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L'Union fait la Force [PV Abaris]Era of Dust :: Le monde :: Moderna :: Singapura :: Académie Wong
 
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Naraka CatanaVotre ami ou votre ennemi
# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Mar 16 Avr 2024 - 11:59

L'union fait la force

Ft Abaris
Doppelgänger, médaillé d'argent.


Doppelgänger suivit du regard l’amortissement de sa contre-attaque par Abaris et son dégagement. Ce gamin semblait réactif et vraisemblablement à l’origine de bonnes idées. Bien.

Quand le Hongjing commença à abreuver ses camarades des conclusions et des suppositions dont il pouvait faire preuve, le médaillé d’argent les attendit quiètement, toujours sur le qui-vive, sans faire montre d’aucune irritation ou d’amusement. Ce petit gars semblait prompt à réfléchir et à être force de proposition. Encore un bon point pour lui.

Et de bon point, il en avait encore un autre, puisque le comportement de cet homme et ses clones concordait avec les suppositions pensées par le mélomane : si l’exercice qu’Aiden Geist leur avait concocté restait un challenge suffisamment éprouvant sur la durée à la hauteur des sévères exigences de leur instructeur, il n’était pas impossible, tant qu’on réussissait à réfléchir de la bonne façon. Si Mystic Knight avait donné des consignes aux étudiants, il allait sans dire que leurs opposants avaient eux aussi été briefés en amont, pour que le fond de l’exercice, celui-là même qu’il avait imaginé, ne dévie pas de ce qu’il avait prévu.

Benedict opina simplement du chef suite aux directives du Hongjing. Jia-Xin se montra un peu plus distante, cette fois, sa lance empoignée à pleine main, mais pas à cause du fond de ses propos. C’était surtout Abaris lui-même qui la rendait plus réservée… parce qu’il n’avait jamais montré une telle image de lui-même. Il était habituellement du genre à se faire discret, à suivre, éventuellement, les éléments plus remarquables comme les Yeo, pas à faire preuve de pédagogie et à arborer les attitudes d’un meneur…

Oh, bien sûr, elle avait été au courant, comme beaucoup, de ses mésaventures contre Abyan, qui suivait le tyran Saiful comme son ombre. Et si les rumeurs avaient surtout placé le jeune mélomane en pauvre hère victime de ces sales types, la Koh, qui n’avait jamais cherché à connaître l’exacte vérité à ce sujet, doutait présentement qu’Abaris soit réellement le pleutre qu’on dépeignait dans les murmures. Ce qui n’était pas un mal, en fait, vu la carrière à laquelle ils aspiraient tous. A moins que cette déculottée n’ait créé en lui une combattivité exemplaire ? Peut-être… peut-être.

Toujours est-il qu’il semblait plus réfléchi que la plupart des camarades qu’elle avait dans cette classe jusque-là - en omettant les deux nouveaux arrivés le jour-même.

- Je ferais mon possible, finit-elle par répondre.


Pour cacher son pouvoir, c’était quelque peu raté. Mais elle avait sans doute le plus évident à deviner…  donc ils n’avaient pas tant perdu de leur effet de surprise que ça.

Il n’y avait pas que ce héros et les quatre étudiants lui faisant face qui s’étaient mis en mouvements suite au départ donné par Aiden Geist.

Un air de musique classique, doux, lent, commença à se faire entendre, par-delà du mur infranchissable en métal qui les séparait des autres sections. Une mélopée chantée par les cordes caressées d’un violon. Puis, brièvement le son se fit étouffer par un autre, plus lourd, plus bref, plus grave : une explosion, presque juste derrière ce mur, qui n’arriva même pas à le faire trembler.

Si Doppelgänger ne semblait même pas troublé par ce qu’il se jouait ailleurs, sans doute habitué à être confronté à un environnement continuant de vivre, dont la distraction pourrait lui porter préjudice, le regard de Jia-Xin se porta brièvement sur cet immense obstacle de métal, pensif.

Puis, la jeune femme se fit de nouveau entendre, pour prendre les devants :

- Allons-y.


Elle s’avança, d’abord tranquillement, sa lance à la main, positionnée pour faire face à l’individu central de ce trio identique, avant de se jeter vers lui, pointe vers le haut, et d’abaisser son arme d’un geste ample, pour que la pointe tranchante vienne le heurter au niveau de son épaule droite. Jia-Xin avait l’avantage d’avoir le plus de portée, entre eux tous, et elle venait justement d’en jouer. Mais ça avait aussi le désavantage de lui demander des gestes plus amples, pour manier son arme… Le double esquiva ainsi cette attaque en se glissant sur le côté, entraînant le décalage de l’un de ses camarades avec une coordination millimétrée.

Benedict suivit le mouvement, se concentrant sur le dernier clone libre, Lim sur les talons, laissant Abaris se dépêtrer avec son propre adversaire.

La Koh, par sa manœuvre, avait commencé à en isoler un. Et alors qu’elle tirait sur sa lance translucide, dans le but d’amorcer une nouvelle attaque, perçante cette fois, son arme fut attrapée par son opposant, juste après la pointe, et retenue. Puis il tira lui-même d’un violent coup sec de sa main droite, Jia-Xin, décontenancée par une telle initiative, fut attirée avec sa pique vers lui, ne la lâchant que trop tardivement. Ce Doppelgänger arma son poing droit dans la foulée pour lui expédier dans l’abdomen alors qu'elle se retrouvait emportée par l'élan propre qu'il avait voulu lui conférer pour qu'elle se rapproche.
Naraka Catana
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Jeu 18 Avr 2024 - 9:31


L'Union fait la force.




Pour le moment, la situation était... plus ou moins sous contrôle. Abaris ne pouvait pas prétendre qu'elle était parfaitement maîtrisée, dans la mesure où beaucoup de zones d'ombre demeuraient, et compte tenu du fait que leur opposant était un héros d'argent, probablement susceptible de leur mettre encore beaucoup de bâtons dans les roues ; mais les quelques informations qu'il avait réussi à s'octroyer à propos de ses facultés, notamment, contribuaient à lui donner confiance. A gonfler son poitrail d'un sentiment fort grisant, déroutant pour un jeune homme ayant toujours été habitué à subir plutôt qu'à agir : il avait l'impression déconcertante d'être parfaitement maître de son destin. Il comprenait, bien sûr, que nombre de paramètres ne répondaient pas que de ses agissements... mais il voyait l'amusement qui pétillait dans le regard des Doppelgänger, il concevait l'écoute et le respect que lui destinaient ses trois camarades, constatait qu'il n'usurpait pas le rôle qu'il essayait de s'attribuer. Il réfléchissait, agissait, analysait, et grâce à cela, s'octroyait le respect de ses pairs.
C'était une évolution dantesque, qui le heurta de plein fouet lorsqu'il songea subrepticement à celui qu'il était encore face à Abyan. Déjà un peu plus fier qu'avant, prompt à s'opposer aux cons qui se sentaient totalement libres de pouvoir maltraiter autrui, mais encore trop irascible, trop sauvage, trop impulsif pour que cela ne lui puisse être positif. Certes, leur adversaire du moment n'avait aucune raison de cultiver sa rage, mais il n'avait pas l'impression d'être dos au mur comme il avait pu l'être juste avant de se heurter à l'acolyte de Saiful. Il ne sentait pas que la situation tendait vers quelque chose d'incontrôlable, d'anarchique, sur lequel il n'aurait aucun moyen d'exercer une emprise même raisonnable. S'il avait laissé les engrenages de sa querelle le happer complètement face à Abyan, cette fois-ci, il sentait que c'était lui qui leur dictait le tempo. Il était passé de simple machine à machiniste.

Jia-Xin prit les devants ; Benedict et Lim se jetèrent au-devant d'un autre de leurs adversaires, contribuant à insérer dans cet affrontement un semblant de pression pour pousser les trois clones à se désolidariser les uns des autres, comme le Hongjing l'avait proposé. Ce dernier en prit acte, et s'approcha à son tour du dernier des Doppelgänger ; celui qui se trouvait à gauche des autres, en fait. Ainsi positionné à l'opposé de Benedict et de Lim, il garda à l'esprit de poser régulièrement un œil sur Jia-Xin, pour noter l'évolution de la situation en ce qui la concernait ; ils n'avaient aucun intérêt à partir dans une confrontation en équipe, dans la mesure où ils ne disposaient pas d'un gramme de la complicité qui devait exister entre leurs trois opposants, mais ils n'avaient aucune raison de s'interdire de se filer des coups de main s'ils en avaient l'opportunité.
Il n'eut pas le temps de se heurter au clone qu'il avait définie comme étant sa cible qu'il constata la vitesse de celui vers lequel Jia-Xin jetait sa lance ; leurs pas de danse se succédèrent promptement, si promptement qu'Abaris comprit en un clin d'œil qu'elle ne serait jamais à la hauteur. Il amorça un coup de poing, commença à l'envoyer en direction de l'abdomen du clone qui se trouvait devant lui tandis que ses méninges s'agitaient à mille à l'heure.

Le fait qu'on soit quatre ne suffira pas à nous placer sur un rapport de force équitable. Benedict et Lim, à deux contre un, auront peut-être un léger ascendant ; mais en tant que héros professionnel, il doit avoir l'habitude d'être confronté à plus nombreux que lui, voire peut-être même à plus fort. Il a des réflexes, des astuces pour gagner du temps. S'ils n'arrivent pas à l'atteindre le temps qu'il élimine Jia-Xin de l'équation... il nous renvoie dans une situation moins avantageuse, reprend complètement la main. En d'autres termes... On ne peut pas se contenter de batailler chacun de son côté, sans se soucier des autres.

Oui, mais que faire, alors ? Il ne se voyait pas faire brusquement volte-face pour rejoindre sa belle camarade ; d'une part parce qu'il doutait d'avoir la vélocité requise pour se faire avant que leur opposant ne frappe, d'autre part parce qu'il avait suffisamment insisté sur le fait qu'il leur fallait demeurer concentrés, et accepter de se faire confiance. En outre, s'il se jetait dans la mêlée sans réfléchir, il y avait fort à parier que celui des trois héros d'argent qu'il était censé confronter le suivrait sans crier gare ; à deux contre deux, ils se feraient hacher menu. Ce n'était en aucun cas souhaitable.
Autre chose, alors. Intervenir indirectement. Leur faciliter la tâche à tous les trois sans prendre le risque de leur courir dans les pattes et de les déstabiliser.
Gagner son propre affrontement.
Si ses premières hypothèses étaient toutes avérées, frapper l'un des Doppelgänger atteindrait également les autres ; pas physiquement, parce que leurs trois corps étaient capables de se mouvoir séparément les uns des autres, ce qui laissait entendre qu'il s'agissait de trois enveloppes charnelles bien distinctes... mais psychologiquement.
Parce que s'ils partageaient la même vision, ils partageaient la même construction cérébrale, la même conscience ; et donc tous leurs nerfs menaient au même endroit. Si l'un des trois clones était atteint, il y avait fort à parier que la douleur atteindrait également les deux autres ; et qu'ils en seraient déstabilisés, au moins pendant une fraction de secondes.

Un coup de poing, classique, jeté vers l'abdomen de son adversaire n'avait aucune chance d'aboutir à un tel résultat. Doppelgänger le bloquerait, l'enverrait paître dans la foulée. Mais utiliser son pouvoir d'une façon trop criante était proscrit d'emblée ; parce qu'il ne croyait pas avoir les moyens, à ce stade de la confrontation, d'éliminer ce clone grâce à la révélation de ses facultés. Il devait opter pour un entre-deux.
Améliorer sa force de frappe grâce à son pouvoir tout en le conservant secret, au moins suffisamment pour pouvoir le surprendre à nouveau, lorsque l'exercice se serait prolongé suffisamment pour que son terme n'approche dangereusement.

Il fallait qu'il bloque.
Si Doppelgänger prenait la décision de bloquer, comme il l'avait fait lors de leur premier bras de fer, Abaris n'hésiterait pas une seule seconde ; il canaliserait le bruit de l'impact de la caisse claire de la musique que My Chemical Grievance pour générer, suite à sa frappe, une onde de choc susceptible d'outrepasser la défense de son adversaire. Un coup en deux temps, en somme : une manière de le surprendre, certes, mais aussi et surtout de répandre dans son corps une onde de choc doucereuse, vicieuse, peut-être susceptible de commencer à le désorienter, à fragiliser ses côtes ou son poignet, selon la manière avec laquelle il accueillait ce coup.

S'il ne bloquait pas, en revanche... le noiraud n'aurait d'autre choix que de continuer à batailler en ne comptant que sur ses qualités athlétiques et martiales conventionnelles. Il manquerait sans doute une chance d'intervenir indirectement dans la lutte de Jia-Xin pour lui faciliter la tâche ; mais il en aurait d'autres, au cours de l'heure à venir. Il n'était pas permis d'en douter.
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Naraka CatanaVotre ami ou votre ennemi
# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Jeu 18 Avr 2024 - 13:38

L'union fait la force

Ft Abaris
Doppelgänger, médaillé d'argent.


Elle allait souffrir. Jia-Xin s’en doutait. Pas parce que l’homme qui se trouvait en face d’elle était cruel ou particulièrement vicieux, mais parce qu’il était plus fort qu’elle et qu’il avait fait un choix audacieux - en tout cas, comparé à ce qu’elle avait déjà eu l’occasion de voir avec ses camarades. Peut-être parce qu’il se savait supérieur à elle sur le plan martial… ou parce qu’il le supposait, qu’il se décidait à prendre un risque qui pouvait lui apporter un avantage. Alors, quand elle le vit refermer la main gauche en un poing crispé, tandis qu’elle perdait plus ou moins l’équilibre et penchait inexorablement vers l’avant, vers lui, elle ne se faisait déjà plus trop d’illusions.

Ils étaient tous passés à l’attaque. Sans une coordination capable d’égaler celle de Doppelgänger et de ses clones, mais avec une certaine confiance, une certaine camaraderie de travail. Benedict, secondé par Lim, tenta un classique coup de pied fouetté une fois arrivé assez proche de leur adversaire, que le double bloqua d’un avant-bras avant de le repousser, tandis que Lim s’apprêtait à le frapper sur le flanc avec son marteau ressemblant à un jouet coloré, le héros avorta son attaque en lui envoyant un coup de pied dans les côtes.

Quand Abaris chercha de nouveau à frapper son ennemi d’une main, fermée en un poing cette fois, peu ou prou là où il avait déjà tenté de le toucher, Doppelgänger y opposa une paume ouverte, de façon à cueillir le poing, et à l’amortir sans aucun danger véritable. Enfin, ça aurait été le cas, sans doute, si l’apprenti héros s’était contenté d’un coup classique. L’onde de choc qui naquit à cette instant, de la main du jeune homme, se fraya un chemin aisément jusqu’à l’homme à son contact, traversant insidieusement cette main qu’il avait tendue pour se prémunir de cette attaque. Et, autant dire qu’il la sentit passer. Ils la sentirent passer.

Le réflexe les prit tous les trois : une grimace sur le visage, pendant qu’ils s’immobilisaient, encaissant la douleur soudaine et la surprise, pendant que le premier, celui qui avait frontalement récolté l’attaque du Hongjing, reculait son bras, reculait tout court, de quelques pas, pour mettre de la distance entre lui et Abaris, se retenant peut-être de pousser des jurons devant ces jeunes pousses.

Il s’était arrêté. Une petite seconde, un temps infime, certes, sur la durée de leur exercice… Mais il s’était arrêté, brisant son propre élan, offrant à son insu un petit temps à la demoiselle qui lui faisait face pour se stabiliser en plaçant un pied vers l’avant avant de se pousser violemment vers l’arrière, lui abandonnant sa lance dans sa fuite. Et lorsqu’il reprit la maîtrise de ses mouvements, lorsqu’instinctivement il réinsuffla un élan à son coup, son allonge ne lui permit pas de toucher la Koh.

Celui à qui Aiden Geist avait fait appel marqua un très léger temps d’arrêt suite à cela, afficha un sourire satisfait en les observant tous les quatre…

Et enfin, il contrattaqua.

Benedict vit son propre adversaire fondre sur lui, l’attraper par le col et le pousser sur Lim, qui se prit bon gré mal gré son pauvre camarade dessus et se retrouvèrent tous deux au sol, emmêlés.

La lance translucide de Jia-Xin toujours à la main, le héros d’argent central décida d’utiliser sa portée, sans même prendre le temps de la retourner pour leur présenter la pointe, dans un geste ample à l’horizontale, pour balayer Abaris des environs du Doppelgänger qu’il s’était mis en tête d’affronter.

Deux étudiants à terre, bien en peine de revenir dans la danse prestement, l’une qui avait choisi de s’écarter, dépossédée de la création qu’elle avait généré grâce à son pouvoir, c’était l’état des troupes estudiantines de ce groupe, si l’on excluait le Hongjing. Quant à leur adversaire multiple, seul l'un d'eux avait été réellement touché, mais peut-être plus férocement que les apprentis héros, finalement.
Naraka Catana
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Jeu 18 Avr 2024 - 22:51


L'Union fait la force.




Oui ! jubila-t-il en son for intérieur lorsque Doppelgänger prit effectivement le parti de le bloquer, comme il avait pu le faire à l'occasion de leur première passe d'arme.

Ce petit coup d'éclat ne fonctionnerait pas deux fois ; mais Abaris eut ainsi le champ libre pour déployer son pouvoir en une frappe en deux temps percutante et soudaine. L'onde de choc se réverbéra le long du bras de son adversaire, put peut-être l'atteindre au niveau du buste, traversant sa chair et remuant ses organes suffisamment violemment pour lui occasionner une vague de douleur incommodante... et pour permettre au mélomane de vérifier la crédibilité de toutes ses hypothèses, une bonne fois pour toutes. Ils étaient effectivement liés. Intimement liés. Ils partageaient la même conscience, les mêmes sens... le même cortex nerveux, les mêmes terminaisons susceptibles de véhiculer en eux de la douleur. Ainsi, lorsque l'un d'entre eux souffraient, les autres ressentaient parfaitement les échos de son agonie ; ainsi, lorsqu'on en frappait un, on désorientait momentanément les autres. Il comprit immédiatement que cela allait donner à ses petits camarades un moment de répit, mais il s'attacha plutôt à observer celui des trois Doppelgänger qu'il venait d'atteindre, et qui prenait la décision plutôt précautionneuse de réinstaurer un semblant de distance entre eux deux. Le mélomane eut, l'espace d'un instant, l'ambition de le poursuivre pour continuer à le harceler, en songeant qu'il parviendrait peut-être à prendre suffisamment l'ascendant pour contraindre les autres clones à se désintéresser de ses petits camarades, pour essayer de le rejoindre, quitte à ouvrir leurs gardes respectives... mais il se doutait qu'agir de la sorte reviendrait à confondre vitesse et précipitation. Il ne pouvait pas prendre le risque de trop en dévoiler non plus ; pas encore, parce qu'il imaginait qu'en près d'une heure, leur opposant aurait largement le temps de souffler suffisamment pour revenir à la charge avant le terme de l'exercice. Il devait patienter. Attendre le moment opportun pour enfoncer le clou. Continuer, brique par brique, à construire l'édifice de leur victoire. Continuer, aussi, à mentir quant à la nature exacte de son pouvoir, pour éviter que ce héros d'argent ne prenne les mesures qui s'imposaient pour le réduire à l'impuissance.

Puis le rappel à l'ordre vint.

Le choc qu'il endura lorsque la lance brandie par l'un des trois clones vint le percuter sur le flanc lui coupa le souffle ; il fut projeté avec une force prodigieuse qui l'envoya à quelques mètres de là, dans une série de tournoiements subits qui l'empêchèrent de différencier le ciel et la terre ; puis il s'effondra lamentablement, de tout son long, en accusant le coup d'un grognement étouffé.
Un partout, balle au centre.

Il avait mésestimé le danger collectif que représentaient ces fichus clones ; parce qu'il tenait son rang, lui, il avait été persuadé que ses camarades parviendraient à en faire autant. Il avait bien vu, avant de frapper, que Jia-Xin était en mauvaise posture ; mais en constatant que la douleur qu'il engendrait chez son adversaire se répercutait chez ses alters egos, il avait naïvement considéré que les autres étudiants sauraient aussi en tirer un profit maximal. En somme, qu'il avait toutes les cartes en main pour faire le choix conscient de la patience...
C'était la première fois, et il le considérait dorénavant avec davantage de pragmatisme, qu'il avait à combattre avec une équipe, et pas seul. Il ne pouvait pas se contenter de dicter son rythme, et de partir du principe que ses partenaires le combleraient à la perfection sans qu'ils aient jamais le besoin de communiquer entre eux. C'était trop facile... C'était même l'apanage de combattants du calibre de Doppelgänger.
Il entreprit de se redresser assez rapidement, même s'il avait peine à croire que le héros d'argent puisse prendre la décision de se ruer vers lui afin de le harceler après avoir été si prompt à les laisser respirer. Si on lui en laissait l'opportunité, il se camperait sur ses deux pieds et s'enquerrait calmement de l'état de ses trois camarades d'un regard anxieux ; sinon, il tenterait de garder sa contenance intacte en accueillait celui ou ceux de ses ennemis qui se rueraient vers lui, toujours sans faire le moindre usage de son pouvoir.
Enfin, si on ne se souciait guère de lui mais qu'on continuait à faire planer un danger sur Lim et sur Benedict, il reviendrait à la charge, non pas pour leur prêter main forte directement, mais plutôt pour contraindre à nouveau l'un des trois Doppelgänger à le tenir à l'oeil. Il choisirait ainsi le plus isolé des trois, qu'il serait celui qu'il aurait eu le loisir de toucher un petit peu plus tôt ou l'autre, celui qui était parvenu à délester Jia-Xin de sa lance. S'il avait à affronter ce dernier, toutefois, il veillerait à demeurer hors de sa portée, à simplement faire peser sur lui la menace de sa présence sans vraiment prendre la peine de la concrétiser.

Il avait été frappé une première fois, mais il allait en falloir bien davantage pour le précipiter à terre définitivement.
Abaris Hongjing
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Naraka CatanaVotre ami ou votre ennemi
# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Ven 19 Avr 2024 - 10:34

L'union fait la force

Ft Abaris
Doppelgänger, médaillé d'argent.


Il en avait fait reculer une. Les deux autres, en projetant Benedict sur Lim, il les avait fait s’enchevêtrer et se retrouver par terre, à distance du clone qui les avait attaqués, mais bien plus proche que le coup qui avait envoyé valdinguer Abaris.

Jia-Xin, debout, daigna jeter un coup d’oeil à ses camarades, pour aviser de leur état, croisant le regard d’Abaris, rassurée de voir qu’il ne semblait pas complètement abattu par le revers qu’il venait d’écoper. Elle tendit son bras sur le côté et commença une nouvelle création translucide, qui aboutit cette fois à une épée. Son regard alla ensuite se poser sur leurs deux autres camarades.

- Pousse-toi, t’es lourd Benedict !
- Oui oui, je fais ce que je peux.


Lim gigotait, essayant de s’extraire de sous la carcasse de son sommeillant camarade, qui étouffa un nouveau bâillement, comme si la situation lui était parfaitement anodine. Il finit par se relever, avec une certaine peine puisque sa camarade ne faisait que perturber le sens de l’équilibre qu’il essayait de réinstaurer.

Le héros d’argent les avait laissés tranquilles. Aussi bien ces deux-là, qu’Abaris, ou même Jia-Xin. En fait, en dehors des consignes dont avait pu l’affubler leur professeur, il avait même tout intérêt à le faire : déjà, pour laisser son double le plus touché souffler un peu et évaluer les dégâts que lui avait porté le Hongjing, ensuite, pour réfléchir à ce dont il venait d’être la victime. Car de tous, pour l’instant, il était celui qui montrait le plus d’intelligence, d’inventivité, d’imprévisibilité. Celui, pour l’instant, dont il devait se méfier le plus, tant qu’il n’avait pas cerné un peu mieux le pouvoir qu’il avait subrepticement dévoilé et ses limites.

Le clone qui s’était opposé au mélomane finit par essayer de fermer la main, celle-là qu’il avait mise sur la route du poing de son adversaire et qui avait le plus souffert. Impossible, pour l’heure, de la refermer complètement, encore moins de frapper avec. Il la sentait fragile, plus encore que ses entrailles qui avaient été agitées malgré elles et qui continuaient à distiller de la douleur à son corps.

Aucun des étudiants ne semblait véritablement découragé. Ce qui était bon signe. A vrai dire, c’était plutôt un sentiment d’humiliation qui parfumait leurs rangs… Une humiliation qui prenait petit à petit le goût du défi, qui les poussait à imaginer qu’ils devaient réussir cet exercice, à prouver leur place, une humiliation qui devenait leur moteur. Et il n’y avait sans doute pas meilleur carburant qu’aurait pu leur fournir Doppelgänger, à part de vagues encouragements qui n’auraient eu aucun impact sur leur motivation personnelle.

Jia-Xin lui décocha d’ailleurs un regard glacial dont elle avait le secret. Le clone qui lui avait volé sa lance la brandissait encore, contre elle, l’invitant à venir la reprendre… ou à essayer de le défaire, alors qu’il allait visiblement se servir de sa propre création.

Le summum de l’irrespect.

Après concertation du regard avec ses camarades, la demoiselle, si aucun ne semblait s’y refuser véritablement, sonnerait à nouveau la charge, continuant de s’intéresser au clone central. Et elle s’élancerait, laissant son épée s’entrechoquer contre la hampe de la lance dans un écho cristallin avant de faire un bond en arrière pour éviter le pique et l’allonge de son ancienne arme, alors que Lim Chan récupérerait son marteau tombé au sol et qu’elle continuerait de rester dans les pattes de Benedict, tout deux voyant leurs efforts se faire contrecarrer et leur avantage numérique devenir un désavantage à leur encontre par leur manque de coordination.

Si Abaris daignerait jouer le même jeu, se contentant de retourner vers l’adversaire qu’il s’était désigné, il le trouverait toujours en forme, méfiant, évidemment, s’évertuant à esquiver plutôt que contrer ses éventuelles frappes, évitant soigneusement de faire appel au bras qui avait le plus souffert de l'onde de choc de l'étudiant.

La danse semblerait se répéter pendant plusieurs minutes, des passes d’armes, relativement brèves, bénignes, suivies de courts instants de repos, permettant à chacun de récupérer un peu de son souffle, mais sans réelle concertation, réelle stratégie plus aboutie que celle annoncée au départ par Abaris.
Naraka Catana
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Ven 19 Avr 2024 - 16:19


L'Union fait la force.




D'un bond vigoureux, il s'éloigna sèchement de son adversaire en mesurant péniblement le gap qui les séparait encore tout les deux. C'était cela, un héros professionnel ; et même s'il n'avait jamais foulé des pieds Antiqua, même s'il n'avait pas pris la peine de suivre une formation en bonne et due forme, Doppelgänger conservait sur le moindre d'entre eux une avance considérable. Avec ou sans pouvoir, le noiraud comprenait parfaitement qu'il n'aurait en aucun cas été en mesure de lui tenir la dragée haute, en situation réelle, s'il avait dû se mesurer à ses trois alter-egos simultanément. Fort heureusement, il pouvait compter sur le concours de Jia-Xin, de Benedict et de Lim pour remplir leur part du marché ; mais, dans le fond, le constat n'était pas plus positif pour eux qu'il ne l'était pour lui.
Cela faisait plus d'une heure qu'il s'échinait à confronter ses maigres connaissances martiales à celles, nettement plus denses, de son vis-à-vis. Plus d'une heure qu'il échouait à lui infliger un nouveau coup décisif, ou à découvrir une nouvelle facette de son talent perturbant, tant et si bien qu'il commençait à croire qu'il n'y avait peut-être rien de plus à en dire ; c'était peut-être le moment opportun de passer à la suite. Malgré tout, il était pantelant, et arrivait à saisir pourquoi Aiden Geist se montrait particulièrement exigeant vis-à-vis de leurs exercices les plus routiniers. Ils devaient s'entraîner non seulement pour pouvoir livrer des efforts intenses de manière répétée, mais aussi et surtout pour affronter des situations de longue durée. Son endurance, sans l'ombre d'un doute, était encore un point sur lequel il allait lui falloir insister s'il voulait se montrer au niveau de ses aspirations les plus glorieuses...

Il attendit donc qu'un moment de répit général n'intervienne ; quand ses trois camarades choisiraient d'enfin relâcher un tant soit peu la pression sur leurs opposants respectifs, qui n'avaient jusqu'à présent pas voulu unir leurs forces outre-mesure pour les confronter de façon plus collective, il prendrait le parti de dresser le bilan de toutes les informations qu'il avait bien pu collecter au fil des précédentes passes d'armes. Il espérait que cela leur suffirait à établir un plan d'attaque pertinent : même s'il était persuadé que leur méthode avait été la bonne, en cela qu'ils avaient évité de s'épuiser considérablement en multipliant les pauses sans avoir à subir un rythme imposé par un héros largement plus aguerri qu'eux, il commençait à se demander s'il serait seulement possible de reprendre possession de la balle qu'il avait été si prompt de céder à leur opposant. Le plus dur se trouvait encore devant eux, à cet égard...

-Bon... Il va falloir qu'on passe à la suite, maintenant. Si on traîne trop, on risque de s'aliéner toute possibilité de récupérer la balle ; donc on va devoir passer à la vitesse supérieure, quitte à utiliser nos pouvoirs respectifs. Simplement... il faut qu'on se mette d'accord sur tout ce qu'on sait, le concernant. D'abord, ils ne sont pas trois clones dotés d'une conscience propres, mais trois organismes reliés sous un seul et unique être. Une entité globale. Ils partagent les mêmes capacités sensitives, cognitives. Cela a des avantages évidents : ils n'ont pas besoin de communiquer pour s'adapter, partagent leurs visions et n'ont techniquement pas vraiment d'angle mort... mais aussi des inconvénients.

Il cherchait à être méthodique, à ne rien omettre ; parce qu'il avait le sentiment que le moindre petit détail pourrait être porteur de conséquences aux dimensions dantesques. Si Aiden Geist avait organisé cette épreuve, c'était à la fois parce qu'il la savait suffisamment complexe pour les pousser à se transcender, et parce qu'il la savait techniquement réalisable... Ils n'avaient pas le droit de décevoir ses attentes.

-Premièrement, le plus évident, c'est qu'il partage aussi le négatif. Si la douleur incommode l'un d'entre eux, les deux autres en souffrent aussi, au moins de façon éphémère. Ça peut nous permettre de les troubler, et d'entrer dans un cercle vertueux qu'ils ne pourraient pas briser. Deuxièmement... il y a une limite à ce que le cerveau humain peut traiter en temps et en heure. Notre cerveau est bâti pour commander à un corps doté de deux jambes, de deux mains, de dix doigts, de deux yeux ; pas pour le triple de ça. Et même s'il a sans doute réussi à s'adapter avec le temps... Si on attaque sans relâche avec suffisamment d'intensité, de vitesse, il pourrait finir par commettre une erreur. Comme un batteur qui rate son rythme ou comme un guitariste qui fait une fausse note sous le coup d'un enchaînement particulièrement relevé. Même s'il maîtrise en temps normal, plus la pression qu'on exerce sur lui est élevée, et plus l'erreur devient plausible. Et là encore, si on réussit à causer une fausse note... on peut entrer dans un cercle vertueux.

L'idée était claire, du point de vue du mélomane. Forcer un faux-pas, et en tirer profit aussi sévèrement et impitoyablement que possible. Il se doutait que l'une des leçons que leur professeur tenait à leur inculquer était de ne pas entretenir de pitié à l'égard de ceux qui les dominaient allègrement ; c'était le meilleur moyen de se faire hacher menu sans avoir l'opportunité de prendre un ascendant durable. Raison pour laquelle il entendait bien malmener Doppelgänger de toutes ses forces...

-Si ça vous semble clair, et si vous n'avez rien à ajouter... on va pouvoir commencer à passer à la suite, en utilisant nos pouvoirs librement. Essayez cependant de garder des capacités secrètes, de les utiliser au moment opportun pour rajouter graduellement de la complexité au champ de ses pensées. Avec un bon timing, on pourrait le contraindre à carrément abandonner mentalement l'un de ses trois corps ; et si on y arrive, y a moyen qu'il n'arrive plus à revenir dans le match.

Les dés étaient jetés.
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Sam 20 Avr 2024 - 10:05

L'union fait la force

Ft Abaris
Doppelgänger, médaillé d'argent.


Doppelgänger - enfin, l’une de ces multiples silhouettes qui faisait face à ce quatuor de garnements depuis près d’une heure - passa subrepticement son poignet sur son front, duquel de la sueur perlait.

Lim avait fini par lui porter un coup avec son marteau en jouet, au niveau du flanc, apportant là aussi un trouble chez ses compères autant que chez lui-même, un coup qui n’avait pas semblé faire grand-chose en apparence et qui pourtant avait tout l’air d’avoir été porté avec un réel outil. Un coup qui pourrait bien se rappeler au mauvais instant à lui, à l’instar de l’onde de choc dont avait usé Abaris au début de leur affrontement.

Jia-Xin s’était montrée, quant à elle, beaucoup plus prudente. De toute évidence, elle avait encore mauvaise la situation dans laquelle le héros avait pris l’avantage sur elle en s’en prenant à sa propre arme. Il ne manquait pas d’air. Mais rien ne lui interdisait de telles fourberies, de telles manoeuvres visant à tirer parti du pouvoir de son adversaire… et il n’était pas le seul à souhaiter s’y adonner.

Les clones ne se mouvèrent plus quand les étudiants sonnèrent la retraite de leur côté, tous plus ou moins essoufflés des efforts qu’ils fournissaient depuis près de soixante minutes. Ils attendirent sagement, s’accordèrent également cette pause, qui, si elle leur était moins salvatrice qu’à ces héros en herbe, n’en était pas moins méritée. Parce qu’il avait beau leur être supérieur sur beaucoup de plans, il restait fait de chair et de sang, et si les années qu’il passait à oeuvrer au coeur de Singapura pour faire régner l’ordre aux côtés de la police et d’autres héros avaient amélioré ses capacités physiques, cet exercice l'épuisait.

Les apprentis héros prêtèrent une oreille attentive aux propos du Hongjing, qui commença à leur révéler toutes les observations et les suppositions qu’il avait pu réaliser au fur et à mesure de ce temps par rapport à leur si unique et multiple adversaire.

- Effectivement. Je pense qu’on peut garder les mêmes compositions, aussi. Je me débrouillerai mieux toute seule qu’à deux, et j’imagine que c’est pareil pour toi, commenta Jia-Xin en se tournant légèrement vers Abaris.


Elle partait sans doute du principe qu’il risquait potentiellement de blesser ses camarades avec ses ondes de choc, qu’une mauvaise coordination leur infligerait un désavantage plus important que s’il se débrouillait seul. Et compte tenu de ce que le Hongjing avait déjà montré sur le temps passé, il savait se débrouiller, pour quelqu’un de leur niveau.

- Ouais… abonda Benedict.


Il semblait toujours lutter contre le sommeil. Comme en permanence… quand il ne dormait pas, même en cours, tout simplement. Et curieusement, il n’avait jamais véritablement pris la moindre remarque de Miss Alma. Son écart de savoir-vivre était toléré… et si Adriel et Adrian avaient tenté de faire la même chose, fut un temps où Abaris n’avait même pas rejoint leur prestigieuse Académie, eux s’étaient bel et bien pris une remarque. Il n'y avait plus qu'à espérer que cet état de fatigue permanent ne leur jouerait pas un mauvais tour.

Lim Chan, elle, restait résolument silencieuse, indubitablement boudeuse quant au mélomane, n’allant ni dans son sens, mais ni dans le sens inverse. Peut-être que si sur la finalité, le plan de son camarade de classe échouait, tenterait-elle de lui rappeler qu’il était responsable de leur échec…

Cette fois, personne ne sonna véritablement la charge. Ils s’accordèrent un coup d’oeil, s’assurant que toutes et tous étaient bien prêts pour se jeter à l’assaut d’un héros d’argent qui, les voyant se concentrer de nouveau sur lui, s’était remis en garde, prêt à les accueillir, prêt à les affronter avec tout son talent en la matière. Et lorsqu’ils seraient tous prêts, ils fonceraient dans la bataille.

Se confronter à des individus hors normes comme Doppelgänger, ce n’était que les prémices de ce qui pourrait les attendre là-bas. Un amuse-gueule, comparativement à cette île maudite où la faune, la flore, tout un continent entier voudrait leur mort.
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Dim 21 Avr 2024 - 13:28


L'Union fait la force.




Jia-Xin avait dressé le même bilan ; le coup de Lim avait été porteur de la même gêne que le sien avait produit quelques minutes plus tôt ; et Benedict, toujours à demi-assoupi, n'avait pas grand-chose à dire ou à faire pour mettre son grain de sable dans le débat. Bien. Ils allaient pouvoir progresser d'un bond, pour la première fois depuis le début de cet exercice, depuis les premières passes d'armes particulièrement enrichissantes qu'ils avaient su mener à bien. Pour Abaris, il allait sans dire que son rôle à lui allait s'avérer cruciale, dans la reconquête de la petite balle qu'il avait volontairement cédée un peu plus tôt. D'une part parce qu'il considérait que sa décision le rendait responsable de la position précaire dans laquelle lui et ses trois comparses se trouvaient projetés ; d'autre part parce qu'il partait du principe que personne, au sein de leur groupe, ne jouirait d'une aussi grande mobilité que lui une fois les choses sérieuses entamées. Il allait devoir récupérer cette balle, donc, mais aussi et surtout la conserver ; et s'il comptait évidemment sur le concours des trois autres étudiants pour le couvrir une fois cela fait, il partait du principe que, là encore, son aisance aérienne serait la clé pour remporter la victoire au bout du compte. Il devrait veiller à demeurer constamment loin des trois Doppelgängers, qui n'auraient sans doute pas de moyens de lui mettre facilement le grapin dessus, mais pourraient envers et contre tout parvenir à leurs fins si on le laissait les confronter trop régulièrement dans ce jeu du chat et de la souris qui se profilait insidieusement.
Enfin, il valait mieux éviter de griller les étapes. Chaque chose en son temps : ils devaient déjà commencer par récupérer cette fichue balle, par aller la chercher là où le héros d'argent l'avait glissée. Dans la poche arrière du jean de celui qui s'était jusqu'à présent chargé d'affronter Jia-Xin.

La décision était prise. Ils allaient commencer par reprendre les hostilités là où ils les avaient abandonnées, dans les faits ; en conservant les mêmes groupes, pour éviter, comme Jia-Xin venait tout juste de le souligner, de courir le risque de se gêner les uns les autres. Benedict et Lim devaient commencer à trouver leurs marques, après une bonne heure à s'échiner de concert... Il était inutile de bouleverser ce constat.

-Bien. Dans ce cas...

Aucun d'entre eux n'avait l'air de vouloir prendre les devants, cette fois-ci. Le mélomane le comprenait bien. Il avait été le premier à se faire balayer par les ripostes vigoureuses de Doppelgänger ; puis Jia-Xin en avait fait les frais, ayant été dépossédée de l'une de ses armes. Benedict et Lim n'avaient jamais eu à sonner la charge pour l'heure, mais il valait mieux qu'ils bénéficient d'une approche plus timorée, plus maîtrisée, précisément parce qu'ils risquaient autrement de se gêner l'un l'autre. Alors...
Il avait le champ libre.

Ses doigts s'emparèrent de son téléphone ; il pianota sur la surface de son écran tactile pendant un bref instant, sélectionna un morceau au rythme particulièrement soutenu, lequel allait sans doute s'avérer plus que profitable au cours des passes d'armes qui s'annonçaient frénétiques. Il allait devoir demeurer imprévisible. Insaisissable. Et, lorsqu'il entrapercevrait une opportunité de passer aux choses sérieuses... il frapperait. De toutes ses forces, et en faisant appel à son pouvoir. Puis il renchérirait. Avec une détonation, une pirouette, une feinte, peu importerait ; l'objectif serait de maintenir la pression qu'il allait générer sur ce clone-ci du Doppelgänger, pour commencer à ouvrir des failles, des brèches dans son impressionnante faculté de concentration. Lorsque ses camarades réussiraient à en tirer profit... il pourrait faire volte-face, et se jeter en direction de la balle qu'il aspirait à récupérer. Le plan était établi. Il ne lui restait plus qu'à faire ce qu'il savait faire de mieux.

Laisser la musique inonder son être.


Les premières notes que la guitare cracha, reconnaissables entre mille, lui hérissèrent les poils des bras. Ses pupilles se dilatèrent tandis qu'il se redressait, plantant un regard brillant d'assurance dans celui du clone qu'il avait affronté depuis le début de l'exercice. La batterie prit le relai, mécanique, fiable, prévisible ; la voix du chanteur, agressive, belliqueuse, ne manqua pas de couvrir cette symphonie qui se déversait dans ses veines, glissait dans ses organes, résonnait dans son crâne.
Puis il se mit à courir.

Sans crier gare, d'une impulsion vigoureuse, il se jeta vers l'avant aussi vite qu'il le pouvait ; autrement dit, sans doute plus rapidement que Jia-Xin, Benedict et Lim, qui seraient sans doute au moins aussi surpris que le héros d'argent de le voir foncer aussi inconsidérément. Force était d'admettre qu'il avait été particulièrement précautionneux jusque-là... mais il ne pouvait plus s'autoriser la prudence. Il devait frapper, et frapper fort.

Ainsi, une fois parvenu à portée, il bondirait ; pour la première fois depuis le début de leur confrontation, ce serait son pied qu'il expédierait vers le buste du clone, qu'il chercherait à percuter au moment même où un impact de caisse claire pourrait lui permettre de générer une onde de choc dévastatrice. Il laisserait son élan le porter ; si possible, il voulait passer derrière Doppelgänger, s'il le laissait passer sans chercher à lui barrer la route, pour se retrouver à l'opposé de ses trois petits camarades. Commencer à disperser l'attention de leur ennemi, le submerger de toutes parts. Mettre ses sens aux abois.

Si sa première intention se confirmait, si son intuition se confortait et que son ennemi veillait à ne pas bloquer des coups qu'il était en mesure d'esquiver, il reviendrait à la charge à un rythme un peu moins soutenu, mais toujours vif. Il essaierait alors de le boxer. Des coups secs, légers, pas très puissants dans l'absolu, mais tous capables d'extérioriser la violence avec laquelle les baguettes heurtaient la batterie. Chaque coup pourrait, ou non, laisser une décharge imperceptible pourfendre le corps, les muscles, les nerfs de son redoutable opposant. Il allait essayer, au cours de cet échange de coups, de le submerger petit à petit d'une douleur toujours plus pugnace. Il n'aurait plus à son compte l'effet de surprise, mais il s'en accommoderait très bien. Pour le moment.

Puis, si le clone qu'il visait commençait à éprouver un moment de faiblesse, s'il avait audace de le manifester un peu trop ouvertement... Abaris passerait à la suite, sans la moindre pitié. Il utiliserait ses explosions ; non pas pour atteindre Doppelgänger, pas directement en tout cas, mais pour projeter l'un de ses genoux en direction de son abdomen. Il grillerait l'une de ses dernières cartes pour lui fracasser l'estomac d'un coup sans vergogne, en évitant de laisser le moindre de ses gestes trahir ses intentions. Son adversaire comprendrait immédiatement que son pouvoir ne se bornait pas à amplifier ses impacts les plus frontaux... mais il le comprendrait sans doute un peu trop tard.

Parce qu'Abaris, lui, ne luttait pas seul.
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Dim 21 Avr 2024 - 20:39

L'union fait la force

Ft Abaris
Doppelgänger, médaillé d'argent.


Ils furent tous déstabilisés de voir Abaris se ruer aussi rapidement en direction de Doppelgänger… à la limite de l’insouciance. Mais tous avaient conscience que cela n’en était pas, même si ses approches avaient été jusque-là plus prudentes. Cela n’avait rien à voir avec celles-ci, même, alors qu’il avait eu déjà l’occasion de démontrer de bons réflexes.

Ça sonnait une seconde étape. Celle où ils allaient véritablement se mettre en branle, donner le meilleur d’eux-mêmes. D’ailleurs, ses trois camarades le suivirent, à leur allure respective.

Le héros d’argent avait bien vu le Hongjing bidouiller sur son téléphone, avant de s’élancer dans sa direction pour reprendre les hostilités à l’endroit où ils les avaient tous laissées. Et cela lui semblait évident, compte tenu de ce qu’il avait eu le temps d’observer de ce jeune héros en herbe, que, pour peut-être d’autres, ce qui s’apparentait à un détail, minime, n’en était pas un.

Aussi, d’une impulsion sur le côté, il se dégagea de l’attaque, tourna sur son seul pied d’appui et pencha en arrière le haut de son corps pour laisser le pied sèchement envoyé du mélomane passer sans le toucher, ainsi que le reste du corps du jeune homme, permettant ainsi à ce dernier de se retrouver seul derrière ce mur de clones qu’aucun d’eux n’avait pour l’instant réussi ou eu l’envie de traverser.

Jia-Xin fut la deuxième à arriver au contact de son adversaire, d’un coup d’épée déterminé, vertical, auquel fut opposé la longue hampe de sa lance, tenue à deux mains. Elle écarta sa main gauche, jusqu’alors libre, créa une bille en son creux, qui tenait tout autant que ses armes d’une pâte translucide qui se mit à durcir, avant de la lancer au visage du héros. Ce dernier repoussa la lame de la demoiselle d’un coup sec, lâcha la lance d’une main pour interposer sa paume sur la trajectoire d’un geste vif… Peut-être trop vif pour ce projectile, creux, qui éclata en morceaux dans un chant funeste cristallin et contraignit l’homme à fermer les yeux l’espace d’un instant.

Un seul instant, certes, mais qui permit à son opposante de franchir, d’une pirouette habile, la distance qu’il mettait entre eux depuis le début grâce à la lance, avant de le gratifier d’un coup d’épée au flanc, qu’il dégagea à l’aveugle d’un coup de coude pour éviter une blessure sérieuse, accompagné de griffures bénignes des éclats au visage et dans son cou.

Là encore, Doppelgänger sentit la douleur le mordre, sans réelle surprise de voir la lame tranchante lui entailler les vêtements et la peau, elle se distilla au sein de son corps et au creux de ses sens… Tout comme les coups du Hongjing, qui avait repris l’attaque à un rythme moins effréné mais tout aussi vif, qui, quand ils portaient - et c’était bel et bien le cas de certains, malgré toute l’aisance et les facultés physiques du héros d’argent - l’endommageaient physiquement et mentalement.

Benedict et Lim, plus discrets dans leurs approches, et même si leurs coups étaient moins rapides et moins incisifs que les deux autres, n’y allaient pas de main morte.

Ils étaient en train de le submerger, d’appuyer sur ses avantages jusqu’à en faire ses propres faiblesses. Ils étaient en train de prendre l’avantage sur lui.

Alors il eut bien un moment où il ne put tenir ce rythme effréné qu’on lui imposait de toute part. Une fraction de seconde où sa coordination s’emmêla les pinceaux, où l’esquive qu’il destinait au Hongjing ne fut qu’une attaque qu’il destinait à Lim, tandis que sous les yeux de Benedict, l’un de ses clones faisait un pas de côté.

Et il y en a un qui attendait une telle opportunité depuis le début de la reprise de ces affrontements, en projetant son genou droit dans l’estomac du double qui lui faisait face depuis le début. Un coup puissant, trop puissant pour un simple coup de genou, jugea le héros d’argent, même si son propre corps n’avait écopé d’aucune onde de choc qu’il s’évertuait à distiller de temps à autre.

Il fit un vol plané de quelques mètres pendant que ses deux clones faisaient montre de la douleur qu’ils partageaient, tomba et se récupéra dans une roulade avant de se figer accroupi, un genou à terre, crachant un peu de salive. Ce qui laissait toute la latitude à Abaris d’accéder à la précieuse balle, car plus rien ni personne ne se dressait entre lui et le dos des autres clones.
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Lun 22 Avr 2024 - 10:44


L'Union fait la force.




D'abord, passer dans son dos.
Faire peser une menace constante sur l'intégrité de ses multiples corps, lui faire comprendre qu'il n'avait absolument aucun répit, qu'il n'en aurait plus jusqu'à ce qu'il soit prompt à capituler, ou à réaliser une erreur ; faire en sorte, aussi, de multiplier les petites frappes sèches pour commencer à le faire douter. Quand Abaris comptait-il utiliser son pouvoir ? Et comment ? A quelles fins ? Le noiraud avait déjà pu démontrer qu'il n'était pas le moins astucieux des étudiants de cette Académie ; en conséquence, Doppelgänger avait tout intérêt à le lorgner avec un intérêt critique et pointilleux. Cela, encore, pourrait contribuer à encombrer le champ de ses pensées. Pourrait le pousser à l'erreur.
Frapper, encore et toujours ; éviter, glisser, se pencher, bondir, faire montre d'un esprit d'initiative désarçonnant, étaler au su et au vu de tous ses capacités athlétiques, les plus anciennes, comme son endurance ou sa vigueur, comme les plus fraîches, à l'instar de son agilité et de sa souplesse. Attendre le moment opportun... puis frapper, à nouveau, mais en utilisant une nouvelle arme, en brandissant une nouvelle facette de son talent. Il pouvait avoir compris que son pouvoir était en lien avec la musique que crachaient continuellement ses écouteurs ; cela ne faisait absolument aucune différence.
Parce qu'il n'était toujours pas en mesure d'en saisir la nature exacte.

Alors, quand son coup de genou porta, quand la détonation le projeta droit en direction de l'abdomen du clone et quand l'impact fracassant projeta son adversaire vers l'arrière, à plusieurs mètres de là, sans manquer de lui libérer le chemin jusqu'à celui que Jia-Xin s'échinait à tenir en respect, le mélomane comprit qu'ils touchaient au but, collectivement. Il n'y avait plus qu'à prier pour que Benedict et Lim puissent en rajouter une couche ; plus qu'à prier pour que les sens endoloris de Doppelgänger soient suffisamment érodés, à cet instant précis, pour que sa seule existence ne soit plus qu'un lointain mirage. Plus qu'à prier pour que leur adversaire médaillé d'argent n'oublie que le Hongjing se trouvait jusqu'alors dans son dos... à deux pas de la balle qu'il leur fallait récupérer et conserver jusqu'au terme de cette épreuve.

Maintenant !

Il n'y avait pas une seule seconde à perdre ; parce que Doppelgänger avait pu montrer jusqu'à présent qu'il était un martialiste aguerri, un baroudeur endurant et robuste, capable de se remettre de déconvenues sèches en peu de temps. Il allait sans dire que le clone qu'Abaris avait percuté aurait un peu de mal à se camper à nouveau sur ses pieds, mais qu'une fois cela fait, il reviendrait à la charge sans plus attendre... Son éloignement momentané était une chance inespérée de reprendre l'ascendant. Le mélomane se mit donc en branle ; mais comme il n'y avait, justement, pas une seule seconde à perdre, il ne le fit pas par des moyens conventionnels.
Il laissa plutôt les impacts de la batterie générer sous ses chevilles des ondes de chocs répétées susceptibles de le projeter droit vers le corps de Doppelgänger qui possédait, dans la poche arrière de son jean, l'objet de toutes les convoitises. La balle.

Le Hongjing, ainsi, s'élancerait à une allure formidable ; voulant tirer un profit maximal du très court laps de temps durant lequel leur opposant ne pourrait plus réagir avec toute sa pertinence, étant désorienté par le coup qu'il venait de subir et par ceux, hypothétiques, dont pourraient tenter de le gratifier Lim, Benedict et Jia-Xin, il fondrait sur l'opposant de la belle étudiante en veillant à demeurer dans son dos, dans son angle mort. Une fois à portée, si tout se passait bien, il s'emparerait de la balle d'un geste de la main fluide et félin ; puis il bondirait vers l'arrière, à nouveau en utilisant son pouvoir, afin d'éviter de rester trop longtemps au contact d'un héros professionnel parfaitement en mesure de lui infliger une raclée s'il se décidait à passer aux choses sérieuses et à se focaliser éperdument sur lui.

Cela, toutefois, ne serait que le début des ennuis pour Abaris.
Car il aurait encore à conserver cette balle pendant de longues, d'interminables minutes ; et que le rapport de force, le rythme de l'affrontement changerait du tout au tout.
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Lun 22 Avr 2024 - 21:08

L'union fait la force

Ft Abaris
Doppelgänger, médaillé d'argent.


Il n’avait pas oublié qu’ils étaient quatre. Il le voyait. Son double ne pouvait pas agir en l’instant, secoua un instant la tête vigoureusement de droite à gauche, reprenant un semblant de souffle après avoir eu les poumons vidés sous le choc, mais cela n’enlevait en rien au fait qu’il le voyait. Il ne pouvait pas oublier que celui qui venait de le frapper avec son genou de toute son ardeur, ou plutôt son clone, se retrouvait seul. Et que durant un certain temps, il allait se trouver en deux contre quatre, sans le moindre doute, tout en devant compter sur les relents des coups qu’il avait reçu. Qu’ils avaient reçu. La situation devenait encore plus complexe à gérer. Mais… ses adversaires, par la force des choses, avaient dû dévoiler certains de leurs atouts, des atouts qui ne pourraient plus véritablement le surprendre, des atouts dont il commençait à cerner les contours. C’était déjà ça.

Doppelgänger allait devoir faire un choix, il le savait. Choisir de se détourner de Benedict et Lim, choisir d’ouvrir sa garde devant la lame de Jia-Xin, ou bien choisir de laisser l’opportunité au Hongjing de s’approprier la balle qu’il avait lui-même donné au héros d’argent au tout début.

D’un côté Doppelgänger envoya paître Lim d’un violent coup de pied avant de contrer Benedict et de lui coller un direct au niveau du sternum, de l’autre intercepta de nouveau la lame de Jia-Xin, qu’elle n’avait pas manqué d’essayer d’abattre sur lui en le voyant commettre son erreur, avec la lance.

Abaris eut ainsi toute la latitude pour bondir prestement dans le dos du héros d’argent qui possédait la balle, avant d’avoir l’opportunité de constater, arrivé proche de sa cible, que son adversaire amorçait un geste pour se saisir de ce qu’il avait enfoui dans la poche arrière de son pantalon.

Il y avait une quatrième option, en réalité, que vraisemblablement aucun n’avait imaginé. Il pouvait choisir, de lui-même, de remettre l’objet de toutes leurs convoitises en jeu. De s'en libérer, de la lancer, pour déjouer tous les pronostics et s'en ressaisir par la suite.

C’était cette dernière option qu’il venait de prendre en connaissance de cause, sans se préoccuper plus amplement du Hongjing à son contact, celle qui allait faire échouer ce premier jet de reprise de balle.

Sauf qu’Abaris n’était pas seul.

Parce qu’elle aussi, avait compris que ce qui se jouait là était une chance qu’ils ne reverraient sans doute pas de sitôt. Et elle choisit de miser dessus, de prendre un risque conséquent.

Jia-Xin appuya de tout son poids sur son épée, contraignant son adversaire à garder la lance à l’horizontale pour parer, à une main. Et elle utilisa ce support naturellement pour s’y suspendre d’une main, se laisser plus ou moins glisser en-dessous et frapper d’un coup de pied, emportée par son élan, le tibia du héros.

Il ne tomba pas. Il ne tomba pas, il n’eut pas véritablement mal, dans les apparences en tout cas, mais cette attaque inattendue réussit à perturber son équilibre, assez pour qu’il ait le réflexe humain de rabattre son bras libre vers l’avant pour se stabiliser.

Ainsi, le Hongjing put lui voler la balle et s’écarter tout aussi promptement qu'il était venu se poster dans son dos.

Une victoire, pour une bataille. Car la guerre venait seulement de commencer véritablement. La demoiselle qui venait d’intercéder en faveur du mélomane se jeta en arrière, pas assez rapidement, cela dit, pour ne pas souffrir d’une punition. Sa lance la percuta de plein fouet à l’estomac, la souleva de quelques centimètres dans les airs, son épée tomba à ses pieds tandis que l’héroïne en herbe se courbait sous le choc avant de s'effondrer à plat ventre aux pieds du héros.

Puis il attaqua véritablement. Pas le Hongjing, mais Benedict et Lim. l’ancien adversaire de Jia-Xin jeta la lance en travers du combat qui avait encore cours, la surprise vint prendre place sur le visage de la Chan, avant qu’il ne se jette sur elle dans la foulée et qu’elle ne se fasse attraper par le col et jetée violemment au sol, dos le premier, prise au dépourvu par cet assaut un peu trop hasardeux, tandis que Benedict devait faire face, entièrement seul, au deuxième clone.

Si les étudiants avaient décidé d’y aller à fond, il n’y avait plus de raison qu’il ne commence pas à faire de même.
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Jeu 25 Avr 2024 - 8:41


L'Union fait la force.




C'est fait !

Il venait de saisir l'objet de leurs désirs. D'un bond vigoureux, mais néanmoins naturel, il prit le parti de réinstaurer un semblant de la distance de sécurité qui existait jusqu'alors entre Doppelgänger et lui ; puis il apprécia le coup dont leur adversaire gratifia Jia-Xin avec une grimace d'inconfort. Il s'était attendu, bien sûr, à ce que ses camarades aient à pâtir de leurs efforts conjugués, supposés lui faciliter grandement la tâche, mais cela restait douloureux à observer... D'autant que Benedict et Lim avaient déjà subis les foudres de leur opposant médaillé d'argent, eux aussi. Dans le fond, le mélomane était à peu de choses près celui qui avait le moins eu à encaisser ses ripostes ; en dehors d'un coup de lance passablement sec, au tout début des hostilités, il avait toujours pu se prémunir plus ou moins des attaques de son assaillant, ou à tout le moins estomper leur portée. En l'occurrence, il se doutait que les moments à venir seraient, et d'assez loin, les plus insupportables : parce qu'il y avait fort à parier que ses trois camarades devraient incessamment couvrir sa fuite, qu'ils devraient s'interposer entre lui et l'ami de leur instructeur, qu'ils endureraient coup après coup et devraient constamment revenir à la charge pour éviter de l'abandonner à une infériorité numérique trop criante, et disqualifiante. Il aurait donc à observer leurs passages à tabacs successifs sans trop pouvoir y prendre part, compte tenu du risque qu'il y avait qu'il finisse par se faire subtiliser la balle d'Aiden Geist ; un retour en arrière était dorénavant inconcevable, puisqu'ils avaient grillé l'essentiel de leurs cartouches et qu'il n'était pas assuré que celles qu'ils possédaient encore suffirait à récupérer un effet de surprise aussi conséquent que les précédents. Leur ennemi devait commencer à comprendre le pattern de leurs attaques et de leurs pouvoirs, leurs psychés respectives aussi. Il allait commencer à s'adapter.

Perdre la balle était donc exclu.

Raison pour laquelle le noiraud se campa sur ses appuis, s'apprêtant à prendre la tangente alors que Jia-Xin achevait un vol plané a priori douloureux ; le clone qu'elle affrontait n'allait pas tarder à surgir pour le confronter, lui aussi. A n'en pas douter. Et celui qui avait jusqu'à présent valeureusement tenu en respect Lim et Benedict, lui aussi, finirait par faire volte-face. Il devrait tenir. Se souvenir du cours particulier d'Aiden Geist, celui durant lequel il avait eu à esquiver la myriade de projectiles que son intraitable professeur lui expédiait, en usant de rebonds particulièrement imprévisibles au passage. Eviter, anticiper, bloquer ce qui devait l'être, endurer ce qu'il fallait endurer ; mais demeurer en mouvements, perpétuellement, et de façon suffisamment alerte pour qu'il ne puisse pas être envisageable de le cerner, de le bloquer dans un coin du gymnase, ou contre le mur qui servait à les séparer des autres groupes d'étudiants de leur classe.

Qu... non ?!

Ses pensées elles-mêmes s'entrechoquèrent, déstabilisées, quand Doppelgänger prit le parti opposé à celui qu'il avait anticipé. Plutôt que de se ruer vers lui pour le prendre en chasse, il fondit plutôt sur Lim et sur Benedict, alors à sa merci, en deux contre un, déjà dans une posture des plus précaires face à un seul de ses alter egos. Il allait faire un carnage.
Mais pourquoi ?
Ses méninges se remirent en route, avides ; et il comprit rapidement que cela faisait précisément partie de sa stratégie pour reconquérir la balle. S'il avait choisi, au tout début de l'heure qu'ils achevaient désormais, de se ruer dans sa direction pour s'emparer de la balle sans plus attendre, c'était parce qu'il n'avait de toute façon aucune espèce d'informations à leur sujet. Il ne pouvait pas savoir quel élève serait de nature à lui poser problème... et quel élève deviendrait finalement un maillon faible, une part fébrile de leur quatuor, par lequel il serait plus aisé d'attaquer et de commencer à éroder leur solidarité fraîche.


Lim et Benedict étaient assurément les éléments les plus friables de leur groupe.
Ensuite venait Jia-Xin, précautionneusement écartée, qu'il prendrait à parti et malmènerait jusqu'à la place définitivement hors-jeu.
Puis il se retournerait contre lui. A trois contre un.
Et, pendant une demi-heure, Abaris ne se berçait pas d'illusions : il ne réussirait jamais à tenir la cadence. Parce que même s'il aurait la vitesse et l'agilité requise pour lui échapper au cours des premières minutes, il s'épuiserait bien davantage que les trois clones. Il finirait par se faire attraper, lui aussi. Et il n'aurait aucune chance de résister une fois le corps-à-corps engagé.
Exactement comme face à Abyan.

Il ne pouvait pas prendre Doppelgänger par surprise, à cause de ses sens partagés.

Il allait devoir lutter autrement.

Ne pas se cacher.

Mais rendre impossible toute riposte.

La musique venait de changer ; la batterie vigoureuse reprenait libre cours ; la voix du chanteur, colérique et énergique, résonnait à ses oreilles comme un chant martial des plus euphorisants.
Il était campé sur ses appuis, jusqu'alors ; l'espace d'un instant, alors que le double qui venait de projeter Jia-Xin au loin s'échinait encore à fondre sur Lim et Benedict comme un oiseau de proie, il se mit à se pencher vers l'avant.
Suffisamment pour perdre l'équilibre.
Suffisamment pour commencer à tomber.

Il prit une première impulsion, sur le sol, pour commencer à se jeter vers l'avant ; puis, au pas de course, il se rua vers l'avant, dans le dos de ce clone de Doppelgänger qu'il entendait attaquer d'une seconde à l'autre.
Mais sans prendre le temps ou se donner la peine de réaliser des foulées ordinaires.

Tout au contraire, c'était les chocs de la batterie qui lui permettaient de se mettre en mouvement ; ses pieds, l'un après l'autre, battaient la cadence en générant des ondes de chocs suffisamment vives et répétées pour le projeter vers l'avant à vive allure. Il fonçait droit vers le dos de Doppelgänger, dépliait son coude pour le cueillir en pleine colonne vertébrale, en dévoilant une nouvelle facette de son talent, qu'Aiden Geist lui-même n'avait pas vue maîtriser avec une telle habileté.

Il volait.

Il volait à une allure formidable, en ligne droite, veillerait à rattraper son vis-à-vis, à le gratifier, donc, d'un coup d'une violence inouïe ; il n'était plus l'heure de prendre des gants. Plus l'heure, non plus, d'envisager la fuite continue en priant pour que cela aboutisse à un succès déshonorant.
Ils gagneraient tous ensemble, ou ils perdraient tous ensemble. Parce qu'en prenant le commandement de leur quatuor, en étant à l'origine de sa conception et en leur promettant de faire tout son possible pour les mener jusqu'à la victoire, le Hongjing avait intimement lié leurs âmes l'une aux autres, le temps de cet exercice, aussi sûrement que l'âme de Doppelgänger était une. Il ne souffrirait pas de les voir se faire passer à tabac sans esquisser le moindre mouvement.
Et si cela devait lui coûter, à lui aussi, de subir quelques coups, il s'en accommoderait bien.

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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Jeu 25 Avr 2024 - 12:11

L'union fait la force

Ft Abaris
Doppelgänger, médaillé d'argent.


Personne ne put prédire la folle idée d’Abaris aussi sûrement que personne ne put l’arrêter, quand bien même certains eurent l’occasion de la contempler de leurs propres yeux. Doppelgänger fut bien en peine de réagir à temps, alors qu’il tenait Lim par le col, pour contrer ou même esquiver le projectile humain qui lui fonçait dessus à pleine vitesse, vitesse amplifiée par les ondes de choc dont il se servait pour se propulser.

Le clone eut donc tout juste le temps de se retourner, laissant choir sur place sans aucune douceur une Lim qui venait d’échapper de peu à une probable déconvenue. Le coude d’Abaris toucha à l’abdomen des muscles durcis, dans une situation où ses appuis n’étaient pas des plus solides. Alors... alors il décolla tout simplement, amortissant ce deuxième choc en prévision comme il le pouvait, pour être propulsé et s’encastrer dans le mur en métal qui grinça en se bosselant en accueillant contre lui l’une des silhouettes du héros qui grogna sur le coup.

Mystic Knight avait choisi de rester debout, toujours les bras croisés, imperturbable, pendant toute cette grosse heure, à évaluer les talents des jeunes pousses qu’on avait placées sous son aile d’instructeur autoritaire.

Les Yeo et le Wong semblaient mal partis. Peu réfléchis, peu affirmés, peu stratégiques, leur opposant leur en faisait baver. Du point de vue de l’enseignant, c’était une bonne chose. Une bonne chose qu’ils se prennent, tous les trois, la déculottée de leur vie, dans l’espoir qu’elle les pousse à se remettre en question, à atteindre la maturité que l’on attendait d’eux.

Les deux nouveaux, dont il avait pu évaluer rapidement les compétences physiques, étaient à ce titre bien moins problématiques. Ils manquaient surtout de pratique, vraisemblablement, mais leur intelligence, même sur le vif, n’était pas désintéressante. Idem pour le Cheng, dont le véritable problème depuis les très nombreux mois qu’il avait passé ici, restait la timidité excessive, le social, la communication.

Quant au quatuor… il s’y passait depuis le choix des groupes des choses intéressantes, pour au moins deux, voire trois d’entre eux. Ce qui s’amplifia réellement, lorsqu’Abaris, après avoir récupéré la balle, prit la décision en voyant ses compères se faire malmener par le héros d’argent, non pas de chercher à conserver la balle quoi qu’il leur en coûtait, mais de fondre sur l’instigateur de cette débandade à l’aide de multiples ondes de chocs lui faisant à peine toucher le sol pour l’évincer violemment.

Et le visage de ce si stoïque professeur afficha, pendant une fraction de seconde, l’ombre d’un sourire de satisfaction.

En choisissant de l’approcher après sa cuisante rencontre avec Abyan, Aiden avait non pas pris le parti de rassurer le Hongjing ou de le prendre en pitié, mais de lui insuffler la volonté de chercher à se surpasser, de nourrir le sentiment d’impuissance pour qu’il mette les choses en oeuvre pour se transcender. La discipline de fer qu’il instaurait pendant ses cours et quand il se décidait à donner quelques leçons particulières à des étudiants qui en avaient bien le besoin n’était pas là pour rien et elle était reconnue au sein de l’Académie Wong.

Ce dépassement de soi, ces progrès significatifs, pourtant, n’étaient pas à imputer véritablement à l’enseignant. Aiden Geist n’avait fait que montrer le cheminement au mélomane. C’était ce dernier qui avait pris la décision de l’embrasser éperdument, de s’y jeter fiévreusement sans n’avoir eu, jusque-là, une véritable garantie que cela lui serait bénéfique. Sans avoir eu des résultats concrets. Et s’il n’avait peut-être jamais trop pris le temps d’introspection nécessaire pour établir un comparatif entre celui qu’il était juste après sa défaite contre le sbire de Saiful et celui qu’il était ces derniers jours, l’exercice d’aujourd’hui le ferait indéniablement pour lui. Abaris Hongjing était sur une bonne voie. Une très bonne voie, même. Il lui manquait encore, bien sûr, un peu de pratique et un peu de théorie, qu’on lui dispenserait sur les semaines suivantes, mais de tous ceux qui étaient sous la houlette de Mystic Knight et de miss Alma, Abaris ferait très certainement partie de la prochaine petite fournée à être diplômée.

Les clones se figèrent, là encore, pendant un court instant, ne pouvant cacher sur leur faciès la douleur brutale qui les traversait tous.

Jia-Xin cherchait à se mettre péniblement sur ses genoux en poussant sur ses mains, en toussant, les entrailles encore secouées de cette attaque sur sa personne, peu habituée à subir autant de la sorte.

Lim, elle aussi, se releva en maugréant et en allant récupérer son précieux marteau coloré qui lui avait échappé des mains.

Quant à Benedict… il tâcha de mettre à profit ce temps de flottement chez leur adversaire pour porter un coup de poing au menton du Doppelgänger qui se trouvait encore face à lui. Il réussit, fit reculer l’individu de deux pas, qui se remit en garde et gratifia son jeune opposant d'un coup de paume au niveau de la tempe, tandis que ses propres compères se remettaient sur leurs appuis avant de s’avancer de nouveau vers les étudiants.

Et cette fois, alors que l’une des jeunes femmes se trouvait encore plus ou moins à terre, que l’autre venait tout juste de récupérer son arme colorée, les clones se jetèrent sur Abaris, cherchant à se positionner pour l’encercler. Le premier tenterait un coup de pied dans l’estomac, le second, qui gardait Benedict sagement à l’oeil se tiendrait sur la défensive alors que le troisième, arrivant plutôt sur le flanc du mélomane viendrait lui balayer les jambes d’un geste et appuyer violemment une main sur sa tête pour le clouer au sol de tout son long.

Ils avaient l’air de changer de stratégie, encore. De s’adapter à celle de leurs ennemis. C’était peut-être ça, être un héros, un bon héros, de ceux qui restaient vivants. Savoir s’ajuster en permanence à son environnement, à ceux qui voulaient les voir tomber.
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Ven 26 Avr 2024 - 11:29


L'Union fait la force.




-Ils vont revenir.

Cette phrase, qui relevait de l'évidence, était principalement destinée à Lim. Une façon pour lui de lui demander de se tenir prête, de lui faire remarquer qu'il ne cherchait ni à s'accaparer son admiration, ni même à ce qu'elle le remercie vis-à-vis du geste insensé qu'il venait tout juste d'esquisser afin de lui venir en aide. Cela aurait pu être Jia-Xin, Benedict, ou même n'importe quel autre camarade ; il aurait de toute manière réagit de la même façon, en surgissant au moment opportun et avec suffisamment de vélocité pour prendre leur opposant par surprise, pour l'empêcher de lui couper l'herbe sous le pied et de le terrasser par le biais d'une riposte véhémente et immédiate. Il ne pourrait pas gagner seul. Cette idée n'avait eu de cesse de croître au sein de l'esprit d'Abaris ; c'était dorénavant une certitude, de celle qui le hanterait jusqu'au bout de ce fichu exercice. Ils avaient pour eux, bien sûr, la force du nombre et la polyvalence... mais il était plus efficace, plus aguerri, plus robuste, plus puissant qu'eux aussi. Il était un adulte fait, accompli ; eux n'étaient encore qu'entre deux âges. Plus complètement des gamins cacochymes et indolents... pas encore des héros aguerris et adroits.
Il allait devoir rester sur le front, donc, quitte à prendre des risques inconsidérés, quitte à faire croire à Doppelgänger qu'il pourrait à tout moment réussir à s'emparer à nouveau de la balle d'Aiden Geist. Ce serait le meilleur moyen d'endormir sa méfiance, de le pousser paradoxalement à économiser ses forces ; parce que s'il entretenait l'idée qu'il réussirait tôt ou tard par la récupérer, il devrait aussi veiller à ne pas s'épuiser inutilement, pour faire en sorte que le mélomane et ses trois alliés ne puissent pas l'en déposséder derechef, en un tournemain.
Mais il allait devoir revoir sa stratégie, parce qu'il était évident, en l'état, qu'il allait devoir se débrouiller seul pendant au moins une paire de secondes. Jia-Xin, fière comme elle était, ne pourrait pas accepter de rester définitivement sur la touche. Elle surgirait, arme au poing, pour faire valoir sa propre puissance. Lim, farouche mais moins imperturbable, devrait lui prêter main forte également, mais peut-être de façon moins active. A l'instar d'un Benedict, dont le principal fait d'arme était pour l'heure de contraindre l'un des trois clones à demeurer passif ; le Hongjing l'en remercia chaleureusement, en son for intérieur, en mirant du côté des deux autres héros d'argent qui fondaient droit vers lui, comme deux oiseaux de proie dont l'ego avait été piqué à vif.

Il les avait envoyé valser, tous les deux. L'un après l'autre. A chaque fois, grâce à ce pouvoir qui était le sien, qui rendait son style de combat particulièrement illisible, brouillon. Tôt ou tard, à l'instar d'Abyan, et même si le mélomane avait beaucoup évolué depuis sa déconvenue précédente, Doppelgänger réussirait à s'adapter. A anticiper.
En attendant, il allait devoir en profiter pour continuer à le désorienter. Pour continuer à l'atteindre. Quitte à subir quelques blessures au passage : parce que si les trois clones demeuraient fringants jusqu'au terme de l'exercice concocté par Aiden Geist, il allait sans dire que le quatuor d'étudiants ne tiendrait jamais la longueur. Mentalement, psychologiquement, le héros d'argent était peut-être plus touché qu'eux ; mais il demeurait professionnel et combattif. Quant à l'aspect physique... Il y avait fort à parier qu'il n'était, en l'état, pas loin du meilleur de sa forme. Eux, à commencer par Lim et par Jia-Xin, ne pouvaient pas en dire autant.


Alors il commença par changer de musique. Le rythme était important, certes, et il lui fallait opter pour un son toujours aussi frénétique ; mais il devait pouvoir s'appuyer sur des impacts plus lourds, plus intenses, pour générer des ondes de choc encore plus féroces. Ce ne serait qu'ainsi qu'il parviendrait à tenir leur adversaire multiple en respect.
Ensuite, il souleva le col de son hoodie et glissa la balle contre son torse. Il serait impossible de l'y récupérer sans le passer à tabac au préalable, puisqu'elle serait comprimée contre sa peau par son T-shirt ; mais, dans le même temps, elle ne le gênerait pas, compte tenu de sa petitesse et de sa légèreté. Il allait pouvoir combattre sereinement.

Quand ils furent sur lui, sur le point d'ajuster leurs frappes, il comprit que deux options s'offraient à lui. Battre en retraite par l'arrière...
Deux ondes de choc successives, d'une puissance sourde, eurent lieu sous la plante de ses pieds.
Ou par le haut.

En une fraction de secondes, il fut catapulté à plus de deux mètres de hauteur ; ainsi perché, il eut tout le loisir de détailler ses deux adversaires d'en haut. Ses muscles ne bougeaient pas d'un iota ; il se contentait d'ajuster sa position pour rendre ses déplacements imprévisibles, insaisissables.
C'était là la clé de sa victoire.
De leur victoire.

Une nouvelle détonation eut lieu, alors qu'il devait avoir éviter les deux charges de ses ennemis ; celle-ci, sur le côté de sa cheville gauche, l'envoya dans un tournoiement vigoureux qu'il ne chercha aucunement à réprimer.
Tout au contraire, la batterie l'entraîna dans une acrobatie furieuse ; et il balança ses pieds dans un mouvement circulaire descendant impitoyable, cherchant à les abattre sur le haut du crâne du Doppelgänger qu'il avait fraîchement percuté.

Il ne voulait plus fuir. Il voulait combattre. Il ne désirait plus que cela.
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Ven 26 Avr 2024 - 22:16

L'union fait la force

Ft Abaris
Doppelgänger, médaillé d'argent.


Lim darda envers Abaris un regard partagé entre le doute et l’agacement, devant ce qui ressemblait à une évidence, énoncée par le Hongjing. Il l’avait remise à sa place, se drapant dans un beau discours où elle ne devrait pas gêner ni essayer de les protéger, et voilà que c’était lui qui lui évitait une grande déconvenue. Certes, il ne se pavanait pas de son geste… c’était bien tout le positif qu’elle pouvait éventuellement tirer de cette histoire.

Aussi, elle préféra se détourner du mélomane pour se ranger aux côtés du Lee, qu’elle côtoyait depuis le début des confrontations sans réellement échanger de mots. Il fallait dire qu’il n’était pas très causant, le bougre.

La tête manqua de tourner à Benedict suite au coup de paume de son adversaire, alors que la Chan s’immisçait de nouveau dans leur combat, lui accordant par son intervention un petit temps de répit.

Alors qu’elle-même était repoussée comme si elle n’était pas grand-chose de plus qu’un insecte, son arme favorite n’y changeant strictement rien, son partenaire du jour revint à la charge, menaçant le héros d’un coup de poing… qui ne vint pas. Pas parce que leur adversaire l’avait dévié, arrêté, ou même esquivé, mais parce que celui qui aurait dû le porter était en train de perdre conscience.

- Benedict ! hurla Lim.


L’inconcevable venait de se produire. Ce n’était pas le coup du héros d’argent qui avait porté trop fort, c’était simplement la fatigue. Une fatigue écrasante, présence rendue habituelle au fil des ans, qui était devenue oppressante pendant plus d’une heure jusqu’à être simplement intenable, venait d’avoir raison de lui. Lui qui dormait de tout son saoul pendant bien des cours, il était en train de chuter vers l’avant, sans même avoir de réflexe pour amortir ce plongeon qui le précipitait vers le sol, tête la première, sous le regard aussi inquiet que mécontent de Lim, et celui bien plus étonné de Doppelgänger, qui y vit l’occasion de se jeter sur la demoiselle sans lui laisser le temps de respirer.

Quand il constata que le jeune Hongjing choisissait de prendre la poudre d’escampette en prenant tout simplement un peu de hauteur, l’un des deux clones qui avait essayé de lui porter atteinte esquissa un sourire.

Le pouvoir d’Abaris arrivait non seulement à se montrer offensif, au moins l’un des Doppelgänger pouvait en attester, mais lui conférait également une mobilité conséquente. Il pouvait, par moment, se montrer plus agile et plus rapide que lui, c’était indéniable. Mais ce n’était que par instant. Ce n’était que le fruit de ses ondes de choc.

Force était de constater que le mélomane en avait déjà une maîtrise plus que suffisante qu’il allait pouvoir affiner, encore et encore, jusqu’à la parfaire complètement… Jusqu’à ne faire qu’un avec ce que le nuage de Naraka Catana lui avait octroyé cinq années auparavant.

Ecarter le Hongjing, lui donner une leçon en le renvoyant sans cesse vers l’arrière, en essayant de le faire s’encastrer dans un mur ou dans le socle qui supportait les gradins était probablement proscrit. Même si c’était bien lui qui lui causait le plus de problème, c’était lui qui avait la balle. L’idée qui germait dans son esprit était aussi intuitive que contre-intuitive.

Cela le refroidissait-il ? Non, il était là, lui aussi, pour voir en cet exercice un challenge instructif. Dans les faits, il se fichait bien d’avoir la balle lorsque la fin de cet examen sonnerait. Certes, ça lui ferait un peu mal de se faire rouler dessus par quatre gamins… Mais, d’une part, ce n’était pas encore le cas - il y en avait bien un qui lui donnait un peu du fil à retordre, cela dit -, d’autre part, il préférait encore ça, que cela lui donne de quoi méditer, des pistes d’améliorations quant à sa vision de ce genre d’affrontements où, lui qui était censé être en surnombre, était contraint à être en infériorité numérique, que d’éprouver ses limites et toutes ses compétences dans une situation réellement dangereuse. Car même en ville, ses ennemis ne cracheraient pas sur l’occasion de le réduire définitivement au silence s’ils en avaient la possibilité.

Il était évident qu’Abaris ne s’échinait pas à rester dans les airs au-dessus d’eux s’il ne comptait pas redescendre à un moment ou à un autre. Sinon, il aurait bondi vers l’arrière et aurait sans doute fait en sorte qu’on ne puisse plus jamais l’atteindre. Et ce temps finit par arriver, avec une attaque que le jeune homme voulait redoutable. Le Doppelgänger visé décala légèrement son pied gauche vers l’arrière, fléchit ses jambes dans une position qui lui promettait une certaine stabilité pour accueillir cette pirouette acrobatique.

Et à cette charge en hauteur, le héros présenta ses deux avant-bras au-dessus, croisés, pour amortir le plus possible… non pas en présentant la peau tannée de l’extérieur de ses bras, mais en lui présentant l’intérieur, qui permettait de pouvoir agir dès l’instant qui suivrait.

A nouveau, ils furent trois à afficher des ridules de mécontentement sous le choc, mais sa stabilité le fit tenir bon.

Le but de ce risque ? Attraper fermement la cheville qu’il lui avait présenté à deux mains, pour le retenir, amorcer un geste descendant avec, pendant que son double visait le thorax du jeune étudiant d’un coup de poing vers le bas, de façon à accentuer l’atterrissage qu’il avait choisi de faire et le rendre encore plus brutal.
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Sam 27 Avr 2024 - 21:30


L'Union fait la force.



Son esquive toucha au but. Sa riposte ? Assurément moins. Si son coup de pied acrobatique lui permit effectivement de gratifier l'un des clones de Doppelgänger d'un assaut descendant particulièrement impétueux, Abaris déchanta bien vite en constatant non seulement que son adversaire tenait vaillamment le coup, mais qu'il avait, de surcroît, prit le parti de se prémunir de la majorité des dégâts qu'il aurait pu endurer s'il avait dû encaisser cet assaut de plein fouet. Le mélomane comprit en un éclair qu'il s'était surestimé ; sa vitesse était honorable, certes, mais pas suffisante pour prendre de court un héros d'argent, habitué aux rixes explosives, ayant potentiellement déjà été confronté à des profils similaires au sien. A chaque fois qu'il avait fait mouche, cela avait été en adoptant un comportement irrationnel, ou en usant de techniques que rien ni personne n'aurait pu anticiper, pas, en tout cas, sans avoir une connaissance assez pointue du talent qui était le sien. Alors, lorsque son opposant, qui lui avait saisi le pied au passage, entreprit de le projeter au sol avec violence et en usant de son alter ego pour l'accompagner d'un coup qu'il ne bloqua que très maladroitement, à la hâte, en interposant ses deux avant-bras malgré la précarité de sa posture et de son équilibre, le mélomane comprit qu'il allait en subir quelques conséquences désagréables et qu'il lui faudrait répliquer sans plus attendre, au risque de finir dans le même état qu'un Benedict exténué ou qu'une Lim d'ores et déjà couverte de contusions.
Parce qu'il allait sans dire qu'en un instant, la lutte qui semblait tourner à leur avantage commençait à connaître des revirements brusques plutôt décourageants.
Quand son dos heurta le sol, il étouffa un cri en sentant ses poumons se décoller de son dos. Il allait être proprement incapable de reprendre son souffle avant un bref instant, et sans doute hagard pendant au moins aussi longtemps ; il ne pouvait ni envisager de se redresser par le moyen conventionnel de ses propres muscles, ni de compter sur le secours de ses camarades, lesquels auraient sans doute fort à faire avec un seul Doppelgänger. Sans compter qu'un second pouvait dorénavant à tout moment décider de se désintéresser de lui ; maintenant qu'il était à terre, il souffrait d'un handicap considérable, qui semblait absolument insurmontable.

Semblait.
Pas le choix, il fallait riposter. Tenir en respect son opposant, faire en sorte de gagner du temps ; gagner du temps pour que Jia-Xin puisse se reprendre en main, pour que Lim puisse récupérer à son compte une part de l'attention de Doppelgänger, pour que Benedict, miraculeusement, peut-être, ne réussisse à se réveiller à revenir à la charge à son tour. Mais gagner du temps, aussi, pour que le terme de l'exercice ne continue à se rapprocher insidieusement. Gagner du temps pour que la victoire continue à leur sourire, au bout du tunnel.

Une première détonation, portée par un impact rugueux de batterie, s'inviterait donc à l'endroit même où Doppelgänger avait été en mesure de lui saisir le pied. L'objectif, clair et assumé, était qu'il relâche momentanément son emprise ; il ne courrait pas grand danger, mais son expérience cuisante lui aurait sans doute appris à ne pas sous-estimer la menace que pouvaient incarner les explosions sonores d'Abaris. Mais ce dernier ne s'arrêterait guère en si bon chemin ; toujours allongé à même le sol, il placerait ses deux mains derrière ses épaules, faisant mine d'envisager de s'esquiver par le biais d'une roulade arrière ; cela aurait été une échappatoire idéale pour un héros en herbe dépassé par les événements, sain d'esprit, cherchant à jouer la montre, à reprendre son souffle, à éviter d'endurer davantage de coups de la part d'un ennemi double, et doublement plus fort que lui.
Il n'était pas sain d'esprit. Plus tout-à-fait. Pas dans de telles conditions.
Au lieu de partir en se contorsionnant vers l'arrière, il déploierait depuis sa main droite une nouvelle détonation... laquelle ne manquerait pas de le projeter, tendu comme une flèche, les deux pieds joints, droit vers le torse de Doppelgänger. Il essaierait ainsi de le torpiller, de l'atteindre en usant exclusivement de la puissance de son pouvoir. Il ne le blesserait sans doute pas, pas suffisamment pour le placer hors-jeu, mais pourrait à tout le moins réussir à l'éloigner momentanément ; de quoi, effectivement, récupérer un peu d'espace et réussir à respirer.
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Dim 28 Avr 2024 - 9:05

L'union fait la force

Ft Abaris
Doppelgänger, médaillé d'argent et Benedict.


Il n’en finissait plus de tomber vers l’avant, sans que rien ne puisse arrêter sa course.

Et pourtant.

Au dernier moment, ses bras se déplièrent pour amortir sa chute, mieux encore, il se servit de son élan, poussa sur ses mains posées à plat au sol et donna un coup de rein pour inverser son centre de gravité, redressa ses jambes, venant les propulser, collées l’une contre l’autre, en plein dans la face du héros d’argent.

Celle-là, personne ne l’avait vu venir. Pas Doppelgänger, pas même Lim.

Le visage toujours endormi, les yeux parfaitement clos, il se mouvait avec une aisance normale, qui ne semblait plus ensommeillée, molle… Il se mouvait comme tout un chacun qui ne croulait pas perpétuellement sous la fatigue bougeait.

Benedict était narcoleptique depuis sa plus tendre enfance. Il avait affronté la vie de tous les jours d’une façon bien plus nocive que la majorité des jeunes enfants. Le Naraka Catana ne lui avait pas seulement donné une force de surhomme ni un pouvoir, comme beaucoup. Il lui avait offert la possibilité de pallier à la maladie qui n’avait fait que le ronger, de la contourner, il lui avait offert une faculté qui rendait sa vie infiniment moins pénible qu’avant. Alors son seul souhait, depuis, n’avait été que d’en faire profiter d’autres.

Les deux chaussures vinrent s’écraser dans le visage de son adversaire, qui recula de quelques pas, tandis que le jeune homme pivotait sur ses mains pour reposer ses pieds au sol et se relever avec ce côté déroutant où il semblait toujours assoupi.

- Intéressant, grommela le clone qui lui faisait face.


L’entendait-il seulement ? Lim, bouche bée, n’ayant jamais eu l’occasion de percevoir le pouvoir de Benedict jusqu’à ce jour, commença à repenser à tous les moments où elle l’avait vu se précipiter dans un état de sommeil en cours. Et si elle n’agit pas, sur le moment, le regard simplement fixé sur le Lee, une autre le fit à sa place. Jia-Xin, enfin relevée, ne prit pas la peine d’oeuvrer à constituer de nouvelles créations, elle se rua sur la lance que le héros avait délaissée, l’attrapa à deux mains et remonta la pointe vers Doppelgänger, aux côtés de Benedict. Cela serait plus compliqué à manoeuvrer s’ils étaient trois. Mais cela lui conférait une allonge avantageuse sur leur adversaire, à n’en pas douter.

Doppelgänger ne lâcha pas cette cheville quand Abaris toucha le sol, ni n’afficha le moindre sourire quant au fait qu’il venait de reprendre la main sur une situation qui tendait à vouloir ardemment lui échapper depuis le début. Son double s’apprêtait déjà à se rapprocher du mélomane au sol, à se baisser pour aller porter une main aux environs de sa tête, pour profiter de ce moment d’égarement impitoyable pour, non pas récupérer la balle, mais lui voler un écouteur, pour mettre en lumière la dernière zone d’ombre qui le tracassait, et qui ne tarderait guère à lui révéler, à l’écoute des sons de rock tapageurs, le fonctionnement du pouvoir de ce gamin.

La première onde de choc eut tôt fait de libérer le Hongjing de la prise qu’on avait apposé sur le bas de l’une de ses jambes. Quant au reste…

Parfois, il n’y avait que les choix osés, que les choix qui défiaient la logique, qui payaient. Cet adage, à risque élevé, récompense élevée, n’était pas valable uniquement dans le cas du Hongjing. Elle l’était pour tout un chacun qui se retrouvait à arpenter la voie héroïque. Les héros avaient-ils tous un grain ? Peut-être. Peut-être était ce le cas notamment pour les plus émérites d’entre eux, qui n’hésitaient pas à mettre leur propre vie dans la balance, à la risquer dans des conditions impensables, si cela pouvait leur octroyer une victoire. Parfois, cela ne payait pas.

Mais parfois, cela changeait la donne.

Jamais on ne put arracher à Abaris l’un de ses gadgets qui lui servait tant. Jamais, l’autre Doppelgänger ne put véritablement amortir une attaque aussi inconsidérée, aussi surprenante. Décontenancé, voyant fondre sur lui le jeune homme, pieds en premier, il interposa un avant-bras, qui le lançait quelque peu mais qui se révélait une protection insuffisante. Un bout de semelle toucha bien son membre, le repoussant durement contre son propre corps, tandis que le reste des chaussures d’Abaris s’écrasait sur le plexus solaire du héros.

Il fut repoussé de plusieurs mètres, sans pouvoir véritablement freiner sa course, avant de choir au sol, sur le dos. Et surtout, il en eut le souffle coupé pendant quelques secondes. Un temps qui lui apportait douleur, à lui, à eux, mais également la très désagréable impression de suffoquer. Ils furent tous les trois saisis par ces tourments, alors que deux d’entre eux respiraient parfaitement.

Ce bref instant de flottement commun, la demoiselle glaciale le mit à profit avec un coup de lance placé à la tête, la hampe, juste après la pointe, venant frapper la tempe, envoyant le clone au sol qui avait bien essayé d’arrêter son attaque, avec un petit temps de retard, rajoutant une couche supplémentaire à gérer à cette conscience collective. Dans le même instant, Benedict courut vers le dernier clone, venant prêter main forte à Abaris.

Il n’eut pas besoin de faire grand-chose - et le Hongjing non plus, d’ailleurs. Le double encore debout, le seul apte encore sur le moment à se déplacer, à attaquer, recula lentement, sur ses gardes. Il alla se poster au niveau de l’un de ses doubles, aida celui-ci à se relever, avant que le troisième ne les rejoigne et qu’ils ne reculent encore, de concert. Ils patientèrent là, et ce qui commença véritablement à transparaître sur leurs traits, sans qu’ils ne puissent plus véritablement le camoufler, c’était une fatigue conjointe. Une fatigue mentale, orchestrée par la gymnastique qu’opérait cette extraordinaire conscience malmenée.

Les étudiants échangèrent des regards entre eux, sans trop savoir quoi faire, sans savoir s’ils devaient le poursuivre, le mettre en déroute tant qu’ils en avaient l’opportunité ou attendre que ce trio de clones ne revienne à la chasse.

Les secondes défilaient, les minutes s’égrenaient. Le temps avançait, lentement mais sûrement, vers leur victoire.
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Dim 28 Avr 2024 - 19:55


L'Union fait la force.



Cette bataille tenait définitivement plus du perpétuel ascenseur émotionnel que de l'exercice classique et académique auquel Abaris aurait cru avoir à se soumettre en déposant son dossier de candidature au secrétariat de l'Académie Wong. S'il ne parvint pas à suivre avec précision et application l'évolution de la situation du côté de Benedict, de Lim et de Jia-Xin, il demeura de son côté suffisamment attentif aux faits et gestes des deux Doppelgänger qui se payaient le luxe de le menacer frontalement pour comprendre qu'il risquait de passer un fort mauvais quart d'heure s'il ne parvenait pas à reprendre le contrôle de cette confrontation. Il heurta le sol, comme il s'y était attendu, bien incapable d'empêcher ce choc de survenir ; puis il constata que l'un des deux clones s'apprêtait à le frapper en pleine tête, du côté d'une tempe... du côté d'une oreille. Visait-il ouvertement l'un de ses deux écouteurs ? Possiblement. Probablement. Dans les faits, le noiraud ne pouvait entretenir aucune espèce de certitude. Il ne pouvait pas en avoir le cœur net, parce qu'il ne savait pas si son opposant avait réussi à percer à jour le secret de son pouvoir ; mais il pressentait que c'était effectivement le cas. Son talent n'était pas le plus secret, le plus subtil ou le plus extravagant, sur le plan technique. Il reproduisait des sons que ses tympans étaient en mesure de capter, les déployait depuis l'une des parties de son corps, avec plus ou moins de violence. Rien de bien sorcier, dans le fond. Raison pour laquelle Abyan avait été si prompt à le maîtriser, à anticiper le moindre de ses agissements ; parce qu'une fois l'effet de surprise estompé, il n'était pas si complexe de sentir le rythme dont il s'imprégnait, et de s'y adapter. Pour le mélomane, il devint donc primordial de se défendre face à cette tentative de subtilisation : avec un seul écouteur, il pourrait encore combattre, certes, mais n'aurait plus du tout droit à l'erreur et risquerait de se retrouver dans une situation des plus précaires. D'autant que le gymnase était relativement silencieux, dans la mesure où ils n'étaient pas si nombreux à l'occuper... et si les autres rixes pouvaient bien générer quelques impacts sonores conséquents de temps à autres, il seraient trop lointains et trop irréguliers pour lui permettre de compter dessus. Sa musique était, en l'occurrence, sa seule arme. Son seul atout susceptible de lui donner une chance, même infime, face à leur opposant commun.

Alors il se convint d'agir tel qu'il l'avait imaginé de prime abord : en déployant une explosion pour se projeter, plantes des pieds devant, droit vers le torse de l'autre alter ego de Doppelgänger. Et il le fit. Avec violence, en misant à tout prix sur l'attaque plutôt que sur une vaine tentative de défense, il s'élança droit vers son ennemi et sentit son cœur bondir d'allégresse lorsqu'il fit mouche, lorsqu'il outrepassa la protection précaire et imparfaite que le héros d'argent interposa sur sa trajectoire furibonde, perdit le contrôle de sa propre projection et roula au sol avant de se rétablir en souriant, euphorique et arrogant comme jamais. Il s'était éloigné de l'un des deux clones, avait précipité le second au loin ; et il était désormais dans une situation suffisamment quiète pour constater que Benedict avait finalement su en faire de même. Deux des entités avaient été éloignées des quatre étudiants en une fraction de secondes ; et si les trois Doppelgänger entreprirent, dans la foulée de ces deux impacts fiévreux, de se regrouper, ils décidèrent également de ne pas revenir à la charge trop effrontément.
Ils semblaient considérer avec pragmatisme qu'une attitude plus réservée leur sourirait davantage. Parce que les deux jeunes hommes venaient de dévoiler des ressources insoupçonnées, que leurs deux camarades féminines avaient repris possession de leurs armes respectives et qu'elles étaient prêtes à s'en retourner dans les affres de cette bataille sans plus tarder ? Sans doute. Il devait chercher à réévaluer ses chances de succès. A souffler un petit peu avant de revenir sur le front, aussi, sans doute ; parce que chaque coup le faisait souffrir, qu'il leur en avait déjà apporté une preuve concluante, et qu'il ne pourrait pas passer une demi-heure de plus à se faire malmener sans montrer le moindre signe de faiblesse.
Ils commençaient à prendre l'ascendant. Lentement... mais inexorablement. Parce que même s'il disposait de trois corps, il n'était jamais qu'un seul unique individu ; eux, en contrepartie, disposaient de quatre intelligences, de quatre pouvoirs, de quatre psychés indépendantes les unes des autres. Avec tout ce que cela pouvait impliquer d'avantageux...

-J'ai... J'ai repris la balle... articula-t-il péniblement, presque surpris d'être ainsi en peine de leur fournir une indication pourtant si sommaire.

Lui aussi avait morflé. Il avait fait abstraction de son souffle court, de la bave qui dégoulinait des commissures de ses lèvres, mais la réalité crue et douloureuse de son propre état physique revint à la charge tandis qu'il chancelait en se relevant complètement. Sa respiration était encore hachée, et sa vue commençait à se troubler. Il était exténué... Et les quelques coups dont l'avait gratifié le héros d'argent ne faisaient qu'accentuer ce constat douloureux. L'adrénaline, vicieuse, retombait et lui permettait de prendre la mesure, l'ampleur des dégâts subis jusque-là. Et le tableau n'était pas des plus enthousiasmants.
Parviendrait-il à tenir, au cours des dernières minutes qui les séparaient encore du terme de la confrontation ? Cela allait s'apparenter à un marathon. Réussir à économiser ses dernières forces jusqu'au bout... Compter peut-être un peu plus sur ses trois partenaires, sur lesquels il avait pris le parti de veiller jusqu'à présent, mais qu'il avait, de ce fait, régulièrement éloigné des foudres de Doppelgänger.
En un mot comme en mille, Lim allait devoir se prendre en main.
Mais il ne pouvait pas le lui dire trop frontalement, au risque de l'irriter ; il ne pouvait même probablement pas le lui dire tout court, parce que cela aurait été injuste de sa part. Trop facile.
Pourtant, les faits étaient là, et ils étaient cuisants : elle avait été la seule à ne pas être capable, au cours de cet exercice, de tenir tête à un seul Doppelgänger seule. Elle l'avait contraint à surgir pour lui sauver la mise, avait dû compter sur le secours de Benedict pour faire front. N'avait fait mouche, concrètement, à aucun moment... Quand les trois autres étudiants, eux, avaient bien réussi à toucher au moins une fois dans des proportions honorables.

Elle était clairement le talon d'Achille de leur quatuor. Avait-il été trop gentil en lui permettant de les rejoindre ? S'il avait refusé en bloc, Aiden Geist aurait probablement réservé Doppelgänger à un autre groupe ; à ceux qui auraient accepté de prendre Lim avec eux, en fait. Ils auraient sans doute hérité d'un autre opposant. Aurait-il été davantage à leur portée ?
Ces considérations pessimistes, toutefois, ne rendaient service à personne. Il devait les ignorer. Il se frappa les joues sèchement, se passa une main sur le front, redressa sa frange qui, rendue poisseuse par sa transpiration, lui collait au front.
Il devait rester concentré, encore quelques secondes. Parce qu'il était trop tard pour en vouloir à quiconque ; à Lim, comme à lui-même. Ils étaient en groupe, devaient compter les uns sur les autres.

-Benedict... Tu peux parler ? interrogea-t-il sans trop y croire.

Il voyait bien qu'il était comme la victime d'une crise de somnambulisme aigue ; en l'occurrence, il voulait savoir s'il leur serait possible de se coordonner malgré tout, ou si toute tentative de s'allier serait vouée à l'échec.
Cela devrait être la pierre angulaire de leur nouvelle stratégie.

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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Dim 28 Avr 2024 - 22:08

L'union fait la force

Ft Abaris
Doppelgänger, médaillé d'argent et Benedict.


Aiden Geist avait-il réellement prévu quel adversaire affronterait quel groupe d’étudiant, en leur laissant toute la latitude pour les construire d’eux-mêmes ? N’y avait-il pas, sur un strict hasard, des pouvoirs qui seraient susceptibles de purement et simplement s’annuler ? Doppelgänger avait-il été prévu et prévenu qu’il devrait se confronter à un groupe de quatre étudiants, ou lui avait-on simplement demandé de se placer sur la section une peu importe le nombre d’élèves qui se retrouveraient face à lui ?

Toutes ces questions n’étaient pas insensées quant on prenait en compte le tempérament de Mystic Knight. Acharné à leur inculquer bien des leçons, il ne lésinait pas, il ne ménageait pas. Il ne les dorlotait pas, au contraire de miss Alma, qui sévissait de manière ponctuelle, notamment envers les Yeo et leurs pitreries. Oh, ces deux-là n’avaient jamais tenté quoi que ce soit quand il était dans les parages. Pas qu’ils le respectaient plus qu’un autre… Non, ils devaient le craindre juste assez, et surtout se douter que ses punitions devaient se révéler exemplaires. Voulaient-ils servir d’exemple en la matière ? Sûrement pas.

La réplique soufflée péniblement par un Abaris qui commençait à encaisser, plus que le reste de ses petits camarades, la dureté et la longueur de l’affrontement auquel ils participaient, attira le début d’un sourire sur les lèvres de Jia-Xin.

- C’est une bonne chose, commenta-t-elle.


Mais elle ne le félicitait pas pour autant. Sans doute partait-elle du principe qu’il ne valait mieux pas, pour l’instant, crier victoire trop vite. Qu’ils auraient le temps de se réjouir tous ensemble pendant quelques minutes lorsque l’heure et demie sonnerait véritablement, lorsque Doppelgänger ne chercherait plus à leur faire mordre la poussière.

Le héros se contentait d’attendre, pour l’instant, alors que le reste des étudiants se rapprochait des uns des autres, se regroupait. Doppelgänger restait campé face à eux, méfiant, sans octroyer un seul regard à ses clones, sans faire de messes basses stratégiques… il avait la chance de pouvoir s’en passer, de n’être qu’un seul et unique être pensant, en dépit des apparences. Cela reviendrait, sinon, à parler à haute voix à soi-même. Cela reviendrait, entre autres, à une perte de temps.

Le Lee semblait avoir conscience des propos qu’on lui destinait, puisqu’à la question d’Abaris, son corps, qui se tenait tranquillement debout, décida de tourner grossièrement la tête de droite à gauche. Une réponse négative et muette mais qui permettait de fixer un certain nombre de points, et de les laisser envisager un début de stratégie. Chose que Jia-Xin semblait prête à mettre directement sur le tapis, en craignant probablement que le héros d’argent ne se remette plus vite qu’eux et ouvre de nouveau les hostilités sans leur laisser l'opportunité de se concerter.

- Bon… on l’attaque ou on attend qu’il vienne nous chercher ? demanda la froide demoiselle de façon inquisitrice.
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Lun 29 Avr 2024 - 21:09


L'Union fait la force.



Bonne nouvelle ; malgré sa somnolence évidente, Benedict semblait envers et contre tout capable de réagir à son environnement, aux propos qui lui étaient destinés, en un mot comme en mille, aux attentes qu'on plaçait en lui. Il n'était en revanche pas en mesure de communiquer... ce qui, sans être d'une praticité inouïe, ne représenterait pas non plus un obstacle insurmontable du point de vue des quatre étudiants. Leur partenaire n'était effectivement pas connu pour sa volubilité excessive... Cela ne changerait pas grand-chose, de devoir se contenter de quelques gestes pour toutes réponses. Jia-Xin elle-même semblait partager ce point de vue, puisqu'elle s'empressa de ramener sur la table un sujet autrement plus concret et primordial : le rythme de cet affrontement. Devaient-ils prendre le risque de le reprendre à leur compte, quitte à précipiter la suite du conflit, quitte à tomber dans un piège potentiel, afin d'éviter que Doppelgänger ne parvienne à reprendre suffisamment d'aplomb pour incarner une menace sur le moyen terme ? Ou devaient-ils, tout au contraire, profiter de son recul momentané pour reprendre des forces, gagner du temps, jouer la montre à tout prix ? Pendant une paire de secondes, le mélomane conserva le silence ; puis, avec un rictus crispé, il entreprit de formuler la seule réponse qu'il était en mesure de prononcer, en l'état.

-Je... J'en sais trop rien...

Ils avaient autant de raisons de vouloir demeurer sur la défensive que de vouloir reprendre les hostilités sans plus attendre. Benedict suivrait-il avec la même intelligence qu'auparavant ? Ne risquait-il pas de les prendre pour cible, malencontreusement, si le conflit prenait une envergure inégalée jusqu'alors, et se faisait plus chaotique ? Lim parviendrait-elle à suivre le rythme s'il leur faisait défaut ? Si ça n'était pas le cas, et que le Hongjing ainsi que Jia-Xin devaient finir par confronter les trois entités médaillées d'argent en ne comptant que sur eux-mêmes... Une approche trop audacieuse reviendrait, peu ou prou, à se jeter dans la gueule du loup.
Mais il était évident que Doppelgänger n'allait pas se contenter de laisser filer de précieuses minutes sans préparer la suite. Il recourrait au moins à un ultime baroud d'honneur, en priant pour pouvoir récupérer la balle dans les derniers instants de leur confrontation. Il ne capitulerait pas si aisément ; Aiden Geist ne l'aurait probablement pas permis, ne l'aurait même sans doute pas envisagé dans les consignes qu'il avait dû glisser à ses acolytes du jour. Non, il fallait partir du principe que le héros d'argent ressurgirait tôt ou tard... Serait-ce trop tard, justement, pour qu'il puisse obtenir un résultat probant, ou s'y prendrait-il au moment opportun ? Toute la question résidait là, dans ces quelques mots ; et c'était cette question qui obnubilait Abaris au point de l'empêcher de prendre une décision, de le laissé relativement désœuvré sur ce terrain d'entraînement qu'il avait pourtant bravé jusqu'alors avec force vaillance.

-Il a compris comment fonctionne mon pouvoir. S'il réussit à me coincer... Aucun moyen que je puisse reprendre le combat, même s'il ne réussit pas à me mettre hors-jeu à proprement parler. Il y veillera.

Il les tenait à l'oeil. Impossible de donner la balle à quelqu'un d'autre en faisant mine de toujours l'avoir en sa possession : il se rendrait compte de la supercherie, et adapterait sa conduite en fonction. Il allait devoir la conserver jusqu'au terme de l'exercice... Et cela l'agaçait. Parce que cela l'empêchait d'aborder un comportement trop imprudent, qu'il aurait pourtant trouvé judicieux, en l'état : étant doté de plus de mobilité que ses partenaires du moment, il aurait été un éclaireur idéal, susceptible de prendre la mesure de la combativité de leur adversaire, et de son état physique global.

-On devrait peut-être attendre... Encore au moins un peu.

Envers et contre tout, le combat laisserait forcément des traces. Doppelgänger pourrait bien recouvrer son sang-froid, réorganiser le fil de ses pensées, ignorer la douleur qui devait pulser au travers d'au moins deux de ses trois corps... il n'en serait pas moins aussi épuisé qu'eux, dans le fond. Il ne pourrait pas retrouver la force qu'il avait perdue.
Eux avaient encore en leur possession l'objet qui les rendrait victorieux au bout du compte ; ils n'avaient qu'à veiller à ne pas l'égarer. Ni plus, ni moins.

Abaris Hongjing
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Lun 29 Avr 2024 - 21:59

L'union fait la force

Ft Abaris
Doppelgänger, médaillé d'argent.


- Hm.


Jia-Xin demeurait pensive, autant quant à l’explication du Hongjing qu’à sa relative incertitude sur la marche à suivre pour la suite et fin de leur combat. Car elle ne voyait pas non plus les passes retentissantes s’éterniser. Ils étaient à un moment qui allait s’avérer crucial pour leur victoire… ou qui les précipiterait dans la défaite sans qu’ils ne puissent remonter la pente. Et si Doppelgänger réussissait à mettre Abaris hors-jeu, il allait sans dire qu’il en serait fini de leur réussite. Alors oui, peut-être qu’attendre, de jouer la montre, empêcherait cette action fatidique d’arriver… Mais était-ce véritablement le bon choix ? Y avait-il un seul bon choix ?

Lim, quant à elle, ne pipait mot. N’osait-elle tout simplement pas prononcer quoi que ce soit, de peur ? Ou digérait-elle d’une façon bien amère d’avoir un niveau aussi médiocre par rapport aux trois autres ? En réalité, l’envisageait-elle seulement ? Comment cette jeune fille, si prompte à venir se mêler dans des conversations qui le la regarder pas, à se voir comme une élue, comme un être supérieur, à voir le monde avec une vision encore relativement enfantine, pouvait-elle envisager d’être moins bien qu’un autre ? D’être faible, alors que son voeu, pieux et noble à la base, n’était que de protéger les plus fragiles et démunis ?

Il n’y avait bien que la Koh apte à discuter stratégie avec le mélomane, et si elle ne l’érigeait pas totalement comme le leader de leur groupe, elle ne négligeait pas les paroles qu’il était susceptible de prononcer. Elle ne se sentit pas l’aplomb nécessaire de venir contredire les mots de son camarade du jour, parce qu’elle n’avait pas non plus assez d’assurance dans leur succès, et elle ne souhaitait pas prendre la décision, alors que celui qui allait en baver, de toute évidence, serait celui qui aurait la balle.

Le temps défilait encore, et le temps défilerait encore de nombreuses minutes, si les étudiants choisissaient de rester calmes, d’essayer de recouvrer un peu de leurs forces… il défilerait, sans que le héros médaillé d’argent ne vienne les interrompre, semblant lui aussi s’accaparer un repos mérité, jusqu’à ce qu’Aiden Geist, du haut des gradins, derrière eux, ne prononce peut-être les seuls mots que tous craignaient d’entendre.

- Il reste cinq minutes !


Une explosion soudaine, noyant encore cette mélopée de violoniste qui leur parvenait régulièrement, parfois devant s’arrêter brutalement, quelques secondes, avant de reprendre, de l’autre côté du mur en métal, ébranlerait la structure en acier, la faisant trembler jusqu’à son renfoncement dans le sol.

Ils ne seraient vraisemblablement pas les seuls à devoir tout donner sur ces cinq petites dernières minutes…

Car dans le même temps, Doppelgänger s’élancerait enfin, à trois, avalant la distance comme un seul homme, front uni, comme s’ils semblaient céder à la précipitation, à foncer sur leurs adversaires sans plus de réflexions, sans chercher à prendre une cible en particulier… Mais étaient-ils véritablement aussi déstabilisés, aussi pris de court par la situation et l’imminence de la clôture de cet exercice ? Ou avaient-ils quelque chose derrière la tête ?
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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Mer 1 Mai 2024 - 10:53


L'Union fait la force.



-Prenez-en un chacun, et...

Cinq minutes.
C'était, de l'aveu même d'Aiden Geist, tout ce qui les séparait encore de la réussite... ou de l'échec, frustrant, décourageant, désespérant. Ils ne pouvaient plus se permettre de flancher. Plus maintenant. Plus après avoir donné tant et tant de leur personne, plus après s'être échiné à compter les uns sur les autres, à faire montre d'une solidarité aveugle, absolue, alors qu'ils ne s'étaient quasiment jamais adressés la parole avant de constituer ce groupe hétéroclite. Ils devaient surmonter cette ultime épreuve, traverser cette ultime ligne droite, surmonter cet ultime obstacle ; et, au nom de tous les efforts qu'ils avaient pu fournir depuis leur naissance, prouver à leur professeur qu'ils étaient infiniment plus mûrs et compétents qu'il n'aurait pu l'estimer de prime abord, avant le coup d'envoi de cette épreuve harassante.
Ils allaient devoir innover.
S'ils se contentaient de confronter Doppelgänger sans y réfléchir à deux fois, ils courraient droit au fiasco. Parce qu'il avait pris le temps de se remettre de ses émotions, parce qu'il avait pu mettre sur pied un plan d'action radical et efficace, parce qu'il leur était infiniment supérieur sur le plan physique et réactif. Eux aussi avaient eu tout le loisir de se reposer, pour sûr. Abaris se sentait en jambes, suffisamment en tout cas pour briller au cours des minutes dernières minutes de calvaire qui les attendaient ; il n'avait plus qu'à assumer ses propos étonnamment audacieux, plus qu'à prouver à ses trois camarades qu'ils ne s'étaient pas trompés en plaçant en lui leur confiance.
Alors il avait mis à profit tout le temps qui leur était imparti pour réfléchir, précisément, à un moyen de tenir leur opposant d'argent en échec. Et il pensait en avoir trouvé un.
Non, il en avait trouvé un. Parce qu'il n'y avait plus aucune place à l'incertitude...

-Faites-moi confiance ! rugit-il en se jetant vers l'avant au pas de course, prenant à nouveau une avance considérable, suicidaire sur ses trois partenaires du jour.

Les clones fondaient sur lui, sur eux, comme autant d'oiseaux de proie ; mais, pour une fois, ils fusaient de concert. Le message était limpide. Doppelgänger n'avait, lui non plus, plus le temps d'attendre. Il ne pouvait plus se contenter de demeurer passif, de miser sur l'option la plus sécuritaire, la plus patiente. Il était, tout comme eux, dos au mur.
Alors il devrait tout faire pour les éliminer.
Mais par qui commencerait-il ? Par Abaris, qui disposait certes de la balle, mais qui était sans l'ombre d'un doute le plus insaisissable des quatre étudiants ? Par Jia-Xin qui, sans être aussi volatile, se payait le luxe de disposer d'une force de frappe, d'une envergure inégalables ? Par Benedict, qui, même ensommeillé, disposait vraisemblablement de réflexes respectables et d'une grande souplesse ? Ou par Lim, la moins aguerrie des quatre, la plus maladroite aussi, la plus fragile sans doute ?
S'il avait su trouver une réponse à cette question, le Hongjing aurait pu trouver une méthode infaillible pour l'emporter... Et il avait initialement commencé à malmener ses pauvres méninges sur cette interrogation épineuse. Sans succès.
Parce qu'il avait fini par l'envoyer valser, cette maudite question. Parce qu'il s'était mis bille en tête d'en oblitérer le sens d'entrée de jeu.
Il n'allait pas lui laisser le choix.
Il allait le confronter à une situation perdant-perdant.

Cinq minutes.
C'était trop peu pour les éliminer tous les quatre. S'il en avait eu la possibilité, il l'aurait fait d'entrée de jeu, pour les piétiner sans plus attendre ; et il n'aurait pas manqué d'écraser ceux d'entre eux qui se seraient relevés à l'instant même où ils auraient eu l'audace d'y penser.

Alors, lorsqu'il ne fut plus qu'à trois mètres de Doppelgänger, alors qu'il ne semblait avoir plus aucune échappatoire... Le Hongjing provoqua, sous la plante de son pied droit, une nouvelle détonation d'une puissance formidable. Il s'envola. Il surplomba complètement le héros d'argent, passa loin au-dessus de sa tête en amorçant une rotation ; puis, une fois derrière lui, la tête en bas, il provoqua une nouvelle détonation, cette fois-ci pour se catapulter en direction du sol. Il roula pour amortir sa chute, glissa, plaça son pied droit devant lui, explosa à nouveau...
Se jeta dans le dos des trois clones sans avoir perdu une seule miette de son inertie initiale.

Il les avait contourné, par le haut.

L'idée, évidemment, ne manquerait pas de heurter l'esprit des trois clones de plein fouet. Ils comprendraient, en même temps que les acolytes d'Abaris, où ce dernier avait voulu en venir.
Une stratégie d'encerclement. Insensée, parce qu'elle l'isolait complètement.
Mais effroyablement pertinente, précisément parce qu'il était le plus agile des quatre, et parce qu'il était celui qui possédait la balle.
Alors, que faire, pour Doppelgänger ? Se retourner pour le confronter, lui, mais ouvrir complètement sa, ses gardes aux trois autres élèves ?
L'ignorer, au risque de subir un coup d'une violence inouïe pour entamer cette reprise des hostilités ?
Ou chercher à miser sur un entre-deux, mais se retrouver par le fait même coincé entre deux choix, dans un équilibré des plus précaires, avec une infériorité numérique à subir partout à la fois ?

Cinq minutes.
Cinq minutes qu'Abaris entendait bien placer sous le signe de l'imprévisibilité. Celle-là même qui lui avait souri, leur avait souri jusqu'à présent. Celle-là même qui devenait, petit à petit, son principal atout.

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# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Mer 1 Mai 2024 - 20:59

L'union fait la force

Ft Abaris
Doppelgänger, médaillé d'argent.


Personne ne sembla mettre en doute la parole du Hongjing, de ses directives balancées précipitamment tandis que leur adversaire s’avançait vers eux pour un nouvel échange… le dernier, sans doute, vu le temps qu’il restait. Il serait fatidique.

Si Jia-Xin accepta ses requêtes avec un simple hochement de tête, sans les remettre en question, notamment parce qu’Abaris avait montré une certaine habileté jusque-là, il en est une qui ne dit rien, mais dont le faciès se durcit véritablement.

Facile de dire de prendre l’un des trois à ses trois autres camarades, hein ? Facile de leur dire de lui faire confiance, alors qu’il se détachait de leur groupe sans même véritablement les prévenir de ce qu’il comptait faire, n’est-ce pas ?

Lorsque le mélomane bondit dans les airs, le Doppelgänger se trouvant au centre le suivit du regard, pivota prestement quand il commença à se trouver en dehors de son champ de vision. Parce qu’il ne pouvait décemment pas ignorer celui qui le mettait le plus en difficulté, celui qui rebondissait le mieux dans les passes d’armes qui s’étaient précédemment jouées, et celui qui portait la balle qu’il devait récupérer.

Jia-Xin se focalisa sur lui, avec sa lance, elle tâcha d’arriver au plus vite, pour l’atteindre dans le dos avec son allonge et vit son attaque bloquée par l’un des deux doubles restants avec un bras apposé contre la hampe. Benedict chercha à s’en prendre à celui-là même qui venait de protéger son clone, avec un saut et un coup de pied lancé au niveau du visage, pour maintenir une pression. Doppelgänger se baissa pour esquiver, mais plutôt que de repousser la lance, ou même la prendre, comme il avait déjà pu le faire… il l’attrapa, effectivement. A deux mains. Et il la brisa avec force sur l’un de ses genoux, répandant une pluie de morceaux de verre à leurs pieds.

La Koh lui lança un regard décontenancé, désarmée, avant de se remettre à l’une de ses créations, résolue, visiblement, à lui faire payer ces affronts multiples et malins qu’il semblait prendre avec elle. C’était comme s’il la défiait en permanence, qu’il avait capté quelque chose en son essence, dans son âme, et qu’il se chargeait de la pousser dans ses retranchements pour qu’elle se dépasse. Pour la voir évoluer. Pour la voir s’adapter. Pour la voir se transcender devant la difficulté, pour la voir passer par-dessus.

Le même constat pouvait se faire pour Abaris, en un sens. Doppelgänger ne cessait de leur mettre des bâtons dans les roues, ne cessait, dans son cas, de venir écorner les pensées qu’il pouvait bien cultiver quant à ce héros d’argent. Ne cessait d’apprendre de ce que le Hongjing était susceptible de lui montrer et de l’user.

Lim se chargea de s’avancer vers le deuxième clone libre et accessible de leur côté, le visage fermé et le regard empreint de doute. Elle doutait. D’elle, d’eux… Elle était en train de remettre son monde en question. Pour la première fois de sa vie, elle se remettait muettement en question. Son marteau atteignit le héros avec un pouic sonore, mollement, pas incommodant pour un sou pour l’épaule qui avait été choisie pour encaisser cette attaque.

Quant au troisième, dos à ces jeunes gens pour faire face à Abaris, il chercha à gratifier son adversaire d’un coup de pied en plein estomac… Ou le mima-t-il, du moins.

Avant de véritablement agir, de prendre plus de décisions sur ce court temps imparti, il voulait voir, analyser le comportement du mélomane, comprendre quelle stratégie il comptait adopter, s’il viendrait lui-même risquer sa balle en souhaitant l’attaquer, ou s’il préférerait se contenter d’esquiver, de maintenir une pression suffisante pour le dissuader de faire n’importe quoi, ou encore de fuir…
Naraka Catana
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Abaris HongjingMusic Hammer
# Re: L'Union fait la Force [PV Abaris]Jeu 2 Mai 2024 - 16:10


L'Union fait la force.



Depuis sa position, il était le seul des étudiants à pouvoir se targuer de jouir d'une vision globale de cette scène de combat qui s'amorçait, qui se relançait inlassablement, qui ne s'achèverait qu'au terme des cinq minutes énoncées par la voix ferme d'un intraitable Aiden Geist. Il était le seul à constater qu'ils avaient non seulement pris acte de sa demande, mais qu'ils s'y étaient également conformés... avec des réticences muettes, peut-être, pour certains d'entre eux, mais ils donnaient suffisamment le change pour que cela ne soit pas perceptible. Ils avaient l'air de faire corps, et c'était tout ce qui importait, aux yeux du mélomane.
Quelle était la meilleure posture à adopter, dès lors ? C'était l'évidence même.
Il aurait dû battre en retraite.

Couper l'herbe sous le pied de Doppelgänger, le confronter à un comportement qu'il n'aurait en aucun cas pu anticiper ; le pousser à se désintéresser des trois autres élèves, aussi, pour le poursuivre, en sachant pertinemment qu'un seul de ces trois clones ne suffirait jamais à se saisir de cette véritable anguille qui avait conservé la possession de cette fichue balle. Il aurait, en procédant de la sorte, causer de grands troubles, de grands questionnements dans la psyché de son vis-à-vis ; mais il aurait, par le fait même, condamné ses trois camarades à endurer de terribles sévices tout en se préservant, lui, de la menace que pouvait incarner leur triple opposant. C'était la raison pour laquelle il s'y refusa catégoriquement, la raison pour laquelle il ne théorisa pas davantage à ce sujet. Il devait prendre part à cet affrontement, faire en sorte de le déséquilibrer suffisamment pour que l'ensemble de ses petits camarades puissent en tirer un profit maximal. Il ne voulait pas se contenter de l'emporter à force de fuir, parce que cela aurait teinté son succès d'une couardise dont il voulait précisément se départir ; il voulait montrer à leur assaillant que s'ils lui étaient indubitablement inférieurs sur tous les registres, ils étaient, envers et contre tout, en mesure de lui poser de sérieux problèmes.
Et qu'ils pouvaient peut-être même l'emporter, en jouant avec les armes qui étaient les leurs, et qu'ils avaient appris à dompter, au cours de ce cursus héroïque qui les forgeait corps et âme.

Lim... n'était pas suffisante. Pas suffisamment forte, pas suffisamment véloce, pas suffisamment intelligente, pas suffisamment robuste, pas suffisamment illisible, pas suffisamment sournoise. Elle ne pourrait pas s'en sortir. Elle ne terminerait pas ces deux minutes campées sur ses deux pieds, fière et insoumise, aussi victorieuse qu'ils pouvaient l'être, eux trois. Si la réussite devait se trouver au bout du chemin, elle ne la partagerait avec eux qu'au travers de sa présence.
Benedict aurait fait amende honorable. Il aurait prouvé que sa présence au sein de l'Académie Wong n'était pas due au hasard, qu'il jouissait d'un certain nombre de qualités susceptibles de faire de lui un pugiliste d'envergure honorable. Mais, dans le même temps, il aurait fait la démonstration criante de son manque de pratique et d'expérience. Il avait besoin de passer par d'autres situations conflictuelles, pour continuer à se mettre au défi. Il en était, sans doute, au même stade que le Hongjing avant sa rencontre fracassante avec Abyan.
Jia-Xin lui était nettement plus similaire. Parce qu'elle était revêche et combative, parce qu'elle était habile, parce qu'elle cherchait sans cesse à combler l'écart qui la séparait de Doppelgänger en misant sur d'autres stratégies, sur d'autres astuces qu'elle n'avait peut-être jamais utilisé en situation réelle jusqu'à présent. Elle avait le courage, elle avait la tête froide, elle avait le mordant ; et elle avait les facultés physiques, aussi, à en croire le nombre de fois où elle s'était relevée, toujours plus inébranlable et confiante. C'était avec elle qu'il devait construire.

Benedict contribuerait à leur victoire, activement ; mais ils devaient l'emporter à deux.

Alors, après qu'il eut brisé la hampe de la création héroïque de Jia-Xin, après qu'il eut enduré un coup porté par une Lim désemparée, après qu'il eut commencé à esquisser un coup de pied dans la direction du mélomane, ce dernier comprit qu'il allait devoir jouer la montre, pour permettre à la belle étudiante de se remettre en selle, pour...

Au diable.

Il allait être celui qui leur ouvrirait la voie, à tous les trois.
Et ceux d'entre eux qui seraient dignes de le suivre le feraient seuls ; parce qu'ils étaient destinés à être des héros, et qu'il devait cesser de se comporter comme leur meneur.
Ils le suivraient, ou resteraient sur le perron pour l'observer prendre son envol. Seul.

-Maintenant ! rugit-il, habité par une rage pure, incandescente, transcendantale.

Ses tripes, ses tempes, son cœur se répondirent en écho, portèrent sa témérité comme un étendard, au rythme soutenu de cet air de guitare porteur d'une énergie dense ; sans ralentir, il laissa une première explosion, au niveau de l'avait de son épaule droite, le forcer à modifier sa trajectoire du tout au tout. D'une course longiligne et prévisible, il passa à un tournoiement qui devrait, selon toute vraisemblance, le porter à une vitesse ahurissante sur la droite de son opposant, dont le pied devrait encore se trouvé levé ; ainsi, il se protégerait d'un revers trop cuisant en se glissant sur son flanc, en l'empêchant de riposter autrement qu'avec son bras droit.
Puis Abaris lèverait son propre bras droit ; et, d'une nouvelle détonation, amplifierait encore la puissance dont son mouvement été imprégné. Son objectif, clair et assumé, serait de poursuivre sa rotation jusqu'à atteindre le visage de Doppelgänger du revers de sa main droite, sans chercher à utiliser ses muscles, qu'il savait imparfaits, trop fébriles pour lui permettre d'égaler ou d'approcher l'habileté de son vis-à-vis dans ce registre bien précis.
Il voulait miser sur l'imprévisibilité et sur la vitesse de son déplacement pour le prendre de cours, pour instiller dans l'esprit de son vis-à-vis un semblant de doute, de désordre aussi, de décoordination ; et il espérait le frapper suffisamment fort pour que les faits et gestes des deux autres clones en soient impactés.
Il se doutait, pour sûr, que tout cela ne se déroulerait pas aussi parfaitement qu'escompté ; mais il était prêt à tout donné, à tout subir pour conserver, jusqu'au terme de cette heure et demi, la tête haute.
Abaris Hongjing
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