n'en fallut pas plus à l'orphelin pour avoir l'envie subite et quasiment irrépressible de reprendre la fuite ; mais il demeura étrangement immobile, comme pour se faire le témoin des agissements de celui dont il ignorait tout, jusqu'au nom, mais qui avait pourtant pris la décision audacieuse de le défendre.

-Décarre de là, espèce de tocard, ou je te refais le portrait !


Une menace sans doute un peu abstraite, de leur point de vue de marginalisés, mais qui prenait tout son sens, du point de vue de celui qui la formulait. Toujours fut-il que l'enfant, en retrait, esquissa un geste de recul sans parvenir à se convaincre de prendre la fuite à nouveau. Il avait peur d'abandonner son sauveur dans une situation inextricable, laquelle pourrait lui coûter cher ; car ce type, contrairement à lui, semblait adulte. Le simple fait que leurs opposants n'aient pas hésité une seule seconde à brandir des armes laissait à entendre qu'ils ne retiendraient pas leurs coups, face à lui... il risquait un peu plus cher qu'un passage à tabac vu comme éducateur.
Naraka Catana
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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Sam 13 Jan 2024 - 15:34
Mouche dans le Potage
Tu schlingues ! Tu pues ! Ces mots t'ont suivi depuis ta plus tendre enfance. C'est toujours ce qu'on retient de toi, que tu es un déchet. Bon à jeter. Déjà bien irrité par leur lâcheté, tu t'es laissé atteindre par leurs mots, avouons-le. Tes poings et ta mâchoire qui se sont serrés en étaient la preuve. Tu avais beau jouer les durs, Vinegar.. tu n'en restes pas moins un gamin. Du haut de tes 18 ans, tu as osé regarder ce monde et clamer vouloir le conquérir ? Un roi qui flanche devant ses adversaires ne serait pas digne de son titre.

Dans ces ruelles, tu étais dans ton prétendu royaume. Tu étais sur tes terres. Tu n'avais aucunement l'intention de les laisser faire, même lorsqu'ils ont sorti les armes. En faite, cela t'enrageait encore plus. Qu'est-ce qu'ils auraient pu faire avec ça et un enfant sans défense ? De toute évidence, ces gars n'étaient pas du côté de la justice, des gros bras qui mettaient leurs services à prix. Des raclures sans moralité, sans humanité. "Ouais c'est ça, amène-toi du gland ! Vous êtes quoi au juste, les gardiens des poubelles ou des pédophiles ?! T'es passé dans le mauvais quartier enfoiré !" Tu les a insulté à profusion tout en lançant un appel de ralliement grâce à ton pouvoir. Dans ces lieux infestés d'insectes, tu n'avais pas de soucis à te faire. Tes petits soldats se présentaient illico presto. Des mouches et des cafards surtout, tu ne t'en souciais pas car tu savais faire avec. Ils volaient et se carapataient autour et sur toi, un spectacle qui pouvait être quelque peu dérangeant pour un public non averti. Tu ne t'étais pas retourné pour savoir si le garçon avait pu s'enfuir, les insectes te l'ont dit. "Qu'est-ce que tu fous encore là ? Sauve-toi, p'tit con !" Tu n'étais vraiment pas le meilleur communicant. De toute façon, tant que ça le faisait partir même s'il fallait lui faire peur...

Tu analysais la situation. Celui que tu avais frappé était touché mais les deux autres n'en étaient pas moins remontés. Ces matraques te posaient problème. Tu attaquais exclusivement au corps-à-corps donc il te faudrait faire très attention. Ils avaient l'air balourd comme ça mais tu ne connaissais pas ton ennemi. Tu sortais deux couteaux qui avaient la même tête que toi. Abimés, un peu rouillés. Tu te la jouais assassin avec tes lames courtes, et comptais sur ton agilité pour taillader et éviter de te faire prendre. Cela fonctionnait, en général. Parfois en revanche, il t'arrivait de regretter le manque d'application offensive de ton pouvoir.

Profitant de l'étroitesse des lieux, tu as sorti tes meilleurs talents de parkour pour avaler la distance qui te séparait de tes deux nouveaux camarades de jeu, suivi de près par ton petit groupe d'une vingtaine de bestioles, dont une bonne partie se cramponnait littéralement à toi. Excuse-moi. Je sais que tu n'aimes pas qu'on les traite de bestioles.
Arrivé à portée, c'est-à-dire à quelques 5 mètres des gardes zélés,  tu as ordonné à tes troupes de leur voler au visage. Ils répondaient toujours présent, ils étaient ta seule famille, tes seuls amis. Pour les deux gaillards encore d'aplomb, la petite colonie pouvait se scinder en deux groupes d'une dizaine d'individus chacun pour les gêner simultanément. Les gros cafards sur le visage, personne ne pouvait aimer ça. A part toi, bien sûr. Les mouches se ruaient vers les yeux, les oreilles et la bouche, espérant forcer les cibles à baisser la garde. Armé de tes petits morceaux de ferrailles pointus, tu pourrais alors profiter de la confusion pour piquer comme une vilaine abeille. C'était ta stratégie de base. Avec de l'application et un peu de chance, ça pouvait marcher.

*Enc*lez leurs gueules ! Et entrez par tous les trous !!* tels étaient les ordres que tu envoyais par télépathie, compris cinq sur cinq par tes sujets, cher Roi des Mendiants.



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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Lun 15 Jan 2024 - 9:53

Moins que des miettes.

Ft Vinegar

?


-Eeh ? s'horrifia l'orphelin, dégoûté, en entrapercevant la colonie d'insectes qui commençait à graviter autour de Vinegar.


Il ne s'attendait a priori pas à un tel spectacle ; force était d'admettre qu'il n'avait rien de courant. A contrario, il avait l'air d'être à deux doigts de rendre le maigre déjeuner qu'il avait été en mesure d'ingérer la veille... A deux pas de là, les gros bras échangèrent un regard au moins aussi décontenancé. On leur avait attribué une mission, qu'ils entendaient bien mener à terme, évidemment, mais ils ne s'attendaient pas à devoir compter sur un événement aussi imprévisible. Après tout, la présence de ces cafards et leur comportement erratique ne pouvait signifier qu'une seule chose...

-Il a un pouvoir !
-Aah... Aaaah !


N'y tenant plus, le garnement se carapata à la hâte, d'abord à quatre pattes, ensuite au pas de courses, quoi qu'avec un équilibre plus que précaire. Ce n'était manifestement pas tant la promesse d'un passage à tabac proche formulée par les gros bras ou la prise de parole autoritaire de Vinegar à son encontre qui l'avaient poussé à s'éloigner de la sorte de l'épicentre du tumulte de cette ruelle maadienne ; juste la présence grouillante de cette petites bêtes répugnantes, et leur tendance maladive à graviter autour de son sauveur comme autant de moules après un rocher. Les vigiles, bien incapables de renoncer aussi promptement à leur gagne-pain, durent toutefois se contenter de scruter le marmot tandis qu'il prenait la tangente ; après tout, entre eux et lui se tenait un désaxé accompagné d'un petit bataillon de bestioles franchement écœurantes... et armé de deux coutelas plus rouillés qu'un fil barbelé abandonné au grand air pendant une bonne décennie.
Le danger devenait subitement bien plus distinct, bien plus palpable, bien plus crédible aussi ; le premier d'entre eux, pourtant armé, recula d'un pas tandis que son larron, qui s'occupait jusque-là de leur partenaire blessé, se redressait à son tour en déglutissant. Leurs nerfs étaient solides, envers et contre tout, et Vinegar put en prendre acte lorsqu'il se mit à les charger ; car ni l'un ni l'autre ne prit ses jambes à son cou, quand bien même ça n'était sans doute pas l'envie qui leur manquait...

Ils eurent, face au flot d'insectes et à l'arrivée imminente de leur opposant, deux réactions bien différentes toutefois. Le premier, celui qui s'était armé d'une matraque télescopique, se mit à savater les environs avec autant de virulence et d'acharnement que possible. Ses mouvements imprévisibles risquaient de mettre Vinegar en danger s'il prenait le parti de s'avancer inconsidérément pour l'atteindre à l'aide de ses petits couteaux. D'un autre côté, l'approche de son vis-à-vis contraignait ce dernier à garder les paupières closes, à expirer bruyamment, à balayer son visage de sa main libre pour empêcher les insectes de s'y inviter ; impossible dans un tel contexte de surveiller ce qui se passait alentour, bien sûr, et difficile aussi de venir à bout des petits intrus, pourtant plus crasseux que dangereux, en tant que tels.
Quant à l'autre type, il prit le parti de se servir de ses mains, plutôt que d'une arme au potentiel offensif accru mais moins large. Son ambition initiale semblait être de venir à bout des insectes, certes nombreux, mais pas innombrables ; puisque lui et son partenaire avaient facilement pu conclure que leur vis-à-vis devait jouir d'un pouvoir ayant trait à ces immondes petites bêtes, et puisqu'il n'en connaissait ni les particularités, ni les faiblesses, ni les contraintes, il se disait plutôt que l'urgence était de déposséder son vis-à-vis de sa myriade de camarades rampants. Une fois cela fait, ils auraient bien davantage l'opportunité de s'occuper de son cas... et, évidemment, de lui faire payer sa bravoure criminelle.

Pour Vinegar, un choix devrait donc être réalisé ; prendre le risque de s'approcher de celui qui gesticulait armé d'une matraque, au risque de subir un revers des plus douloureux, ou reporter son attention sur son collègue, positionné légèrement en retrait, en l'état plus dangereux pour les arthropodes qui l'accompagnaient, mais pas capable de répondre avec autant de mordant face à ses lames mal affûtées ? Restait le cas des deux autres vigiles employés par la boutique ; le premier crachotait encore dents et sang, à quatre pattes, et le second manquait toujours à l'appel, sans doute distancé au sein des rues de Konya, peut-être bien définitivement...
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VinegarKing of Beggars
# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Lun 15 Jan 2024 - 11:18
Mouche dans le Potage
Les réactions d'horreur te faisaient un bien fou. Autrefois, tu étais vexé quand on te traitait avec dégoût mais depuis que tu avais pleinement embrassé ta nature, tu trouvais ça flatteur. En tant que révolutionnaire, tu voulais effectivement marquer les esprits. Pour ça, ton image de marque basée sur l'insalubrité et la précarité était on ne peut plus adéquate. Tu représentais les bas-fonds, les ruelles sales et les recoins sombres. Aux yeux de la société, tu étais comme un furoncle purulent qui ne cessait de grossir et tu œuvrais patiemment à ce que ton grand boum puisse éclabousser de pus l'ensemble des responsables de cette ignominie sociale. Quand tes petits camarades ont pointé leurs multiples pattes, l'ambiance a radicalement changé. Le garçon que tu voulais protéger et qui semblait jusqu'à ce moment hésitant à te laisser seul face au malheur qui aurait dû être le sien avait fini par tourner les talons pour s'enfuir comme tu l'avais demandé. Les hommes qui te faisaient face, qui montraient les crocs et grognaient avec une rage guerrière se mirent eux aussi à repenser leurs choix. Mais il était trop tard.

Ton visage déformé par la démence et la folle satisfaction d'être un tant soit peu craint exprimait un sourire carnassier alors que tu approchais dangereusement de tes proies. Tu appréciais la sensation de puissance qui découlait de la liberté. Tes mains tenaient fermement tes poignards et tes pieds nus foulaient le sol chaud du Maadi avec une légèreté féline. Tu y étais tellement habitué. Tu n'avais jamais eu de chaussures à mettre, tu ne pouvais que t'adapter, attentif aux zones d'ombrage et aux heures du midi où l'astre du jour était à son zénith. Tu devais faire attention aux bris de verre et aux cailloux pointus. A force, tu te déplaçais presque comme un insecte - vif et avec des mouvements calculés. Ta stratégie portait ses fruits. Les gardes-poubelles sont forcés de protéger leurs visages et leurs orifices pour ne pas que ta compagnie ne les infeste. Dans cette position, difficile de te voir venir et de réagir à ton prochain coup. Sauf que voilà, les machinations réfléchies s'arrêtaient là où l'imprévisibilité commençait. Le premier gusse armé de sa matraque se mettait à l'agiter dans tous les sens - un geste qui rendait dangereux toute tentative d'approche. Le second un peu plus en retrait, lui, s'attaquait aux petites bêtes à mains nues. Tu pouvais le sentir, quand de petites piqûres vinrent te titiller, signifiant la mort d'un ou deux soldats. Tu voulais absolument éliminer les deux encore debout rapidement pour pouvoir interroger celui que tu avais blessé, mais il te fallait procéder avec précaution.

Le type armé était une menace pour toi. Aussitôt qu'il aurait trouvé comment se défaire de tes insectes, il saurait t'affronter sans problèmes. Tu avais beau être agile sur tes deux pieds, tu manquais de force brute et un seul coup pouvait potentiellement te sonner. Tu devais profiter qu'ils soient tous les deux distraits pour pouvoir transformer ce deux-contre-un en deux un-contre-un distincts. Tu t'es donc concentré sur le premier devant toi, avec son arme contondante devenue folle. Tu gardais l'oeil sur sa main tenant l'arme et sur ses mouvements aléatoires. Tu souhaitais lui blesser l'avant-bras ou le poignet  avec l'un de tes couteaux pour qu'il lâche son moyen de défense et pouvoir le mettre hors-course avec ta seconde dague. Pour se faire, tu as essayé de te caler sur son rythme difficilement prévisible, comptant sur ce moment de latence fatidique après un revers, pendant lequel la trajectoire de son bras s'éloignant de son corps le laissait très temporairement ouvert avant le prochain coup. Il te fallait lier précision et bon timing. Si tu te ratais ici, tu pouvais au moins te consoler en te disant que le garnement avait pu partir, c'était l'objectif principal de ton intervention. Mais tu n'avais pas envie de laisser passer cette opportunité, tu voulais tellement exploiter ce filon que tu serrais les dents pour ne pas flancher à chaque petit contrecoup provenant des cafards et des mouches tombées au combat contre le deuxième agent de sécurité.

*Crève..!!*

Tu ne disais pas un mot, tu te contentais d'endurer comme tu l'avais toujours fait. Aussi froid qu'une lame, ton geste était décidé.


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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Jeu 18 Jan 2024 - 14:09

Moins que des miettes.

Ft Vinegar

La bataille battait son plein.
Au faîte de leurs efforts, les deux gardes représentaient, du point de vue de l'armée d'insectes de Vinegar, sans doute des adversaires insurmontables. Trop grands, trop robustes, trop vigoureux, trop endurants... trop puissants. Ils avaient tout pour eux, à commencer par la force et l'amplitude des coups qu'ils portaient. Face à une armée de guêpes, le rapport de force aurait sans doute été nettement moins favorable à ces vigiles intransigeants ; mais en l'état, ni les cafards ni les mouches n'avaient suffisamment d'atouts à faire valoir pour les inquiéter sourdement. Ces affreuses petites bestioles réussissaient simplement à les dégoûter, à les horripiler au plus haut point ; mais, tôt ou tard, seules les dépouilles misérables de ces arthropodes dociles se tiendraient aux côtés de Vinegar pour lui tenir compagnie.
Raison pour laquelle, sans doute, le clochard n'avait dans le fond pas d'autre choix que celui de passer à la vitesse supérieure. Lorsqu'il prit pour cible celui des deux gardes qui s'avérait armé, sa cible fut bien en peine de comprendre qu'on allait s'en prendre à elle vertement. Toujours obnubilé par les vrombissements qui s'invitaient à ses oreilles, occupé à frapper à droite à gauche à tout va, il n'anticipa pas suffisamment la menace qu'incarnait son adversaire bien humain, armé de ses deux lames rouillées. Son dernier coup, généreux, vindicatif, exagéré, offrit au mendiant l'opportunité rêvée pour frapper ; et son coup de couteau toucha effectivement au but, en s'invitant dans la chair du garde qui poussa un hurlement endolori en lâchant immédiatement sa matraque. Il voulut également esquisser un geste de recul afin de s'écarter momentanément de celui qui venait de lui porter ce coup si douloureux ; mais la lame qui, justement, s'était nichée jusque dans son bras l'empêcha de réaliser un geste trop impulsif, lequel, paradoxalement, lui aurait sans doute permis de sauver sa peau.

En l'état, il dut s'en remettre aux agissements de son camarade qui, non content d'entendre son cri, fut également en mesure de l'observer se faire poinçonner de la sorte. Car en demeurant plus calme, et en frappant plus précisément, le second vigile avait jusqu'à présent été en mesure de demeurer plus ou moins focalisé sur Vinegar, qu'il avait bien analysé comme étant un homme à pouvoir ; un adversaire de tout premier ordre, en somme. En considérant que son allié venait de subir un coup de couteau, et qu'il n'allait pas tarder à se retrouver à la merci de leur opposant, donc, le deuxième garde se redressa et se rua sur le mendiant afin de le percuter d'un coup d'épaule énergique à souhait. L'objectif était simple et assumé ; quitte à perdre l'équilibre dans le procédé de cette charge frontale, il voulait atteindre Vinegar sans faire montre de la moindre délicatesse, en partant du principe que leur différence flagrante de gabarit lui conférerait l'avantage. De là, si son coup portait, il allait sans dire que le clochard allait être envoyé valser à deux pas de là, peut-être dans l'une des poubelles qui jonchait la ruelle ; de quoi donner un petit peu d'air à son partenaire pour respirer, et évacuer la douleur qui commençait à lui dévorer le bras.

Le troisième larron, de son côté, entreprit enfin de se redresser ; mais il le fit en prenant précautionneusement appui sur le mur qui le bordait, et en tournant le dos à la scène de combat qui avait lieu à quelques mètres de là seulement. Sa priorité avait l'air d'être de s'éloigner du tumulte tant qu'il en était capable, afin de retrouver un tant soit peu de sa contenance... Quitte, pourquoi pas, à appeler du renfort.
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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Jeu 18 Jan 2024 - 15:35
Mouche dans le Potage
Un jour tu ris, un jour tu meurs. Tu étais en position de force, ayant réussi à blesser ton adversaire et à le désarmer, tu t'apprêtais à lui asséner le coup de grâce...  mais l'instant d'après, tu te retrouvais dans le noir. Cela t'a fait l'effet d'un bus qui te rentrait dedans alors que tu n'étais qu'un deux roues. Certes, le gabarit du bus justifiait amplement de la force de l'impact mais ce qui te semblait le plus flagrant à toi, victime de la collision, c'était la vulnérabilité du bicycle que tu représentais. Maigrichon, léger comme une plume, tu ne représentais pas plus un obstacle qu'un vulgaire insecte sur la route de ce rhinocéros qui chargeait. Le souffle coupé quand son épaule s'est heurtée à toi, tu as, à ton tour, lâché le couteau que tu tenais de la main gauche. C'était accidentel mais en même temps, tu préférais ça plutôt que de te blesser avec ta propre lame. Ta main droite dominante avait un peu plus d'adresse dans ses gestes et tu parvenais donc à te réceptionner plus ou moins correctement sans perdre l'autre dague. Tu regrettais ces maigres pouvoirs sans grande signification dans un tel rapport de force. Ni capacité défensive, ni réelle capacité offensive, tu pouvais t'estimer grand perdant de toutes les loteries de la vie. Tu avais bien une seule chance d'être quelqu'un de spécial et de sortir du lot et tu l'as tout de même manquée.

Tu étais dans le noir. Une odeur forte qui serait nauséabonde pour quiconque avait pour toi le parfum de la maison. Une poubelle. Une bonne vieille benne à ordures. Comment dire ? 500 litres de contenance, des sacs bien remplis tantôt moelleux, tantôt bien compacts, de quoi grignoter parfois si tu étais chanceux... Comment dire que pour toi, c'était comme un petit appartement. Tes souvenirs ne te permettaient pas de remonter jusque là vraiment, mais grâce à ce que l'on t'avait raconté, tu savais pertinemment que c'était là ta place. Pourquoi t'y aurait-on déposé étant bébé, sinon ? Depuis ta naissance tu étais donc voué à fréquenter la pourriture et la corruption. La puanteur et... les fourmis ? Ton instinct ou plutôt ton pouvoir ne s'y trompait jamais. Tu pouvais sentir leur présence proche. Les fourmis avaient un comportement bien à elles. Tu les reconnaissais grâce à ton sixième sens, marchant en file indienne et en rythme contrairement à bien d'autres arthropodes plus imprévisibles et désordonnés. Tu les aimais bien, elles étaient utiles. Surtout pour trouver à manger. Si la rue t'avais bien appris une chose, c'est que là où allaient les fourmis, il y avait de la nourriture. Tu étais quelque peu sonné par le coup. Tu es resté dans ton petit confort douteux une poignée de secondes.

Dans ton étourdissement, tu revoyais le visage du petit garçon. Ses cheveux noirs, gris de poussière, ses petits bras comme des brindilles et surtout la peur sur son visage alors qu'il courait pour sa survie comme toi auparavant. Tant d'images qui auraient dû te rendre triste et te donner envie de pleurer, tu sentais même ton coeur se gonfler et se charger en émotions mais ton bon sens déformé par la vie que tu as mené transformait la peine en colère. La tristesse en haine. Tu ne pleurais pas, à la place, tu t'insurgeais pour le bien de ton prochain. Depuis la poubelle, on pouvait t'entendre ruminer et divaguer. "Vous... Vous n'êtes que des pantins.. et vous avez mis l'pied dans une sacré merde.. bien noire.. !!" La benne tremblait, otage de ton chahut, et soudain on en voyait être balancés des sacs verts et des sacs noirs remplis de déchets. Ces fameux sacs tantôt moelleux et tantôt compacts. Certains d'entre eux pouvaient faire mal selon ce qu'ils contenaient - tu savais par exemple, malheureux que tu étais, que les citoyens ne triaient pas toujours et rangeaient le verre avec le reste... Bref. Et ceux qui ne contenaient pas grand chose de lourd ou de dangereux et notamment des déchets alimentaires te servaient surtout à répandre les fourmis sur et autour de tes ennemis. Un peu plus agressives que les insectes précédemment utilisés, elles pouvaient infliger quelques bonnes morsures qui pouvaient encore te faire gagner deux secondes pour te tortiller hors du bourbier où tu t'étais enlisé. Tu préparais donc le terrain pour un affrontement qui avait déjà bien assez duré à ton goût.

Habitué aux attaques éclaires, tombant en embuscade sur une proie isolée et minutieusement travaillée, les longs échanges n'étaient pas ton forté. Tu devais alors compter sur la ruse et de ton sens tactique pour improviser au mieux avec ce que tu avais. C'était là le résumé de ta vie. Tu commandais une fois de plus les mandibules qui venaient de s'ajouter à ton escadron pour que leurs petites pattes se mettent à avancer vers l'ennemi. Confinées au sol et en si petite quantité comparée à ce qu'était une véritable colonie entière, elles pouvaient être faciles à omettre surtout si l'on préférait prêter attention au malade mental qui les dirigeait. Il fallait que ça marche. Tu faisais exprès de les accabler de projectiles puants pour concentrer leur attention sur toi. Ils pouvaient vouloir s'approcher de trop près ou au contraire rester défensifs, si tes fourmis pouvaient les atteindre sans qu'ils ne s'en aperçoivent et les déstabiliser une fois de plus, tu pouvais finir le travail. Il serait temps, du moins. Le troisième homme commençait à s'extraire de la zone et tu ne pouvais pas laisser ça se produire. Il te fallait toutefois t'occuper de ceux qui t'opposaient encore résistance.


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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Dim 21 Jan 2024 - 17:45

Moins que des miettes.

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Ils travaillaient ensemble. Cela devait forcément impliquer un tant soit peu de solidarité, bien sûr... Le fait que l'un des vigiles ait été si prompt à sauter au secours de son collègue laissait entendre qu'il aurait préféré qu'on lui prête main forte également, si la situation avait dû être inversée. Ce n'était pas la première fois qu'ils avaient à composer avec un individu particulièrement revêche, voire brutal ; mais ils n'étaient pas habitués, en revanche, des adversaires dotés de pouvoirs. La raison derrière cela était limpide : non seulement les pouvoirs susceptibles de servir dans un contexte aussi tumultueux n'étaient pas légions, mais en outre ils suffisaient bien souvent à faire de leurs utilisateurs des héros. Des parangons de justice, de héros, des soldats prompts à subvenir aux besoins de leurs compatriotes... A l'inverse, ceux qui optaient pour une voie plus sombre progressaient souvent bon train, réussissaient plus rapidement que la moyenne à établir des relations juteuses et prometteuses avec des contacts plus riches, plus influents, mieux implantés dans ce milieu sordide.
Tout cela mit bout à bout, il allait sans dire que les trois gardes de la boulangerie étaient à tout le moins circonspect quant à la marche à suivre. Devaient-ils s'entêter dans cette querelle, la mener à terme, et livrer cette pourriture aux forces de l'ordre pour s'assurer qu'il ne nuirait jamais plus à quiconque ? Devaient-ils tenter de battre en retraite, de façon, pourquoi pas, à faire appel à d'autres individus susceptibles de les suppléer et de renforcer leur supériorité numérique ? Devaient-ils s'en aller quérir de l'insecticide en grande quantité, pour s'assurer que les partenaires impies et rampants de ce clochard hors normes ne nuisent plus à quiconque ? Ils pouvaient suivre bon nombre de pistes, évidemment. S'ils avaient été mieux préparés, ou s'ils s'étaient tout simplement mieux connus, ils auraient pu mettre sur pied une stratégie globale et cohérente... mais, en l'état, c'était l'aspect inédit de cette situation inextricable qui pouvait se retourner contre eux.

Le troisième lascar était encore occupé à se redresser, à quelques mètres de là, désorienté, hagard. Son ambition première était évidemment de prendre la tangente, de s'éloigner à la hâte de cette ruelle où la querelle s'enracinait, et où elle risquait bien de dégénérer d'instant en instant. Il allait sans dire qu'il aurait tôt fait de croiser la route de leur autre collègue ; il s'assurerait sans doute de l'envoyer dans la bonne direction, afin que ses deux camarades puissent bénéficier d'un renfort de taille.
Le deuxième, que Vinegar venait tout juste d'atteindre d'un coup de lame vengeresse, peinait encore à recouvrer tout son sang-froid. Il avait entendu que le mendiant avait été projeté à quelques mètres de là, avait vaguement suivi son vol plané jusqu'en direction de la poubelle la plus proche, mais ne se sentait pas prêt, touché comme il l'était, à remettre le couvert immédiatement. Il était garde d'un commerce, pas soldat aguerri ; le fait de voir son propre sang coulé suffisait à refroidir ses ardeurs assez largement. Cela, plus les insectes qui n'en finissaient plus de tourbillonner autour de lui, bien sûr. Il n'était pas phobique, mais ce spectacle dégoûtant contribuait pour beaucoup à accroître son incertitude quant à la marche à suivre.
Son indécision n'était pas partagé par le premier des gardes, celui qui avait justement expédié l'orphelin dans la poubelle la plus proche. Lui, qui venait tout juste de porter un coup frontal à la crapule, qui avait réussi à écraser bon nombre des mouches et cafards qui lui tournaient autour, parvenait plus aisément que ses partenaires à conserver la tête froide. Il était en meilleur état physique, aussi... et il disposait de quelques secondes généreuses pour agir en conséquence. Il se pencha, attrapa d'un geste leste la lame rouillée de Vinegar, se l'accapara avant de frapper une mouche ou deux de plus. Si le type puant revenait à la charge, armé ou désarmé, il pourrait répondre avec le mordant de ce couteau sale... A armes égales, il allait sans dire que la lutte allait potentiellement s'avérer plus fiévreuse encore.
La matraque télescopique, elle, était encore au sol ; le deuxième type s'en éloignait, et le premier ne lui consacrait pas la moindre attention, ayant déjà récupéré un couteau, occupant plutôt ses pensées des vols anarchiques des petites bêtes, des éructations injurieuses du clochard.

Les projectiles de Vinegar tendirent les hommes, les poussèrent à embrasser une posture strictement défensive. Ses efforts ne furent pas vains : lorsque les fourmis surgirent et passèrent à l'attaque, comme attendu, la réaction première des deux types cibles fut de bouger brusquement leurs jambes, de s'éloigner précipitamment des endroits desquels provenaient les files de ces désagréables petites bêtes. Ils jurèrent comme des charretiers, entreprirent de les écraser, toujours en soufflant bruyamment pour éloigner mouches et cafards de leurs visages respectifs.

-Putain ! Aïe !
-Faut qu'on se casse !
souligna le plus blessé des deux.


Il allait sans dire que cette petite phrase risquait de les pousser à prendre leurs jambes à leurs cous ; s'il voulait les en empêcher, Vinegar risquait d'avoir du pain sur la planche...
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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Mer 24 Jan 2024 - 13:06
Mouche dans le Potage
Schink. Schink. Schink. Tu avais l'impression qu'on te piquait le crâne avec des aiguilles. Tu tressaillais à chaque fois malgré l'habitude, c'est qu'à force, la douleur était de plus en plus intense. Le garde qui continuait à éliminer tes petits amis te tapait littéralement sur les nerfs. Pourtant tu ne pouvais effacer le rictus de ton visage en les voyant se faire agresser par les fourmis. Toi, tu aurais aimé qu'elles leur dévorent les pieds et les jambes mais ce n'étaient que des insectes. Du mieux qu'ils pouvaient, ils obéissaient à tes ordres et ont déchaîné leurs mandibules sur tes ennemis. Tu te délectais de leur douleur en les observant. Mais tu ne devais pas oublier pourquoi tu te battais à cet instant étrange.

Etrange parce qu'il s'agit en quelques sortes de ta première fois. Ton premier essai en tant que Roi des Mendiants. Tu avais longuement considéré la question avant ça. Est-ce que tu voulais vraiment prendre cette responsabilité sur les épaules ? La couronne se faisait toujours lourde sur la tête de celui qui la portais après tout. Mais tu avais bien compris qu'il ne s'agissait plus seulement de toi. Autrefois, tu te demandais pourquoi ta vie était aussi miséreuse mais avec les années, preuve de ta maturité gagnée, tu te demandais plutôt comment faire pour que malgré votre misère, toi et tous ceux qui étaient dans le même bateau vous puissiez jouir d'une vie heureuse. Tu étais bien agacé par les ventres vides et rassasié des larmes et des complaintes. Tu souhaitais changer le sens même de la vie des Mendiants. Les rendre fiers de leur condition et leur montrer que vous aviez du potentiel, vous aussi et quoiqu'en dise la société.

L'affrontement se poursuivait et tu ne voulais toujours pas battre en retraite. Il était hors de question pour toi de laisser cette belle occasion filer. Il t'en fallait un, juste un. Les autres ? Tu pouvais t'en débarrasser. Tu étais debout les pieds encore dans ta benne analysant la situation pour déterminer ton plan d'action. *Celui là a piqué mon couteau et l'autre a perdu sa grande gueule. Ils sont tous les deux distraits par mes fourmis, je pourrais facilement faire la peau à au moins un d'eux... Quoi encore ?!* Dans ta tête, ton train de pensées était perturbé par les alertes d'un insecte bien particulier. Niché dans ta tignasse tentaculaire et peu hygiénique, le petit cafard qui répondait au nom d'Akhenaton et qui te servait de camarade avait pour ordre constant de garder l'oeil et de couvrir au maximum tes angles morts. Une grande responsabilité pour un si petit être, il faisait quand même bien de t'avertir que le troisième garde était en train de s'éloigner. Celui-là, tu l'avais somme toute oublié. Dans le feu de l'action, tu t'étais focalisé sur ceux qui te tenaient tête. Mais tu devais t'organiser pour que cet affrontement reste confiné dans ce petit périmètre. Qui sait ce qu'il pourrait aller faire en retournant à la base ! Tu ne pouvais pas te permettre de laisser le combat dégénérer. C'était l'un des plus grands défis de ta vilénie, apprendre à gérer ce genre de situations hasardeuses et imprévisibles. Tu en as affronté toute ta vie des comme ça. Mais depuis que tu avais pris les armes contre la société, tu te frottais à un tout autre niveau de difficulté. L'espace d'un court instant, tu as eu un flash. Tes adversaires du moment et toi vous êtes redevenus des enfants, vous n'étiez plus dans cette ruelle lugubre mais sur la grande place du Konya, où tu avais l'habitude de jouer au football à l'époque. Tu t'en souvenais comme si c'était hier. Avec Youssef, vous étiez les Frères aux Pieds d'Or. Vous aviez un jeu de jambes et une technicité qui vous ont respectivement mené vers l'héroïsme et la criminalité. De là te venait ton agilité et ta dextérité aux pieds et pour cette simple raison tu parvenais à éviter qu'on t'attrape en général.

Moins que des miettes. [PV Vinegar] S0Bpb

Ton environnement est redevenu d'actualité et tu comprenais très bien pourquoi ton esprit t'avait montré ces images. Encore une fois, il te fallait courir, sauter, glisser, te frayer un chemin à travers les défenseurs ennemis pour atteindre le but. Le but : le garde qui essayait de s'enfuir. C'était comme qui dirait "comme à l'entraînement" ! Tu es sorti de la poubelle en prenant un des sacs noirs et malodorants avec toi. Il était plus ou moins rond et pas bien lourd. Tu l'as laissé tomber à tes pieds avant de te mettre à avancer en shootant dedans comme si tu étais le nouvel attaquant de l'équipe maadienne. Profitant du fait que les deux hommes se faisaient prendre d'assaut par les formicidés, tu pouvais sans doute les passer. La teinte rougeâtre des fourmis du coin traduisait leur agressivité, ces petites bêtes là différaient de leurs gentilles cousines domestiques, noires et avec moins de répondant.  Mais alors qu'allais-tu faire avec ton ballon de fortune ? Tu l'as propulsé d'un coup de pied en direction du garde qui avait saisi ta lame et qui présentait donc une zone de danger immédiat dans ton avancée. Il n'avait qu'à se mettre à l'agiter comme son collègue et sa matraque tout à l'heure pour que le caractère tranchant de ton arme subtilisée ne rende la situation un peu plus épineuse. Tu voulais donc le couper de l'action encore plus qu'il ne l'était déjà en étant préoccupé par le sol. Il pouvait se prendre le sac d'ordures en pleine poire ou au contraire le parer, de toute manière cela te laissait une petite fenêtre. Aussi petite soit-elle. Chacune de tes stratégies reposait là-dessus. Les petites ouvertures que te créaient tes insectes et tes diversions. Le mal écarté, tu pouvais te faufiler entre eux, non pas sans tenter une deuxième entaille sur celui des deux qui était déjà blessé.

Celui-là avait déjà l'air de vouloir abandonner, tu pouvais le lire dans son regard apeuré. C'était on ne peut plus évident quand il a suggéré à son collègue qu'ils "se cassent." Il était déjà submergé par la peur, tu ne connaissais que trop bien ce sentiment pour ne pas le déceler. Il ne voulait pas mourir pour si peu, il ne se sentait pas prêt à mettre sa vie en jeu pour une boulangerie. Avec cette combativité perdue, il y avait des chances qu'il panique et que ses gestes ne soient pas les plus efficaces.
Mais toi aussi tu composais avec une difficulté. Tes insectes sont pratiques mais si facilement tués, et chacun d'eux te donnait des maux qui allaient en s'empirant. Fort heureusement pour toi, tes adversaires n'étaient pas non plus doués d'une énorme puissance de feu. Les écraser un par un rendait la douleur plus ou moins supportable, tu aurais eu bien plus de mal s'ils étaient capable de les éliminer en nombre. Il te fallait tout de même rester concentré dans ton approche, tu pouvais être perturbé par les symptômes douloureux de la perte de tes soldats minuscules.

Si tu parvenais à les dribbler, il ne te restait qu'à te diriger tout droit vers le troisième et dernier malandrin, visiblement trop sonné pour prendre part aux festivités. Tu te devais à tout prix de l'attraper pour l'empêcher de s'en aller. Il te fallait les éliminer un par un jusqu'à ce que tu puisses enfin prendre le temps de recueillir des informations.

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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Jeu 25 Jan 2024 - 17:27

Moins que des miettes.

Ft Vinegar

Ils n'étaient pas aussi pimpants qu'ils n'avaient pu l'être, ou sembler l'être, lorsque leur route avait finalement croisé celle de Vinegar. Les trois gardes qui avaient été plus ou moins forcés de prendre part à cette confrontation commençaient à se demander s'ils n'auraient pas mieux fait de lâcher le morceau plus tôt, quitte à couvrir leur employeur de bobards afin de déguiser le camouflet qu'aurait été l'échec de la poursuite de cet orphelin affamé. En lui mettant le grappin dessus, ils avaient déjà pu récupérer une part conséquente des invendus qu'il avait souhaité subtiliser... et, originellement, ils étaient quatre ; c'était bien parce que l'un de leurs collègues avait été proprement incapable de maintenir la cadence de leur course qu'ils se retrouvaient livrés à eux-mêmes. Un seul garde supplémentaire leur aurait octroyé une marge de sécurité des plus confortables...
Toutes ces considérations n'étaient pas grand-chose, certes, à côté de la menace immédiate et piquante qu'incarnaient ces agaçantes formations de fourmis qui progressaient dans leurs directions et harcelaient leurs mollets de leurs mandibules effilées. Mais elles contribuèrent à éloigner momentanément leurs esprits hagards de la silhouette famélique de leur opposant... tant et si bien qu'il eut tout le loisir de se livrer à ses premières jongles sans être inquiété d'aucune façon. Lorsqu'enfin il s'élança dans leur direction, attirant leur attention et les poussant, à grands renforts de jurons et de cris, à se focaliser sur lui à nouveau, ils eurent l'opportunité salvatrice d'éviter sa charge.
Ainsi, le premier, d'un coup de couteau, parvint à dévier le sac poubelle que Vinegar projeta dans sa direction sans avoir à perdre trop de temps. Il put ainsi promptement se remettre à massacrer les contingents de fourmis qui n'en finissaient plus d'affluer dans sa direction. A quelques pas de là, son camarade comprit qu'il risquait fort d'être dans de beaux draps si le clochard revenait à la charge et parvenait à le blesser plus grièvement encore qu'il ne l'était déjà ; il mit donc un point d'honneur à éviter le coup de couteau du mendiant lorsque ce dernier se faufila dans son dos au pas de course. D'un bond énergique, trop erratique pour être prévisible, il se plaça hors de portée de la dernière lame que son adversaire brandissait encore. Ainsi, les deux offensives que Vinegard leur destinait moururent sans aucunement toucher au but.

Mais en misant sur la défense plutôt que sur l'attaque, ils commirent une erreur à laquelle ils ne s'attendaient guère.
Ils ouvrirent une voie royale en direction de leur camarade, lequel, demeuré en retrait, peinait encore à marcher tant la douleur qui lui dévorait le visage contribuait à le rendre fébrile.
En prenant conscience de ce fait, celui des deux gardes qui avait subtilité son couteau à Vinegar poussa un juron ; un nouveau, un énième, qui précéda une alerte qu'il tâcha d'envoyer en direction de son collègue.

-Fais gaffe, putain ! Il vient vers toi !


En l'état, Vinegar aurait toutes les peines du monde à savoir si, oui ou non, le partenaire de ses deux opposants avait pris conscience de sa course, et s'il allait pouvoir y apporter une réponse des plus périlleuses. Il allait donc devoir prendre sa décision à l'aveugle : continuer la course qu'il avait ébauchée et se porter au contact du gars qu'il avait gratifié d'un coup de pied sauté de toute splendeur... ou innover, improviser, afin d'éviter un potentiel retour de bâton des plus désagréables. Il allait sans dire que, quoi qu'il arrive, les deux hommes dans son dos ne manquerait pas d'agir en conséquence ; et à force de malmener les insectes qu'il envoyait à leur rencontre, ils auraient bientôt massacré tous les partenaires potentiels du vilain en herbe...
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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Dim 28 Jan 2024 - 17:09
Mouche dans le Potage
Tes milles précautions t'ont assuré un tapis rouge, un passage à travers les gros bras qui te barraient la route. Tu étais plutôt doué pour ça. On avait beau dire que tu n'étais qu'un puant, ta ténacité n'en était pas moins impressionnante. Sans relâche, tu parvenais toujours à trouver une petite fente, une seule fissure où te glisser pour échapper à ton destin. On pouvait complimenter ton ingéniosité et ton adresse. Bien que ton coup de lame ait manqué sa cible, tu pouvais t'estimer heureux de ne pas en avoir pris un toi-même. Tu es donc passé, mais c'était loin d'être suffisant. Il te fallait maintenant écourter cet affrontement.

Tu n'y prêtais pas vraiment attention à ce moment, mais tes limites se faisaient proches. D'un côté, la douleur qui te prenait littéralement la tête à mesure que les insectes périssaient devenait difficilement soutenable. Même les effets de l'adrénaline n'épongeait plus la totalité de tes souffrances. D'un autre côté, ta petite portée de cinq malheureux mètres te faisait rapidement écouler tes stocks d'arthropodes. Tu pouvais sentir leur présence décroître, ce qui signifiait que tu te retrouverais bientôt à court de munitions. Tu étais encore en plus ou moins bon état, la fuite serait peut-être à envisager ? La majorité de tes adversaires étaient blessés et tu courais sans nul doute plus vite qu'eux, d'autant plus que ces ruelles n'avaient aucun secret pour toi pour t'avoir servi de maison pendant toutes tes dix-huit années de piètre existence. *J'vais m'le faire ..!!* Mais tes pensées guerrières guidaient ton corps à l'opposé de cette idée.

Moins que des miettes. [PV Vinegar] Vinegar-Attack

En effet, lentement, tu devenais presque animal. Ton visage enlaidi par une fureur noire alors que tu fondais sur ta proie comme un guépard lancé à pleine vitesse, tu semblais te comporter tout autrement. Ton instinct primaire. Celui de la survie. Tu n'avais pas grandi dans un environnement hostile, sans cadre et complètement insécuritaire en te cachant dans un trou. Non, tu t'étais bagarré pour ça. Tes gestes n'avaient rien d'hésitant. Tu faisais violence sans arrière-pensée ni culpabilité. Il n'y avait qu'à voir la facilité avec laquelle tu avais menacé la vie de ces hommes. Tu n'avais pas perdu de temps à parlementer, tu ne t'étais pas posé une seule question avant de frapper. Comme le disaient certains héros, ton corps avait bougé de lui-même. Seulement voilà, plus tu plongeais dans tes pulsions meurtrières, moins tu étais rationnel.

En entendant son collègue avertir ton lièvre de ton approche, tu savais que celui-ci était disposé à t'intercepter. Toi qui comptais sur le fait qu'il titubait encore pour en faire un coup sûr, tu t'étais mis le doigt dans l'oeil. Tu ne savais pas de quoi il était capable même si à en croire le niveau de ses compères, ils ne formaient pas la brochette la plus juteuse du barbecue. Il était encore possible qu'il soit lui aussi armé, auquel cas il serait dangereux pour toi d'aller au contact. Sans "ballon", tu n'avais pas l'option de faire diversion avec un projectile, lancer ta lame n'aurait absolument pas les mêmes chances de réussite étant donné que tu n'avais jamais pratiqué le lancer de couteau, tout simplement. A la place, tu as continué ta course en remarquant la matraque tombée auparavant, là où tu en avais blessé le porteur avant de prendre une charge pachydermique. Le bâton d'une main et ton couteau de l'autre, tu pouvais peut-être tirer profit de l'allonge télescopique. Tu as donc décidé de bondir vers l'adversaire qui semblait vouloir fuir le combat, tentant d'asséner un coup descendant assommoir pour lui enfoncer le crâne. Tu n'employais aucun insecte de plus, cherchant à économiser tes ressources en comptant sur toi-même dans ce face-à-face. Avec un peu de chance, tu serais assez vif pour agir avant lui. Cependant tu savais à quel point la chance était de ton côté dans cette vie.

Acculé par le nombre, tu te devais de séparer tes adversaires et les éliminer un par un, c'était, de toute évidence, la meilleure stratégie. Tu pouvais regretter ton incapacité à les tuer d'un seul coup. La faiblesse inhérente de tes pouvoirs. Tu pouvais haïr l'entièreté de ton être qu'on disait toujours inférieur aux autres. C'était cette haine dirigée vers toi même qui te poussait à t'améliorer. Le dépassement de soi, une leçon que tu avais encore à apprendre parmi tant d'autres. Elle pouvait survenir pendant ce challenge, Vinegar. Ou alors, ce serait une leçon d'humilité. A toi de voir...

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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Mar 30 Jan 2024 - 11:33

Moins que des miettes.

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Ils étaient fourbus, tous. Pas seulement les trois vigiles ; la crapule qui leur avait barré la route et qui s'échinait dorénavant à les harceler tant par le biais de ses maudits insectes que par celui de ses offensives brutales et sans concession devait également commencer à tirer sur la corde, à en croire l'empressement et la bestialité dont sa charge était empreinte. S'il allait sans dire qu'il était actuellement le plus fringant des quatre individus présents dans cette ruelle décidément tempétueuse, il avait également fort à faire, dans la mesure où son infériorité numérique tendait à se vérifier d'instant en instant, à mesure que les fourmis et les mouches qu'il employait tombaient par paquets.
Mais il avait l'avantage, en cela que la balle était actuellement dans son camp ; et si l'un des trois larrons demeurait à la fois armé et suffisamment alerte pour tenter d'organiser les efforts de ses pairs, les deux autres, quant à eux, n'avaient plus ce qu'il fallait pour lui opposer une résistance opiniâtre et digne. Tant et si bien que le type en direction duquel il bondissait, qui avait eu toutes les peines du monde à seulement se redresser après avoir subi son premier coup de pied sauté, fut bien incapable d'entendre son approche, l'alerte de son collègue, ou, de facto, de réagir à la menace qui planait sur lui tangiblement. Le coup dont Vinegar le gratifia, descendant et virulent, lui percuta le crâne avec tant de fièvre qu'il s'effondra sans crier gare, ses jambes titubant ne lui permettant pas de conserver son équilibre. Sa vue sembla se troubler, une fois de plus, alors qu'il avait tant et tant bataillé pour recouvrer un tant soit peu de sa contenance ; et une fois à même le sol crasseux de Konya, il s'immobilisa, probablement terrassé. Il y avait fort à parier qu'il ne serait pas en mesure de se redresser seul avant de longues, très longues minutes... Minutes que le mendiant allait probablement chercher à mettre au profit de sa pugnacité.

Mais s'il était désormais doublement armé, en surgissant ainsi dans le dos du garde et en le fracassant après sa course relativement prévisible, Vinegar s'était forcément placé dos aux deux seuls vigiles encore et toujours susceptibles de lui nuire. Ainsi, celui qui s'était emparé de sa lame rouillée tâcha, à son tour, de passer à l'action ; en faisant fi des derniers arthropodes qui continuaient à le harceler, quoi que bien moins concrètement que lorsqu'ils étaient encore accompagnés de bataillons entiers, il prit le parti de se ruer dans la direction du clochard en brandissant son couteau, et en s'apprêtant à le gratifier d'un coup d'estoc en plein dans les côtes. La brutalité de leur querelle venait de croître d'un cran généreux : il comprenait que leur adversaire ne se rendrait pas gentiment, et qu'il serait même prompt à les massacrer si on lui en donnait l'opportunité. Plus, donc, qu'une lutte de fripouille à garde, c'était dorénavant un combat entre deux êtres vivants qui avait lieu. Chacun allait entendre l'emporter pour assurer sa survie personnelle...
Son dernier acolyte entendit bien qu'il fondait en direction de Vinegar pour tenter de le poinçonner, mais il n'eut ni la jugeote, ni le sang-froid requis pour accompagner sa course folle et tenter de lui accorder un supplément de crédibilité. Il s'échina plutôt à se débarrasser des dernières vilaines bestioles qui le piquaient et le mordillaient à qui mieux-mieux. Il était persuadé qu'une fois débarrassé de ces immondes créatures, blessé ou pas, il aurait tout le loisir de se focaliser sur leur opposant chétif afin de lui réserver la correction qu'il méritait. Quitte à ce que sa panique obscurcisse son jugement, bien sûr...
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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Mer 31 Jan 2024 - 13:26
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Un bruit lourd. Un de moins. Tu étais enfin parvenu à te défaire d'un noeud dans ce violent échange, tu pouvais en être fier mais pas abaisser ta garde pour autant. Parce que tu n'avais pas oublié la posture fâcheuse dans laquelle tu te trouvais. Même avec celui-là à terre, ils étaient encore deux quand bien même l'un d'eux était déjà blessé. Tu savais pertinemment, pour avoir observé les comportements avant de t'élancer, que seul l'un des deux hommes debout cultivait encore une agressivité acharnée. Tu pouvais le respecter pour ça quand juste à côté, celui qui laissait échapper un peu de son sang après ta taillade semblait prêt à laisser tomber au profit de quelques jours de vie en plus.

En fracassant le crâne du malheureux, aucunement perturbé par ton geste qui pouvait effectivement avoir ôté une vie, tu restais tout de même attentif à ton environnement et notamment à tes insectes puisqu'ils te donnaient des indications utiles quant à la situation. Sans encore compter sur ton cafard de compagnie toujours enfoui entre tes dreadlocks, tu pouvais sentir la minuscule présence d'insectes isolés se rapprocher rapidement, ce qui était inhabituel par rapport à leur comportement. normal. Après le coup d'épaule musclé que tu avais pris auparavant, tu te doutais bien qu'ils essaieraient de réitérer l'action et de te prendre à revers. Il s'agissait là de leur seule chance. Pendant que tu avais les yeux sur l'un, il fallait que les autres attaquent. Une stratégie plutôt sommaire en soi.

C'était surtout grâce à un bon timing que la brute épaisse retournait ta propre dague contre toi. Tu retombais et retrouvais ton équilibre après le coup de matraque alors tu n'as pas eu la marge de manœuvre suffisante pour éviter l'attaque, même avec les indications de tes amis. Les insectes étaient connus pour leurs réflexes, n'est-ce pas ? Mais toi tu étais un humain. Tu ne pouvais que les imiter, et encore bien piètrement. Tu t'es même fait mal à la cheville droite en essayant de pivoter un peu à l'aveugle et plus ou moins gracieusement dans l'espoir de tournoyer hors de danger, mais tout ce que tu as pu accomplir était d'échanger un coup de poignard perçant dans les côtes en une belle coupe de ton flanc. La douleur cette fois était bien palpable et couplée au contrecoup de la perte de tes insectes, elle te fit vaciller et tomber à la renverse. Tu as poussé un grognement souffrant en pressant la blessure de ta main. Par la même occasion, tu as laissé la matraque en prenant bien soin de tenir fermement l'arme blanche plus importante à tes yeux. Elle n'était pas profonde mais en tournant, tu avais permis à la lame de t'égratigner en longueur sur le côté. Le liquide écarlate formait un petit bassin dans le creux de ta paume. Tu avais déjà été plus gravement blessé au cours de ta vie, tu savais qu'il en faudrait plus pour t'abattre. Cela dit, tu restais un humain. Tu allais bien moins gambader avec cette gêne. Le changement de positionnement s'est fait presque instinctivement. Comme un chat apeuré, après une roulade maladroite pour t'éloigner un peu de ton assaillant et toujours en ayant la main sur la plaie, tu t'es mis en posture défensive en hissant pour l'intimidation. Tu levais le seul couteau qu'il te restait, la poignée tenue à l'envers dans ton poing serré laissant la lame être horizontale et parallèle à ton opposant. prêt à jauger et intercepter les prochaines réactions de ton adversaire. Jusque-là, tu avais attaqué sans relâche mais avec cette douleur handicapante, tu devais repenser tes plans.

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Tu pensais pouvoir temporiser et peut-être même trouver de quoi ruser, une opportunité que tu pouvais saisir pour prendre ton adversaire par surprise. Celui-ci devait avoir le moral en bonne forme après ce coup portant. Après un coup reçu, l'autre était en panique, il était donc normal de prendre toute cette psychologie en compte. Un excès de confiance et il devenait aisé de faire une erreur. C'est pour ça que tu essayais de reprendre ta composition. Cette griffure avait fait retomber ta propre arrogance bestiale, la situation s'inversait quand de prédateur tu devenais le prédaté. Tu ne le quittais pas des yeux avec les sourcils froncés et les bras tremblants. Le bon côté, c'était que tu en avais battu un ! Prêt pour une autre danse ?

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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Jeu 1 Fév 2024 - 9:07

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Il sentit, quand le fil de sa lame caressa la peau de son hideux adversaire, son estomac se retourner vigoureusement et son cœur bondir dans sa poitrine. Cet entrelacs de fierté et de révulsion l'hébéta, l'espace d'un instant ; tant et si bien qu'il laissa à Vinegar le luxe de s'éloigner, de reprendre son souffle et de retrouver son équilibre sans rien entreprendre pour lui mettre la pression. L'urgence n'était sans doute pas là. Il s'était rapproché de son collègue qui avait été percuté en plein crâne d'un fiévreux coup de matraque ; le pauvre hère ne risquait pas de se relever avant un bon moment... S'il réussissait tôt ou tard à se relever, bien sûr. Il fallait lui porter une assistance médicale digne de ce nom. Il fallait le secourir... mais comment s'assurer que cela puisse être possible ? Outre l'appel aux urgences et aux forces de l'ordre... Il fallait faire en sorte que leur bourreau s'en aille. Qu'il abandonne sa brutalité insensée, qu'il passe à autre chose. Le coup de couteau qu'il venait tout juste d'endurer pouvait-il suffire à le rappeler à l'ordre ? Compte tenu de la pugnacité qu'il avait affichée jusqu'à présent, le vigile employé par la boulangerie en doutait sérieusement. Un nouveau coup d'oeil, cette fois-ci en direction du deuxième garde encore à peu près en état, lui permit de constater que son collègue commençait enfin à se calmer. Le nombre d'insectes qui le tourmentaient avait grandement décru, et s'il restait blessé, il pouvait envers et contre tout continuer à faire planer un risque au-dessus de la nuque gracile de ce mendiant furibond. Ils avaient l'avantage du nombre... et celui des armes, se souvint-il en récupérant d'un geste preste la matraque que le clochard avait laissé tomber après avoir frappé.

-Tu... Tu ferais mieux de te rendre, trouva-t-il finalement la force d'articuler, bien que péniblement. Lâche ton couteau, et je te ferai rien d'autre ! On va juste appeler la police...


La menace de l'intervention des forces de l'ordre pouvaient-elles le contraindre à capituler ? Ou, à défaut, à prendre la poudre d'escampette ? Le vigile en doutait, là aussi. Puisque son adversaire avait jusqu'à présent témoigné d'un jusqu'au boutisme potentiellement meurtrier, il ne le voyait pas lâcher l'affaire face à la première évocation de cette autorité supérieure pourtant susceptible de mettre un terme à sa cabale immonde. Il n'en était probablement pas à son coup d'essai, si le garde devait se référer à l'aisance avec laquelle il avait porté des coups dangereux... Combien d'autres types avait-il égorgé, dans ces ruelles poussiéreuses que rien ni personne n'osait arpenter ? Une idée lui vint à l'esprit ; celle de mentir pour tenter d'ajouter un petit peu de crédit à ses propos initiaux.

-Non, ils ont sûrement déjà été appelés ! Des gens ont dû nous entendre ! Et on a d'autres collègues qui vont s'étonner de ne pas nous voir revenir, qui ne tarderont pas à te chercher aussi !


Ils n'avaient pas d'autres collègues ; exception faite bien sûr du pauvre type qu'ils avaient distancé pendant que l'orphelin les menait en bateau d'une rue à l'autre, au pas de course. Quant à savoir si les locaux les avaient effectivement entendus, et s'ils avaient été prompts à s'en référer aux forces de l'ordre... Ce n'était là guère plus qu'un calcul d'éventualités, qu'un conte souhaitable, séduisant, mais probablement fantasque. La vérité, c'était que personne ne pouvait anticiper l'arrivée éventuelle des flics ; et c'était bien sur cela qu'il comptait jouer pour pousser Vinegar à changer son fusil d'épaule.
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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Sam 10 Fév 2024 - 8:52
Mouche dans le Potage
L'animal forcené et effarouché que tu étais n'avais pas poussé son dernier rugissement. Pendant l'espace d'une seconde tu avais pourtant envisagé la fuite. En mesurant le danger tu parvenais à raisonner dans ta petite tête pleine de vers dégoûtants. Malheureusement pour toi, la raison n'était plus ton amie depuis trop longtemps pour que tu puisses l'écouter avec dévouement. Faire face ou fuir, telles étaient les deux réelles options de n'importe quel individu face au danger. Dans ton cas, tu ne t'en laissais qu'une seule : faire face. Têtu comme une mule et surtout par pure méchanceté, tu n'allais pas leur donner ce qu'ils voulaient. Tu pouvais le lire dans son discours non-assuré, le garde qui venait de t'égratigner cherchait à te chasser d'ici par la menace. Une chose que tu ne pouvais supporter. Tu ne pouvais tolérer qu'on te prenne de haut et qu'on cherche à te berner comme l'enfant que tu avais été auparavant.

La police. Les gens. Tous ceux là quand tu étais plus jeune, tu les craignais, oui. Mais plus aujourd'hui. C'est pourquoi en entendant les ridicules suppliques de celui qui voulait seulement sauver sa peau tu t'es mis à ricaner avec un mépris palpable. Tes railleries semblaient complètement insensées et pourtant toi, tu trouvais ça vraiment drôle. De ta position accroupie défensive, tu t'es remis debout pour te payer sa tête tout en ramassant discrètement un caillou qui traînait là. Tu grimaçais légèrement, chaque à-coup d'hilarité tirant un peu sur ta blessure que tu ignorais valeureusement. S'il avait pu croire que tu étais en position de faiblesse, il allait bien devoir se raviser en te voyant te jouer de son coup de pression. "HaHaHa... Haa... Parce que tu crois que quelqu'un en a quelque chose à foutre de nous ? J'vais t'dire... Si y'avait des héros de gouttières dans cette ville tu serais pas en train de chasser l'mendiant du con !" Tu as posé un pied en avant, envoyant vers ton adversaire ton aura dérangée et toujours aussi meurtrière qu'au départ. En restant sûr de toi et en ne montrant aucun signe de vulnérabilité, tu pouvais encore gagner la guerre psychologique. "C'est toi qui devrait poser ça avant d'te faire mal !" Tu lui souriais comme un démon. Tu as fais encore un pas en avant, l'arme bien en main. Dans un duel contre lui, tu t'accrochais à l'espoir chimérique d'être meilleur. Tu voulais gagner du temps parce que tu continuais à réfléchir à un nouveau plan mais tu ne pouvais pas non plus te permettre de trop en perdre. "Pourquoi vous faites tout ça d'abord ? Pour quelques baguettes rassies ? T'as pas l'impression que le jeu en vaut pas la chandelle ?! Tes potes sont en train de se faire tabasser pour protéger des poubelles mec, c'est pas moi l'taré ici !" Fidèle à toi même, tu as pris la situation comme une funeste blague en soulignant l'absurdité de tout ça. Tu savais bien que ces brutes ne faisaient que répondre à des ordres, alors tu lui donnais une chance d'y voir clair et d'abandonner, puisque toi tu refuserais.

Chez Grand-Mère, cette boulangerie filiale de la tristement célèbre firme Naturia. Toi Vinegar tu n'étais pas un féru de politique, ignorant les accusations de green-washing de la firme pas si "nature" qu'elle le prétendait. Mais en tant qu'homme de terrain, tu voyais au moins la réalité du gaspillage que réalisait quotidiennement ces commerces inhumains. Des kilos d'invendus jetés, cela arrangeait bien ton petit peuple, jusqu'à ce qu'on commence effectivement à protéger les poubelles voire à les piéger. Tu avais déjà vu le corps froid d'un vieillard être jeté aux oubliettes, après avoir mangé des ordures sur lesquels on aurait déversé de l'eau de javel et d'autres agents chimiques - normalement destinés à un usage domestique et nocif à la consommation. Maintenant on positionnait même des gardes loins d'être gênés à l'idée de courser un enfant ? Tout cela était de trop pour toi. Il fallait que tu rétablisses votre souveraineté sur les ordures !

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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Dim 11 Fév 2024 - 16:49

Moins que des miettes.

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La première répartie de Vinegar sembla faire mouche ; autant qu'elle le pouvait, à tout le moins. Le garde qui s'entêtait à le tenir en respect sembla tressaillir, l'espace d'un instant. Puis, honteux, comme s'il considérait froidement qu'une telle manifestation apparente de son état d'âme et de ses hésitations ne pouvaient que lui nuire et trahissaient son professionnalisme, il se renfrogna. Qui diable pouvait affirmer avec une telle certitude que personne n'était en route pour les séparer ? Pour prendre son parti ? Personne, et certainement pas ce clochard, qui survenait d'on ne savait trop où, et qui y retournerait dès lors qu'il aurait fini de les poinçonner à l'aide de ses deux dagues rouillées, lui et ses collègues. Pour le vigie, cette éventualité était intolérable. Il aurait bien pu jeter l'éponge, reculer, battre en retraite... il imaginait sans trop de peine que son vis-à-vis l'aurait laissé filer, en partant du principe qu'il représentait un obstacle trop opiniâtre, et qu'il n'y avait aucune espèce de récompense à tirer de sa mise-à-mort. Mais trois choses l'en empêchèrent immédiatement. D'abord, la sécurité de ses partenaires. Il n'était pas spécialement proche de ces types ; ils bossaient pour la même boîte, certes, habitaient la même ville, d'accord, avaient quelques points communs, soit... cela s'arrêtait là, mais son empathie lui sommait de prendre leur défense. S'il se barrait, ici et maintenant, pouvait-il être certain que ce désaxé n'en profiterait pas pour leur trancher la gorge à tous les deux ? Certes, l'un d'entre eux - l'exterminateur d'insectes - pourrait bien le suivre... Mais l'autre ? Les laisserait-il filer en l'empoignant avec eux ? Le deuxième argument qui le poussait à demeurer là, brave, c'était sa fierté d'homme. S'il devait tourner les talons, il se sentirait capituler... et était-ce acceptable, face à une brute de cet acabit ? Ce type n'avait que la peau sur les os. Il avait du talent, était agressif, doté d'un pouvoir, certes, mais il n'était rien de plus qu'un vulgaire clochard. Pouvait-il accepter de lui donner la victoire sur tapis vert ? Non, bien sûr que non. C'était exclus d'office. La troisième raison, enfin, était à la fois plus vicieuse et plus impérieuse que les deux autres.

Il avait le sentiment de faire ce qui était juste. Combien d'autres hommes cette crapule avait-elle liquidé par le passé ? Combien continuerait-elle à malmener, à violenter, à racketter si on la laissait libre de ses mouvements ? Il y avait quelque chose de fou dans son regard ; et dans ses propos, aussi. De profondément nocif pour la société qu'il devait, en tant que garde d'une boulangerie, se charger de protéger à sa modeste échelle. Le dialogue était en vérité rompu avant même qu'il ne s'amorce ; parce que leurs valeurs étaient inscrites aux antipodes les unes des autres.

-Vous êtes des voleurs ! Des déchets, tous autant que vous êtes ! Ces biens ne vous appartiennent pas ! Si vous voulez vous les arroger, vous n'avez qu'à travailler pour les mériter ! Tout le monde peut le faire, tout le monde peut trouver un boulot ! C'est votre choix que de vivre en parasites ! Et tu nous as attaqué le premier, enflure !


Ces mots, Vinegar avait dû les entendre à bon nombre de reprises.
C'étaient les mots d'un chien de garde de l'État, dans le fond. D'un homme qui se satisfaisait de sa petite vie, qui ne cherchait pas à la remettre en question, parce que son confort lui convenait parfaitement, en l'état. D'un homme qui préférait amalgamer tous les pauvres hères qui croulaient dans les caniveaux, faute de mieux. D'un homme qui partait du principe que de la bonne volonté et de l'honnêteté suffisaient pour éviter de tomber dans le dénuement le plus absolu.
D'un homme caricatural à souhait, mais qui n'était, en fin de compte, jamais que le produit de ce que les puissants avaient entendu engendrer au fil des décennies écoulées.

Il esquissa un pas en direction de Vinegar, bien décidé à l'idée de ne pas lui céder de terrain. Pas même un seul mètre. Un peu plus loin, son collègue se débarrassa de la dernière grosse mouche qui vrombissait à ses oreilles ; il aurait encore besoin de quelques secondes pour reprendre son souffle, d'au moins autant de temps pour prendre connaissance de la situation dont il s'était momentanément désintéressée, et qui avait un peu évoluée... mais une fois cela fait, il ne manquerait pas de revenir à la charge, à son tour. Et pour l'aspirant Roi des mendiants, il représenterait une menace supplémentaire qu'il aurait toutes les peines du monde à évincer...

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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Jeu 15 Fév 2024 - 18:37
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Personne ne voulait lâcher le morceau. Ni d'un côté, ni de l'autre les représentants n'avaient flanché. Vous vous êtes crachés vos morales au visage comme si vous pouviez vous entendre mais ça ne pouvait que remettre de l'huile sur le feu.

De ton côté, tu étais persuadé de faire les bons choix et que même s'ils étaient contraire aux moeurs de la société actuelle, tes actes allaient vers un idéal plus grand que ce que pouvaient imaginer tes détracteurs. De son côté, le garde de boulangerie restait fermement ancré sur ses positions. "Vous êtes des voleurs ! Des déchets, tous autant que vous êtes ! Ces biens ne vous appartiennent pas ! Si vous voulez vous les arroger, vous n'avez qu'à travailler pour les mériter ! Tout le monde peut le faire, tout le monde peut trouver un boulot ! C'est votre choix que de vivre en parasites !" Ton visage était partagé entre le dégoût, la colère et l'incompréhension. Tu ne pensais pas pouvoir encore être atteint par ces paroles, à ton âge. Tu pensais t'être délesté de tes émotions il y a belle lurette mais il fallait croire que tu avais encore un petit quelque chose d'humain à l'intérieur de ta coquille creuse. En l'entendant vous accabler encore plus que de raison, comme si vous aviez effectivement décidé d'être là où vous étiez, tu pouvais sentir ton coeur infesté se serrer et ... faire mal ? La douleur était à peine perceptible. Tu avais envie de lui sauter à la gorge mais en même temps, tu réalisais que tout cela ne rimait à rien.

Un dialogue de sourds, des effusions de sang et tout ça pour pas grand chose en fin de compte. En le voyant faire un pas en avant, protégeant sa vie et celle de ses camarades sans tenir compte des potentiels risques et tout ça alors même qu'ils n'avaient rien de "héros", tu as compris que tu perdais ton temps. Tu as baissé la tête une seconde, te massant les paupières avec ta main désormais tâchée de ton sang après avoir comprimé ta blessure, l'air complètement consterné. Tu l'as relevée et ton expression antagoniste avait disparu comme par magie. Ton visage sale se détendait avant de ricaner avec pénibilité. Une quinte de toux vint interrompre l'hilarité et tu t'es expliqué sur un ton las, non pas avant d'avoir craché une boule de muqueuse bien verte au sol entre l'homme et toi. "Tu comprends pas. Et j'te comprends pas non plus. Va te faire foutre." Tu as ponctué ta phrase d'un doigt d'honneur rouge vif en ramenant tes pas en arrière sans tourner le dos au vigile. Tu espérais qu'il soit lui aussi assez avisé pour se raviser, mais tu restais tourné vers lui prêt à riposter si jamais il persistait.



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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Dim 18 Fév 2024 - 16:12

Moins que des miettes.

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Vinegar et son opposant du jour se trouvaient tous les deux précipités face à un cas de conscience proprement insolvables. Devaient-ils prendre le risque de continuer à combattre, tant au nom de leurs valeurs morales respectives que de leur propre instinct de survie, quitte à prendre le risque de multiplier les blessures, de finir dans un sale état, voire de se vider de leur sang dans cette ruelle crasseuse... ou devaient-ils plutôt chercher une autre échappatoire, plus raisonnable, quitte à goûter au terrible sentiment qu'était l'amertume ? Si le garde donna un premier élément de réponse en avançant d'un pas, comme pour prouver au mendiant qu'il ne se débinerait pas, qu'il continuerait à livrer bataille jusqu'à ce que son souffle ne le quitte, son adversaire crapuleux, lui, sembla finalement émettre un raisonnement tout autre, étonnamment moins caricatural et jusqu'au-boutiste. Si le crachat et les propos venimeux du brigand tendirent le vigile et le poussèrent à s'apprêter à repartir à l'assaut, le pas vers l'arrière que Vinegar ensuite contribuèrent à le déstabiliser, et à le pétrifier.
Ses employeurs auraient aimé qu'il se jette à la poursuite de ce brigand afin de l'interpeller pour de bon, quitte à le rosser, à le passer à tabac jusqu'à ce qu'il en perde connaissance ; d'autant que même cela ne risquait pas de rendre les biens que l'orphelin avait subtilisé dans les bennes de la boulangerie quelques minutes plus tôt. D'un autre côté, il avait bien conscience qu'il risquait, en l'occurrence, de jouer bien plus que son seul salaire. Ce travail ne lui déplaisait pas ; il avait le mérite de sentir qu'il était généralement en plein contrôle des situations anxiogènes dans lesquelles il devait se précipiter corps et âme... Mais il ne le faisait pas non plus pour le goût du frisson, pour l'idée de mettre à chaque fois sa vie dans la balance. Il n'était pas un soldat. Juste un garde, un peu mieux payé que les autres.

-Tss.


Finalement, il ne répondit même pas. Il se contenta de se détendre légèrement, et de cracher, à son tour, à mi-distance entre lui et Vinegar. Il jeta un bref regard à ses deux partenaires, s'assurant qu'ils pourraient se sortir de cette passe d'arme particulièrement houleuse en un seul et unique morceau ; puis il s'assura que le clochard quitte les lieux en continuant à le suivre des yeux, sans vraiment prendre la peine d'accentuer la pression qu'il avait jusqu'alors fait peser sur lui. Ils auraient pour premier objectif de se rendre au chevet d'un médecin sans tarder, avec tous les coups, toutes les entailles, toutes les blessures qu'ils avaient à déplorer.
Mais ce n'était pas grand-chose à côté du privilège de pouvoir continuer à vivre.

Ainsi, si Vinegar n'entreprenait rien de plus à l'égard des trois vigiles de Chez Mère-Grand, il aurait l'opportunité de leur fausser compagnie sans que rien ni personne ne se mette à lui courir après.
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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Mar 20 Fév 2024 - 18:22
Mouche dans le Potage
Vous avez échangé des regards fiers et des crachats d'hommes. Vieille comme le monde, cette intensité très masculine indiquait bien que vous étiez tous deux d'accord pour un cesser-le-feu judicieux. Judicieux pour toi surtout, jeune imbécile. Tu aurais pu mourir et plus d'une fois. Tu devrais même le gracier d'un merci, hyène blessée que tu étais, si seulement tu connaissais ce mot.Etait-ce uniquement la solidarité qui te liait aux autres pauvres gens qui t'avait poussé à attaquer ces hommes sans crier gare ? Tu le savais intimement que ta fierté versée dans ton rêve, ce Graal vers lequel ton regard était toujours rivé, t'avait un peu influencé. Tu étais persuadé d'être déjà taillé pour être Roi. Voilà ton erreur.

T'es-tu senti pousser des ailes à cet instant, Vinegar ? Tes pouvoirs t'ont-ils laisser penser que tu étais au-dessus des Hommes ? Si tel était le cas, cette petite escarmouche devait t'avoir fait atterrir durement. En t'enfonçant dans les ruelles à petite foulée, tu ressassais le combat dans ton crane. Ce dernier était lourd d'ailleurs. L'usage de ton Hive Mind te pesait, tu avais du mal à te concentrer sur ce qu'il y avait devant toi, te mouvant presque en pilote automatique à travers un terrain connu. Les flashbacks intempestifs étaient bien la preuve que tu perdais pied. Tes petits amis ont quasiment tous été exterminés et tu n'as recueilli aucune des informations que tu voulais. Grand-Mère avait gagné cette bataille.

Tu ricanais en reculant puis, quand tu avais mis assez de distance, tu t'es retourné et tu as couru du mieux que tu pouvais pour filer. L'éraflure encore chaude te brûlait le flanc mais elle ne devrait pas signer ta fin. Tu en avais vu de plus vilaines. Suffisamment pour savoir comment t'y prendre avec les moyens du bord. Connaissant les ruelles, qui t'ont vu grandir, comme ta poche, tu essayais simplement de quitter le secteur.

Tu as ralenti. Puis, dans un coin avec un semblant de tranquillité, tu t'es arrêté puis tu as arraché ta manche gauche, ce grand tissu recousu, pour l'amarrer comme tu le pouvais autour de ton torse, couvrant donc la blessure pour la protéger. Ton corps tout maigre... La manche bien trop grande pour ton bras en faisait deux fois le tour, tu n'as toujours eu que la peau sur les os et tes vêtements amples avaient tendance à le cacher. Tu as profité de ce moment d'accalmie pour souffler un peu, songeant déjà à tes prochains agissements...



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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Jeu 22 Fév 2024 - 14:07

Moins que des miettes.

Ft Vinegar
La tension retomba d'un bloc dans les ruelles de Konya. Les gardes furent trop soulagés de pouvoir s'épancher sur leurs propres blessures pour seulement songer à poursuivre Vinegar, dont ils auraient probablement tôt fait livrer le portrait robot aux forces de l'ordre locales. Ils prirent le parti, ensuite, de s'en aller retrouver leur employeur afin de leur faire part de leur déconvenue malencontreuse ; ils seraient pardonnés assez promptement, dans la mesure où la foultitude de cadavres d'insectes qu'ils avaient écrasés sur la quasi-intégralité de leurs corps laisserait à entendre qu'ils avaient effectivement connu l'enfer, l'espace de quelques minutes, mais on ne prendrait probablement plus le parti de leur confier des missions de cette nature sans y réfléchir à deux fois... et, sans doute, sans leur fournir un armement un tant soit peu plus performant. Question de crédibilité : si les vigiles qui s'occupaient d'assurer la sécurité d'une boutique n'étaient même pas capables de se défendre eux-mêmes, comment pouvaient-ils être en mesure de rassurer la clientèle, quoi qu'il arrive ?

La fuite de Vinegar pourrait ainsi se dérouler sans encombres, au fil des rues miteuses qu'il connaissait comme sa poche. Il aurait tôt fait trouver un coin suffisamment quiet pour s'y installer et commencer à panser ses plaies, assez nombreuses, mais pas forcément graves. Lui comme son dernier opposant en date pouvaient s'estimer chanceux : ils avaient éviter le pire, seraient complètement remis après quelques jours de convalescence seulement, et ne porteraient probablement aucune cicatrice trop vilaine sur leurs corps. A moins, bien sûr, que l'un d'entre eux ne commette l'erreur de mal se soigner ; une mauvaise infection survenait vite, bien vite...

-Monsieur... vous... ça va ?


?


Mal assuré, légèrement haletant, le garnement reparut après une poignée de secondes d'un silence rassérénant. Il se tint à distance de Vinegar, à une poignée de mètres de lui, comme s'il craignait que ses bestioles laides ne reparaissent et ne surgissent pour le tourmenter. Envers et contre tout, une lueur d'inquiétude sincère et enfantine brillait au fin fond de son regard. Il ne semblait pas oublier que le mendiant crapuleux avait été prompt à prendre sa défense, quand rare étaient ceux qui, au quotidien, prenaient la peine de seulement lui adresser un regard, un sourire, un compliment. Il était encore à un âge où on ne le haïssait pas lorsqu'il s'endormait sous un porche ou sur un banc, au vu et au su de tous ; mais on préférait l'ignorer, parce qu'il rappelait à tout un chacun à quel point leur société était viciée. Ils manquaient d'humanité, elles toutes et eux tous, qui acceptaient de laisser un garnement encore prépubère dormir sous les étoiles, se désaltérer à l'eau de pluie, et manger des restes rassis, quand on ne cherchait pas à le passer à tabac parce qu'il avait voulu s'emparer d'un malheureux croissant invendu et sec.
D'ailleurs, il tenait encore fiévreusement sa prise, contre son ventre au travers duquel on devinait sans la moindre peine la marque de ses côtes. Il était affamé, cela allait sans dire... mais il prit pourtant la peine de s'emparer de l'une de ses deux dernières prises afin de la tendre à Vinegar.
En silence, avec une inquiétude pure, qui confinait à l'inconscience, il décidait de tendre la main à celui qui avait précisément été si prompt à le secourir quelques minutes plus tôt.

Naraka Catana
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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Jeu 22 Fév 2024 - 17:59
Mouche dans le Potage
Tu pensais avoir terminé ta journée et tu estimais que tu pouvais être satisfait malgré les multiples erreurs commises, car tu te sentais en bonne voie sur ton but, ayant un peu mieux cerné tes défauts et tes lacunes. Ta mission était de protéger les tiens et pour se faire, tu devais encore t'endurcir et t'entraîner parce qu'en face, ils avaient également des choses à protéger. Tu envisageais tout un tas d'actions que tu n'imaginais pas avant comme l'éventualité de perfectionner ta maîtrise des dagues et de ton jeu de jambes entre autres. Ton train de pensée était néanmoins interrompu par une petite voix, une présence qui fort heureusement ne te menaçait pas, pour changer dans ta triste vie. Quelques mots, de la préoccupation dirigée vers toi. "Monsieur... vous... ça va ?" Tu pensais rêver, que ton esprit fatigué te jouait des tours. Alors tu n'as pas tourné la tête de suite, fronçant les sourcils quelques secondes avant ça. Tes réflexes maintenant émoussés te sommaient de te remettre en garde mais tout ton corps s'est relâché quand tu l'as enfin aperçu. Tu lui as fait face et tu pouvais le reconnaître immédiatement. Le même garnement que tu venais de sauver presque au péril de ta vie. C'était à n'y rien comprendre pour toi. Pourquoi était-il encore là alors que tu lui avais clairement ordonné de partir ? Il restait à une distance de sécurité après avoir vu la nature de tes amis, tu ne pouvais que comprendre son appréhension. Tu aurais voulu desserrer les dents mais la douleur rendait cela difficile. Dans ton état cependant, jouer aux méchants loups et montrer les crocs serait ridicule. Qui pouvais-tu tromper ? Le plus important restait les intentions du petit. Ses cheveux sombres et sales, son regard normalement vide, étrangement rempli d'une lueur. Tous ces détails te ramenaient des années auparavant. La seule différence.. était que personne n'avait été là pour toi. Du moins, c'est ce que tu te disais de nos jours. Tu as fait le choix d'oublier certaines personnes, Vinegar. D'ignorer le fait que sans une certaine humanité ici au Konya, tu n'aurais peut-être pas passé l'âge de ce garçon.

Dans tous les cas, il était bon de réaliser que pour ce garçon, quelqu'un était là. Tu étais là. Et il te le rendait bien, en te tendant la moitié de son butin en bon frère maadien. Ce geste... Il était pareil à un sort puissant. Comme si de son acte de bienveillance, il te soufflait d'une vague de bonheur. Tu en aurais versé une larme si tu n'étais pas aussi désaxé. A la place, l'air ébahi, tu as fait quelques pas incertains et tu as saisi son offrande sans un mot dire. Il aurait pu jouir d'une ration double ce soir ! Un citadin lambda ne comprendrait pas. Manger à sa faim chaque soir retirait, à tes yeux, tous les droits de parole sur votre mode de vie. C'est pourquoi les mots de cet agent de sécurité plus tôt t'avaient autant touché. Comme si c'était aussi simple qu'ils le pensaient tous. Pour eux, il suffirait de traverser la rue pour trouver du travail. C'était assez facile à dire du haut de leur âge. Quand, comme toi et ce petit, vous baigniez dedans depuis l'enfance, il n'y avait que très peu à faire par soi-même.

En peu de mots, la grandeur de ce petit d'homme te dépassait en cet instant.
" ... Pourquoi ... t'es revenu.. ? Faut pas qu'on reste là..." Tu ne connaissais décidément pas le mot magique. A défaut d'être "gentil", tu étais au moins non-hostile. Malgré l'absence des insectes, ton odeur pouvait déranger alors tu avais tendance à ne pas trop coller les autres de toute manière. Pas d'accolades ou de tapes dans le dos, la solitude ta proche camarade t'en gardait. A la place, deux mendiants s'entraidant. Une main lavant l'autre, aussi crasseuses puissent-elles être.



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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Dim 25 Fév 2024 - 20:59

Moins que des miettes.

Ft Vinegar
?


Une fois que Vinegar se fut emparé du bien que l'orphelin lui tendait, ce dernier eut un geste de recul mécanique, prudent, mais qui ne suintait pas du même dégoût que celui qu'il avait manifesté au moment de prendre la fuite un petit peu plus tôt, en voyant que son sauveur était capable de s'entourer d'insectes et de leur insuffler des directives plus ou moins précises. Il semblait avoir eu le temps de digérer cette information perturbante, et tout ce qu'elle pouvait bien engendrer de répugnant. Cela étant dit, il demeurait relativement distant et impressionné ; force était d'admettre qu'il s'agissait là d'une qualité à entretenir à tout prix pour quiconque souhaitait survivre aux ruelles inhospitalières du Maadi. Cela, son interlocuteur serait bien entendu en mesure de le comprendre sans trop de peine, puisqu'il l'avait précédé dans cette précarité qui les unissait tout deux dorénavant... Quant à la solidarité apparente qui l'étreignait, le garnement avait, pour la justifier, des arguments bien senti qu'il s'échina à déployer en détournant le regard, probablement un peu gêné.

-Vous m'avez aidé... Je voulais pas... vous laisser tout seul...


Il semblait un brin honteux, comme s'il n'avait pas pour habitude de se livrer avec une telle sincérité ; et c'était probablement le cas, dans la mesure où les mendiants de leur genre ne suscitaient que trop rarement des interactions ordinaires et bienveillantes chez leurs contemporains. Toujours fut-il que le garnement acquiesça face au vœu de Vinegar de prendre la tangente aussi promptement que possible. Certes, les rues étaient leurs royaumes, et il y avait fort à parier que les vigiles, qui rentraient chez eux après leurs journées de labeur, allaient probablement toujours visiter les mêmes établissements, des tripots qu'ils protégeaient aux commerces aux rayons desquels ils allaient se fournir en denrées de tous les jours, ne seraient plus jamais en mesure de les y retrouver, mais l'état physique dans lequel se trouvait son sauveur était suffisamment louche pour que des agents des forces de l'ordre puissent avoir le flair de s'intéresser à son cas d'un peu trop près. Toujours était-il qu'ils ne pouvaient pas se contenter de battre la campagne au gré de leurs impulsions : dans son état actuel, le Roi des insectes finiraient probablement par s'effondrer d'exténuation, a fortiori s'il ne bénéficiait pas d'un tant soit peu de repos avant de reprendre ses interminables cavalcades.

-Je connais un monsieur... Il m'a soigné une fois...


Une proposition ; encore assez maladroite, et mal assurée, certes, mais concrète, susceptible de déboucher sur une bonne bouffée d'air frais. Il était difficile de dire si Vinegar pouvait en l'occurrence s'en tirer sans médicaments ni prise en charge un tant soit peu rigoureuse... mais il était sans doute complexe également de s'en remettre au jugement de cet orphelin égaré. La balle était dans le camp du blessé : en l'occurrence, son jeune vis-à-vis semblait tout à fait décidé à l'accompagner au cours des minutes à venir, quelle que puisse bien être sa décision.
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# Re: Moins que des miettes. [PV Vinegar]Lun 26 Fév 2024 - 18:54
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Tu mâchais machinalement. Tu ne mangeais pas, tu te goinfrais comme un goret, réservant à cette simple viennoiserie toute sèche un sort digne d'une belle pièce de boeuf. Pour toi, manger n'avait plus rien d'un plaisir, c'était une nécessité, un luxe que tu ne pouvais te permettre à tous les coups. De ce fait, quand tu en avais l'occasion, tu ne pouvais pas t'en empêcher. En peu de temps, tu eus bien fait d'engloutir la maigre pitance du soir.
Le garçon paraissait encore intimidé alors qu'il te révélait son propre sentiment de solidarité. En l'entendant, tu y reconnaissais l'innocence d'un garnement, préservée envers et contre tous et malgré ses circonstances. A sa place, qu'aurais-tu fait, toi ? Vous autres, enfants des rues, aviez au moins ça pour vous. Du coeur. Aussi fou que cela puisse sembler, toi aussi, tu en avais. Même si le tien étais hautement sélectif, uniquement ouvert aux gens comme toi, tu pouvais reconnaître qu'il était bon et plaisant de recevoir un peu de bonté pour une fois. Tu t'es approché doucement comme pour abattre la méfiance qui régnait encore entre vous. Derrière ses airs timides et embarrassés, le garçon à tes yeux représentait une lueur inespérée. Le premier que tu aidais. Le premier qui te le rendait bien. C'était la dynamique d'unité que tu souhaitais instaurer ici, dans les ruelles reculées du Konya.

Il a poursuivi et t'a proposé de t'amener voir un homme. Un homme qui aurait la possibilité de te soigner correctement, mieux que tes moyens te le permettaient. Cela dit, en connaissance de cause, tu choisissais tout de même de froncer les sourcils un instant. "C'est un héros ?" tu as demandé, presque en boudant. Hors de question de laisser un de tes ennemis approcher une aiguille de ton corps, tu promettais déjà une échauffourée de tous les diables s'il te répondait que oui. Même un simple médecin pouvait te nuire s'il souhaitait te livrer aux autorités ou, pire, à Grand-Mère ! Tu as calculé le risque mais tu as également estimé le bénéfice. Tu devais faire quelque chose pour ta blessure, c'était une chose certaine. Tu as donc pris une décision.

Ton visage a vite changé de ton. Tu te rapprochais encore, suffisamment pour le surplomber de tes quelques têtes en plus, baissant la tête pour regarder ton petit protégé. Tu lui as souri. "Bon ok, on va voir ton toubib. Au fait. Moi c'est Vinegar, ça veut dire "vinaigre."  Et toi c'est quoi ton p'tit nom ?" Peut-être le départ d'une belle amitié, tu t'es finalement présenté à lui.

Moins que des miettes. [PV Vinegar] 8hv0


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